Philippe Favier
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Artiste Philippe Favier, né le Modèle:Date de naissance à Saint-Étienne, est un artiste peintre et graveur, spécialisé dans les miniatures et les petits formats en noir et blanc. Il est également scénographe (opéra et danse).
Il a réalisé de très grands formats en couleur exposés pour la première fois au musée national du jeu de Paume à Paris en 1995.
Il utilise divers matériaux tels les boîtes de sardines exposées au musée d'art moderne de Saint-Étienne, aussi bien que la cartoline, le papier Ingres, les ardoises, les cartes de géographie ou les photographies, ainsi que diverses techniques : pointe-sèche, eau-forte, émail sur verre, encre de Chine ou encore les collages.
Lauréat des prix de Rome de peinture et de gravure en 1985, remarqué dès ses premières expositions par la critique, il n'a pas été influencé par un courant quelconque, trouvant lui-même une voie originale. Éric Holder écrit Modèle:Citation bloc
Il a également participé à de nombreux ouvrages dont En territoire cheyenne avec Éric Chevillard (2009), Ana (2003), Géographie à l'usage des gauchers (2005), Les Chiens errants de Bucarest avec Lionel Bourg (2002).
Parcours artistique
Formation et premiers travaux 1979-1980
Dessinateur de presse en 1977 à L'Hebdo de Saint-Étienne, il devient infirmier à l'hôpital psychiatrique Saint Jean Bonnefonds de la même ville et il suit en même temps des cours du soir pour préparer son baccalauréat qu'il obtient en 1979<ref name="Collectif 95 129">Modèle:Harvsp.</ref>. Il s'inscrit alors à l'école régionale des beaux-arts de Saint-Étienne où il a notamment comme professeurs Bernard Ceysson, Daniel Abadie, Jean-Marc Scanreigh<ref name="Collectif 95 129"/>.
D'abord influencé par l'art conceptuel et le land art, il abandonne très vite cette voie pour réaliser de petits dessins au stylo à bille qu'il découpe et fixe directement sur le mur, dont il dit que ces dessins étaient Modèle:Citation
Selon Éric Holder, le jeune Favier qui a passé son enfance dans la mercerie de ses parents à jouer seul avec les cartons et les rubans, est mal fait pour l'enseignement traditionnel<ref name="Holder et al 14">Modèle:Harvsp.</ref>. Modèle:Citation Holder remarque aussi que Modèle:Citation
1981-1984
Après une première exposition à la galerie Napalm de Saint Étienne, Favier est sélectionné par Suzanne Pagé pour participer à l'exposition Ateliers 81-82 au musée d'art moderne de la ville de Paris, qui présente aussi Jean-Michel Alberola et Robert Combas<ref name="Collectif 95 130"/>, Bernard Ceysson présente la première exposition personnelle de Favier au musée d'art et d'industrie de Saint-Étienne où Gilbert Lascault entreprend une analyse des miniatures en papier découpé: Modèle:Citation
Le jeune artiste avait déjà été remarqué par Marcelin Pleynet à la galerie N.R.A<ref group="note">galerie Nicole Rousset-Altunian</ref> à Paris, quelques mois plus tôt<ref name="Collectif 95 130"/>.
De 1981 à 1984, il participe à un grand nombre d'expositions : Biennale de Paris, ELAC de Lyon<ref group="note">Établissement lyonnais d'art contemporain devenu Espace lyonnais d'art contemporain</ref>, et en 1984, il est sélectionné par Daniel Abadie pour la Biennale de Venise avec onze autres artistes français pour l'exposition Peinture en France au Palazzo Sagredo (Ca' Sagredo), non loin de la Ca' d'Oro<ref name="Collectif 95 132">Modèle:Harvsp.</ref>.
1985-1990
En 1985 la manufacture nationale de Sèvres édite une assiette avec le décor Les Petits Singes en or imprimé sur fond blanc, de Philippe Favier (qui avait présenté huit projets pour cette commande). Cette année-là l'artiste inaugure une technique nouvelle : l'émail à froid sur verre. Les dessins sont réalisés sur des couvercles de boîtes de sardine ou sur des morceaux de verre cassés de très petits formats<ref name="Collectif 95 133">Modèle:Harvsp.</ref>. Lauréat des prix de Rome de peinture et de gravure en 1985, il est censé résider à la Villa Médicis pendant deux ans. Il en partira au bout de sept jours, expliquant dans une lettre du Modèle:Date- qu'il ne peut revenir pour des raisons de santé<ref name="Collectif 95 133"/>. En réalité, Favier a horreur de sortir de chez lui ainsi qu'il le confie à Françoise-Claire Prodhon dans le mensuel Flash-Art<ref>New York, avril 1985, p. 69.</ref>. Mais il retournera plusieurs fois pour de courts séjours à la villa Médicis avant de la quitter définitivement. Son séjour est ainsi évalué à six mois selon Henri François-Debailleux<ref>Article paru dans le journal Libération du 19 avril 1996, Modèle:P., à l'occasion de son exposition à la galerie nationale du jeu de Paume de 1996</ref>. Évoqué lors d'une entrevue avec Thierry Ardisson du Modèle:Date- de la série Lunettes noires pour nuits blanches, dont la vidéo est conservée dans les archives de l'INA, ce séjour est ramené à trois mois<ref>L'Interview pinceau : Philippe Favier : Lunettes noires pour nuits blanches du 31 mars 1990.</ref>
1986 est une année faste pour l'artiste qui est reconnu aux États-Unis : la revue Eighty Magazine<ref group="note">Qui deviendra par la suite la revue Ninety.</ref> consacre son numéro de janvier-février (Modèle:N°) à Martial Raysse et Philippe Favier<ref>voir la revue Eighty</ref>. Quelques mois plus tard les travaux de Favier sont présentés au Musée Solomon R. Guggenheim de New York dans une exposition collective intitulée « Angle of vision. French art today<ref name="Collectif 95 137">Modèle:Harvsp.</ref> ». Il est remarqué par le critique d'art John Russell du New York Times qui écrit : Modèle:Citation L'exposition collective est suivie en décembre de la même année d'une exposition personnelle à la galerie Farideh Cadot de New York. Elle est constituée pour l'essentiel de pièces de verre, cassées ou non cassées<ref name="Collectif 95 137"/>.
Tout en enseignant à temps partiel à l'École régionale des beaux-arts de Saint-Étienne, Favier expose dès 1987 à la galerie Yvon Lambert de Paris une série de peintures sur verre intitulées Parisiana qu'il a réalisées en hommage à son père disparu, qui tenait avec sa mère les samedi et dimanche un dancing (le Parisiana) dans les environs de Saint-Étienne<ref name="Collectif 95 129"/>. Parisiana est un ensemble de boîtes de sardines peintes qui forment une sorte d'abécédaire du lexique visuel de l'artiste selon Françoise-Claire Proudhon<ref name="Collectif 95 138">Citée par Modèle:Harvsp.</ref>.
La première grande rétrospective de ses œuvres a lieu en Finlande, au Nordic art center de Helsinki, en Modèle:Date-<ref name="Collectif 95 157">Citée par Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1989, Favier change de format avec une technique différente : il utilise la peinture et l'encre sérigraphique sur des panneaux de cartoline<ref group="note">La cartoline est un papier à dessin.</ref> de Modèle:Unité, de grands formats qui semblent très différents des miniatures, et que l'artiste continuera à réaliser parce que Modèle:Citation
« Hooloomooloo » et les années 1990
« Hooloomooloo » est le titre d'une série d'eaux fortes sur cuivre, de forme circulaire, dont les titres diffèrent. Ces œuvres ont en commun la circularité, le format, et sans doute aussi la symbolique du rond comme lieu de rassemblement ainsi que l'explique Éric Holder : Modèle:Citation bloc
Ce sont des miniatures réalisées à peu près toutes la même année (1996), d'autre retouchées par la suite comme Hooloomooloo rehaut au stylo à bille sur eau-forte sur cuivre, diamètre Modèle:Unité (atelier René Tazé, 1 exemplaire)<ref name="Holder et al 6 et 220">Modèle:Harvsp.</ref>, Épouvantail (Hooloomooloo), eau-forte sur cuivre diamètre Modèle:Unité, atelier Tazé, édition galerie La Hune-Brenner, 14 exemplaires<ref name="Holder et al 11 et 220">Modèle:Harvsp.</ref> Hooloomooloo II, eau-forte sur cuivre diamètre Modèle:Unité, atelier Tazé, édition galerie La Hune-Brenner, 14 exemplaires<ref name="Holder et al 20 et 220">Modèle:Harvsp.</ref>, Il faut savoir prendre sur soi! un asticot Hooloomooloo, eau-forte sur cuivre tirage rehaussé sur papier Arche noir<ref name="Holder et al 44 et 220">Modèle:Harvsp.</ref> Mortadella Stella(Hoolloomoooloo) eau-forte sur cuivre tirage rehaussé sur papier Arche noir<ref name="Holder et al 45 et 220">Modèle:Harvsp.</ref>Il faut savoir prendre sur soi! un asticot Hooloomooloo 1<ref name="Holder et al 45 et 220"/>, eau-forte sur cuivre, Il faut savoir prendre sur soi! un asticot Hooloomooloo 2, même format même technique<ref name="Holder et al 55 et 220">Modèle:Harvsp.</ref> Mystère vain (Hooloomooloo), mêmes dimensions, mêmes tirages. Quelque chose comme de la patience (Hooloomooloo), eaux forte sur cuivre rehaussé sur papier Ingres couleur<ref name="Holder et al 56 et 220">Modèle:Harvsp.</ref>.
Ce mystérieux « Hooloomooloo » est issu d'un mot aborigène de Sydney Australie, dont l'origine et l'orthographe restent floues. Selon les premiers écrits de l'anthropologue J.D. McCarthy en 1946, Woolloomooloo (sans h) serait une déformation de Wallamullah, signifiant soit lieu de rassemblement, soit petit kangourou noir (Wallabahmullah)<ref name="FJ 1971 29-35">J.D. McCarthy dans NSW aboriginal places cité par Modèle:Harvsp.</ref>. On ignore où Favier est allé pêcher ce détail confidentiel. On sait seulement qu'il lit beaucoup et s'intéresse à tout<ref name="Holder et al 13">Modèle:Harvsp.</ref>.
En 1996, Favier est exposé au musée du Jeu de Paume en même temps que l'artiste catalan Miquel Barceló (Favier au premier étage, Barceló au rez—de-chaussée) bien que les deux artistes n'aient aucun rapport comme le souligne Olivier Céna : Modèle:Citation Pour l'occasion, il collabore une seconde fois avec la manufacture nationale de Sèvres et décore un ensemble de 15 vases, vendu pendant l'exposition.
Philippe Favier a également produit de très grands formats circulaires ou rectangulaires dont une partie de la série Iflomène est la propriété de la Société générale. La Légende d’Iflomène 1996, Modèle:Unité peinture et gravure à la main sur verre<ref>voir Iflomène</ref>, La Légende d’Iflomène, partie II, 1996, Modèle:Unité, peinture et gravure à la main Collection Société Générale<ref>Iflomène II.</ref>, La Légende d’Iflomène, partie III 1996 Modèle:Unité, peinture et gravure à la main sur verre. Collection Société générale<ref>voir Iflomène III</ref> La Légende d’Iflomène, partie IV, 1996, peinture et gravure à la main sur verre Modèle:Unité. Collection Société générale<ref>Voir Iflomène IV.</ref>
La production de Philippe Favier est énorme. La même décennie voit naître ses écrits en même temps que la série des Micro-climats<ref>Voir les Micro-climats.</ref>
Voyage en Faviérie années 2000
Le titre de cette section est celui choisi par Éric Holder pour présenter le catalogue des 191 œuvres de l'artiste exposées du Modèle:Date- au Modèle:Date- dans la crypte du site Richelieu de la BnF. Le titre de l'exposition : Philippe Favier, dès l'équilibre est aussi le titre du catalogue édité par les Cahiers intempestifs de Saint-Étienne. Il s'agit essentiellement de mettre en valeur travail de graveur, qui, selon Marie-Hélène Gatto Modèle:Citation
En 2000, dans le cadre d'une commande publique, il a réalisé pour la Chalcographie du Louvre deux gravures à l'eau-forte intitulées Fil de rien et Résonance<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Favier aborde aussi l'écriture, le dessin, la sculpture. Ses œuvres sont confiées actuellement à la galerie Guy Bärtschi de Genève<ref>Voir Favier 2000.</ref>.
Il réalise une nouvelle fois en collaboration avec la manufacture nationale de Sèvres le service de table dit « du Millénaire », avec des décors en or sur fond bleu de Sèvres, et destiné aux dîners d'apparat de la présidence de la République au palais de l'Élysée.
En 2018, il reçoit une commande publique pour l'éclairage nocturne du quartier des musées dans le centre historique de Rouen<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Depuis 2012, son travail est documenté sur le réseau Documents d'artistes<ref>« Philippe Favier », sur Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes.</ref>.
Œuvres (sélection)
- Champ de choux-fleurs à Chambourcy, 1981, encre de Chine, stylo-bille sur papier découpé collé sur panneau, Modèle:Dunité (surface de collage), musée d'art de Toulon.
- P.I.L.I. (plan indicateur lumineux d'itinéraire), 2000, installée dans la station de métro Pyramides de la ligne 14.
Sélection d'expositions
Notes et références
Notes
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Références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage. Modèle:Commentaire biblio
- Modèle:Ouvrage.
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- Modèle:Ouvrage.
- Philippe Favier, musée d’art et d’industrie, texte de Gilbert Lascault, 1982.
- Philippe Favier, villa Arson, 1988.
- Philippe Favier : gravures 1981-1990, 1990.
- Les Îles vagues, Biennale de Venise, 1994.
- Betty, centre d’art contemporain, Saint-Priest, 1994.
- Philippe Favier, catalogue de la rétrospective du Jeu de Paume, 1996.
- Philippe Favier, Abracadavra-AFAA, 2001.
- Ana, Fata Morgana, 2003.
- Ballets russes et compagnies, Gallimard, 2011.
- d'art et de culture, couverture du magazine, numéro 18 (été 2012).
Liens externes
- Modèle:Autorité
- Modèle:Bases art
- « Philippe Favier », sur Documents d'artistes Auvergne-Rhône-Alpes, Modèle:Date-