Marguerite-Marie Alacoque
Marguerite Alacoque, en religion sœur Marguerite-Marie, née le Modèle:Date de naissance à Verosvres, petit village de Bourgogne et morte le Modèle:Date de décès à Paray-le-Monial, est une religieuse de l’ordre de la Visitation, mystique et inspiratrice du culte du Sacré-Cœur de Jésus et reconnue sainte par l'Église catholique. Elle est béatifiée en 1864, puis canonisée en 1920, et sa fête est le 16 octobre.
Biographie
Enfance
Marguerite Alacoque est le cinquième enfant de Claude Alacoque et Philiberte Lamyn, qui jouissent d’une bonne position sociale dans leur paroisse. Dès sa prime enfance, Marguerite fait preuve d’une dévotion particulière envers le Saint-Sacrement, et elle préfère le silence et la prière aux jeux de son âge.
À cinq ans, lors d’un séjour chez sa marraine, dont la fille est religieuse, elle entend parler des vœux religieux et, à l’insu de tous, elle fait sa première consécration à la messe en prononçant ces mots : Modèle:Citation.
À l’âge de neuf ans, après sa première communion, elle pratique en secret des mortifications sévères de son corps, avant que la paralysie ne la cloue au lit pendant quatre ans.
À la fin de cette période, ayant fait le vœu à la Vierge de se consacrer à la vie religieuse, elle se serait retrouvée guérie sur-le-champ. En reconnaissance, le jour de sa confirmation par Modèle:Mgr, elle ajoute le prénom « Marie » à son prénom de baptême.
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Blason de la famille Alacoque, notamment Chrysostome Alacoque, frère aîné de sainte Marguerite-Marie.
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Blason de la famille Lamyn, famille maternelle de sainte Marguerite-Marie.
Adolescence
Devenue orpheline de père, elle est recueillie avec sa mère chez des parents qui les tourmentent, leur ôtant tout contrôle de leurs biens et de leurs actes. Marguerite-Marie trouve son réconfort dans la prière, et c'est alors qu'elle aurait ses premières visions de Jésus-Christ. Il lui apparaissait d'habitude sur la croix ou lors de l'épisode de l’Ecce Homo et elle ne s’en étonnait pas, pensant que d'autres recevaient aussi ces visions.
Quand elle a dix-sept ans, sa famille peut récupérer son bien et sa mère lui confie son désir de l’établir dans le monde. Alors, bien que régulièrement meurtrie par les pénitences qu’elle s’impose, elle commence à participer aux activités mondaines.
Une nuit, alors qu’elle revient d’un bal, elle aurait eu une vision du Christ pendant la flagellation : il lui reproche son infidélité après qu’il lui a donné tant de preuves d'amour. Pendant le reste de sa vie, Marguerite-Marie pleura deux « fautes » qu’elle avait commises en ce temps-là : avoir porté quelques ornements et mis un masque au carnaval pour faire plaisir à ses frères.
Entrée en religion
Elle visite plusieurs couvents, et en entrant dans celui de la Visitation de Paray-le-Monial, elle affirme qu’une voix intérieure lui dit : Modèle:Citation.
Le Modèle:Date-, à l'âge de Modèle:Unité, elle entre au monastère et, en Modèle:Date-, elle prononce ses vœux perpétuels. De santé fragile, elle n'en continue pas moins ses flagellations, ainsi que les macérations les plus extrêmes, voire les plus répugnantes, qu'elle mentionne elle-même dans ses Mémoires<ref>Monastère de la Visitation, Paray-le-Monial, 1962, Modèle:P..</ref>.
Les apparitions
Peu après son entrée au monastère, elle reçoit, d'après son propre témoignage, plusieurs apparitions privées du Christ.
La plus célèbre de ces apparitions est celle de Modèle:Date- : Jésus lui montre son cœur. Selon elle, Il lui confie une autre mission : le Modèle:Date-, il demande au roi de France Louis XIV la Modèle:Citation
Contrairement à la demande de consécration de la Russie au Cœur immaculé de Marie<ref>La Russie a été consacrée au Cœur Immaculé de Marie par le pape Jean-Paul II le Modèle:Date-.</ref>,<ref >Modèle:Article.</ref>,<ref name=vatican>Modèle:Lien web.</ref>, cette demande est restée lettre morte. Certains auteurs (notamment l'abbé Émile Bougaud<ref>Voir ci-dessous la bibliographie.</ref>, ou le Chanoine Crépin<ref>Chanoine Crépin, Bulletin de l'Œuvre du Sacré-Cœur de Montmartre, Modèle:Date-.</ref>), ont observé que c'est exactement cent ans plus tard, le Modèle:Nobr, que le Tiers état se proclame Assemblée nationale, créant ainsi la rupture avec la France de Clovis<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
À l'inverse, le cardinal Billot, dans Le Figaro du Modèle:Date-, tout en rappelant l'excellence de la dévotion au Sacré-Cœur, fait part de ses doutes sur l'authenticité de cette demande particulière adressée à Louis XIV et surtout expose les obstacles théologiques et pratiques qu'elle impliquerait selon lui<ref>« Chimères ! Chimères ! Chimères ! Qui ont le grand tort de donner le change sur une dévotion admirable, tout entière orientée vers l'acquisition et l'union des vertus surnaturelles, Modèle:Latin. »</ref>.
La vénération du Sacré-Cœur
Ces manifestations lui valurent d'être mal considérée par le reste des membres de la communauté, qui la traitaient de « visionnaire », au point que sa supérieure lui donna l'ordre de se plier à la vie commune. Cependant, son obéissance, son humilité et sa charité envers ceux qui la persécutaient finirent enfin par l’emporter et sa mission vint à être reconnue par ceux-là mêmes qui lui avaient montré la plus forte opposition.
Avec l’aide du père Claude La Colombière, son Modèle:Citation, Marguerite-Marie fera connaître le message que Jésus lui avait adressé. C’est le début du culte du Sacré-Cœur. Marguerite-Marie établit la pratique de l'Heure Sainte, qui pour elle consiste à prier, étendue par terre, le visage contre le sol depuis onze heures du soir jusqu'à minuit le premier jeudi de chaque mois, afin de partager la tristesse mortelle qu'avait supportée le Christ, quand il fut abandonné à son agonie par ses apôtres à Gethsémani, puis à recevoir le lendemain la communion<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Selon elle, le Christ lui aurait confié désirer que soit célébrée une fête en l'honneur de son Cœur le vendredi qui suit l'octave de la fête de son Corps ; et il aurait appelé la religieuse Modèle:Citation et héritière de tous Ses trésors.
La pratique de la dévotion des neuf premiers vendredis du mois (le premier vendredi du mois, neuf mois d'affilée) tient son origine de la « grande promesse de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque » :
À une époque où la communion sacramentelle des fidèles était très rare, la pratique des neuf premiers vendredis du mois contribua d’une manière significative à la reprise de la pratique plus fréquente des sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie.
La dévotion des premiers vendredis du mois est censée apporter les fruits spirituels relatifs aux douze promesses suivantes de Jésus-Christ :
Par l'insertion intégrale de cette promesse dans la Bulle de canonisation de Sainte Marguerite-Marie<ref>Acta Apostolicæ Sedis 1920, Modèle:P..</ref>, en date du Modèle:Date-, le pape Benoît XV a encouragé la pratique des communions réparatrices des neuf premiers vendredis du mois, en l'honneur du Sacré-Cœur.
Au cours de sa dernière maladie, elle refuse tout soulagement, ne cessant de répéter : Modèle:Citation et elle meurt en prononçant le nom de Jésus.
Le procès en canonisation
L'ouverture de l'enquête diocésaine en vue d'une béatification a lieu le Modèle:Nobr<ref>Jean Ladame, Marguerite-Marie, La sainte de Paray, Modèle:P., Éd. Résiac, 1994, Modèle:Isbn.</ref> sous le pontificat du pape Clément XI.
La discussion au sujet de la mission et des vertus de Marguerite-Marie se poursuit pendant des dizaines d'années. Il est fait examen de la totalité de ses actions, de ses révélations, de ses maximes spirituelles et de son enseignement concernant la dévotion au Sacré-Cœur, qu’elle avait exposée et dont elle était l'apôtre.
À terme, la Sacrée congrégation des rites émet un vote favorable et le Modèle:Date-, cent trente-quatre ans après sa mort, le pape Léon XII la proclame "Vénérable".
Le Modèle:Date-, à la suite de la reconnaissance par l'Église de trois miracles, le bref de béatification est signé sous le pontificat de Pie IX. La cérémonie de béatification a lieu le Modèle:Date- à Rome.
Marguerite-Marie Alacoque est canonisée par Benoît XV le Modèle:Date-<ref>Jean Ladame, Marguerite-Marie, La sainte de Paray, Modèle:P., Éd. Résiac, 1994 Modèle:Isbn.</ref>.
Ses restes reposent dans la chapelle de la Visitation à Paray-le-Monial.
En 1901, en hommage à Marguerite-Marie Alacoque, la religieuse mexicaine, Maria Guadalupe Garcia Zavala, fonda, avec son directeur spirituel, le Père Cipriano Iñiguez, la congrégation des Servantes de Sainte Marguerite-Marie et des pauvres. En 1925, l'église Santa Margherita Maria Alacoque dans le quartier de l'Esquilin à Rome près de la basilique Sainte-Croix-de-Jérusalem lui est dédiée.
- Médaille de la bienheureuse Marguerite-Marie Alacoque du 13 mai 1862
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Avers.
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Revers.
Critiques
Marguerite-Marie Alacoque est un personnage controversé par sa vie et par les révélations qu'elle aurait reçues ; des apologètes Modèle:Qui se sont opposés à ces révélations, aussi bien dans le catholicisme<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, que dans l'orthodoxie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Les récits où Marguerite-Marie Alacoque prend en bouche du vomi et des excréments<ref name=":1">Modèle:Article.</ref> sont souvent utilisés par ceux qui s'y opposent pour affirmer que cette forme de sainteté n'existe pas dans le premier millénaire et qu'il s'agit plutôt d'une Modèle:Lien :
Et une fois que j'avais fait quelque soulèvement de cœur en servant une malade qui avait la dysenterie, il m'en reprit si fortement, que je [me] vis contrainte, pour réparer cette faute… d'y tremper ma langue… Après cela, il me dit : « Tu es bien bonne de faire cela. »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>
Une certaine vision de la mortification et du dolorisme est poussée à l'extrême chez Marguerite-Marie Alacoque. Elle ira jusqu'à s'entailler la poitrine avec un canif afin de se montrer digne de recevoir l'amour de Jésus-Christ :
[…] il me fit une donation, me la faisant écrire de mon sang, selon qu'il me la dictait, puis je la signai sur mon cœur avec un canif, duquel j'écrivis son sacré nom de Jésus<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Selon de nombreux psychiatres, dont Richard von Krafft-Ebing, le père fondateur de la psychiatrie sexuelle, Marguerite-Marie Alacoque a ainsi des visions et des troubles sexuels importants<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref> comme le fait de recevoir des « caresses » de la Vierge ou du Christ <ref name=":1" />,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>:
Car la Très-Sainte Vierge, ma bonne Mère, m'ayant gratifiée de sa présence, me fit de grandes caresses […]<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Tous ces éléments poussent de nombreux apologètes catholiques, notamment gallicans<ref name=":0" />, à chercher à interdire légalement en France l'institution de ce culte<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, à s'opposer à sa canonisation et au dogme qu'elle a poussé à être promulgué par l'intermédiaire des jésuites<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Notes et références
Pour approfondir
Bibliographie
- Mgr Languet de Gergy, Vie de la Vénérable Mère Marguerite-Marie, religieuse de la Visitation Sainte Marie du monastère de Paray-le-Monial en Charolais, morte en odeur de sainteté en 1690, Éd. Vve Mazières et J.B. Garnier, Paris, 1729
- Modèle:Ouvrage
- Père Charles Daniel, s.j., Histoire de la bienheureuse Marguerite-Marie religieuse de la Visitation Sainte Marie et des origines de la dévotion au Cœur de Jésus, Éd. Lecoffre, Paris, 1865
- Abbé Émile Bougaud, Histoire de la bienheureuse Marguerite-Marie et des origines de la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus : pour faire suite à l'Histoire de sainte Chantal, Poussielgue Frères, Paris, 1874
- Modèle:Ouvrage
- Père Jean Croiset, s.j., La Dévotion au Sacré-Cœur de N.-S. Jésus-Christ (et la Vie de la Sœur Marguerite-Marie Alacoque), par un père de la Compagnie de Jésus, publié par le Père Marie Xavier de Franciosi, 1895 (d'après l'édition définitive de 1694)
- Pie XII, Encyclique Culte et dévotion au Sacré-Cœur (Haurietis aquas in Gaudio), Éd. Pierre Téqui, 1956
- Jean Ladame, Les faits mystiques de Paray, Éd. Résiac, 1991, Modèle:ISBN
- Jean Ladame, Marguerite-Marie, La sainte de Paray, Éditions Résiac, 1994, Modèle:ISBN
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Édouard Glotin, La Bible du Cœur de Jésus, Éd. Presses de la Renaissance, Modèle:Date-, Modèle:ISBN
- Le message du Cœur-Sacré de Jésus, Association Pour la Miséricorde Divine, 2014
- Jacques Le Brun, Le Christ imaginaire au XVIIe siècle, Éditions Jérôme Millon, 2020
- Modèle:Ouvrage
Articles connexes
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