Aktion T4
Modèle:Titre mis en forme Modèle:En-tête label
Modèle:Langue T4 désigne la campagne d'extermination par assassinat des adultes handicapés physiques et mentaux, allemands et autrichiens, menée par le régime nazi de 1939 à Modèle:Date-, qui a fait de Modèle:Unité.
Aktion T4 est le nom retenu après 1945 pour cette action conduite sous la direction du Modèle:Lien de la chancellerie du Führer. Même si cette action cessa officiellement en Modèle:Date-, l'extermination des handicapés se poursuivit tout au long de la Seconde Guerre mondiale. En outre, une grande partie de ses exécutants ont été recrutés pour l’Aktion Reinhard du programme de la destruction des Juifs d'Europe.
Fondée sur un terreau idéologique fertile prônant une politique eugéniste active, antérieure au nazisme mais exacerbée par celui-ci<ref>DILLING Horst, « Stigmatisation en Allemagne à l'époque du national-socialisme : les malades mentaux et les handicapés », L'information psychiatrique, 2007/10 (Volume 83), p. 827-830. [1] </ref>, la politique d'extermination des personnes handicapées est préparée par une intense campagne de propagande en faveur de la stérilisation et de l'« euthanasie » des personnes dont la vie est considérée par le régime comme indigne d’être vécue, qui s'exprime par exemple avec le film Ich klage an de Wolfgang Liebeneiner sorti en 1941 <ref>HUSSON Édouard, « L'extermination des malades et des handicapes par les nazis (« opération T 4 ») : un lieu de mémoire négligé », Revue d’Histoire de la Shoah, 2004/2 (N° 181), p. 165-175. [2]</ref>. L'extermination des handicapés est le fruit d'une décision personnelle d'Adolf Hitler ; celui-ci en confie l'exécution à la chancellerie du Führer, dirigée par Philipp Bouhler. Mise en œuvre par des médecins nazis convaincus par les thèses du régime, et du personnel issu de la SS, elle se traduit par des mises à mort à grande échelle au moyen de chambres à gaz spécialement construites à cet effet dans six centres dédiés à ces opérations. Bien que des efforts soient déployés pour garder l'opération secrète, celle-ci devient de plus en plus connue au fil des mois, ce qui suscite des protestations qui contribuent à son arrêt officiel, l'objectif exterminateur que les nazis s'étaient fixé ayant de toute manière été atteint.
Terminologie
Le terme « Aktion T4 » apparaît après 1945 ; il est dérivé de l'adresse du bureau central de l'opération, situé dans une villa confisquée à ses propriétaires juifs fin 1938<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> au no 4 de la Tiergartenstrasse à Charlottenburg, un des quartiers résidentiels de BerlinModèle:Sfn. Dans les archives fédérales allemandes, les dossiers relatifs à cette campagne de meurtres sont répertoriés sous le titre de Modèle:Langue (Documents relatifs à l'euthanasie) ou Modèle:Langue (Archives centrales de crimes d'euthanasie)Modèle:Sfn. Les documents officiels nationaux-socialistes contemporains se référant à ce programme le désignent alternativement sous les termes Aktion, E-Aktion, ou Eu-Aktion, « E » et « Eu » consistant en l'abréviation du mot « Euthanasie ».
Dans son ordre écrit du Modèle:Date à Karl Brandt et Philipp Bouhler, Adolf Hitler emploie le terme de Modèle:Langue, que l'on peut traduire par « mort miséricordieuse »Modèle:Sfn.
Si le terme d'euthanasie est employé par les nazis pour désigner l'Aktion T4, divers historiens montrent la réalité qui se cache derrière l’emploi de ce terme. Ainsi Michael Tregenza, pour qui Modèle:CitationModèle:Sfn. Pour qualifier les six centres où sont exécutées les victimes, Tregenza préfère l'expression « centre de gazage » à celle « d'institution d'euthanasie »Modèle:Sfn. Bien que Raul Hilberg emploie le terme « euthanasie », entre guillemets, il considère ce programme comme la préfiguration conceptuelle en même temps que technique et administrative de l'extermination des Juifs d'Europe, et le décrit en définitive comme un holocauste psychiatriqueModèle:Sfn. Richard J. Evans place lui aussi le terme « euthanasie » entre guillemetsModèle:Sfn pour désigner un programme d'euthanasie forcéeModèle:Sfn. Quant à Ian Kershaw, il qualifie l'appellation du programme d'« action d'euthanasie » d'euphémismeModèle:Sfn.
Origines idéologiques
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Contexte international
Comme le souligne Ian Dowbiggin, les origines des mouvements en faveur de l'euthanasie aux États-Unis et en Europe sont antérieures au Troisième Reich et étroitement liées à l'histoire de l'eugénisme et du darwinisme social<ref name="Dowbiggin2003p65">Modèle:Ouvrage.</ref>. En 1883, Francis Galton forge le terme Modèle:Langue pour établir une science de l'amélioration biologique de l'espèce humaine. Les partisans de l'eugénisme appliquent les principes biologiques des théories cellulaires et de l'évolution aux sociétés modernes, bases du darwinisme social. Le mouvement eugénique tend à créer une hiérarchie de races ou de groupes sociaux, plus ou moins valables, plus ou moins susceptibles de dégénérer<ref>Modèle:Chapitre.</ref>.
De telles idées se développent également en Grande-BretagneModèle:Sfn et aux États-Unis où, dans les années 1920, il y a Modèle:Citation. En France, Alexis Carrel, dans son ouvrage L'Homme, cet inconnu, publié en 1935, estime que Modèle:Citation et que Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Débat allemand
Dès 1895, le juriste allemand Adolf Jost, dans son ouvrage Le Droit à la mort, plaide en faveur de Modèle:Citation, argumentant que le contrôle sur la mort des individus doit en fin de compte relever de l'ÉtatModèle:Sfn. Toujours en Allemagne, Alfred Ploetz, fondateur en 1905 de la Société pour l'hygiène de la race, estime qu'il faut arrêter les soins aux malades alcooliques, vénériens ou issus d'unions consanguines, car ils sont Modèle:Citation, en leur permettant de se reproduire et de maintenir ainsi des tares héréditaires dans le corps social<ref>Modèle:Chapitre.</ref> ; il conseille aux médecins de tuer les nouveau-nés chétifs et malformésModèle:Sfn.
En 1920, l'ouvrage Modèle:Langue (L'autorisation de l'annihilation de la vie dénuée de valeur) de Karl Binding et Alfred Hoche propage en Allemagne les concepts de « semi-humains », « esprits morts », « avariés » et « existences superflues ». Les deux auteurs, respectivement juriste et psychiatre, citant Platon et Friedrich Nietzsche<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref group="N">Dans La République, Platon parle de malade dont la vie n'a plus de valeur pour eux-mêmes comme pour n'importe qui d'autres. Dans le Crépuscule des idoles, Nietzsche écrit que le malade est un parasite de la société […] arrivé à un certain état, il est inconvenant de vivre plus longtemps Modèle:Harv.</ref>, réclament Modèle:CitationModèle:Sfn. Parmi les raisons évoquées, et par la suite reprises par les nazis, figurait la nécessité d'éviter de dépenser un argent qui pourrait servir autrement à des fins « productives »Modèle:Sfn. Dans cet ouvrage crucial selon LiftonModèle:Sfn, les auteurs estiment que l'euthanasie forcée est une action compassionnelle et conforme à l'éthique médicaleModèle:Sfn.
Lors de la publication de l'ouvrage, l'écrasante majorité des médecins allemands rejette l'euthanasie, mais l'idée de mettre à mort des malades se propage dans l'opinion : en 1922, une revue de droit pénal publie un projet de loi sur la suppression des malades mentaux, et en 1925, une enquête menée auprès de théologiens fait apparaître que certains d'entre eux estiment inutile d'aider médicalement les enfants attardésModèle:Sfn.
En Allemagne, Fritz Lenz plaide en 1923 pour un vaste programme de stérilisation et regrette que la République de Weimar ne dispose pas d'institutions de recherches eugéniques comparables à celles existant en Grande-Bretagne et aux États-Unis ; il regrette également que l'Allemagne soit dépourvue de lois empêchant le mariage entre des personnes souffrant d'épilepsie ou d'arriération mentale, ou de races différentesModèle:Sfn.
Modèle:CitationModèle:Sfn. Les nominations d'Eugen Fischer et d'Ernst Rüdin à l'Institut Kaiser-Wilhelm, respectivement comme directeur de l'institut d'anthropologie et directeur de l'institut de psychiatrie, Modèle:CitationModèle:Sfn.
L'Autriche a connu un mouvement similaire : lors de la fondation de l'Association viennoise pour l'hygiène raciale en 1924, son président déclare que Modèle:CitationModèle:Sfn.
Le mouvement eugéniste, avec son idéologie bio-médicale, avait une grande influence en Amérique et en Europe avant l'arrivée des nazis au pouvoir ; il a trouvé à ce moment en Allemagne des conditions favorables à la mise en œuvre de ses propositions les plus radicalesModèle:Sfn.
Propagande et endoctrinement
Annoncée dans Modèle:LangueModèle:Sfn,Modèle:Sfn, la volonté de Hitler de stériliser les patients atteints d'une maladie héréditaire se traduit, quelques mois après l'arrivée des nazis au pouvoir, par la loi allemande sur la stérilisation forcée du 14 juillet 1933Modèle:Sfn. Si cette politique de stérilisation forcée n'est pas spécifique à l'Allemagne, elle y constitue, selon Robert Jay Lifton, le précurseur du meurtre de masseModèle:Sfn. Cette législation ne suscite pas d'autre opposition que celle de l'Église catholique, qui la juge contraire à l'encyclique Casti connubiiModèle:Sfn ; elle évite toutefois toute confrontation directe et plaide pour que les magistrats et médecins catholiques ne soient pas obligés de participer à la mise en œuvre de la loiModèle:Sfn.
À partir de 1933, une intense campagne de propagande utilisant films, livres, brochures et affiches est lancée sur le coût que représentent les malades mentaux : on affirme notamment qu'un patient hospitalisé dans un asile coûte Modèle:Unité par jour, cette somme suffisant aux besoins d'une famille avec trois enfants en bonne santéModèle:Sfn.
Entre 1935 et 1937, l'Office politique et racial national-socialiste (Modèle:Langue) produit cinq films muets comportant Modèle:CitationModèle:Sfn. Réalisé en 1936, Modèle:Langue (Maladie héréditaire) est tellement apprécié par Hitler qu'il en commande une suite avec une bande son, Modèle:Langue (Victime du passé), diffusée en 1937 dans tous les cinémas allemandsModèle:Sfn,<ref group="N">Cette version sonore utilise la technique alors inhabituelle de l'interview direct avec des patients, afin de mettre en relief leur confusion mentale Modèle:Harv.</ref>. Relèvent également de cette campagne de propagande, qui se poursuit jusqu'en 1941Modèle:Sfn, Mission et Conscience, J'accuse (Modèle:Langue)<ref group="N">Voir l'analyse de ce film dans Modèle:Ouvrage.</ref> ou Une existence sans vie, qui se termine par la phrase Modèle:CitationModèle:Sfn.
L'enseignement est également mis à contribution. Le manuel de mathématiques destiné aux élèves des écoles primaires supérieures pour l'année scolaire 1936, pose le problème suivant : Modèle:CitationModèle:Sfn. La presse et le public sont encouragés à se rendre dans les asiles de leur région, où Modèle:CitationModèle:Sfn.
La loi sur la stérilisation forcée est suivie, en 1934, par d'autres législations eugénistes comme la loi contre les criminels irrécupérables et dangereux (Modèle:Langue), la loi d'organisation unifiée du système de santé (Modèle:Langue) et la loi sur les examens prénuptiaux (Modèle:Langue) ; l'adoption de ces textes est facilitée par l'Académie du droit allemand, créée le Modèle:Date- et présidée par Hans FrankModèle:Sfn. La communauté scientifique accueille favorablement les lois imposant la stérilisation des « êtres inférieurs »Modèle:Sfn,<ref group="N">En 1933, la Conférence internationale d'hygiène mentale, tenue à Paris, se déclare unanimement favorable à toutes mesures empêchant la naissance « des anormaux et des tarés ». En juin 1933, Hitler assiste à une séance du Congrès annuel de la Société internationale de biologie criminelle, tenue à Hambourg, où sont présentés les bons résultats des lois de stérilisation au Danemark. Cette séance convainc Hitler d'appliquer de telles lois, mais renforcées et contraignantes, en Allemagne (loi du 14 juillet 1933). Modèle:Article</ref>.
Décision
Modèle:Citation blocLe programme d'extermination des personnes handicapées est envisagé par Hitler de longue date : il l'évoque en 1933 avec Karl Brandt et Hans Heinrich LammersModèle:Sfn ; le projet est mis en veilleuse en temps de paix, avant d'être mis en œuvre lors du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, dans un contexte de radicalisation idéologiqueModèle:Sfn.
En 1936, les projets d'extermination des malades mentaux se heurtent à l'opposition du ministre de la Justice Franz Gürtner qui estime qu'il est impensable de mettre en œuvre une campagne d'« euthanasie » sans prendre les mesures juridiques indispensables sauf à Modèle:Citation ; cette position est partagée par la commission sur le droit pénal du ministère de la Justice, dont un rapport, également daté de 1936, précise Modèle:Citation ; elle est également suivie par certains médecins, comme à la clinique universitaire de Heidelberg dont un des professeurs, Carl Schneider, déclare que Modèle:CitationModèle:Sfn. À l'opposé de cette position, des psychiatres insistent sur la nécessité d'une législation portant sur l'« anéantissement de la vie indigne d'être vécue » afin d'être dégagés du problème de conscience qui découle de l'« euthanasie » des malades mentaux réalisée de manière « sauvage » dans des cliniquesModèle:Sfn.
Dans ce contexte, les préparatifs se poursuivent, comme en témoigne l'inspection menée au château de Hartheim par une délégation de responsables du parti nazi et de la SS sous la conduite de Viktor BrackModèle:Sfn au cours de l'été 1938. En Modèle:Date-, lors d'une réunion entre Leonardo Conti, Hans Heinrich Lammers et Martin Bormann chef de la chancellerie du parti nazi, Hitler envisage l'extension des mesures de destruction des « vies sans valeur » déjà mises en œuvre pour les enfants handicapés et d'incorporer les malades psychiques des adultes au programme d'assassinatModèle:Sfn.
Rédigée au cours du mois d'octobre mais antidatée au Modèle:Date pour coïncider avec l'invasion de la Pologne qui marque le déclenchement de la Seconde Guerre mondialeModèle:Sfn, l'« autorisation » de Hitler ne repose sur aucune base juridique : son application traduit chez les exécutants la notion de « travailler en direction du Führer » développée par Ian KershawModèle:Sfn. Refusant de promulguer une loi en la matière, parce qu'il craint la mise en place d'une bureaucratie pesante et des contraintes juridiques, Hitler se limite à donner une « permission » écrite<ref group="N">Modèle:Citation Modèle:Harv.</ref> en dehors du cadre gouvernemental. Le ministre de la Justice Franz Gürtner n'en reçoit copie que le Modèle:Date-, mais estime que la volonté du Führer a force de loiModèle:Sfn,<ref group="N">En 1936, Franz Gürtner estime qu'il est impensable de mettre en œuvre une campagne d'« euthanasie » sans prendre les mesures juridiques indispensables sauf à Modèle:Citation Modèle:Harv.</ref>.
Plusieurs projets de loi à la rédaction desquels Reinhard Heydrich participe sont rédigés après l'ordre de Hitler, pour être abandonnés en Modèle:Date- : pour Hitler, une loi en la matière ne peut être envisagée qu'après la victoire, pour éviter d'éventuelles réactions de l'ennemiModèle:Sfn. Après la mort de Gürtner, les responsables de plus hautes juridictions du Reich sont informés de la mise en œuvre de l'Aktion T4 lors d'un séminaire organisé à Berlin les 23 et Modèle:Date-. Malgré l'absence de toute base légale, ils ne désapprouvent pas l'opération et conviennent que toute plainte à ce sujet ne doit pas être instruite localement, mais envoyée au ministère de la Justice du ReichModèle:Sfn.
Organisation et personnel
Afin de garder le caractère secret de l'Aktion T4 et de privilégier une solution non bureaucratiqueModèle:Sfn, Hitler n'en confie la responsabilité ni au Secrétaire d'État à la Santé du ministère de l'Intérieur, Leonardo Conti<ref group="N">Sur les réticences de Conti à mener une opération d'« euthanasie » à grande échelle sans ordre formel Modèle:Harv.</ref>, ni à la chancellerie du Reich, dirigée par Lammers, ni à la Chancellerie du NSDAP, dirigée par Martin Bormann, mais à la chancellerie du Führer, instance indépendante du gouvernement et à l'abri des contrôles financiersModèle:Sfn, placée sous la responsabilité de Philipp BouhlerModèle:Sfn et déjà chargée de l'« euthanasie » des enfantsModèle:Sfn.
Créée en 1934 pour traiter les courriers adressés à titre personnel à Hitler par des membres du parti et les deux cent cinquante mille lettres qu'il reçoit à la fin des années 1930, la Chancellerie du Führer est un organisme sans grand pouvoirModèle:Sfn. Mais Hitler sait qu'il peut compter sur la loyauté sans faille de BouhlerModèle:Sfn, son efficacité, son fanatisme idéologique et son ambitionModèle:Sfn. Sous les ordres de Bouhler, Viktor Brack, encore plus ambitieux que son supérieur et ancien participant au putsch de la BrasserieModèle:Sfn, est également idéologiquement sûr pour Hitler. Le bureau qu'il dirige, l’Modèle:Langue Modèle:II (Modèle:Langue à partir de 1939), comporte notamment une section Modèle:IIb, placée sous la responsabilité de Hans Hefelmann, qui traite notamment des demandes relatives au ministère de l'Intérieur, y compris les questions sensibles de la compétence des services de santéModèle:Sfn.
Sur la base d'instructions orales données par Hitler à son Modèle:CitationModèle:Sfn, Karl Brandt, et à Bouhler, et peut-être à la suggestion de ceux-ci, Hefelmann entame des discussions avec des médecins notoirement favorables à l'euthanasie, tel Max de Crinis à l'Institut Göring, et met en place une organisation destinée à camoufler l'assassinat d'enfants handicapés : la Commission du Reich pour l'enregistrement scientifique des souffrances héréditaires et congénitales graves (Modèle:Langue)Modèle:Sfn. Il s'agit d'un comité d'experts médicaux chargés d'établir un registre national obligatoire de tous les nouveau-nés « mal formés ». Trois membres, deux pédiatres et un psychiatre, forment un sous-comité chargé de désigner ceux qui ne méritent pas de vivre<ref>Modèle:Article.</ref>.
Ayant eu vent de la réunion du mois de juillet entre Hitler et Leonardo Conti, Brack craint de voir le contrôle de l'opération lui échapper. Il demande donc à Hefelmann d'établir un bref mémoire statistique sur les patients internés dans des asiles et de le transmettre à Bouhler. Celui-ci obtient rapidement l'accord de Hitler pour que Brack puisse étendre ses opérations à des patients adultes, pour autant qu'elles se déroulent dans le secret le plus absolu en tenant le ministère de l'Intérieur à l'écartModèle:Sfn. Le nombre des patients concernés étant estimé à 60 000, le maintien du secret nécessite la mise en place d'un camouflage administratif. L’Association des asiles du Reich, chargée de distribuer les questionnaires d'évaluation des patients, la Fondation d'utilité publique pour la gestion des asiles, responsable de la gestion du personnel et des aspects financiers, et la Société d'utilité publique pour le transport des patients (Modèle:Langue), sont créées et placées sous la direction de Brack ; elles s'installent toutes les trois au no 4 de la Modèle:LangueModèle:Sfn. Outre Brandt, Brack et Bouhler, l'organisation dispose à ce moment de cent quatorze personnesModèle:Sfn. Le personnel engagé pour Modèle:Citation, à l’administration centrale ou dans les centres de gazage, ne fait l'objet d'aucune contrainte et les médecins qui refusent d'y participer ne voient pas leur carrière en souffrir ; ceux qui ne désirent plus collaborer à l'Aktion T4 ne font l'objet d'aucune sanction ou de sanctions mineuresModèle:Sfn. Modèle:Citation. Cette adhésion au projet d'euthanasie forcée peut également découler du fait que le corps médical est la profession la plus nazifiée du Reich : plus de 50 % des médecins sont membres du parti nazi, de la SA et de la SS<ref>Modèle:Article.</ref>.
Une administration composée d'un bureau central et de six départementsModèle:Sfn, placée sous la direction de Gerhard BohneModèle:Sfn, est mise en place et quatre associations servant d'écran à l'opération sont crééesModèle:Sfn. Nazi convaincu, membre de la SS, juriste et juge d'instruction à Cologne, Bohne est Modèle:CitationModèle:Sfn. Il se voit notamment adjoindre les services de Christian Wirth également remarqué pour son habileté dans l'organisation et l'administrationModèle:Sfn.
Opérations de camouflage
Outre le nom de code de l'opération elle-même, les centres de mise à mort ont des noms codés constitués d'une lettre, de A à E ; les dirigeants de l'Aktion T4 et les médecins qui travaillent à son siège central prennent des noms d'empruntModèle:Sfn. Les organisations créées pour servir de couverture à l'Aktion T4 portent des noms anodins dissimulant leur caractère mortifère, comme la Fondation caritative des soins en institution (Modèle:Langue), chargée de l'embauche du personnel, ou le comité chargé des asiles psychiatriques du Reich (Modèle:Langue), qui est chargé de la correspondance avec les institutions à propos de l'inscription et du transfert des patientsModèle:Sfn. Les questionnaires envoyés aux établissement psychiatriques, aux cliniques, aux hôpitaux et aux institutions hébergeant des patients atteints d'une maladie chronique dissimulent leur fonction première de sélection des patients destinés à l'extermination derrière des questions plus générales portant entre autres sur le budget annuel, le nombre de lits, le personnel médical et infirmier, afin de donner l'impression d'une simple enquête statistique et administrativeModèle:Sfn.
À partir de l'automne 1940, les victimes ne sont plus directement envoyées vers l'un des centres de mise à mort mais transitent par des établissements intermédiairesModèle:Sfn, où aucun examen complémentaire des futures victimes n'est effectuéModèle:Sfn. Cette Modèle:CitationModèle:Sfn se poursuit par l'envoi des courriers aux familles des victimes, notifiant leur transfert pour d'importantes mesures liées à la guerre, puis annonçant leur arrivée dans les centres de mise à mort, en assurant que les proches seraient avertis immédiatement d'un changement de l'état de santé des patientsModèle:Sfn.
Modèle:Citation. Cette falsification doit éviter qu'un grand nombre de décès ne soit relié à un endroit et à une période particuliers. Les décès sont donc attribués à des causes reliées à l'état de santé des victimes ou à des maladies ou infections qu'elles auraient pu contracter ; pour ce faire, le personnel médical chargé d'établir les certificats de décès peut se baser sur des guides écrits spécifiant les détails importants pour la cohérence des causes du décès. Pour Robert Jay Lifton, Modèle:Citation.
Les cadres médicaux
Philipp Bouhler et Karl Brandt, qui est lui-même médecin, sont chargés tous deux par Adolf Hitler de donner pouvoir à des médecins particuliers, nommément désignés, de réaliser des « euthanasies » « sur des patients qu'ils considèrent comme incurables, sur la base du jugement humain, après évaluation soigneuse de leur situation ». En Modèle:Date-, les dirigeants du programme insistent officiellement sur le fait que seuls les médecins habilités doivent réaliser les mises à mort, selon le mot d'ordre : « la seringue appartient au médecin ». De leur point de vue, il s'agit d'un programme médical. La mort des malades incurables est une délivrance pour eux-mêmes, et ensuite pour la société d'un point de vue économique, émotionnel, et même esthétique<ref name=":0">Modèle:Chapitre.</ref>.
Pour l'organisation de l'Aktion T4, Bouhler et Brandt s'appuient sur de nombreux médecins<ref group="N">Voir les portraits brossés dans Modèle:Harvsp.</ref> comme Herbert Linden, responsable des asiles psychiatriques publics au ministère de l'Intérieur et chargé des questions d'hérédité et de race au département de la SantéModèle:Sfn , Ernst-Robert Grawitz, médecin en chef de la SS, les professeurs et psychiatres Werner Heyde de Wurtzbourg, jeune psychiatre prometteurModèle:Sfn et Paul NitscheModèle:Sfn<ref group="N">Heyde et Nitsche exercent successivement la direction du département médical de l'Aktion T4 Modèle:Harv.</ref>, choisis en raison de leur proximité avec le régime, de leur réputation au sein du milieu médical et de leur opinion favorable sur l'« euthanasie »Modèle:Sfn, et les psychiatres Carl Schneider et Irmfried EberlModèle:Sfn. À côté de ces médecins expérimentés, l'organisation nécessite le recrutement de jeunes médecins fiables ou d'étudiants en médecine pour évaluer quelque Modèle:Unité de renseignements sur les patients ; une quarantaine de praticiens sont présentés à Brandt et les recrutements s'effectuent entre Modèle:Date- et Modèle:Date-Modèle:Sfn.
Le personnel de la SS
À côté des cadres médicaux de l'organisation centrale et des centres de mise à mort, l'Aktion T4 est mise en œuvre avec du personnel issu de la SS. Début Modèle:Date-, dix sous-officiers des SS-Totenkopfverbände provenant des camps de concentration de Sachsenhausen, Buchenwald et Dachau, comme Josef Oberhauser, Gottfried Schwarz ou Lorenz Hackenholt, sont réquisitionnés et affectés à l'Aktion T4. À la demande d'Himmler, ils y travaillent en civil pour que le lien entre la SS et l'opération d'extermination ne soit pas visibleModèle:Sfn.
Au sein du personnel provenant de la SS, de nombreux exécuteurs sont issus des rangs de la policeModèle:Sfn, mais aussi d'autres horizons. Christian Wirth est issu de la police de Stuttgart au sein de laquelle il était commissaireModèle:Sfn : Modèle:CitationModèle:Sfn. Il participe aux premiers essais de gazage réalisés à Brandebourg, et est ensuite affecté au centre de mise à mort Hartheim qu'il dirige Modèle:Langue à partir de Modèle:Date- ; Modèle:Citation,Modèle:Sfn.
Gottlieb Hering affecté au centre de mise à mort de Hartheim<ref name="Fr">Modèle:Ouvrage.</ref> provient également de la police criminelleModèle:Sfn, comme Franz Reichleitner, commandant de Harteim<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Kurt Franz est, avant son transfert à l'Aktion T4, gardien au camp de concentration de BuchenwaldModèle:Sfn, Kurt Bolender est membre des SS-Totenkopfverbände ; quant à Karl Frenzel, membre de la SA, il est charpentierModèle:Sfn
Sélection des victimes
Modèle:Citation bloc En Modèle:Date-, les asiles psychiatriques allemands comptent environ Modèle:Unité, dont Modèle:Unité sont occupés par des internés en permanence ; ils emploient Modèle:Unité et Modèle:UnitéModèle:Sfn.
Le recensement de tous les établissements thérapeutiques dont certains patients pourraient être concernés par l'opération d'euthanasie forcée est effectué sur base d'une circulaire de Leonardo Conti du Modèle:Date- ; le Modèle:Date-, une nouvelle circulaire de Conti ordonne aux responsables des établissements de compléter des formulaires pour chaque patientModèle:Sfn. D'après les données des formulaires<ref group="N">Voir leur traduction intégrale dans Modèle:Harvsp.</ref>, diffusés à Modèle:UnitéModèle:Sfn, les médecins de l'Aktion T4 répartissent les patients en quatre groupesModèle:Sfn,<ref group="N">Trois, avec une nomenclature fort différente d'après Modèle:Harvsp.</ref> :
- les patients atteints de troubles mentaux et se trouvant dans l'incapacité de travailler, ou ceux qui ne pouvaient accomplir que des tâches subalternes routinières,
- les patients ayant été internés pendant au moins cinq ans,
- les patients internés en tant que fous dangereux et confinés dans des unités sous haute surveillance,
- les patients qui n'étaient pas citoyens allemands ni de race allemande ou assimilée.
Le premier groupe est ensuite « ramené aux malades incapables de travailler ou qu'on ne pouvait employer qu'à un travail machinal », comme le précise le Modèle:Date- Herbert Linden, pour qui Modèle:Citation. Ce critère de capacité au travail génère un effet paradoxal : dans un premier temps, de nombreux responsables d'asiles, craignant que leurs patients capables de travailler ne soient mobilisés pour l'économie de guerre, en classent le plus grand nombre possible dans la catégorie des patients inaptes au travailModèle:Sfn. Lorsque le sort des « inaptes au travail » devient connu, la démarche inverse est souvent adoptée : des médecins d'institutions psychiatriques recensent dans la catégorie des « aptes au travail » tous les malades qui en présentent la moindre apparence. Cette démarche fait l'objet d'un contrôle de la part de l'administration de l'Aktion T4 : quand le nombre des aptes au travail est jugé excessif, une commission de contrôle est envoyée sur place. Dirigées par des collaborateurs médicaux expérimentés de l'Aktion T4, ces commissions sont composées de jeunes médecins fidèles au parti mais tout à fait inexpérimentés, ou d'étudiants en médecine, ainsi que de secrétaires dactylographes. Leurs membres n'examinent aucun patient, mais se contentent de vérifier le contenu des formulaires et d'interroger le personnel soignant, sans tenir compte des objections de celui-ciModèle:Sfn,<ref group="N">Pour la composition de cette commission, voir l'exemple en Bavière donné par Modèle:Harvsp.</ref>.
Les formulaires sont examinés par des membres de l'administration centrale de l'Aktion T4, qui prennent comme principal critère celui de l'aptitude au travailModèle:Sfn ; sans avoir vu les patients, et sans aucune compétence psychiatrique, ils marquent les formulaires des futures victimes d'une croix, ce qui leur vaut le surnom de Modèle:Langue (faiseurs de croix)Modèle:Sfn. Les cas difficiles à trancher, comme ceux des anciens combattants de la Première Guerre mondiale, sont soumis à Viktor Brack, sous le pseudonyme de JennerweinModèle:Sfn. Lorsque certains responsables d'institutions psychiatriques refusent de remplir les questionnaires, conscients de sa véritable finalité, les médecins de l'Aktion T4 s'en chargent à leur place, sans le moindre contact avec les patients concernés. La plupart des victimes sélectionnées ne souffrent pas d'une maladie mortelle et aucune d'entre elles ne souhaite mourirModèle:Sfn. En raison du peu de connaissances à l'époque, il est difficile de déterminer quelles maladies et handicaps avaient les victimes de l'Aktion T4<ref>Modèle:Bibliographie.</ref>.
Dès le début de l'Aktion T4, les patients juifs font l'objet d'un sort particulier : concentrés dans quelques asiles, ils sont presque tous gazés à Brandebourg-sur-la-Havel à partir de Modèle:Date-Modèle:Sfn,Modèle:Note.
Transport vers les centres de gazage
Les victimes sont transportées vers les centres de gazage par des autocars aux vitres peintes ou obstruéesModèle:Sfn, les « bus gris ». Souvent, à l'arrivée des camions, les patients se réfugient dans les greniers, les jardins ou les annexes des asiles, d'où il faut les délogerModèle:Sfn, et dans bien des cas la violence est employée pour les faire monter dans les véhiculesModèle:Sfn.
Une équipe de transport de la Modèle:Langue, comportant trois ou quatre chauffeurs membres de la SSModèle:Sfn avec leurs autocars, est affectée à chaque centre de gazage. Les convois sont dirigés par un membre de la Modèle:Langue, un employé de l'Aktion T4 ou un médecin d'un centre d'extermination : ils embarquent les malades avec leurs papiers et effets personnels transportables. Certains chefs de convoi acceptent parfois de laisser des malades à l'asile, mais habituellement ils exigent que le nombre initialement prévu soit respecté et qu'on leur livre des « remplaçants »Modèle:Sfn.
Dans tous les cas, les familles ne sont averties du transfert qu'après que celui-ci a eu lieu, en gardant la destination secrète ; le courrier précise également que les visites ne sont pas autorisées et qu'aucun renseignement ne peut être donné « en raison du manque de personnel dû à la guerre et du surcroît de travail qui en résulte »Modèle:Sfn.
Centres de gazage et techniques d'assassinat
Les centres de gazage
Entre 1939 et 1941 six centres de gazage sont mis en place dans le Reich.
Centre de gazage de l'Aktion T4 | Nom de code | Nombre de victimesModèle:Sfn. | Période de fonctionnement |
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Grafeneck | A | 10 654<ref group="N">9 839 selon Modèle:Harvsp.</ref> | Modèle:Date - décembre 1940 |
Brandebourg-sur-la-Havel | B | 9 772 | Modèle:Date - octobre 1940<ref group="N">Transféré à Bernburg en novembre 1940 Modèle:Harv.</ref> |
Schloß Hartheim | C | 18 269 | Modèle:Date - décembre 1944 |
Pirna-Sonnenstein | D | 13 720 | juin 1940 - septembre 1942 |
Bernburg | B | 8 601 | Modèle:Date - Modèle:Date |
Hadamar | E, puis A<ref group="N">Reprend le nom de code de Grafeneck Modèle:Harv.</ref> | 10 072 | janvier 1941 - Modèle:Date |
Chaque centre est dirigé par un médecin dont on n'exige aucune expérience en psychiatrie ou en neurologie. Il a sous ses ordres un ou plusieurs médecins assistants, en général fraîchement diplômés et dépourvus de formation ou d'expérience psychiatriquesModèle:Sfn et du personnel infirmier. L'essentiel du processus d'assassinat est effectué par un détachement de SS.
Le choix de la technique d'assassinat
Alors que, dans le cadre de l'« euthanasie » des enfants, les enfants handicapés étaient assassinés par injection de morphine-scopolamine, par l'ingestion de comprimés de luminal ou par sous-alimentationModèle:Sfn, le gazage au moyen de monoxyde de carbone est choisi comme méthode de mise à mort de préférence à l'empoisonnement médicamenteux : ce mode d'assassinat a déjà été utilisé sur des malades mentaux polonais, après l'invasion du pays, à l'automne 1939 à Poznań, puis en Prusse orientaleModèle:Sfn.
La première expérience de gazage dans le cadre de l'Aktion T4 se déroule en Modèle:Date- à Brandebourg, dans une chambre à gaz construite sous la supervision de Christian WirthModèle:Sfn : afin de tester différentes méthodes d'assassinat, six malades reçoivent des injections de différentes substances, dont la scopolamine-morphine, le curare et un mélange d'acide cyanhydrique et de morphineModèle:Sfn alors qu'une vingtaine d'autres sont gazésModèle:Sfn. L'opération se déroule en présence de quatorze fonctionnaires nazis et spécialistes médicaux venus du siège central de l'opération à Berlin, dont Philipp Bouhler, Viktor Brack, Leonardo Conti, Karl Brandt, Werner Heyde, Irmfried Eberl, Ernst Baumhard et Aquilin UllrichModèle:Sfn. D'après le témoignage de Heyde, repris par LiftonModèle:Sfn et TregenzaModèle:Sfn, Brandt et Conti ne se contentent pas d'assister à l'opération mais administrent eux-mêmes les injections mortelles, dont l'action s'avère décevante et qui doivent être renouveléesModèle:Sfn. Le mode d'exécution par le gaz s'avérant plus efficace, il est généralisé par Viktor Brack dans les six centres de mise à mort de l'Aktion T4Modèle:Sfn. Les bouteilles de monoxyde de carbone sont fournies par IG Farben sur simple commande par téléphone, et livrées via l'intermédiaire de l'institut technique de criminologie de la Modèle:LangueModèle:Sfn.
Fermant de manière hermétique, les chambres à gaz ressemblent à des salles de doucheModèle:Sfn : Modèle:Citation bloc
Une fois les victimes enfermées dans la chambre à gaz, un médecin actionne le manomètre d'une bouteille de monoxyde de carbone, le processus d'empoisonnement prenant une vingtaine de minutesModèle:Sfn, pendant lesquelles certains malades frappent aux portes alors que d'autres restent passifsModèle:Sfn.
Protestations et arrêt « officiel » de l’Aktion T4
Malgré les efforts des autorités nazies pour garder secrète l'Aktion T4, des rumeurs se propagent et des protestations individuelles s'élèvent rapidement. Des habitants d'Hadamar remarquent que de la fumée s'échappe des cheminées de l'institution peu après l'arrivée de chaque convoi et entendent des membres du personnel du centre d'exécution parler de leur travail ; les familles des victimes sont de plus en plus nombreuses à faire le lien entre le transfert de leurs proches dans un des six centres de gazage et leur décès immédiatModèle:Sfn. Des familles reçoivent des urnes funéraires vides, d'autres sont averties que leurs proches sont décédés d'une appendicite aiguë, alors qu'ils avaient déjà été opérésModèle:Sfn. Modèle:Citation
Des fonctionnaires du ministère de la Justice, des magistrats et des procureurs s'étonnent de la fréquence anormale des décès dans les institutions psychiatriques. Un juge du Brandebourg, Lothar Kreyssig, spécialisé dans les affaires de tutelle, écrit au ministre Franz Gürtner pour protester contre un programme de meurtre de masse illégal et immoral : celui-ci lui répond que Modèle:CitationModèle:Sfn. Kreyssig est ensuite convoqué par Roland Freisler, le plus haut fonctionnaire du ministère de la Justice, qui lui confirme que les meurtres sont exécutés sur ordre de Hitler. Cela ne l'empêche pas d'écrire aux directeurs des hôpitaux psychiatriques de son district pour leur faire savoir que le transfert de patients vers les centres d'assassinat est illégal et passible de poursuites : cette attitude persistante lui vaut une mise à la retraite forcée en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Modèle:CitationModèle:Sfn.
Des pasteurs et un évêque de l'Église protestante, Theophil Wurm, s'élèvent à titre individuel contre la campagne d'assassinats, mais leurs critiques restent inconnues de la population allemandeModèle:Sfn. Des figures éminentes de l'Église confessante, comme Friedrich von Bodelschwingh et Paul Gerhard Braune, qui envoie un mémorandum de protestation à Hitler Modèle:Incise s'opposent vigoureusement à la politique de stérilisation forcée puis à celle d'euthanasieModèle:Sfn.
C'est de l'Église catholique allemande, d'abord peu critique envers le régime nazi lors la signature du concordat du 20 juillet 1933<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, puis émettant certaines réserves quant au respect des termes de cet accord au travers de l'encyclique Modèle:Langue du pape Pie XI en 1937, que vient la première protestation publique connaissant un large écho. Dans un premier temps, la discrétion prime : si le Saint-Office affirme, le Modèle:Date-, Modèle:Citation, cette décision n'est pas publiée dans L'Osservatore Romano, ni relayée par Radio-Vatican<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, et elle n'est diffusée en Allemagne qu'en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Alors que le cardinal Adolf Bertram, président de la Conférence de Fulda tente de temporiser, estimant qu'il n'y a pas assez de preuves pour protester, l'évêque de Münster, Clemens August von Galen, prend position publiquement dans un sermon prononcé le Modèle:Date-Modèle:Sfn,<ref group="N">En 1934, il avait été le seul dignitaire catholique à condamner publiquement les assassinats commis lors de la nuit des Longs Couteaux, cf. J. Philippon, La Nuit des Longs Couteaux : Histoire d'une intox, Paris, Armand Colin, 1995, Modèle:P..</ref>.
Le sermon de Galen connaît un énorme retentissement en Allemagne et à l'étranger. À l'initiative de l'évêque, il est imprimé sous forme de lettre pastorale et lu dans les églises paroissiales ; l'évêque de Limbourg adresse au ministre de la Justice une lettre condamnant les meurtres et celui de Mayence prononce un sermon dans ce sens. Modèle:Citation. L'allusion de Galen aux soldats souffrant de graves blessures influence de hauts responsables du Troisième Reich. En privé, le Modèle:Langue Keitel est contre l'euthanasie à cause des blessés et aliénés de la Première Guerre mondiale et parce que les hostilités en Russie, déclenchées en Modèle:Date-, produiraient de nouvelles « vies improductives » : les supprimer porterait un coup terrible au moral des troupes sur le front. Cette position est partagée, pour les mêmes motifs par Himmler, chef de la Modèle:Langue<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les Britanniques, qui se sont procuré le texte du sermon, en font diffuser des extraits par le service allemand de la BBC ; ils le répandent en larguant des tracts au-dessus de l'Allemagne et en faisant circuler des exemplaires en France, aux Pays-Bas, en Pologne et dans d'autres régions d'EuropeModèle:Sfn.
Le Modèle:Date-, Hitler ordonne à Karl Brandt de mettre fin à l'Aktion T4 et le charge de transmettre cette instruction à Philipp Bouhler et Viktor Brack, tout en s'assurant que le meurtre des enfants handicapés, pratiqué à une échelle beaucoup plus réduite et donc moins visible, se poursuiveModèle:Sfn. Cette décision d'arrêter l'opération fait suite aux protestations de Clemens Galen, à l'obstruction de nombreuses infirmières et aides-soignants, à l'inquiétude exprimée de plus en plus ouvertement par les parents, amis et voisins des victimes. Elle découle aussi de la crainte de Hitler de se voir rendu directement responsable des assassinats et du fait que le quota de Modèle:Unité qu'il avait initialement fixé a été atteint et même légèrement dépasséModèle:Sfn.
L'assassinat des handicapés et des malades mentaux continue cependant jusqu'à la fin de la guerreModèle:Sfn. Modèle:Lien, officier allemand puis prêtre s.j., et historien, a pu conclure que Modèle:Citation<ref name="Sereny">Modèle:Ouvrage.</ref>.
Autres programmes d'assassinat de personnes handicapées
Modèle:Article détaillé Si l'Aktion T4 est officiellement arrêtée le Modèle:Date-, l'extermination de personnes considérées par les nazis comme des charges pour la société se poursuit jusqu'en 1945Modèle:Sfn. Le recensement des malades à éliminer se poursuit au moyen des formulaires envoyés tous les six mois par les asiles, les institutions de l'Aide sociale et les maisons de repos à la commission du Modèle:Langue pour l'enregistrement scientifique des souffrances héréditaires et congénitales graves, et la Modèle:Langue continue à organiser le transport des patients vers leur lieu d'assassinatModèle:Sfn.
Sur la base d'initiatives locales, des « euthanasies » sont pratiquées dans plusieurs Modèle:Langue dès l'automne 1933Modèle:Sfn.
Depuis 1938Modèle:Sfn, sur décision de commissions de médecins, environ 5 000 voire 8 000Modèle:Sfn nourrissons et enfants atteints de malformations diverses sont placés dans des unités de pédiatrie spécialisées (Modèle:Langue), où ils sont assassinés dans le cadre de l'« euthanasie » des enfantsModèle:Sfn. Antérieure à l'Aktion T4 et indépendante de celle-ci, cette politique se poursuit jusqu'à la fin du conflitModèle:Sfn.
Officiellement évacués des asiles situés dans des régions dont l'air est contaminé, des milliers de patients sont transférés vers des prétendus camps de reposModèle:Sfn, où médecins et infirmières les éliminent en les affamant ou par surdose médicamenteuseModèle:Sfn. Le « traitement par la faim » est officiellement mis en place en Bavière en 1942 : une fiche de cuisine spéciale est distribuée dans les différents établissements de soins, prescrivant un régime dépourvu de matières grasses et exclusivement constitué de légumes bouillis, qui doit conduire à la mort dans un délai de trois moisModèle:Sfn.
En Prusse et Pologne occupée, dès Modèle:Date-, le Modèle:Langue de Poméranie fait « nettoyer » les asiles des villes côtières de Stralsund, Swinemünde et Stettin afin de libérer de la place pour l'implantation d'Allemands de la Baltique : les patients sont emmenés dans le voisinage de Dantzig où ils sont fusillés par des escouades de SSModèle:Sfn. Son collègue de Prusse orientale, Erich Koch fait liquider Modèle:Unité internés dans des établissements de son Modèle:Langue, qui sont tués par des SS mis à disposition par Wilhelm KoppeModèle:Sfn. Dans le Wartheland, Arthur Greiser fait assassiner des malades mentaux par une équipe dirigée par Herbert Lange au moyen d'un camion à gazModèle:Sfn du type de ceux utilisés par les Modèle:Langue, puis au camp d'extermination de Chelmno<ref group="N">À la différence de ceux-ci, à l'exception du premier camion utilisé à Chelmno, c'est du monoxyde de carbone en bouteille qui est employé, et non les gaz d’échappement Modèle:Harv.</ref>. Une chambre à gaz est mise en service dans un fort militaire de Poznań à l'automne 1939 ; à la demande du HSSPF de Königsberg, Lange et ses hommes gazent également Modèle:Unité mentaux de Prusse orientale, rassemblés au camp de Soldau, au prix de Modèle:Unité par victimeModèle:Sfn. Au total, au milieu de l'année 1940, ces actions locales ont fait environ Modèle:UnitéModèle:Sfn.
Dans le Gouvernement général, les opérations sont confiées à Leonardo Conti qui donne l'ordre d'exterminer tous les malades mentaux, qu'ils soient polonais ou étrangers ; ceux-ci sont tués par la Gestapo ou par la SSModèle:Sfn.
De mi-1941 à l'hiver 1944-1945, les détenus des camps de concentration jugés trop faibles ou trop gênants pour être maintenus en vie, sont transférés pour être gazés dans les centres de mise à mort de l'Aktion T4, dans le cadre d'une opération connue sous le nom de code 14f13Modèle:Sfn. En Alsace, partie intégrante du Gau Baden-Elsaß, 50 malades mentaux de l'hôpital de Stephansfeld-Brumath sont déportés à Hadamar le Modèle:Date- pour y être exterminés. Un seul a survécu<ref>Plaque inaugurée le 5 mai 1995 dans la cour d'honneur de l'hôpital, citée par Isabelle von Bueltzingsloewen, « Les « aliénés » morts de faim dans les hôpitaux psychiatriques français sous l'Occupation », Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 2002/4 Modèle:N°, Modèle:P.. DOI : 10.3917/ving.076.0099.</ref>.
Bilan
De 200 000<ref name="Buttlar">Horst von Buttlar, Forscher öffnen Inventar des Schreckens at Spiegel Online (2003-10-1) (German).</ref> à 250 000<ref>Patricia Heberer, « Targeting the "unfit" and radical public health strategies in Nazi Germany », in Donna F. Ryan, John S. Schuchman, Deaf People in Hitler's Europe, Gallaudet University Press, 2002, Modèle:P..</ref> aliénés et handicapés sont assassinés par les nazis entre 1939 et 1945, soit par gazage, soit par injection létale, soit par dénutrition<ref name="Buttlar"/>.
Dans le cadre de l’Aktion T4, pour Eugen Kogon entre Modèle:Unité périssent par le seul gazageModèle:Sfn, le premier chiffre, provenant du rapport statistique officiel de l'opération, étant repris par Willi DressenModèle:Sfn et Michael TregenzaModèle:Sfn. Robert Jay Lifton, établissant le bilan de l'Aktion T4 et de l'Aktion 14f13 avance les chiffres suivants : Modèle:Unité adultes internés dans des institutions, Modèle:Unité dans des institutions, Modèle:Unité juifs et Modèle:Unité des camps de concentrationModèle:Sfn. Ian Kershaw estime le nombre des victimes de l'Aktion T4, depuis son déclenchement jusqu'au mois d'Modèle:Date-, de Modèle:Unité, le nombre total des victimes de l'entreprise nazie de liquidation des malades mentaux et handicapés approchant sans doute le doubleModèle:Sfn.
Pour Gitta Sereny, dans le cadre de l’Aktion T4, de Modèle:Citation<ref name="Sereny" />.
De l'Aktion T4 à la Shoah
Modèle:Citation bloc De nombreux exécuteurs de l’Aktion T4 participent ensuite à la ShoahModèle:Sfn. Ils sont notamment mis à disposition d'Odilo Globocnik dans le cadre de l'opération Reinhard, leurs salaires continuant à être versés par la chancellerie du FührerModèle:Sfn. Sur les dix sous-officiers des SS-Totenkopfverbände mutés à l'Aktion T4 début Modèle:Date-, neuf constituent le noyau de la garnison du camp d'extermination de BełżecModèle:Sfn. Parmi les participants affectés à la Shoah se retrouvent notamment :
- Christian Wirth, plus haut responsable de l'Aktion T4 à être affecté à l'opération ReinhardModèle:Sfn, est nommé, en Modèle:Date-, commandant du camp d'extermination de Bełżec, puis, en Modèle:Date-, inspecteur général des camps d'extermination de l'opération ReinhardModèle:Sfn ;
- Irmfried Eberl, médecin-chef des centres de gazage de Brandebourg-sur-la-Havel et de Bernburg, est le premier commandant du camp d'extermination de TreblinkaModèle:Sfn ;
- Gottlieb Hering, qui a dirigé le centre de mise à mort de Hartheim<ref name="Fr"/>, succède à Wirth comme commandant du camp d'extermination de BełżecModèle:Sfn ;
- Josef OberhauserModèle:Sfn est chargé de la construction du camp d'extermination de Bełżec et y est l'adjoint de Wirth ;
- Gottfried Schwarz est commandant adjoint du camp d'extermination de BełżecModèle:Sfn ;
- Erich FuchsModèle:Sfn est affecté au camp d'extermination de Bełżec, puis de TreblinkaModèle:Sfn ;
- Gustav Wagner, Erich Bauer, Franz Reichleitner et Kurt Bolender sont affectés à SobiborModèle:Sfn,<ref group="N">En évoquant les cadres de ce camp, Arad précise que Erich Lachmann, étant un extérieur parmi les membres du programme d'« euthanasie », est remplacé comme commandant des gardes ukrainiens par Kurt Bolender (Modèle:Ouvrage).</ref> ;
- Franz Stangl, affecté au bureau d'état civil spécial de HartheimModèle:Sfn, devient commandant du camp d'extermination de Sobibor puis de Treblinka.
Après-guerre
Certains responsables de l'Aktion T4 sont jugés lors du procès des médecins qui se tient à Nuremberg du Modèle:Date- au Modèle:Date- ; à l'issue de celui-ci Viktor Brack et Karl Brandt sont condamnés à mort et exécutés par pendaison. Cependant, lorsque après le procès Alexander Mitscherlich publie un ouvrage dénonçant l'élimination des malades mentaux<ref>Alexander Mitscherlich et Fred Mielke, Medizin ohne Menschlichkeit (Médecine sans humanité), 1949.</ref>, la Modèle:Lien en achète tous les exemplaires<ref>Thierry Féral, Médecine et nazisme: considérations actuelles, L'Harmattan, p. 28 Modèle:ISBN.</ref> et accuse l'auteur de trahir sa patrieModèle:Sfn : son livre ne pourra être lu qu'après sa réédition en 1960<ref>WordlCat.</ref>.
Si les 350 médecins en lien direct avec les opérations d'assassinat se justifient par le fait qu'ils n'ont fait qu'appliquer le verdict prononcé par d'autres médecins et sans opposition des tribunaux, Modèle:CitationModèle:Sfn.
Seuls 40 participants aux euthanasies forcées sont condamnés en République fédérale d'Allemagne ; de nombreux médecins sont acquittés ou ne sont pas poursuivis (tel Julius Hallervorden), de même que les fonctionnaires du ministère de la Justice ou les 200 maires et employés municipaux impliqués dans l'opérationModèle:Sfn.
Politiques de la mémoire
Le lieu historique de la planification et de l'organisation de l'Aktion T4, au Modèle:N° de la Tiergartenstraße dans le quartier berlinois de Mitte, accueille plusieurs actions commémoratives : cependant, à la suite de critiques répétées regrettant le peu de visibilité de ce lieu de mémoire, le Bundestag décide le Modèle:Date- de consacrer à la mémoire des victimes de l'Aktion T4 la sculpture d'acier érigée en 1988 à cet emplacement par Richard Serra, ce qui est matérialisé par la pose d'une plaque commémorative<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Un centre national d'information et de commémoration, le Modèle:Langue (l'espace de commémoration et d'information pour les victimes des meurtres de « l'euthanasie » nazie) ouvre le Modèle:Date- au même endroit<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Sous la double tutelle de la fondation Topographie de la terreur et de la fondation du mémorial aux Juifs assassinés d'Europe, une table ronde réunit à partir de janvier 2007 représentants de la société civile, citoyens engagés, associations et représentants des autorités. Regrettant alors le manque de visibilité de la commémoration, cette table ronde choisit d'exposer tout d'abord le mémorial des « bus gris » le Modèle:Date- devant la Philharmonie de Berlin. Il s'agit d'une copie de la sculpture en béton créée en 2006 pour le centre pour la psychiatrie Die Weissenau et qui s'inspire du modèle de bus utilisé en 1940 et 1941 pour les transports des patients depuis les établissements de soins vers les centres d'extermination. Le bus porte l'inscription « Où nous amenez-vous ? », rappelant ainsi la question posée par un patient.
Démonté le Modèle:Date-, ce mémorial est ensuite exposé dans plusieurs villes, afin que le souvenir de l'assassinat des personnes handicapées sous le Troisième Reich reste, lui aussi, un souvenir en mouvement<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Plusieurs mémoriaux, parfois accompagnés d'expositions pédagogiques, ont également été érigés dans les anciens centres de gazage, comme dans de nombreuses cliniques psychiatriques d'où les patients avaient été envoyés à la mort : c'est notamment le cas à Hadamar<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Brandebourg-sur-la-Havel<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Bernbourg<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Grafeneck<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Pirna<ref>Modèle:Lien web.</ref> et Hartheim<ref>Modèle:Lien web.</ref> comme au monastère d'Irsee<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Lors du congrès de la Société allemande de psychiatrie du Modèle:Date-, intitulé « La psychiatrie sous le nazisme : souvenir et responsabilité », le président de cette société s'exprime ainsi : Modèle:Citation bloc
En 2014, la fondation Topographie de la terreur organise sur son site une exposition intitulée « Enregistré, persécuté, exterminé : malade et handicapé sous le national-socialisme », en collaboration avec la Société allemande de psychiatrie et la fondation du mémorial aux Juifs assassinés d'Europe<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Notes et références
Notes
Modèle:Références Modèle:Références
Références
- Michael Tregenza, Aktion T4, 2011
- Autres références
Annexes
Bibliographie
- Modèle:Chapitre.
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- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Article
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Édouard Husson, « L’extermination des maladies et des handicaps par les nazis ("opération T4") : un lieu de mémoire négligé », in Revue d'histoire de la Shoah, Paris, Centre de documentation juive contemporaine, 2004, no 181, Modèle:P.
- Suzanne Heim, « De l'euthanasie à la solution finale », Le Monde Diplomatique, Modèle:Date-
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Cyril Mallet, « L’école des meurtriers : L’asile d’aliénés de Mainkofen (Bavière) sous le Troisième Reich » in Revue du dialogue franco-allemand / Zeitschrift für den deutsch-französischen Dialog « Dokumente-Documents », Modèle:N° Sommer – été 2015
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alexander Mitscherlich, Fred Mielke, Das Diktat der Menschenverachtung. Der Nürnberger Ärzteprozeß und seine Quellen, Lambert Schneider, Heidelberg 1947
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alexander Mitscherlich, Fred Mielke, Wissenschaft ohne Menschlichkeit: Medizinische und Eugenische Irrwege unter Diktatur, Bürokratie und Krieg, Lambert Schneider, Heidelberg 1949.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alexander Mitscherlich, Fred Mielke, Medizin ohne Menschlichkeit; Neuauflage des obigen Werkes Wissenschaft ohne Menschlichkeit als Taschenbuch, Frankfurt 1960.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Chapitre
- Modèle:Ouvrage
- Volker Roelcke, Expérimentations humaines sous le nazisme : synthèse des travaux récents avec une attention particulière à la psychiatrie, in Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
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- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Filmographie
- T4, un médecin sous le nazisme, documentaire français réalisé par Catherine Bernstein en 2014.
- Ich klage an, film de propagande nazie en faveur de l'euthanasie par Wolfgang Liebeneiner en 1941.