Au clair de la lune
Modèle:Titre en italique Modèle:Voir homonymesModèle:Infobox Au clair de la lune est une chanson populaire française dont la mélodie, très caractéristique, ainsi que les paroles Modèle:Incise sont si familières qu'elles ont fait l'objet d'innombrables citations, adaptations, parodies, pastichesModèle:Etc.
Elle est, en l'état actuel des sources disponibles, considérée comme une chanson du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, dont l'auteur et le compositeur sont inconnus.
Elle a été enregistrée pour la première fois en 1860 par Édouard-Léon Scott de Martinville, inventeur de l'enregistrement sonore. Il s'agit du plus ancien enregistrement connu d'une voix humaine<ref name="lexpress">Modèle:Lien web</ref>,<ref name="firstsounds">Modèle:Lien web</ref>.
Origines
L'origine et l'âge de l'air sont incertains. Un recueil de chansons du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Recueil des plus belles et excellentes chansons en forme de voix-de-ville de Chardavoine, paru en 1576, Modèle:Citation sur le vers suivant<ref name="DD18">Modèle:Harvsp.</ref> :
Mais même si les notes sont les mêmes, c'est trop peu pour y voir l'acte de naissance d’Au clair de Lune<ref name="DD18" />.
La mélodie de cette chanson enfantine est parfois attribuée à Jean-Baptiste Lully, compositeur du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. La source alors donnée est un air du ballet de l'opéra Cadmus et Hermione (1673). Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et Modèle:Citation<ref name="DD18" />. En l'absence de sources fiables étayant cette thèse, l'œuvre est actuellement considérée comme une chanson du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle dont l'auteur et le compositeur sont inconnus<ref name="DD16">Modèle:Harvsp.</ref>.
La chanson est en effet à la mode vers 1780 Modèle:Citation<ref name="DD16" />. Elle emprunte un texte (le timbre) dit de La Rémouleuse<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Présent dans : Recueil de pot-pourry françois les plus à la mode, chez Boivin, s.d., Modèle:2e, Modèle:7e…</ref> et sur une contredanse (danse anglaise, forme ancienne du quadrille) appréciée dans la haute société du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le texte, accolé à la musique plus tard, est En roulant ma brouette.
Paroles
La première publication du texte date de 1843 et est due à Théophile Marion Dumersan dans son Chants et chansons populaires de la France<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le texte est repris dans Chansons nationales et populaires de France en 1846<ref name="DD16" />. Modèle:Citation<ref name="DD16" />
Version la plus courante
La version la plus courante évoque des personnages issus de la Modèle:Lang (Pierrot et Arlequin). Pierrot est un personnage à chapeau blanc et au visage poudré de farine. Ce rôle réapparaît à Paris en 1673 incarné par Giuseppe Giratone<ref name="DD16" />. Mais c'est Jean-Gaspard Deburau et son fils Charles qui le popularisent au Théâtre des Funambules dans les Modèle:Nobr.
Le personnage de Lubin apparaît plusieurs fois : dans une ballade (1527) de Clément Marot<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, c'est un moine débauché<ref name="DD16" /> ; dans le Georges Dandin (1668)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> de Molière, c'est un valet Modèle:Citation<ref name="DD16" />.
Commentaires sur le texte de cette version
D'après certaines sources, la version originale disait Modèle:Citation plutôt que Modèle:Citation<ref>Sur le changement de « lume » en « plume », Modèle:Cf. Victor Proetz, Modèle:Lang, Austin, University of Texas Press, 1971, Modèle:P. et William Rose Benét, Modèle:Lien, New York, Modèle:Lien, 1955, Modèle:P..</ref>. « Lume » vient du mot « lumière », et c'est ce dont on a besoin pour écrire lorsque la chandelle est morte. On a donc la demande, « la lumière (lume) pour écrire un mot », et la justification de cette demande, Modèle:Citation. Il faut donc du feu pour rallumer la chandelle et avoir ainsi de la lumière (lume). Cette version est plus cohérente avec la voisine qui bat le briquet, c'est-à-dire qui allume son feu, et pourra rallumer la chandelle. Ce sens est perdu avec Modèle:Citation.
Cependant, la version officielle serait cohérente si le protagoniste cherchait deux choses : une plume pour écrire et du feu pour sa chandelle. Ainsi, dans le premier couplet, la demande de feu serait alors sous-entendue dans Modèle:Citation. Dans le second couplet, la version modifiée donnerait Modèle:Citation ; ce qui signifierait que, puisque Pierrot est dans son lit, alors il a déjà éteint ses lumières. Mais la version originale Modèle:Citation peut être tout aussi logique si Pierrot explique qu'il n'a pas de plume pour son ami et qu'il est dans son lit (sous-entendu qu'il a déjà éteint ses chandelles). De même, pour le quatrième couplet, la version modifiée Modèle:Citation produirait une phrase redondante, alors que la version officielle Modèle:Citation contient deux informations.
À travers des termes comme « Lubin » (moine dépravé), « chandelle », « battre le briquet » (désigne l'acte sexuel), « plume <ref>Modèle:Lien web</ref>» (peut désigner un lit aussi bien qu'une fellation) et le « dieu d'amour », les paroles ont des sous-entendus sexuels. Ainsi, rallumer le feu (l'ardeur) lorsque la chandelle est morte (le pénis au repos) en allant voir la voisine qui Modèle:Citation peut être interprété de façon lubrique<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Mélodie
Modèle:Centrer Selon le code Parsons, la mélodie peut être décrite ainsi : RRUUDDUDRD.
Autres versions
Il existe de nombreuses autres interprétations ou adaptations. Certaines ne conservent que des fragments de la mélodie originale. D'autres changent tout ou partie des paroles, telles que les versions de Charles Trenet ou Colette Renard – cette dernière n'étant pas destinée aux enfants car il s'agit d'une chanson paillarde.
En 1964, France Gall l'enregistre sur son Modèle:5e [[Disque microsillon#Disque 45 tours|Modèle:Nombre]] (comprenant Sacré Charlemagne). Grâce au texte écrit par son père Robert Gall, la chanson devient alors une chanson d'amour.
Version enfantine
Ce couplet, qui peut se chanter sur l'air d’Au clair de la lune, est apparu vers 1870<ref name="DD16"/>. Il commence ainsi avec ses variantes (à droite) :
Couplets alternatifs
<poem>
- 3.
Au clair de la lune, S'en fut Arlequin Tenter la fortune Au logis voisin : « Qui frappe à la porte ? Dit-elle à son tour, — Ouvrez votre porte Pour le dieu d'amour ! » </poem>
On trouve les quatre premiers vers (donnés par Jean-Baptiste Weckerlin<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>). <poem> J’nouvre pas ma porte A un p’tit sorcier, Qui porte la lune Dans son tablier. </poem>
Divers
Critique d'un tableau de Pierre-Auguste Vafflard
Au Salon de peinture et de sculpture de 1804, Pierre-Auguste Vafflard exposait un tableau représentant le poète anglais Edward Young enterrant sa belle-fille de nuit (car de religion protestante). Un critique anonyme composa ces paroles sur l'air d’Au clair de la lune, à propos de la monochromie du tableau :
<poem> « Au clair de la lune Les objets sont bleus Plaignons l'infortune De ce malheureux Las ! sa fille est morte Ce n'est pas un jeu Ouvrez-lui la porte Pour l'amour de Dieu. » </poem>
Prosodie
Le texte d’Au clair de la lune est écrit en pentasyllabes (cinq syllabes par vers) à rimes croisées féminines et masculines.
Le poète symboliste Paul Valéry souscrira à son tour à la forme originale du morceau (couplet de deux quatrains), dans des vers adressés au Modèle:Dr, gendre de Mallarmé<ref>JP Goujon, Chronique des ventes et catalogues, dans Histoires littéraires Modèle:N°, janv. fév. Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>. Modèle:Colonnes
Œuvres utilisant le thème
Modèle:Infobox Liste de fichiers
- 1820 : François-Adrien Boieldieu utilise le thème dans un opéra, Les Voitures versées, le duo Modèle:Lang<ref>Les paroles de l'italien Balochi, étant les suivantes : <poem>Ô moment de bonheur
Récompense d'amour ! De doux contentement Palpite mon cœur. Voici briller, sereines Les étoiles au ciel Console, ô mon amour Mon âme fidèle.</poem> <poem>Modèle:Citation étrangère</poem> </ref>
- Ferdinand Hérold, dans une pièce pour piano (Grandes variations sur l'air « Au clair de la lune », Modèle:Op.).
- Vers 1820 : Matteo Carcassi (1753–1853), guitariste, reprend la musique de Boieldieu pour son instrument, dans ses variations sur « Au clair de la lune », dans « Les voitures versées », Modèle:Op..
- 1821 : Muzio Clementi (1752–1832) a repris le thème dans sa fantaisie et variations sur « Au clair de la lune » Modèle:Op..
- François-Antoine Habeneck, dans une pièce pour violon (Fantaisie avec variations sur « Au clair de a lune »).
- 1870 : Modèle:Lien (1833–1905). G. Longuet, le librettiste écrit un opéra-comique, « Au clair de la lune » (Modèle:Lang), présenté à Versailles au Théâtre Montansier<ref>Modèle:Lien web</ref>. Le sujet y présente Lully alors crédité de l'invention de l'air.
- 1882 : Claude Debussy (1862-1918), dans sa mélodie Pierrot (FL 30) sur un poème de Théodore de Banville (1823-1891) bâtit sa mélodie sur le thème, cité de nombreuses fois.
- 1886 : Camille Saint-Saëns, dans Le Carnaval des animaux, cite à la clarinette les premières notes de la chanson dans le mouvement des Fossiles. Ce mouvement, particulièrement comique, pastiche quelques airs populaires français.
- 1979 : Siouxsie Sioux en interprète le premier couplet sur le titre Modèle:Lang, présent sur l'album Join Hands.
- 2000 : Alpha Blondy en reprend le premier couplet dans l'introduction de Journalistes en danger, issu de l'album Elohim.
- 2022 : Aurélien Ducoudray dans sa bande dessinée L'Impudence des chiens met en scène cet air dans ses deux premières planches de façon comique.
Liens externes
Notes et références
Annexes
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- « Chansons enfantines » (article), dans Modèle:Ouvrage.