Toni Morrison

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2

Toni Morrison, née Chloe Ardelia Wofford le Modèle:Date de naissance à Lorain dans l'Ohio et morte le Modèle:Date de décès à New York, est une romancière, essayiste, critique littéraire, dramaturge, librettiste, professeure de littérature et éditrice américaine.

Elle est lauréate du prix Pulitzer en 1988 et du prix Nobel de littérature en 1993 pour lequel elle est la huitième femme et la première autrice afro-américaine à avoir reçu cette distinction.

Biographie

Jeunesse et formation

Toni Morrison née Chloe Ardelia Wofford<ref name=":10">Modèle:Lien web</ref> est la seconde des quatre enfants (Lois sa sœur aînée, George et Raymond ses frères cadets<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>) de Ramah, une femme de ménage, et de George Wofford, un soudeur<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Ses grands-parents maternels, Ardelia et John Solomon Willison<ref name=":3" />, avaient fui successivement l'ambiance raciste, ségrégationniste de l'Alabama puis du Kentucky, pour s'installer dans l'Ohio et du côté paternel, les grands-parents avaient quitté la Géorgie où ils travaillaient comme métayers<ref name=":0">Modèle:Lien web</ref>.

Toni Morrison passe son enfance et son adolescence à Lorain, ville de la banlieue de Cleveland, habitée par des personnes aux ascendances diverses : Tchèques, Allemands, Irlandais, Italiens, Grecs, Serbes, Mexicains et Afro-Américains. Si Toni Morrison a connu l'exclusion, en revanche elle n'a pas subi les violences racistes comme les ont rapportées d'autres écrivains, tels que Maya Angelou, Dick Gregory et Richard Wright<ref name=":0" />. Dans une interview donnée à la station National Public Radio, elle dit qu'elle n'a pas connu le racisme jusqu'à ce qu'elle quitte Lorain pour ses études universitaires à la capitale fédérale Washington : Modèle:Citation (Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Les parents de Toni encouragent leurs enfants aux études, à la lecture, dès leur plus jeune âge, c'est ainsi que lorsque la jeune Toni Chloé entre en première année du cycle primaire, à la Hawthorne Elementary School (qui lui rend hommage par une plaque commémorative<ref>Modèle:Lien web</ref>), elle est non seulement la seule afro-américaine, elle est aussi le seul élève de la classe à savoir déjà lire<ref name=":2" />,<ref name=":3" />.

Lorsqu'elle a douze ans, elle se convertit au catholicisme<ref>Modèle:Article</ref>, elle prend pour nom de baptême Antony en mémoire de St. Antoine de Padoue<ref>Modèle:Lien web</ref>. Plus tard, lorsqu'elle est étudiante à l'université Howard, s'apercevant que beaucoup de gens éprouvaient des difficultés à bien prononcer son prénom de Chloé, elle décide de se faire appeler par son prénom de baptême, Antony, abrégé en Toni Wofford<ref>Modèle:Lien web</ref>. C'est ce diminutif accolé au nom de son futur mari qu'elle choisit par la suite comme nom d'auteur, choix qu'elle dira par la suite avoir regretté<ref name=":10" />.

Elle fait ses études secondaires à la Modèle:Lien, une école secondaire non ségréguée, elle y manifeste son goût pour la littérature générale et latine et se passionne en particulier pour les œuvres de Jane Austen, les romanciers russes comme Léon Tolstoï et les classiques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle comme Madame Bovary de Gustave Flaubert.

Ayant réussi brillamment son diplôme de fin d'études secondaires, elle est admise à la plus prestigieuse des universités afro-américaines, l'université Howard en 1949 pour y étudier la littérature. Elle y obtient le Bachelor of Arts (licence) en 1953, elle bénéficiera de l'enseignement du poète Sterling Brown et du philosophe Alain Locke<ref name=":0" />.

Désireuse de continuer ses études, elle est admise à l'université Cornell, où elle soutient son Master of Arts (master 2) en 1955, intitulé “Virginia Woolf’s and William Faulkner’s Treatment of the Alienated.”<ref>Modèle:Article</ref>, qui porte sur le thème du suicide dans l’œuvre de William Faulkner et de Virginia Woolf<ref name=":2" />.

Carrière universitaire

Après son diplôme, elle entame une carrière de professeur à l'université de Texas Southern<ref name=":4">Modèle:Lien web</ref> (de 1955 à 1957<ref name=":1" />), avant de retourner à l'université Howard comme maître-assistante en littérature anglaise de 1957 à 1964<ref name=":2" />. Parmi ses étudiants se trouve le futur militant des droits civiques Stokely Carmichael<ref>Modèle:Article</ref>. Puis elle enseigne successivement à l'université Cornell, l'université d'État de New York (de 1984 à 1989), l'université Yale (de 1976 à 1977), au Bard College (de 1986 à 1988) et devient professeure titulaire de la chaire, Robert F. Goheen, à l'université de Princeton en 1989<ref name=":7">Modèle:Lien web</ref>, poste qu'elle occupera jusqu'à sa retraite en 2006<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Ses débuts littéraires

Après son divorce en 1964, elle s'installe à Syracuse puis à New York et travaille comme éditrice chez Random House<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1967, elle est promue directrice d'édition<ref>Modèle:Lien web</ref>, chargée du secteur de la littérature afro-américaine ; elle contribue à sa diffusion et valorisation, en éditant, entre autres, les biographies de Mohamed Ali et Angela Davis<ref name=":9" />, les œuvres de Toni Cade Bambara<ref>Modèle:Lien web</ref>, Gayl Jones<ref>Modèle:Lien web</ref>, Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web</ref>, Chinua Achebe, Wole Soyinka<ref>Modèle:Article</ref>, Athol Fugard<ref>Modèle:Lien web</ref>, ainsi qu'une anthologie relatant l'histoire des Noirs aux États-Unis, The Black Book<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Toni Morrison commence à écrire de la fiction au sein d'un groupe informel de poètes et d'écrivains de l'Université Howard qui se réunissent pour discuter de leur travail. Dans ce cadre, elle participe à une séance où elle présente une nouvelle sur une fille noire aspirant à avoir les yeux bleus, qui lui a été inspirée par les propos d'une de ses amies d'enfance. Elle développe plus tard l'histoire dans son premier roman, The Bluest Eye (L'Œil le plus bleu). Elle a alors 39 ans, et se lève tous les matins à 4 heures du matin pour écrire, alors qu'elle élève seule deux enfants<ref name=":3" />,<ref name="TheGuardian">Modèle:Article</ref>. Le livre est publié par Holt, Rinehart et Winston en 1970<ref name="nobel">Modèle:Article</ref>. Il reçoit un accueil favorable de la part de John Leonard, critique littéraire au New York Times, qui parle d'une Modèle:Citation et précise Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>. Le roman se vend mal au début, mais l'Université de la ville de New York l'inscrit dans la bibliographie recommandée de son nouveau département d'études sur les Noirs, comme d'autres facultés, ce qui stimule les ventes<ref name="Kachka">Modèle:Lien web</ref>. Le livre attire également l'attention de Modèle:Lien, un éditeur réputé de Knopf, rattaché à la maison d'édition Random House. Par la suite, Gottlieb éditera la plupart des romans de Toni Morrison<ref name="Kachka" />.

En 1975, le deuxième roman de Toni Morrison, Sula (1973), traitant de l'amitié entre deux femmes noires, est nominé pour le National Book Award. Son troisième roman, Song of Solomon (1977), retrace la vie de Macon "Milkman" Dead III, de sa naissance à l'âge adulte, à la découverte de son héritage. Ce roman lui vaut une reconnaissance nationale, avec une sélection sur la liste principale des « livres du mois », éditée par le club du livre américain. C'est le premier roman d'un écrivain afro-américain à être choisi depuis The Native Song, de Richard Wright en 1940<ref>Margaret Busby, "Books: Toni Morrison: beloved and all that jazz …", The Independent, October 9, 1993.</ref>. Song of Solomon remporte également le prix du National Book Critics Circles / Cercle national des critiques du livre<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Lors de sa cérémonie d'ouverture de 1979, le Barnard College décerne à Toni à Morrison la Modèle:Lien, sa plus haute récompense<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Morrison donne à son roman suivant, Modèle:Lien (1981), un décor contemporain. Jadine, mannequin de mode obsédée par son apparence, tombe amoureuse de Son, un vagabond sans le sou qui se sent à l'aise dans son identité de Noir<ref>Modèle:Article</ref>.

En 1983, Morrison délaisse l'édition pour consacrer plus de temps à l'écriture, et vit alors dans un hangar à bateaux reconverti sur le fleuve Hudson à Nyack, New York<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Elle enseigne la littérature anglaise à l'université d'État de New York (SUNY) et à l'université Rutgers du Nouveau-Brunswick. En 1984, elle est nommée à la chaire Albert Schweitzer de l'université d'État de New York à Albany<ref>Modèle:Article</ref>.

Sa première pièce de théâtre, Dreaming Emmett, traite de l'assassinat d'un adolescent afro-américain âgé de 14 ans, Emmett Till, après avoir été torturé, meurtre commis en 1955 par des Blancs. La pièce est jouée en 1986 à l'Université d'État de New York à Albany, où elle enseigne<ref name="playwriting">Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Toni Morrison a également été professeur invitée au Bard College de 1986 à 1988<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Beloved et la reconnaissance internationale

En 1987, Toni Morrison publie son roman le plus célèbre, Beloved, le premier tome d'une trilogie comportant Jazz puis Paradis. Ce roman s’inspire de l’histoire vraie d’une esclave afro-américaine, Margaret Garner<ref name="Aug87NYTinterview">Modèle:Article</ref>, que Toni a découverte alors qu'elle rédigeait The Black Book. Fuyant l'esclavage, Margaret Garner est poursuivie par des chasseurs d'esclaves. Pour échapper à la capture, elle tue sa fille de deux ans, mais est prise avant de pouvoir se suicider<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le roman de Morrison imagine le bébé mort, Modèle:Cita (beloved), revenant, tel un fantôme, hanter sa mère et sa famille<ref>Modèle:Article</ref>.

Beloved est acclamé par la critique et reste meilleure vente pendant 25 semaines. Pour la critique littéraire Michiko Kakutani, du New York Times, la scène où la mère tue son bébé est Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref name=Hevesi>Modèle:Article</ref>. L'écrivaine canadienne Margaret Atwood écrit dans une revue pour le New York Times : Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>.

Modèle:Encadré texte

Cependant, la critique n'est pas unanime. Le critique social-conservateur afro-américain Stanley Crouch, par exemple, se plaint dans son article paru dans The New Republic<ref>Modèle:Lien web</ref> que le roman Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation étrangère</ref>, et que Morrison Modèle:Citation<ref>Modèle:Citation étrangère</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Malgré son succès, Beloved ne remporte pas les prestigieux National Book Award ou National Book Critics Circle Award. Quarante-huit critiques et écrivains noirs dont Maya Angelou, Henry Louis Gates Jr., Amiri Baraka, John Edgar Wideman et Angela Davis protestent contre cette omission dans une pétition publiée par The New York Times le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Deux mois plus tard, elle obtient le prix Pulitzer pour Beloved, en 1988. Le Modèle:Date, elle reçoit le prix Nobel de littérature<ref>Modèle:Lien web</ref> pour Modèle:Citation<ref>En anglais: « who in novels characterized by visionary force and poetic import, gives life to an essential aspect of American reality. » (source: Site officiel de la Fondation Nobel, in "Nobelprize laureates for literature", partie consacrée à Toni Morrison (1993)</ref>.

En 1993, elle fait la une du magazine Time<ref>Modèle:Lien web</ref>.

En 2005, elle est faite docteur honoris causa en arts et littérature de l'université d'Oxford, puis en 2011, de l'université de Genève<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 2006, le jury du supplément littéraire du New York Times consacre Beloved « meilleur roman de ces 25 dernières années » et en novembre de la même année, le musée du Louvre fait de Toni Morrison son invitée d'honneur, proposant un programme de lectures, rencontres et conférences avec l'autrice<ref>Modèle:Lien web</ref> et ses amis artistes, écrivains ou professeurs<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Depuis 2002, elle s'investit également dans la littérature pour enfants avec son fils Slade Morrison (qui meurt en 2010 à l'âge de 45 ans<ref>Modèle:Lien web</ref>). Elle prend également la direction du magazine The Nation<ref>Modèle:Article</ref>.

Son roman le plus connu et le plus vendu, Beloved, a été adapté au cinéma en 1998 par Jonathan Demme avec Oprah Winfrey, Danny Glover et Thandie Newton dans les rôles principaux<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Toni Morrison est également critique littéraire<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Article</ref> et essayiste abordant divers sujets comme la façon dont les femmes afro-américaines regardent les autres femmes<ref>Modèle:Article</ref>, comment grandir quand on a la peau noire<ref>Modèle:Article</ref>, etc. ; sa plume contribue ainsi à l'émancipation des Afro-Américains<ref>Modèle:Lien web</ref>.

D'aucuns, la considèrent comme l'un des dix plus grands auteurs de la littérature afro-américaine<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Vie privée

En 1958, elle épouse Howard Morrison, un architecte originaire de la Jamaïque<ref name=":4" />, avec qui elle a deux enfants : Harold Ford et Slade Kevin<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>. Ils divorcent en 1964<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>.

Après sa retraite, elle vit à New York<ref>Modèle:Lien web</ref>, sur les rives du fleuve Hudson<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Mort

Toni Morrison meurt le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> au Modèle:Lien à New York, des suites d'une pneumonie<ref>Modèle:Article</ref>.

De nombreuses personnalités américaines et internationales lui rendent hommage<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref> comme, entre autres, Oprah Winfrey<ref>Modèle:Lien web</ref>, Tracee Ellis Ross, Gabrielle Union, Shonda Rhimes, Bette Midler, Common, Kerry Washington, Barack Obama, Bernie Sanders, Beto O'Rourke, Nancy Pelosi, Hillary Clinton, Kamala Harris<ref>Modèle:Lien web</ref>, Stacey Abrams, Modèle:Lien, Ilhan Omar , Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web</ref>, Danielle Brooks, Terry McMillan, Modèle:Lien, Modèle:Lien, Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web</ref>, Barry Jenkins, Ava Duvernay, Alfred A. Knopf, Laverne Cox, J. August Richards, Modèle:Lien, Modèle:Lien, Modèle:Lien, Gabrielle Union, Roxane Gay, Isaiah Washington, Celeste Ng, Billie Jean King, Modèle:Lien, Nicola Sturgeon, George Takei, Modèle:Lien, Wendell Pierce<ref>Modèle:Lien web</ref>, Kirsten Gillibrand, Modèle:Lien, Beto O'Rourke, Modèle:Lien, Hari Kunzru, Julie Dash<ref>Modèle:Lien web</ref>, Franck Riester, Bernard-Henri Levy, la Présidence de l’Élysée, Christiane Taubira, Arnaud Laporte, Christine Kelly, Michel Mompontet, Hicham Nazzal, Roukiata Ouedraogo<ref>Modèle:Lien web</ref>, Christian Salmon<ref>Modèle:Lien web</ref>Modèle:Etc

Elle est inhumée au cimetière South-View, dans l'état de Géorgie<ref>Find a grave</ref>.

Opinions politiques

Aux États-Unis, un article de Toni Morrison, paru dans le New Yorker le Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref> concernant Bill Clinton, va susciter des controverses<ref>Modèle:Lien web</ref>. Se moquant des indignations au sujet de l'affaire Lewinsky et autres soupçons accablant le Président, elle dit que les Afro-Américains le comprennent, car ils ne connaissent que trop bien les accusations et réprobations hâtives faites au nom du puritanisme hypocrite. À partir de cette analogie, elle qualifie Bill Clinton de Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>, expliquant son idée par le fait que Modèle:Citation. Cette opinion a été adoptée par les supporters de Clinton notamment au Caucus noir du Congrès (Congressional Black Caucus ou CBC) ou au contraire tournée en dérision par ses détracteurs. L'animateur républicain et conservateur Rush Limbaugh fait souvent référence, de manière sarcastique, à l'ancien président en reprenant les termes de Toni Morrison.

Toni Morrison a apporté publiquement son soutien à Barack Obama lors de l'investiture démocrate puis pour ses campagnes aux élections présidentielles de 2008 et 2012<ref name="Coste2009">Modèle:Article</ref>,<ref name="BouletGercourt2012">Modèle:Article</ref>.

Le président Barack Obama la décore par ailleurs de la Médaille présidentielle de la Liberté fin 2012<ref name="BouletGercourt2012" />.

Œuvres (sélection)

Romans

Livres pour la jeunesse

Nouvelles

traduit par Christine Laferrière, éd. Christian Bourgois, 2022, avec postface de Zadie Smith Modèle:ISBN

Essais

Librettiste

Théâtre

Collaboration

Livres traduits en français

Romans

Modèle:Colonnes

Livres pour enfants

Modèle:Colonnes

Essais

  • L'Origine des autres, traduit par Christine Laferrière, éd. Christian Bourgois, 2018,
  • Entre vos mains, illustré par Pascal Lemaître, et traduit par Benoîte Dauvergne, éd. L'Aube, 2018. Discours prononcé au moment de recevoir le prix Nobel à Stockholm.,
  • Sous la direction de Andrée-Anne Kekeh-Dika et Maryemma Graham et Janis A. Mayes, Toni Morrison, Au-delà du visible ordinaire / Beyond the Ordinary Visible, éd. Presses universitaires de Vincennes, 2015<ref>Modèle:Lien web</ref>
  • Playing in the Dark : blancheur et imagination littéraire, traduit par Pierre Alien, éd. Christian Bourgois, 1993, réédition 2007,

Réception

Avis généraux

Toni Morrison a donné un nouveau souffle à la littérature américaine de la seconde moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle en général et aux lettres afro-américaines en particulier pour l'E. Universalis<ref>Modèle:Lien web</ref>. Pour le Magazine littéraire, son style allie précision, violence, lyrisme et acuité de l'observation psychologique et sociale<ref name="MG2009">Modèle:Article</ref>. La plupart de ses romans se rapprochent du réalisme magique latino-américain<ref>Modèle:Article</ref>. Entre rêve et réalité, ils décrivent la misère des Noirs aux États-Unis depuis le début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dont ils restituent les voix passées ou présentes et le folklore. Avec l'approche d'une conteuse, Morrison en recompose, fragment par fragment, la mémoire dense et complexe<ref>Œuvre de Toni Morrison sur l'encyclopédie Larousse, consulté le 07 novembre 2013.</ref>. Son œuvre revisite systématiquement l'histoire de son pays du point de vue des laissés-pour-compte et se dote de techniques narratives singulières, puisant son inspiration dans le jazz, l'oralité, l'argot et la culture populaire<ref>Biographie de Toni Morrison sur l'encyclopédie Larousse, consulté le 07 novembre 2013.</ref>. Les romans de Morrison sont polyphoniques. Ils fragmentent la chronologie, ont recours aux récits enchâssés et à l'épiphanie, font circuler le point de vue de différents personnages et répètent des scènes identiques sous un angle différent. Selon l'Académie suédoise, Modèle:Citation<ref name="Boulet1993">Modèle:Article</ref>. L'auteure mêle une peinture minutieuse de l'esclavage et du ségrégationnisme américains à des éléments narratifs irrationnels, surnaturels ou merveilleux, pour la plupart inhérents aux croyances et aux mythes afro-américains<ref name="Universalis">« Toni Morrison » sur l'encyclopædia Universalis, consulté le 07 novembre 2013.</ref>.

Ses récits, qui refusent le manichéisme, trouvent un écho contemporain et évoquent les difficultés internes à l'éthique de la communauté noire qui, outre le racisme et la pauvreté, se voit déchirée entre l'héritage culturel des ancêtres et le modèle de promotion sociale des Blancs. Les thèmes de l'identité bafouée, de l'origine insaisissable et du déracinement occupent une place centrale dans son œuvre<ref name="Universalis2">« Reconstruire une identité bafouée » sur l'encyclopædia Universalis, consulté le 07 novembre 2013.</ref>.

Ses fictions ont presque toutes pour personnage principal des femmes généralement martyrisées, ce qui lui a valu l'étiquette d' « écrivain féministe » qu'elle n'a jamais revendiquée, déclarant à ce sujet : Modèle:Citation<ref>Traduction de l'anglais : Modèle:Citation étrangère Modèle:Article</ref>.

La romancière se déclare défiante envers toute identité figée et prend également ses distances avec un certain discours idéologique sur l'identité noire<ref name="Universalis2" />,<ref name="Coste2009" />. Ses ouvrages, dans lesquels cohabitent le registre tragique et un questionnement métaphysique, atteignent une forme d'humour qui passe par une tonalité burlesque et fantastique, relève l'Encyclopædia Universalis<ref name="Universalis2" />.

Références au sein de l'œuvre et difficultés de lecture

Plusieurs auteurs ont souligné l'incapacité de nombreux critiques littéraires à comprendre en profondeur le sens de l'œuvre de Toni Morrison. Ainsi, pour Marni Gauthier, en 2005, les critiques adressées à Paradise sur l'opposition manichéenne entre hommes porteurs de vices et femmes porteuses de vertus ratent un élément important : la déconstruction du roman national américain via une transposition caricaturale et une inversion de schémas sociaux. Elle analyse ainsi, parmi de multiples autres éléments, que la valorisation au plus haut degré d'une peau authentiquement noire et le rejet des personnes à la peau trop claire par l'un des pères fondateurs (Old fathers) puis par la communauté entière qui met en œuvre une « loi du sang » implicite, n'est qu'un écho inversé de la one-drop rule, cette loi qui classe comme Noire toute personne ayant le moindre ascendant africain, même très lointain. De la même façon, l'idéal de pureté féminin et le traitement des femmes dans le roman, y compris le massacre des femmes du couvent, renvoient à l'hégémonique « culte de la vraie féminité » du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:|  }} }} siècle, et à l'assimilation forcée des peuples indo-américains<ref>Modèle:Article</ref>. Pareillement, Geneva Cobb Moore relève en 2011 pour Un don que la compréhension de cette déconstruction du roman national et des mythes fondateurs américains nécessite la prise en compte des très nombreuses références parodiques disséminées dans le texte, ce qui n'est pas toujours de règle chez les critiques<ref>Modèle:Article</ref>.

Censure

Les livres de Toni Morrison ont donné lieu à de nombre actes et tentatives de censure. En 1995, à la grande surprise de Toni Morrison, c'est le cas de Paradise, pour « incitation à l'émeute publique »<ref name="avoir raison2">Modèle:Lien web</ref>. Beloved et L'Œil le plus bleu figurent avec des motifs divers (contenu sexuellement explicite, violent, mots offensants, inadapté à l'âge des enfants, présence d'un point de vue religieux, scène d'inceste) sur la liste des « 100 livres les plus censurés ou proposés à la censure de la décennie 2010-2019 <ref>Modèle:Lien web</ref>», publiée par l'Association américaine des bibliothèques<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ces deux ouvrages figuraient déjà dans la liste de la décade précédente, aux côtés du Chant de Salomon<ref>Modèle:Lien web</ref>. Un projet de loi rémanent<ref>Modèle:Lien web</ref> de l'État de Virginie, s'opposant à l'utilisation dans les lycées de livres avec un contenu sexuel explicite, visant entre autres Beloved et L'Œil le plus bleu, est surnommé Beloved bill<ref>Modèle:Lien web</ref>. Au-delà du contenu à caractère sexuel, c'est pour certains observateurs la difficulté en Amérique de faire face à son passé esclavagiste qui ressort de ces tentatives<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Le Parti républicain milite en 2021 pour le retrait des écoles au niveau national des livres qui « corrompent » les écoliers avec des concepts tels que le « racisme structurel » ou le « privilège blanc ». Des livres de Toni Morrison sont notamment visés<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Pour Toni Morrison, la pensée même de vouloir « effacer » les écrits des autres est un cauchemar, et elle a longtemps milité contre la censure, considérant que c'est la même inspiration qui prévalait lorsque les grands-parents des censeurs actuels prétendaient rendre la lecture illégale pour les Noirs<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Essais

Articles et interviews

Anglophones

Francophones

Documents audiovisuels et audiophoniques

Prix et distinctions

Hommages

En 2023, Création d'un magnifique groupe scolaire à Rennes Bretagne France construit par le groupe Léon Grosse nommée Toni Morrison

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail