Combat des Trente
Modèle:Infobox Conflit militaire
Le combat des Trente<ref name="BNF">Trente, Combat des (1351) Modèle:BNF [consulté le 16 août 2016].</ref>,<ref name="Larousse">Entrée Modèle:Lien web [consulté le 16 août 2016].</ref> est un épisode de la guerre de Succession de Bretagne qui se déroula le Modèle:Date<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Entrée « Modèle:Langue (1351) » [« Combat des Trente (1351) »], dans Modèle:Ouvrage Modèle:Lire en ligne.</ref> ou Modèle:Date<ref name="BNF" />,<ref name="Larousse" /> sur le territoire actuel de la commune de Guillac (Morbihan), entre Josselin et Ploërmel, près du « chêne de la lande de Mi-Voie ». À la suite d'un défi lancé par Jean IV de Beaumanoir<ref name="Larousse" />, un combat est organisé entre trente partisans de Charles de Blois et trente partisans de Jean de Montfort<ref name="BNF" />.
Le combat des Trente
Prémices
Pendant la guerre de Succession de Bretagne, Josselin est aux mains de Jean de Beaumanoir, partisan de Charles de Blois alors que Ploërmel est tenu par l’Anglais Robert Bemborough (ou Brandebourch d'après Froissart), partisan des ducs de Bretagne de la maison de Montfort. Un jour que Beaumanoir se rend chez Bemborough pour traiter avec lui, il aperçoit des paysans bretons maltraités par des soldats anglais. Outré, il s'en plaint à son adversaire. La dispute qui s’ensuit conduit les deux hommes à déterminer les modalités d’un duel destiné à régler l’attribution du territoire.
Principe du duel
Jean de Beaumanoir lance un défi à Robert Bemborough en lui proposant un tournoi à l'instar des chevaliers de la Table ronde. Celui-ci accepte et propose trente combattants dans chaque camp ; le lieu choisi, la lande de Mi-Voie, est à égale distance de Josselin et Ploërmel<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.
Déroulement
Au jour dit, le Modèle:Date, les combattants, après avoir ouï la messe en l'église Notre-Dame du Roncier de Josselin, arrivent à cheval au lieu choisi, mais entrent à pied avec leurs armes dans le champ clos. Ils ne doivent pas en sortir sous peine de déshonneur.
Ce combat épique se déroule près du «chêne de Mi-Voie», entre Ploërmel et Josselin. Les trente et un Bretons de Jean IV de Beaumanoir s’immortalisent en luttant contre les trente et un hommes commandés par Bemborough (Bembro). Dans ce camp figure le célèbre aventurier Croquart dont Philippe VI de Valois aurait bien aimé s’attacher les services. Aux côtés de Robert Knolles, on remarque aussi le neveu de Thomas Dagworth, vainqueur de Charles de Blois à la bataille de La Roche-Derrien.
Le combat commence dans une mêlée confuse. Les Blésistes perdent d'abord plusieurs hommes ; un repos est autorisé, pendant lequel les combattants se désaltèrent avec du vin d'Anjou ! Dès la reprise du combat, Bemborough est transpercé par la lance d'Alain de Keranrais. Croquart, un mercenaire allemand, le remplace à la tête des Monfortistes. Bemborough et huit de ses hommes sont tués, ainsi que six hommes de Beaumanoir (sans compter ceux qui décèderont de leurs blessures)<ref name="fav140">Jean Favier, La Guerre de Cent Ans, Fayard 1980, Modèle:P..</ref>. D’après la légende, ce dernier, épuisé par la chaleur, le combat et le jeûne, aurait réclamé à boire, ce à quoi son compagnon Geoffroy du Boüays lui aurait répondu Modèle:CitationModèle:Note. Cette parole devint la devise de la famille de Beaumanoir. Guillaume de Montauban parvint à réaliser une trouée : les Blésistes massacrent alors les Monfortistes qui sortiront du combat «déconfités». Les Anglo-Bretons survivants se rendent car il aurait été déloyal de priver les vainqueurs du bénéfice des rançons<ref name="fav140"/> : dans la guerre féodale on ne cherche pas à tuer sur le champ de bataille mais à rentabiliser sa campagne en capturant de riches prisonniersModèle:Note. Selon les chroniqueurs, on compte de 10 à 17 morts du côté monfortiste et entre 4 et 8 côté blésiste<ref>D'après une notice d'information touristique située sur place et rédigée par l'Institut culturel de Bretagne.</ref>
Croquart est déclaré meilleur combattant pour les Anglo-Bretons, Alain de Tinténiac étant, pour sa part, considéré comme le meilleur parmi les hommes de Beaumanoir<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L’issue du combat ne règle en définitive rien : les Blésistes font en vain le siège de Ploërmel jusqu'au printemps 1352. Lors de la bataille de Mauron qui a lieu peu après (les Blésistes y furent battus), sept des Bretons qui avaient participé au Combat des Trente sont présents ; Beaumanoir et Simon Richard mourront des années plus tard<ref>Modèle:Lien web. </ref>.
La guerre de Succession, commencée en 1341, se poursuit ainsi jusqu'en 1365 et, finalement, c'est le camp des Montfort qui l'emporte avec le fils de Jean de Montfort, Jean IV.
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Modèle:Nobr]].
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Le Combat des Trente, détail.
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La Mort de Bemborough, illustration du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Les combattants
Jacques Villaret a décrit dans un livre publié en 1770 le Combat des Trente et fourni la liste des participants<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Champions blésistes
Champions monfortistes
Des récits du combat
- Le chroniqueur Jean Froissart a écrit un long poème décrivant le Combat des Trente sous le titre : Cy commence la bataille de trente Englais et de trente Bretons, qui fu faite en Bretagne, l'an de grâce mil trois cent cinquante, le samedi devant Lætare Jérusalem ; ce texte est consultable sur ce site Internet<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- Théodore Hersart de La Villemarqué a écrit La bataille des Trente ; c'est un poème du Barzaz Breiz, qui s'inspire, en le modifiant, de celui de Froissart.
Interprétation
On ne peut en aucun cas présenter ce combat comme une confrontation anglo-bretonne sans risquer de travestir la vérité historique. Il s’agit d’un épisode de la Guerre de Succession de Bretagne où l’un des belligérants était neveu du roi de France, et l’autre était soutenu par l’Angleterre.
Pour l'historien Jean-Jacques Monnier, auteur de Histoire de Bretagne pour tous, Modèle:CitationModèle:Note.
Postérité
Sur le site du combat ou à proximité
- Selon Pitre-Chevalier le chêne séculaire qui avait servi d'ombrage pour les combattants du Combat des Trente aurait été abattu à l'époque des Guerres de la Ligue et remplacé par une croix de pierre, placée au bord de la route ; celle-ci fut abattue en 1775 et relevée peu après en 1776 par les États de Bretagne ; selon Jean-Baptiste Ogée, elle portait l'inscription « À la mémoire perpétuelle de la Bataille des Trente, que Monseigneur le maréchal de Beaumanoir a gagnée en ce lieu le XXVII mars, l'an MCCCL ». Abattue en 1793, elle fut reconstruite en 1823<ref name=pitre>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- Sous l'influence de la chouannerie, en 1811, le conseil d'arrondissement de Ploërmel demanda l'érection d'un monument en l'honneur des combattants de Mi-Voie ; le conseil général du Morbihan applaudit à cette idée et vota une subvention pour le projet<ref name=pitre/>.
Ce monument sous forme d'obélisque, la Colonne des Trente, fut érigé au lieu-dit « La Pyramide » dans la commune de Guillac, pour saluer la mémoire des chevaliers qui se sont battus. Sa première pierre fut posée le Modèle:Date- et il fut inauguré le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web. </ref>. Mais on n'y trouve que les noms des combattants « blésistes » ; ceux du camp « montfortiste » sont ignorés<ref>« Le Combat des Trente », sur le blog Bucentaure, Modèle:Date-.</ref>.
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La croix de pierre, en granite, commémorant le "Combat des Trente" et située à proximité de la "Colonne des Trente".
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La "Colonne des Trente" (photographie datant de 1903).
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La "Colonne des Trente" ; vue d'ensemble du monument.
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Plaque commémorative apposée sur le côté est de la "Colonne des Trente".
Ce monument est un obélisque haut de 15 mètres, large à sa base de Modèle:Nobr mètre et d'un mètre à son sommet. Formé de 30 blocs de granite ayant chacune 60 centimètres d'épaisseur, il occupe le centre d'une étoile plantée de pins et de cyprès. Le monument porte l'inscription suivante sur sa face orientale : « Sous le règne de Louis XVIII, roi de France et de Navarre, le Conseil général du département du Morbihan a élevé ce monument à la gloire de XXX Bretons »<ref name=pitre/>.
- La Chapelle Saint-Maudé de La Croix-Helléan : après la bataille, Jean IV de Beaumanoir aurait fait enterrer les corps de trois Bretons tués lors du combat à cet endroit. En 1431 un paroissien de Guillac, Eonnet Lucas, aurait fait ériger la chapelle, dédiée à saint Maudé et saint Sébastien, avec le soutien du duc Jean V, d'Alain IX de Rohan et de la famille Quélen du Broutay.
- La "Croix des Anglais" (en Guillac): après le combat, les soldats auraient enterré à cet endroit les corps des victimes monfortistes ; le lieu fut nommé dès lors "cimetière des Anglais" ; des ossements y auraient été retrouvés au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (une lettre du Modèle:Date- d'un ancien maire de Guillac, Pierre Blanche, indique que des fouilles sauvages, effectuées par des pilleurs de tombes, auraient permis de trouver des ossements). La croix actuelle a été sculptée en 1951 (pour le sixième centenaire du Combat des Trente) sur le socle d'une croix plus ancienne disparue.
Ailleurs et divers
- Une tapisserie représentant ce combat a été réalisée sous le règne de Charles V, afin de rappeler une des victoires françaises contre l'ennemi héréditaire<ref>Jules Guiffrey, Inventaire des tapisseries du roi Charles VI vendues par les Anglais en 1422 [premier article], Bibliothèque de l'École des chartes, 1887, tome 48, Modèle:P..</ref>.
- À Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), une rue porte le nom de Combat des Trente, tout comme à Rennes (Ille-et-Vilaine).
- Il existe un jeu de société du même nom voulant reprendre l'histoire de ce combat<ref>« Le combat des Trente », fiche sur TricTrac.</ref>.
- Le jeu vidéo Age of Empires IV revient sur cette bataille dans sa campagne.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
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- Modèle:Ouvrage Modèle:Commentaire biblio SRL
- Modèle:Chapitre.
Articles connexes
- Liste des batailles et des sièges de la guerre de Cent Ans
- Guerre de Succession de Bretagne
- Colonne des Trente