Ahmadisme

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Modèle:Redirect homophones

Fichier:Mirza Ghulam Ahmad (c. 1897).jpg
Mirza Ghulam Ahmad vers 1897

L'ahmadisme ou Ahmadiyya (en arabe : Modèle:Langue, Modèle:Langue ; en ourdou : Modèle:Langue, Modèle:Langue est un mouvement traditionniste fondé par Mirza Ghulam Ahmad à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au Penjab, alors sous domination britannique.

Mirza Ghulam Ahmad (1835-1908), un musulman né à Qâdiyân au Pendjab indien (à environ Modèle:Unité au nord-est d'Amritsar), fait la paix avec les Anglais et stoppe tout prosélytisme en se présentant comme une réapparition du Messie pour les chrétiens, avatâr de Vishnou pour les hindous)<ref name=":0">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lucien Bouvat, Les Ahmadiyya de Qadian, éd. BoD (Books on Demand), Norderstedt, 2013, Modèle:P..</ref>.

À partir de 1889, Ahmad proclame qu'Allah lui a confié la tâche de restaurer l'islam dans sa pureté et il se déclare Modèle:Lang mujaddid (« rénovateur »), muhaddith («traditionniste" <ref>On donne parfois Modèle:Lang muhaddith puis Modèle:Lang mahdi (« guide »</ref>)<ref name="Brégand 2006, pp. 73-90">Modèle:Article.</ref>. Cette position fait de l'ahmadisme un mouvement vivement combattu par les courants majoritaires de l'islam pour lesquels Mahomet est le dernier prophète. L'ahmadisme a ainsi été déclaré « non-musulman » par le Parlement pakistanais en 1974<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.

À sa mort, ses adeptes élisent un calife et vivent en communauté indépendante<ref name=":0"/>. Aujourd'hui encore, très dynamiques, les ahmadis sont présents dans Modèle:Nobr, la moitié au Pakistan et le reste en Inde, au Nigeria, au Suriname, aux États-Unis, au Canada (où le premier ministre Justin Trudeau a rencontré le calife actuel, Mirza Masroor Ahmad, en 2016<ref>Modèle:Lien web</ref>), en France<ref>Modèle:Article</ref>, etc. Ils ont été déclarés non musulmans et persécutés au Pakistan, en Afghanistan et en Arabie saoudite. Le mouvement est très actif dans le domaine de l'humanitaire, surtout en Afrique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, en construisant des hôpitaux, cliniques et dispensaires gratuits.

Depuis une scission en 1914, ce mouvement comprend deux courants distincts, la Communauté musulmane Ahmadiyya et le Modèle:Lien. Le nombre d'adeptes du mouvement - les ahmadis - est généralement estimé, selon divers commentateurs indépendants, à Modèle:Unité<ref name="pop">Voir :

Historique et croyance

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Roza Bal, le tombeau supposé de Jésus (Îsâ) à Srinagar.

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Mirza Ghulam Ahmad de Qadian se proclama mujaddid, le Messie annoncé mahdi<ref>Hazrat Mirza Ghulam Ahmad de Qadian "Le Messie Promis et l'Imam Mehdi", 23 juillet 1900.</ref> et le prophète de son temps (interprètent cette dernière affirmation différemment). Le Modèle:Date-, Mirza Ghulam Ahmad fonda sa communauté, à qui l'on donna plus tard le nom d'Ahmadiyya Muslim Jamaat (Communauté musulmane Ahmadiyya). Mirza Ghulam Ahmad déclara avoir accompli la prophétie du retour de Jésus. Lui et ses disciples affirmèrent que cet événement avait été annoncé par Mahomet le prophète de l'islam, ainsi que par plusieurs autres écrits religieux dans le monde<ref>Mirza Ghulam Ahmad écrit dans son livre Jesus in India que Jésus survécut à la crucifixion et, plus tard, voyagea en Inde, où il vécut en prophète jusqu'à l'âge de Modèle:Unité, sous le nom d'Îsâ ou de Yuz Asaf. Ahmad explique qu'une fois descendu de la croix, il sombra dans un état proche de celui de Jonas dans le ventre de la baleine. Un onguent connu sous le nom de Marham-e-Issa (Onction de Jésus) fut appliqué sur ses blessures et il guérit. La raison du voyage de Jésus est la recherche des tribus perdues d'Israël, installées par là quelque Modèle:Nobr auparavant.</ref>.

Les Ahmadis donnent aux prophètes Mahomet et Jésus<ref>La vie cachée de Jésus, Rachid Ahmad Chaudry, Islam International Publication, version française 2007.</ref> une place privilégiée ainsi qu'aux autres saints de l'islam. Ils considèrent un tombeau nommé Roza Bal comme étant celui de Jésus. Le lieu de culte est un temple situé à Srinagar (en cachemiri : श्रीनगर) au Cachemire. Ce courant développe une christologie particulière<ref name=":1" /> selon laquelle Jésus est un prophète de Dieu qui aurait été déposé de la croix en état de coma et non mort<ref>Cette doctrine est appelée doctrine de l'« évanouissement ».</ref>. Une fois soigné<ref>Selon des traditions présentes dans l'espace perse et en Inde, Jésus aurait été guéri par une pommade bien précise, qui à la suite de cet événement se serait appelé « Marham-i-Isa » (pommade d'Îsâ). Dans son livre inachevé publié en 1906 après sa mort, Mirza Ghulam Ahmad utilise l'abondance des mentions de cette pommade dans les traités médicaux en farsi, en arabe, dont un qui d'après lui aurait été compilé à l'époque de Jésus et traduit en arabe sous le règne de Mamun al-Rashid, pour tenter de démontrer l'ampleur de la diffusion de cette tradition et son ancienneté. Modèle:Cf. Mirza Ghulam Ahmad, Jesus in India, chapitre Modèle:III, Mouvement musulman Ahmadiyya, 1965 - 103 pages, réédité en français en 1987 chez Regent Press.</ref>, après quelques apparitions à ses disciples pour organiser sa prédication, Jésus « grand voyageur » serait parti à l'est de l'Euphrate pour rassembler les Tribus perdues d'Israël, ce qui l'aurait conduit à Srinagar, via Nisibe, Herat, Peshawar<ref name="Ghulam Ahmad_IV">Mirza Ghulam Ahmad, Jesus in India, chapitre Modèle:IV.</ref>,<ref>La carte du voyage de Jésus selon les ahmadis.</ref>. Il aurait fini sa vie au Cachemire, y vivant jusqu'à l'âge de Modèle:Nobr<ref>voir Per Besko, « Jesus in Kashmir », in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, Modèle:P., extraits en ligne.</ref>.

Les croyances des musulmans ahmadis sont considérées comme hérétiques et déviantes par rapport à l'islam par beaucoup de théologiens du sunnisme et du chiisme. Les musulmans traditionnels réfèrent souvent aux ahmadis par le terme Qadiani, qui signifie littéralement « de la région de Qadian en Inde », mais qui a acquis avec les années une connotation différente. Les musulmans traditionnels affirment que la revendication de Mirza Ghulam Ahmad, quant à son essence prophétique et messianique, viole les principes de base eschatologique de la tradition islamique, pour qui Mahomet est mentionné comme étant le dernier prophète, et que c'est Jésus et personne d'autre qui doit revenir à la fin des temps. Certains détracteurs de l'ahmadisme mettent l'accent sur l'irrespect de Mirza Ghulâm Ahmad pour la figure de Jésus-Christ, une accusation niée par ses partisans qui estiment que l'allégation est sans fondements et citent Mirza Ghulâm Ahmad : Modèle:Citation bloc

Depuis ses débuts, le but de l'Ahmadiyya Muslim Jamaat est le renouveau de l'islam et les ahmadis considèrent qu'ils sont partie intégrante de l'Islam. En 1914, quelques années après la mort de son fondateur, le mouvement se scinde en deux avec, d'un côté, la branche principale, dite « Qadiani » et connue sous le nom de Ahmadiyya Muslim Community et, de l'autre, ceux qui s'en séparent pour former la branche Modèle:Lien. Pour cette branche des « Lahoris » qui le vénèrent comme calife du mouvement, Ahmad n'est pas un prophète, mais seulement un « rénovateur » (mujaddid)<ref>Marc Gaborieau, « Une nouvelle prophétie musulmane : les Ahmadiyya », ch. XXIV : « Réformes socio-religieuses et nationalisme (1870-1948) », in Claude Markovits (dir.), Histoire de l'Inde moderne, 1480-1950, éd. Fayard, 1994, p. 551-5.</ref>.

Les deux courants ahmadis fondent leur croyance sur une interprétation allégorique des références dans la littérature islamique relative au « retour de Jésus », cependant ils divergent en ce qui concerne la finalité de la prophétie, comme indiqué ci-dessous.

Yuz Asaf et la christologie ahmadie

Modèle:Article connexe Mirza Ghulam Ahmad est originaire d'un milieu soufi sunnite<ref>cf. Reem A. Meshal et M. Reza Pirbhai, « Islamic Perspectives on Jesus »in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, Modèle:P..</ref> et proclame le Modèle:Date avoir reçu une révélation de Dieu, la capacité de prescience ainsi que celle d'accomplir des miracles - y compris la résurrection des morts - puis, à partir de 1904, être un avatar de Krishna ainsi que Jésus de Nazareth retourné sur terre comme Mahdi<ref>cf. Wilfred Cantwell Smith, « Amadiyya », in The Encyclopaedia of Islam, éd. Brill, 1996, vol. I, pp. 301-303.</ref>. Ce dernier est présenté sous la dénomination de « Yuz Azaf ».

L'origine du nom Yuzasaf est disputée. Pour Per Beskow, qui estime que ce personnage est totalement légendaire, le nom Yuzasaf dérive du mot sanscrit « bodhisattva ». Pour lui, il puiserait ses origines dans une légende bouddhiste du {{#switch: ou

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}} dans laquelle un futur Bouddha s'abstient d'atteindre le nirvana pour aider les non éveillés<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464">Per Beskow, « Modern Mystifications of Jesus. Jesus in Kashmeer », in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, Modèle:P..</ref>. Toutefois, Yuzasaf pourrait être une déformation du nom juif Josaphat et Yuzasaf pourrait être le Josaphat dont il est question dans la légende chrétienne de Barlaam et Josaphat.

Une version en sanskrit de la « Vie du Bodhisattva » a donné naissance à un très grand nombre de versions en différentes langues parlées au {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:|  }} }} millénaire dans l'espace indo-perse (un Bodhisattva est un être promis à l'éveil)<ref>La première version connue de ce récit légendé est contenue dans le livre en sanskrit appelé Lalila-Vistara (Modèle:Cf. Jacques Houriez, Litérales : Mythe et littérature, Le mythe du Bouddha dans le roman médiéval de Barlaam et Josaphat, Annales littéraires de l'université de Franche-Comté, 1997, Modèle:P.) ou Lalitavistara sūtra. Il a ensuite été dérivé, à travers une variété de versions intermédiaires (arabe et géorgien), de l'histoire de la vie de Bouddha; Modèle:Cf. "Barlaam and Josaphat", Catholic Encyclopedia, New York: Robert Appleton Company, 1913.</ref>. L'histoire de ce récit légendé a pu être retracée depuis un texte du Bouddhisme mahāyāna en sanscrit datant du {{#switch: -

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}}, jusqu'à une version manichéenne, qui a ensuite trouvé sa place dans la culture musulmane en langue arabe sous le nom de Kitab Bilawhar wa-Yudasaf (Livre de Bilawhar et Yudasaf), texte bien connu dans le Bagdad du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>Wilfred Cantwell Smith Towards a World Theology, Westminster, 1981.</ref>. Elle est traduite en géorgien au {{#switch: ou

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}}, où elle est alors christianisée. Cette version chrétienne est ensuite traduite en grec au {{#switch: -

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}} par Modèle:Lien<ref>F.C. Conybeare, "The Barlaam and Josaphat Legend in the Ancient Georgian and Armenian Literatures" (Gorgias Press).</ref> puis en latin au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref>William Cantwell Smith, "Towards a World Theology" (1981).</ref>. À partir du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, La Légende dorée, livre en français de Jacques de Voragine en assure la plus grande diffusion<ref name="Mills_7">Léonard R. Mills, L'histoire de Barlaam et Josaphat: versión champenoise, Librairie Droz, Genève, 1973, Modèle:P..</ref>. Des attestations de la légende en sogdien<ref>John Walbridge, The Wisdom of the Mystic East: Suhrawardī and Platonic Orientalism, 2001, Modèle:P..</ref> incitent certains auteurs à penser à une provenance d'Asie centrale<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>.

Dans l'islam, la légende est traduite et adaptée dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par Ibn al-Muqaffa. Une addition de la version arabe de la légende - le Kitâb Bilawhar-wa-Budhasaf - amène ce personnage accompagné d'un disciple<ref>Ababid ou Ananda.</ref> au Cachemire où il meurt et est enterré.

De cette version, dont il a connaissance dans une édition indienne de 1889<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>, Mirza Ghulam Ahmad compose vers 1900 le personnage de « Yuz Azaf » décomposition du « Yuzasaf » des récits : Ahmad affirme que Yuz signifie « Jésus »<ref>Ce qui ne se retrouve dans aucune langue précédemment ; cf. Per Beskow, op. cit., 2010, Modèle:P..</ref> (ou « Îsâ ») et Azaf, « le Rassembleur »<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>. « Yuz Asaf » - « Jésus le Rassembleur », créant sa propre version de l'histoire brodée de divers autres éléments<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>. Selon les conceptions des ahmadis, Jésus n'a pas été élevé aux cieux, il a réellement subi la crucifixion, y a survécu grâce aux soins de ses compagnons puis a poursuivi son périple jusque dans la vallée du Cachemire, où il a fini ses jours et où Srinagar abrite son tombeau ; en conséquence, le Messie dont le Coran annonce le retour à la fin des temps ne peut pas être Jésus en personne, mais simplement quelqu'un qui présente d'importantes ressemblances avec lui – ce qui autorise son identification à Mirza Ghulam Ahmad<ref name=":1">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Pour assurer sa tradition christologique, le mouvement s'appuie notamment sur diverses traditions et récits orientaux, arabes, persans ou sanskrits réinterprétés<ref name="Per Besko">Per Besko, « Jesus in Kashmir », in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010, Modèle:P..</ref> ainsi que des publications occidentales du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>. Parmi ces dernières, on trouve notamment le livre du journaliste et aventurier russe Nicolas Notovitch, publié en France en 1894, premier à théoriser une vie de Jésus en Inde dans une forgerie sous le titre de La vie inconnue de Jésus Christ dont la nature inventée ne fait plus de doute chez les chercheurs depuis Max Müller - qui se rendit dans le monastère d'Hemis au Ladakh d'où Notovitch prétendait tirer ses sources<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/> - mais qui a connu une certaine audience<ref>cf. Bart D. Ehrman, Forged, éd. Harper & Collins, 2011, Modèle:P..</ref>. Par la suite, les disciples d'Ahmad feront coïncider les versions de ce dernier et de Notovitch en expliquant que Jésus était venu deux fois en Inde<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>.

Les ahmadis se réclament notamment de textes supposés parler de Jésus, comme le Bhavishya Purana, une collection de traditions hindoues de différentes époques publiée à Bombay en 1910 où il est dit qu'un « roi des sakas » appelé « Shalivahana » a une vision sur une montagne couverte de neige où lui apparaît un « fils du Seigneur » (ishaputra) « né d'une vierge » (kumarigarbhasambhava). Cette vision peut faire allusion à Jésus mélangée à des éléments de culte solaire iranien mais seule la tradition ahmadienne la transpose à Srinagar et transforme cette vision en rencontre physique<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>. En guise de preuve, Ahmad a également fait référence à une inscription persane sur un temple hindou près de la ville où le nom de Yuz Asaf aurait été mentionné mais aurait été effacé et dont il n'existe aucune trace<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>.

En tout état de cause, les ahmadis vouent à Yuz Asaf un culte tout comme aux saints de l'islam autour du tombeau de Roza Bal (Mohalla Khaniyar) situé à Srinagar<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>. Sur une pierre massive accolée à la pierre tombale de Yuz Asaf ont été gravés l'empreinte de deux plantes de pied stylisées, sur lesquelles figurent deux représentations de cicatrices laissées par un clou qui aurait traversé ses deux pieds, qui montrent que Yuz Asaf était considéré comme un crucifié ayant survécu à son supplice<ref name="Messadié_473">Gérald Messadié, Jésus de Srinagar, éd. Laffont, Paris, 1995, note n° 103, Modèle:P..</ref>.

Cette légende de la tombe de Jésus au Cachemire a connu un certain renom médiatique en Occident particulièrement à la fin des années 1970<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>, relayée par une série d'auteurs et de journalistes ésotéristes occidentaux, à la suite de Notovitch<ref>voir Wilhelm Schneemelcher, New Testament Apocrypha, Vol. 1 : Gospels and Related Writings, éd. John Knox Press, 1991 ; Gerald O'Collins et Daniel Kendall, Essays in Christology and Soteriology, éd. Gracewing Publishing, 1996 ; Günter Grönbold, Jesus in Indien : das Ende einer Legende, éd. Kosel Verlag, 1985.</ref>.

La tradition de « Budhasaf »/« Yuzasaf » dont s'inspire le « Yuz Asaf » des ahmadis est également à l'origine de la tradition chrétienne - essentiellement orientale - de « Ioasaph » en grec ou « Josaphat » en latin<ref name="Beskow 2010, pp. 461-464"/>.

Musulmans ahmadis comparés aux musulmans orthodoxes

article de foi croyance musulmane orthodoxe croyance du Lahore Ahmadiyya Movement croyance de la communauté musulmane Ahmadiyya
Mort de Jésus Jésus n'est pas mort. Il est encore vivant au ciel. Il a été élevé physiquement au ciel par Dieu pour échapper à la crucifixion. Jésus n'est pas mort sur la croix (plutôt évanoui ou inconscient). Il a repris connaissance dans la grotte de Joseph. Il est mort de mort naturelle après l'évènement de la croix à un âge fort avancé dans son exil en Inde.
Retour de Jésus Jésus lui-même descendra du ciel d'où Allah l'avait élevé vivant, peu avant la fin du monde. Les références à la réincarnation de Jésus sont allégoriques. La prophétie de la réincarnation spirituelle a été accomplie en la personne de Mirza Ghulam Ahmad. Autant Jésus est le messie de Moïse, autant Mirza Ghulam est le messie de Mahomet.
Statut de Mirza Ghulam Ahmad Diffère selon les cas, mais souvent considéré comme apostat Un prophète au sens allégorique. Mujaddid (réformateur) du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle de l'islam. Le mahdi annoncé et une réincarnation spirituelle de Jésus.
Chahada Il est obligatoire pour devenir musulman de prononcer la chahada (et dans certains cas au Bangladesh et au Pakistan ainsi qu'en Inde de déclarer que Mirza Ghulam Ahmad est un apostat). Toute personne qui prononce la chahada ne peut être déclarée non-musulmane par qui que ce soit Pour être considéré comme musulman, il faut prononcer la chahada. Toute personne qui prononce la chahada ne peut être déclarée non musulmane par qui que ce soit.
Finitude de la qualité de prophète Mahomet est le dernier (le « sceau ») des prophètes. Cependant, cela n'exclut pas le retour d'un ancien prophète (Jésus) avant la fin du monde même si celui-ci ne reviendra pas en tant que prophète mais continuera à établir la législation coranique. Mahomet est le dernier des prophètes. Aucun prophète, nouveau ou ancien, ne peut venir après lui. Mahomet a amené la qualité de prophète à la perfection (le "sceau" des prophètes). De nouveaux prophètes peuvent venir après lui à condition qu'ils suivent l'exemple établi par lui en tout point. Les nouveaux prophètes ne peuvent toutefois pas dépasser Mahomet en excellence, ni recevoir de nouvelle Loi comme le Coran.

Discrimination et violences

L'Organisation de la conférence islamique les a déclarés non musulmans en 1973, leur interdisant le pèlerinage à La Mecque. Ils sont persécutés dans de nombreux pays<ref>voir http://www.persecution.org.</ref>,<ref>Pourquoi les Ahmadis sont pourchassés en Algérie, El Watan, 1er février 2017.</ref>.

Pakistan

Modèle:Article détaillé

Fichier:Grave of Abdus Salam.jpg
Tombe d'Abdus Salam.

La constitution de la république islamique du Pakistan a été amendée le Modèle:Date- pour dénier aux Qadiani ou Lahori la qualité de musulmans. Les ahmadis ont depuis souvent été accusés de blasphème, de violations des lois anti-ahmadis ou d'autres crimes<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} [[[:Modèle:Lien web]].</ref>.

Le physicien pakistanais et prix Nobel de physique, Abdus Salam a souffert du mépris de sa patrie, parce qu'il était ahmadi. Le gouvernement pakistanais a laissé péricliter les instituts scientifiques qu'il avait créés dans son pays et sa tombe qui mentionnait « premier lauréat Nobel musulman » a été détériorée : le mot musulman en a été effacé<ref>Modèle:Lien web</ref>, conformément à une loi de 1984 qui interdit aux ahmadis de se déclarer musulman<ref name=mesures>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Le Modèle:Date, des attaques contre deux mosquées de ce culte à Lahore font environ 80 tués et Modèle:Nobr. Le Tehrik-e-Taliban Pakistan est soupçonné d'être l'auteur de ces actions<ref>Modèle:Article .</ref>.

Glasgow, 2016

En Modèle:Date-, Asad Shah, Modèle:Nobr, un commerçant venu du Pakistan dans les années 1990, de confession ahmadienne, et habitant du quartier de Shawlands à Glasgow, affiche sur sa page Facebook le message « Bon vendredi [saint] et très joyeuses Pâques à mon pays chrétien bien-aimé ! »<ref>Modèle:Article .</ref>.

Le jeudi Modèle:Date- au soir, arrive dans son commerce un homme barbu, portant un long habit religieux, qui commence à parler avec Asad Shah à l'extérieur de sa boutique, puis le poignarde à trente reprises et, avant de s'enfuir, prend le temps de s'asseoir sur le torse de sa victime, avant l'intervention du frère d'Asad Shah, qui travaille dans un commerce voisin<ref>Modèle:Article .</ref>.

L’enquête a abouti à l’arrestation d’un homme de Modèle:Nobr, Tanveer Ahmed, originaire de Bradford que les autorités ont qualifié de « musulman ».

Algérie

En Algérie, où l'islam est la religion d'État, et où domine la doctrine malékite sunnite, la Constitution garantit la liberté de culte, sous réserve d'agrément des autorités pour le lieu de culte et le prédicateur. Toutefois les Ahmadis y sont combattus, et en 2018, 27 d'entre eux sont condamnés à de la prison avec sursis, notamment pour offense aux préceptes de l'islam. Ils s'inscrivent dans la liste des 300 personnes ahmadi arrêtées et poursuivies depuis 2016<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Recherche
  • Bakri Abedi (Modèle:Trad. Mathieu Roy), Un diamant d'Afrique: vie du cheikh Kaluta Amri Abedi, 1924-1964 , Paris, DL2A Buluu Publishing, 2016, 448 Modèle:P. Modèle:ISBN, Modèle:BNF, Modèle:Lire en ligne - Traduction de : Almasi ya Afrika : maisha ya Sheikh Kaluta Amri Abedi, 1924-1964, Dar es Salaam, Tanzania, Ahmadiyya Printing Press, 2010
  • Asif Arif, L'Ahmadiyya : un Islam interdit. Histoire et Persécutions d'une minorité au Pakistan, éd. L'Harmattan, Paris 2014
  • Per Beskow, « Modern Mystifications of Jesus. Jesus in Kashmeer », in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010
  • Reem A. Meshal et M. Reza Pirbhai, « Islamic Perspectives on Jesus » in Delbert Burkett (dir.), The Blackwell Companion to Jesus, éd. John Wiley and Sons, 2010
  • Yohanan Friedmann, « The Messianic Claim of Ghulad Ahmad », in Peter Schäfer et Mark R. Cohen (dirs.), Toward the Millenium : Messianic Expectations from the Bible to Waco, éd. Brill, 1998, Modèle:P.
  • Marc Gaborieau, « Une nouvelle prophétie musulmane : les Ahmadiyya », ch. XXIV : « Réformes socio-religieuses et nationalisme (1870-1948) », in Claude Markovits (dir.), Histoire de l'Inde moderne, 1480-1950, éd. Fayard, 1994, Modèle:P.
  • Yohanan Friedmann, Aspects of Ahmadis Religious Toughts and its Medieval Background, éd. University of California Press 1989
  • Günter Grönbold, Jesus In Indien. Das Ende einer Legende, éd. Kösel-Verlag, 1985
  • Romain Sèze, « L’Ahmadiyya en France », Archives de sciences sociales des religions, nº 171, 200E; 2015, p. 247–263
  • Vuddamalay Vasoodeven, « L’islam indien en France », in Mohammed Arkoun (dir.), Histoire de l’islam et des musulmans en France du Moyen Âge à nos jours, Paris, Albin Michel, 2006, p. 792-795

Article connexe

Liens externes

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