Marius Berliet
Modèle:Voir homonymes Modèle:Confusion Modèle:Infobox Biographie2 Marius Berliet, né le Modèle:Date de naissance à [[1er arrondissement de Lyon|Lyon Modèle:1er]]<ref>Archives municipales numérisées de l'état civil de Lyon, acte de naissance no 1/1866/51, date et lieu du décès mentionnés en marge de l’acte (consulté le 12 février 2013) Modèle:Lire en ligne.</ref> et mort le Modèle:Date de décès à Cannes, est le fondateur de la société des Automobiles Marius Berliet, constructeur automobile de voitures et camions jusqu'en 1939 et exclusivement de véhicules industriels à partir de cette date.
Marius Berliet et sa famille appartiennent à la Petite Église de Lyon, groupe de catholiques traditionalistes qui est né de l'opposition au Concordat de 1801<ref>Isabelle Lisowski, Marius Berliet, in Cent ans de catholicisme social à Lyon et en Rhône-Alpes. La postérité de "Rerum Novarum", De l'Atelier, 1992, Modèle:P..</ref>.
Biographie
Une famille catholique anticoncordataire
Marius Maximin François Joseph Berliet est l'aîné d'une fratrie de sept enfants nés de l'union de Joseph-Marie Berliet et Lucie-Philippine Fabre, deux familles qui appartiennent à la Petite ÉgliseModèle:Sfn, groupe de catholiques qui n'ont pas reconnu le concordat signé en 1801 entre Bonaparte et le pape Pie VII<ref>Jean-Pierre Chantin, "Des sectes dans la France contemporaine " Éditions Privat, 2004- Modèle:P. ; " la famille Berliet et les anticoncordataires " Lettre d'information de la Fondation Berliet (LIFB) Modèle:N°, février 2014 Modèle:P..</ref>.
Il est éduqué selon les principes de la Petite Église : instruction religieuse, rigueur et intégrité, sens de l'effort et de la famille, attitude stricte à l'égard de l'argent - ni gaspillage, ni spéculation.
À la Croix-Rousse, le père de Marius crée avec Jacques Bellet, également de la Petite Église, un atelier de tissage de tissu pour coiffes de chapeaux.
Marius fréquente l'école de la Petite Église, entre au lycée Ampère à 13 ans, obtient son certificat d'études, est mis en apprentissage comme ouvrier tisseur et rejoint l'atelier paternel.
Son goût pour la mécanique se révèle tôt. Lecteur assidu de journaux techniques et de vulgarisation scientifique, il se forme par des cours du soir à la Société d'Enseignement professionnel du Rhône (mécanique et anglais) et développe son penchant pour le bricolage mécanique.
Il fait construire sur ses propres plans de nouveaux équipements pour l'atelier, en particulier une machine à découper les rubans qui divise automatiquement le tissu et le prix de revient<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
En 1894, il réalise son premier moteur dans un appentis de la propriété familiale et monte sa première voiture en 1895Modèle:Sfn. La voiture Modèle:N°, assemblée dans les locaux Berliet & Bellet, 5 rue Magneval sort en Modèle:Date-.
En 1899, il s'installe avec un compagnon 56 rue Sully, dans un atelier de Modèle:Unité et, à la mort de son père, le Modèle:Date-, il confie l'entreprise familiale à ses frères.
En 1900, il aménage un local cinq fois plus grand.
En 1902, il achète l'usine automobile Audibert et Lavirotte<ref>AFB - fonds Berliet D1 6 Domaine Modèle:N°- boite 2.</ref> dans le quartier de Monplaisir, 250 personnes et Modèle:Unité couverts.
Les 300 voitures produites en 1903 ont bonne réputation : simples, solides, puissantes ; leur notoriété dépasse la région lyonnaise.
Vie personnelle
De taille moyenne, svelte, des yeux bleu gris, Marius est d'un abord réservé. Timide, gêné car il n'a pas reçu une éducation policée, il parle peu, il écoute, observe, apprend, réfléchit et tranche. Son impatience explique une certaine brusquerie.
Il est décrit par ses ouvriers comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage. Cite Georges Navel, Travaux, 1945.</ref>.
Une excellente mémoire, une forte puissance de travail le caractérisent ainsi qu'une sévère discipline de vie<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Autodidacte ouvert et cultivé, il joue du violon sans avoir jamais appris ; il est amateur d'opéra.
Les ouvrages techniques, les écrits de saint Augustin, les œuvres poétiques de Ronsard et Baudelaire font partie de ses lectures.
En 1887, son grand-bi Rochet lui sert pour aller à la campagne, il observe la nature qu'il apprécie, il aime la marche en montagne. Modèle:Citation dira-t-il plus tard à ses ingénieurs<ref>Automobiles M. Berliet, Marius Berliet, 1866-1949, Draeger Frères Montrouge 10/1966.</ref>. Il montera régulièrement à cheval.
Il plantera progressivement des milliers d'arbres sur le tènement de Vénissieux dont les surfaces non encore utilisées sur le plan industriel – jusqu'à Modèle:Unité – constitueront la « ferme-modèle Berliet ».
En 1907, il épouse Louise Saunière, (1881-1973), de parents entrepreneurs de plomberie-zinguerie à Paris.
En 1912, le couple et ses deux enfants, Jean (1908-1981) et Simone (1910-1912) s'installent 39, rue Esquirol dans la villa dont la construction débute au printemps 1911 sur les plans de l'architecte lyonnais Paul Bruyas<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>. Entourée d'un jardin de Modèle:Unité, elle est située à l'est de Lyon, dans le quartier de Montchat en voie d'urbanisation, à mi-distance de l'usine de Monplaisir et du futur complexe industriel intégré à Vénissieux dont l'industriel nourrit le projet. Trois filles et trois garçons naissent dans cette demeure décorée dans le style Art nouveau par Louis Majorelle et Jacques Gruber<ref>Marie-Reine Jazé-Charvolin, La Villa Berliet, Edira, "1997 : la villa a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques par arrêté du 31 juillet 1989, moins d'un an après le classement du camion Berliet type M de 1910. Ces deux mesures de protection lient symboliquement les deux pôles de la vie de Marius Berliet, consacrée entièrement à sa famille et à l'automobile".</ref> : Odette (1913-2013), Yvonne (1914-2021), Henri (1915-2012), Maurice (1915-2008), Paul (1918-2012), Jacqueline née en 1923.
« J'ai voulu faire une grande œuvre »
Le Modèle:Date-, American Locomotive Company (ALCO), qui souhaite se diversifier dans l'automobile, signe l'acquisition, pour une durée de trois ans, de la licence de fabrication de la gamme de voitures Berliet moyennant le versement comptant de Modèle:Unité, la fourniture de pièces coulées et forgées, la construction d'une usine dans l'État de Rhode Island et le paiement de royalties<ref>AFB-ALCO, extraits de presse américaine 1905: The Horseless Age, vol.16 - Modèle:N°/5/1905 Modèle:P. - Cycle & Automobile Trade Journal, 8/1905, Modèle:P. - The Automobile, 8/6/1905 Modèle:P. - Automobile Review, 6/15/1905,Modèle:P..</ref>.
Marius Berliet transforme cette manne financière en terrains<ref>AFB - fonds Berliet, Domaine Berliet D1/4767/2</ref>, bâtiments, équipements.
L'usine de Monplaisir couvre sept hectares. La locomotive chasse-buffles devient l'emblème de la marque<ref>AFB - fonds Berliet, C45- dépôt de marque Modèle:N°, 6/12/1907.</ref> remplaçant les initiales MB entrelacées, traitées en style Art nouveau.
Pressentant le développement du transport routier de marchandises<ref>AFB - fonds Berliet - catalogue Automobiles Berliet camions et omnibus, Draeger Frères, 1907,Modèle:P..</ref> et collectif de personnes, il réceptionne au service des Mines son premier camion en 1907<ref>Le premier camion de 1907 réceptionné par le service des Mines est le type L, moteur à essence de pétrole / 4 cylindres verticaux 100 x 120 / Transmission par le système dit « trains baladeurs », un engrenage supplémentaire permet d'obtenir la marche AR /Deux freins métalliques sur le différentiel et deux freins métalliques à sabots extérieurs sur les roues motrices / Direction à vis: Feuille des Mines signé à Lyon le 11 octobre 1907.</ref>.
En 1913, Modèle:Unité et camions<ref>AFB - fonds Berliet - fontex 4432/3 Extrait catalogue Berliet 1913.</ref> sortent des usines de Monplaisir qui emploient Modèle:Unité. Cette même année, le camion CBA est réceptionné au service des Mines <ref>AFB - fonds fiches des Mines Berliet G 102.</ref> pour Modèle:Unité (il le sera pour Modèle:Unité en 1914) et primé au Concours militaire<ref>AFB - fonds thématique / concours / fontex 5690 : 28.</ref>. Simple, robuste, économique, il est apprécié par l'Armée à laquelle près de Modèle:Unité seront livrés pendant le premier conflit mondial et qui notamment composeront plus de la moitié de la noria de camions sur la Voie Sacrée<ref>Jean-Louis Loubet, L'Industrie automobile: 1905-1971, Droz, 1999, Modèle:P..</ref>.
Parallèlement, des commandes d'obus sont adressées à Berliet comme aux autres constructeurs automobiles. Pour satisfaire cette demande, Marius construit deux bâtiments à Monplaisir et obtient d'Édouard Herriot, maire de Lyon, l'autorisation d'installer à la halle Tony Garnier le matériel nécessaire à la production d'obus, ce qui permettra de sortir Modèle:Unité par jourModèle:Sfn.
En 1916, il commence la construction de l'usine intégrée à Vénissieux / Saint-Priest sur près de Modèle:Unité. Egerton Banks, ingénieur britannique de 29 ans, responsable de Westinghouse-Europe<ref>AFB - fonds Berliet C11, archives Marius Berliet, Modèle:N°.</ref> engagé par Marius Berliet en tant que stagiaire en Modèle:Date- et auquel fut confiée l'organisation des nouveaux ateliers, écrit : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Les châssis-mécaniques CBA sont fabriqués à Monplaisir, le montage de leur carrosserie en bois est effectué au rythme de 40 par jour à Vénissieux. Au Modèle:2e semestre 1918 sortiront Modèle:Unité Renault FT<ref>Article " le char léger Renault FT 17 " par C.H. Tavard in l'Automobiliste Modèle:N°, 1978 Modèle:P..</ref>. Modèle:Unité travaillent chez Automobiles M. Berliet<ref>L'entreprise Berliet adopte le statut de société anonyme par actions en 1917, sa raison sociale devenant Automobiles Marius Berliet. Après absorption de Saviem en 1978, sa dénomination sera Renault Véhicules Industriels.</ref>.
Parallèlement aux installations industrielles, Marius Berliet développe des œuvres sociales : la Crèche, créée en Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, est animée par l'épouse de Marius ; la Cité<ref>Modèle:Base Mérimée.</ref>,Modèle:Sfn sur la commune de Saint-Priest, dont la construction qui débute en 1917, comptera 250 familles en 1925 ; la FermeModèle:Sfn, qui utilise les terrains de la réserve foncière de Saint-Priest à l'élevage et à la culture céréalière. Une école sera créée, la Cité étant excentrée par rapport à Vénissieux et Saint-Priest.
La pratique des sports est facilitée par la fondation de l'Union Sportive Berliet (USB)Modèle:Sfn et la mise à disposition d'un stade en 1920.
À partir du Modèle:Date-, le gouvernement autorisant la vente des surplus de l'armée française et des stocks américains, les livraisons et les commandes se tarissent brusquementModèle:Sfn.
L'entre deux guerres
La chute d'activité contraint Marius Berliet à demander l'application de la loi du Modèle:Date-, c'est-à-dire le recours au règlement transactionnel<ref>Cette loi institue une forme de dépôt de bilan pour les entreprises brutalement privées de commandes après l'armistice.</ref> prononcé le Modèle:Date-. Le pouvoir est assumé par trois banques, M.Pariset, délégué du Crédit Lyonnais étant nommé président du Conseil d'Administration. Marius Berliet, qui devient administrateur délégué chargé des bureaux d'études et des fabrications, doit renoncer à son droit de vote aux assemblées générales et ne peut rien décider sans autorisationModèle:Sfn.
Des économies, la diversification des productions, la croissance des ventes à l'exportation contribuent à assainir la situation financière. En 1929, l'ensemble des créanciers est remboursé. Marius reprend le contrôle de ses usinesModèle:Sfn.
Convaincu que le moteur qui fonctionne au gazole est l'avenir du transport routier, il s'engage dans cette voie dès 1930. Durant cette décennie, il continue de fabriquer voitures de tourisme, camions, camionnettes, tracteurs, autobus inter et urbains, engins de voirie, incendie, travaux publics, automotrices, autorails, locotracteurs, trolleybus, voitures et camions tout terrain et armée<ref>Saint-Loup, " Marius Berliet l'inflexible", Éditions Les Presses de la Cité - 1962.</ref>. Il devient le leader du transport routier en France.
En mars-Modèle:Date-, des dispositions « coordination rail-route » des décrets Dautry<ref>Décrets rail-route: coordination des transports ferroviaires et routiers: J.O. du 20 avril 1934 Modèle:P..</ref> freinent l'industrie française de véhicules industriels dont la production décline. En 1936, la France produit Modèle:Unité contre Modèle:Unité en 1933, l'Allemagne Modèle:Unité contre Modèle:Unité, la Grande-Bretagne Modèle:Unité contre Modèle:Unité<ref>AFB: L'Argus Modèle:N° bis 25/05/1937 statistiques annuelles.</ref>.
Alors que le mouvement de grèves du Front populaire intervient en Modèle:Date- chez les concurrents automobiles, la grève chez Berliet débute dès le Modèle:Date-, assortie d'un lock-out suivi le Modèle:Date- d'une reprise progressive sous surveillance policière. La grève se termine vers le Modèle:Date- sans négociation avec la CGT. Il est hors de question de traiter avec des délégués accompagnés de personnes politiques ou extérieures à l'entreprise qui puisent leurs revendications dans la théorie des soviets<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
En 1939, Marius Berliet arrête la production de voitures de tourisme.
La décennie 1940
Le Modèle:Date-, ordre de réquisition des usines Berliet, signé Raoul Dautry, ministre de l'Armement, Modèle:CitationModèle:Sfn. À la débâcle, l'industriel retrouve ses usines. Dans le souci de préserver l'emploi - quelque Modèle:Unité - il fabrique les Gazobois qu'il a mis au point entre les deux guerres et qui équipent les véhicules de la zone sud.
Tout en étant en zone libre, Marius Berliet subit les décisions prises par l'armée d'occupation en zone occupée en raison de la succursale-atelier Berliet de Courbevoie considérée sous réquisition au même titre que Renault, Citroën et les autresModèle:Sfn. À ce titre, le GBK, groupement militaire allemand qui dirige et contrôle l'industrie et le commerce automobile en Allemagne et dans les territoires occupés, relayé pour la France par le comité d'organisation de l'Automobile, accorde des « bons matières » à condition que les produits ou pièces soient livrés à l'occupant.
En Modèle:Date-, Marius Berliet rédige son testament : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Après la publication, en Modèle:Date- de la loi instituant le service du travail obligatoire (STO) et devant les réticences de Berliet à désigner des ouvriers pour partir en Allemagne, les services de la Préfecture établissent une liste de Modèle:Unité réduite, à la suite des protestations de l'industriel, à 435 personnes et qui compte deux de ses fils Henri et MauriceModèle:Sfn.
En 1943, la production baisse à 8 véhicules par jour. En Modèle:Date-, sur dénonciation anonyme de dissimulation à Vénissieux d'étain et de cuivre, Paul Berliet est interrogé par la Gestapo dont les investigations restent vaines car les métaux sont cachés à Monplaisir.
Les usines de Vénissieux sont bombardées par les Alliés dans la nuit du Modèle:1er au Modèle:Date- anéantissant la Cité Berliet dont les habitants avaient été évacués et endommageant plusieurs bâtiments industriels, la forge et la fonderie étant inutilisables<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La production de véhicules Berliet a décliné entre 1940 et 1944 : 6 416 en 1940, 3 098 en 1941, 2 378 en 1942, 1 528 en 1943, 996 en 1944Modèle:Sfn.
Du Modèle:Date- au Modèle:Date-, l'industrie française a livré Modèle:Unité aux autorités allemandes et Modèle:Unité au secteur civil français :
- Renault : Modèle:Unité soit 28,11 % à l'armée allemande, 1 697, soit 8,17 % au secteur civil ;
- Citroën : Modèle:Unité soit 27,58 % à l'armée allemande, 2 052, soit 9,87 % au secteur civil ;
- Peugeot : Modèle:Unité soit 19,37 % à l'armée allemande, 3 309, soit 15,43 % au secteur civil ;
- Ford : Modèle:Unité soit 9,08 % à l'armée allemande, 2 405, soit 11,57 % au secteur civil ;
- Berliet : Modèle:Unité soit 2,04 % à l'armée allemande, 6 548, soit 31,52 % au secteur civilModèle:Sfn.
À la libération de Lyon, Marius Berliet, sur décision du commissaire de la République Yves Farge, est arrêté le Modèle:Date-. À la prison Montluc, il échappe à une exécution sauvage grâce à un délégué de la Croix-rougeModèle:Sfn. Le lendemain, le commissaire de la République place sous séquestre les usines Berliet et nomme Marcel Mosnier administrateur séquestreModèle:Sfn appliquant la loi du Modèle:Date-<ref>Loi du 10 septembre 1940 prévoyant la nomination d'administrateurs provisoires des entreprises privées de leurs dirigeants, sur Légifrance [1].</ref>.
Constatant que Marius Berliet avait réparti les actions d'Automobiles M. Berliet entre ses sept enfants depuis 1942, le Commissaire de la République fait incarcérer les quatre fils, Jean, Henri, Maurice et Paul. Modèle:Citation confiera Paul Berliet à l'historien Renaud de RochebruneModèle:Sfn.
Maurice et Henri, après quelques mois de prison, renvoyés devant la chambre civiqueModèle:Sfn, retrouveront la liberté en janvier et Modèle:Date-<ref>AFB " C'était Madame Marius Berliet" Monique Chapelle, 1998, p.22.</ref>.
Marius, transféré à l'hôpital de l'Antiquaille, puis à l'infirmerie Saint-Joseph, est opéré de la prostate le Modèle:Date-. Il subira son premier interrogatoire le Modèle:Date- et cinq autres suivront<ref>idem référence précédente Modèle:P..</ref>.
Le procès qui débute le Modèle:Date- et dure six jours se déroule dans un climat passionnel et médiatique défavorable. À titre d'exemple, des photos censées prouver que Berliet avait fabriqué des automitrailleuses pour les Allemands représentaient en fait des véhicules militaires destinés aux Polonais en 1934Modèle:Sfn. Son procès n'évoque pas l'appui apporté à l'agence de presse Inter-France.
Le Modèle:Date-, le jury estimant que les prévenus (Marius, ses fils Jean et Paul) étaient Modèle:Citation, le Président rend le verdict suivant : Marius est condamné à deux ans de prison, à la confiscation de tous les biens présents et à venir, à l'interdiction de séjour dans les départements de la Seine, Seine et Oise, Rhône et départements limitrophes. Il est également condamné à l'indignité nationaleModèle:Sfn. Compte tenu de son état de santé après plusieurs interventions chirurgicales et de l'aggravation de sa maladie cardiovasculaire, la cour de justice commue sa peine de prison en assignation à résidence surveillée et sous surveillance médicale judiciaire à CannesModèle:Sfn.
Le lutteur exilé et malade reste pugnace. Entre 1946 et 1949, date de sa mort, il rédige des centaines de lettres, tracts et brochures La Vérité sur l'affaire Berliet, Expérience soviétique chez Berliet qu'il expédie à des personnalités de l'administration, de la politique, du milieu des affairesModèle:Sfn.
La conviction de la justesse de sa cause est renforcée par une déclaration du Général de Gaulle du Modèle:Date- : Modèle:CitationModèle:Sfn.
À son fils Paul sorti de prison en 1948, il écrit : Modèle:CitationModèle:Sfn.
Au début de l'année 1949, Marius Berliet subit une nouvelle intervention chirurgicale et s'éteint à Cannes le Modèle:Date-.
Chez Automobiles M. Berliet, après le décret de séquestre signé par Y. Farge, la composition du Comité de gestion nommé par Marcel Mosnier étant approuvée par le préfet, l'usine tourne sans patron. Le Comité crée des organismes qui constituent un quadrillage syndical jusqu'au niveau des sections d'ateliers, le comité central d'entreprise, le comité social, les comités des bâtiments, des assemblées périodiques de compte-rendu<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cet organigramme est parallèle à la hiérarchie technique.
La plus grande expérience de gestion ouvrière de l'après-guerreModèle:Sfn se déroule alors que l'union est le mot d'ordre constamment répété.
Mais dès 1945, le groupe qui entraîne l'expérience et où les communistes sont en majorité se détache progressivement de la masse indifférenteModèle:Sfn.
Après le procès des dirigeants Berliet et avant l'assemblée des actionnaires, Marcel Paul, communiste, ministre de la production industrielle, signe un arrêté nommant Marcel Mosnier administrateur provisoire lui conférant les pouvoirs de gestion les plus étendusModèle:Sfn.
Tandis que les actionnaires formulent un recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d'État, pour beaucoup, l'entreprise est devenue une base communisteModèle:Sfn. Ne pouvant supporter l'autoritarisme de l'appareil de direction, les ingénieurs, cadres et techniciens se mettent en grève le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Depuis le Modèle:Date-, les communistes ne font plus partie du gouvernement. Le nouveau ministre de la production industrielle, le socialiste Robert Lacoste prend un arrêté le Modèle:Date- mettant fin aux fonctions du communiste Marcel Mosnier et nommant Henry Ansay, son directeur de cabinet administrateur provisoireModèle:Sfn.
Avec l'éviction de Marcel Mosnier, l'expérience Berliet tourne une page. Une politique de normalisation liquide les organismes créés par la première administration séquestreModèle:Sfn.
Pendant les années 1948 et 1949, une bataille parlementaire s'est engagée autour du projet de nationalisation de Berliet. Pas moins de vingt projets ont été déposésModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, le Conseil d'État déclare entaché d'excès de pouvoir l'arrêté du Modèle:Date- nommant Marcel Mosnier administrateur provisoireModèle:Sfn. Après diverses péripéties juridiques, le Conseil d'État, le Modèle:Date-, en référence à l'ordonnance du Modèle:Date- qui précise que Modèle:Citation, restitue les usines à la famille BerlietModèle:Sfn.
Postérité
Il existe une rue Marius-Berliet dans le [[8e arrondissement de Lyon|Modèle:8e]] de Lyon, antérieurement fragment de la route d'Heyrieux<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. L'hôtel de police qui y est situé (au numéro 40) est fréquemment appelé Modèle:Citation par la presse.
Distinctions
- Chevalier de la Légion d'Honneur Chevalier de la Légion d'honneur en 1911, insigne remis par le maire de Lyon, Édouard Herriot, le Modèle:Date-<ref>Modèle:Base Léonore.</ref>.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage
- Bernadette Angleraud, Catherine Pellissier, Les dynasties lyonnaises ; Des Morin-Pons aux Mérieux du Modèle:S mini- siècle à nos jours., 2003, Perrin, Paris, 830 p., Modèle:ISBN Modèle:Plume