Thierry Michel

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Thierry Michel, né le Modèle:Date à Charleroi, est un réalisateur belge de cinéma. Il est essentiellement un cinéaste de documentaires politiques et sociaux. Actuellement, son bureau est localisé à Liège, Les Films de la passerelle, où il travaille en collaboration avec Christine Pireaux, son épouse et productrice.

Biographie

Thierry Michel est né à Charleroi en Belgique. À 16 ans, il engage des études de cinéma à l'Institut des arts de diffusion, à Bruxelles. Il y vit les derniers bruissements de mai 68 prélude à un engagement politique.

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Thierry Michel en 1971.

Au bassin minier et sidérurgique de son enfance, il réalise ses premiers films documentaires Pays Noir, Pays Rouge (qui montre les dernières fêtes de quartier de Charleroi, sa ville natale) et Chronique des saisons d'acier, où les victimes de la crise de la sidérurgie liégeoise s'interrogent sur la récession et le chômage, les restructurations d'usines et le désarroi des travailleurs aux rêves bafoués.

Il y réalise également son premier long métrage de fiction Hiver 60 qui raconte la grande grève insurrectionnelle belge de 1960<ref name="Waw">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, prélude du déclin d'une Wallonie sinistrée.

Peu après, alternant documentaires et fictions, il entre une caméra dans les murs d'une prison pour son film "Hôtel Particulier" en 1985. Des détenus y sont interpellés par une caméra-scalpel, qu'ils cherchent sans cesse à amadouer.

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Thierry Michel au Maroc sur le tournage du film "Issue de Secours".

Ensuite, après ces années d'une quête d'identité et d'enracinement régional et politique, Thierry Michel part vers d'autres continents. Au Maroc il réalise son deuxième long métrage de fiction Issue de Secours, une œuvre située au cœur du désert<ref name="Waw"/>.

À la fin des années 1980, au Brésil, Gosses de Rio et À Fleur de Terre revelent le quotidien des gosses de rue et des favelas (bidonvilles). Il y découvre la culture noire, qu'il va approfondir au Zaïre avec Zaïre, le cycle du serpent, un portrait de la nomenclature et des laissés pour compte de la société zaïroise<ref name="Waw"/>..

Bref retour au pays, il filme un ministre déchu au cœur d'un scandale politico-policier qui ébranle la Belgique (La Grâce perdue d'Alain Van der Biest) puis retourne en Afrique avec le film Somalie, l'Humanitaire s'en va-t-en guerre<ref name="wallonie">Modèle:Lien web.</ref>.

Quelques mois plus tard, il repart au Zaïre pour y réaliser le film Les Derniers Colons traitant de l'héritage colonial et la présence blanche dans ce pays après 35 ans d'indépendance<ref name="Waw"/>,<ref> Quelques jours après son arrivée, il est arrêté, incarcéré et expulsé du pays. Son matériel saisi, il termine son film grâce à ses archives personnelles et aux images tournées lors des repérages.</ref>.

Il tourne Nostalgie post-coloniale, un documentaire sur le rapport historique entre Zaïrois et colons blancs durant les 35 années d'indépendance du Congo/Zaïre suivi de Donka, radioscopie d'un hôpital africain, portrait de l'hôpital de Conakry en Guinée distingué en Europe et aux États-Unis<ref name="Waw"/>. Après la chute du dictateur zaïrois, Thierry Michel réalise un documentaire historique Mobutu roi du Zaïre. Après 10 années et sept films réalisés en Afrique<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Thierry Michel part en République Islamique d'Iran réalisant Iran<ref name="wallonie"/>, sous le voile des apparences portrait d'une société fracturée<ref name="Waw"/>.

Thierry Michel remonte ensuite le fleuve Congo<ref>Modèle:Lien web.</ref> puis continue avec Congo River peignant les profondeurs de la forêt équatoriale et du fleuve. La longue remontée du puissant Congo devenant le fil conducteur d’une réflexion sur l’Afrique au plus profond de sa culture et de ses traditions. Une odyssée aventureuse sur une barge itinérante trimbalant gens et animaux, au gré des escales et des imprévus. Seuls les paysages luxuriants, la majesté du fleuve et, surtout, l’énergie vitale du peuple congolais apportent un peu de lumière et de confiance, au-delà des ténèbres.

Il figure parmi les signataires du Manifeste pour la culture wallonne de 1983<ref name="wallonie"/>.

Modèle:Citation bloc En 2009, avec « Katanga Business » il raconte le dépeçage de cet Eldorado rongé par la corruption et les magouilles, avec la spoliation économique des colossales richesses minières en cuivre et en cobalt la région, sous le signe de la haute finance et de la mondialisation et l’exploitation des habitants et des creuseurs artisanaux. La caméra dérangeante de Thierry Michel enregistre ce thriller néocolonial et tente de débroussailler ce vaste réseau d’intérêts contradictoires<ref>Modèle:Article</ref>.          

Parenthèse belge en marge de la longue saga africaine,  « Métamorphose d’une Gare » est le récit, filmé progressivement tout au long d’une décennie, de la construction de la nouvelle gare des Guillemins, à Liège : un chantier d’une rare envergure, mis en œuvre par l’architecte Santiago Calatrava. Au-delà d’une simple chronique des travaux en cours, Thierry Michel décrypte au jour le jour les écueils et les enthousiasmes d’une telle aventure : les projets visionnaires de Calatrava face au pragmatisme des entreprises, les tensions officielles face à des choix trop innovants, l’artisanat méticuleux des ouvriers face au stress des exigences, le désarroi des riverains face à une gare pharaonique aux alentours encore inachevés.[1]

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Thierry Michel au procès Chebeya.

En 2011, quand le militant congolais des droits de l’Homme Floribert Chebeya est assassiné par la police, Thierry Michel, qui le connait depuis des années, prend sa caméra pour filmer ses funérailles. C’est ensuite le procès militaire qu’il suit pendant de longs mois, seul blanc accrédité à filmer à l’intérieur du tribunal, une véritable radiographie de la justice congolaise qui donnera le film « L’affaire Chebeya, un crime d’État ? »<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2013, il réalise « L’irrésistible ascension de MoÏse Katumbi », un portrait déconcertant, dans lequel divers intervenants, entre autres des militants de la société civile, donnent du gouverneur un portrait ambigu. C’est à nouveau, comme du temps de « Mobutu roi du Zaïre », le moment de s’interroger sur le pouvoir en Afrique et plus particulièrement au Congo<ref>Modèle:Lien web</ref>.

La même année, le cinéaste José-Luis Peñafuerte retrace le parcours du réalisateur dans son film "L'homme de sable, le cinéma de Thierry Michel"<ref>Modèle:Lien web</ref>.

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Colette Braeckman et Thierry Michel recevant le Magritte du meilleur documentaire pour "L'homme qui répare les femmes"<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2015, il se consacre avec la journaliste Colette Braeckman au film « L’homme qui répare les femmes » où les héros se côtoient : femmes victimes qui se sont redressées et ont repris le combat pour la vie, foules acclamant le Docteur Mukwege comme un nouveau Messie, et aussi paysages magnifiques, confondants de beauté, qui rappellent que l’enfer peut aussi prendre les contours du paradis… Mais évidemment le véritable héros du film, c’est le Docteur Mukwege lui-même. Un film de combat aussi car il a permis, au niveau international, de rendre intolérable la souffrance infligée aux femmes du Kivu et d’initier d’innombrables actions de solidarité, une extraordinaire mobilisation autour de la personne du Docteur Mukwege, devenu prix Nobel de la paix en 2018. Le film vaudra à ses auteurs le Magritte du meilleur film documentaire 2016<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Retour en Belgique

En 2017, dans « Enfants du Hasard », Thierry Michel revient à ses sources, une petite école dans la banlieue liégeoise, pour y partager, avec Pascal Colson, le quotidien d’une classe de sixième primaire . Ils se mettent à l’écoute d’une institutrice et de ses élèves, issus pour la plupart de l’immigration turque et musulman à une très large majorité, car ils sont petits enfants de mineurs. Tissant le lien entre passé et futur, le film célèbre lumineusement l’école comme lieu de transmission<ref>Modèle:Lien web</ref>.  

Son film suivant "L'école de l'impossible" s'articule lui aussi autour de la vie scolaire. Thierry Michel y suit avec sa productrice Christine Pireaux des adolescents en crise, au parcours de vie compliqué. Au cœur du collège Saint-Martin, ils croiseront la route d'un directeur hors norme et d'enseignants investis qui vont leur donner un nouveau souffle. Le film initialement programmé pour avril 2020 voit sa sortie décalée au 15 septembre 2021 en raison de la crise sanitaire du Covid19<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Inondation des archives de Thierry Michel

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Dégâts dus aux inondations<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le jeudi 15 juillet 2021 à Angleur, la maison qui abrite sa société de production, subit une inondation. Sont définitivement perdus les masters de ses œuvres de jeunesse tournées entre Liège et Charleroi, lorsque, barbu et chevelu, Thierry Michel faisait partie de la coopérative « Le film maigre », ainsi nommée en hommage à Paul Meyer (auteur de Déjà s’envole la fleur maigre). Christine, son épouse et productrice, qui travaillait au premier étage, a soudain découvert que l’eau de la Meuse avait déjà envahi le rez-de-chaussée et la cave de la maison qui abrite les Films de la Passerelle. De justesse, elle a eu le temps de prendre sa voiture pour rejoindre, après plusieurs heures de route, leur domicile de l’autre côté du pont de Fragnée, à deux kilomètres.

Pays noir, pays rouge, Chronique d’une saison d’acier, Hiver 60 ont été notamment emportés par les eaux. Et aussi 135 heures d'archives de la RTNC (Radio-Télévision nationale congolaise) que Thierry Michel avait ramenées de la République démocratique du Congo<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Projets

En 2021, Thierry Michel prépare un nouveau film consacré à la République démocratique du Congo. L'empire du silence doit aborder les méandres de l'histoire et des guerres qui ont déchiré ce pays.

Il travaille également depuis de nombreuses années à un projet consacré à la sidérurgie Liégeoise<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Filmographie

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Récompenses et distinctions

L'Homme qui répare les femmes : La colère d'Hippocrate<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

  • Prix Movies That Matter 2015 – La Haye - Golden Butterfly - A Matter of Act
  • Millenium 2015 – Bruxelles - Prix Spécial des Droits de l'Homme
  • Millenium 2015 – Bruxelles - Prix du Public
  • Vues d'Afrique 2015 – Montréal - Prix du Documentaire
  • Vues d'Afrique 2015 –Montréal - Prix Droits de la personne
  • Cine Droit Libre 2015 – Burkina Faso - Prix Droits de la personne
  • Avanca Film Festival 2015 – Portugal - Prix Télévision
  • Festival international du film des droits de l'homme de Guadeloupe – Guadeloupe - Grand Prix du Jury
  • Festival Internacional De Cine Documental De La Ciudad de Mexico 2015 – Mexico - Mention Spéciale
  • Festival International du Cinéma d'Alger – Alger - Prix du Public
  • Prix Humanum de l’union de la presse cinématographique belge
  • Magritte 2016 - Magritte du meilleur documentaire
  • Festival du film Pan Africain de Los Angeles - Special jury recognition documentary
Autres prix

Publications

Cinéma

  • 2013 : L'homme de sable, le cinéma de Thierry Michel de José-Luis Peñafuerte

Voir aussi

Bibliographie

  • Patrick Leboutte, « Onze cinéastes belges pour les années 80 : Thierry Michel », Cinéma Quatre-Vingt-Cinq, N°319-320, Fédération Française des Ciné-Clubs (FFCC) Paris, juillet-Modèle:Date-, p.22, Modèle:ISSN.

Articles connexes

Liens externes

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Notes et références

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