Traité de Campo-Formio
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Le traité de Campo-Formio, signé le 17 octobre 1797 (Modèle:Date républicaine) entre Napoléon Bonaparte, commandant en chef de l'armée française d'Italie, représentant le gouvernement de la République française, et le comte Louis de Cobentzel, représentant l'empereur Modèle:Souverain3, chef de la maison d'Autriche, met fin à la guerre franco-autrichienne commencée le 20 avril 1792 par la déclaration de guerre de la France « au roi de Bohême et de Hongrie », prolongée en 1793 par la guerre de la première coalition.
Le traité de Campo-Formio laissant le Royaume-Uni seul en guerre contre la France, marque la fin de cette Première Coalition. Il a aussi pour conséquence la disparition des Pays-Bas autrichiens, annexés par la France, et de la république de Venise, dont les territoires sont partagés entre la République cisalpine à l'ouest de l'Adige, et la monarchie des Habsbourg à l'est.
Contexte
En 1795, nombre de participants de la première coalition, notamment la Prusse et l'Espagne, ont signé des traités de paix avec la France, qui n'a plus pour adversaire notable, en Europe, que l'Autriche (le Royaume-Uni étant une puissance principalement navale et financière).
Les armées autrichiennes sont vaincues en 1796-1797 au terme des campagnes menées en Italie par l'armée du général Bonaparte, qui s'illustre par les victoires de Lodi, d'Arcole et de Rivoli, entre autres. La route de Vienne est ouverte à l'armée française. Francois II (d'Autriche) préfère négocier : des accords préliminaires sont conclus les Modèle:Date- et Modèle:Date- à Leoben, accords dont le traité de Campo-Formio est la suite naturelle.
Le Modèle:Date-, une insurrection, les « Pâques véronaises », se produit à Vérone, ville de la république de Venise, dans laquelle se trouve une garnison française. En représailles, Bonaparte occupe la République tout entière et proclame la fin de son existence en tant qu'État. Cela va lui permettre d'indemniser l'Autriche pour la perte du duché de Milan, qu'il a conquis en 1796.
D'autres changements interviennent avant la signature de la paix : le Modèle:Date-, Bonaparte fait de Gênes une république sœur de la France, la République ligurienne. Le Modèle:Date-, il proclame à Milan l’indépendance de la République cisalpine, qu'il a lui-même créée l'année précédente.
Le traité de Campo-Formio, ainsi que les accords de Leoben, ne concernent que la République française, alors gouvernée par le Directoire, dont les avis ne sont pas tous suivis par Bonaparte, et les territoires patrimoniaux de la maison d'Autriche, les questions relatives aux autres États du Saint-Empire devant être traitées lors d'un congrès prévu à Rastatt (ou Rastadt).
Négociation et signature
Tout commandait<ref>Allonville, Mémoires tirés des papiers d'un homme d'État.</ref> à Bonaparte de presser ce grave dénouement s'il voulait en rester le maître. Il était d'ailleurs dominé par la pensée qu'on se défiait de lui à Paris et même qu'on voulait le perdre. Il est sûr que le Directoire n'était pas à se repentir de lui avoir confié exclusivement le sort d'une négociation si importante. Modèle:Citation Le Directoire était encore incertain du parti définitif que prendrait Bonaparte, au moment où le sort de l'Europe se décidait à Udine. Le Modèle:Date- en ouvrant les fenêtres, à la pointe du jour, dans la villa Manin de Passariano, on aperçoit les montagnes de la Norique couvertes de neiges. Il avait fait un temps superbe la veille et jusqu'alors l'automne s'était très bien annoncé. Témoin de ce changement si brusque de la température, Bonaparte prononce avec calme ces mots : Modèle:Citation bloc Entré dans son cabinet il revoit avec le plus grand soin tous les états de situation de son armée et dit en présence de son secrétaire : Modèle:Citation Modèle:Citation bloc Demande-t-il au Directoire auquel il rend compte des conditions principales ? Il en balance les avantages et les inconvénients, puis il ajoute : Modèle:Citation C'est en usant de ces subtilités que Bonaparte se flatte d'enlacer et de captiver le Directoire.
Mais suivant la coutume du cabinet autrichien, von Cobenzl se montrait fort habile à faire traîner les choses en longueur. Bonaparte prend soudain la résolution d'en finir par un coup de tête et une feinte colère. La conférence qu'il s'était dit devoir être la dernière est en effet des plus vives ; il en vient à mettre le marché à la main au lourd et tenace diplomate : il est refusé. Se levant alors, en simulant la fureur, il s'écrie très énergiquement : Modèle:Citation bloc Et saisissant un magnifique cabaret de porcelaine que M. de Cobentzel répétait chaque jour avec complaisance lui avoir été donné par la grande Catherine, il le jette de toutes ses forces sur le parquet où il vole en mille éclats. Modèle:Citation bloc Et il s'élance précipitamment hors de la salle. Tandis que Cobentzel demeure pétrifié, M. de Gallo, son second et beaucoup plus conciliant, accompagne le menaçant négociateur jusqu'à son carrosse, essayant de le retenir, Modèle:Citation
Trois jours après, Modèle:Date, le traité définitif de paix est signé et conclu à la maison du Bertrando Del Torre-Campo-Formio (aujourd'hui Campoformido, petit village du Frioul aux portes d'Udine) en raison de l'équidistance de cette localité entre la villa Manin résidence d'été du dernier doge de Venise, Ludovico Manin où Bonaparte résida de la fin août à la fin octobre, et Udine, siège du commandement de l'armée impériale. Selon François Furet et Denis Richet, le traité a en fait été signé à Villa Manin. "Campo-Formio" a été utilisé pour éviter une humiliation aux Autrichiens<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Le traité de Campo-Formio, valant à son négociateur et signataire un prestige supplémentaire, est l’œuvre du seul Bonaparte. Se comportant en chef de la diplomatie, il a en effet engagé la France depuis l'Italie de sa propre initiative : le Directoire était trop loin et ne donnait de toute façon plus d'ordres à son général depuis Lodi.
Contenu du traité
Clauses concernant l'Italie
La maison d'Autriche obtient, en échange du duché de Milan, la souveraineté sur la plus grande partie du territoire de la république de Venise, et sur ses possessions adriatiques : l'Istrie et la Dalmatie, y compris le duché de Zara. L'Autriche accède ainsi à la mer Adriatique et à la Méditerranée, avec notamment le port de Trieste.
L'Autriche reconnaît la République ligurienne et la République cisalpine.
La République cisalpine obtient le duché de Milan et la ville de Brescia.
Clauses concernant la rive gauche du Rhin
La France obtient les provinces belges appartenant à la maison d'Autriche (les Pays-Bas autrichiens) et une partie des territoires allemands de la rive gauche du Rhin, la question de ceux qui n'appartiennent pas à la maison d'Autriche restant ouverte.
La libre navigation des bateaux français est garantie sur le Rhin, la Moselle et la Meuse.
Autres
La France reçoit les îles Ioniennes (Corfou, Zante, Céphalonie, etc.), auparavant sous l'autorité de Venise<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
La France obtient la libération du général La Fayette, alors détenu dans la forteresse d'Olomouc, en Bohême.
Suites du traité
La présence de la France au-delà de la frontière du Rhin crée de nouvelles sources de tension et de rivalité avec la maison d'Autriche dans le Nord de l'Italie. La guerre ne tarde pas en reprendre et, en 1799, débute la deuxième campagne d'Italie. Le traité de Lunéville confirme pour la France le Modèle:Date la possession de la Belgique, l'annexion de la rive gauche du Rhin et instaure un équilibre en Italie entre la France et l'Empire.
Citation : extrait d'une lettre de Bonaparte au Directoire
Voici le préambule de la lettre du général en chef Bonaparte, annonçant ce grand événement au Ministre des relations extérieures :
- Modèle:Citation<ref>Correspondance de l'Empereur Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}, volume III, Paris, Imprimerie impériale, page 518.</ref>
Commémorations
- Depuis 1851, une rue de Paris porte le nom de rue de Campo-Formio ([[13e arrondissement de Paris|Modèle:13e]]) en mémoire du traité.
- Depuis 1906, la station de métro Campo-Formio située sur la ligne 5 du métro de Paris (Bobigny-Place d'Italie), à l'intersection de la rue de Campo-Formio et du boulevard de l'Hôpital, porte ce nom par métonymie.
Notes et références
Bibliographie
Documents
- Texte des accords préliminaires de paix de Léoben (sur le site histoire-empire.org)
- Texte du traité de Campo-Formio (sur le site 1789-1815.com)
- Texte du traité de Lunéville (sur le site 1789-1815.com)
Livres et articles
Voir aussi
Articles connexes
- Traités de paix signés sous la Révolution française
- Traité de Lunéville
- Traité de Leoben
- Campagne d'Italie
- Villa Manin