Augustin Lesage

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Modèle:Voir homonymes Modèle:À sourcer Modèle:Infobox Artiste

Augustin Lesage, né le Modèle:Date à Saint-Pierre-lez-Auchel (Pas-de-Calais) et mort le Modèle:Date à Burbure (Pas-de-Calais), est un peintre français, rattaché au mouvement spirite. Admiré par André Breton <ref name="AB 60">Dans Modèle:Harvsp avec une reproduction en Noir et Blanc</ref>, il l est une des figures majeures de l'art brut.

Jean Dubuffet intègre les peintures de Lesage dans sa Collection de l'art brut dès 1948, 3 ans seulement après l'avoir commencée, achète sa première toile « historique » pour Modèle:Unité en 1964 <ref name="LP 145-147">« Sans doute la dépense la plus importante engagée par Dubuffet en Art brut », Modèle:Harvsp, et dans Art Brut, l'instinct créateur, Laurent Danchin, Gallimard, 2006, Modèle:P.</ref>. Lesage fait partie des artistes présentés dans le fascicule de l'art Brut Art Brut 3 sous le titre La Mineur Lesage<ref name="Collectif3 8">Modèle:Harvsp</ref>, en compagnie de Salingarde l'Aubergiste, du Professeur Ladame, et d'autres artistes d'art brut parmi lesquels Pascal-Désir Maisonneuve.

Les peintures d'Augustin Lesage sont présentées à la Collection de l'Art brut à Lausanne depuis son ouverture en 1975 et reproduites dans toutes les éditions du catalogue de la Collection (1971, 1976, 1986), ainsi que dans le livre de son ancien conservateur Michel Thévoz<ref name="MT 181-185 ">Modèle:Harvsp</ref>. Il est cité dans de nombreux ouvrages sur L'Art brut parmi les créateurs importants. Il est aussi historiquement le plus ancien des « médiumniques » intégrés dans la Collection de l'art brut. Il a commencé sa « carrière » en 1912 suivi notamment de Marguerite Burnat-Provins en 1914, puis de Madge Gill. Son œuvre est très ample, à sa mort, il a laissé environ huit cents peintures<ref name="Collectif3_page5"/>.

Biographie

Augustin Lesage naît à Saint-Pierre-lez-Auchel le Modèle:Date. Dans une famille où les ascendants sont mineurs de père en fils, Lesage reprend le métier dès la fin de ses études à l'école primaire, et il épouse une fille de mineur. En 1895, leur fille naît avant qu'ils ne se marrient<ref name=":1">Modèle:Ouvrage</ref>.

Dès 1908, Lesage se présente une première fois aux élections municipales, il sera réélu en 1912 sous l'étiquette républicain-démocrate. À partir de 1912, Lesage et son ami Ambroise Lecomte fondent à Béthune un « Institut Psychosique », sur le modèle du premier fondé par le spirite Jean Béziat. En 1914, tous deux sont traduits en correctionnelle par le Syndicat des médecins. De ce procès, tous deux ressortent en étant acquittés. C'est seulement une fois revenu du front qu'il cesse les activités de leur institut, sur le conseil des Esprits<ref name=":1" />.

Le mineur et le médium

Il n'avait jamais manifesté une disposition pour le dessin et le seul contact qu'il a eu avec les arts était une visite au Palais des beaux-arts de Lille pendant son service militaire<ref name="MT 181">Modèle:Harvsp</ref>.

En 1911, alors qu’il travaille au fond de la mine, il entend une voix lui disant : « Un jour, tu seras peintre <ref name="MT 182">Modèle:Harvsp</ref>. » Quelques mois plus tard il est initié au spiritisme par des camarades mineurs et fait preuve de dons de médium exceptionnels. Selon le récit qu'il a fait au docteur Osty, publié intégralement dans Art Brut 3, Lesage dit que les esprits lui enjoignent de dessiner puis de peindre. Après avoir commencé ses premiers dessins automatiques<ref name="MT 182"/>, dont plusieurs sont signés Marie, nom de sa petite sœur, morte très jeune<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>, l’esprit lui dicte : Modèle:Citation bloc Sa première peinture est un très grand tableau carré, une huile sur toile de Modèle:Unité de côté (Modèle:Unité en tout). Il aborde cette toile en miniaturiste, sans se soucier de ce qui va suivre. Il travaille sans schéma général, en procédant par accumulation de micro-éléments<ref name="MT 182"/>. La réalisation de cette œuvre lui demande plus d'une année de travail assidu<ref name="Collectif3_page5"> récit fait au docteur Osty dans Modèle:Harvsp</ref>. Et à partir de juillet 1913, Augustin Lesage cesse de peindre pour exercer l'activité de guérisseur. Il est ensuite mobilisé pour la guerre entre 1914 et 1916. À la fin de la guerre, après sa démobilisation, il est réaffecté aux houillères<ref name="Collectif3_page5"/> .

Mais dès son retour, il reprend aussi la peinture et il continuera à peindre jusqu’à sa mort. En 1921, il reçoit la visite de Jean Meyer, directeur de La Revue spirite. Celui-ci devient rapidement son mécène, ce qui permet à Augustin Lesage de quitter définitivement la mine en 1923. Sa toile est exposée en 1927 à l'Institut métapsychique international de Paris pendant plusieurs mois et l'on s'étonne, selon les dires du docteur Osty, Modèle:Citation<ref name="Collectif3 23">récit du docteur Osty dans Modèle:Harvsp</ref>.

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Tableau de Augustin Lesage

Cette idée exprimée par le docteur Osty dans son étude contemporaine du peintre, répond à l'idée fortement accréditée à l'époque où le docteur écrivait, que l'esprit de création est inséparable de la culture<ref name="Collectif3 42">récit du docteur Osty dans Modèle:Harvsp</ref>.

Jean Dubuffet reste toutefois sceptique : Modèle:Citation<ref name="Collectif3 45">Modèle:Harvsp</ref>. Il lui fallait donc une légitimation : l'intervention du fantôme téléguideur convenait à merveille. Le surnaturel dans les corons est familier<ref name="Collectif3 45"/>.

Lesage avait en outre des scrupules à être un artiste. Il avait donc le sentiment, en regardant son œuvre qu'elle n'était pas faite par lui, mais par l'intervention de fluides mystérieux, ce qui apaisait ses scrupules et justifiait qu'il fasse ce qu'il avait envie de faire : des peintures libérées des poncifs de l'art culturel<ref name="Collectif3 45"/>.

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Composition symbolique, 1928, huile sur toile, Modèle:Dunité, LaM, Villeneuve-d'Ascq.

Dans le catalogue de l'exposition monographique consacré au peintre en 1989, Michel Thévoz pousse encore plus loin cette analyse : Modèle:Citation<ref>présentation du catalogue de l'exposition du 11 juin au 7 septembre 2008 à la Maison rouge : "Les Inspirés" p. 6</ref>.

Michel Thévoz étend son analyse de la création dite « spirite » à tous ceux qui ont prétendu leur main guidée par un esprit. C'est-à-dire à de nombreux artistes de la collection de l'art brut dont Moindre l'égyptologue fait partie<ref name="MT 182" />.

L’épisode égyptien

Fin 1938, Augustin Lesage peint une toile nommée La Moisson égyptienne, où l’on retrouve diverses figures et scènes de l’ancienne Égypte. Or, dès 1922, Lesage aurait été averti par les esprits :

« Lorsque tu peindras la moisson des blés en Égypte, ton voyage vers le Nil sera très proche »<ref name="Cmono 63-64, 20"> Christian Delacampagne, L'Égypte d'Augustin Lesage » et « Un jour, tu seras peintre » d'Annick Notter et Didier Deroeux cités dans Modèle:Harvsp</ref>.

Effectivement, l’occasion de ce voyage se présente en 1939 dans le cadre de l'Association Guillaume-Budé : le 20 février, Lesage et ses amis partent pour Alexandrie. Sur le bateau, Lesage déclare :

« Mes guides m’ont révélé que je retrouverai la fresque de l’époque égyptienne représentant des scènes de moisson »<ref name="DLC 64">Modèle:Harvsp</ref>.

Le séjour commence par Le Caire, mais c’est dans la Vallée des reines, près de Louxor, que Lesage est invité avec ses compagnons à visiter le Tombeau de Menna. À la stupéfaction du groupe, on découvre, sur un des murs, la scène-même de la moisson que l'artiste avait peinte quelques mois auparavant et dont il attribue la paternité à ses « guides<ref group="note">Quand Lesage parle de ses guides, il fait référence aux esprits qui « guident » sa main de peintre</ref> »<ref name="DLC 64"/>. Lesage est alors persuadé qu’il s’agit d’une scène qu’il a peinte durant une vie précédente alors qu’il était Menna. Et avant même d'arriver à Alexandrie, il s'était déclaré convaincu qu'il retrouverait l'original de la scène qu'il avait peinte<ref name="DLC 74">Delacampagne cite un article qu'il a écrit sur le sujet dans L'Égypte d'Augustin Lesage, paru dans le catalogue de 1988 de la rétrospective du Musée d'Arras et de Béthune, éditions Philippe Sers, Modèle:P. Modèle:Harvsp</ref>

Modèle:Citation bloc

Œuvres

« Si les profondeurs de notre esprit recèlent d’étranges forces capables d’augmenter celles de la surface, ou de lutter victorieusement contre elles, il y a tout intérêt à les capter, à les capter d’abord pour les soumettre ensuite, s’il y a lieu, au contrôle de notre raison. » André Breton, Manifeste du Surréalisme, 1924.

Les débuts en 1911

Les premiers dessins d’Augustin Lesage datent de ces séances spirites que lui et son groupe d’amis organisent en 1911, et où très vite Lesage est désigné en tant que médium. Il se met à recueillir les messages, et à exécuter des dessins qu’il signe « Marie », du nom de sa sœur, morte en 1883 à l’âge de trois ans. Ces dessins médiumniques sont totalement abstraits, avec une graphie très spiralée, parfois ondulée. Le papier est travaillé sur toute sa surface et comme encadré par des aplats ou des lignes festonnées. Un semis de points colorés envahit le fond. Le vert, le noir et les trois couleurs primaires se répartissent en masses équilibrées, aucune ne prévaut.

Quand les « esprits » lui commandent de passer à la peinture, il se met à « tamponner » la feuille avec le pinceau en une multitude de points, jusqu’à en remplir toute la surface. À dominante brun et bleu ou brun et vert, on y retrouve les structures spiralées des dessins. Il n’aurait pas exécuté plus d’une dizaine de ces « ébauches », avant de passer à ses grands tableaux<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

La première toile 1912-1914

La toile achetée est une pièce de Modèle:Unité sur Modèle:Unité en 1912 que le peintre aborde dans le coin supérieur droit, et sans aucune idée préconçue.

« L’esprit m’a tenu dans ce petit carré pendant trois semaines consécutives. Je ne faisais rien et c’en était un travail… Après, tout s’est développé, le pinceau a marché de gauche à droite, il y a eu de la symétrie… »

Lesage peint chaque jour, au retour de la mine, dans la pièce principale de sa maison. L’exiguïté l'empêche, de toute façon, d’avoir une vue d’ensemble de la toile, et une partie de celle-ci reste roulée. Lesage « descend » donc le long de la toile en une sorte de processus organique où l’évolution stylistique est très nette, plus libre, évoquant souvent des motifs végétaux en haut, évoluant progressivement vers des constructions symétriques «libres» d’abord, puis plus construites et contraintes ensuite, menant vers une sorte de « cristallisation » géométrique et architecturale. L’impression finale de cette peinture, que Lesage mit deux ans à finir, est d’avoir plusieurs tableaux en un, avec cette immense partie sauvage, anarchique, qui va du haut à droite vers la gauche, et plusieurs autres parties symétriques, dont quatre sortes de « temples » de tailles différentes, deux en bas très géométriques et deux vers le haut, plus libres<ref name="DLC 59">Modèle:Harvsp</ref>.

Modèle:Citation

La période "classique" 1916-1927

Au retour de la guerre, Lesage réalise une vingtaine de tableaux d'un format plus réduit quoique encore assez important <ref name="DLC 60">Modèle:Harvsp</ref>. Modèle:Citation Lesage atteint alors l’apogée de son art durant ces quelques années, à travers des compositions de grand format Selon les témoins, son rythme de progression est étonnamment rapide. De cette période l'exposition au Musée des arts décoratifs de Paris de 1967 a retenu notamment : Composition symbolique sur le monde spirituel, huile sur toile, 1923, Modèle:Unité, Composition décorative, huile sur toile 1923, Modèle:Unité, Composition symbolique sur le monde spirituel, huile sur toile, 1925, Modèle:Unité, Les grandes œuvres ne s'élaborent que dans le recueillement et le silence huile sur toile, 1923-1925, Modèle:Unité<ref name="Artdéco 71">Modèle:Harvsp</ref>.

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Détail d'un tableau de Augustin Lesage

Il utilise de préférence des couleurs pures avec un pinceau pour chacune d'elles, couleurs disposées dans des godets. Presque toujours abstraites, on peut trouver cependant dans ces peintures, ici et là, minuscules, des visages ou des oiseaux, géométrisés, qui se lovent dans les constructions. La composition n’occupe pas la totalité de la surface, elle se découpe sur un fond uni, et laisse apparaître des coupoles et des tourelles.

L’apparition des figures 1927-1954

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Tableau de Augustin Lesage

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L’héritage Lesage

À sa mort le Modèle:Date-, il laisse près de Modèle:Nobr réparties en collections privées, et publiques dont :

Expositions

Augustin Lesage fait l'objet d'une rétrospective présentée à Lausanne en 1989, un catalogue est édité à cette occasion.

  • En 1988-1989 est organisée une grande rétrospective d’Augustin Lesage qui a donné lieu à un catalogue raisonné. L’exposition s'est déroulée en quatre étapes internationales :
  1. Musée des Beaux-Arts d'Arras et musée de l’hôtel de Beaulaincourt de Béthune, du Modèle:Date- au Modèle:Date-.
  2. Collection de l'art brut de Lausanne (Suisse), du Modèle:Date- au Modèle:Date-
  3. Institut français de Florence (Italie), du Modèle:Date- au Modèle:Date-
  4. Institut culturel français du Caire (Égypte), à l’automne 1989.

Autres œuvres

  • Augustin Lesage a inspiré un film de François Barat, Augustin Lesage artiste peintre, une production Paris Barcelone Films, Modèle:Heure, 2001.

Notes et références

Notes

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Références

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Bibliographie

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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