La rue des Martyrs est une rue des 9e et 18e arrondissements de Paris, ancien chemin menant au village de Montmartre.
Elle est l'une des rues les plus commerçantes du [[9e arrondissement de Paris|Modèle:9e]] avec la rue Cadet et se termine, au nord, à son intersection avec la rue La Vieuville.
C'est aujourd'hui une rue très vivante marquée par les quartiers de nuit de Pigalle et des Abbesses. On y trouve beaucoup de petits commerces ainsi que des cabarets (Chez Michou, Madame Arthur…), une salle de spectacle (Le Divan du Monde) et des bars.
Elle conduisait à l'Abbaye de Montmartre (« abbaye d'en bas » ayant remplacé en 1686, à l'emplacement du martyre présumé de Saint Denis, l'« abbaye d'en haut » qui existait depuis 1136 au sommet de la butte).
Elle fut primitivement dénommée « rue des Porcherons », puis « rue des Martyrs » et, de 1793 à 1806, « rue du Champ-de-Repos ».
Le 18 mars 1871, lors de la Commune de Paris, le Général Clément-Thomas, habillé en civil, qui inspectait les barricades de cette rue est reconnu et arrêté par les habitants puis fusillé par les émeutiers rue des Rosiers<ref>Cette voie a été supprimée en 1885 et remplacée par la rue du Chevalier-de-La-Barre.</ref>.
Au no 8 : maison close (Hygiène-Massages), tenue par Miss Ariane, Modèle:2e étage de 1 à 7, dim et fêtes<ref>Le Rire du 4 août 1917 annonce publicitaire de Miss Ariane.</ref>. C'est là qu'est mort en 1921 le sénateur Antonin Dubost<ref>A REFAIRE (11/04/2020) Le Figaro, édition du 16.04.1921. BnF/Gallica : bpt6k2928208/f1 - L'Action française, édition du 16.04.1921. BnF/Gallica : bpt6k760827p/f3 - La Lanterne, édition du 20.04.1921. BnF/Gallica : bpt6k75116505/f2 - Les Potins de Paris, édition du 21.07.1922. BnF/Gallica : bpt6k55547823/f7 - La Vie parisienne, édition du 22.09.1917. BnF/Gallica : bpt6k1254967j/f20 - Jazz : a flippant magazine, édition du 01.09.1924. BnF/Gallica : bpt6k6364987v/f14 - L'Action française, éditions du 04.05.1923, 29.08.1923, 19.11.1923, 12.07.1924, 16.07.1924, 24.10.1924, 24.12.1928, 30.03.1929, 25.09.1929. - Le Sénat, Haute Cour de Justice sous la IIIe République : l'affaire Malvy (1918) : https://www.senat.fr/evenement/archives/D40/malvy1.html - Lettre de M. le président du Sénat à M. le président de la Chambre des députés. BnF/Gallica : bpt6k6484067s.</ref>. Selon le marquis Henri Pascal de Rochegude (1741-1834), cette maison datant sans doute de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, abritait depuis des temps immémoriaux des pensionnaires chargés du bien-être des ecclésiastiques et des bourgeois. Le Guide Rose de 1934 donne le prénom de la sous-maîtresse: Jeannine. Les dossiers de police de la préfecture donnent à cet endroit en 1860, l'atelier de photographies de Froger et Guillochin
Au no 13 et ensuite au no 21 : ici a vécu avec son père, dans les années 1870, l'écrivain Paul Léautaud, auteur du journal personnel contradictoirement intitulé Le Journal littéraire et de la nouvelle autobiographique, Le Petit Ami. Dans ce dernier, il décrivit comment, dès l'âge de 5 ans, il était devenu Modèle:Citation des prostituées, très nombreuses à l'époque, qui fréquentaient cette rue et celles qui entourent l'église de Notre-Dame-de-Lorette. Il y avait dans cette maison entre 1914 et 1928 une maison de passes tenue par Léontine Chevrel<ref name="t">Autour du Père Tanguy.</ref>
Au no 35 : ici se trouvait la maison close chez Berry Jenny et madame Bernard et chez Irma Colli dite Frou<ref name="t" />,<ref>Gérard de Lacaze-Duthiers, Les laideurs de la Belle-Époque, éditions La Ruche Ouvrière, 1956.</ref>
Du no 41 au no 47 : ensemble dit Maison Chapsal classé donnant sur un jardin. En 1840, le propriétaire monsieur Joseph Adrien Rogron avocat aux conseils du Roi et à la cour de cassation décida de faire construire un premier immeuble de cinq étages carrés sur un plan en U puis de faire édifier un ensemble de rapport avec jardins, par l'architecte Jean Joseph Alphonse Blot (1813-1869). L'ensemble est protégé par un PLU. C'est au Modèle:N° que vécut Laure Surville (1800-1871), sœur préférée de Balzac, et son mari Eugène Auguste Georges Midy de la Greneraye, ingénieur. Balzac vint souvent se cacher chez eux lorsqu'il était poursuivis par ses créanciers<ref>Montmartre secret.</ref>.
Au no 46 : résida le peintre et illustrateur Louis Vallet, au moins en 1924.
Au no 49 : à cette adresse (partie de la rue appelée Chaussée des Martyrs avant 1868), résida le peintre Géricault dont l'atelier était plus bas, au no 23<ref>André Roussard, Dictionnaires des peintres à Montmartre aux {{#switch: XX
}}, éditions A. Roussard, Montmartre, 1999, p.266-267/640. Modèle:Isbn.</ref>. En 1873, le jeune compositeur Paul Louis Rougnon (1846-1934) y habite avec sa mère puis avec sa femme Marie-Louise Beurmann et leurs cinq enfants<ref>Isabelle du Ranquet, Dossier de visite conférence de juin 2012, dans le cadre du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | VIIe{{#if:| }} }} parcours imaginaire par le collectif d'animation du quartier Lorette-Martyrs, Modèle:9e histoire.</ref>
Au no 63 : lycée Edgar-Quinet, créé en 1892, était au départ une école supérieure de jeunes filles et devint un lycée en 1960. Il ne fut ouvert aux garçons qu'en 1974.
Au no 65 : Alfred Stevens loue de 1870 à 1882 cette grande maison du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Le Père Soulié, saltimbanque, ivrogne, brocanteur y avait autrefois son échoppe dans laquelle Pablo Picasso y china un tableau représentant une femme peinte par le Douanier-Rousseau, et qu'il conserva toute sa vie. Le Père Soulié fut arrêté pour pédophilie et mourut quelque temps après sa sortie de prison à l'hôpital Lariboisière en 1909. Aujourd'hui en 2019 on peut y voir une boulangerie au pied du nouvel immeuble. La vieille maison est démolie et remplacée par la Rue Alfred-Stevens<ref>Blandine Bouret, « Mémoires des lieux. Les ateliers du bas-Montmartre II. Autour de la place Pigalle », La Gazette de l'Hôtel Drouot, no 22, Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>.
Au no 75 se situe Le Divan du Monde, salle de spectacle notamment rendue célèbre par les affiches de Toulouse-Lautrec lorsque le lieu était un cabaret connu sous le nom de « Divan japonais ».
Au no 77 : maison de retraite, ancien asile, de La Providence fondée en 1804 par Mathurin Jules Anne Micault de La Vieuville (1755-1829), lieutenant-colonel de cavalerie. La rue La Vieuville toute proche porte son nom. C’est là qu’est morte Victor Féli, nom de plume de Jeanne Canac (1861-1952), écrivaine de romans pour jeunes filles de la Collection Stella ainsi que Élisabeth Le Michaud d'Arçon de Vaudey (1773-1863) maîtresse de Napoléon.
Cette voie est mentionnée dans le film de Sacha Guitry, Le Roman d'un tricheur, où le narrateur décrit une soirée « dans un petit café de la rue des Martyrs au nom prédestiné ».
Dans cette rue, Allan Kardec a commencé les meetings qui donneront ses origines au spiritisme.
Quand il était critique de cinéma aux Cahiers du cinéma et Arts, dans les années 1950, François Truffaut a habité « une minuscule chambre rue des Martyrs »<ref>Aline Desjardins s'entretient avec François Truffaut, Ramsay, 1987, Modèle:Nb p., Modèle:P..</ref>.
Dans le livre La dernière rue de Paris, Enquête sur la rue des Martyrs écrit par Elaine Sciolino<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Dans une chanson du groupe Pigalle, l'ambiance du quartier Pigalle des années 1990 est célebrée. Ainsi on retrouve prostituées, ivrognes et drogue Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs.
À l'automne 2018, des jardinières (dont 33 arbres) ont remplacé des places de stationnement<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Les riverains ont approuvé à 64 % ce projet de végétalisation des rues du quartier (la rue Manuel, par exemple, est également concernée), porté par la mairie du [[9e arrondissement de Paris|Modèle:9e]] <ref>Modèle:Lien web.</ref>.