Thomas Römer

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Thomas Christian Römer, né le Modèle:Date de naissance à Mannheim, est un exégète, philologue et bibliste suisse, d'origine allemande. Après avoir enseigné à l'université de Genève, il devient professeur d'Ancien Testament à l'université de Lausanne et occupe, à partir de 2007, la chaire « Milieux bibliques » du Collège de France dont il devient administrateur en 2019<ref name=":12">Modèle:Lien web.</ref>.

Biographie

Carrière

Thomas Römer nait le Modèle:Date de naissance- à Mannheim<ref name=":1" />. Sa famille paternelle, de petits commerçants, vient de Poméranie, celle maternelle, d'origine paysanne, vient de Silésie<ref>« C'est parce que mon père a été interné à la fin de la guerre dans un camp de prisonniers à Mannheim, où ma mère allait le rejoindre que nous sommes nés, mon frère et moi, dans cette ville » précise-t-il dans l'interview du Point de novembre 2019.</ref>,<ref name="Eschapasse">Modèle:Lien web</ref>. Il est élevé au sein d'une famille protestante pratiquante<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, et se passionne très tôt pour l'Ancien Testament, intrigué notamment par ses paradoxes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Se rêvant professeur de langues<ref name="Eschapasse" />, il est dirigé par un conseiller d'orientation (à l'instar de ce qui se pratique régulièrement alors en Allemagne), vers la théologie, bien qu'il ne nourrisse pas de vocation particulière<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il accomplit des études de théologie et de science des religions aux facultés de théologie des universités d'Heidelberg et Tübingen<ref name="Sagazan, MdlB 207, pp. 94-97">Modèle:Article.</ref>. Il étudie l'hébreu biblique, l'ougaritique et d'autres langues sémitiques notamment sous la direction de Rolf Rendtorff, professeur d'Ancien Testament à Heidelberg, qui l'encourage à développer une thèse sur la question des Patriarches dans le Deutéronome et l'histoire deutéronomiste<ref name="Sagazan, MdlB 207, pp. 94-97" />. Lors de la préparation de celle-ci à Paris où il arrive en 1980, il fréquente l'École pratique des hautes études, l'Institut catholique de Paris et l'Institut protestant de théologie — où il a pour professeur l'exégète Françoise Smyth-Florentin — et obtient son doctorat en 1988<ref name="Sagazan, MdlB 207, pp. 94-97" />.

Cette thèse exhaustive<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> intitulée Modèle:Lang et combinant approches structuraliste et historico-critique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, s'inscrit dans la poursuite des travaux de John Van Seters<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Elle postule la visée polémique des rédacteurs du Deutéronome à l'encontre de certains milieux judéens et que le Pentateuque est le fruit d'une tentative d'unification entre deux factions internes au judaïsme post-exilique, clivé entre les exilés de retour de Babylone et les juifs restés au pays et dont les visions s'expriment respectivement à travers la tradition des Patriarches et celle de l'Exode<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette thèse innove notamment en suggérant que les pères mentionnés dans le Deutéronome sont ceux de l'Exode et non les patriarches, que le rédacteur deutéronomiste considère que le seul et vrai Israël se trouve dans la Modèle:Lang, c'est-à-dire les exilés babyloniens, et que les patriarches Abraham, Isaac et Jacob n'apparaissent dans le Deutéronome que lors de la rédaction finale du Pentateuque<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pasteur stagiaire de l'Église réformée de France, il est nommé en 1983 aumônier à l'université de Nancy où il anime des cours à l'attention des étudiants étrangers, poste qu'il abandonne par manque de vocation<ref name="Eschapasse" />.

À l'invitation d'Albert de Pury, rencontré à Paris, Thomas Römer rejoint l'université de Genève où il devient maître d'enseignement et de recherche à la faculté de théologie de 1989 à 1991, avant d'y enseigner la philologie biblique et l'exégèse biblique jusqu'en 1993<ref name="Sagazan, MdlB 207, pp. 94-97" />.

Université de Lausanne

À partir de 1993, il est professeur de Bible hébraïque à la faculté de théologie et de science des religions de l'université de Lausanne<ref>Site de la faculté.</ref>, ainsi qu'à l'Institut romand des sciences bibliques (IRSB)<ref>Site de l'IRSB.</ref> qui lui est rattaché<ref name="Sagazan, MdlB 207, pp. 94-97" />. Il est doyen de l'université de Lausanne de 1999 à 2003<ref name="Eschapasse" />. Cette même année, il est contacté par les autorités françaises, quand Jacques Chirac tente d'éclaircir les allusions de George W. Bush aux prophéties bibliques sur « Gog et Magog » quelques semaines avant l'invasion de l'Irak, auxquelles il remet une note biblique sur cette prophétie de type apocalyptique<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Collège de France

En 2007, à l'invitation de l'assyriologue Jean-Marie Durand, Thomas Römer est nommé professeur au Collège de France où il occupe la chaire « Milieux bibliques »<ref name="JO2007">Modèle:Legifrance</ref> : c'est la première fois que le terme « Bible » figure dans un intitulé d'un programme de recherche du Collège de France<ref name="Sagazan, MdlB 207, pp. 94-97" />.

Depuis 2013, il dirige l’UMR 7192 « Proche-Orient-Caucase : langues, archéologie, cultures »<ref name=":0">Modèle:Lien web.</ref>. Devenu vice-président de l’assemblée des professeurs du Collège de France en 2015, il est élu l'année suivante associé étranger de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, au fauteuil du médiéviste Peter Lewis<ref name=":0" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Ses travaux ont contribué à profondément renouveler la compréhension de la formation et de la datation du Pentateuque<ref name="Sagazan, MdlB 207, pp. 94-97" /> ainsi que de la constitution des traditions juives sur Abraham et Moïse en particulier. Ainsi, son ouvrage Modèle:Lang, édité en anglais en 2005 et traduit dans plusieurs langues, marque un jalon dans l'histoire de la recherche deutéronomiste<ref>voir par exemple Modèle:Chapitre ou encore Modèle:Chapitre.</ref>. En Modèle:Date-, il fait la couverture de la revue de vulgarisation scientifique auprès du grand public Sciences et Avenir pour ses travaux philologiques et archéologiques sur l'Arche d'alliance et sa participation aux fouilles sur le site archéologique de Kiriath Yearim (près d'Abou Gosh en Israël)<ref name="sciencesetavenir">Modèle:Lien web</ref>.

Le Modèle:Date-, il est nommé administrateur du Collège de France<ref name="JO2019">Modèle:Legifrance</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il succède à Alain Prochiantz. De nationalités allemande et suisse, il devient le premier étranger à diriger le Collège de France<ref>Modèle:Lien web.</ref>, à l'issue de la première élection ouverte au sein des quarante-cinq enseignants de l'institution pour un poste jusque-là attribué par cooptation de l'administrateur sur le départ<ref>Modèle:Article</ref>. Il est renouvelé à ce poste le Modèle:Date par décret du président de la République<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Approche historico-critique

Thomas Römer adopte une approche de type académique qui allie critique historique, analyse littéraire<ref name="Römer Villeneuve 2014, p.12-13">Modèle:Ouvrage.</ref> et philologique<ref name="Römer Villeneuve 2014, p.44">Modèle:Ouvrage.</ref> des textes vétérotestamentaires, parfois appuyée par l'archéologie<ref name="Römer Villeneuve 2014, p.45,48">Modèle:Ouvrage.</ref>, cherchant à déceler les circonstances sociales, politiques ou culturelles qui sont le cadre de la pensée religieuse qu'ils génèrent (le Sitz im Leben), indépendamment de l'impact ou de lectures théologiques contemporains<ref name="Römer Villeneuve 2014, p.12-13" />. Il relève que la rédaction des textes bibliques constitue une forme de synthèse entre des conceptions identitaires et des conceptions théologiques assez différentes et pense que cette approche, qui parfois heurte les représentations traditionnelles, peut servir tant aux athées qu'aux croyants dans leur réflexions sur les enjeux actuels<ref name="Römer Villeneuve 2014, p.12-13" />.

Publications principales

Ouvrages

Directions d'ouvrages

  • avec A. de Pury et J.-D. Macchi, Israël construit son histoire. L’historiographie deutéronomiste à la lumière des recherches récentes, Genève, Labor et Fides (Le Monde de la Bible 34), 1996
    • avec A. de Pury, « L'historiographie deutéronomiste (HD). Histoire de la recherche et enjeux du débat », Modèle:P.
    • « Y a-t-il une rédaction deutéronomiste dans le livre de Jérémie ? », Modèle:P.
  • Abraham. Nouvelle jeunesse d'un ancêtre (Essais bibliques 28), Labor et Fides, Genève, 1997
    • « Qui est Abraham ? Les différentes figures du patriarche dans la Bible hébraïque », Modèle:P.
  • avec A. H. W. Curtis, The Book of Jeremiah and Its Réception - Le livre de Jérémie et sa réception (BTHL 128), Peeters, Leuven, 1997
  • avec J.-D. Macchi, Jacob. Commentaire à plusieurs voix de Gen. 25-36. Mélanges offerts à Albert de Pury (Le Monde de la Bible 44), Labor et Fides, Genève, 2001
    • « Genèse 32,2-22 : préparations d'une rencontre », Modèle:P.
  • avec J.-D. Macchi et C. Nihan, Introduction à l’Ancien Testament (Le Monde de la Bible 49), Labor et Fides, Genève, 2004
  • Modèle:Ouvrage
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Vidéographie

Distinctions

Décorations

Récompenses académiques

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

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