Akhenaton

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Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité de l'Égypte antique

Fichier:Berlin Neues Museum - relief d'Amenhotep IV.jpg
Relief trouvé à Karnak représentant Modèle:Noble- au début de son règne - Neues Museum (Berlin).
Fichier:ReliefPortraitOfAkhenaten02.png
Relief représentant Akhenaton après l'an Modèle:V de son règne - Neues Museum (Berlin).

Modèle:Noble- (né probablement entre -1371/-1365 et mort vers -1338/-1337, Modèle:Noble-<ref>Titulature utilisée par les égyptologues français mais abandonnée par la communauté scientifique car résultant d'une mauvaise transcription du hiéroglyphique en grec par Manéthon.</ref> en grec ancien d'après le nom donné par Manéthon à son prédécesseur qui lui ne le nomme pas explicitement), ou Akhenaton (ou plus rarement Khounaton), est le dixième pharaon de la [[XVIIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:|  }} }} dynastie]]. On situe son règne entre -1355/-1353 et -1338/-1337<ref>Selon Jaromír Málek, Jürgen von Beckerath, Nicolas Grimal, Rolf Krauss, William Joseph Murnane. La date de son avènement ne fait cependant pas l'unanimité : y a-t-il ou n’y a-t-il pas eu de corégence avec son père ?
Autres avis de spécialistes : -1397 à -1387 (Claude Vandersleyen), -1372 à -1355 (Donald Bruce Redford), -1367 à -1350 (Alan Henderson Gardiner), -1366 à -1349 (Richard Anthony Parker), -1364 à -1348 (Dieter Arnold), -1364 à -1347 (Erik Hornung), -1360 à -1343 (Aidan Mark Dodson), -1358 à -1340 (Cyril Aldred), -1356 à -1340 (Kenneth Anderson Kitchen), -1392 à -1354 (Jürgen von Beckerath), -1352 à -1336 (Ian Shaw), -1350 à -1336 (Edward Frank Wente), -1340 à -1324 (Hans Wolfgang Helck).</ref>.

Il est le fils de la reine Tiyi et du roi Modèle:Noble. Figure controversée, considéré parfois comme l’un des grands mystiques de l’Histoire, il bouleverse, le temps d'un règne, l’histoire de l'Égypte antique en accélérant l'évolution théologique commencée par son prédécesseur et en voulant imposer le culte exclusif de Rê-Horakhty « qui est dans Aton »<ref>Le nom du disque solaire, itn, figure déjà dans les textes des pyramides ([[Ve dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ve{{#if:|  }} }} dynastie]]), mais sans connotation religieuse. Au Moyen Empire, dans le Conte de Sinouhé, il est attesté avec le déterminatif des divinités : il s'agit ici du dieu Aton.</ref>, dont il est à la fois le prophète et l’incarnation.

Parallèlement à la réforme religieuse, son règne voit l'émergence d'une nouvelle esthétique à la fois baroque et naturaliste : l'art amarnien. L'imagerie royale est la première concernée par ce mouvement qui rompt avec la tradition et représente le pharaon et sa famille dans leur intimité.

Sur le plan politique enfin, les choix Modèle:Incise d'Akhenaton conduiront à la première véritable crise du Nouvel Empire tant sur le plan économique qu'international. Avec ce pharaon considéré comme hérétique, la [[XVIIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:|  }} }} dynastie]] touche bientôt à sa fin.

Généalogie

Modèle:Annexe

Règne

Premières années

La possibilité d'une corégence du jeune Modèle:Noble- avec son père reste incertaine. Certains spécialistes la font débuter vers l'an Modèle:XXVIII / Modèle:XXIX d'Modèle:Noble, d'autres en Modèle:XXXVII / Modèle:XXXIX<ref>N. Grimal, Modèle:P..</ref>. Un bas-relief du troisième pylône du temple d'Amon-Rê représente le père et le fils couronnés, participant aux fêtes jubilaires.

Les distances prises entre le roi et le clergé d'Amon sont déjà attestées sous Modèle:Noble. La place de , l'influence de la théologie solaire héliopolitaine et les mentions à Aton sont plus présentes dans les hymnes et les titulatures royales.

C'est vers -1355 / -1353 qu'Modèle:Noble-, couronné sous le nom de Néferkhéperouré Modèle:Incise, Ouâenrê Modèle:Incise, alors âgé de moins de seize ans<ref>de dix ans au plus, selon Marc Gabolde.</ref>, monte sur le trône d'Égypte.

Avant l'Modèle:Nobr romains, il est déjà marié à Néfertiti Modèle:Incise, aux origines incertaines.

Durant les trois premières années de son règne, Modèle:Noble- s'inscrit en continuateur, bien que modéré et déjà novateur, de l'œuvre de ses pères. Ses constructions à Karnak attestent de cette tendance double. Il adjoint au troisième pylône de Karnak un « vestibule », sur la paroi duquel apparaît une scène de l'imagerie traditionnelle.

Mais dans le même temps, il fait construire, en dehors de l'enceinte du temple, un sanctuaire dédié à Aton, le Gempaaten ou Gematon Modèle:Incise. Sur les murs de ses constructions, il continue à inscrire son nom, Amenhotep. Mais dans le domaine artistique, ses portraits évoluent déjà vers les canons amarniens si particuliers<ref>C. Lalouette, Modèle:P..</ref>.

Dès l'Modèle:Nobr romains, Akhenaton prend une décision surprenante : il fait célébrer sa première fête-Sed, rituel jubilaire de régénération, qui marque traditionnellement les trente ans de règne d'un souverain. Le roi était-il faible ou souffrant ? Il est plus concevable d'y voir plutôt une étape de sa réforme religieuse : les célébrations ont lieu dans le temple d'Aton à l'est de Karnak, le Gematon, et Néfertiti en occupe, avec son époux, le rôle central.

On connaît peu le contexte dans lequel le roi marque sa véritable Modèle:Citation, entre l'Modèle:Nobr romains et l'Modèle:Nobr romains.

Révolution religieuse

Modèle:Article détaillé

Le jeune souverain va progressivement d'abord, puis plus brutalement ensuite, imposer une religion que certains qualifient d'hénothéiste et d'autres de premier monothéisme exclusif (à l'instar des religions abrahamiques : sans nulle dénomination au pluriel de la divinité)<ref name=EH>Erik Hornung, Les dieux de l'Égypte, l'un et le multiple, Flammarion.</ref> connu de l'histoire, privilégiant le culte du disque solaire Aton. Pour des raisons encore mal connues, mais vraisemblablement en butte au conservatisme et à l'hostilité du clergé thébain, Akhenaton décide d'abandonner le culte du dieu dynastique Amon, le Modèle:Citation. Ce monothéisme s'accompagne de l'interdiction, à l'exception de celles du dieu Aton et de la famille royale, des idoles et des images<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, y compris des images d'animaux<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Selon Agut et Moreno-Garcia, cette interdiction est la grande originalité de la révolution atonienne. Ces deux caractéristiques sont reprises par le Deuxième Commandement (Modèle:Réf Bible).

En l'Modèle:Nobr romains du règne, il fait sa première visite à l'endroit où sera fondée sa future capitale, une cité vierge de la présence du dieu thébain. Il choisit comme emplacement un lieu désertique en Moyenne-Égypte, sur la rive orientale du Nil, où il fait construire la cité d'Akhetaton Modèle:Incise, l'actuelle Amarna, à quelque Modèle:Unité au nord de Thèbes. Il entame des travaux qui draineront une grande partie des revenus affectés à Thèbes.

En l'Modèle:Nobr romains, il change de titulature, prend le nom d'Akhenaton Modèle:Incise, et quitte enfin la ville d’Amon, Thèbes. La grande épouse Néfertiti porte le nom de Néfernéferouaton Modèle:Incise. Toute la cour et l'administration royales déménagent pour la nouvelle résidence encore inachevée, dont les temples, dédiés au dieu unique Aton, sont construits à ciel ouvert pour permettre à ses rayons bienfaisants d'y pénétrer.

On attribue souvent cette révolution culturelle et religieuse au seul Akhenaton, mais il semble qu'il n'ait fait qu'imposer une tendance née durant le règne de son père, Modèle:Noble. Nicolas Grimal parle d'une Modèle:Citation des principaux dieux sous ce roi et le culte exclusif du Disque solaire en serait l'aboutissement logique<ref>N. Grimal, Modèle:P..</ref>.

Avant Akhenaton, Aton était un dieu mineur dont l'existence est attestée dès le Moyen Empire. Au Nouvel Empire, Modèle:Noble s'était placé sous sa protection et Modèle:Noble, dont l'une des épithètes était Modèle:Citation, avait encouragé le culte du dieu.

En l'Modèle:Nobr romains de son règne, Akhenaton ira plus loin, dans une apparente radicalisation de sa réforme atonienne : il ordonne de détruire, dans les principales régions névralgiques du royaume, les images de culte des anciennes divinités<ref>C. Lalouette, Modèle:P..</ref>, à l'exception notable de , afin de mener à bien son Modèle:Citation magique, effaçant l'expression des principes anciens pour faire place à la fonction nouvelle qu'il incarnait. En martelant les noms des dieux, dans un système de croyances où le Verbe est créateur, il annule leur faculté de s'incarner et occulte leur influence. Il fait ainsi du Disque solaire le dieu universel, l'Unique Modèle:Citation, le démiurge qui répète son acte créateur à chaque lever du soleil. Pour souligner la royauté céleste d'Aton, le nom du dieu est inscrit dans des cartouches : il est Modèle:Citation, Modèle:Citation. On se trouve désormais en présence d'un monothéisme, véritable révolution religieuse dans l'Antiquité.

Le roi est l'image terrestre d'Aton, son Modèle:Citation ; avec la grande épouse royale, Néfertiti, il est le seul intermédiaire entre la divinité et les humains. À l'instar de la triade AmonMoutKhonsou, le couple royal forme avec Aton une triade divine adorée dans les demeures des hauts dignitaires. Le peuple, quant à lui, perpétue dans une grande majorité les cultes privés traditionnels.

D'après Sigmund Freud, le culte du dieu Aton est une des premières manifestations de la notion d'infini<ref>(1939) Sigmund Freud, Modèle:Lang, éd. Suhrkamp Verlag, Frankfurt am Main - 1964
Traduit de l’allemand par Anne Berman sous le titre Moïse et le monothéisme et consultable en ligne dans la bibliothèque numérique les Classiques des sciences sociales de l'Université du Québec à Chicoutimi.</ref>.

Mais selon les égyptologues contemporains, la notion d'infini est comprise déjà dans l'Ouroboros, serpent qui se mord la queue, symbole du monde non-manifesté, qui pouvait aussi entourer le Dieu Soleil, Rê<ref name=EH/>.

Pour certains la réelle innovation d'Akhenaton fut d'imposer sa logique unilatérale et dogmatique, refusant tout pluriel de la notion de divinité, qui se manifesta par une intolérance envers les autres divinités du panthéon égyptien que le pharaon considérait comme néfastes à sa doctrine personnelle. Or l'univers religieux égyptien traditionnel ne voyait pas pourquoi, en détruisant ou en dévalorisant absolument une quelconque divinité ou l'ensemble des autres divinités, l'approche de réel sacré était défendue ; au contraire, on voyait cela comme une preuve de tyrannie religieuse et, dès la mort d'Akhenaton, on s'empressa de faire oublier son nom en prenant soin de rétablir le polythéisme hénothéiste traditionnel, puisque, pour les prêtres de l'Égypte, la réalité sacrée est vue comme un complexe et est seulement compréhensible à partir de nombreuses échelles différentes entraînant des correspondances physiques et métaphysiques<ref name=EH/>.

Révolution artistique

Fichier:Nofretete Neues Museum.jpg
Buste de Néfertiti
Calcaire peint. H 48 cm
Musée égyptien de Berlin.

Modèle:Article détaillé

L'art amarnien se caractérise par un style naturaliste où abondent les plantes, les fleurs et les oiseaux, mais aussi, dans les cas les plus extrêmes, par un Modèle:Citation (Jean Leclant) poussant jusqu'à la caricature apparente. Ainsi, les statues colossales découvertes dans le temple d'Aton à Karnak sont à l’opposé de l’art classique idéalisant : elles montrent le roi le plus souvent avec un corps androgyne aux hanches exagérément larges, le ventre proéminent, le cou allongé, la tête dolichocéphale et les lèvres charnues<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. D’autres statues le montrent apparemment nu mais asexué. Sur un bas-relief conservé au Neues Museum de Berlin, Néfertiti et les petites princesses sont représentées avec le même visage étiré en longueur, en tout point identique à celui d'Akhenaton qui leur fait face.

Certains archéologues estiment par conséquent que l’iconographie d'Amarna ne faisait que suivre une exigence de pharaon qui voulait que fût mis en évidence le lien exclusif qui unissait la famille royale au Dieu unique créateur de toute vie. En effet, l'art amarnien fut un art de cour qui, tout comme l'art traditionnel et ses conventions figuratives, devait respecter les normes qu’imposait une perspective hiérarchique.

Il se peut toutefois qu’Akhenaton ait eu un physique très ingrat, voire un handicap. L'historien de la médecine Modèle:Lien a ainsi avancé l'hypothèse selon laquelle le roi aurait été atteint d'un trouble endocrinien complexe ou d'une maladie génétique rare et transmissible à sa descendance : le syndrome de Marfan ou de Prune Belly. Il a proposé aussi d'autres étiologies : syndrome paranéoplasique, syndrome de Klinefelter<ref>Modèle:Article.</ref>. Marc Gabolde évoque le syndrome de Barraquer-Simons (lipodystrophie rare et acquise d'étiologie inconnue)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Des études récentes avancent l'hypothèse qu'il était atteint d'un trouble métabolique, l'homocystinurie<ref name="hom">Homocystinuria, a Possible Solution of the Akhenaten’s Mystery.</ref>. La représentation artistique de certains membres de la cour amarnienne disposant, dans de moindres mesures, des mêmes déformations rend cette théorie peu plausible. On a encore dit que le roi aurait été atteint d'épilepsie, provoquant chez lui de longues crises hallucinatoires et douloureuses.

On prête aussi à ce mystique des talents de poète, s'il est vrai qu'il a lui-même composé le Grand Hymne à Aton gravé dans la tombe d'Aÿ.

Le cœur du règne

Fichier:F0819 Louvre Akhenaton A11076 rwk.jpg
Buste d'Akhenaton (Louvre, E11076) ; le calcaire était autrefois peint.

Akhenaton perpétue la tradition de rois bâtisseurs de ses prédécesseurs. Il élève des temples, qu'il appelle Gematon, comme à Karnak, à Kawa et à Sesebi, ainsi qu'une ville fortifiée en aval de la troisième cataracte<ref>C. Lalouette, Modèle:P..</ref>.

L’Modèle:Nobr romains semble être l’apogée du règne. Une fête grandiose est célébrée dans la cité où les envoyés des rois du pays de Canaan, de Nubie, des pays de Koush et de Pount, apportent leurs présents au roi et à la grande épouse royale, possiblement en présence de la reine mère Tiyi.

Cette dernière, dont l'importance en matière de politique, intérieure comme internationale, est déjà avérée à Thèbes sous le règne précédent, fait, selon certaines représentations, plusieurs séjours dans la nouvelle capitale, et y résida peut-être. Elle semble avoir conservé une certaine influence sur son fils<ref>Le roi du Mitanni notamment lui écrit afin qu'elle serve d'intermédiaire auprès du roi.</ref>. Elle est souvent accompagnée par sa plus jeune fille Baketaton, dont l'âge se rapproche de celui de ses nièces, les filles d'Akhenaton. La reine mère et sa fille cadette meurent toutes deux au plus tard à la fin de l'Modèle:Nobr romains.

Les décès qui frappent le roi, dont toute l'imagerie montre Modèle:Incise le profond attachement à sa famille, ne s'arrêtent pas là. La princesse Mâkhétaton, seconde fille du roi, meurt en l'Modèle:Nobr romains. Les scènes rituelles de deuil sont représentées, sans cacher le chagrin du couple royal.

À partir de cette date, la documentation se raréfie, et il devient extrêmement complexe de déchiffrer la succession des événements qui marque la dernière partie du règne.

Période noire ?

Loin de l'image idyllique d'un pharaon poète et rêveur mystique, le règne d'Akhenaton est considéré par beaucoup d'égyptologues comme une période sombre de l'Égypte antique. La réforme religieuse d'Akhenaton entraîna une perte d'influence importante des dieux du panthéon traditionnel : suppression de certains cultes, fermeture de temples, perte de biens du clergé, dégradation des effigies divines, ce qui vaudra au roi d'être surnommé Modèle:Incise le Modèle:Citation.

Jean Yoyotte et Pascal Vernus ne croient pas en un Aton fanatique et intolérant<ref name=VY>P. Vernus & J. Yoyotte.</ref>. Le martelage des noms ne touche pas le royaume dans son entier, et le nom de certains dieux est laissé intact<ref>Dans la tombe du vizir Ramosé, le nom Amen-hotep n'est pas détruit ; dans celle de Kerhouef, intendant de la reine Tiyi, le nom d'Amon est partout martelé sauf dans les cartouches d'Modèle:Noble et de son fils ; sur une stèle de l'intendant Amenhemat, celui d'Osiris, pourtant décrit comme le premier des dieux, est intact ; on voit même apparaître sur une stèle amarnienne, au côté de l'Aton Modèle:Citation, Osiris-Sokaris et Khnoum ; et d'autres encore.</ref>. Le Fayoum semble même avoir presque complètement échappé au martelage<ref>Ch. Jacq, Modèle:P..</ref>.

Si le roi s'attaque aux cultes des divinités traditionnelles du royaume, il n'y a aucune persécution du peuple égyptien, qui préserve ses croyances. Les noms théophores au sein du peuple restent inchangés, et à Akhetaton même, la découverte de petites idoles traditionnelles dans certaines habitations plaident pour la continuité des croyances polythéistes habituelles<ref name=VY/>.

Il est cependant évident aussi que, en raison d'une centralisation excessive, et apparemment inefficace, ainsi qu'à l'amoindrissement des actifs et la confiscation des domaines des temples, l'Égypte connut une crise économique. En effet, en l'absence de tout numéraire, le système économique et social était basé sur le troc et sur la distribution des ressources stockées dans les greniers de l'État et des temples, de sorte que la confiscation des Modèle:Citation par la couronne ruinait Modèle:Citation.

Politique extérieure

Fichier:Akhenaton-E 27112-Louvre-antiquites-egyptiennes-p1020399.jpg
Fragment d'un colosse d'Modèle:Noble- - Akhenaton (Musée du Louvre).

En Syrie et en pays de Canaan, les Hittites et les Amorrites grignotent petit à petit les conquêtes de Modèle:Noble. Ainsi, le roi de Qadech, entré dans l’alliance hittite, conquiert la Syrie du Nord, tandis que Suppiluliuma (-1382 / -1342) et Modèle:Noble s’attaquent au Mittani, allié de l’Égypte. De son côté, le roi d’Amourrou se rend maître de plusieurs places fortes de la côte phénicienne.

Akhenaton omet de venir en aide à ses vassaux, malgré leurs appels pressants, de sorte que son inertie cause la perte de Sidon, de Tyr et de Byblos. Pendant ce temps, des bandes de nomades pillards, les Apirou, s’emparent de Megiddo et de Jérusalem.

La correspondance diplomatique retrouvée entre les différents grands États d'Orient souligne encore davantage la négligence et la maladresse du pharaon, qui aggrave l'affaiblissement de l'Égypte dans ses possessions asiatiques et son influence dans les cours étrangères. L'or est alors un élément de première importance dans la politique internationale, et l'Égypte, prospère, est réputée en posséder à profusion. Alors qu'une grande partie du prestige moral du royaume et de son influence à l'extérieur repose sur sa prodigalité (ce qu'avait parfaitement compris Modèle:Noble), Akhenaton est beaucoup moins généreux que son père et les envois d'or diminuent considérablement. Les rois d'Assyrie, de Babylone et du Mittani s'en plaignent dans les lettres qu'ils adressent à leur « frère » d'Égypte, sur des tons de moins en moins amicaux.

À la fin du règne, il ne subsiste presque rien de l’empire asiatique des premiers Thoutmôsides.

Stèle représentant Akhenaton et une reine pharaon, ou un pharaon
La stèle 17813 de Berlin représente soit une femme pharaon (que l'on peut associer à Ânkh-Khéperourê) soit un pharaon (le plus souvent assimilé à Smenkhkarê), caressant Akhenaton (Musée égyptien de Berlin, Neues Museum, Berlin).

La fin du règne

La mort d'Akhenaton est entourée de mystère. On ne sait ni quand ni comment il décède, ses successeurs ayant tout fait pour effacer les traces du roi hérétique. Tout au plus peut-on dater de l’Modèle:Nobr romains Modèle:Nobr romains la dernière inscription qui le mentionne. Cependant, certains suggèrent que l'éclipse totale de Soleil du Modèle:Date- -1337<ref>Carte de l'éclipse solaire du 14 mai 1338 Modèle:Av JC.</ref> pourrait être concomitante avec sa mort<ref>Timing Akhenaten par Léo Dubal du VLA (virtual laboratory for archaeometry).</ref>. Des études récentes avancent l'hypothèse qu'il était atteint d'un trouble métabolique portant le nom de homocystinurie<ref name="hom"/>, les conséquences de cette maladie pouvant expliquer sa mort.

Smenkhkarê<ref>Jeune frère ou fils aîné d’Akhenaton, à moins qu’il ne s’agisse d’une femme, Néfertiti ou Mérytaton (cf. The Oxford History of Ancient Egypt, Modèle:P.).</ref>, gendre et successeur d’Akhenaton après une probable corégence<ref>N. Grimal, Modèle:P..</ref>, meurt à la fin d'un règne éphémère. Le pouvoir revient alors au fils cadet d'Akhenaton, alors âgé de neuf ans : Toutânkhaton, qui a épousé Ankhésenpaaton, la troisième fille d’Akhenaton. Avec la disparition d'Akhenaton s'éteint le culte d'Aton. Au bout de trois ans, Toutânkhaton quitte Amarna ; il adopte le nom de Toutânkhamon, restaure le culte des dieux traditionnels et rend au clergé les biens dont l’avait dépouillé le Modèle:Citation.

Sépulture

La tombe d'Akhenaton a été aménagée dans la nécropole royale d'Amarna. Découverte par des fellah à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, puis redécouverte en 1891, la tombe fut fouillée par Howard Carter en 1892, qui en releva les décors des parois accessibles pour le compte de l'Egyptian Exploration Society. De 1893 à 1894, le tombeau a été fouillé par Alexandre Barsanti pour le compte du Service des Antiquités égyptiennes, et dégagé des gravats qui l'encombraient, révélant son plan et découvrant les restes du sarcophage externe du roi ainsi que de son coffre à canopes et de nombreux fragments d'ouchebtis au nom du roi.

Brisés en centaines de morceaux, ces vestiges de l'équipement funéraire royal ont été transportés au Musée égyptien du Caire, où ils ont été reconstitués et sont désormais exposés<ref>Le sarcophage est visible dans les jardins du musée, tandis que le coffre à canopes est exposé dans la salle amarnienne du musée.</ref>.

L'ensemble de ces indices démontre que dans un premier temps, le roi a bien été inhumé dans la tombe qu'il s'était fait aménager dans sa nouvelle capitale. Après le retour à l'orthodoxie religieuse et (probablement) d'un premier pillage de la nécropole royale, le corps du roi a été déplacé et inhumé dans la tombe de sa mère dans la vallée des Rois.

En 1907, Davis et Ayrton fouillant dans la vallée des Rois, mettent au jour la tombe KV55 qui contenait plusieurs restes de viatiques funéraires royaux de la fin de la [[XVIIIe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:|  }} }} dynastie]], dont un grand sarcophage en bois doré dont les cartouches royaux ont été martelés, effaçant à jamais le nom de son propriétaire, et dont le visage en or a été arraché, défigurant la tête du sarcophage. Plusieurs autres objets portaient également des cartouches qui avaient été systématiquement effacés, signe caractéristique de la damnatio memoriae subie par les souverains amarniens au cours de la [[XIXe dynastie égyptienne|Modèle:Nobr]].

Le sarcophage contenait encore une momie réduite à l'état de squelette qui n'a pas été immédiatement identifiée<ref>La momie a été d'abord identifiée comme étant celle d'une femme au premier examen avant d'être reconnue comme étant les restes d'un homme.</ref>.

Des examens récents de ce squelette ont été menés de 2005 à 2009 par une équipe égyptienne dirigée par Zahi Hawass, permettant finalement par des analyses ADN de démontrer que ce corps était bien celui d'un fils d'Modèle:Noble et de la reine Tiyi. Ces résultats révélés le Modèle:Date- à la presse et associés aux objets déjà découverts dans la tombe au nom d'Akhenaton, permettent de confirmer l'hypothèse qu'il s'agit bien des restes du roi<ref>Cf. Z. Hawass, Modèle:P..</ref>.

Akhenaton a bien été momifié et a reçu une sépulture officielle dans la nécropole royale de sa capitale. Après avoir reposé une brève période dans son tombeau royal en Amarna, il a été déplacé avec les restes de son équipement funéraire dans la vallée des Rois dans la tombe KV55 probablement sous le règne de Toutânkhamon.

Après le règne de ce dernier, la tombe a été ouverte et les objets aux noms du roi ont été délibérément saccagés. C'est à ce moment-là que le sarcophage royal a été abîmé et probablement ouvert afin de dépouiller la momie du roi des ultimes reliques permettant d'identifier son propriétaire, condamnation posthume à l'oubli et surtout interdiction de tout espoir de renaissance dans l'au-delà, ce qui représentait pour les Égyptiens la pire des punitions. Puis la tombe a été refermée et scellée à nouveau.

La présence de ces sceaux sur le mur bloquant l'accès à la tombe indique que cet acte de désécration a donc été réalisé par ordre officiel et non par des pillards. Cet acte vient clore la campagne de damnatio memoriae qui a débuté sous le règne d'Horemheb et s'est achevée sous les premiers pharaons de la [[XIXe dynastie égyptienne|Modèle:Nobr]].

Titulature

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Redécouverte

L’échec de sa réforme religieuse et la violente réaction conservatrice qui s’ensuivit condamnèrent Akhenaton à un oubli quasi total.

Sa redécouverte à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle a été progressive et, même pour les archéologues sérieux qui s’en sont occupés, elle a été l’occasion de descriptions souvent fantasmatiques et de projections de leurs a priori, dans lesquelles Akhenaton est présenté tantôt positivement, tantôt négativement, mais généralement dans une perspective occidentalocentrée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Voir aussi {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Dominic Montserrat, Akhenaten. History, Fantasy and Ancient Egypt, Routledge, 2000.</ref>. Ainsi, dès 1910, l'égyptologue Arthur Weigall, qui lui consacre la première biographie, voit dans Akhenaton un précurseur évident du Christ : Modèle:Citation. Même si la description de Weigall attira de nombreuses critiques de ses pairs, certains allant jusqu'à la taxer de « romanesque »<ref>Ibid.</ref>, la liste des interprétations hasardeuses, farfelues, voire délirantes<ref>Le terme est de Dimitri Laboury, ibid.</ref> n'a fait que s'allonger : la bibliographie consacrée à Akhenaton compte actuellement plusieurs milliers d'ouvrages.

En 1939, Sigmund Freud s'y intéresse dans L’homme Moïse et la religion monothéiste<ref>J. Le Rider.</ref>. Il y écrivit : « Si Moïse fut un Égyptien, s’il transmit sa religion aux Juifs, ce fut celle d’Akhenaton... »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> (cette affirmation revient à identifier Akhenaton et Abraham. Elle a été précisée et dépassée par Messod et Roger Sabbah<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> pour qui Akhenaton fut Abraham et Moïse Modèle:Noble-). Mais même ses disciples préfèrent classer dans le genre romanesque ou ésotérique<ref>M. P. Carrol, Modèle:P..</ref>,<ref>R. J. Bernstein.</ref> cet ouvrage à la rédaction duquel il travailla longtemps (débuté vers 1910 et publié à sa mort).

Un des auteurs les plus inspirés par l'atonisme fut la femme de lettres et ésotérique nazie Savitri Devi, qui écrit Akhenaton, Fils du Soleil.

Le psychiatre Immanuel Velikovsky, auteur de théories catastrophistes controversées, soutient dans Œdipe et Akhnaton retrouver l'histoire d'Akhenaton sous les traits d'Œdipe.

Akhenaton, personnage de fiction

Littérature

Bande dessinée

  • Edgar P. Jacobs évoque l'histoire et le culte d'Akhenaton dans la bande dessinée Le Mystère de la Grande Pyramide.
  • Didier Convard et André Juillard reprennent et terminent cette histoire dans l'album hors série L'Aventure immobile.
  • Lucien De Gieter évoque également Akhenaton dans la bande dessinée Papyrus Le Pharaon maudit.
  • Jim Starlin a écrit l'histoire de Marvel : The End (publié en 2003 par Marvel Comics), où Akhenaton est enlevé par l'Ordre céleste. L'Ordre lui confère alors une partie du Cœur de l'Univers, un pouvoir qui confère l'omnipotence. Lorsqu'il est en mesure d'utiliser et de comprendre ses pouvoirs, il est envoyé sur Terre pour en prendre le contrôle et y agir en tant qu'agent de l'Ordre. Il se confronte alors aux super-héros de l'Univers Marvel et est finalement arrêté par Thanos, qui prend le contrôle du Cœur de l'Univers.

Jeu de rôle

  • Dans le jeu de rôle Nephilim, Akhenaton est un Nephilim visionnaire, créateur des 22 Arcanes Majeurs, les voies d'accomplissement des Nephilim.

Musique

Jeux vidéo

  • Une partie de l'histoire de The Secret World emmène les joueurs en Égypte, dans les environs de la ville fictive d'Al-Merayah, où la résurgence du culte d'Aton (auquel sont fusionnés certains éléments du Culte des Anciens de Lovecraft) constitue le cœur de l'intrigue ; Akhenaton lui-même est évoqué et représenté sous le nom de Pharaon Noir.
  • Plusieurs quêtes sont dédiées à ce pharaon dans le DLC The Curse of the Pharaohs d'Assassin's Creed Origins.

Cinéma

Opéra

Photos

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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