Vénus Cloacina
Cloacina, « purificatrice » (ou, en français, Cloacine) est une épithète de Vénus. Au centre de Rome, sur le forum romain, un sanctuaire, le sacellum de la Vénus Cloacina, fut construit à l'endroit où la Cloaca Maxima entrait dans le forum.
Tradition
Pline l'Ancien<ref>Modèle:PliHis ; en latin : Naturalis Historia, XV, 119-120; extrait en français : Histoire naturelle, XV, 119-120</ref> raconte que les Romains et les Sabins, s'étant réconciliés après l'enlèvement des Sabines, se purifièrent avec des branches de myrte sur l'emplacement où se trouvaient les statues de Vénus Cloacine à l'époque où Pline écrivait. Il ajoute qu'on avait choisi le myrte, arbre de Vénus, parce que Vénus présidait aux unions. On<ref>Jacques André, note 2 au § 119 de Pline l'Ancien, Histoire naturelle, livre XV, Collection des Universités de France, Paris, Les Belles Lettres, 2003, p. 119, qui renvoie à R. Schilling, La religion romaine de Vénus, pp. 210-211.</ref> interprète cette explication de Pline comme une extension aux unions politiques de la fonction qu'avait Vénus de protéger la fidélité des unions conjugales.
Sarcasmes chrétiens
Aucun auteur romain classique ne donne Vénus Cloacina comme présidant à la Cloaca Maxima, le principal égout de Rome, entrepris à l'époque de Tarquin l'Ancien pour drainer les eaux du forum. Ce rôle n'est attesté que dans la polémique chrétienne contre les païens. Il est cependant admis par des auteurs modernes comme Samuel Ball Platner<ref>« the divinity of the cloaca (cloaca Maxima) » (Samuel Ball Platner, as completed and revised by Thomas Ashby, A Topographical Dictionary of Ancient Rome, Londres, Oxford University Press, 1929, art. Sacrum Cloacinae, mis en ligne par l'université de Chicago.)</ref>.
Lactance, autorité bien tardive, et peut-être emportée par son zèle antipaïen, dit que Tatius, roi sabin, trouva une représentation d'une divinité dans les égouts et ne sachant pas qui elle était, la consacra avec le nom de l'endroit où il l'avait trouvée (Cloacinae simulacrum in cloaca maxima repertum Tatius consecravit, et quia cuius effigies ignorabit, ex loco illi nomen imposuit)<ref>Lactance, Institutions divines, livre 1, ch. 20, § 11, Paris, Cerf, 1986, pp. 195-197, où une note de Pierre Monat définit Cloacine comme déesse purificatrice et ajoute : « le récit de Lactance a pour origine que son temple était situé près de la Cloaca Maxima, le vieil égout du Forum. »</ref>.
Saint Augustin lui emboite le pas pour railler la religion romaine païenne : Modèle:Citation
Références
<references/>
Sources antiques
- Plaute, Curculio, 471.
- Modèle:TitHis, III, 48, 5.
- Modèle:PliHis ; en latin : Naturalis Historia, XV, 119-120; en français : Histoire naturelle, XV, 119-120.
- Modèle:SerCom, I, 720. Consultable sur le site Perseus.
- Tertullien, Adversus Marcionem, 1, 18.
- Lactance, Institutions divines,livre Modèle:1er, ch. 20, § 11. (Ce livre Modèle:1er est parfois cité comme De falsa religione.)
- Saint Cyprien, De Idolarum vanitate
- Saint Augustin, La Cité de Dieu, l. 4, ch. 23.
Études modernes
- Samuel Ball Platner (complété et révisé par Thomas Ashby), A Topographical Dictionary of Ancient Rome, Londres, Oxford University Press, 1929, art. Sacrum Cloacinae. Mis en ligne par l'université de Chicago.
- R. Schilling, La religion romaine de Vénus, Paris, 1954, pp. 210-215.
- C. C. van Essen, « Venus Cloacina », Mnemosyne, Modèle:4e, vol. 9, (1956), pp. 137-144. (Consultation payante en ligne.)
Voir aussi
- Cloaca Maxima, égout principal de Rome
- Februa, dieu des purifications ; l'épithète de « purificatrice », Februalis, Februata ou Februlis, est traditionnellement associé à Junon
- Sacellum de la Vénus Cloacina