Nicolas Edme Restif de La Bretonne

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Modèle:Infobox Écrivain

Nicolas Edme Restif ({{#ifeq:1|0|/ʁe.tif/|[[Alphabet phonétique international|Modèle:Nobr]]}}<ref>Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, 1994.</ref>), dit Restif de La Bretonne, également épelé Rétif et de La Bretone<ref>Il prônait l’orthographe simplifiée ; voir Pierre Testud, « Rétif de La Bretonne et la création romanesque », préface du vol. {{#if:

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}} des Romans Restif de la Bretonne, Paris, Robert Laffont, collection « Bouquins », 2002. C’est d’ailleurs l’orthographe qu’adopte la notice d’autorité de la Bibliothèque nationale de France.</ref>, est un écrivain français né le Modèle:Date de naissance à Sacy et mort le Modèle:Date de décès à Paris.

Fils d'un laboureur de l'Yonne<ref>Théodore Zeldin, etc., Une histoire du monde au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Bibliothèque Historique Larousse, 2013 (2005), p. 36.</ref>, il emménage avec sa famille lorsqu'il a huit ans dans la métairie de La Bretonne<ref>Modèle:Article</ref>, située dans le même village de Sacy. Devenu ouvrier typographe à Auxerre et Dijon, Nicolas Restif de La Bretonne s'installe à Paris en 1761 : c'est alors qu'il commence à écrire. Sa vie personnelle est compliquée et il joue sans doute le rôle d'indicateur de police. Par son métier dans l'imprimerie, il rencontre des écrivains comme Beaumarchais, Louis-Sébastien Mercier, Grimod de La Reynière ou Cazotte.

Graphomane, il fait paraître de très nombreux ouvrages touchant à des genres divers, du roman pornographique, comme L'Anti-Justine, ou les Délices de l'amour, au témoignage sur Paris et la Révolution avec Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne (1788-1794, Modèle:Nobr), en passant par la biographie, avec La Vie de mon père en 1779, œuvre dans laquelle il brosse un tableau idyllique du monde paysan avant la Révolution à travers la représentation élogieuse de son père. Il a également écrit des pièces de théâtre qui n'ont jamais été jouées. Perpétuellement à court d'argent – il mourut dans la misère –, il écrit aussi de nombreux textes pour réformer la marche du monde.

L'œuvre maîtresse de Restif de la Bretonne est Monsieur Nicolas, une vaste autobiographie en huit volumes, échelonnés entre 1794 et 1797. Ce livre fleuve se présente comme la reconstruction d'une existence et expose les tourments personnels de l'auteur et narrateur, comme à propos de la paternité Modèle:Incise ; mais il témoigne aussi de son temps et constitue une source très abondante de renseignements sur la vie rurale et sur le monde des imprimeurs au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Biographie

Jeunesse

Né le Modèle:Date- à Sacy, dans une maison actuellement située 115 Grande Rue, Nicolas Edme Restif est le fils aîné d’Edme Rétif, lieutenant du bailliage de Sacy, et de Barbe Ferlet<ref group=note>Edme Restif, né le Modèle:Date- à Nitry, veuf de Marie Dondaine (avec laquelle il s’était marié le Modèle:Date- et qui était morte le Modèle:Date-), épouse Barbe Ferlet, née le Modèle:Date- à Accolay, le Modèle:Date- à Sacy.</ref>. Le couple a huit autres enfants, en particulier Marie-Geneviève, née le Modèle:Date-, et Pierre, né le Modèle:Date-, qui prendra la succession de son père à la ferme. Riche laboureur, Edme achète la maison et le domaine de La Bretonne, à l’est de Sacy, le Modèle:Date- ; la famille s’y installe en 1742<ref>Chronologie de Pierre Testud, in Nicolas-Edme Restif de La Bretonne, Le Pied de Fanchette. Le Paysan perverti. Les contemporaines du commun, Paris, robert Laffont, 2002, Modèle:P.{{#if:

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}}.</ref>.

Fichier:Auxerre-Ancienne librairie Fournier-Restif de la Bretonne (2).jpg
Ancienne librairie Fournier à Auxerre où Restif de La Bretonne travailla comme apprenti, puis comme compagnon imprimeur.

Mis en pension chez sa demi-sœur Anne à Vermenton en Modèle:Date-, le jeune Nicolas va ensuite à Joux, chez le maître d'école Christophe Berthier, en octobre. Le Modèle:Date-, il part pour Bicêtre, où, sous l’autorité de son demi-frère Thomas, un clerc tonsuré, il est élève à l’école des enfants de chœur de l’hôpital. Obligés de quitter Bicêtre dans le cadre de la lutte du nouvel archevêque de Paris, Christophe de Beaumont, contre le jansénisme, les deux frères regagnent Auxerre le Modèle:Date-. À la fin du mois, Nicolas est à Courgis chez son demi-frère et parrain, curé du village. Là, il tombe amoureux en secret, en 1748, d'une fille de notaire, Jeannette Rousseau, qu'il songera longtemps à épouser, y compris après son divorce, alors qu'elle est déjà morte. Il commence, en 1749, à tenir ses cahiers, ou Memoranda, où il rédige ses premiers essais poétiques et deux actes d’une comédie latine en prose imitée de Térence<ref>Chronologie de Pierre Testud, Modèle:Opcit, Modèle:P.{{#if:

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}}-{{#if:

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}}.</ref>,<ref name="paris">Voir la chronologie, dans Louis-Sébastien Mercier, Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Paris le jour, Paris la nuit, Éditions Robert Laffont, 1990, Modèle:P..</ref>.

Renvoyé par son demi-frère en Modèle:Date- pour son insoumission et parce qu'il s'intéresse trop aux jeunes filles, il rentre à Sacy, où il se consacre pendant dix-huit mois aux travaux des champs<ref>Chronologie de Pierre Testud, Modèle:Opcit, p.{{#if:

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}}.</ref>,<ref name="paris"/>.

De santé très délicate, Restif est destiné à l’origine à entrer dans l’Église. Mais il semble qu’il soit plutôt un coureur de jupons, ce qui le fait renoncer à la prêtrise.

D’abord berger dans son village, le Modèle:Date- il est envoyé par ses parents travailler comme apprenti typographe à Auxerre chez l’imprimeur François Fournier. Il tombe amoureux de l’épouse de son patron, Marguerite Collet, née en 1724, passée dans son œuvre sous le nom de « Collette Parangon » et il se lie d'amitié avec Louis-Timothée Loiseau, arrivé en apprentissage le Modèle:Date-. Devenu ouvrier typographe, il se rend à Paris en 1755, où il devient compagnon-imprimeur et entre à l'Imprimerie royale du Louvre le Modèle:Date-. Rejoint par Loiseau en Modèle:Date-, il travaille ensuite chez l'imprimeur Hérissant, rue Notre-Dame, et prend pension chez Bonne Sellier, rue Galande. En 1757, il se fait embaucher chez André Knapen, imprimeur d'affiches, de mémoires d'avocats et de pamphlets et s'installe dans une mansarde, rue Sainte-Anne-du-Palais<ref name="paris"/>.

Il a prétendu s'être marié en Modèle:Date- avec une jeune Anglaise, Henriette Kircher, désireuse d'acquérir la nationalité française dans le cadre d'un épineux procès d'héritage. Derrière ce conte, selon Daniel Baruch, se cacherait une affaire d'espionnage. L’Irlandais Théobald Taaffe, agent de Choiseul, l'aurait engagé après l'attentat de Damiens contre Louis XV dans le cadre de la répression qui frappe les milieux des libraires et des imprimeurs dans les années 1757-1759, et dans le cadre des luttes anti-jansénistes, afin qu'il dénonce les imprimeries clandestines à l'origine de placards hostiles au gouvernement<ref>Daniel Baruch, « Introduction aux Nuits de Paris », dans Louis-Sébastien Mercier, Restif de La Bretonne, Paris le jour, Paris la nuit, Paris, Robert Laffont, 1990, Modèle:P..</ref>.

Quoi qu'il en soit, il quitte Paris pour Dijon, avant de retourner chez Fournier, à Auxerre<ref name="paris"/>. Le Modèle:Date-, il se marie à Auxerre avec Agnès Lebègue<ref group=note>Fille de René Lebèque et d’Agnès Couillard, Agnès Lebègue naît le Modèle:Date- à Auxerre et meurt chez sa fille Agnès le Modèle:Date-.</ref>, avec laquelle il a quatre filles, Agnès, Marie, Élisabeth, dite Élise ou Babiche, et Marie-Anne, dite Marion<ref group=note>Agnès Restif naît le Modèle:Date- à Auxerre, se marie le Modèle:1er mai 1781 à Paris avec Charles-Marie Augé, avec lequel elle a un fils, Jean-Nicolas Augé (1781-après 1855), divorce la Modèle:Date- puis se remarie le Modèle:Date- à Paris avec Louis-Claude-Victor Vignon, avec lequel elle a un fils, Frédéric-Victor Vignon (1794-1856), et meurt le Modèle:Date- à l’hôpital Saint-Louis, à Paris; Marie naît en décembre 1761 à Paris et meurt le Modèle:Date- en nourrice à La Bretonne; Élisabeth naît en 1760 et meurt, infirme, en 1770; Marie-Anne naît le Modèle:Date- à Sacy, se marie le Modèle:Date- à Paris avec son cousin Edme-Étienne Restif (1769-1794), fils de Pierre (1744-1778), avec lequel elle a trois filles, et meurt en 1836.</ref>. En Modèle:Date-, le couple s’installe à Paris, où Restif travaille dans diverses imprimeries jusqu'en 1767. Son père meurt le Modèle:Date-, à l'âge de 73 ans. Après cet événement, les Restif se rendent à Sacy, où son frère Pierre a succédé à Edme et où Marion voit le jour. Laissant là sa femme et sa fille, Restif retourne peu après à Paris, où il travaille chez Quillau en qualité de prote. Le couple se retrouve en 1765 et s'installe rue de la Harpe, avec leur aînée, Agnès. La même année, Restif se lie à Pierre-Jean-Baptiste Nougaret lors de l'impression de Lucette ou les Progrès du libertinage, roman de ce dernier paru chez Quillau, dans l'espoir, d'une part, qu'il puisse utiliser son entregent d'écrivain déjà publié pour l'aider à faire éditer un premier roman, La Famille vertueuse, et, d'autre part, qu'il l'aide ensuite à apporter les corrections nécessaires à sa publication. Toutefois, cette collaboration initiale tourne rapidement à la rivalité littéraire, dans la mesure où les deux auteurs exploitent le même filon – la corruption des vertus campagnardes au contact de la vie urbaine puis, dans les années 1780, les historiettes parisiennes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="paris"/>.

Doué d’une imagination vive et souvent extravagante, d’un esprit observateur et, en même temps, d’un tempérament qui le porte à une vie de désordres sans frein, Restif étudie de près les mœurs populaires qu'il reproduit plus tard dans les plus grands détails, quand, dans les années 1760, il se met à écrire.

Carrière littéraire

Fichier:Restif-Paysan Perverti-Edmund and the monks.jpg
Gravure du Paysan perverti par Louis Binet. Edmond (le protagoniste) dîne avec quatre moines.

En 1767, Restif publie sa première œuvre importante, la Famille vertueuse, et abandonne son métier. Cette première œuvre est suivie, entre autres, du Pied de Fanchette (1769), qui célèbre le fantasme du pied féminin<ref>Modèle:Article</ref> ; du Paysan perverti (1775), qui contribue à le faire connaître ; de La Vie de mon père (1778) ; des Contemporaines (1780) qui le rend célèbre ; de la Paysanne pervertie (1784)<ref group="note">Ce roman, qui raconte l’histoire d’Ursule, sœur d’Edmond, héros du Paysan perverti, constitue une réplique à la tentative de Pierre-Jean-Baptiste Nougaret de profiter du sujet avec La Paysanne pervertie, ou Mœurs des grandes villes, mémoires de Jeannette R*** en 1777.</ref>, les Parisiennes (1787), Ingénue Saxancourt (1789) et Anti-Justine (1793). À partir du Quadragénaire (1777), ses œuvres sont accompagnées d'illustrations<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, afin de combattre les contrefaçons.

Par ailleurs, encore en 1767, selon plusieurs biographes, ses activités d'espion cessent de concerner le milieu de l'imprimerie ; il devient « mouche », ou indicateur, de police, ce qu’il serait resté jusqu’en 1789<ref>Modèle:Article ; Modèle:Ouvrage ; Modèle:Ouvrage.</ref>.

Enfin, Agnès Lebègue vend en 1767 des étoffes dans la région parisienne. À partir de 1768, Restif et sa femme vivent de moins en moins ensemble. Après la mort de sa mère à l'âge de 68 ans le Modèle:Date-, Restif vend sa part de patrimoine à son frère Pierre en 1773, tandis que sa fille Agnès est placée chez une marchande de modes, voisine de la « tante Bizet », demi-sœur de l'écrivain, et qu'Agnès Lebègue part en province avec Marion<ref name="paris"/>.

Installé en 1776 au 44, rue de Bièvre<ref group=note>Actuellement, no 16-20.</ref>, chez Modèle:Mme Debée, dans un logement que lui laisse sa femme, il y rencontre en 1780 la jeune Sara, fille de sa logeuse, qui lui inspire notamment La Dernière Aventure d'un homme de quarante-cinq ans (1783). En 1778, Agnès revient vivre auprès de son père, tandis que Marion est placée jusqu'en 1783. Au début de 1779, Restif rencontre Beaumarchais, qui lui aurait proposé la direction, en qualité de prote, de l'impression des œuvres de Voltaire à Kehl. Entre 1785 et 1791, les deux hommes entretiennent des relations aussi étroites que peu connues – marquées, du côté de Restif, plus par l'admiration et, du côté de Beaumarchais, plus par une cordiale affection –. Elles sont peut-être liées à la succession du duc de Choiseul, l'homme d'affaires étant le principal syndic des créanciers<ref name="paris"/>,<ref name="introductionbaruch">Daniel Baruch, « Introduction aux Nuits de Paris », dans Louis-Sébastien Mercier, Nicolas Edme Restif de La Bretonne, Paris le jour, Paris la nuit, Éditions Robert Laffont, 1990, Modèle:P..</ref>. Ces relations reprennent à partir de 1796, après le règlement de l'affaire des fusils de Hollande et le retour en France de Beaumarchais<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

La même année, comme il parcourt les rues de Paris et de l’île Saint-Louis, la nuit, se surnommant lui-même « le hibou », il commence à écrire sur les ponts et les murs. Après le mariage, le Modèle:Date-, d'Agnès Restif avec Charles-Marie Augé, un fils, baptisé Jean-Nicolas, voit le jour le Modèle:Date-. Cependant, Restif quitte Sara et la rue de Bièvre, et s'installe 10, rue des Bernardins, où sa fille Marion vient le rejoindre le Modèle:Date-. Puis, le Modèle:Date-, après une première fugue le Modèle:Date-, Agnès fuit le domicile conjugal et vient, elle aussi, s'installer chez son père. Peu après, le Modèle:Date-, Restif et sa femme se séparent définitivement<ref name="paris"/>.

En 1782, il entre en relation avec Grimod de La Reynière (dont il fait le héros-narrateur du Palais-Royal sous le nom d'Aquilin des Escopettes) et, en septembre, avec Louis-Sébastien Mercier, qui a fait son éloge dans le Tableau de Paris, et avec lequel il se brouille entre 1797 et 1800, à la suite de son échec à l'Institut national et, surtout, du conflit entre Restif et Nicolas de Bonneville sur la vente des huit premières parties de Monsieur Nicolas. Celui-ci l'encourage à écrire pour le théâtre et le présente à Fanny de Beauharnais, chez laquelle il se rend pour la première fois le Modèle:Date-. Il rencontre chez elle Cazotte (qui lui aurait inspiré ses Revies et à qui il attribue ses Posthumes), Jean-Paul Rabaut de Saint-Étienne, Cubières, son premier biographe, et Stanislas Potocki. Le Modèle:Date-, il se lie, lors d'un dîner, avec Gabriel Sénac de Meilhan, qu'il revoit en 1789 à l'occasion d'un projet de Mémoires du duc de Richelieu finalement abandonné, à la suite de la parution de ceux de Jean-Louis Giraud-Soulavie. Restif imprime en Modèle:Date- un prospectus – sans doute celui des Principes et les causes de la Révolution française – pour Sénac de Meilhan, qui l'invite à plusieurs reprises à dîner chez lui, rue Bergère ; un soir de novembre ou Modèle:Date-, il y rencontre Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, Emmanuel-Joseph Sieyès (qui lui envoie ses ouvrages politiques), la duchesse de Luynes et Mathieu Paul Louis de Montmorency-Laval<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:RestifOwl.jpg
Première illustration des Nuits de Paris (1788), dessinée et gravée par Moreau le Jeune, représentant Modèle:Citation.

En 1786, il envisage de créer Le Contradicteur, un journal littéraire destiné à Modèle:Citation ; il tente d'associer ses amis, en particulier l'abbé Jean Roy, d'obtenir le privilège et de trouver des fonds, rédigeant un prospectus qu'il soumet en avril à Beaumarchais. Toutefois, le projet n'aboutit pas<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date-, Modèle:Citation, Restif entreprend la rédaction des Nuits de Paris, qui témoigne, selon les spécialistes, de son emploi de « mouche » au service de la police royale ; en effet, le texte fourmille d’indications de ses liens avec la police, qu’il semble en mesure d’appeler à tout moment ; il se promène armé d'un bâton, de pistolets et vêtu d'un manteau bleu, uniforme des policiers ; il menace ceux qu’il interpelle d’en appeler à l’autorité, se rend sans cesse au corps de gardeModèle:Etc.<ref name="introductionbaruch"/>.

En 1788, après une querelle avec le procureur Poincloud, « principal locataire », il s'installe au 11, rue de la Bûcherie<ref name="paris"/>, où il demeure jusqu'en 1797, avant de déménager au no 9 de la même rue<ref group=note>Actuellement, le no 16.</ref>, son dernier domicile.

Le Modèle:Date-, il entame la rédaction de Monsieur Nicolas, qu'il interrompt quelques semaines avant de la reprendre le Modèle:Date-. Après l'avoir délaissé, à partir du Modèle:Date- suivant, pour Les Veillées du Marais, il s'y remet le Modèle:Date-. Arrivé le Modèle:Date- à la page 910 de son manuscrit, il le remet, le Modèle:Date-, au censeur Toustain-Richebourg, avant de terminer la VIIIe époque, à la page 925, le Modèle:Date-. Puis, du Modèle:Date- au Modèle:Date-, il relit le manuscrit, auquel il ajoute quelques passages, avant de se lancer dans l'impression. Lancée le Modèle:Date-, celle-ci est délaissée en 1792 au profit de celle des Provinciales, avant de reprendre le Modèle:Date-, jusqu'au Modèle:Date-<ref name="Monsieur Nicolas">Modèle:Ouvrage.</ref>.

À l’avènement de la Révolution, il est arrêté, les Modèle:Date- et Modèle:Date-, et conduit au corps de garde sur dénonciation d'Augé, qui l'accuse d'être un espion du roi<ref name="paris"/> et l'auteur de Dom Bougre aux États généraux ou doléances du portier des chartreux ; il est libéré après quatre ou cinq jours de détention<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Au début de 1790, il aménage une petite imprimerie à son domicile, au quatrième étage du no 11 de la rue de la Bûcherie. À la fin de 1791, il acquiert une deuxième presse (installée peut-être, dans un premier temps, au no 6 de la rue de la Bûcherie, avant de rejoindre le quatrième étage du no 11) dans l'espoir de gagner sa vie grâce à une activité d'imprimeur, et s'engage dans une association avec son neveu Edme-Étienne Restif, fils de Pierre né en 1769, et Meymac. Au début de 1792, il embauche trois apprentis, mais de fréquents conflits l'opposent à ces derniers, deux d'entre eux étant renvoyés en août et septembre. On ne connaît pas le volume d'activité de cette imprimerie, dont l'essentiel est représenté par l'impression des manuscrits de Restif (Les Provinciales, Le Drame de la vie, le Théâtre, Monsieur Nicolas, Les Posthumes, etc.)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. On sait toutefois qu'il imprime une pièce de Mercier pour Bonneville, du Cercle social, en 1792<ref name="paris"/>.

En 1791, sa fille cadette Marion épouse son cousin Edme-Étienne, avec lequel elle a trois filles, Anne (morte le Modèle:Date- à l'âge de douze ans), Marie-Antoinette-Valère (1790-1817) et Charlotte-Étienne (morte célibataire le Modèle:Date-, à l'âge de vingt-six ans). Toutefois, son époux meurt le Modèle:Date-, la laissant seule avec les trois enfants. Quant à l'aînée, Agnès, divorcée d'Augé le Modèle:Date-, elle met au monde un fils, le Modèle:Date-, Frédéric-Victor, né de sa liaison avec Louis-Claude-Victor Vignon (1770-1854)<ref name="paris"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. De son côté, Restif, séparé définitivement de sa femme depuis le Modèle:Date-, reçoit, le Modèle:Date-, une assignation en divorce des mains du juge de paix Charles Louis Mathias Hû, qui fouille ses papiers et met les scellés chez lui. Toutefois, à la suite de l'intervention de ses filles, Agnès Lebègue se désiste du scellé, sans inventaire, et le divorce est prononcé le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Témoin des événements de la Révolution, il fait paraître Le plus fort des pamphlets (Modèle:Date-), Les Nuits de Paris (1788-1793), Le Thesmographe (Modèle:Date-), le Palais-Royal (Modèle:Date-), les cinq volumes de son Théâtre (1793), les Provinciales (automne 1795), la Philosophie de Monsieur Nicolas (octobre ou novembre 1796), Monsieur Nicolas (1797, peut-être en novembre)<ref name="Monsieur Nicolas"/>.

Malgré ses amitiés aristocratiques – Grimod de La Reynière (fils rebelle devenu un partisan de la cause royaliste, auquel il adresse le Modèle:Date- une lettre de rupture), Louis Le Peletier de Morfontaine (qu'il a rencontré en Modèle:Date-) ou Stanislas de Clermont-Tonnerre (auquel il rend hommage dans Le Thesmographe pour s'être opposé à la dernière période de l'article 10 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Monsieur Nicolas"/>) –, Restif, qui signe dorénavant Rétif Labretone (les noms à particule devenant suspects)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, suit les changements de régime sans entrer réellement dans un combat politique partisan<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ; il intègre la garde nationale et participe aux assemblées de sa section, mais n'y joue pas un rôle actif, sauf une intervention en faveur de Roland le Modèle:Date-<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Jusqu'en 1791 au moins, Restif proclame son loyalisme monarchique, qui se transforme ensuite Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le Modèle:Date-, il dîne chez son ami Henry Artaud de Bellevue avec Louis-Sébastien Mercier quand celui-ci est décrété d'accusation pour avoir signé en juin une protestation contre les événements du 31 mai et du 2 juin et l'arrestation de 29 députés et ministres girondins<ref name="Artaud">Modèle:Ouvrage.</ref>. Le même mois, il ajoute une Modèle:Citation montagnarde à la Modèle:16e des Nuits de Paris<ref name="Monsieur Nicolas"/>. Après Thermidor, il participe chez Artaud à des dîners où il croise Mercier, Jean-Baptiste Louvet de Couvray, Jean-Denis Lanjuinais, l'abbé Grégoire et François Xavier Lanthenas<ref name="Artaud"/>. En 1795, il se lie avec le général Julienne de Bélair, après son retour de Hollande et avant son départ pour la campagne d'Italie. À la fin de Monsieur Nicolas, il insère une Modèle:Citation dans laquelle il exprime son enthousiasme à l'égard du Coup d'État du 18 fructidor an V (Modèle:Date-) et de la loi promulguée le lendemain, rétablissant les décrets de la Convention nationale du Modèle:Date- contre les prêtres réfractaires, abrogés le 7 fructidor an V (Modèle:Date-)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. De même, dans Mon Testament, il se livre à une diatribe antiroyaliste, sans doute antérieure au 18 fructidor, jugeant que les véritables « anarchistes » ne sont pas les jacobins, mais les royalistes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

[[Fichier:Plaque Restif de la Bretonne.jpg|vignette|Plaque apposée au 16 rue de la Bûcherie, dans le [[5e arrondissement de Paris|Modèle:5e de Paris]], où est mort Nicolas-Edme Restif de La Bretonne.]]

Comme il est ruiné par la chute de l’assignat, et l’écriture le faisant à peine vivre, la Convention, en 1795, lui octroie 2 000 francs sur la somme allouée par le Gouvernement aux hommes de lettres dans le besoin. En avril-mai, il est hospitalisé pour une crise urinaire<ref name="paris"/>.

En 1796, Louis-Sébastien Mercier tente de le faire admettre dans la section littérature de l'Institut national. Mais sa proposition échoue, en dépit du soutien de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre, au prétexte qu'il Modèle:Citation, selon le président de séance. Sur les instances de Mercier, il adresse alors une lettre au directeur Carnot. En réponse, trois des cinq directeurs, Carnot, Reubell et Barras signent le 23 vendémiaire (Modèle:Date-) un arrêté lui allouant, à défaut des 1 500 livres d'indemnité des membres de l'Institut, une aide de cinq livres de pain par jour. Par ailleurs, il semble que Carnot ait manifesté par d'autres moyens sa bienveillance<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Childs">Modèle:Ouvrage.</ref>, peut-être à la suite d'une recommandation de Fanny de Beauharnais<ref name="Beauharnais">Modèle:Ouvrage.</ref>. Après l'installation de Marion et de ses trois filles chez lui en 1797, il participe à un concours ouvert par l’assemblée administrative de l’Allier et se voit nommer au poste de professeur d’histoire à l’école centrale de Moulins le 14 floréal an VI. Mais, ayant obtenu le Modèle:Date-<ref name="Childs"/>, grâce à Fanny de Beauharnais<ref name="Beauharnais"/>, un poste de premier sous-chef à la deuxième section de la deuxième direction<ref name="Childs"/>, « traducteur de langue espagnole »<ref name="Beauharnais"/>, au ministère de la Police générale, section des lettres interceptées, c'est-à-dire le Cabinet noir, rémunéré 333,68 francs par mois et Modèle:Unité par an, il reste à Paris. Toutefois, sous le Consulat, son service est supprimé, et il perd son emploi le 24 prairial an X, même s’il touche son traitement jusqu’au Modèle:Date-<ref name="Beauharnais"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Privé alors de ressources, il obtient le secours de Fanny de Beauharnais, qui tente de lui trouver une nouvelle place – elle écrit au préfet de Charente-Maritime<ref name="Beauharnais"/>. Le Modèle:Date-, les Posthumes et quelques feuilles imprimées de L'Enclos des oiseaux sont saisis chez lui<ref name="paris"/> ; les Posthumes n'en sont pas moins publiées quelque temps plus tard, probablement grâce à Fanny de Beauharnais. La même année paraissent les Nouvelles Contemporaines<ref name="Monsieur Nicolas"/>.

Aidé jusqu'au bout par Fanny de Beauharnais, il sollicite à plusieurs reprises des secours officiels. Après une première demande en Modèle:Date-<ref name="Beauharnais"/>, il sollicite, le Modèle:Date-, une pension littéraire à Chaptal, ministre de l'Intérieur. Le Modèle:Date- suivant, il écrit au ministre de la Justice, Claude Ambroise Régnier : Modèle:Citation On ne lui accorde, le Modèle:Date-<ref name="Beauharnais"/>, qu'un secours de 50 francs, qu'il ne reçoit d'ailleurs que le Modèle:Date-. Après une nouvelle demande de secours à l'attention de Louis Bonaparte, au début de 1805, il meurt dans la misère (infirmé dans la biographie de G. de Nerval) le Modèle:Date-, au 16 rue de la Bûcherie à Paris, au terme d'une maladie qui, selon Michel de Cubières, ne lui permettait plus de marcher ni de tenir une plume. Ses restes sont inhumés le Modèle:Date- au cimetière de Sainte-Catherine<ref name="paris"/>,<ref name="Monsieur Nicolas"/>.

Agnès Lebègue meurt chez sa fille aînée, au no 39 de la rue Saint-Germain-l'Auxerrois, le Modèle:Date-, Agnès Restif en 1812, Marion en 1836. Jean-Nicolas Augé devient imprimeur, Frédéric-Victor Vignon écrivain<ref name="paris"/>. En 1811, Michel de Cubières publie l'Histoire des compagnes de Maria, recueil de nouvelles inédites de Restif, complété d'une notice sur sa vie et ses ouvrages<ref name="Monsieur Nicolas"/>.

L'écrivain

Fichier:RestifMyFathersLife.jpg
Couverture de La Vie de mon père.

Admirateur des idées de Rousseau, dont il estimait du reste assez peu le talent, Restif voulut, à son exemple, émettre des projets de réforme sociale et montra dans ce qu’il écrivit sur le gouvernement, sur l’éducation, sur les femmes, le théâtre, etc., de la singularité et de la bizarrerie, mais également de la hardiesse, de l’originalité, quelquefois de la justesse. Le marquis de Sade et Restif, dont les points de vue sont quasi opposés, se détestaient ; le premier a dit du second qu’il dormait avec une presse au pied de son lit, tandis que Restif a traité Sade de « monstre », terme qu’il affectionne particulièrement et qu’on retrouve fréquemment sous sa plume. En revanche, il était apprécié notamment de Benjamin Constant, de Gabriel Sénac de Meilhan et de Schiller, qui a signalé à Goethe la publication de Monsieur Nicolas le Modèle:Date-. Très critiqué par les puristes comme La Harpe (on lui a donné comme sobriquet « le Voltaire des femmes de chambre » ou « le Rousseau du ruisseau », mais Lavater l’appela « le Richardson français »), Gérard de Nerval lui consacre une biographie dans Les Illuminés, et il fait l’objet de l’admiration des surréalistes, notamment, qui le redécouvriront.

Imprimeur, il entendait également réformer la langue, l'orthographe et la syntaxe<ref name="Suratteau">Jean-René Suratteau, « Restif (de la Bretonne) Nicolas Edme », dans Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Paris, PUF, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, p. 897-898).</ref>, créant de nombreux néologismes, par exemple: « etlrst » pour « etc. », « talionné » pour « assujetti à la loi du talion », « pornographe », « gynographe », « mimographe », « féique »… De la même façon, il est l'un des précurseurs de l'emploi de « mise » sous sa forme substantive, pour désigner la manière de se vêtir, emploi critiqué en son temps, qui apparaît pour la première fois sous sa plume dans Les Contemporaines en 1780<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Philosophe réformateur longtemps ignoré, il envisagea tous les problèmes sociaux, y compris les tabous (la prostitution, l'inceste, etc.), préconisant d'ailleurs des solutions souvent conservatrices et répressives. Mais il conçut également une forme de communisme agraire. Saint-Simon et Fourier s'en inspirèrent, tout en voilant leur filiation<ref name="Suratteau"/>.

Ses livres érotiques sont le plus souvent illustrés avec des femmes aux pieds minuscules et la bouche ronde. Celui qui est consacré aux filles du Palais-Royal est présenté comme un guide, mais il représente plutôt une série d’entretiens, à la manière d’un journaliste. A ceux qui lui reprochaient le choix de ses sujets, il répondait qu’il écrivait des livres de médecine morale, que les principes en étaient honnêtes, et qu’il ne pouvait peindre des mœurs pures puisque le siècle avait des mœurs corrompues. Quoique son style fût couramment d’une grande platitude et souvent incorrect, Restif brossa néanmoins des tableaux riants et aimables, trouva des accents émus et allant au cœur, des dialogues naïfs et vrais sans grossièreté, écrivant des pages attendrissantes ou énergiques. Sa fécondité fut extraordinaire, et son succès très grand. À une époque où tant d’œuvres fadement libertines remplissaient les boudoirs et les salons, une partie du public se prit de passion pour des romans qui portaient le cachet de la vérité et de la franchise.

Ce graphomane<ref>Selon Pierre Testud, il est l’auteur de « 187 volumes, 44 titres, 57 000 pages (pour ne s’en tenir qu’aux premières éditions) », Modèle:Opcit.</ref>, auteur de romans mais aussi de pièces de théâtre, d’une grande autobiographie dans la lignée de celle de Rousseau et tout aussi attachante, d’une utopie et de nombreux projets de réforme (sur la prostitution, le théâtre, la situation des femmes, les mœurs, la législation), est l’objet d’un regain de curiosité de la part de la critique universitaire, qui voit en lui un des représentants les plus exemplaires des Secondes Lumières, celles de la fin du siècle.

Œuvres (non exhaustives)

Fichier:Houghton FC7.R3135.781d (A) - Restif de La Bretonne, La decouverte australe - frontispiece.jpg
La Découverte Australe par un Homme Volant, 1781.
  • La Famille vertueuse, lettres traduites de l'anglais, Paris, 1767, 4 vol. in-12 de XXXVI-251, 288, 300 et 299 pages (tiré à 2 000 exemplaires).
  • Lucile, ou le Progrès de la vertu, 1768, in-12, XVI-198 pages.
  • Le Pied de Fanchette, ou le Soulier couleur de rose, 1769, 3 vol. in-12 de 160, 148 et 192 pages.
  • Lettres de Lord Austin de N*** à Lord Humphrey de Dorset son ami, 1769, 2 vol. in-12 de XVI-248 et 215 pages (tiré à 1 500 exemplaires), rééd. sous le titre : La Confidence nécessaire, ou Lettres de Mylord Austin de Norfolk à Mylord Humphrey de Dorset, 1769.
  • La Fille naturelle, 1769, 2 vol. in-12 de 171 et 202 pages (tiré à 1 000 exemplaires).
  • Le Pornographe, Londres, 1769, in-8°, 368 pages (rééd. 1774, 476 pages, et 1776, 492 pages).Modèle:Commentaire biblio
  • Le Mimographe, ou Idées d'une honnête femme pour la réformation du Théâtre national, Amsterdam, 1770, in 8°, 466 pages (tiré à 2 000 exemplaires). Modèle:Commentaire biblio
  • Le Marquis de T***, ou l'École de la jeunesse, Londres, 1771, 4 vol. in-12 de 192, 164, 200 et 182 pages.
  • Adèle de Comm**, ou Lettres d'une fille à son père, 1772, 5 vol. in-12, 1 726 pages (tiré à 1 250 exemplaires).
  • La Femme dans les trois états de fille, d’épouse et de mère. Histoire morale, comique et véritable, Londres, 1773, 3 vol. in-12 de 232, 202 et 202 pages (tiré à 1 000 exemplaires ; réédité en 1778 à 500 exemplaires).
  • Le Ménage parisien, Paris, 1773, 2 vol. in-12 V-186-XXXII pages.
  • Les Nouveaux Mémoires d’un homme de qualité, 1774, 2 vol. in-12, 591 pages.
  • Le Paysan perverti, ou Les dangers de la ville, 1775, 1776, 4 vol. in-12.
  • L’École des pères, 1776, 3 vol. in-8° de 480, 192 et 370 pages.
  • Le Fin Matois, ou Histoire du Grand Taquin, traduite de l'espagnol de Quevedo, La Haye, 1776 [[[:Modèle:Date-]]], 3 vol. in-12 de [4]-VIII-207-[1], 214-[2], et 176 pages (soit 606 pages de texte) (tiré à 1 000 exemplaires).
  • Les Gynographes, ou Idées de deux honnêtes femmes sur un projet de règlement proposé à toute l'Europe pour mettre les femmes à leur place et opérer le bonheur des deux sexes ; avec des notes historiques et justificatives, suivies des noms des femmes célèbres, 1777, in-8°.
  • Le Quadragénaire, ou l'Âge de renoncer aux passions ; histoire utile à plus d'un lecteur, 1777, 2 vol. in-12 de 244 pages chacun.
  • Le Nouvel Abeilard, ou Lettres de deux amants qui ne se sont jamais vus, 1778, 4 vol. in-12 de 448, 464, 472 et 423 pages.
  • La Vie de mon père, 1779, 2 vol. in-12 de 152 et 139 pages.
  • La Malédiction paternelle, lettres sincères et véritables de N.** ** *** à ses parents, ses amis et ses maîtresses, avec les réponses, recueillies et publiées par Timothée Joly, son exécuteur testamentaire, 1780, 3 vol. in-12, 830 pages.
  • Les Contemporaines, ou Aventures des plus jolies femmes de l’Âge présent, 1780-85, 42 vol. in-12.
  • La Découverte australe par un homme volant, ou Le Dédale français, nouvelle très philosophique, suivie de la Lettre d'un singe, 1781, 4 vol., 1 046 pages.
  • L’Andrographe, ou Idées d'un honnête homme sur un projet de règlement, proposé à toutes les nations de l'Europe, pour opérer une réforme générale des mœurs et, par elle, le bonheur du genre humain. Avec des notes historiques et justificatives, 1782, in-8°.
  • La Dernière aventure d’un homme de quarante-cinq ans, 1783, in-12, 528 pages.
  • La Prévention nationale, action adaptée à la scène, avec deux variantes et les faits qui lui servent de base, 1784, 3 vol. in-12, 757 pages.
  • La Paysanne pervertie, 1784, 4 vol. in-12.
  • Les Veillées du Marais, ou Histoire du grand prince Oribeau, roi de Mommonie, au pays d'Evinland, et de la vertueuse princesse Oribelle, de Lagenie ; tirée des anciennes annales irlandaises et récemment translatée en français par Nichols Donneraill, du comté de Korke, descendant de l'auteur, 1785, 2 vol. in-12, 1 056 pages (réimpr. sous le titre de l’Instituteur d’un prince royal, 1791, 4 vol. in-12).
  • La Femme infidèle (sous le pseudonyme de Maribert Courtenay), 1786, 4 vol. in-12, 979 pages.
  • Les Françaises, ou XXXIV exemples choisis dans les mœurs actuelles, propres à diriger les filles, les femmes, les épouses et les mères, Neufchâtel, 1786, 4 vol. in-12, 1 220 pages.
  • Les Parisiennes, ou XL caractères généraux pris dans les mœurs actuelles, propres à servir à l'instruction des personnes du sexe, tirés des mémoires du nouveau Lycée des mœurs, 1787, 4 vol. in-12, 1 460 pages.
  • Théâtre, 1787-1792, 5 vol. in-12 (vol. 1 : La Prévention nationale, La Fille naturelle, La Cigale et la Fourmi, Le Jugement de Pâris, 1787, 428 pages ; vol. 2 : Les Fautes sont personnelles, Sa mère l'allaita, La Marchande de modes, La Matinée du père de famille, Le Réveil d'Épiménide, 1787-1788, 407 pages ; vol. 3 : La Sage Journée ou le Nouvel Épiménide, Le Père valet, Le Bouledogue, 1788-1789, 427 pages ; vol. 4 : Sa mère l'allaita, L'Épouse comédienne, L'An deux mille, 1789-1790, 209 pages ; vol. 5 : Le Libertin fixé, L'Amour muet, Edmond ou les Tombeaux, 1792, 221 pages)
  • Les Nuits de Paris ou le Spectateur nocturne, 1788-1794, 8 vol. in-12, 3 919 pages.
  • Ingénue Saxancour, ou la Femme séparée, 1789, 3 vol. in-12, 740 pages.
  • Le Thesmographe, ou Idées d'un honnête homme sur un projet de règlement proposé à toutes les nations de l'Europe pour opérer une reforme générale des lois ; avec des notes historiques, 1789, in-8°.
  • Monument du costume physique et moral, de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Neuwied, 1789, in-folio.
  • Le Palais-Royal, Paris, 1790, 3 vol. in-12, 816 pages.
  • L’Année des dames nationales, ou Histoire jour par jour d’une femme de France, 1791-94, 12 vol. in-12, 3 825 pages.
  • Le Drame de la vie, contenant un homme tout entier, pièce en treize actes d’ombres et en dix pièces régulières 1793 (mis en vente vers 1797), 5 vol. in-12 (comprenant dix « pièces régulières » – Madame Parangon ou le Pouvoir de la vertu, Zéphire ou l'Amante filiale, Rose et Eugénie ou le Gendre à l'épreuve, Élise ou l'Amante du mérite, Louise et Thérèse ou l'Amour et l'amitié, Virginie ou la Coquette, Sara ou le Dernier Amour, Agnès et Adélaïde ou le Dangereux Échange, Félicité ou le Dernier Amour, Filette reconnue – et neuf « actes des Ombres »).
  • Monsieur Nicolas, ou le Cœur humain dévoilé, 1794-97, 16 vol. in-12.
  • Les Provinciales, ou Histoire des filles et femmes des provinces de France, dont les aventures sont propres à fournir des sujets dramatiques de tous les genres, 1795, 12 vol. in-12, 3 825 pages.
  • La Philosophie de Monsieur Nicolas, 1796, 3 vol., in-12.
  • L’Anti-Justine ou les délices de l’amour, 1798, œuvre érotique saisie par la police en 1802.
  • Les Nouvelles contemporaines, ou Histoires de quelques femmes du jour, 1802.
  • Les Posthumes, lettres reçues après la mort du mari, par sa femme qui le croit à Florence, par feu Cazotte, 1802, 4 vol. in-12 de 356, 360, 360 et 335 pages.
  • Histoire des compagnes de Maria, ou Épisodes de la vie d'une jolie femme, ouvrage posthume de Restif de La Bretonne, 1811.

Hommages

Des rues portent son nom notamment à Auxerre, Courgis, Dijon, Sacy et Vermenton.

Il est l'un des personnages principaux du film La Nuit de Varennes d'Ettore Scola, interprété par Jean-Louis Barrault et de Sara ou la dernière aventure d'un homme de quarante ans, de Marcel Bluwal, interprété par François Périer. Il est également un personnage de la série de romans policiers Nicolas Le Floch de Jean-François Parot.

À Paris, le square Restif-de-la-Bretonne lui rend hommage.

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

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Bibliographie

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Colloques

Liens externes

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