Marina Vlady
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Marina Vlady est une actrice, chanteuse et écrivaine franco-russe, née le Modèle:Date de naissance à Clichy (Hauts-de-Seine<ref>En 1938, Clichy faisait partie du département de la Seine.</ref>).
D'abord petit rat à l'Opéra de Paris, elle se tourne rapidement vers le cinéma, obtenant son premier rôle à l'âge de Modèle:Nobr dans Orage d'été de Jean Gehret, sorti en 1949. Cinq ans plus tard, en 1954, André Cayatte la fait tourner dans Avant le déluge, pour lequel elle obtient le prix Suzanne-Bianchetti. Elle travaille également avec Giuseppe De Santis dans Jours d'amour (1954).
Sous la direction de Robert Hossein, qu'elle épouse en 1955 à Modèle:Nobr, elle joue dans quatre films : Les salauds vont en enfer (1955) et Pardonnez nos offenses (1956), Toi, le venin (1958) et La Nuit des espions (1959). Elle travaille également avec André Michel dans La Sorcière (1956), Georges Lampin dans Crime et Châtiment (1956) et Luciano Emmer dans La Fille dans la vitrine (1961).
Avec Jean Delannoy, elle interprète le rôle-titre de La Princesse de Clèves (1961). L'actrice reçoit plusieurs distinctions, notamment le prix d'interprétation du Festival de Cannes pour son rôle dans Le Lit conjugal de Marco Ferreri (1963). Elle oscille par la suite entre productions commerciales et films d'auteur (Que la fête commence...).
En complément de sa carrière d'actrice, Marina Vlady a mené une carrière de chanteuse, avec cinq albums, et a publié treize livres. Dans les années 1970, elle est l'épouse du chanteur russe Vladimir Vyssotski (1938-1980), après la mort duquel elle écrit Vladimir ou le Vol arrêté (1987).
Biographie
Origines familiales et formation
Marina Vlady naît sous le nom d'état-civil de « Catherine Marina de Poliakoff-Baïdaroff » le Modèle:Date- à Clichy, dans la proche banlieue nord-ouest de Paris. Ses parents sont des émigrés russes : son père Vladimir de Poliakoff est chanteur d'opéra, il est arrivé en France en 1915 et a participé à la Grande Guerre ; sa mère Militza Envald est danseuse étoile et est arrivée en 1919 après la révolution russe.
De leur mariage, sont nées quatre filles, qui se sont ensuite tournées vers des métiers artistiques, et qui ont été surnommées les « sœurs Poliakoff » :
- Olga (1928-2009), dite Olga Varen, comédienne et réalisatrice de télévision ;
- Étiennette ou Tatiana (1930-1980), dite Odile Versois, actrice ;
- Militza (1932-1988), dite Hélène Vallier, actrice ;
- Marina (née en 1938).
Selon l'édition du Modèle:Date de Paris Match, l'initiale V, commune aux quatre pseudonymes choisis avec ses sœurs correspondrait au V de « Victoire ».
Vladimir de Poliakoff et Militza Envald, avec leurs quatre enfants à charge, ont une situation économique difficile en France. Vladimir travaille comme ouvrier à l'usine Frigorifique de Clichy<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>.
Marina entre dans l'école de danse de l'Opéra, menant aussi des études secondaires adaptées.
Carrière cinématographique
Marina Vlady débute au cinéma en 1949 (dans le rôle de « Marie-Tempête ») et perce dès 1954 dans Avant le déluge d'André Cayatte, remarquée notamment pour sa beauté. Elle devient aussitôt une des principales jeunes premières du cinéma français, aussi à l'aise dans la comédie (Sophie et le Crime de Pierre Gaspard-Huit) que dans le drame et le film noir, même si La Sorcière d'André Michel avec Maurice Ronet (l'un des films dont elle demeure très fière<ref name=":0" />) ne rencontre pas un grand succès public.
Elle tourne ensuite plusieurs films diversement accueillis sous la direction de Robert Hossein, avec qui elle forme un des couples très en vue, notamment Toi, le venin (1959, où Marina a pour partenaire sa sœur Odile Versois). Selon le Dictionnaire du cinéma français<ref name="dico" />, le premier de ces films, Les salauds vont en enfer, écrit par Frédéric Dard, Modèle:Citation et un Modèle:Citation qui le caractérise. Le couple se retrouve aussi dans Crime et Châtiment de Georges Lampin, La Sentence de Jean Valère et Les Canailles de Maurice Labro d'après James Hadley Chase. Les quatre films de Hossein Modèle:Citation
En 1961, La Princesse de Clèves de Jean Delannoy, adaptation luxueuse de l'œuvre de Madame de La Fayette, mais qu'une certaine critique française juge « trop académique », réaffirme son statut de star capable de porter un film sur ses seules épaules. Le film met en évidence la « distinction » de Marina Vlady jusque-là plutôt considérée comme une sorte de « bombe érotique » dotée d'un tempérament dramatique<ref name=dico/>.
Suivent Adorable Menteuse et On a volé la Joconde de Michel Deville, et le très cynique Les Bonnes Causes du vétéran Christian-Jaque.
En Italie, la star s'illustre dans La Fille dans la vitrine de Luciano Emmer et surtout, avec Ugo Tognazzi, dans Le Lit conjugal (1963) de Marco Ferreri (sa composition dans ce dernier film lui vaut une large reconnaissance critique et un prix d'interprétation à Cannes), sous la direction de Steno dans Les Aventures et les Amours de Casanova et, plus tard, aux côtés d'Alberto Sordi dans Contestation générale de Luigi Zampa (1970) et dans Le Malade imaginaire de Tonino Cervi (1979) ;
En 1965, son ami Orson Welles lui offre le rôle de Kate Percy, Lady Hotspur, dans Falstaff. L'année suivante, Atout cœur à Tokyo pour OSS 117 de Michel Boisrond fait déjà figure d'exception dans une carrière essentiellement vouée aux films d'auteur.
Au cours de sa carrière de star à l'écran, Marina Vlady a interprété notamment Caroline Esterházy dans Symphonie inachevée (1954) et Marie-Antoinette dans La Nuit de l'été de Jean-Claude Brialy à la télévision en 1979.
Au milieu des années 1960, Marina Vlady apparaît en tête d'affiche du film de Jean-Luc Godard, Deux ou trois choses que je sais d'elle, et fait montre d'une exigence rare, en privilégiant des œuvres d'auteurs français et étrangers, : Mona, l'étoile sans nom d'Henri Colpi, Le Temps de vivre de Bernard Paul, Un amour de Tchekhov de Sergueï Ioutkevitch, Sirocco d'hiver de Miklós Jancsó, La Nuit bulgare de Michel Mitrani…
Parallèlement à sa carrière d'actrice, Marina Vlady chante. Entre 1967 et 1968, avec ses sœurs, sous le nom de scène « Les Sœurs Poliakoff », elle enregistre deux disques de chansons dont Le Poirier, le sorbier, Dounia, Chanson Orange, obtient le grand prix international du disque Charles-Cros. En 1973, Marina Vlady enregistre seule, entre autres titres, Le Voleur de chevaux, qui connaît un succès à la radio.
Dans les années 1970 et 1980, elle alterne comédies populaires (Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil de Jean Yanne, Twist again à Moscou de Jean-Marie Poiré) et films d'auteurs internationaux, au succès moindre (Elles deux de Marta Meszaros, Tangos, l'exil de Gardel de Fernando Solanas).
En 1976, elle joue la maîtresse du Régent (Philippe Noiret) dans Que la fête commence... de Bertrand Tavernier et, en 1989, donne la réplique à Marcello Mastroianni (35 ans après Jours d'amour de Giuseppe De Santis) dans Splendor d'Ettore Scola.
Son éclectisme la pousse aussi vers des entreprises atypiques à caution littéraire telles que Les Jeux de la comtesse Dolingen de Gratz de Catherine Binet (d'après Bram Stoker et Jules Verne) et l'adaptation libre du roman érotique d'Apollinaire, Les Exploits d'un jeune Don Juan de Gianfranco Mingozzi, ou vers des films plus politiques — Le Complot de René Gainville ou Follow Me de Maria Knilli — travaillant aussi bien en Russie qu'au Japon ou en Grèce.
En 2011, après quatorze années d'absence sur les grands écrans, Marina Vlady revient dans un des rôles principaux de Quelques jours de répit de et avec Amor Hakkar.
Le Dictionnaire du cinéma français évoque « les traits réguliers et lumineux, le visage botticellien, la grâce naturelle » de Marina Vlady, en s'interrogeant sur la responsabilité de sa beauté dans le déroulement d'une carrière en deçà des promesses.
En 2018, elle est présidente du jury du Festival 2 Cinéma 2 Valenciennes.
Télévision, théâtre et écriture
Marina Vlady a considérablement ralenti son activité sur le petit écran qui lui a offert, depuis Les Petites Demoiselles de Michel Deville (1964), de très nombreuses occasions de mise en valeur. Ici encore l'actrice privilégie l'exigence, à travers la littérature et l'histoire. Elle paraît ainsi dans Le Roman du samedi : L'Agent secret de Marcel Camus (1981) d'après Joseph Conrad, Lorelei de Jacques Doniol-Valcroze (1982) d'après Maurice Genevoix, Les Secrets de la princesse de Cadignan de Jacques Deray, adaptation d'Honoré de Balzac par Jean-Claude Carrière, Fort comme la mort d'après Guy de Maupassant, La Chambre des dames de Yannick Andréi adapté du roman de Jeanne Bourin qui remporte un triomphe, Les Beaux Quartiers adapté de Louis Aragon, Condorcet écrit par Élisabeth Badinter, Victoire ou la Douleur des femmes de Nadine Trintignant, Résurrection de Paolo et Vittorio Taviani (2001) d'après Léon Tolstoï. Douze ans après ce dernier, elle revient sur le petit écran dans le téléfilm 3 femmes en colère, tiré du roman de Benoîte Groult.
Ces dernières années, la comédienne se consacre surtout à l'écriture (treize livres depuis 1979, dont un essai, plusieurs romans et ses mémoires en 2005) et à la scène, où elle avait débuté avec Robert Hossein en 1957 : depuis 1992, elle a interprété Éric-Emmanuel Schmitt, Tchekhov, une adaptation de son livre Vladimir ou le vol arrêté (1987) consacré à son compagnon disparu, le poète Vladimir Vyssotski, en 2009, Jacques Audiberti en 2014.
Vie privée
Marina Vlady se marie avec le comédien et metteur en scène Robert Hossein<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>, avec qui elle a deux enfants, Pierre et Igor.
Elle épouse ensuite Jean-Claude Brouillet, aviateur, ancien résistant et entrepreneur dans le transport aérien, dont elle a un enfant, Vladimir.
Elle se marie en troisièmes noces avec Vladimir Vyssotski (1938-1980), poète, acteur et chanteur soviétique, avec lequel elle vit douze années en URSS jusqu'à la mort prématurée de celui-ci, à 42 ans, en 1980. En 2006, elle chantera son amour pour Vladimir Vyssotski au théâtre des Bouffes-du-Nord dans un récital intitulé Vladimir ou le vol arrêté, titre issu de son livre éponyme paru en 1987.
Elle vit ensuite pendant vingt-trois ans avec le cancérologue Léon Schwartzenberg, qui meurt en 2003.
Engagements
Dans les années 1970, elle est membre de la présidence de l'association France-URSS<ref>France-URSS magazine, organe mensuel, années 1970-1982 : Modèle:12e (1970), Modèle:13e (1973), Modèle:14e (1977), Modèle:15e (1980) congrès.</ref>.
Engagée à gauche<ref>Yvan Foucart, « Marina Vlady - La beauté slave dans tout son éclat… », in Dictionnaire des comédiens français, 2008 (lire en ligne sur le site lesgensducinema.com, page consultée le 23 mai 2013).</ref> (elle adhère notamment au PCF en 1968<ref>Modèle:Article</ref>) et pour le féminisme, elle est l'une des signataires du manifeste des 343, paru dans Le Nouvel Observateur, le Modèle:Date.
Le Modèle:Date-, elle est parmi les signataires de l'Appel des 58 : « Nous manifesterons pendant l'état d'urgence »<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Jeu d'actrice
Marina Vlady est décrite dans la biographie que lui consacre Première en ces termes : Modèle:Citation<ref name=":1" />
Filmographie
Cinéma
Télévision
Théâtre
- 1957 : Vous qui nous jugez de Robert Hossein, mise en scène de l'auteur, théâtre de l'Œuvre
- 1957 : Jupiter de Robert Boissy, mise en scène Jacques-Henri Duval, théâtre des Célestins
- 1966 : Les Trois Sœurs d'Anton Tchekhov, mise en scène André Barsacq, théâtre Hébertot
- 1983 : Erendira et la grand-mère diabolique de Gabriel García Márquez, mise en scène Augusto Boal, théâtre de l'Est parisien
- 1992 : Sarcophagus de Vladimir Gubariev, adaptation Éric-Emmanuel Schmitt, mise en scène Jean-Luc Tardieu, maison de la Culture de Loire-Atlantique, Nantes
- 1994 : La Source bleue de Pierre Laville, mise en scène Jean-Claude Brialy, théâtre Daunou
- 1999 : La Cerisaie d'Anton Tchekhov, mise en scène Georges Wilson, espace Cardin
- 2006 et 2007 : Vladimir Vyssotski ou le vol arrêté, mise en scène Jean-Luc Tardieu, théâtre des Bouffes-du-Nord
- 2009 : Vladimir Vyssotski ou le vol arrêté, mise en scène Jean-Luc Tardieu, théâtre Meyerhold (Moscou), invité par le théâtre de la Nation
- 2009 : Les Dames du jeudi de Loleh Bellon, mise en scène Christophe Lidon, Centre national de création d'Orléans
- 2010 : Les Dames du jeudi de Loleh Bellon, mise en scène Christophe Lidon, théâtre de l'Œuvre
- 2014 : Le Cavalier seul de Jacques Audiberti, mise en scène Marcel Maréchal, théâtre 14 Jean-Marie-Serreau
Discographie
- 1967 : Les Sœurs Poliakoff, Le Poirier, le Sorbier, Dounia, Chanson orange, EP 45 tours 4 titres, chantés avec ses sœurs, La Voix de son maître (EGF 948), grand prix international du disque Charles-Cros.
- 1968 : Les Sœurs Poliakoff, Les chemins lointains, Cou Cou, L'accordéon, Le long de la rivière, EP 45 tours, 4 titres, Chantés avec ses sœurs, La Voix de son maître (EGF 1014)
- 1973 : Il est à moi, Le Voleur de chevaux, 45 tours (S 2 titres) CBS (1356)
- 1974 : Vlady Vissotsky, 33 tours, 12 titres chantés avec Vladimir Vyssotski, réédité en 2007 CD Le Chant du monde
- 1981 : Berceuse cosaque, La jeune fille se promenait dans les bois, Berceuse pour endormir l'orage, Petite berceuse, chantées en russe, Le Chant du monde, réédition sur compilation Éternelle Russie, 3 CD Sélection du Reader's Digest 3058 (1995)
Publications
- C'était Catherine B., récit sur la vie de Catherine Binet (compagne de Georges Perec), éditions Fayard, Paris, 2013.
- Le Fol Enfant, récit, éditions Fayard, Paris, 2009 Modèle:ISBN
- Sur la plage, un homme en noir, roman, éditions Fayard, Paris, 2006 Modèle:ISBN
- 24 images/seconde, mémoires, éditions Fayard, Paris, 2005 Modèle:ISBN
- Ma cerisaie, roman, éditions Fayard, Paris, 2001 Modèle:ISBN
- Du cœur au ventre, récits, éditions Fayard, Paris, 1996 Modèle:ISBN
- Le Voyage de Sergueï Ivanovitch, roman, éditions Fayard, Paris, 1993 Modèle:ISBN
- Le Collectionneur de Venise, roman, éditions Fayard, Paris, 1990 Modèle:ISBN
- Récits pour Militza, récit, éditions Fayard, Paris, 1989 Modèle:ISBN
- Vladimir ou le Vol arrêté, récit, éditions Fayard, Paris, 1987 Modèle:ISBN
- Ballades, poésies, de Vladimir Vissotsky, préface de Marina Vlady, Les Éditions de Janus, Paris, 2003Modèle:ISBN.
- Les Jeunes Filles, roman de Vladimir Vyssotski, avant-propos de Marina Vlady, éditions Alinea, 1989 Modèle:ISBN
- Babouchka, récit, coécrit avec Hélène Vallier, Odile Versois et Olga Varen, éditions Fayard, Paris, 1979 Modèle:ISBN
Distinctions
Récompenses
- 1954 : prix Suzanne-Bianchetti pour Avant le déluge d'André Cayatte
- 1963 : prix d'interprétation féminine du Festival de Cannes pour Le Lit conjugal (Una storia moderna: l'ape regina) de Marco Ferreri
- 1970 : prix Étoiles de cristal dans la catégorie « meilleure actrice » par l'Académie du cinéma français pour Le Temps de vivre de Bernard Paul
- 2008 : prix Reconnaissance des cinéphiles pour l'ensemble de sa carrière remis par l'association Souvenance de cinéphiles à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes)
Décorations
- Modèle:Date<ref>Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres.</ref> : Modèle:Décoration
- Fichier:Medal Pushkin rib.png Médaille Pouchkine.
Bibliographie
- Propos recueillis par Paule Corday-Marguy, « Marina Vlady vient de fêter ses seize printemps », Mon film-Ciné Pour tous no 414, Editions Mon Film, Paris, Modèle:Date, Modèle:Page
- Marina Vlady, une star, une femme, film documentaire de Sylvie Carlier (2014).
- Marina Vlady, deux ou trois choses qu'on ne savait pas d'elle, entretiens avec Maylis Besserie, cinq épisodes de 29 min, émission "À voix nue" de France-Culture (2021).
- Une vie d'amours, de colères et de résistances, avec Marina Vlady : "Une journée particulière", émission de radio de 49 min de France-Inter, dimanche Modèle:Date-, par Zoé Varier.
Notes et références
Liens externes
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
- Fiche de Marina Vlady sur le site de son agence Artmedia
Modèle:Palette Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes Modèle:Portail