Section carrément anti-Le Pen
Les Sections carrément anti-Le Pen (abrégées en SCALP) Modèle:Incise constituent un réseau français antifasciste<ref group=n>Modèle:Citation, Georges Ubbiali, De l’associationnisme sectoriel à la radicalité politique ?, Territoires contemporains, revue en ligne publiée sur le site du Centre Georges Chevrier, Université de Bourgogne, 2008, page 36 ou en ligne.</ref>,<ref group=n>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation, William Safran, The French Polity, Routledge, 2015, page 178.</ref> radical<ref group=n>Modèle:Citation, Groupe Histoire des femmes, Myriam Cottias, Cécile Dauphin, Arlette Farge, Nancy L. Green, Danielle Haase-Dubosc, Danièle Poublan et Yannick Ripa, Entre doutes et engagements : un arrêt sur image à partir de l’histoire des femmes (Modèle:2e partie), Clio, Histoire‚ femmes et sociétés, 21|2005, Modèle:Lire en ligne, Modèle:DOI.</ref> et libertaire<ref group=n>Modèle:Citation, Sylvain Boulouque, Manifestation hommage à Clément Méric : quel avenir pour l'antifascisme ?, L'Obs, 23 juin 2013, Modèle:Lire en ligne.</ref>, positionné à l'extrême gauche<ref group=n>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation, Stefano Fella, Carlo Ruzza, Anti-Racist Movements in the EU : Between Europeanisation and National Trajectories, Palgrave Macmillan, 2012, page 92.</ref>,<ref name="Serge Cosseron">Serge Cosseron, Dictionnaire de l'extrême gauche, Paris, Larousse, 2007, Modèle:P. 77-79.</ref>.
Le premier SCALP apparait en juin 1984<ref>Thierry Blin, L'invention des sans-papiers : Essai sur la démocratie à l'épreuve du faible, Presses Universitaires de France, 2010, page 34.</ref> à Toulouse<ref>« La première Section carrément anti-Le Pen (SCALP) est par exemple créée en 1984 à Toulouse », Stéphanie Chauveau, Au-delà du cas Soral. Corruption de l’esprit public et postérité d’une nouvelle synthèse réactionnaire, Agone, 2014/2, n°54, pp. 95-122, Modèle:Lire en ligne.</ref> et est issu de la mouvance autonome<ref>Christophe Bourseiller, Le temps des révolutions minuscules, Le Monde, 6 juin 2009, Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Nelly Haudegand, Pierre Lefébure, Dictionnaire des questions politiques : 60 enjeux de la France contemporaine, Éditions de l'Atelier, 2000, page 102.</ref>.
Militant, le Réseau No Pasaran promeut la confrontation physique avec les membres des partis ou groupes d'extrême droite<ref group=n>Modèle:Citation, Jeremy Tranmer, La droite radicale vue par ses opposants : l'antifascisme en Grande-Bretagne et en France, traduit de l'anglais par Olivier Esteves, in Philippe Vervaecke (dir.), À droite de la droite : Droites radicales en France et en Grande-Bretagne au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Presses universitaires du Septentrion, 2012, page 196.</ref>.
Origines et idéologie
En 1984, conçue à l'origine pour être un sigle éphémère à l'occasion d'une manifestation, la « Section Carrément Anti Le Pen » voit le jour à Toulouse<ref name=Luck>Simon Luck, Sociologie de l’engagement libertaire dans la France contemporaine. Socialisations individuelles, experiences collectives et cultures politiques alternatives, Science politique, Université Panthéon-Sorbonne, Paris I, 2008, page 147, Modèle:Lire en ligne.</ref> dans les locaux de la CNT-AIT. Le succès médiatique de la manifestation du Modèle:Date contre la venue du président du Front national à Toulouse à l'occasion des élections européennes<ref name=RG>Rapport des Renseignements généraux baptisé « Gauche 2000 », Modèle:Lire en ligne et Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>Hélène Amiraux, Il y a 20 ans, Bagnols a connu son « affaire Méric », Midi libre, 26 juin 2017, Modèle:Lire en ligne.</ref> inspire la création de groupes dans une douzaine<ref name="RG" /> de villes de France, qui en reprennent l'acronyme<ref>À propos de l'histoire du SCALP et de la stratégie antifasciste radicale, par un des fondateurs du SCALP originel de Toulouse, Actualité de l’anarcho-syndicalisme, 14 avril 2007.</ref>.
Le CERF (Cenre d'études et de recherche sur le fascisme) présidé par Henri Martin recueille informations et sources dans divers milieux.
Le SCALP organise alors, à chaque venue du Front National de Le Pen à Toulouse, des manifestations de masse offensives, dont le but est d'empecher physiquement la tenue des meetings. La structure ouverte compte des dizaines de personnes, organisées affinitairement, rejointes par la jeunesse des quartiers toulousains (Bellefontaine, Quartiers Nord Minimes...) , obligée aussi de s'organiser en autodéfense face aux attaques racistes et fascistes qui montent. Un mystérieux tueur à la R5 prend l'habitude de tirer sur les racisés qu'il croise, une milice de skins, la Ligue Anti Bouffons (LAB), dont bon nombre d'enfans de policiers, sème la terreur sexiste et raciste dans le milieu de la nuit toulousaine, obligeant à l'action les antifascistes.
Dans le même temps, plusieurs actions armées ont lieu à Toulouse (explosion de la salle de la piscine, réunions FN etc...). Les personnes à l'origine de ces actions seront arrêtées et connues comme "les 5 antifascistes". Ceux ci dénoncent des tortures lors de leur arrestation. Malgré des campagnes de presse visant à faire porter la responsabilité des attaques sur le Scalp, celui ci n'a jamais revendiqué quelque action explosive.
Le scalp tisse sa toile sur l'agglomération toulousaine, et, face à la militarisation de la société qui va avec la lépensitation des espris, diversifie ses modes d'action. C'est ainsi qu'est organisé en 85,( à la salle de la piscine..) le concert Géronimo, avec le groupe Bérurier Noirs, les City Kids et le groupe toulousain Dau Al Set, que sont créés en 85 et 86 le fanzine KAO, l'organisation avec les lycéens d'un carnaval antifasciste (interdit) à Toulouse.
Ce SCALP première manière, qui se développe en même temps que la scène rock alternative, s'éteint en même temps qu'elle, à la fin des années 1980. En Modèle:Date-, un engin explosif est découvert à la permanence du Front national de Toulouse. La fédération des différents groupes au sein de la CNAF (Coordination nationale antifasciste) ne fonctionna jamais vraiment, le groupe parisien finissant par exploser en 1990, et les SCALP des différentes villes qui continuent à exister ne sont plus, ou que peu et mal coordonnés au plan national<ref name="Luck" />.
Selon un rapport des Renseignements généraux baptisé « Gauche 2000 », les SCALP ont de l'antifascisme une conception extensive qui les conduisent à « lutter contre le système ultra-libéral et ses conséquences sociales, économiques, sécuritaires... »<ref name="RG" />
Histoire
Après un ou deux ans de sommeil, les éléments du SCALP Paris « première manière » qui animaient en parallèle la revue REFLEXes (pour la plupart d'anciens étudiants qui s'étaient connus à la faculté de Nanterre<ref>« Ce groupuscule de lutte contre le racisme et la xénophobie, qui regrouperait au maximum une centaine de personnes dans la région parisienne, est plutôt bien implanté à la faculté de Nanterre », Retour sur l'affaire Rey-Maupin : les tueurs de la Nation, Le Monde, 2 juin 1995, Modèle:Lire en ligne.</ref>) redonnent vie au SCALP en utilisant le sigle et son aura pour essayer de regrouper les jeunes qui se reconnaissent dans la lutte antifasciste radicale. Dans le même temps, le SCALP nouvelle manière s'éloignait de la mouvance autonome pour se rapprocher des organisations libertaires traditionnelles.
En 1993, le nouveau SCALP s'organise en réseau national : le Réseau No Pasaran, qui fédère une trentaine de groupes locaux<ref name="rebelle" />. Le groupe parisien est connu sous le nom de SCALP-REFLEX (Réseau d'étude, de formation et de lutte contre l'extrême droite et la xénophobie)<ref group=n>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation, Mark Bray, Antifa : The Antifascist Handbook, en:Melville House Publishing, 2017, pp. 50-51.</ref>.
L'objectif principal du réseau est de répondre à la dérive droitière de la gauche française et aux convergences croissantes entre la droite et l'extrême droite, en élargissant le combat antifasciste pour englober la dénonciation de la répression, des bavures policières et des dérives sécuritaires du système capitaliste, ainsi que le système lui-même<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Chaque collectif du réseau est autonome et une structure changeant chaque trimestre assure la coordination de l’ensemble<ref name="Luck" />.
En 2004, des individus quittent le groupe SCALP-REFLEX pour fonder plus tard le groupe Offensive libertaire et sociale<ref>Serge Cosseron Dictionnaire de l'extrême gauche - À présent, Éditeur Larousse, 2007 Modèle:ISBN, 286 pages, Modèle:P.</ref>,<ref>« Offensive libertaire et sociale (OLS, issue d’une scission de 2003 avec le réseau antifasciste No Pasaran) », Simon Luck, Sociologie de l’engagement libertaire dans la France contemporaine. Socialisations individuelles, experiences collectives et cultures politiques alternatives, Science politique, Université Panthéon-Sorbonne, Paris I, 2008, page 146, Modèle:Lire en ligne.</ref>.
En 2006, dans le mouvement anti-CPE, les membres du Scalp-Reflex ont participé aux assemblées générales dans les universités et aux manifestations. Ils étaient présents lors de l'occupation de l'EHESS.
En 2007, pour la campagne présidentielle, le Scalp-Reflex initie la candidature « Patate »<ref group=n>Modèle:Citation, Les Désobéissants, Désobéir par le rire, Le passager clandestin, 2010, page 39.</ref>
En Modèle:Date-, le groupe parisien SCALP-REFLEX annonce sa dissolution "face aux limites de la lutte antifasciste et à l'évolution de la société moderne"<ref>[Paris Auto-dissolution du SCALP-Reflex]</ref>, toutefois, le réseau No Pasaran continue à perdurer.
Effectifs
L'actrice Ovidie, le dessinateur Manu Larcenet<ref>Manu Larcenet - Que de la BD, brain-magazine.com, 15 juillet 2006</ref>, ainsi que Florent Grospart qui deviendra adjoint au maire Vert de Vendôme et dirigeant d'Attac, ont fait partie du SCALP.
Publications
Le réseau publie une revue mensuelle intitulée No Pasaran !. Imprimée à 2000 exemplaires, elle est disponible dans les lieux militants et de nombreuses librairies<ref name=rebelle>Xavier Crettiez, Isabelle Sommier, La France rebelle, Éditions Michalon, 2002, pages 254 et 257.</ref>.
Le réseau No Pasaran a également publié de nombreux ouvrages sur l'extrême droite dont GUD, autopsie d'un moribond<ref>Xavier Renou, Le GUD, autopsie d'un moribond. Histoire et analyses d'un groupuscule d'extrême droite (1975-1995), Éditions Reflex, 1998, en note.</ref>, Bêtes et Méchants, petite histoire des jeunes fascistes français<ref>Collectif, Bêtes et méchants: petite histoire des jeunes fascistes français, Réseau no pasaran / Éditions Reflex, 2002, présentation en ligne.</ref> et Rock Haine Roll, origines, histoires et acteurs du rock identitaire français, une tentative pour contrer la culture d’extrême droite<ref>Collectif, Rock Haine Roll, origines, histoires et acteurs du rock identitaire français, Paris, No Pasaran, 2004, en note dans Jean-Paul Gautier, Les extrêmes droites en France : De 1945 à nos jours, Syllepse, 2009.</ref>.
En 2005, le SCALP sort un livre : Comme un indien Métropolitain, sur l'histoire du mouvement de 1984 à 1992<ref group=n>Modèle:Citation, Nicolas Lebourg, « Rencontre avec “REFLEXes” : qu’est ce que l’antifascisme ? », Fragments sur les temps présents, 15 juin 2013.</ref>.
Voir aussi
Articles connexes
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Bibliographie et sources
- WorldCat : bibliographie.
- Système universitaire de documentation : bibliographie.
- Centre international de recherches sur l'anarchisme (Lausanne) : notice bibliographique.
- Serge Cosseron, Dictionnaire de l'extrême gauche, Paris, Larousse, 2007, Modèle:P. 77-79.
- Gilles Vergnon, L’antifascisme en France, de Mussolini à Le Pen, Presses universitaires de Rennes, 2009.
- Simon Luck, Sociologie de l’engagement libertaire dans la France contemporaine. Socialisations individuelles, expériences collectives et cultures politiques alternatives, Science politique, Université Panthéon-Sorbonne,Paris I, 2008, page 147, Modèle:Lire en ligne.
- Xavier Crettiez, Isabelle Sommier, La France rebelle, Éditions Michalon, 2002, extraits en ligne, extraits en ligne.
- Une section significative est consacrée aux SCALP dans le rapport des Renseignements généraux baptisé « Gauche 2000 » et révélée par journal Le Parisien en 2001<ref>Consultable partiellement et modifié sur Gauche 2000 et scribd.com.</ref>,<ref>Laurent Valdiguié, 155 personnalités « fichées » à l'extrême gauche, Le Parisien, 8 juin 2001, Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref>« Sections carrément anti-Le Pen (Scalp) qui englobent, selon les RG, "des éléments se signalant par une propension à la violence" », Patricia Tourancheau, Les RG en fichent pas mal, Libération, 9 juin 2001, Modèle:Lire en ligne.</ref>.
- Christophe Bourseiller, Extrémismes : enquête sur une grande peur contemporaine, CNRS Éditions, 2012, page 132, Modèle:Lire en ligne, Modèle:Lire en ligne<ref group=n>Modèle:Citation, Christophe Bourseiller, Extrémismes : enquête sur une grande peur contemporaine, CNRS Éditions, 2012, page 132, Modèle:Lire en ligne</ref>.
- Sur les sentiers de la guerre anti-Le Pen : pour la nébuleuse libertaire des Sections carrément anti-Le Pen (SCALP) tous les moyens sont bons contre le Front national, Le Monde, Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.
- Centre de recherche, d'information et de documentation antiraciste, Rapport 1998 : panorama des actes racistes et de l’extrémisme de droite en Europe, CEDIDELP/CRIDA, 1998, Modèle:Lire en ligne.
- Collectif, Antifascisme : 15 ans de faux-semblants ?, Réseau d'étude, de formation et de lutte contre l'extrême droite et la xénophobie, 2003, Modèle:Lire en ligne.
- Collectif, Petite histoire de l’antifascisme contemporain, La Horde, 2013, Modèle:Lire en ligne.
- Modèle:Article.
- Modèle:Lien web.
- Jelena Prtoric, Les skinheads, anatomie d'un mouvement, Franceinfo, Modèle:Date-, Modèle:Lire en ligne.
Vidéographie
- Nicolas Réglat, Gérard et les Indiens, Le-loKal production, 2017, 52 minutes, présentation éditeur.