Série géométrique

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Fichier:Eye of Horus square.png
Preuve sans mots de l'égalité
1/2 + 1/4 + 1/8 + 1/16 + ⋯ = 1
Fichier:GeometricSquares.svg
Illustration de l'égalité
1/4 + 1/16 + 1/64 + 1/256 + ⋯ = 1/3 :
chacun des carrés violets mesure 1/4 de la surface du grand carré le plus proche (1/2×Modèle:Nobr = 1/4, 1/4×1/4 = 1/16, etc.). Par ailleurs, la somme des aires des carrés violets est égale à un tiers de la superficie du grand carré.

En mathématiques, la série géométrique est l'un des exemples de série numérique les plus simples. C'est la série associée à une suite géométrique, c'est-à-dire la suite des sommes partielles des termes de cette suite. Intuitivement, une série géométrique est une série avec un ratio constant des termes successifs. Par exemple, la série

<math>\frac12+\frac14+\frac18+\frac1{16}+\cdots</math>

est géométrique, parce que chaque terme est le produit du précédent par 1/2.

Elle admet, dans les algèbres de Banach, une généralisation qui permet d'étudier les variations de l'inverse d'un élément.

Définition dans le corps des réels

Soit <math>(u_n)_{n \in \N}</math> une suite géométrique à valeurs réelles de terme initial <math>u_0=a \in \R</math> et de raison <math>q \in \R</math>. La suite <math>(S_n)_{n \in \N}</math> des sommes partielles de cette suite est définie par

<math>S_n=\sum_{0\le k\le n}u_k=u_0+u_1+u_2+u_3+\cdots+u_{n}</math>

Accessoirement, on peut en déduire l'élément suivant de la suite <math>(u_k)</math> :

<math>u_{n+1}=S_{n+1}-S_n=(a+qS_n)-S_n=a+(q-1)S_n.</math>

Terme général

Sachant que le terme général de la suite géométrique Modèle:Math est Modèle:Mvar, et en excluant le cas Modèle:Math qui donne Modèle:Math, le terme général de la suite Modèle:Math des sommes partielles de la série s'écrit :

<math>S_n=a\sum_{0\le k\le n}q^k=a\,\frac{1-q^{n+1}}{1-q}</math>.

De manière plus générale, pour une suite géométrique de raison Modèle:Mvar et dont on veut connaître la somme partielle entre les naturels Modèle:Mvar et Modèle:Mvar (Modèle:Math), la formule est la suivante :

<math>S=S_j-S_{i-1}=a\,\sum_{k=i}^jq^k=a\,\frac {q^i-q^{j+1}}{1-q}</math>.

Exemple numérique

On cherche à calculer la somme des puissances k-ièmes de 2 pour k entier allant de 0 à 8. C'est la somme des 9 premiers termes de la suite géométrique de raison 2 et de premier terme 1 :

<math>S_8 = 1 + 2 + 4 + 8 + 16 + 32 + 64 + 128 + 256</math>.

La formule de la section précédente s'écrit ici :

<math>S_8=1\times \frac{1-512}{1-2}=511</math>.

Preuve par récurrence

L'identité est vraie pour n = 0. Supposons-la vérifiée au rang n. Alors,

<math>S_{n+1}=S_n+aq^{n+1}=a\,\frac{1-q^{n+1}}{1-q}+aq^{n+1}=a\,\frac{1-q^{n+1}+q^{n+1}-q^{n+2}}{1-q}=a\,\frac{1-q^{n+2}}{1-q}</math>,

ce qui montre l'assertion au rang n + 1.

Preuve directe

Pour un entier naturel Modèle:Mvar fixé, on multiplie Modèle:Mvar par Modèle:Mvar, puis on soustrait le résultat obtenu à Modèle:Mvar<ref>Modèle:Note autre projet</ref> :

<math>

\begin{array}{ccccccccccccccc} S_n&=&a&+&aq&+&aq^2&+&\cdots&+&aq^{n-1}&+&aq^n&&\\ qS_n&=&&&aq&+&aq^2&+&\cdots&+&aq^{n-1}&+&aq^n&+&aq^{n+1}\\ \hline S_n-qS_n&=&a&&&&&&&&&&&-&aq^{n+1} \end{array}</math> (c'est une somme télescopique). On obtient donc

<math>\left(1-q\right)S_n=a\left(1-q^{n+1}\right)</math>,

c'est-à-dire :

<math>S_n=a\,\cfrac{1-q^{n+1}}{1-q}</math>.

Preuve utilisant des règles de proportionnalité

C'est la démarche employée par Euclide dans le Livre IX de ses Éléments, théorème 33 proposition XXXV, pour des nombres entiers positifs<ref>Les quinze livres des éléments géométriques d'Euclide, traduction de D. Henrion, 1632, Modèle:P..</ref>. Il utilise une propriété qu'il a également démontrée : quand plusieurs fractions sont égales, elles sont aussi égales à la fraction obtenue en faisant la somme des numérateurs divisée par la somme des dénominateurs.

Or, dans une suite géométrique, il y a égalité des rapports entre deux termes consécutifs mais aussi égalité du rapport entre la différence de deux termes consécutifs et le premier d'entre eux. En langage mathématique, cela donne

<math>\frac{u_0-u_1}{u_0} = \frac{u_1-u_2}{u_1} = \frac{u_2-u_3}{u_2} = \cdots = \frac{u_n-u_{n+1}}{u_n} = 1-q</math>

puis, en sommant les numérateurs entre eux et les dénominateurs entre eux :

<math>1-q = \frac{u_0-u_1+u_1-u_2+u_2-u_3+ \cdots + u_n-u_{n+1}}{u_0+u_1+u_2+\cdots+ u_n} = \frac{u_0-u_{n+1}}{S_n}</math>

Une telle démonstration reste valable tant que les termes de la suite sont non nuls et la somme est non nulle.

Convergence et divergence

On cherche à trouver les cas où la série géométrique est convergente, c'est-à-dire où la [[Limite d'une suite|suite Modèle:Math est convergente]]. On va distinguer trois cas (tout en éliminant le cas Modèle:Math qui est sans intérêt) :

Ces sommes sont dites géométriques, parce qu'elles apparaissent en comparant des longueurs, des aires, des volumes, etc. de formes géométriques dans différentes dimensions.

On dispose donc du résultat général suivant<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:Lang 3.26.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> :

Modèle:Énoncé

Généralisation au corps des complexes

Les résultats s'étendent très naturellement au corps des nombres complexes.

Une série géométrique de premier terme <math>a\in\Complex</math> et de raison <math>q\in\Complex</math> est la série de terme général <math>aq^n</math>.

Une condition nécessaire et suffisante de convergence est, si a est non nul, que la raison q soit un complexe de module strictement inférieur à 1.

Les séries géométriques sont les exemples les plus simples de séries entières dont on dispose. Leur rayon de convergence est 1, et le point 1 est une singularité (et plus précisément, un pôle).

Séries géométriques dans les algèbres de Banach unitaires

Si <math>(A,\|.\|)</math> désigne une algèbre de Banach unitaire (réelle ou complexe), d'élément unité e, la série géométrique de raison <math>u\in A</math> et de premier terme e est la série de terme général <math>u^n</math>.

La sous-multiplicativité donne : <math>\|u^n\|\leq \|u\|^n</math> pour tout entier naturel non nul n.

Lorsque <math>\|u\|<1</math>, la série géométrique réelle de terme général <math>\|u\|^n</math> est convergente, donc la série vectorielle de terme général <math>u^n</math> est absolument convergente.

Notons s sa somme (<math>s\in A</math>) ; elle commute avec u. Alors :

<math>(e-u)s=s(e-u)=s-us = \sum_{n=0}^{+\infty} u^n-\sum_{n=0}^{+\infty} u^{n+1} =\sum_{n=0}^{+\infty} u^n-\sum_{n=1}^{+\infty} u^n=e.</math>

Donc <math>e-u</math> est inversible dans A dès que <math>\|u\|<1</math>, et son inverse est <math>s=\sum_{n=0}^{+\infty} u^n</math>.

C'est un résultat fondamental ; en voici quelques conséquences, énoncées sans démonstration :

  • l'ensemble des éléments inversibles de <math>A</math> (son groupe des unités) est un ouvert ;
  • dans le cas où A est une algèbre de Banach complexe, le spectre de tout élément x de A — l'ensemble des complexes <math>\lambda</math> tels que <math>\lambda e-x</math> ne soit pas inversible — est une partie fermée non vide et bornée de ℂ ;
  • sur son domaine de définition, l'application <math>\lambda\mapsto (\lambda e-x)^{-1}</math> est développable en série entière.

Notes et références

Modèle:Références

Bibliographie

Modèle:Portail