Sarin

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Modèle:Infobox Chimie

Le sarin (désignation OTAN : GB) est une substance inodore, incolore et volatile, de la famille des organophosphorés, neurotoxique pour l'homme et l'animal. Même à très faible dose (Modèle:Unité) il peut être fatal. On estime qu'il est environ Modèle:Nombre plus toxique que le cyanure. Il passe facilement la barrière des poumons et est absorbé par la peau, d'où il passe directement dans le sang. Quand il ne tue pas, il laisse de graves séquelles neurologiques.

Pour ces raisons, il a été utilisé comme arme chimique, et est considéré comme une arme de destruction massive par les Nations unies ([[Résolution 687 du Conseil de sécurité des Nations unies|Modèle:Nobr]], 1991). À ce titre, sa production et sa conservation sont interdites depuis 1993. Les États devaient avoir détruit leurs stocks d'armes chimiques avant 2007.

En 1952, les Britanniques le modifient pour en créer une version dix fois plus mortelle nommée VX. Le chlorosarin et le cyclosarin (désignation OTAN : GF) sont des dérivés du sarin.

Histoire et origine

Les gaz de combat ont fait leur apparition durant la première guerre mondiale, car ils étaient adaptés aux guerres de tranchées. L’utilisation de ces armes était également importante d’un point de vue psychologique. En effet, ces armes inspirent la terreur car elles produisent des effets physiologiques impressionnants en plus d'être mortelles. Les armes chimiques ayant été dévastatrices au cours de la première guerre mondiale, la convention de Genève interdit en 1925 l’utilisation d’arme chimique lors de conflits armés. Néanmoins, elle n’interdit ni leur synthèse ni leur stockage, ce qui permet de continuer la recherche et le développement d’armes chimiques. Peu avant la seconde guerre mondiale, la recherche et le développement d’armes chimiques explose grâce à la découverte du tabun, un précurseur du sarin, par le laboratoire IG Farben<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.

Le sarin est inventé en 1939 à Wuppertal-Elberfeld dans la vallée de la Ruhr en Allemagne, dans les laboratoires de l'IG Farben, par quatre chercheurs allemands à la recherche de meilleurs pesticides. Le composé reçoit son nom d'après ses inventeurs : Schrader, Ambros, Modèle:Doute et Van der Linde<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Bien qu’ayant synthétisé des stocks de Sarin importants, l’Allemagne ne l’utilisera pas lors de la seconde guerre mondiale, ce qui est dû à deux facteurs. Premièrement, Adolf Hitler a été victime des effets du gaz moutarde durant la première guerre mondiale, et sa mauvaise expérience avec les armes chimiques l’aurait dissuadé de les utiliser contre les troupes alliées<ref name=":0" />. Deuxièmement, il est risqué pour un camp d’utiliser une quelconque arme chimique lors de ce conflit, car, à cause de la possibilité pour les gouvernements de continuer la recherche et développement d’armes chimiques, les forces de l'axe comme les forces alliées en possédaient des stocks conséquents. De fait, l’utilisation d’armes chimiques lors de ce conflit implique un risque d'escalade important, ce qui n'est envisageable pour aucun des deux camps<ref name=":0" />. À la fin de la seconde guerre mondiale, les troupes alliées ont appris l’existence ainsi que le savoir-faire concernant le Sarin par les prisonniers allemands<ref name=":1">Modèle:Article</ref>. Durant l’après-guerre, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’URSS mènent des recherches sur le Sarin et autres molécules similaires, ces recherches sont intensifiées par guerre froide<ref name=":0" />.

Dans les années 1970 et jusqu'en 1983, la Syrie envoie des chercheurs en Allemagne pour y être formés dans les laboratoires universitaires allemands pour y suivre des formations sur les montages industriels et la synthèse des neurotoxiques<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le Sarin joue également un rôle important lors des conflits armés au Moyen-Orient pendant la guerre du Golfe, car l’Irak l’utilise à partir de 1982. De grandes quantités de sarin sont utilisées contre l’Iran, qui ne s’attendait pas à l’utilisation de telles armes, ce qui fait échouer son offensive. Ceci montre que le Sarin est un outil militaire efficace pouvant jouer un rôle important lors de conflits armés<ref name=":1" />. En 1993, la « Chemical Weapons Convention » est signée par les pays membres des Nations unies, elle interdit le développement, la synthèse, le stockage et l’utilisation des armes chimiques. Elle entraine la destruction des stocks d’armes chimiques des pays signataires de la convention<ref name=":0" />.

Utilisations comme arme chimique

La notoriété du Sarin est due à ses utilisations militaires, mais également à son utilisation par des groupes terroristes et par des gouvernements. En 1995, la secte d’Aum Shinrikyō utilise du Sarin lors d’un attentat dans le métro de Tokyo. Le choix du Sarin par cette secte a des composantes idéologiques. En effet, le Sarin permet un attentat marquant mais n’engendre pas d’effets sur le long terme, ce qui n’est pas le cas des armes nucléaires et bactériologiques. Étant donné qu'un attentat est une forme de publicité pour un groupe terroriste, un attentat provoquant des effets à long terme complique le recrutement de nouvelles recrues par ces groupes terroristes<ref>Modèle:Article</ref>.

Un autre exemple d’utilisation de Sarin dans un cadre militaire est l’utilisation de Sarin par l’armée syrienne à de multiples reprises, et dont la plus importante a lieu le 21 août 2013 sur la Ghouta, elle tue plusieurs centaines d'enfants, et au total plus d'un millier de personnes. L'attaque a d'importantes composantes psychologiques, car elle est dirigée contre des civils, parce qu'en plus d’être mortel, le Sarin provoque des effets physiologiques impressionnants, notamment des convulsions. Cette attaque sert donc à terroriser les populations civiles pour qu’elles quittent la zone que le régime convoite<ref>Modèle:Article</ref>.

Après cet événement, il est compliqué pour les Nations unies d’imposer les sanctions en vigueur, ceci à cause des relations géopolitiques entre la Syrie, la Russie et la Chine. En effet, la Russie et la Chine imposent leur droit de véto concernant toute sanction contre le gouvernement syrien, ce qui limite les sanctions dirigées contre la Syrie, bien que l’utilisation d’armes chimiques soit interdite par la « Chemical Weapons Convention »<ref>Modèle:Article</ref>.Modèle:Passage à actualiser

Caractéristiques chimiques

Le sarin est proche, par sa structure et ses effets, d'insecticides tels que le malathion ou le carbaryl. Il est également proche de médicaments tels que la pyridostigmine, la néostigmine et l'antilirium.

À température ambiante, le sarin est incolore, inodore et liquide. Il s'évapore rapidement sous la forme d'un nuage incolore et inodore également. Sa volatilité permet de s'avancer sans risque sur un terrain extérieur touché par ce produit de quelques minutes à quelques heures plus tard (selon la météorologie).

Il est soluble dans l'eau et dans la plupart des liquides biologiques.

Durée de vie

Le sarin a une durée de vie relativement longue quand il est conservé dans de bonnes conditions, mais il se dégrade en quelques semaines à quelques mois dans l'environnement, non sans conséquences pour les animaux qui entreraient en contact avec lui. Il pourrait persister plus longtemps dans les sols et sédiments en l'absence d'oxygène et de lumière, et certains de ses sous-produits ou métabolites peuvent être toxiques. D'après la CIA<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lang.</ref>, en 1989, le gouvernement irakien aurait détruit au moins Modèle:Nombre de sarin dégradé.

Effets biologiques

Fichier:Demonstration cluster bomb.jpg
Écorché d'une ogive d'entrainement de missile sol-sol Modèle:Lang. Les sous-munitions M139 devant contenir le sarin sont bien visibles.

Le sarin est un neurotoxique de catégorie G : il attaque le système nerveux humain.

C'est un organophosphoré très puissant, qui inhibe l'acétylcholinestérase en formant un lien covalent avec le site actif de l'enzyme, qui devrait normalement effectuer l'hydrolyse de l'acétylcholine. Cela a pour effet de permettre à l'acétylcholine de prolonger son activité puisqu'elle n'est plus éliminée, ce qui aboutit à une paralysie complète et très rapide.

Les symptômes<ref>Jean-Claude Monfort, Vieillir, risques et chances : petit traité de psycho-gérontologie, éd. Lavoisier, 2015, Modèle:P., partiellement consultable sur Google livres.</ref> d'une exposition au sarin sont :

L'exposition au sarin est potentiellement mortelle et laisse toujours de graves lésions et séquelles neurologiques permanentes chez ceux qui y survivent.

Une tonne de sarin ferait entre Modèle:Nombre par kilomètre carré à supposer une densité de Modèle:Nombre s'il est vaporisé par un avion en jour clair, ensoleillé, avec un vent modéré, Modèle:Nobr pour une nuit claire avec un vent modéré, Modèle:Unité de nuit et dans des conditions de température et de vent favorables à son action toxique. La létalité de ce gaz dans d'autres conditions est de 7 à 8 % par km2<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Traitement

Il fait l'objet de recherches Modèle:Quand<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Stone R (2018) Modèle:Lang. Science 359, 23 (2018).</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} E. X. Albuquerque, E. F. R. Pereira, Y. Aracava, W. P. Fawcett, M. Oliveira, W. R. Randall, T. A. Hamilton, R. K. Kan, J. A. Romano Jr., M. Adler (2006) Modèle:Lang. Modèle:Lang U.S.A. 103, 13220–13225.</ref>.

Un empoisonnement au sarin doit être traité rapidement par de l'atropine ou des antagonistes de l'acétylcholine ainsi qu'un inhibiteur des organophosphorés, comme le pralidoxime. Une thérapie anticonvulsive à base de benzodiazépines est également utilisée.

Plusieurs armées ont mis à la disposition de leurs soldats des seringues auto-injectables à Modèle:Nombre pré-chargées contenant successivement de l'atropine, la pralidoxime et le diazépam. Les soldats ont quelques minutes pour faire l'injection, à travers leur tenue de combat si nécessaire.

Une autre piste étudiée depuis plusieurs années est de rapidement distribuer dans l'organisme un enzyme capable de rapidement hydrolyser les organophosphorés (certains insectes cibles ont développé des résistances aux organophosphorés). En 2019, Zhang Modèle:Et al. ont publié un article sur le développement d'un antipoison (Modèle:Lang, et plus précisément Modèle:Lang basé sur des nanoparticules injectables décomposant les agents neurotoxiques organophosphorés en composés inoffensifs, efficacement testées chez le rat et le cobaye de laboratoire<ref name="AntidoteZang2019" />.
Le produit semble avoir une faible immunogénicité et bien se distribuer dans le corps (biodistribution) ; de plus il protège pour une semaine contre une nouvelle exposition au sarin<ref name=AntidoteZang2019>Modèle:Article.</ref>.

Utilisations

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

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