Albert Sorel

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Albert Sorel, né le Modèle:Date à Honfleur (Calvados) et mort le Modèle:Date à Paris, est un historien français.

Cousin du penseur et sociologue Georges Sorel, il est l’un des principaux fondateurs de l’histoire diplomatique en France<ref name="aca">Notice Albert Sorel de l’Académie française.</ref>.

Biographie

Issu d’une vieille famille normande, le père de Sorel, riche industriel, fabriquait des huiles de colza et du savon de Marseille, souhaitait le voir devenir ingénieur, pour être son lieutenant à l’usine, puis lui succéder aux affaires<ref name ="Donnay">Maurice Donnay, « Éloge de M. Albert Sorel. Discours de réception », Les Questions actuelles, Maison de la bonne presse, 1907, Modèle:P..</ref>. Il étudie au collège Rollin, avant d’entrer au lycée Condorcet, réputé pour ses fortes classes de mathématiques mais, devant son peu de goût pour les mathématiques, on le laissa s’inscrire à l’École de droit<ref name ="Donnay"/>. Il suit les cours de la Sorbonne et du Collège de France, les conférences de l’École des chartesJules Quicherat était professeur de diplomatique et lit les poètes, les romanciers, les philosophes et les sociologues<ref name ="Donnay"/>. Lorsqu’il rentre en France, après un séjour d’une année en Allemagne, il était décidé à écrire<ref name ="Donnay"/>. En 1865, il fut invité par Guizot, qui connaissait sa famille, à déjeuner au Val-Richer, et longuement interrogé sur l’Allemagne, Bismarck, la ville, le théâtre, la vie à la campagne<ref name ="Donnay"/>. Au vu de ses réponses, Guizot lui trouva des dispositions pour la diplomatie, et le fit entrer aux Affaires étrangères en 1866<ref name ="Donnay"/>. Il ressort de sa correspondance de cette époque, un certain dédain pour la carrière diplomatique, au quai d’Orsay, le « lieu au monde où l’on soit moins instruit des évènements » où, à l’en croire, a on n’a que les côtés mesquins de la politique<ref name ="Donnay"/>. Il ne se contentait pas de rédiger d’après des formules, d’obéir aveuglément au caprice de ses chefs, il voulait se rendre compte<ref name ="Donnay"/>. Il avait un zèle naturel pour le travail, beaucoup de bonne volonté, un fonds sérieux de connaissances qu’il développait par une réflexion continuelle<ref name ="Donnay"/>.

En 1870, après Sedan et la formation du Gouvernement de la Défense nationale, envoyé à Tours comme délégué responsable de l’aspect diplomatique de la défense nationale par le directeur de cabinet du ministère, Chaudordy, il est mis au courant, jour par jour, presque heure par heure, des négociations vers des alliances ou bien des médiations, puis vers l’armistice, et enfin la paix<ref name ="Donnay"/>. Il écrit à un ami : Modèle:Citation

En 1872, lors de la fondation de Sciences Po, Taine désigna Sorel au fondateur, Émile Boutmy, pour un cours d’histoire diplomatique<ref name ="Donnay"/>. Hésitant, se défiant de lui-même, il demanda conseil à Guizot qui lui dit : Modèle:Citation Sa première leçon, qui fut la leçon d’ouverture de l’école, en Modèle:Date-, eut beaucoup de succès<ref name ="Donnay"/>. Après trois leçons, Taine lui dit : Modèle:Citation Il n’avait que trente ans, mais une singulière érudition et la plus persuasive autorité<ref name ="Donnay"/>. Son cours était divisé en deux parties, chaque partie exigeant une année : d’abord, les rapports de la France avec l’Europe, de 1789 à 1815 ; puis de 1815 à 1882. Les notes et les cours de cette première partie formaient L’Europe et la Révolution française<ref name ="Donnay"/>.

Ayant demandé un congé de deux ans en 1873, il rentra au quai d’Orsay, en 1875, comme secrétaire particulier du duc Decazes<ref name ="Donnay"/>. En 1876, nommé secrétaire général du Sénat, il quitta définitivement les Affaires étrangères pour occuper ce poste qui lui permettait d’écrire, qu’il occupera jusqu’en 1901<ref name ="Donnay"/>. C’est à ce titre qu’il est le greffier de la Haute Cour de justice, lors du procès du général Boulanger, en 1889, et celui de Déroulède, en 1899<ref name=aca/>.

Pensée

Un théoricien des "frontières naturelles"

Ses fonctions au Sénat lui permettent de travailler pendant près de trente ans à son grand œuvre, l’Europe et la Révolution française, histoire diplomatique de la Révolution dont les huit tomes seront publiés entre 1885 à 1904. Après avoir travaillé pendant dix ans dans les archives, s’appuyant en particulier sur une analyse minutieuse de documents diplomatiques, la plupart du temps inédits, datant des premières années de la Révolution, dont il publiera plusieurs comptes-rendus dans la Revue historique (Modèle:T.). Les quatre premiers volumes s’étant succédé rapidement, il marqua une pause de seize ans avant la parution du cinquième volume. En 1904, l’Europe et la Révolution, à laquelle il avait consacré trente ans de sa vie, était enfin terminée.

Il y développe la thèse classique de la conquête des frontières naturelles comme fil conducteur de l’histoire française : Modèle:Citation bloc Il s’agit, pour Sorel, de renouveler, dans cet ouvrage, le travail de Heinrich von Sybel, d’un point de vue moins restreint et avec un arrangement plus clair et plus serein de l’échiquier européen<ref>Louis Villat, La Révolution et l’Empire : (1789-1815), Paris, Presses Universitaires de France, 1940, Modèle:P..</ref>, qui s’attache également à montrer à quel point les hommes sont les esclaves de la fatalité historique, qui a mené les plus irréfléchis des Conventionnels à renouer avec les traditions de l’Ancien Régime et à faire de la propagande révolutionnaire la poursuite de l’œuvre de Louis XIV au travers d’un système d’alliances et d’annexions<ref>Revue d’histoire diplomatique, Modèle:Vol., 2008, Modèle:P..</ref>. Pour lui tout s’enchaine ; nul fait historique, grand ou petit, qui ne puisse être expliqué, si l’on connait bien le passé, les circonstances et les hommes<ref name ="Donnay"/>.

Parallèlement à ce grand travail général, Sorel entreprend diverses études détaillées sur des sujets plus ou moins connexes. Dans La Question d’Orient au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les origines de la Triple Alliance (1878), il montre comment la partition de la Pologne a, d’une part, renversé la politique traditionnelle de la France en Europe de l'Est et, d’autre part, contribué au salut de la France républicaine en 1793.

Il rédige les ouvrages Montesquieu (Paris, Hachette, 1887, coll. Grands écrivains français, Paris, Hachette, 1887, 176Modèle:Nb p.) et Germaine de Staël (Paris, Hachette, 1891, coll. Grands écrivains français, Paris, Hachette, 1887, 216Modèle:Nb p.) pour la collection « Grands écrivains » des éditions Hachette. En 1896, il publie Bonaparte et Hoche en 1797, comparaison critique (Paris, E. Plon, Nourrit et Cie, 1896, 340Modèle:Nb p.) Il a également préparé la partie traitant de l’Autriche (1884) du Recueil des instructions données aux ambassadeurs<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

La plupart des articles qu’il a publiés dans la Revue des deux Mondes, la Revue politique, la Revue bleue et le journal le Temps ont été rassemblés dans les Essais d’histoire et de critique (1883), les Lectures historiques (1894), les Nouveaux essais d’histoire et de critique (1898) et les Études de littérature et d’histoire (1901).

Distinctions

Modèle:Multiple image

Albert Sorel est élu le Modèle:Date- à l’Académie des sciences morales et politiques, au fauteuil de Fustel de Coulanges. Le Modèle:Date-, il succède à Taine au fauteuil 25 de l’Académie française<ref name=aca/>.

Il est officier de la Légion d’Honneur<ref name=aca/>. Il venait juste d’obtenir de l’Institut de France le prix Osiris<ref>Prix Osiris.</ref> créé en 1889 par Daniel Iffla, lorsque le frappa la maladie qui devait l’emporter<ref>Revue scientifique, Modèle:Vol., Paris, Germer Baillière, 1915, Modèle:P..</ref>.

Son nom a été donné en hommage à une rue de Paris dans le Modèle:14e. L’Institut d'études politiques de Paris lui a dédié un amphithéâtre. Une plaque à sa mémoire est apposée dans la cour intérieure du 47 bis rue de Vaugirard où il est mort le Modèle:Date de décès-.

Ouvrages

Livres

  • La Grande Falaise, 1785-1793, roman (1872)
  • Le Traité de Paris du Modèle:Date- (1872)
  • Le Docteur Egra, roman (1873)
  • Une soirée à Sèvres pendant la Commune (1873)
  • Histoire diplomatique de la guerre franco-allemande. 2 volumes, tirés de son cours à l’École libre des sciences politiques. (1875)
  • Précis du droit des gens, avec Théophile Funck-Brentano. Texte en ligne sur Gallica. (1876)
  • La Question d’Orient au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : le partage de la Pologne, le traité de Kaïnardji (1877)
  • Sur l’enseignement de l’histoire diplomatique (1881)
  • De l’origine des traditions nationales dans la politique extérieure de la France (1882)
  • Essais d’histoire et de critique : Metternich, Talleyrand, Mirabeau, Élisabeth et Catherine II, l’Angleterre et l’émigration française, la diplomatie de Louis XV, les colonies prussiennes, l’alliance russe et la restauration, la politique française en 1866 et 1867, la diplomatie et le progrès. Texte en ligne sur Gallica. (1883)
  • Recueil des instructions données aux ambassadeurs et ministres de France depuis la paix de Westphalie jusqu’à la Révolution française : Autriche. Texte en ligne sur Gallica (1884)
  • L’Europe et la Révolution française, 8 vol. Modèle:T., Les mœurs politiques et les traditions ; Modèle:T., La chute de la royauté ; Modèle:T., La guerre aux rois : 1792-1793 ; Modèle:T., Les limites naturelles : 1794-1795 ; Modèle:T., Bonaparte et le Directoire : 1795-1799 ; Modèle:T., La trêve, Lunéville et Amiens : 1800-1805 ; Modèle:T., Le blocus continental, le grand Empire : 1806-1812 ; Modèle:T., La coalition, les traités de 1815 : 1812-1815. (1885-1904)
  • Montesquieu. Texte en ligne sur Gallica. (1887)
  • Madame de Staël (1890)
  • Lectures historiques : mémoires de soldats, le drame de Vincennes, Talleyrand et ses mémoires. Texte en ligne sur Gallica. (1894)
  • Bonaparte et Hoche en 1797 (1896)
  • Nouveaux Essais d’histoire et de critique (1898)
  • Études de littérature et d’histoire (1901)
  • Introduction au livre du centenaire du Code civil (1904)
  • Modèle:Ouvrage. — Réunit les discours de Léon Aucoc, Émile Gebhart, Étienne Hulot et Albert Sorel.
  • Pages normandes (1907, posthume)
  • Vieux habits, vieux galons (1921, posthume)Modèle:Commentaire biblio

Articles

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Bibliographie

  • Gaston Paris, Penseurs et Poètes : James Darmesteter, Frédéric Mistral, Sully Prudhomme, Alexandre Bida, Ernest Renan, Albert Sorel, 1896 ;
  • Louis Passy, Albert Sorel à la Société libre de l'Eure, souvenirs recueillis, Impr. de C. Hérissey et fils, 1909 ;
  • En l'honneur d'Albert Sorel (collectif), Plon-Nourrit et Cie, 1922
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Fanny Hess, Albert Sorel als Historiker, 1932

Liens externes

Modèle:Autres projets Modèle:Liens

Modèle:Palette Modèle:Portail