Carouge
Modèle:Voir homonymes Modèle:Méta bandeau de note Modèle:Infobox Commune de Suisse
Carouge est une ville et une commune suisse du canton de Genève.
Géographie
Carouge jouxte la ville de Genève, dont elle est séparée par la rivière Arve, et fait partie de la République et Canton de Genève depuis 1816. Elle est réputée pour le quartier du « vieux Carouge », qui garde un certain charme et où les terrasses des bistros sont courues lorsque les beaux jours reviennent.
Carouge mesure Modèle:Superficie suisseModèle:Référence superficie suisse. 84,9 % de cette superficie correspond à des surfaces d'habitat ou d'infrastructure, 4,9 % à des surfaces agricoles, 8,7 % à des surfaces boisées et 1,5 % à des surfaces improductives.
Carouge est limitrophe des communes de Genève, Veyrier et Lancy.
Histoire
Une naissance tardive
Des toponymes latins Quadruvium ou Quatruvio, elle passe en 1248 à Carrogium tandis qu'au XIV siècle était connue comme Quarrouiz ou Quarroggi. En 1445 est mentionné comme Quaroggio<ref>Dizionario storico della Svizzera, auteur: Dominique Zumkeller</ref>.
La commune de Carouge est également surnommée la « cité sarde » du fait de son passé.
En effet, c'est le Traité de Turin<ref>Alfred Dufour, Histoire de Genève, Modèle:P., Que sais-je Modèle:N°, PUF</ref> du Modèle:Date entre la République de Genève et le Royaume de Sardaigne qui marque la naissance de Carouge. L'accord met fin à d'incessantes querelles entre la maison de Savoie et la cité de Calvin au sujet de la mosaïque de terrains le long de l'Arve, où il est bien difficile de faire respecter la légitimité des juridictions respectives.
Après de longues et laborieuses négociations, les deux parties s'orientent vers un échange de terres. Genève cède 6 973 poses de terres, verse 50 000 écus au royaume et obtient en échange 5 357 poses. Carouge devient sarde. L'accord favorise plutôt la maison de Savoie. Même si Carouge n'est alors qu'un hameau de quelques maisons et auberges, elle se trouve néanmoins dans une situation idéale, de l'autre côté de la rivière, à peine à quelques encablures de la cité<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Le développement rapide
Profitant des ressources que lui apporte sa puissante voisine, Carouge se développe rapidement. En 1766, elle compte déjà 36 établissements de vin, industrie florissante, mais aussi contrebandière, qui n'est guère affaiblie par les royales gabelles<ref>Claudius Fontaine, Recherches historiques sur Carouge, H. Mehling, Genève, 1857, Modèle:P.144-150.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est toutefois seulement vers 1770 qu'un véritable projet politique et économique voit le jour sous la houlette de Pierre-Claude de La Fléchère, comte de Veyrier, représentant local de la noblesse savoyarde. Cet homme, qui avait fort bien compris la situation géostratégique exceptionnelle du territoire, ne tarde pas à solliciter de Victor-Amédée III des privilèges permettant à Carouge de se développer, notamment en faisant appel à des étrangers<ref>Eusèbe-Henri Gaullieur, Annales de Carouge, éditions Slatkine, Genève, 1982, Modèle:P.33, (réimpression de l’édition de Joel Cherbuliez, Genève, 1857).</ref>. En 1777, Carouge obtient deux foires annuelles et un marché hebdomadaire. Sa population dépasse le millier d'âmes.
Capitale de province sarde
Par l'édit du Modèle:Date, Carouge devient la capitale de la province du même nom qui comptabilise environ 37 000 habitants. Le bourg devient rapidement une cité royale et, le Modèle:Date, reçoit son blason (un lion au pied d'un arbre) pour être érigée en « ville » par lettres patentes du roi. Sa population dépasse alors les Modèle:Nombre<ref>André Corboz, Invention de Carouge, Payot, Lausanne, 1968, Modèle:P.359</ref>.
Un îlot de tolérance
La singularité de Carouge réside essentiellement dans la mise en place d'une politique libérale qui est largement appuyée par le pouvoir turinois. Non seulement ce dernier accorde des privilèges particuliers, et uniques dans le royaume, à la cité carougeoise, mais accepte aussi la venue en nombre d'étrangers de toutes origines et appartenances religieuses afin de favoriser l'essor économique de la province.
C'est ainsi que les francs-maçons font leur apparition à Carouge en 1777<ref>Les Trois temples, Loge des trois temples à l’Orient de Carouge, 1788-1988, plaquette commémorative – Modèle:200e de la création de la Loge, Carouge, 1988, Modèle:P.15-20. ; reproduite sur le site de la Loge Les Trois Temples.</ref>, suivis en 1779 de protestants qui obtiennent la tolérance civile et religieuse en 1783<ref>Eusèbe-Henri Gaullieur, op. cit. Modèle:P. et suivantes.</ref>. Enfin, en 1779, des Juifs, originaires d'Alsace principalement, s'installent également<ref>Laurence Leitenberg, Population juive de Carouge de 1780 à 1843, Mémoire de licence d’histoire économique et sociale, université de Genève, 1992, Annexes I et II, Recensement de la population juive</ref>. Pierre-Claude de La Fléchère et l'Intendant général Giovanni-Battista Foassa-Friot ont largement contribué à la mise en place de cette politique, plutôt novatrice pour l'époque<ref>Jean Plançon, Histoire de la Communauté juive de Carouge et de Genève, volume 1, de l'Antiquité à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Slatkine, Genève, 2008. Cet ouvrage comporte des éléments biographiques sur ces deux personnages.</ref>.
Le Modèle:Date, Victor-Amédée III proclame un édit de tolérance, permettant notamment aux Juifs de bénéficier de l'application du droit commun et de jouir d'une totale liberté de culte, cas rarissime dans l'histoire de l'Europe<ref>Archives départementales de Haute-Savoie (ADHS), période Sarde, série C, ICI-16, correspondance Modèle:N°, lettre du 15 août 1787 du Ministre Giuseppe Corté au Gouverneur général à Chambéry.</ref>. Les francs-maçons auront leur loge, les protestants leur temple et les Juifs leur synagogue, ainsi qu'un cimetière confessionnel (cimetière juif de Carouge) situé le long de l'actuelle rue des Tireurs de Sable.
En 1789, peu avant sa mort, Pierre-Claude de La Fléchère suggère au pouvoir turinois d'accepter la venue à Carouge de musulmans et de leur autoriser la création d'une mosquée<ref>René-Louis Piachaud, Œuvres complètes, tome II, Slatkine, Genève, 1982, lettre de M. de La Fléchère adressée à son frère M. le Comte de Châtillon le 13 mars 1789, Modèle:P.296.</ref>. Cette ultime vision du Comte de Veyrier ne verra pas le jour : Carouge, bientôt française, doit abandonner sa politique libérale.
Une ville sous occupation française
Modèle:Article détaillé En 1789, les effets de la Révolution française se font sentir. Pour prévenir toute perturbation, la garnison de la ville passe de 144 à 650 hommes. La mesure rassure quelque temps, mais les jours de Carouge la Sarde sont désormais comptés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date, les troupes françaises en marche pour leur « campagne d'Italie », pénètrent sans résistance dans la province de Carouge et l'annexent au nouveau « département du Mont-Blanc » dont Chambéry est désigné pour en devenir le « chef-lieu », puis au tout nouveau « département du Léman » créé en 1798 dont Genève, elle aussi occupée puis annexée, devient la « préfecture »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Carouge restera ainsi sous occupation française jusqu'à sa libération par les Autrichiens en septembre 1814.
Elle fut « chef-lieu de district » de 1792 à 1795.
Une ville suisse
Après une période mouvementée pendant laquelle Carouge redevient sarde par le traité de paix du Modèle:Date, se trouvant ensuite brièvement réoccupée par les Français durant les Cent-Jours du retour de Napoléon, puis à nouveau sarde (après la victoire des Alliés, ennemis de Napoléon, à Waterloo suivie de la reddition et de la capitulation française sans conditions), la ville est finalement cédée par le duc de Savoie roi de Sardaigne à la République et nouveau canton de Genève par le traité de Turin du Modèle:Date, ainsi que 19 autres communes du duché de Savoie en contrepartie de la neutralité helvétique sur les zones franches de Savoie. 12 communes françaises<ref>Modèle:Harvsp.</ref> seront aussi cédées par la France au nouveau Canton suisse de Genève, mais au titre de dommages de guerre imposés pour ces dernières. Le canton avait rejoint la Confédération suisse à l'occasion des traités de Paris en 1814 et de Vienne en 1815<ref>article 75 de l'Acte final du Traité de Vienne</ref>. Cette cession est accompagnée d'une petite zone exempte de douanes sardes. Une des places de Carouge s'appelle d'ailleurs toujours « place de Sardaigne ».
Carouge contemporaine
Transports
Le premier tramway (qu'on nommait alors « chemin de fer américain ») de Suisse est mis sur pied sur la ligne Carouge-Place Neuve, devenue aujourd'hui la ligne 12 du tramway et plus ancien tronçon d'Europe encore en service. Ainsi, après Paris, Birkenhead (banlieue de Liverpool) et Londres, Carouge et Genève possèdent des voitures sur rail, tirées par des chevaux. La traction hippomobile fut remplacée par la vapeur dès 1878, puis électrifiée dès 1894. La ligne est prolongée au cours des années 1900 et relie les deux villes savoyardes de Saint-Julien-en-Genevois et d'Annemasse en traversant le canton de Genève. De 1995 à 2011, le tram 13 traverse également la commune, de 2007 à 2011, le tram 14 relie Carouge au quartier des Avanchets et à la ville de Meyrin et, depuis 2014 le tram 18 relie Carouge au CERN.
Le quartier des Tours de Carouge
À l’ouest du vieux Carouge, au long du canal des promenades de la Drize, une zone de Modèle:Unité a été classée en 1940 en zone A (deux étages sur rez), dont la ville possédait Modèle:Unité. Les premiers projets de constructions échouèrent car le gabarit des immeubles était trop petit pour atteindre un équilibre financier. Les conditions changent avec le vote en 1957 par le Grand Conseil de deux lois sur l’expansion de l'agglomération et le subventionnement des immeubles à loyer modéré. Le conseil municipal décide le Modèle:Date de construire la totalité du quartier malgré les importants risques financiers. De 1958 à 1963, cinq tours comprenant Modèle:Nombre sont construites par un groupe de sept architectes dont Georges Brera. Une salle culturelle, une poste et une bibliothèque font partie de la surface commerciale de Modèle:Unité<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Le PAV
L'ouest de la commune, dans le secteur du Stade de Genève, est concerné par le projet urbain Praille - Acacias - Vernets.
Politique et administration
Le Conseil administratif (exécutif) est élu tous les cinq ans<ref group="alpha" name=":0">Quatre ans avant l'entrée en vigueur le Modèle:Date- de la Constitution du Modèle:Date-. Cf. Modèle:Lien web</ref> au scrutin majoritaire, le premier tour devant avoir lieu en même temps que l'élection du Conseil municipal<ref name=":0">Modèle:Loi suisse</ref>. Il est composé de trois conseillers administratifs<ref name=":0" /> et nomme chaque année son président, qui porte le titre de maire, et son vice-président<ref name=":1">Modèle:Loi</ref>. Les conseillers se répartissent eux-mêmes les dicastères<ref name=":1" />.
Le Conseil municipal (législatif) est élu tous les cinq ans<ref name=":0" group="alpha" /> au scrutin proportionnel<ref>Modèle:Loi suisse</ref> ; la loi cantonale prévoit un seuil électoral (appelé quorum) fixé à 7 %<ref>Modèle:Loi</ref>. Composé de 33 membres depuis 2015<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref group="alpha">Le nombre de conseillers municipaux est fixé par le Conseil d'État en fonction de la population de la commune. Cf. art. 5 Modèle:Loi</ref>, il est dirigé par un bureau, qu'il élit chaque année en son sein<ref>Modèle:Loi</ref> ; celui-ci est composé d'au moins quatre membres (président, vice-président, secrétaire et vice-secrétaire) et d'au moins un membre de chaque groupe représenté au Conseil municipal<ref>Modèle:Loi</ref>. Le Conseil municipal institue des commissions chargées de traiter des sujets particuliers (finances, bâtiments, affaires sociales, etc) ; les groupes y sont représentés proportionnellement à leur nombre de sièges (les commissions permanentes sont composées de 15 membres, de même pour les commissions ad hoc)<ref>Modèle:Loi</ref>.
Membres du Conseil administratif (législature 2020-2025)
L'exécutif de la commune, entré en fonction le Modèle:Date-, se compose de la façon suivante :
Identité | Étiquette | Dicastères | |
---|---|---|---|
Sonja Molinari | Modèle:Infobox Parti politique suisse/couleurs | | Les Verts | Aménagement, urbanisme, travaux et domaine public Environnement, développement durable, énergie et mobilité Voirie, espaces verts et matériels Finances et promotion économique |
Stéphanie Lammar | Modèle:Infobox Parti politique suisse/couleurs | | PS | Affaires culturelles, communication et information Bâtiments et logements Sports Informatique, logistique et protection de la population |
Anne Hiltpold remplacée le Modèle:Date par Bertrand Reich | Modèle:Infobox Parti politique suisse/couleurs | | PLR | Enfance et jeunesse Solidarités, citoyenneté et collectivités Ressources humaines Police municipale |
Fonction | 2020-2021 | 2021-2022 | 2022-2023 | 2023-2024 | 2024-2025 |
---|---|---|---|---|---|
Maire | Stéphanie Lammar | Anne Hiltpold | Sonja Molinari | Anne Hitpold | Stéphanie Lammar |
Vice-maire | Anne Hitpold | Sonja Molinari | Stéphanie Lammar | Sonja Molinari | Anne Hitpold |
Conseillère administrative | Sonja Molinari | Stéphanie Lammar | Anne Hitpold | Stéphanie Lammar | Sonja Molinari |
Liste des conseillers administratifs
Conseil municipal (législature 2020-2025)
Le législatif de la commune se compose de la façon suivante<ref>Modèle:Lien web</ref> :
Population et société
Gentilé et surnom
Les habitants de la commune s'appellent les Carougeois et leurs sobriquets sont les Léopards, les Hérétiques et les Tourmentés <ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Démographie
Modèle:Section démographie commune suisse
Culture et patrimoine
Monuments, culture, musée
Les archives communales de Carouge sont inscrites comme bien culturel suisse d'importance nationale<ref name=kgs>Modèle:Pdf L'inventaire édité par la confédération suisse, canton de Genève</ref>. Le musée de Carouge offre au public des expositions temporaires et conserve des céramiques locales.
L'école Jacques Dalphin de Carouge accueille une statue en bronze du héros de bande dessinées Titeuf, crée par Zep à l'endroit même où il a vu le jour<ref>Modèle:Lien web</ref>.
-
Tours de Carouge, 1963.
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Pont de Carouge, 1980.
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Place du Marché, 2008.
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Cimetière juif, 2008.
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Arve depuis le Pont de Carouge, 2012.
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Tours de Carouge, 2019.
Personnalité liée à commune
- Anatole Mallet, ingénieur mécanicien, concepteur de machines à vapeur articulées.
Littérature
Carouge est mise en scène l'année de sa fondation dans la pièce L'Orpailleur (1966) de Jacques Aeschlimann<ref>Modèle:Article.</ref>.
Annexes
Bibliographie
- Modèle:OuvrageModèle:Commentaire biblio
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- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Lien web
Articles connexes
Liens externes
Modèle:Autres projets Modèle:Liens
- Document sur l'architecture de la ville de Carouge une archive de 1971 de la Télévision suisse romande