Marie de l'Incarnation
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Saint
Marie Guyart, en religion Marie de l'Incarnation, née le Modèle:Date de naissance à Tours et décédée le Modèle:Date de décès à Québec, est une mystique ursuline et missionnaire catholique fondatrice des ursulines de la Nouvelle-France. Elle fonda également le premier couvent d’enseignement féminin en Amérique<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>.
Elle est béatifiée par le pape saint Jean-Paul II le Modèle:Date-, puis canonisée par le pape François le Modèle:Date<ref>Modèle:Lien web. Modèle:Commentaire biblio</ref>,<ref>« Deux nouveaux saints au Québec », radio-canada.ca, le 3 avril 2014.</ref> ; celui-ci a utilisé le rare processus de canonisation équipollente<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Elle est fêtée le 30 avril. Elle est désignée personnage historique en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel du Québec<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Biographie
Marie Guyart est née en France, à Tours, probablement rue des Tanneurs. Ses parents, Florent Guyart et Jeanne Michelet, sont maîtres-boulangers et ils ont eu sept enfants<ref name=":0">Marie-Emmanuel Chabot, o.s.u., « GUYART, MARIE, dite de l’Incarnation (Martin) », Dictionnaire biographique du Canada, Modèle:Vol. 1, 1966</ref>. C'est un foyer catholique où les enfants sont encouragés à s'instruire. Au cours des trois premières décennies de sa vie, elle vivra au sein du monde des artisans et de la moyenne bourgeoisie commerçante de Tours<ref name=":1" />.
Jeunesse, grâces mystiques
On sait peu de choses précises de son éducation. Elle fréquenta l'école. Elle avoue avoir reçu une « bonne éducation » qui lui « avait fait un bon fonds dans [s]on âme pour toutes les choses du christianisme et pour les bonnes mœurs »<ref>Note 14 de : Dominique Deslandres, Marie de l’Incarnation (1599-1672), novembre 2018 (Fondation Lionel-Groulx).</ref>. À l'âge de sept ans, elle a une première grâce mystique qui la conduit à se donner au Christ. Elle fait alors un rêve marquant qu'elle racontera elle-même bien plus tard (1653) : « En mon sommeil, il me sembla que j’étais dans la cour d’une école champêtre, avec quelqu’une de mes compagnes... Ayant les yeux levés vers le ciel, je le vis ouvert et Notre-Seigneur... en sortir et qui par l’air venait à moi qui, le voyant, m’écriai à ma compagne : “Ah! Voilà Notre-Seigneur ! C’est à moi qu’il vient !” […] Mon cœur se sentit tout embrasé de son amour. Je commençai à étendre mes bras pour l’embrasser. Lors, lui, le plus beau de tous les enfants des hommes, avec un visage plein d’une douceur et d’un attrait indicible, m’embrassant et me baisant amoureusement me dit : “Voulez-vous être à moi?” Je lui répondis : “Oui” — Lors, ayant ouï mon consentement, nous le vîmes remonter au ciel »Modèle:Sfn.
Vers l’âge de 14 ans, elle est attirée par la vie cloîtrée<ref name=":0" />. Elle manifeste son désir d'entrer chez les bénédictines de Beaumont, un ordre religieux établi dans la régionModèle:Sfn. Ses parents, qui ne comprennent pas son aspiration à la vie religieuse, la marient à 17 ans avec le maître ouvrier en soie Claude Martin. De leur union naîtra Claude le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Six mois plus tard, elle devient veuve à 19 ans alors que la petite fabrique est en faillite. Elle se retrouve avec des biens à liquider et des dettes sur les bras, en plus d'un enfant à élever. Elle décide de retourner chez son père. On lui fait sentir qu'un nouveau mariage réglerait ses problèmes matériels. Mais l'appel de Dieu et de la solitude est bien trop fort<ref name=":0" />.
Le Modèle:Date-, elle vit une expérience mystique qu'elle appelle sa « conversion » : l'irruption du Christ dans sa vie<ref name=":0" />. Elle se confesse au premier religieux qu'elle rencontre et se sent transformée. Elle aspire à une vie de recluse, mais sa sœur Claude, mariée à Paul Buisson, marchand, l'invite en 1621 à vivre chez elle<ref name=":0" />. Elle accepte cette offre pour assurer sa subsistance et celle de son fils. Marie désire y mener une vie d’abnégation et de servitude. Pourtant, ses talents d’administratrice sont reconnus et le couple espère qu'elle les aidera à consolider leur entreprise de transport fluvial en difficulté. Elle prend parfois le rôle de gérante lorsque les deux patrons en titre sont hors de la ville. On ira jusqu'à lui confier la direction de l'entreprise en 1625<ref name=":0" />. Cette même année, les grâces mystiques la conduisent à l'union au Christ. Elle ne peut entrer en religion parce qu'elle doit élever son fils Claude, mais elle fait déjà à cette époque vœu de chasteté, de pauvreté et d'obéissance.
Religieuse missionnaire à Québec
Le Modèle:Date, elle entre au couvent des Ursulines de Tours. Si elle rêve de devenir missionnaire, il n'est pas normal à l'époque qu'une femme, une religieuse de surcroît, fasse le voyage outre-mer pour devenir enseignante. Finalement, sa rencontre avec une autre femme, riche et pieuse, Madeleine de la Peltrie, sera déterminante car elle obtiendra les fonds nécessaires à la fondation de son monastère à Québec.
Grâce au mystique caennnais Jean de Bernières, elle part en 1639 avec deux autres Ursulines, Marie Madeleine de la Peltrie et une servante, Charlotte Barré, pour fonder un monastère à Québec. L'objectif est de veiller à l'instruction des petites Amérindiennes. Elle cherche à convertir au catholicisme les filles qui lui sont confiées : d'abord les Montagnaises et les Abénaquises, puis les Huronnes et les Iroquoises.
Pourtant, elles auront de la difficulté à franciser les Amérindiennes qui résistent parfois à l'assimilation. Avec le déclin démographique qui bouleverse la population amérindienne et une réticence de plus en plus grande des parents amérindiens à confier leurs filles aux Ursulines, Marie de l'Incarnation devra s'éloigner de son rôle de missionnaire pour se consacrer davantage à l'instruction des jeunes filles françaises de la colonie.
Même si elle est cloîtrée, Marie de l'Incarnation joue un rôle actif dans la vie de la colonie. En 1663, elle est témoin d'un tremblement de terre à Québec. Elle narre l’événement dans l'abondante correspondance qu'elle a avec son fils. L'ursuline voit dans la catastrophe un signe de Dieu punissant le commerce d'alcool entre les colons et les Amérindiens. Elle se voit aussi mêlée à une épidémie de vérole qui atteint durement les peuples autochtones : son monastère se voit transformé en hôpital à quelques reprises. Elle commente aussi abondamment les guerres franco-iroquoises et la destruction de la Huronnie.
Marie de l'Incarnation, par ses écrits, est considérée par plusieurs historiens comme étant l'auteur de la première mention en français, et non plus en latin, de l'identité canadienne des colons, en vertu d'une lettre datée du 16 octobre 1666<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Elle meurt de vieillesse le Modèle:Date à Québec à l'âge de 72 ans. Elle est associée à la vie de la petite colonie française fondée à Québec, en 1608, qui, sans elle et ses compagnes, aurait difficilement survécu.
Hommages
Bossuet la proclamait la « Thérèse » de la Nouvelle-France.
Henri Bremond a contribué à sa popularité croissante depuis un quart de siècle.
Aujourd'hui, elle suscite l'intérêt de nombreuses personnes et de groupes. Des équipes de recherche, notamment le « Centre d'études Marie de l'Incarnation »<ref>Modèle:Lien web.</ref>, se consacrent à l'étude de ses écrits principalement contenus dans sa correspondance, mais aussi dans son autobiographie spirituelle, la Relation de 1654. Sa figure spirituelle, sa densité humaine et sa solidité psychologique fascinent des contemporains<ref>Centre d’études Marie-de-l’Incarnation (Université Laval).</ref>,<ref>L’itinéraire mystique d’une femme, Rencontre avec Marie de l’Incarnation, ouvrage recensé par Guy-Marie Oury, Études d’histoire religieuse, vol. 62, 1996, Modèle:P..</ref>.
En 2008, Jean-Daniel Lafond a réalisé le docufiction Folle de Dieu, avec Marie Tifo dans le rôle de Marie Guyart<ref>Denise Martel, « Un projet né il y a près de 30 ans », Le Journal de Québec, 12 septembre 2008.</ref>.
L'édifice Marie-Guyart du gouvernement du Québec a été nommé en son honneur en 1989.
Modèle:Citation blocModèle:Citation bloc La ville de Québec a donné son nom à une rue<ref>Modèle:Lien web.</ref>, à un pont<ref>Modèle:Lien web.</ref>, à un édifice (Édifice Marie-Guyart) et à un îlot<ref>Modèle:Lien web.</ref>. La ville de Trois-Rivières possède quant à elle une rue Marie-de-l'Incarnation<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Héritages
Citation
Modèle:Citation bloc« La Vie et l'Amour de Jésus soit toujours votre force et votre tout. »
« La retraite est douce et on ne traite jamais avec Dieu mieux que dans le silence. »
Béatification - canonisation
- Marie de l'Incarnation a été déclarée vénérable le Modèle:Date par le pape Pie X<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>.
- Béatifié le Modèle:Date par le pape Jean-Paul II<ref name=":2" />,<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>.
- Canonisation équipollente le Modèle:Date par le pape François<ref name=":2" />,<ref name=":3" />.
- Sa fête est fixée au 30 avril d’après le Martyrologe romain<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Références
Bibliographie
Pour une bibliographie exhaustive concernant Marie de l'Incarnation, voir la «banque bibliographique» de quelque 3500 entrées du Centre d’études Marie-de-l’Incarnation (CÉMI) de l'Université Laval.
Éditions de l’œuvre
Pour des informations détaillées sur l'édition de l’œuvre de Marie de l'Incarnation, voir l'article «La réédition des œuvres de Marie de l’Incarnation. Une généalogie de chercheurs» de Guy-Marie Oury (Laval théologique et philosophique, vol. 53, Modèle:N°, juin, 1997, Modèle:P..) et la communication «De Dom Claude Martin aux Bénédictins de Solesmes : l'édition des écrits de Marie de l'Incarnation» donnée par Thierry Barbeau dans le cadre du colloque international Quatre siècles de regards sur Marie Guyard tenu à Tours et Solesmes les 13 et Modèle:Date-.
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- Idelette Ardouin, et al., Présence tourangelle au Canada au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIe{{#if:| }} }} siècle, Modèle:2e éd., Tours, Centre généalogique de Touraine, 1999 [1996].
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- Marie de L’Incarnation Ursuline de Tours, fondatrice des Ursulines de la Nouvelle-France, Tours 1599 – Québec 1672: la mystique insigne, la grande française, la mère de la patrie. Conférence donnée à Québec, sous les auspices de l’Université Laval le mardi Modèle:Date- par Dom A. Jamet, de l’Abbaye de Solesmes, Tours, 1927, XXIII, 54 p.
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- Patricia Smart, De Marie de l'Incarnation à Nelly Arcan. Se dire, se faire par l'écriture intime. Boréal, 2014.
Articles, chapitres
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- Brodeur, Raymond (dir.), Regards pluriels sur Marie de l'Incarnation : problématiques actuelles et méthodologies, numéro thématique de Laval théologique et philosophique, vol. 53, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:P..
- Modèle:Article
- Dominique Deslandres, Marie de l’Incarnation (1599-1672), Fondation Lionel-Groulx, Modèle:Date- (lire en ligne)
Mémoires et thèses
Autres
- Jean-Daniel Lafond, Folle de Dieu, Montréal, ONF, 2008, 76 min. (en ligne)
- Rachel Verdon, Serge Bouchard, et al., «Marie de l'Incarnation», De remarquables oubliés, Radio-Canada, Modèle:Date-. (en ligne)
- «Guyart, Marie», dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec.
- Mélissa Thériault, Cristiane Nascimento Rodrigues et Andreza Ferreira Silva (s.l.d.), Autres voix. Textes en philosophies de l'existence. Éditions DL&DR, Trois-Rivières, 2019. (recueil de textes incluant un extrait de texte de Marie de l'Incarnation)
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
- Site Internet du Centre d'Études Marie de l'Incarnation (Cémi), Université Laval
- Différents textes et lieux dont le centre Marie de l'Incarnation à Québec, Carrefour Kairos, Hermann Giguère
- Lieux de mémoire de Marie de l’Incarnation à Tours, Françoise Deroy-Pineau, Encyclopédie du patrimoine culturel de l'Amérique française
- Marie Guyart, Répertoire du patrimoine culturel du Québec