Barrage hydroélectrique de Manantali
Le Modèle:Terme défini, est un barrage construit sur le Bafing, à Modèle:Unité au sud-est de Bafoulabé, dans la région de Kayes au Mali. L'aménagement permet la production d’électricité et l’irrigation. La navigabilité du fleuve Sénégal entre Saint-Louis (Sénégal) et Ambidédi (Mali), qui figurait au nombre des objectifs initiaux du projet, n'a pas pu être réalisé.
Le projet de l'Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) associe le Sénégal, la Mauritanie et le Mali. L’OMVS a joué un rôle primordial dans la planification et la construction du barrage. Sa gestion a été confiée à une société de droit public, la Société de gestion de l’énergie de Manantali (SOGEM) qui, en 2001, a signé un contrat de concession de 15 ans avec Eskom Eenergy Manantali (EEM), une filiale de l'entreprise sud-africaine Eskom. Les deux parties sont convenues de mettre un terme à cette entente à compter du Modèle:Date<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Historique
L'idée de construire un barrage hydroélectrique sur le fleuve Sénégal remonte à la période de la colonisation<ref name="Ingles" /> et le concept du barrage hydroélectrique de Manantali remonte à 1927<ref name="Ingles">"L'ÉTERNEL RETOUR D'UNE POLITIQUE· DE GRANDS PROJETS L'AMÉNAGEMENT DU FLEUVE SÉNÉGAL EN PERSPECTIVE", par Guy MEUBIAT et Jérôme INGLES [1]</ref>. Après les indépendances, le Sénégal, le Mali, la Mauritanie et la Guinée forment un comité inter-États pour développer un projet, structure qui devient l'Organisation des États riverains du fleuve Sénégal, disparue en 1968. Une nouvelle structure, l'OMVS, est formée sans la participation de la Guinée en 1972<ref name="Afrik2001">Modèle:Article</ref>.
Les installations de Manantali seront réalisées en deux temps. La construction du barrage sur le Bafing débute en juin 1982. Un consortium international, formé d'entreprises allemandes, sénégalaises et suisses est chargé de la réalisation des travaux de génie civil sous la supervision de Rhein Ruhr (RFA), Tractebel (Belgique) et Soned Afrique (Sénégal). Un certificat de réception provisoire est émis le 31 mai 1988. Le coût de la construction du barrage s'élève à 150 milliards de francs CFA, financé par des fonds d'investissement du Golfe, des pays occidentaux, et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)<ref name="OMVS_Barrage"/>.
Le conflit sénégalo-mauritanien de 1989-1991 met un frein du développement hydroélectrique de l'aménagement. Certains auteurs affirment que le conflit armé entre les deux partenaires de l'OMVS serait la conséquence de la mise en service des barrages de Diama — à Modèle:Unité en amont de Saint-Louis — en 1986, et de Manantali, deux ans plus tard<ref name=ow>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Les travaux de terrassement en vue de la construction de la centrale hydroélectrique débutent en 1997. Le premier groupe entre en service le 21 juillet 2001. Réalisé au coût de 246 milliards de francs CFA (Modèle:Unité)<ref>Modèle:Harvsp</ref>, le volet «Énergie» alimente dans un premier temps la capitale malienne, Bamako. Dakar et Nouakchott sont alimentés l'année suivante lors de la mise en service de la ligne à Modèle:Unité reliant le projet de Manantali aux pays voisins<ref name="Afrik2001"/>. Cette phase des travaux a été réalisée sous la supervision des bureaux d'étude Coyne et Bellier (France), Fichtner (Allemagne) et Tecsult (Québec, Canada)<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Assez rapidement, on constate que l'ambition de produire Modèle:Unité, qui était basée sur les données hydrologiques de 1950-1994, est beaucoup trop optimiste. De nouvelles simulations, basées sur les données de 1974 à 1994 projettent une production moyenne de Modèle:Unité, ce qui réduisait la rentabilité de l'ouvrage<ref name="UNESCO">Modèle:Lien web</ref>. Cependant, un rapport conjoint de la Banque allemande de développement (KfW), de la Banque européenne d’investissement (BEI) et de l'Agence française de développement (AFD) publié en 2009 semblent infirmer le scénario pessimiste. La production annuelle moyenne vérifiée des premières années d'exploitation de la centrale se chiffre à Modèle:Unité<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Ouvrages
Le barrage a une longueur de crête de Modèle:Unité et une hauteur de Modèle:Unité au-dessus de ses fondations. Il est constitué d'une partie centrale en béton de Modèle:Unité<ref name="OMVS_Barrage">Modèle:Lien web</ref> et complété par deux digues en enrochement, qui ferment la retenue jusqu'aux plateaux environnants<ref name=diarra>Modèle:Article</ref>.
Le lac de retenue, le lac Manantali, couvre une superficie de Modèle:Unité et peut contenir un volume de Modèle:Unité d’eau à l'élévation maximale de Modèle:Unité. La profondeur moyenne du réservoir est de Modèle:Unité et atteint une valeur maximale de Modèle:Unité.
La centrale hydroélectrique de Modèle:Unité a été mise en service entre 2001 et 2002<ref>Modèle:Article</ref>. Les 5 groupes turbines-alternateurs ont produit Modèle:Unité d'électricité en 2006, soit 43 % de la production nationale du Mali<ref name="prod">Modèle:Lien web</ref>.
L'électricité produite à Manantali est transmise à Bamako, Dakar et Nouakchott par un réseau de lignes à haute tension de Modèle:Unité. Les lignes sont équipées de câbles de garde à fibre optique (CGFO), ce qui a permis l'interconnexion des réseaux de télécommunications des trois pays. Le réseau, qui est relié au câble sous-marin trans-Atlantique, permet la transmission simultanée de Modèle:Unité ou de 48 signaux de télévision. Il constitue un point nodal entre l'Afrique de l'Ouest et les autres parties du continent<ref name="OMVS_Energie">Modèle:Lien web</ref>.
Irrigation
Modèle:... Les projets d'aménagement des ouvrages hydrauliques de Manantali et de Diama insistent fortement sur les avantages en matière de régulation des débits du fleuve Sénégal et d'une productivité agricole accrue par le biais de l'irrigation. Le plan initial prévoit entre autres l'irrigation sur une superficie de Modèle:Unité, pouvant être portée à Modèle:Unité, particulièrement au Sénégal et en Mauritanie. Les responsables estimaient à l'époque que l'irrigation aurait des effets bénéfiques sur l'économie des régions riveraines par l'augmentation des rendements et des revenus tirés de l'agriculture, la réduction des mouvements migratoires vers les villes et la diversification des productions.
Contrairement à ses deux voisins, le Mali ne dispose pas d'un potentiel important de terres irrigables sur les rives du Sénégal. Les seuls aménagements réalisés sont de petits périmètres irrigués villageois tel celui de la coopérative multifonctionnelle de Somankidi-Coura (nouveau) (Mali) et qui fournit Kayes en fruits et légumes par le fleuve. La production d'électricité constitue pour le Mali le principal enjeu. La production électrique est répartie entre le Sénégal (33 %), la Mauritanie (15 %) et le Mali (52 %)<ref name=diarra/>.
Impacts environnementaux et sociaux
Modèle:... Selon un rapport des Nations unies, la construction des ouvrages de Manantali a eu des impacts à la fois positifs et négatifs sur l'environnement et les populations de la région.
Les principales conséquences négatives sont le départ forcé de populations, l'essor de maladies hydriques causées par l'eau stagnante et la prolifération de moustiques ou la dégradation de l'eau de surface par l'eutrophisation. A cela s'ajoute la croissance de l'érosion à cause du déboisement en faveur des terres arables, ce qui abime et stérilise les terres irriguées<ref name="UNESCO" />.
Bibliographie
- Ouvrages
- Articles