Panzerkampfwagen VI Tiger II
Le Panzerkampfwagen VI ou Sd.Kfz. 182 Panzer VI Ausf. B Tiger II, surnommé de façons non officieuse Königstiger (« tigre royal », nom allemand du tigre du Bengale), est un char d'assaut allemand de la Seconde Guerre mondiale.
Produit à Modèle:Nobr pour le modèle à tourelle « première version » et à Modèle:Nobr pour le modèle à tourelle « de production », ce char était pourvu d'un important blindage ainsi que d'un puissant canon, lui donnant la possibilité de mettre hors de combat tous les chars alliés en service lors des deux dernières années du conflit.
Cependant, il accusait en ordre de combat une masse de Modèle:Unité tout en étant équipé du même moteur que le char Panther qui lui ne pesait que Modèle:Unité, son rapport poids-puissance était donc moindre : il était lent et peu mobile, ne pouvait passer tous les ponts, était extrêmement gourmand en carburant (Modèle:Unité / Modèle:Unité en route et Modèle:Unité / Modèle:Unité en tout terrain) et devait changer de chenilles avant et après tout transport par rail.
Par la volonté d'Hitler, il fut surtout construit pour contrer le terrible IS-2 de l'Armée rouge (URSS).
Historique
L'étude du blindé Tigre II commença dès le mois de [[Mai 1941 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]], un an avant l'entrée en production du Tigre I. Dès fin 1942, le projet dériva vers une étude plus précise : un char lourd qui puisse succéder au Tigre.
En [[Janvier 1943 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]], Hitler, après lecture du cahier des charges, imposa pour le nouveau char un canon de 88 mm à haute vélocité, un blindage frontal de Modèle:Unité et un blindage latéral de Modèle:Unité. À la lumière de l'expérience du tout nouveau char moyen-lourd Panther, il fut décidé que le blindage serait incliné et conçu de manière à ne présenter qu'une coquille de métal d'un seul tenant par élément (châssis et tourelle).
Comme pour le Tigre I, Henschel et Porsche se lancèrent sur le projet. Porsche étudia deux modèles, l'un avec une tourelle centrale et l'autre, avec une tourelle très en arrière sur le châssis (comme le char israélien Modèle:Lien h' à la fin des années 1970) respectivement appelé VK 45.02 A et B.
Mais, comme pour le Tigre, le concept de transmission et de châssis était trop avancé pour les techniques de l'époque, aussi ce fut le modèle d'Henschel, plus conventionnel, mais beaucoup plus moderne que le Tigre, qui emporta le marché, notamment parce qu'il permettait de réduire les coûts en présentant un certain nombre d'éléments utilisés aussi sur le char Panther. 1 500 furent commandés, seulement 489 furent construits, notamment à cause de la destruction par les bombes américaines de l'usine Henschel de Cassel.
Au départ, les cinquante premiers exemplaires furent munis de la première version de la tourelle, mais une tourelle spécifique fut redessinée, acceptant plus de munitions, et surtout corrigeant un défaut de la précédente. En effet, à l'origine, le mantelet du canon, semblable à celui des premières tourelles de Panther, c'est-à-dire en demi-cylindre horizontal, risquait de provoquer la destruction du char au cas où un obus touchait de plein fouet la partie inférieure de ce mantelet, obus qui, par ricochet, pénètrerait ainsi les œuvres vives du char, par le toit du poste de pilotage faiblement blindé. La nouvelle tourelle comportait un mantelet « en groin de cochon », évitant ce problème. Mais ceci eut pour inconvénient d'alourdir le char déjà énorme, qui passait au changement de tourelle de Modèle:Unité, c'est-à-dire plus lourd qu'un char moderne de type Leclerc.
Pour déplacer une telle masse de métal, le plus puissant moteur de char de l'époque lui-même se montrait un peu faible : le Maybach HL 230 P30 Modèle:Nobr de Modèle:Unité, parfait pour le Panther de Modèle:Unité, supportait mal les Modèle:Unité supplémentaires. Pour contrecarrer ce problème, les ingénieurs lui accouplèrent une boîte de vitesses très complexe, avec huit rapports avant et quatre rapports arrière, afin de démultiplier les efforts et de permettre au titan de se déplacer convenablement.
Ils mirent aussi au point un différentiel de chenille permettant au char de tourner sur place, caractéristique encore rare à l'époque, mais très utile pour compenser la relative lenteur de la tourelle et l'exposition du blindage avant en cas de danger repéré à temps. Les ingénieurs mirent au point un système de train de roulement permettant d'éviter, à l'inverse du Modèle:Nobr, que les chenilles ne s'enrayent avec la boue, la glace et les rochers. Ce système s'avéra cependant à l'usage plus délicat à entretenir.
Pour en terminer avec le train de roulement, comme pour le Modèle:Nobr, deux jeux de chenilles étaient prévus : une paire de Modèle:Unité pour le transport sur rail, et une paire de Modèle:Unité pour le combat. Ces chenilles larges permettaient au char d'avoir une bonne tenue en terrain instable, comme la boue, malgré son poids énorme, générant une pression au sol assez faible. Ceci ne changeait en revanche pas grand-chose au fait que le char était trop lourd pour la majorité des ponts de l'époque, ce qui réduisait de beaucoup sa mobilité tactique.
Mais, avec un ratio de seulement Modèle:Unité à la tonne, le char souffrait d'un cruel manque de mobilité, et d'une consommation énorme. Sa vitesse plafonnait à Modèle:Unité sur route, et moins de Modèle:Unité en tout terrain, et sa consommation de Modèle:Unité aux Modèle:Unité ne lui permettait qu'une faible autonomie de Modèle:Unité sur route d'autant plus handicapante que le Reich manquait de carburant. De plus, les efforts sur la transmission dus au poids du mastodonte, ainsi que la fragilité de la trop complexe boîte de vitesses, contraignirent ces chars à connaître de nombreuses pannes. Ils nécessitaient une maintenance constante pour fonctionner convenablement.
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L'avant angulaire de la « tourelle de production » conçue par Krupp ; photo prise lors de l'opération Panzerfaust à Budapest, le Modèle:Date-. Le revêtement Zimmerit brut du char est visible. Il est utilisé pour empêcher les mines magnétiques d'adhérer à l'armure du char.
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Un modèle représentant l'avant incurvé de la première version de la tourelle Krupp (souvent appelée à tort "tourelle Porsche").
Caractéristiques
Armement
Il était armé d'un canon de 88 mm de Modèle:Unité de longueur (KwK 43 L/71, fût de Modèle:Unité), comparé aux Modèle:Unité Modèle:Nobr du Tigre I (KwK 36 L/56). La portée effective de ce canon était de dix kilomètres. Il pouvait percer le blindage frontal d'un char T-34/85, d'un Sherman M4 A1 ou d'un Cromwell à Modèle:Unité, au-delà même de la portée des canons de ces chars. L'optique de visée du canon était elle aussi à la hauteur de ces extraordinaires caractéristiques balistiques. À titre indicatif, le canon du Königstiger perforait entre Modèle:Unité de blindage incliné à 30° à Modèle:Unité de distance.
Le Tigre II embarquait plusieurs types de munitions. La Panzergranatpatrone (PzGrPatr) 39/43 était une munition anti-char de conception classique pour l’époque, composée d’une charge explosive et d’une pointe dure, l’idée étant que l’obus pénètre le blindage et explose à l’intérieur du blindé ennemi ; il était également possible d’employer la PzGr 39-1, une munition de même type, mais plus ancienne, sous réserve que le canon ait tiré moins de cinq cents coups. La PzGrPatr 40/43 était une munition antichar spéciale, sans charge explosive, mais avec un cœur en tungstène, destinée à percer les blindages les plus épais. Cependant, en raison de la pénurie de tungstène touchant l’Allemagne, ces munitions était strictement rationnées et ne devaient être utilisées qu’en cas d’urgence ; pour cette même raison, vers la fin de la guerre, le tungstène a parfois été remplacé par de l’acier ou même du fer, les différents types furent alors distingués par le suffixe HK (Hartkernor) pour le tungstène, S (Stahlkern) pour l’acier et W (Weicheisen) pour le fer. La Gr Patr 39/43 HI était un obus antichar à charge creuse. Enfin la Sprenggranatpatrone 43 était un obus explosif classique destiné à être utilisé contre les véhicules légers, l’infanterie et les bâtiments ; la fusée pouvait être réglée pour exploser à retardement ou à l’impact, mais dans ce dernier cas l’équipage devait être vigilant quant à la présence d’obstacles légers sur la trajectoire, surtout à proximité de la bouche, la fusée étant suffisamment sensible pour être déclenchée par des branches d’arbreModèle:Sfn.
Le nombre maximum d’obus pouvant être embarqués à bord était de quatre-vingt avec la première version de la tourelle et quatre-vingt-six avec la seconde version, le manuel recommandant de répartir le stock équitablement entre Modèle:Nobr et Modèle:Nobr et obus antichar. La Modèle:Nobr et la Modèle:Nobr ayant été produites en très faibles quantités, moins de dix mille exemplaires chacune, les Tigre II n’en emportait pas systématiquement, et seulement en petit nombre lorsque c’était le casModèle:Sfn.
Blindage
La protection du Tigre II reposait sur un blindage homogène laminé de grande épaisseur. Celle-ci représentait un défi technique, dans le sens où plus l’épaisseur d’une plaque d’acier est importante, plus il est difficile d’en assurer l’homogénéité de la structure interne du métal, or cette homogénéité influe considérablement sur la résistance du blindage et sa capacité à ne pas se fracturer lors de l’impact de projectiles. À cette fin, les Allemands ajoutèrent du chrome et du molybdène, mais le bombardement systématique des usines par les alliés ne permettait pas toujours de réaliser le long processus de forgeage du métal dans de bonnes conditions et certaines plaques étaient de moins bonne qualité. Ces plaques avaient en particulier tendance à se fragmenter lors de l’impact d’un projectile, c’est-à-dire que même en l’absence de pénétration des fragments de métal se détachaient de la paroi intérieure et étaient projetés à haute vitesse à travers l’habitacle, blessant ou tuant l’équipageModèle:Sfn. Par ailleurs, vers la fin de la guerre, les Allemands, confrontés à la pénurie de certains métaux, durent substituer le molybdène par du vanadiumModèle:Sfn.
Tigre II tourelle « première version » :
- Modèle:Unité en frontal de tourelle incliné de 0 à 55° (jusqu'à Modèle:Unité de blindage effectif)
- Modèle:Unité pour le glacis incliné à 50° (~Modèle:Unité de blindage effectif)
- Modèle:Unité pour le bas de caisse
- Modèle:Unité sur les latéraux
Tigre II, tourelle « de production » :
- Modèle:Unité en frontal de tourelle incliné à 9° (Modèle:Unité sur le masque du canon.)
- Modèle:Unité pour le glacis incliné à 50° (~Modèle:Unité de blindage effectif)
- Modèle:Unité pour le bas de caisse
- Modèle:Unité sur les latéraux
Seules quelques armes de l'époque pouvaient percer ce type de blindage, et seulement à très courte portée. Les Sherman Firefly, Comet, M26 Pershing, T-34/85, SU-100 et IS-2, pouvaient être de dangereux adversaires, surtout s'ils réussissaient à le contourner par les flancs ou l'arrière.
Un témoignage d'un chef de char de la Modèle:2e DB US, en 1945, ne laisse pas de zone d'ombre sur la considération des alliés pour ce char : Modèle:Citation bloc
Utilisation
Ce char ne fut pas non plus endivisionné, à l'instar de son prédécesseur, et remplaça le Tigre I dans les Modèle:Lang, ou bataillons de chars lourds. Modèle:Unité furent confiés à des unités de Waffen-SS, tous les autres furent affectés à la Wehrmacht. Ils arrivèrent sur le front en [[Février 1944 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]].
Ses premiers engagements eurent lieu autour de Minsk en mai de la même année. Leur action fut cependant restreinte, surtout sur le front Ouest, à cause des restrictions en carburant, des problèmes techniques, pannes, et surtout à cause de la redoutable aviation d'attaque au sol (Modèle:Lang, de l'allemand « Modèle:Lang », chasseur-bombardier) des alliés.
Lors de la bataille de Normandie, certains Königstiger furent même engagés par des croiseurs. Le dernier char de la guerre à être détruit fut aussi un Tigre Royal, saboté par son équipage à la suite d'un problème mécanique, le Modèle:Nobr, en Autriche.
Exemplaires survivants
Le dernier de ces chars à être maintenu en état de marche est exposé au musée des blindés de Saumur. Certaines années, il est possible de le voir en démonstration, dans un tableau historique mis en scène et interprété par les Cadets de l'École de Cavalerie de Saumur, lors du Triomphe de l'école qui a lieu annuellement au début de l'été. Une présentation dynamique de ce blindé a été faite les 30 et Modèle:Date- devant ce musée. On peut aussi le voir rouler certaines années au Militracks.
Aujourd'hui, on peut voir ce char :
- au musée des blindés de Saumur, France ;
- au musée Patton, États-Unis ;
- au musée des blindés de Bovington, Royaume-Uni ;
- au musée des blindés de Munster (Basse-Saxe), Allemagne ;
- au musée « Décembre 44 » de La Gleize, Belgique ;
- au musée des blindés, le musée du fort de Reuenthal, Suisse<ref>Voir le site http://www.koenigstiger.ch/</ref> ;
- au musée des blindés de Koubinka, près de Moscou, Russie.
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Le prototype de Tigre II du musée des blindés de Bovington, exposé en 2017.
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Un Tigre II camouflé, exposé au musée des blindés de Bovington. Le canon surplombe la proue du char de plusieurs mètres.
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Tigre II exposé au musée de Munster.
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Le Tigre II en état de marche du musée des blindés de Saumur, exposé en 2005.
Production
Production des Panzerkampfwagen VI Tiger II<ref>Thomas L. Jentz: Die deutsche Panzertruppe 1943–1945. S. 276, Unterschiede zu anderen Quellen möglich.</ref> | ||||||||||||||||||
Date | Nov. 43 | Déc. 43 | Jan. 44 | Fév. 44 | Mars 44 | Avr. 44 | Mai 44 | Juin 44 | Juil. 44 | Août 44 | Sep. 44 | Oct. 44 | Nov. 44 | Déc. 44 | Jan. 45 | Fév. 45 | Mars 45 | Total |
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Nombre | 1 | 0 | 5 | 5 | 6 | 6 | 15 | 32 | 45 | 94 | 63 | 26 | 26 | 56 | 40 | 42 | 30 | 492 |
Dans la culture populaire
Jeux vidéo
- Le Tigre Royal apparaît dans Medal of Honor : Débarquement allié où tout un segment de la campagne consiste à trouver le char, le voler, et s'en servir pour sécuriser un pont.
- Dans Day of Defeat, il est l'objectif à détruire lors d'une mission.
- Dans Company of Heroes et Company of Heroes 2 le joueur peut déployer un Tigre Royale.
- Dans War Thunder, le char est disponible sous quatre versions (Première version (tourelle Porsche), tourelle de production (Henschel), un prototype équipé du moteur diesel Sla.16, plus puissant de Modèle:Unité, les flancs de la tourelle protégés par des plaques de chenille supplémentaire, et un projet papier, l'équipant du canon de Modèle:Unité KwK L/68 sous une tourelle Henschel modifié pour y accueillir un télémètre et équipé d'un moteur de 900 ch. Ce dernier n'est plus disponible en jeu depuis son retrait lors de la mise à jour 1.91 Night Vision, sauf pour les joueurs qui l'on obtenu ou commencé à le rechercher avant cette mise à jour).
- Dans Blitzkrieg et Blitzkrieg II.
- Dans Heroes and Generals.
- Dans Modèle:Lien, un Tigre II doit être récupéré par son équipage au début de la campagne « Kampfgruppe Engel ». Il devra appuyer le repli du camp allemand tout en échappant aux nombreux chars alliés et réussir à évacuer sans trop de dommages pour être engagé dans la bataille suivante.
- Dans World of Tanks, où le joueur peut contrôler le « King Tiger (Captured) » un premium de rang 7 et le « Tiger II » un char standard de rang 8.
- Dans Modèle:Lien
- Dans Steel Division: Normandy 44 et Steel Division II, où l'on peut contrôler à peu près tous les chars du front de l'Est de la Seconde Guerre mondiale (dont le Tigre II).
- Dans Post Scriptum: The Bloody Seventh.
- Dans Road to Valor WWII, où le joueur peut déployer un Tigre II « Tigre féroce » en tant que compétence active dans la faction Ostheer, avec la tactique des blindés.
- Dans R.U.S.E., où le joueur peut ordonner la production de Tigre II.
- Dans Enlisted (jeu vidéo), le Tiger II est disponible dans la bataille de Berlin.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
Articles connexes
Liens externes
- Modèle:YouTube - Vidéo des actualités allemandes (Modèle:Date-) présentant une cinquantaine de chars Königstiger.
- Modèle:YouTube
- Photos du King Tiger – Musée Patton, USA