Harry Baur
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Cinéma (personnalité) Henri Marie Rodolphe Baur, dit Harry Baur<ref>Fiche biographique sur le site Les gens du cinéma.</ref>, né le Modèle:Date dans le [[11e arrondissement de Paris|Modèle:11e arrondissement]] de Paris<ref name="ADN1888">Acte de naissance Paris Modèle:11e, de l'année 1880, cote V4E 4019, acte no 1733 page 24/31.</ref>, ville où il est mort le Modèle:Date en son domicile dans le [[9e arrondissement de Paris|Modèle:9e arrondissement]]<ref name="ADD1943">Acte de décès Paris Modèle:9e, de l'année 1943, cote 9D 162, acte no 423 page 11/31.</ref>, est un comédien français, considéré comme l'un des plus grands de la première moitié du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Biographie
Il naît à Paris au 171, boulevard Voltaire, fils de Meinrad Baur, un horloger alsacien originaire de Heimsbrunn, et de Marie Imblon<ref name="ADN1888"/>, d'origine lorraine, native de Bitche. Il a déclaré lors d'une interview accordé au magazine Pour vous en 1936 que sa famille est Modèle:Citation<ref>Site excerpts.numilog.com, livre d'Herve Le Boterf, Harry Baur.</ref>.
Harry Baur part très jeune pour Marseille où il intègre la section de rugby à XV de l'Olympique de Marseille<ref name="OM">Alain Pécheral, La Grande Histoire de l'OM, 2007, Éditions L'Équipe, Modèle:P..</ref>, club dont il se sentira toujours proche et dont il restera une figure emblématique, et entame des études d'hydrographie, puis se dirige vers le théâtre. Refusé au Conservatoire d'art dramatique de Paris, il suit des cours privés. Sa carrière théâtrale démarre avant la Première Guerre mondiale. Les douze années qui suivent la première guerre mondiale marque l'apogée de la carrière théâtrale de l'acteur alsacien<ref>Livre Harry Baur, biographie de Hervé Le Boterf, édition pygmalion, 1995, chapitre III.</ref>.
Il commence une carrière au cinéma dès la fin des années 1900, dans des films de Victorin-Hippolyte Jasset, Michel Carré, Albert Capellani, Georges Denola, Gérard Bourgeois, Jacques de Baroncelli, Maurice Tourneur ou Abel Gance, alors à ses débuts.
Considéré comme un « monstre sacré » durant les années qui précédèront la Seconde guerre mondiale<ref>Site ouest-france.fr, article de Philippe Gilbert : "Harry Baur devint aussi la star de Noirmoutier".</ref>, il impose sa personnalité puissante et son jeu tout en finesse. Sa carrière décolle en 1930 avec la rencontre de Julien Duvivier : cette année-là il incarne dans le premier film parlant du réalisateur David Golder, le personnage de David Golder, héros éponyme du roman d'Irène Némirovsky dont il est tiré<ref>J. Weiss, Irène Némirovsky, Paris, Félin poche 2005, Modèle:P..</ref>.
Harry Baur tourne quarante films en douze ans. Il est notamment, en 1934, l'un des interprètes les plus marquants de Jean Valjean dans la version des Misérables signée par Raymond Bernard, où il donne la réplique à Charles Vanel, alias Javert. Il interprètre le personnage du roi Hérode dans le film Golgotha face à Robert Le Vigan qui interprète Jésus en 1935. En 1936, il est un Beethoven saisissant dans le film d'Abel Gance, Un grand amour de Beethoven. Parmi ses nombreuses compositions, on peut citer Volpone pour le film de Maurice Tourneur (1941), aux côtés de Louis Jouvet incarnant Mosca et de Charles Dullin, qui joue Corbaccio, l'usurier. Modèle:Média externe Au théâtre, il reprend en 1931 le rôle de César, créé par Raimu, dans Fanny, la deuxième pièce de la célèbre trilogie marseillaise de Pagnol.
Pendant la guerre
L'Occupation allemande n'interrompt pas sa carrière. En 1941, il incarne le père Cornusse dans L'Assassinat du Père Noël de Christian-Jaque, le premier film de la compagnie à capitaux allemands d'Alfred Greven, la Continental-Films. Néanmoins, depuis les débuts de l'Occupation, des journaux français antisémites font courir une rumeur « l'accusant » d'être juif<ref>Site lexpress.fr, article de Jérôme Dupuis et Eric Libiot : "Faux juif, vrai martyr".</ref>. L'acteur s'en défend en faisant publier un certificat « d'aryanité » et écrit à l'hebdomadaire Je suis partout une lettre que le journal publie : Modèle:Citation C'est alors que Joseph Goebbels, très préoccupé par la prééminence du cinéma français sur une production « germanique » qui a effectivement été anéantie par la politique antisémite des nazis, le fait venir à Berlin pour tenir le rôle masculin principal dans Symphonie d'une vie (Symphonie eines Lebens) d'Hans Bertram aux côtés d'Henny Porten et de Gisela Uhlen qui lui fut imposé, à la suite de pressions des autorités nazies à l'égard de sa seconde épouse, mais qui n'empêcha pas l'opinion de le considérer comme « vendu à l'Occupant »<ref>article de Pierre Murat "Le tragique destin d'Harry Baur".</ref>.
Quand il rentre en France au printemps 1942, la rumeur sur ses origines reprend de plus belle et est une nouvelle fois dénoncée. Theodor Dannecker demande alors à Charles Laville, ingénieur biologiste, chef des services scientifiques d'études aux questions juives de faire le portrait morphologique du visage d'Harry Baur. Dans le rapport qu'il lui transmet, il conclut Modèle:Citation. En avril 1947, Charles Laville sera inculpé pour intelligence avec l'ennemi et écroué à la prison de Fresnes<ref>France-Soir, 12 avril 1947, Modèle:P. : "Le biologiste Charles Laville arrêté pour intelligences avec l'ennemi. Il avait, par un rapport "scientifique" contribué à l'arrestation d'Harry Baur."</ref>. Harry Baur est arrêté avec sa femme le Modèle:Date-<ref>Site hal.science, texte de Claire Daniélou "Danielle Darrieux et Harry Baur : deux acteurs face à la propagande allemande".</ref>. Dannecker est furieux qu'un Juif ait pu tenir le premier rôle d'un film allemand. Emprisonné à la section IV J de la Gestapo pendant quatre mois dans des conditions très rudes, Harry Baur subit plusieurs séances de coups, dont une de douze heures. Au cours de l'une d'elles, il se relève et déclare au SS Hauptsturmführer : Modèle:Citation bloc
Il reçoit du prêtre Franz Stock<ref>Alexandre Najjar, Harry et Frantz, Plon, 2018 Modèle:ISBN.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> un réconfort spirituel.
Il est libéré le Modèle:Date-, ses tortionnaires lui signifiant : Modèle:Citation. Reinhard Heydrich, le supérieur de Dannecker, était, par ambition, en conflit avec Joseph Goebbels. L'artiste n'était que la victime de la rivalité des deux dignitaires nazis. Âgé de 62 ans, Harry Baur ne se remettra cependant jamais des séances de torture subies et meurt à peine moins de six mois plus tard, le Modèle:Date-, en son domicile, 3 rue du Helder<ref name="ADD1943"/> (sa femme y habitait encore en 1978 - annuaire par rues). Les autorités allemandes, pour ne pas être accusées d'avoir causé sa mort, interdirent aux journaux de l'annoncer<ref>Robert Klein, Modèle:Opcit, Modèle:P..</ref>.
À la Libération, l'opinion publique française ne retiendra de lui que sa collaboration avec l'industrie cinématographique allemande<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Site dvdclassik.com, présentation du livre de Christine Leteux : Continental Films, cinéma français sous contrôle allemand.</ref>.
Après des obsèques célébrées dans l'église Saint-Philippe-du-Roule, son corps à été déposé dans le caveau familial du cimetière Saint-Vincent, à Montmartre et dans laquelle reposaient déjà sa première épouse Rose (décédée en 1931) et leur fils Jacques (décédé en 1929)<ref>Site tombes-sepultures.com, page sur Harry Baur.</ref>.
Vie privée
Il épouse à [[8e arrondissement de Paris|Paris Modèle:8e arrondissement]] le Modèle:Date l'actrice Rose Cremer<ref>Acte de mariage Paris Modèle:8e, de l'année 1910, cote 8M 204, acte no 565 page 17/22</ref>, connue sous le nom de Rose Grane, avec qui il demeure 16, rue du Colisée, et avec laquelle il a trois enfants. Elle meurt lors d'un voyage en Algérie, à Tlemcen, en 1931.
Il se remarie le Modèle:Date-, à [[16e arrondissement de Paris|Paris Modèle:16e arrondissement]], avec Rika Radifé<ref name="ADN1888"/>(1902-1983), elle-même actrice puis directrice de théâtre.
Décorations
Décorations françaises
Décoration étrangère
- Fichier:Ordre du Nichan Iftikhar Chevalier ribbon (Tunisia).svg Chevalier du Nichan Iftikhar (Tunisie)
Filmographie
Théâtre
Comédien
Metteur en scène
- 1925 : L'Archange de Maurice Rostand, théâtre Sarah-Bernhardt
- 1929 : Vive Leroy opérette d'Henri Géroule et René Pujol, musique Fred Pearly et Pierre Chagnon, théâtre des Capucines
- 1929 : La Femme au chat de Henry de Gorsse et Pierre Veber d'après Oreste Poggio, théâtre Daunou
- 1931 : Fanny de Marcel Pagnol, théâtre de Paris
- 1932 : Une jeune fille espagnole de Maurice Rostand, théâtre Sarah-Bernhardt
- 1932 : Il était une fois... de Francis de Croisset, théâtre des Ambassadeurs
- 1933 : La Voie lactée d'Alfred Savoir, théâtre des Mathurins
- 1939 : Roi de France de Maurice Rostand, théâtre de l'Œuvre
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Guy Dornand, « Harry Baur », en couverture un portrait de Harry Baur par Bernard Bécan, Les Hommes du jour Modèle:N°, Éditions Henri Fabre, 1935.
- Emmanuel Burdeau, « Le plus grand Valjean. De tous les acteurs qui ont joué le rôle, Harry Baur est sans doute celui qui en a donné la version la plus singulière », Le Nouveau Magazine Littéraire Modèle:N°, Sophia Publications, Paris, Modèle:Date-, Modèle:P. Modèle:ISSN.
- Alexandre Najjar, Harry et Franz, Plon, 192 p, 2018. Modèle:ISBNModèle:Commentaire