Sextus Empiricus
Sextus Empiricus ({{#switch: III
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}} après J.-C.)Modèle:Sfn (en Modèle:Lang-grc) est un philosophe sceptique et médecin de l'école de médecine antique dite Modèle:Citation<ref group=Note>Ce fait est étonnant et suscite des débats chez les spécialistes, pour la simple raison que Sextus Empiricus lui-même affirme une école concurrente, l'école dite Modèle:Citation, plus proche de la façon de penser du scepticisme.</ref>, qui fut actif à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Il écrivait en grec, mais nous ne savons ni où il naquit (peut-être à Mytilène) ni où il fut professeur, et ignorons donc pratiquement tout de sa vie. Paradoxalement, nous avons de lui une importante quantité de textes philosophiques bien conservés (dont le contenu autobiographique est quasi nul), ce qui fait de lui sans équivoque le principal auteur sceptique de l'antiquité ; ainsi qu'une source majeure sur les philosophes plus anciens que lui dont les œuvres ne nous sont pas parvenues. Selon Diogène Laërce, il fut chef de l'école sceptique en succédant à Ménodote de Nicomédie et son successeur fut Saturninus (mais ce dernier n'est mentionné par aucune autre source).
Philosophie
De façon générale, Sextus Empiricus s'oppose à tous les dogmatismes (stoïcien, épicurien, aristotélicien...) mais aussi au Modèle:Citation faillibiliste de la Nouvelle Académie, qu'il ne considère pas comme un réel scepticisme (contrairement au sien propre). Alors que les premiers affirment avoir trouvé la vérité et que les seconds affirment qu'elle est insaisissable, le sceptique pyrrhonien est celui qui "continue la recherche"<ref>Esquisses Pyrrhonienne, Livre I, 1.</ref>, au lieu de s'arrêter à l'une de ces conclusions ou à n'importe quelle autre.
Sextus Empiricus expose la philosophie sceptique héritée de Pyrrhon<ref group=Note>La philosophie réelle de Pyrrhon est sujette à débat chez les spécialistes, en grande partie parce qu'il n'a jamais rien écrit et que les informations que nous avons sur elle sont ambiguës. Sextus Empiricus considère Pyrrhon comme le fondateur de son scepticisme et s'en inspire souvent (jusque dans le titre de son œuvre principale), mais cela ne suffit pas pour dire que ses idées proviennent réellement de Pyrrhon. Par exemple, Marcel Conche estime, dans Pyrrhon ou l'apparence, que Sextus Empiricus n'a compris ni Pyrrhon ni Énésidème.</ref>, se plaçant en cela dans la même école qu'Énésidème et Agrippa, dont il complète amplement les travaux, tout en se référant parfois à eux. Il veut atteindre la suspension du jugement (épochè) et la tranquillité de l'âme<ref group=Note>Plus exactement, il affirme que la tranquillité de l'âme est une conséquence accidentelle (mais sans doute bienvenue) de la pratique sceptique, et non l'un des objectifs conscients de celle-ci.</ref> (ataraxia)<ref>Esquisses Pyrrhoniennes, Livre I, 4.</ref> en acceptant les phénomènes comme ils se présentent à lui. En effet, il ne s'agit pas de rejeter les phénomènes mais de rejeter « ce qui est dit des phénomènes »<ref>Esquisses Pyrrhoniennes, Livre I, 10.</ref>, c'est-à-dire l'interprétation qu'on donne d'eux et le jugement ainsi porté sur la réalité. Ce choix de suivre les phénomènes empêche le scepticisme de Sextus d'être vulnérable à l'argument de l'apraxie (dont la formulation la plus connue est celle du stoïcien Chrysippe). Le phénomène constitue un critère d'action suffisant pour mener sa vie. Cela lui permet de proposer un conventionnalisme que l'on peut trouver déjà chez Pyrrhon (qui était prêtre alors qu'il doutait de l'existence des dieux) et dont s'inspireront Montaigne et à travers lui Pascal ; c'est d'une façon très similaire que le scepticisme de philosophes contemporains comme Wittgenstein et Willard Van Orman Quine mène à une forme de pragmatisme.
Sextus Empiricus propose donc un scepticisme à l'opposé de celui que l'on peut trouver chez les néo-académiciens, notamment Arcésilas de Pitane et Carnéade. Il condamne aussi bien que le dogmatisme leur méta-dogmatisme négatif (résultant de l'affirmation de l'impossibilité de connaître et d'affirmer, contradictoire parce qu'elle est une affirmation). Au contraire, Sextus Empiricus n'affirme rien, si ce n'est les phénomènes, c'est-à-dire les impressions, sans que celles-ci impliquent quoi que ce soit sur les qualités ou même l'existence d'un éventuel objet réel les ayant causées ; mais postuler l'existence d'un objet réel ou la vérité d'un système métaphysique n'est pas nécessaire pour agir : les impressions suffisent.
Les dix modes de suspension du jugement
Sextus Empiricus compte dix « arguments » Modèle:Citation<ref>Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes, I, 31-163, trad. : Long et Sedley, Les philosophies hellénistiques, Garnier-Flammarion, 2001, Modèle:P. 70-87.</ref> :
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Les cinq modes de suspension du jugement
À la suite de l'exposé concernant les 10 modes, Sextus propose un groupe de 5 modes attribué à des Sceptiques plus récents (notamment Agrippa, d'après Diogène Laërce, IX, 88)<ref>Sextus Empiricus, Esquisses Pyrrhoniennes, Livre I, 15</ref>.
- Le mode du désaccord : il se base sur l'examen de dissensions indécidables concernant l'objet examiné, que ce soit dans le quotidien ou chez les philosophes.
- Le mode de l'infini, autrement dit de la régression à l'infini dans l'argumentation; en effet pour établir un point d'argumentation, on est renvoyé à un autre point, qui lui-même ne s'explique pas sans un autre, et ainsi de suite à l'infini.
- Le mode du relatif (le 8e des 10 modes exposés ci-dessus, ce qui confirme l'affirmation de Sextus selon laquelle le classement et le nombre des modes peuvent varier) : l'objet apparaît tel ou tel relativement à ce qui le juge et à ce qui est observé conjointement.
- Le mode hypothétique : lorsque les dogmatiques tiennent une hypothèse pour vraie, par simple consentement.
- Le diallèle : c'est un cercle argumentatif où pour établir une affirmation, on se base sur une autre affirmation, qui elle-même repose sur la première.
Œuvres
Il nous reste trois œuvres de Sextus :
- Esquisses pyrrhoniennes, parfois intitulé Hypotyposes pyrrhoniennes (Πυῤῥώνειοι ὑποτυπώσεις ou Pyrrhōneioi hypotypōseis) (3 Livres) [1]
- Contre les professeurs (Pros mathêmatikous / Adversus Mathematicos : contre les savants) :
- Contre les grammairiens (Livre I)
- Contre les rhéteurs (Livre II)
- Contre les géomètres (Livre III)
- Contre les arithméticiens (Livre IV)
- Contre les astrologues (Livre V)
- Contre les musiciens (Livre VI)
- Contre les dogmatiques :
- Contre les logiciens (Livres I-II ou Contre les professeurs livres VII-VIII)
- Contre les physiciens (aussi intitulé Livres III-IV ou Contre les professeurs livres IX-X)
- Contre les moralistes (aussi intitulé Livre V ou Contre les professeurs livre XI)
D'après Pierre Pellegrin, Modèle:Citation<ref>Pierre Pellegrin, Contre les professeurs, Éditions du Seuil, 2002, p. 9.</ref>
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Texte grec et traduction anglaise
- Sextus Empiricus, éd. R. G. Bury, Loeb Classical Library, Harvard University Press, 1933-1949
- Outlines of Pyrrhonism, 1933, 560 p.
- Against the Logicians, 1935, 496 p.
- Against the Physicists, Against the Ethicists, 1936, 560 p.
- Against the Professors, 1949, 416 p.
Traductions en français
- Contre les logiciens, Paris, Les Belles Lettres, 2019, traduction de René Lefebvre Modèle:ISBN
- Modèle:Ouvrage
- Esquisses pyrrhoniennes, Paris, Seuil 1997, traduction de Pierre Pellegrin Modèle:ISBN.
- Hypotyposes pyrrhoniennes, Traduction de Huart (1725) Modèle:ISBN
Sources
- Modèle:DioVie, Livre IX.
- Sexti Empirici Adversus mathematicos, hoc est, adversus eos qui profitentur disciplinas, Gentiano Herveto Aurelio interprete, Parisiis, M. Javenem, 1569 (Vicifons).
- Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes et Contre les professeurs.
Études
- Victor Brochard, Les sceptiques grecs, (1887), réédition Paris, Librairie générale française, 2002.
- Lorenzo Corti, Scepticisme et langage, Paris, Vrin, 2009.
- Karel Janacek, Sexti Empirici indices, Firenze, Olschki, 2000.
- Modèle:Article
- Modèle:Article
- Brigitte Pérez-Jean, « L’analogie technique dans la critériologie de Sextus Empiricus », dans Ars et Ratio, sciences, arts et métiers dans la philosophie hellénistique et romaine, Latomus, n°273, 2003, pp. 259-273.
- Modèle:Ouvrage.
Liens externes
- Esquisses pyrrhoniennes
- Contre les musiciens (Livre VI)
- Sextus Empiricus par Benjamin Morison dans la Stanford Encyclopedia of Philosophy