Arès
Modèle:Semi-protection longue Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Divinité
Arès (en grec ancien Modèle:Grec ancien) est le dieu de la guerre dans la religion grecque antique. Il est le fils de Zeus et de Héra. La mythologie grecque le met souvent en scène.
Les Romains l'ont assimilé à leur dieu Mars.
Étymologie
L'étymologie du nom Arès est traditionnellement liée au mot grec ἀρή (arē), la forme ionique du dorique ἀρά (ara), signifiant « fléau, ruine, malédiction, imprécation »<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} ἀρή, Georg Autenrieth, A Homeric Dictionary.</ref>. Walter Burkert note qu'« Arès est apparemment un ancien nom abstrait qui signifie foule de bataille, guerre<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Walter Burkert, Greek Religion (Harvard) 1985:pt III.2.12, p. 169.</ref>. »
Généalogie et famille
Arès est l'un des enfants de Zeus et d'Héra.
Présentés dans l’Iliade comme purement fraternels, les rapports d'Arès et d'Aphrodite deviennent dans l’Odyssée<ref>Modèle:Méta-modèle source, VIII, 266-366.</ref> à la fois amoureux et adultères, puisque la déesse de l'amour y est mariée à Héphaïstos Modèle:Incise. Encore une fois, Arès est tourné en ridicule : dénoncés par Hélios, le Soleil, les amoureux tombent dans le piège du mari trompé qui les capture dans un filet et les exhibe aux dieux hilares. Honteux, Arès part se réfugier en Thrace.
Chez Hésiode<ref>Modèle:Méta-modèle source, 933-937.</ref> et les poètes postérieurs<ref>Par exemple Modèle:Ouvrage, Pythiques, IV, 87-88.</ref>, Arès et Aphrodite sont présentés comme un couple légitime. Aphrodite donne à Arès trois enfants : Déimos, Phobos et Harmonie, épouse de Cadmos, le fondateur de Thèbes. Arès à Thèbes, possédait une source, gardée par un dragon, dont il était le père. Lorsque Cadmos, pour accomplir un sacrifice, voulut puiser de l'eau à cette source, le dragon tenta de l'en empêcher. Cadmos le tua, et, pour expier ce meurtre, dut servir Arès pendant huit ans, en qualité d'esclave. Mais, à l'expiration de ce terme, les dieux marièrent Cadmos avec Harmonie, la fille d'Arès et d'Aphrodite. La paternité d'Éros et Antéros apparaît pour la première fois chez le poète lyrique Simonide et paraît lui être attribuée plutôt par commodité. Il est aussi vu comme père de Pathos (la Passion) et de Himéros (le Désir).
Avec Tritée, la fille du dieu marin Triton, il engendre Mélanippos fondateur d'une cité qu'il nommera en l'honneur de sa mère.
Ses autres enfants sont souvent des criminels ou des fous :
- Phlégias, qui tente de se venger d'Apollon, lequel vient de tuer sa fille Coronis ;
- Térée, persécuteur de Philomèle et Procné ;
- Diomède, qui nourrit ses cavales de chair humaine ;
- Cycnos, qui défie en duel Héraclès et meurt lors de ce combat.
Mythe
Son importance est relativement limitée. Il apparaît principalement dans des récits de guerre ou de combats.
Pendant la guerre de Troie, il se range aux côtés des Troyens à la demande de son demi-frère Apollon. Mais on le voit aussi assister les Achéens<ref>Grimal, Modèle:P.44.</ref>. Comme les autres dieux, il exhorte son camp sous diverses apparences, notamment celle d'Acamas<ref>Modèle:Méta-modèle source, V, 461-469.</ref>. Il accompagne les héros sur le champ de bataille<ref>Par exemple Hector, Iliade, V, 592-595.</ref>. Toutefois, il est le seul à prendre directement part au combat et on le voit ôter l'armure du défunt Périphas<ref>Iliade, V, 842-844.</ref>. Sa force surprenante n'en fait pas un combattant invincible. Sa demi-sœur Athéna, qui a pris l'autre parti, l'assomme d'un coup de pierre<ref>Iliade, XXI, 391-414.</ref> et il doit même s'avouer vaincu face à Diomède, un simple mortel, soutenu par Athéna<ref>Iliade, V, 835-909.</ref>.
L’Iliade relate également que les Aloades l'enferment pendant treize mois dans une jarre de bronze<ref>Iliade, V, 385-391.</ref>. Selon le scholiaste<ref>ΣbT Iliade V, 385.</ref>, c'est pour avoir causé la mort d'Adonis, placé sous la charge des Aloades. Il est délivré, à bout de forces, par Hermès. Il s'agit probablement de l'explication étiologique d'un festival survenant tous les 13 mois, durant lequel toutes sortes de licences étaient permises<ref>Burkert, Modèle:P..</ref>.
Hors du cycle troyen, il est vaincu deux fois par Héraclès<ref>Modèle:Méta-modèle source, 357–167 ; 424–466.</ref>.
Selon Euripide<ref>Modèle:EurÉle, vers 1258–1262.</ref> et Hellanicos<ref>Hellanicos (4F38).</ref>, quand Halirrhotios, fils de Poséidon, viole Alcippe, la fille qu'il a eu avec Aglaure (fille de Cécrops), il le tue. Pour ce meurtre, Arès est traduit devant le tribunal des dieux olympiens, sur la colline qui prend son nom (cf. Aréopage). Selon Euripide, il est acquitté. D'après Panyasis<ref>Fragment 3 PEG.</ref> cependant, il semble qu'Arès soit condamné à servir parmi les mortels, sans doute pour prix de ce meurtre.
Fonctions
Dieu de la guerre
Arès est le dieu de la guerre. Il combat accompagné de sa sœur Éris (la Discorde), ses fils Déimos (la Terreur) et Phobos (la Crainte), ainsi que d'Ényo, déesse des Batailles. Lui-même est souvent appelé Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang, « le furieux ». Traditionnellement, les Grecs interprètent son nom comme un dérivé du mot « tueur » (Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang<ref>Plutarque citant Chrysippe, Amat., 757b.</ref>). Ses épithètes laissent peu de doute sur sa personnalité : « insatiable de guerre, assailleur de remparts, destructeur de cités, pourfendeur de boucliers, meurtrier, buveur de sang, porteur de dépouilles, fléau des hommes<ref>Cité par Lévêque et Séchan, Modèle:P.243.</ref> ».
Arès est haï des autres dieux, en particulier Zeus, lequel lui déclare dans l’Iliade : Modèle:Citation bloc
Sa mère Héra ne l'apprécie guère plus, dépitée qu'elle est de le voir prendre le parti des Troyens pendant la guerre de Troie. Elle déclare pareillement à son sujet : Modèle:Citation bloc
Seule Aphrodite témoigne de l'affection pour son « bon frère<ref>Iliade (V, 359).</ref> », qui selon d'autres légendes est également son amant. Dans son Œdipe à Colone, Sophocle peut ainsi le proclamer « le dieu à qui tout honneur est refusé parmi les dieux »<ref>Modèle:SopŒC (vers 210).</ref>.
Son nom désigne toute forme de mort violente, et plus particulièrement la peste. La guerre est surnommée « danse d'Arès ». Les Grecs voient en lui le « dieu des Larmes »<ref>Modèle:EscSup (vers 681).</ref>. Seul l’Hymne homérique qui lui est consacré (probablement tardif et d'inspiration orphique) le montre sous un jour bienveillant et le nomme : Modèle:Citation bloc
Arès partage son domaine d'intervention avec Athéna. On présente souvent celui-ci comme l'incarnation de l'aspect sauvage, brutal et désordonné du combat, Athéna représentant l'ordre de la bataille entre peuples civilisés. Cependant, Athéna peut elle aussi se montrer brutale et sans pitié, par exemple lorsqu'elle écorche le Géant Pallas. Le bouclier d'Achille représente les deux dieux sur un pied d'égalité, « tous deux en or et d'or vêtus, beaux et grands avec leurs armes, comme des dieux<ref>Iliade, XVIII, 516-517. Extrait de la traduction d'Eugène Lasserre.</ref> ». De même, le plus court des hymnes homériques qui lui est consacré évoque « la terrible déesse qui s'intéresse, avec Arès, aux travaux de la guerre, au pillage des villes et aux clameurs guerrières<ref>Hymne à Athéna (II), 2-3. Extrait de la traduction de Jean Humbert.</ref> ». Néanmoins, les deux dieux se distinguent en ce qu'Athéna peut abandonner son rôle guerrier pour un autre, alors qu'Arès se résume à être un dieu de la Guerre<ref>Susan Deacy, Athena, Routledge, 2008, Modèle:P.54-58.</ref>.
Garant des serments
Arès est aussi le dieu vengeur. En tant que tel, son nom est utilisé dans les serments solennels. C'est, par exemple, le cas dans le serment prêté par les jeunes Athéniens pendant leur éphébie.
Épithètes et épiclèses
Épithètes dans l'œuvre d'Homère :
- « assailleur de remparts » (Modèle:Grec ancien) ;
- « brutal » (Modèle:Grec ancien) ;
- « fléau des hommes » (Modèle:Grec ancien) ;
- « souillé de sang » (Modèle:Grec ancien).
- Ényalios (Modèle:Grec ancien), qui est cependant une divinité distincte à l'époque mycénienne<ref name ="belin">Modèle:Ouvrage.</ref> et parfois même à l'époque classique<ref name=":1">Modèle:Ouvrage.</ref> ;
- Théritas (Modèle:Grec ancien).
Attributs
Son armement est constitué d'une lance, d'un casque, d'un bouclier, d'un glaive et d'une hache.
Ses animaux symboliques sont le pic vert, le chien, le vautour et le sanglier.
Culte
Sa résidence préférée est la Thrace<ref>Iliade, XIII, 298.</ref> Modèle:Incise.
Il est également révéré en Colchide : la Toison d'or est exposée dans son bois sacré et la plaine qui l'entoure porte son nom. Les Amazones lui ont également bâti un temple à proximitéModèle:Refnec.
Selon Hérodote, Arès est l'un des dieux préférés des Scythes, qui lui vouent des statues et des sanctuaires<ref>Modèle:HérEnq, IV, 59 et 62.</ref>.
En Grèce, ses lieux de culte sont rares notamment<ref>Lévêque et Séchan, Modèle:P.246.</ref> :
- Acharnes (Attique) : un sanctuaire. Une stèle, actuellement conservée à l'École française d'Athènes, reproduit sans doute la statue du culte. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le Modèle:Lien est transféré sur l'agora d'Athènes et une nouvelle statue est érigée, dont l'Arès Borghèse est sans doute une copie.
- Argos : il est vénéré en association avec Aphrodite<ref>Modèle:Article.</ref>.
- Athènes (Attique) : il est vénéré en association avec Aphrodite.
- Geronthrae (Laconie, au nord d'Hélos)Modèle:Sfn : il est célébré dans des fêtes excluant les femmes.
- Salamine : un temple en l'honneur d'Ényalios<ref name=":1" />.
- Sparte : un sanctuaire lui est dédié sous le nom d'Arès Théritas, c'est-à-dire « le sauvage », épiclèse parfois rattachée à Théra, sa nourriceModèle:Sfn.
- Tégée (Arcadie) : les femmes le célèbrent dans des fêtes qui leur sont réservées, et commémorent leur vaillance contre les Spartiates.
- Thèbes : une fontaine lui est consacrée en souvenir de la légende de Cadmos qui avait semé là les dents d'un dragon, fils d'Arès, qui donnèrent naissance aux Spartes. Par la suite, Cadmos fait la paix avec Arès en épousant Harmonie, fille du dieu et d'Aphrodite, avant de fonder Thèbes. La métaphore est transparente : la fin des guerres apporte l'ordre et l'harmonie, et permet la fondation de la cité<ref>Burkert, Modèle:P.170.</ref>.
- Thérapné (Laconie)<ref name=":2">Modèle:Ouvrage.</ref> : les éphèbes lui sacrifient un chien.
- Près de Trézène<ref name=":2" />, un sanctuaire lui est consacré en souvenir des Amazones, ses filles.
Sa place dans la religion grecque antique est bien loin d'égaler celle de Mars chez les Romains.
Représentation dans les arts et la culture
Antiquité
Peu représenté dans les arts grecs, Arès se retrouve surtout dans des scènes collectives<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref> : il est présent dans des scènes de gigantomachies, comme sur une frise du trésor des Siphniens de Delphes, vers Modèle:Date-<ref name=":0" />, et sur un cratère du peintre Sophilos du British Museum, d'environ Modèle:Date-, où il est figuré près d'Aphrodite et assiste avec les autres dieux aux noces de Thétis et Pélée<ref name=":0" />. Arès apparait également sur un œnochoé attique d'environ Modèle:Date- des Staatliche Museen de Berlin, où il vient en aide à son fils Cycnos face à Héraclès supporté par Athéna<ref name=":0" />. Une copie romaine d'une œuvre grecque du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, l'Arès Ludovisi, est également connue<ref name=":0" />. L'Arès Borghèse est exposé au Louvre.
Contemporain
Iconographie
Peinture
Le dieu de la guerre apparait dans de nombreux tableaux.
Littérature
Bande dessinée
- Arès est un personnage de l'univers DC Comics ; c'est un super-vilain, ennemi de Wonder Woman.
- Arès est un personnage de l'univers Marvel.
Filmographie
Cinéma
- 1976 : Acteur non crédité dans Les Douze travaux d'Astérix.
- 1997 : Il apparait dans Hercule.
- 2010 : Tamer Hassan dans Le Choc des Titans.
- 2016 : Arès réalisé par Jean-Patrick Benes.
Télévision
- 1995 : Kevin Smith dans Xena, la guerrière.
- 1997 : Il apparait dans dans l'épisode 13, Une vieille connaissance de Stargate SG-1.
- 1998 : Jay Thomas dans Hercule.
- 2004 : Michael York le joue dans l'épisode Hawk et Dove de La Ligue des Justiciers.
- 2016 : Il apparait dans plusieurs épisodes de Les Grands Mythes.
Jeux vidéo
- Arès est le principal antagoniste du jeu vidéo God of War, fondé en grande partie sur la mythologie grecque.
- Arès est l'un des dieux qui aident Zagreus, le protagoniste du jeu Hades.
- Arès apparaît dans le jeu Immortals Fenyx Rising. Il est un des quatre dieux qu'il faut aider.