Chouannerie
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Conflit militaire
La Chouannerie est une guerre civile qui opposa Républicains et Royalistes dans l'ouest de la France, en Bretagne, dans le Maine, l'Anjou et la Normandie, lors de la Révolution française. Elle est étroitement liée à la guerre de Vendée qui se déroula sur la rive gauche de la Loire, au sud, tandis que la Chouannerie se déroula au nord. L'ensemble de ces deux conflits étant parfois connu sous le nom de « guerres de l'Ouest ».
Une première tentative d'insurrection fut menée dès 1791 par l'Association bretonne en vue de défendre la monarchie et de rétablir les lois et coutumes particulières de la Bretagne supprimées en 1789. Mais le soulèvement d'une partie importante de la population de l'Ouest et son basculement dans la contre-révolution est dû principalement à la constitution civile du clergé et à la [[Levée en masse|levée des Modèle:Nombre]] par la Convention.
Les premiers affrontements éclatèrent en 1792 évoluant en jacquerie paysanne, puis en guérilla et enfin en batailles rangées avant de se terminer par la victoire des Républicains en 1800. D'autres soulèvements paysans moins importants et plus brefs eurent lieu dans d'autres départements, notamment dans l'Aveyron et la Lozère, et furent également qualifiés de Chouannerie. Une petite chouannerie éclatera à nouveau en 1815 durant les Cent-Jours et un ultime soulèvement se déroulera lors de l'insurrection légitimiste de 1832.
Causes
En 1791, l'Ouest, avec la Vendée et la Bretagne, constitue une zone de résistance à la constitution civile du clergé et au serment, avec un clergé très largement réfractaire. Autant que les motivations religieuses, cette résistance trouve aussi son origine dans la sociologie et les mentalités collectives des populations, dont les solidarités traditionnelles sont mises à mal par la Révolution<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
La suppression des gabelles, le Modèle:Date, réduit à la misère plus de Modèle:Nombre qui ne vivaient que du commerce frauduleux du sel. Ces contrebandiers se rangèrent alors naturellement parmi les ennemis de La République<ref>France militaire par Abel Hugo T2 page 1</ref>.
La constitution civile du clergé est un déclencheur. Le Modèle:Date-, Desfontaines<ref>Neveu de Jean-Baptiste Le Héricé de la Cartellière, maire de Cigné.</ref>, officier de gendarmerie écrit à son oncle : Modèle:Citation bloc
Déjà, la conscription du Modèle:Date- pose problème : la Révolution française ayant besoin de soldats, elle ordonne qu'un tirage au sort de combattants soit organisé par les autorités communales. On se souviendra de discours d'opposition de Jean Cottereau et Michel Morière à Saint-Ouën-des-Toits. Plus discrets furent les vrais affidés de la Coalition bretonne qui refusèrent purement et simplement de se rendre dans leur chef-lieu de canton pour y tirer au sort. L'opération fut une déconvenue pour les autorités républicaines.
L'insurrection du printemps 1793, dans l'ensemble de l'Ouest (en Bretagne comme en Vendée), s'explique, de son côté, par le rejet du tirage par les populations, d'autant plus que les notables patriotes en sont exonérés ou peuvent acheter un remplaçant. Ce rejet, on le retrouve dans l'ensemble du pays<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Au-delà de la question religieuse, de la suppression de la gabelle et de l'hostilité aux levées militaires, les bouleversements et les remises en cause imposés aux communautés villageoises expliquent ces tensions, autant que les rapports entre les paysans et les élites, nobiliaire et bourgeoise, ou l'opposition plus ou moins grande, mais déjà ancienne à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, entre villes et campagnes. Déjà décelable au temps de la Ligue, la découpe entre les zones favorables aux Blancs (royalistes) et aux Bleus (républicains) reste encore d'actualité dans la carte électorale jusqu'à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Il faut également ajouter en Bretagne les bouleversements institutionnels, abolissant les privilèges provinciaux ; la devise des chouans en Bretagne est « Doue ha mem bro » (Dieu et mon pays) et non pas « Dieu et mon roy » comme chez les Vendéens<ref>Michel Allary, Omega, Éd. Le Manuscrit Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Devant la simultanéité des soulèvements et la similitude des comportements dans l'Ouest, les contemporains ont cru y voir la preuve d'un complot, qu'ils rapprochaient de la tentative du marquis de la Rouërie avec l'Association bretonne. Toutefois, ce synchronisme peut s'expliquer par la décision de la Convention d'imposer un calendrier précipité des opérations de levée d'hommes<ref name="p218">Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 1989, Modèle:P., entrée « Chouans/Chouannerie » par Roger Dupuy</ref>.
L'Association bretonne
Peinture de Charles Willson Peale, 1783.
Modèle:Article détaillé En Bretagne, les premiers mouvements de protestations envers la Révolution française naissent au moment de la Nuit du 4 août 1789 qui supprime, entre autres, les parlements provinciaux et notamment en Bretagne le traité d'Union de la Bretagne à la France et les lois particulières de la Bretagne, assimilées à des privilèges.
En 1791, le marquis de La Rouërie, qui s'est distingué lors de la guerre d'indépendance américaine, crée, avec l'aval du comte d'Artois, une organisation clandestine, l'Association bretonne, qui rassemble par diocèse avec comme principaux objectifs la défense de la monarchie contre la progression du républicanisme, la conservation des propriétés et le rétablissement des lois et coutumes particulières de la Bretagne. Son but est de gagner les garnisons, régiments, maréchaussées et gardes nationales dans les principales villes de Bretagne<ref name="p649-650">Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 1989, entrée « La Rouërie, Armand Charles Tuffin, marquis de » par Roger Dupuy, Modèle:P..</ref>.
De nombreux futurs chefs chouans adhèrent à l'Association bretonne, parmi lesquels : le comte Louis de Rosmorduc, Vincent de Tinténiac, Amateur-Jérôme Le Bras des Forges de Boishardy, Aimé Picquet du Boisguy, Sébastien de La Haye de Silz, Antoine-Philippe de La Trémoïlle, prince de Talmont et Pierre Guillemot. Malgré la volonté de La Rouërie de traiter nobles et roturiers à égalité, la majorité des associés étaient cependant issus de la noblesse.
Toutefois, les rassemblements de nobles au château de La Rouërie et le manque de discrétion d'agents recruteurs alertent les autorités. Le Modèle:Date, le directoire du département d'Ille-et-Vilaine envoie un détachement de dragons fouiller le château et les abords, puis, le 6 juillet, lance contre le marquis et ses complices un mandat d'arrêt. Mais La Rouërie échappe aux recherches et se réfugie à Launay-Villiers. L'Association dispose alors de Modèle:Nombre et fixe la prise d'arme générale pour le 10 octobre, date prévue de la prise de Châlons-en-Champagne par les armées de la coalition. Mais la victoire des Révolutionnaires le 20 septembre à la bataille de Valmy ruine le plan de l'Association. Deux jours après la monarchie est renversée et la République proclamée.
Le Modèle:Date, Valentin Chevetel dit Latouche se rend à Paris, où il dénonce le complot à Danton. Recherché par les autorités, La Rouërie est contraint d'entrer en clandestinité. Toutefois, malade, il meurt au château de La Guyomarais, à Saint-Denoual, le Modèle:Date. Lalligand-Morillon fait arrêter 27 conjurés, mais la liste de membres de l'Association est brûlée par Thérèse de Moëlien. Les 27 prisonniers sont jugés à Paris et 12 d'entre eux, dont Thérèse de Moëlien, sont condamnés à mort et guillotinés le Modèle:Date. Dans son rapport du Modèle:Date devant la Convention, Basire attribue à cette conjuration le soulèvement de l'Ouest en mars 1793. En fait, l'Association bretonne ne s'appuyait nullement sur les paysans, mais comptait sur le ralliement des garnisons des villes et des gardes nationales. Pour cette raison, il ne peut être considéré comme l'inventeur de la Chouannerie, même s'il en est le précurseur partiel<ref name="p649-650"/>.
Origines paysannes
Premières révoltes
Dès 1791, 80 % du clergé breton refuse de prêter le serment à la constitution civile du clergé<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Le refus massif de la constitution civile du clergé amène les paysans à soutenir les prêtres face au durcissement de la politique religieuse. Le Modèle:Date-, les paysans de la région d'Auray remettent aux autorités du district une pétition. D'après le district, ceux-ci demandent Modèle:Citation<ref>Cité par Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date-, les paysans de la région de Vannes convergent sur la ville pour défendre l'évêque contre les patriotes de Lorient, qui veulent lui imposer la cocarde tricolore.
En mars 1792, un premier combat oppose les habitants de Scrignac aux républicains venus de Morlaix.
Au printemps suivant, à Fouesnant, dans les environs de Quimper, un juge de paix, Alain Nédellec, soulève plusieurs paroisses contre les administrations locales et au nom du roi<ref name="p218"/>.
Modèle:Article détaillé Modèle:Article détaillé
Durant l'été 1792, des incidents ont lieu dans les districts de Carhaix (Finistère), Lannion, Pontrieux (Côtes-d'Armor), Craon, Château-Gontier et Laval (Mayenne), où les paysans s'opposent à la levée de volontaires.
À Saint-Ouen-des-Toits, dans le district de Laval, Jean Cottereau, dit Jean Chouan, ancien faux-saunier, prend la tête des insurgés. Son surnom vient de l'imitation du chat-huant (la chouette hulotte) par les faux-sauniers pour se reconnaître<ref name="p218"/>. Sa tête étant mise à prix, il tente en vain, en mars 1793, de gagner l’Angleterre. Il est reconnu par l'administration avec son frère comme le chef de la coalition<ref group="n">Il y a à leur tête, écrit le procureur syndic d'Ernée, le Modèle:Date, deux hommes qui se nomment Cottereau, dit Chouan. Nous avons promis une récompense à qui les arrêtera, mais il faut y aller avec précaution car ces deux individus sont très braves et très déterminés. Si de votre côté vous pouviez vous en saisir, ce serait rendre à la chose publique un vrai service</ref>.
Le Modèle:Date, l'Assemblée nationale législative ordonne une levée de Modèle:Unité supplémentaires à prélever dans les départements ayant fourni de faibles effectifs et parmi lesquels se trouvaient les Côtes-du-Nord.
Peinture de L. de Labarre, 1840.
Cependant, le Modèle:Date, face au faible nombre de volontaires, le département ordonne un tirage au sort parmi les célibataires âgés de Modèle:Unité. La mesure est très mal accueillie par les paysans et les premiers soulèvements éclatent dans le Trégor. À Perros-Guirec, Tréguier, Ploubazlanec et dans les environs de Pontrieux, des commissaires sont chassés ou rossés, des gardes nationaux, des patriotes et des volontaires sont désarmés ou malmenés par les paysans et les marins qui refusent le tirage. À Lannion, les insurgés envoient une déclaration: Modèle:Citation bloc
Le Modèle:Date, Modèle:Unité marchent sur Pontrieux, mais ils sont repoussés par la garde nationale et la population qui, barricadées dans la ville, tuent 8 de leurs hommes et en blessent une vingtaine. Le même jour, Lannion est attaquée par Modèle:Unité. Les deux partis parlementent, les insurgés exigent le désarmement des gardes nationaux et la libération des prisonniers et des prêtres réfractaires. Mais des coups de feu isolés sont lâchés par les assaillants auxquels répond un tir nourri de la part des gardes nationaux qui mettent en fuite les paysans après leur avoir tué plusieurs hommes. Le lendemain, Modèle:Unité venus de Morlaix, Guingamp et des environs débloquent la ville et appliquent une répression dans les paroisses révoltées, 560 gardes nationaux sont envoyés à Tréguier permettant la reprise du tirage au sort et la levée du nombre nécessaire de soldats<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire, Modèle:P..</ref>.
Vers la fin du mois de Modèle:Date, en Mayenne, une troupe de gardes nationaux d'Andouillé, La Brûlatte, La Baconnière et Saint-Germain-le-Guillaume livrent au pillage le château de Fresnay. Alertés par le tocsin, les paysans de Launay-Villiers, Boislin et Bourgon se rassemblent à Launay-Villiers, place que le marquis de La Rouërie venait de quitter après y avoir séjourné clandestinement pendant trois mois. Au chevalier de Farcy, propriétaire du château, qui cherche à dissuader les insurgés d'attaquer les gardes nationaux, les paysans répondent qu'après les châteaux des nobles, ce seront leurs métairies qui seront incendiées par les patriotes. Un des agents de La Rouërie, Jean-Louis Gavard, secondé par Jean Chouan, prend alors la tête des insurgés. Les paysans se lancent aussitôt à la poursuite des gardes nationaux, qu'ils rattrapent au Bourgneuf-la-Forêt. La charge menée par les frères Pinçon met rapidement en déroute les gardes nationaux qui abandonnent leur butin et laissent Modèle:Nombre sur le terrain<ref>Christian Le Bouteiller, La Révolution dans le pays de Fougères, Modèle:P..</ref>.
Les prémices : insurrections paysannes de mars 1793
En mars 1793, des jeunes gens refusent le tirage au sort dans le cadre de la levée de 300 000 hommes, des révoltes éclatent en Mayenne, dans le Léon, le Morbihan, l'Ille-et-Vilaine, la Loire-Inférieure, la Vendée et le Maine-et-Loire. Entre les 11 et le 20 mars, les deux tiers de l'Ouest sont touchés<ref name="p218"/>. L'Ouest est agité par de multiples jacqueries, au cours desquelles la paysannerie exprime de manière brutale sa colère à l'encontre des exigences de l'administration, des prêtres constitutionnels — considérés comme des intrus — la lourdeur des nouveaux impôts, la monnaie papier des assignats et la levée d'hommes, décrétée par la Convention nationale le Modèle:Date. Réprimées par la troupe, ces jacqueries forment une pré-chouannerie<ref name="p218"/>.
Il ne s'agit alors que d'une jacquerie. Des bandes de paysans s'attaquent aux patriotes de leurs paroisses, qu'elles désarment et volent, puis envahissent le chef-lieu du district pour délivrer les hypothétiques prisonniers et détruire les listes servant au tirage au sort. Parfois, la fête tourne au massacre, comme à Machecoul ou à La Roche-Bernard<ref name="p218"/>.
Les premiers mouvements de protestation à la conscription militaire éclatent dès le Modèle:Date, mais la première révolte eut lieu le Modèle:Date en Loire-Inférieure à Machecoul, qui est prise par Modèle:Unité qui mettent en fuite la centaine de gardes nationaux présents sur place et tuent une vingtaine de patriotes, ainsi que le prêtre constitutionnel. La révolte s'étend: le 12 mars, Modèle:Unité s'emparent de Savenay, ceux-ci tuent ou blessent plusieurs gendarmes et mettent en fuite la Garde nationale. Des patriotes sont molestés, le prêtre constitutionnel, un administrateur et deux douaniers sont lynchés<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire, Modèle:P..</ref>. Le même jour en Anjou, 600 paysans mettent en fuite 150 gendarmes et gardes nationaux après leur avoir tué quatre hommes. Le lendemain, Modèle:Unité menés par Jacques Cathelineau s'emparent de Jallais<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P.</ref>.
Les protestataires des paroisses aux abords de Nantes, sur la rive droite de la Loire, se retrouvent aux portes de la ville, sous le commandement de Gaudin-Berillais, un noble, « qui n'ose pas attaquer la ville et se borne à lui envoyer une proclamation où il énumère en quinze points les revendications des paysans en vue d'une négociation » ; sont réclamés : la fin des levées d'hommes, le départ des seuls volontaires, la nécessité du consentement des paroisses aux impôts, la fin des perquisitions et réquisitions, la liberté du culte, la liberté de pensée et d'écrire. Aucune réponse ne venant, Gaudin-Berillais est destitué et la plupart des attroupés rentrent chez eux, le restant, qui veut marcher sur la ville, étant dispersé par les Nantais. « L'épisode est révélateur du sentiment profond d'une paysannerie qui refuse une solidarité nationale qu'elle ne comprend pas et revendique au contraire le droit de la moduler selon ses intérêts immédiats »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Dans le Morbihan, le 14 mars, Modèle:Unité pénètrent dans Vannes, mais sont repoussés à coup de fusil par les soldats. Le même jour, à Pluméliau, plusieurs milliers de paysans attaquent deux commissaires escortés par une centaine de gardes nationaux accompagnés de deux canons. Les deux commissaires sont tués, ainsi que trois gendarmes et 25 gardes nationaux. Le lendemain, les insurgés attaquent Pontivy. Les patriotes barricadés dans la ville reçoivent en renfort Modèle:Nombre de Guémené-sur-Scorff et 35 gardes nationaux de Josselin, puis au cours du combat 50 gardes nationaux de Loudéac. Les paysans, découragés, abandonnent le combat et se retirent<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire, Modèle:P..</ref>. Le Modèle:Date, Modèle:Unité venus des environs de La Roche-Bernard, Pontchâteau, et Guérande se rassemblent devant La Roche-Bernard. Les insurgés envoient une proclamation aux patriotes : Modèle:Citation bloc
Les patriotes de La Roche-Bernard laissent les paysans entrer dans la ville à condition de ne pas commettre de pillages. Mais des coups de feu isolés déclenchent le combat, des gardes nationaux sont tués, les autres prennent la fuite et les maisons des patriotes sont pillées. Le lendemain, deux administrateurs, Sauveur et Le Floch sont assassinés<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire, Modèle:P..</ref>. Puis les mêmes insurgés marchent sur Rochefort-en-Terre, les 48 patriotes de la ville se rendent sous promesse de vie sauve, néanmoins trois d'entre eux sont lynchés par la foule<ref>Journal de Bretagne, collection Jacques Marseille, éditions Larousse, 2003, Modèle:P.</ref>.
L'insurrection gagne l'Ille-et-Vilaine, le Modèle:Date un détachement de la garde nationale de Rennes est attaqué au pont de Pacé par Modèle:Unité des environs de Pacé. Les gardes nationaux battent retraite et laissent trois blessés qui sont achevés par les insurgés<ref name="Roger Dupuy p.111">Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire, Modèle:P..</ref>. Puis le Modèle:Date, Modèle:Unité se rassemblent à Landéan, où ils capturent un commissaire et mettent en fuite un second, la moitié des insurgés se portent ensuite sur Fleurigné, où ils attaquent un détachement de 60 gardes nationaux accompagnés d'un canon. Les patriotes sont secourus par 300 Chasseurs à pied qui dispersent les insurgés après leur avoir tué trois hommes. Les paysans se portent ensuite sur Fougères, défendue par 500 à 600 gardes nationaux, mais Billaud-Varenne et Sevestre de passage en Bretagne, négocient avec les insurgés et les convainquent d'envoyer une députation. Cependant, doutant de la bonne foi des patriotes, les paysans attaquent la place, mais sont repoussés, deux insurgés sont tués, 14 autres capturés et guillotinés<ref name="Roger Dupuy p.111"/>,<ref>Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989</ref>. Le 19 mars les paysans se rassemblent à Chanteloup et La Chapelle-Erbrée, puis attaquent Vitré, mais là encore, les insurgés sont repoussés<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire, Modèle:P..</ref>. Le même jour, Auray est à son tour attaquée par Modèle:Unité et marins qui sont également repoussés par un détachement de soldats du régiment du Cap renforcés par Modèle:Nombre de la garnison de Belle-Île-en-Mer<ref>Jean-François Chiappe, Georges Cadoudal ou la Liberté, Modèle:P..</ref>.
Dans le Léon, au nord du Finistère, l'insurrection éclate le Modèle:Date à Plabennec, où les paysans attaquent les commissaires escortés par la garde nationale de Brest. Plusieurs gardes nationaux sont tués, mais le général Canclaux leur vient en aide avec Modèle:Nombre et met en fuite les insurgés. Canclaux occupe ensuite Plabennec et Lannilis, 120 gardes nationaux prennent également le contrôle de Ploudalmézeau, tandis qu'un autre détachement occupe Gouesnou. Le soulèvement est massif dans le Léon, mais le général Canclaux dispose d'importantes troupes dues à la présence à Brest d'un corps expéditionnaire en instance de départ pour Saint-Domingue afin d'aller y combattre les troupes britanniques et espagnoles et les esclaves révoltés. Mais, le Modèle:Date, une nouvelle troupe d'insurgés attaque Saint-Pol-de-Léon défendue par des gardes nationaux du Calvados et la garde nationale de Morlaix. Les Normands prennent la fuite, mais les Morlaisiens parviennent à repousser les insurgés. Les paysans restant sous les armes, le général Canclaux lance alors une attaque pour débloquer la ville. Son avant-garde tombe dans une embuscade au pont de Kerguidu entre Saint-Pol-de-Léon et Lesneven. Toutefois, l'armée de Canclaux arrive en renfort et disperse les insurgés, mettant ainsi un terme aux combats particulièrement meurtriers du Léon. Les estimations de l'époque sur le nombre de paysans tués lors des affrontements dans le Léon parlent de Modèle:Nombre et Modèle:Nombre, estimations peut-être surévaluées<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire, Modèle:P..</ref>.
Le Modèle:Date, dans les Côtes-du-Nord, 500 paysans des environs de Bréhand et de Moncontour se rassemblent et placent à leur tête le chevalier de Boishardy. Celui-ci attaque une diligence transportant un courrier officiel de Paris, puis repousse la garde nationale de Lamballe, qui avait tenté une sortie. Néanmoins, les patriotes font plusieurs prisonniers, neuf d'entre eux sont exécutés et 18 autres déportés, ce qui incita les paysans à se soumettre. Boishardy vit sa tête mise à prix, mais parvint à échapper aux recherches<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire, Modèle:P..</ref>.
Au contraire de la Vendée, où les succès initiaux des insurgés permettent la constitution d'une zone rebelle, la « Vendée militaire » et d'une armée, ces révoltes sont réprimées par l'armée au nord de la Loire. Dès le Modèle:Date, des renforts affluent de Normandie et d'Île-de-France. Descendant le long de la Vilaine avec Modèle:Nombre et 2 canons, le général Beysser dégage Redon. Plus au sud, Modèle:Nombre sortis de Vannes reprennent Rochefort-en-Terre<ref name="p218"/>. Quelques maisons sont incendiées, les meneurs sont exécutés ou sont contraints d'entrer en clandestinité; à la fin du mois, la révolte est matée.
La Virée de Galerne
Au sud de la Loire, la guerre de Vendée fait rage pendant plusieurs mois alors que le Nord semble globalement pacifié. À plusieurs reprises cependant les Vendéens tentent de traverser le fleuve afin de ranimer la révolte en Bretagne et dans le Maine, la tentative la plus marquante est la bataille de Nantes livrée le 29 juin mais qui se solde par un échec pour les forces royalistes. Celles-ci, encerclées, finissent par être battues à la bataille de Cholet le Modèle:Date. Acculés sur la Loire, Modèle:Unité accompagnés de dizaines de milliers de non-combattants, de femmes et d'enfants, traversent le fleuve les Modèle:Date et Modèle:Date. Le dernier espoir des Vendéens, commandés par Henri de La Rochejaquelein, est de soulever le nord de la Loire et de prendre un port afin de faire débarquer les troupes britanniques et des régiments émigrés.
Connue sous le nom de « Virée de Galerne », le passage de la Loire par l'armée vendéenne, ranime la révolte. Par centaines, les bandes rejoignent les Vendéens, qui marchent vers le nord<ref name="p218"/>. Le Modèle:Date-, 800 insurgés bretons et mainiots des environs de Fougères, Vitré et Laval, commandés par Aimé Picquet du Boisguy et Jean Cottereau, dit « Jean Chouan », capturent par surprise plusieurs centaines de soldats républicains commandés par le général Lespinasse au bourg de La Gravelle, entre Vitré et Laval. Les insurgés relâchent leurs prisonniers, après les avoir désarmés, en échange de la promesse de ne plus combattre dans l'Ouest. Cottereau et Boisguy rejoignent ensuite les Vendéens à Laval et se distinguent avec leurs hommes, aux affrontements de Croix-Bataille et d'Entrammes<ref>Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989, Modèle:P..</ref>. D'autres insurgés rejoignent les Vendéens, parmi lesquels Jean-Louis Treton, dit « Jambe d'Argent ». Georges Cadoudal, qui combat depuis plusieurs mois avec les Vendéens, part recruter des troupes dans son Morbihan natal. Au début du mois de novembre, il rejoint les Vendéens à Fougères avec Modèle:Nombre<ref>Yves Gras, La Guerre de Vendée, éditions Economica, 1994, Modèle:P..</ref>. Au total Modèle:Nombre rallient les Vendéens lors de la virée de Galerne, ces renforts prennent alors le nom de Petite Vendée.
Le Modèle:Date, les administrateurs de Fougères mentionnent pour la première fois dans leurs rapports, le mot de « Chouans »<ref>Roger Dupuy, Les Chouans, Coll. « La Vie Quotidienne », Hachette Littérature, Paris 1997, Modèle:P..</ref>.
Après une première série de victoires, les Vendéens et les Chouans sont repoussés devant le port de Granville, le Modèle:Date. Cet échec décourage les Vendéens qui contre l'avis des généraux et des Chouans décident de rebrousser chemin afin de regagner la Vendée militaire. Progressivement, les Chouans quittent l'armée royaliste et se cachent dans les forêts<ref name="p218-219">Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 1989, Modèle:P., entrée « Chouans/Chouannerie » par Roger Dupuy.</ref> ; Jean Chouan se replie dans sa forêt de Misedon<ref group="n">Modèle:Référence nécessaire</ref>.
Mais cernés par les troupes républicaines, affaiblis par les maladies, les Vendéens et les derniers Chouans encore présents sont écrasés à la bataille du Mans le Modèle:Date où Modèle:Nombre sont massacrées, les dernières troupes sont anéanties le 23 décembre à la bataille de Savenay. Les prisonniers, hommes, femmes et enfants compris sont fusillés ou envoyés dans les prisons de Nantes. Environ Modèle:Nombre y périssent de Modèle:Date à Modèle:Date par les épidémies, les fusillades ou les noyades. Au total 50 000<ref>François Lebrun, La virée de Galerne, Éditions de l'Ouest, 1989 (1).</ref> à 70 000<ref>Guy Richard (dir.), L'Histoire inhumaine, massacres et génocides des origines à nos jours, éditions Armand Colin, 1992, Modèle:P..</ref> Vendéens ont péri lors de la Virée de Galerne.
Au nord de la Loire, après l'échec des forces vendéennes, une nouvelle forme de révolte se développe, qui justifie le changement de vocabulaire. Des bandes d'insurgés, plus réduites qu'en mars 1793, mais mieux armées, reprennent les armes. Ne dépassant guère les limites du canton; frappant des patriotes isolés, les petits détachements militaires ou les voitures publiques, surtout la nuit, contraignant les patriotes, terrorisés, à quitter les campagnes, pour se réfugier en ville<ref name="p218-219"/>, la Chouannerie prend surtout l'aspect d'une guérilla très dispersée qui peut tourner au brigandage.
Typologie des chouanneries
Vue historique
Roger Dupuy<ref>Roger Dupuy, Les Chouans, Hachette Littérature, 1997.</ref> distingue 5 formes de chouannerie qui évoluent dans le temps et dans l'espace.
On peut donc distinguer la pré-chouannerie, la micro-chouannerie, la chouannerie-guérilla classique, la chouannerie-militaire et la chouannerie-brigandage.
- la pré-chouannerie concerne toutes les rébellions paysannes antérieures à Modèle:Date-. Elle culmine en Modèle:Date- et rappelle les jacqueries d'Ancien Régime.
- la Micro-Chouannerie est celle de la chouannerie naissante, celle de Jean Chouan à Saint-Ouën-des-Toits. Des petits groupes clandestins attaquent par surprise des effectifs bleus toujours très réduits. On la trouve entre janvier et Modèle:Date- principalement.
- la chouannerie-guérilla classique : Les bandes grandissent, largement soutenues par la population qui les protègent, les ravitaillent, les renseignent. Il s'agit de faire régner une terreur blanche dans les campagnes. C'est le type de chouannerie le plus célèbre, celle qui a fait le plus peur aux républicains. C'est par exemple les chouanneries de Cadoudal, de Boishardy et Aimé du Boisguy à partir de l'automne 1794. On peut parler de chouannerie-guérilla classique lors des deux premières phases de la chouannerie dans les régions les plus blanches (le Morbihan, la Loire-inférieure, l'Ille-et-Vilaine, la Mayenne et l'est des Côtes-du-Nord). Les chouans harcèlent les bleus (guérilla) mais n'ont pas les moyens de les affronter dans des batailles classiques. Les insurgés ne forment d'ailleurs pas une armée, les bandes, parfois soldées se rejoignent au gré des actions ponctuelles puis les paysans retournent dans leur ferme.
- La chouannerie militaire est la forme la plus aboutie de chouannerie. les bandes forment de véritables armées (ponctuelles, parfois en uniformes qui attaquent de façon concertées dans des batailles classiques. c'est surtout le cas pendant la troisième chouannerie (1797/1799). On peut notamment citer l'"Armée rouge" de Tinténiac et Cadoudal marchant de Quiberon vers les Côtes-du-Nord. c'est aussi le cas lors des attaques concertées de plusieurs grandes villes de l'ouest en 1799.
- La chouannerie-brigandage est la chouannerie mourante, celle qui subsiste sous le consulat après les concessions de Bonaparte (concordat et amnistie). Quelques irréductibles, trop habitués à la clandestinité, à la vie d'aventure ne peuvent se ranger. Quelques chefs, partisans de l'Ancien Régime ne se satisfont pas des concessions, ils forment les dernières bandes très réduites. Ils n'ont plus le soutien de la population, satisfaite des concessions. Ils sont aussi si peu nombreux qu'ils doivent se montrer terribles pour éviter les dénonciations. Ils s'en prennent aux soldats de plus en plus rarement mais rançonnent les patriotes, les acquéreurs de biens nationaux et les chouans rendus considérés comme des traitres (c'est le cas du chef chouan Legris Duval dans les Côtes-du-Nord). Devant le déficit de soutien de la population, ils sont contraints de voler ce qui leur était auparavant offert, c'est pourquoi il est bien souvent difficile de distinguer ce qui relève de la chouannerie ou du brigandage. Ce type de chouannerie se retrouve aussi dans les régions qui paradoxalement étaient peu touchées lors des grandes heures de la chouannerie (l'ouest des Côtes-du-Nord, le Finistère). On le comprend car ces zones peu touchées précédemment sont aussi celles qui n'ont pas connu de répression. La chouannerie-brigandage peut être très efficace au point que des chefs lieux d'arrondissement comme Loudéac peuvent se sentir menacés par Dujardin encore en 1801. cette chouannerie-brigandage s'éteint, vaincue par les colonnes mobiles entre 1801 et 1807.
Les Chouans
Sociologiquement les Chouans sont des hommes jeunes et des paysans. Plusieurs évaluations permettent de situer l'âge moyen des chouans entre Modèle:Unité et le plus souvent entre Modèle:Unité<ref name="Roger Dupuy p. 188">Roger Dupuy, Les Chouans, Modèle:P..</ref>. Les chefs ne sont guère plus âgés que leurs hommes<ref>Roger Dupuy, Les Chouans, Modèle:P..</ref>.
La jeunesse des Chouans est fortement liée à la conscription militaire dans le cadre de la levée en masse qui touche les célibataires de Modèle:Unité. De nombreux jeunes gens préfèrent déserter et rejoindre les insurgés où ils forment le gros des bandes chouannes<ref name="Roger Dupuy p. 188"/>.
Concernant la profession des Chouans, environ 80 % d'entre eux sont paysans, dont près de 10 % de tisserands, dont les conditions de vie sont très proches de celles de la paysannerie<ref name="Roger Dupuy p. 191">Roger Dupuy, Les Chouans, Modèle:P..</ref>, on compte également environ 10 % d'artisans<ref name="Roger Dupuy p. 191"/>.
On peut également rappeler qu'à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, le monde paysan regroupe 80 % de la population française<ref>Jacques Solé, La Révolution en questions, Seuil, janvier 1988, Modèle:P..</ref>.
Contrairement à une idée longtemps répandue, les marins n'étaient pas plus républicains que les paysans, ceux-ci restent cependant minoritaires au sein des Chouans, mis à part dans quelques divisions, à cause de la surveillance des côtes par de fortes garnisons républicaines, constamment sur le pied de guerre dans la crainte de débarquements de troupes britanniques<ref>Roger Dupuy, Les Chouans, Modèle:P..</ref>.
Les nobles forment une part importante des officiers, en revanche la bourgeoisie, majoritairement républicaine, est peu présente parmi les Chouans.
En Bretagne, Normandie, Maine et Anjou, en 1796, au plus fort de la guerre, les Chouans comptent sur plus de Modèle:Nombre dont Modèle:Unité, soit 5 % de la population masculine des territoires insurgés<ref>Roger Dupuy, Les Chouans, Modèle:P..</ref>.
Bien que rares, on trouvait également quelques femmes parmi les combattants, l'une d'entre elles Mademoiselle du Rocher du Quengo, dite « Victoria » ou « Capitaine Victor » fut notamment capitaine dans la division de Bécherel, elle fut tuée à un combat aux Iffs en Modèle:Date<ref>Roger Dupuy, Les Chouans, Modèle:P..</ref>. Les femmes sont néanmoins impliquées dans la guerre en cachant les prêtres et les blessés et en assurant une partie de la circulation des informations et l'approvisionnement<ref>Roger Dupuy, Les Chouans, Modèle:P..</ref>.
Protégés par les Chouans les prêtres réfractaires n'ont pas d'implication directe dans la guerre, un petit nombre siège dans les Conseils royalistes et s'occupent essentiellement des correspondances<ref>Roger Dupuy, Les Chouans, Modèle:P..</ref>. Les prêtres réfractaires servant d'officiers ou participant physiquement aux combats sont extrêmement rares, le fait qu'un prêtre porte les armes étant généralement très mal vu par les Chouans<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P.</ref>.
Chefs chouans et organisation
Peinture de Amable Paul Coutan, 1827.
Dès 1791 Armand Tuffin de La Rouërie avait été officiellement reconnu comme chef des royalistes de Bretagne et d'une partie du Maine, mais sa mort prématurée en Modèle:Date l'empêcha de jouer un rôle dans la suite des événements. Dès lors, pendant un an, la chouannerie resta divisée.
Ce ne fut qu'en 1794 que Joseph de Puisaye se présenta comme successeur de La Rouërie et finit par être reconnu général en chef des chouans de Bretagne, ses adjoints furent Pierre Dezoteux de Cormatin, puis René Augustin de Chalus, tous deux major-généraux. D'abord actif en Ille-et-Vilaine il domina ensuite dans le Morbihan, où il nomma Joseph de Boulainvilliers de Croÿ, puis Sébastien de La Haye de Silz général des chouans de ce département, mais de Silz fut tué en 1795.
Les chefs organisèrent leurs troupes : chaque ville, village ou bourg formait une compagnie commandée par un capitaine le plus souvent élu par ses hommes. Plusieurs compagnies formaient une colonne, aussi nommée bataillon ou canton, commandée par un lieutenant-colonel et plusieurs colonnes formaient une division ou légion dirigée par un colonel.
Peinture de Louise Bouteiller, 1822.
Cependant la fuite de Puisaye lors de la déroute de Quiberon en juillet 1795 le discrédita fortement auprès de ses hommes et Puisaye finit par perdre toute autorité dans le Morbihan. Dès lors en Bretagne deux armées chouannes se formèrent, guerroyant à part ; l'armée catholique et royale de Vannes qui avait choisi Georges Cadoudal comme général en chef et l'armée royale de Rennes et de Fougères qui continuait de reconnaître Joseph de Puisaye celui-ci ayant toujours, à ce moment, l'appui des princes en exil.
L'armée catholique et royale de Vannes de Cadoudal dominait dans le Morbihan mais son influence débordait aussi sur certaines zones des quatre autres départements bretons. Les principaux lieutenants de Cadoudal étaient les colonels : Pierre Guillemot, Jean Rohu, Pierre-Mathurin Mercier, dit La Vendée, Louis de Sol de Grisolles, Pierre Robinault de Saint-Régent, Jean Jan, Le Paige de Bar et César du Bouays. Cette armée était forte de 12 divisions, plus tard reformées en 8 légions, ses effectifs allèrent jusqu'à Modèle:Nombre.
Trois éphémères divisions chouannes avaient également été créées au débarquement des émigrés à Quiberon, les généraux qui les commandaient étaient Vincent de Tinténiac, Paul Alexandre du Bois-Berthelot et Jacques Le Prestre de Vauban.
L'armée royale de Rennes et de Fougères regroupait les divisions chouannes de l'Ille-et-Vilaine, sauf celle de Redon, plus les troupes des Côtes-d'Armor et quelques petites zones de la Mayenne et de la Normandie. Cependant jusque-là, les différentes divisions combattaient indépendamment les unes des autres. La division la plus importante en hommes était celle de Fougères, aussi afin d'unifier le département Joseph de Puisaye nomma son commandant, Aimé Picquet du Boisguy, général de l'armée de Rennes et de Fougères. Les colonels de l'Ille-et-Vilaine étaient Auguste Hay de Bonteville, Alexis du Bouays de Couësbouc, René-Benjamin du Bouays de Couësbouc, Jean-Joseph Ruault de La Tribonnière, Guy Aubert de Trégomain, Charles Sévère de La Bourdonnaye, Félicité de Botherel du Plessis, Henri Baude de La Vieuville, Mathurin Dufour plus ceux des Côtes-d'Armor. L'armée était forte de 10 divisions regroupant Modèle:Nombre. Mais l'union ne fut qu'apparente, la présence de Rennes donnait une zone républicaine puissante au cœur même du département, aussi une seule division, celle de Vitré, passa réellement sous la direction de Boisguy.
Outre la division de Loudéac qui combattait avec le Morbihan, les Côtes-d'Armor comptaient trois divisions, celle de Saint-Brieuc, celle de Lamballe et Montcontour et celle de Dinan. La chouannerie dans ce département ne se remit pas de la mort en 1795 de son chef principal Amateur-Jérôme Le Bras des Forges de Boishardy. Dès lors les autres chefs du département Guillaume Le Gris–Duval, Jean-François Le Nepvou de Carfort, Malo Colas de La Baronnais et Victor Colas de La Baronnais combattaient de façon autonome, sans commandement unique. Seule la division de Dinan s'était ralliée à l'Ille-et-Vilaine. Ce ne fut qu'en 1799, qu'une armée catholique et royale des Côtes-du-Nord fut à nouveau créée sous le commandement de Mercier, avec des chefs de secteurs emblématiques comme Pierre Taupin.
Dans le Maine, le chef des premiers chouans était Jean Cottereau, dit Jean Chouan en révolte dès 1792 mais qui ne commanda que des bandes très réduites, il fut tué dans une escarmouche en 1794.
Peinture de Jean-Baptiste Isabey, 1800.
Formée en 1795, l'armée catholique et royale du Maine, d'Anjou et de la Haute-Bretagne était active sur quatre départements: la Mayenne, l'ouest de la Sarthe (Maine), le nord du Maine-et-Loire (Anjou) et l'est de la Loire-Atlantique (Haute-Bretagne). Le général de cette armée était Marie Paul de Scépeaux de Bois-Guignot. Les principaux colonels étaient Jean Terrien, Michel-Louis Lecomte, Joseph-Juste Coquereau, Jean-Louis Treton, dit Jambe d'Argent, Marin-Pierre Gaullier, Michel Jacquet, dit Taillefer, Guillaume Le Métayer, dit Rochambeau et Claude-Augustin Tercier. L'armée comptait 12 000 à Modèle:Nombre.
Scépeaux ne reprit pas les armes lors de la Chouannerie de 1799 et son armée se scinda en deux : l'armée catholique et royale du Maine sous les ordres de Louis de Ghaisne de Bourmont et l'armée catholique et royale du Bas-Anjou et de Haute-Bretagne commandée par Pierre Louis Godet de Châtillon, secondé par Louis d'Andigné. Ces deux armées étaient chacune fortes de Modèle:Nombre.
La chouannerie se développa un peu plus tardivement dans la Normandie, le général qui en prit la tête était Louis de Frotté, son armée, l'armée catholique et royale de Normandie était forte selon les périodes de 4 000 à Modèle:Nombre. Modèle:Article détaillé
Les Chouanneries
Première chouannerie 1794-1795
Peinture d'Évariste Carpentier, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
En janvier 1794, alors qu'en Vendée militaire les Vendéens, écrasés lors de la Virée de Galerne, tentent de résister contre les colonnes infernales du général Turreau, au nord de la Loire des bandes de Chouans reprennent les armes dans les zones traversées par les Vendéens. La Chouannerie naît sur les limites du Mayenne et de l'Ille-et-Vilaine dans les environs de Fougères, Vitré et Laval<ref>Christian Le Boutellier, La Révolution dans le Pays de Fougères, Société archéologique et historique de l'arrondissement de Fougères, 1989, Modèle:P.</ref>. Ces petites bandes menées par Jean Chouan, Aimé du Boisguy et Jean-Louis Treton, dit Jambe d'Argent, sont constituées de Chouans et de Vendéens rescapées de la Virée de Galerne, de meneurs compromis dans les révoltes paysannes de mars 1793 et même de soldats déserteurs<ref name="Roger Dupuy p.36">Roger Dupuy, les Chouans, Modèle:P..</ref>. Condamnés à vivre dans une clandestinité presque totale, les Chouans se savent condamnés à une mort certaine s'ils sont capturés par les républicains, beaucoup sont animés par le désir de venger des proches disparus lors de la Virée de Galerne<ref name="Roger Dupuy p.36"/>.
Les combats prennent ainsi l'allure d'une guérilla, les Chouans par petits groupes de quelques dizaines ou centaines d'hommes tendent de multiples embuscades contre des détachements militaires, saisissent les courriers et les diligences transportant les fonds du gouvernement, attaquent des bourgs à population patriote ou occupés par l'armée républicaine, exécutent les dénonciateurs, les prêtres constitutionnels et des patriotes, en grande partie des administrateurs.
Pour s'opposer au Chouans, les Républicains, commandés par le général Jean Antoine Rossignol commandant en chef de l'armée des côtes de Brest, construisent des forts ou fortifient les bourgs à population patriote défendues par des gardes territoriaux locaux. Selon la loi du Modèle:Date, les insurgés capturés sont fusillés ou guillotinés dans les Modèle:Nombre. Pour finir Rossignol crée des compagnies de Faux chouans, des brigands déguisés en Chouans ayant pour mission de commettre le plus de ravages possibles afin de discréditer la Chouannerie.
Ces assassinats se poursuivent tout au long de la guerre avec plus ou moins d'intensité, à titre d'exemple dans le district de Fougères, une zone couverte par Modèle:Unité et des effectifs républicains très variables, Modèle:Nombre sont assassinées ou exécutés par les Chouans et de même Modèle:Nombre sont assassinées ou exécutées sommairement par les Républicains, sans prendre en compte les morts au combat ou les exécutions sommaires sur les champs de bataille, ni les exécutions « légales » pratiquées après jugement par les tribunaux révolutionnaires<ref>D'après Christian Le Bouteiller, Emile Pautrel, Notions d'Histoire et d'archéologie pour la région de Fougères, Modèle:P..</ref>.
Rapidement la Chouannerie s'étend en Bretagne, elle atteint les Côtes-d'Armor où Boishardy domine, le 15 mars elle gagne le Morbihan où Joseph de Fay et Béjarry, anciens officiers de l'armée vendéenne, aidé de Pierre Guillemot provoquent un soulèvement de paysans afin de prendre Vannes, mais les insurgés sont facilement repoussés par les Républicains au combat de Mangolérian. En revanche, dans le Finistère et l'ouest des Côtes-d'Armor, la Basse-Cornouaille, le Léon et le Trégor ne se soulèvent pas.
Rescapés de la bataille de Savenay, Georges Cadoudal et Pierre-Mathurin Mercier, dit la Vendée rejoignent le Morbihan où Boulainvilliers est reconnu comme général en chef du département, cependant Boulainvilliers passe en Ille-et-Vilaine avec l'argent de l'état-major. Sébastien de La Haye de Silz lui succède et est reconnu comme général. Boulainvilliers commet l'imprudence de retourner quelques mois plus tard dans le Morbihan où il est capturé et fusillé par les hommes de Pierre Guillemot.
Cependant l'unité du Morbihan est une exception, dans le nord de l'Anjou Marie Paul de Scépeaux de Bois-Guignot est reconnu comme commandant du nord du Maine-et-Loire, son autorité finit par s'étendre à la Loire-Atlantique, la Mayenne et la Sarthe. Cependant son commandement n'est que nominal, sur ses territoires comme dans les autres départements, les chefs chouans n'exercent leurs commandements qu'à l'échelle de leur canton. Joseph de Puisaye ancien officier compromis dans les insurrections fédéralistes, conscient de la nécessité d'un commandement unique, tente alors de s'imposer comme général en chef des Chouans. Reconnu par quelques chefs, Puisaye s'embarque le Modèle:Date depuis Dinard pour Londres afin de rencontrer le comte d'Artois. Il laisse son second, le major-général Pierre Dezoteux de Cormatin, chargé du commandement par intérim. Mais à Londres, le comte d'Artois se méfie de Puisaye, car celui-là est partisan d'une monarchie parlementaire, tandis que celui-ci est absolutiste. Cependant, grâce au soutien du premier ministre britannique William Pitt le Jeune, Joseph de Puisaye est reconnu le Modèle:Date général en chef de l'armée catholique et royale de Bretagne avec le grade de Lieutenant général, de fait son commandement s'étend à tous les territoires insurgés au nord de la Loire y compris le Maine et à l'Anjou où Scépeaux le reconnaît comme général en chef.
Cependant à la suite de la chute de Robespierre le Modèle:Date qui marque la fin de la Terreur, la Convention mène une politique de clémence, favorable aux négociations. Au nom du comte de Provence, l'Agence royaliste de Paris demande aux Chouans de suspendre les combats. Le 26 décembre, le général de brigade Jean Humbert et le chef chouan Boishardy se rencontrent afin d'ouvrir des propositions de paix. Tandis que Puisaye est à Londres, pour négocier un débarquement, Pierre Dezoteux de Cormatin, son lieutenant, s'attribuant les pleins pouvoirs, négocie en avril 1795 le traité de paix de la Mabilais, suivi par une minorité de chefs locaux<ref name="p219">Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 1989, Modèle:P., entrée « Chouans/Chouannerie » par Roger Dupuy.</ref>. Il n'est signé que par 21 chefs chouans sur les 121 présents, dont de Silz et Boishardy<ref>Voir Quelques dates de l’histoire en France, en Bretagne, en Finistère et à Roscoff et l'introduction de Reynald Secher à la bande-dessinée Chouannerie, 1789-1815, Fleurus, 1989. Cadoudal, évadé de Brest, rejette cette paix.</ref>.
Deuxième chouannerie 1795-1796
Un épisode de l'affaire de Quiberon, peinture de Paul-Emile Boutigny, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Mais aucun des deux camps ne traite de bonne foi et la nouvelle de la mort de Louis XVII le 8 juin ranime les tensions. La paix est brisée le Modèle:Date lorsque le général Lazare Hoche, qui a succédé en mai à Jean Antoine Rossignol à la tête de l'armée des côtes de Brest, ordonne l'arrestation des chefs ayant refusé de signer le traité de la Mabilais, Hoche est persuadé que Cormatin joue un double-jeu. Cormatin est emprisonné et ne sera libéré qu'en 1802. Boishardy, qui s'est rétracté, est tué dans la nuit du 17 au 18 juin entre Bréhand et Moncontour. De même de Silz, qui a repris les armes, est attaqué le 28 juin à Grandchamp par les troupes de l'adjudant-général Josnet. De Silz est tué au combat et ses hommes se replient.
Cependant le Modèle:Date une flotte britannique dirigée par le commodore John Borlase Warren débarque Modèle:Nombre de l'armée des émigrés à Carnac. Ceux-ci font leur jonction avec Modèle:Unité placés sous les ordres de Vincent de Tinténiac, Paul Alexandre du Bois-Berthelot et Jacques Anne Joseph Le Prestre de Vauban, arrière-petit-neveu du maréchal Sébastien Le Prestre de Vauban. Cependant l'opposition de Louis Charles d'Hervilly, général des émigrés à Puisaye chef de l'expédition fait perdre l'initiative aux Royalistes.
Lazare Hoche contre-attaque et bat les Chouans et les repousse jusque dans la presqu'île de Quiberon. Le 10 juillet, deux colonnes chouannes revêtues d'uniformes anglais s'embarquent sur les navires britanniques depuis la presqu'île et sont débarquées derrière les lignes républicaines. Mais les hommes de la première colonne, commandée par Lantivy du Rest et Jean Jan, se dispersent. La seconde colonne dirigée par Vincent de Tinténiac et secondée par Georges Cadoudal se prépare à attaquer lorsqu'elle reçoit un message de l'Agence royaliste de Paris ordonnant à la colonne de se rendre dans les Côtes-d'Armor afin d'accueillir un second débarquement britannique. Après hésitation et l'opposition de Cadoudal, Tinténiac obéit, mais il est tué en chemin à Coëtlogon le 18 juillet. Arrivés dans la baie de Saint-Brieuc aucune flotte britannique ne paraît, les Chouans regagnent alors le Morbihan et proclament Georges Cadoudal comme étant leur général en chef.
Pendant ce temps à Quiberon, les émigrés qui ont reçu Modèle:Nombre commandés par Charles de Virot de Sombreuil tentent une offensive le 16 juillet mais sont écrasés. Le 20 juillet Hoche lance l'ultime assaut et met en déroute les émigrés. D'Hervilly est mortellement blessé, Puisaye parvient à s'embarquer sur un navire britannique. Les républicains font plus de Modèle:Unité, 748 d'entre eux sont fusillés dont le marquis de Sombreuil qui la veille de son exécution écrit une lettre au commodore Warren dans laquelle il dénonce la fuite du général en chef Joseph de Puisaye.
Cette lettre produit un énorme retentissement chez les Chouans. Un conseil d'officiers du Morbihan condamne Puisaye à mort par contumace. Puisaye regagne la Bretagne à l'automne 1795, mais il est arrêté par Pierre-Mathurin Mercier et conduit devant Cadoudal. Cependant Puisaye se défend efficacement, il dispose toujours du soutien du comte d'Artois qui ne remet pas en cause son commandement. Finalement Cadoudal et Puisaye finissent par se réconcilier.
La guérilla reprend après l'échec de l'expédition anglo-royaliste, elle s'étend à la Normandie où Louis de Frotté après avoir débarqué en France en 1795, organise l'insurrection.
Néanmoins Puisaye a perdu de son crédit, il dénonce l'attitude des Chouans du Morbihan et de leurs chefs qui par hostilité envers les nobles, veulent selon lui "établir l'égalité sous le drapeau blanc". Puisaye quitte alors le Morbihan et passe en Ille-et-Vilaine, où tous les chefs de divisions sont nobles, et rejoint la division de Mordelles commandée par Jean-Joseph Ruault de La Tribonnière. Il n'y est guère mieux considéré que dans le Morbihan mais il conserve le commandement en chef grâce au soutien du comte d'Artois. Puisaye veut recréer une chouannerie encadrée par les nobles et fonde la compagnie des chevaliers catholiques. Plusieurs émigrés rejoignent alors la France pour combattre avec les Chouans, mais la cohabitation ne se fait pas sans heurts, plusieurs querelles éclatent entre Chouans et émigrés qui ne s'apprécient guère.
En janvier 1796, Puisaye rejoint la division de Fougères, la plus importante d'Ille-et-Vilaine et nomme son chef Aimé Picquet du Boisguy, général en chef de l'Ille-et-Vilaine et de l'est des Côtes-d'Armor. Néanmoins dans les faits, Boisguy ne contrôle réellement que l'est de l'Ille-et-Vilaine et Puisaye n'est reconnu que nominalement général en chef par Frotté et Scépeaux.
Pour lutter contre les Chouans, les forces républicaines sont divisées en trois armées. L'armée des côtes de Brest, commandée par Lazare Hoche, basée alternativement à Rennes ou Vannes, contrôle le Finistère, le Morbihan, les Côtes-d'Armor, l'Ille-et-Vilaine, et la Mayenne. L'armée de l'Ouest, commandée par Jean Baptiste Camille de Canclaux, basée à Nantes, contrôle la Loire-Atlantique, le Maine-et-Loire, la Vendée, et les Deux-Sèvres. L'armée des côtes de Cherbourg, commandée par Jean-Baptiste Annibal Aubert du Bayet, basée à Saint-Malo, contrôle la Manche, l'Orne, le Calvados, la Sarthe et une partie de l'Ille-et-Vilaine.
Cependant en décembre 1795, le Directoire nomme Lazare Hoche général en chef de toutes les forces républicaines basées dans l'ouest et lui donne les pleins pouvoirs. Les armées de l'Ouest, et des côtes de Brest et de Cherbourg fusionnent alors pour former l'armée des côtes de l'Océan.
Malgré le désastre de Quiberon, les Chouans remportent plusieurs victoires dans les mois qui suivent mais les choses changent avec le changement de tactique opéré par Hoche au début de l'année 1796.
Hoche met en place des colonnes mobiles, il promet l'amnistie aux Chouans qui font soumission, garantit la liberté religieuse et s'attache à discipliner l'armée. De nombreux Chouans et Vendéens, sensibles à ces mesures de clémence mettent bas les armes.
La priorité pour Hoche est de pacifier la Vendée. Stofflet est capturé, puis fusillé à Angers le Modèle:Date. Charette, traqué, est fait prisonnier le 23 mars avant d'être à son tour fusillé le Modèle:Date sa mort marque la fin de la guerre de Vendée.
La Vendée pacifiée, Hoche tourne alors ses forces vers les Chouans, face à l'importance des forces républicaines, ceux-ci mettent successivement bas les armes. Scépeaux est le premier à se rendre le 14 mai<ref>Gabriel du Pontavice, Les Armées catholiques et royale au nord de la Loire. Petite histoire de la Chouannerie, Modèle:P..</ref>. Georges Cadoudal signe la paix le 19 juin<ref>Gabriel du Pontavice, Les Armées catholiques et royale au nord de la Loire. Petite histoire de la Chouannerie, Modèle:P..</ref>, Louis de Frotté refuse de signer lui-même la paix il s'embarque pour l'Angleterre et laisse ses lieutenants signer la paix le 23 juin. Aimé Picquet du Boisguy est le dernier à se rendre le 26 juin<ref>Gabriel du Pontavice, Les Armées catholiques et royale au nord de la Loire. Petite histoire des Chouans, Modèle:P..</ref>. Quant à Puisaye, il regagne l'Angleterre.
Troisième chouannerie 1799-1800
Vaincus militairement, les Royalistes tentent alors la prise du pouvoir par le biais des élections, en avril 1797, la droite royaliste remporte les élections pour le renouvellement du Conseil des Cinq-Cents et Conseil des Anciens. Les Conseils suppriment alors les lois contre les émigrés et les prêtres réfractaires. Mais à Paris le Modèle:Date, trois des cinq Directeurs, Reubell, La Révellière-Lépeaux et Barras tentent un coup d'État soutenu par l'armée commandée par Hoche et Augereau qui annule les résultats de l'élection dans 49 départements (notamment dans l'Ouest), les prêtres réfractaires sont de nouveau poursuivis.
Quelques chefs chouans reprennent les armes, le conflit s'étend désormais à la Normandie, jusqu'en Eure-et-Loir, avant de s'enliser<ref name="p219"/>. Les Républicains réagissent et en 1798, le ministre de la police Jean-Marie Sotin de La Coindière relance l'utilisation des Faux chouans. Boisguy est emprisonné le Modèle:Date, Jean Jan est tué le Modèle:Date.
En 1799, les défaites militaires de la République, qui conduisent à de nouvelles levées d'hommes et au vote de la loi des otages, incitent les chefs chouans à relancer l'insurrection. Le Modèle:Date, 200 chefs chouans et vendéens se réunissent au château de la Jonchère, près de Pouancé, défendu par Modèle:Nombre et fixent une prise d'armes générale pour le 15 octobre. Le commandement est réorganisé, avec l'aval du comte d'Artois, Georges Cadoudal prend le commandement du Morbihan où il dispose de Modèle:Nombre, puis du Finistère et des Côtes-du-Nord où il nomme respectivement Le Paige de Bar et Mercier à la tête de ces départements. Cependant Guillaume Le Gris-Duval, qui jusque-là dominait dans ce dernier département, refuse de reconnaître Mercier et une rivalité oppose les deux chefs. Louis de Frotté commande Modèle:Nombre en Normandie, en particulier dans l'Orne et une partie de la Manche, du Calvados et même de la Mayenne. Boisguy emprisonné, Charles Thierry de La Prévalaye lui succède en Ille-et-Vilaine. Pierre Louis Godet de Châtillon, secondé par Louis d'Andigné, prend la direction des territoires de la Loire-Inférieure et du Maine-et-Loire situés au nord du fleuve et dispose de Modèle:Nombre sous ses ordres. Louis de Bourmont, secondé par Claude-Augustin de Tercier, commande à Modèle:Nombre dans le Maine et une partie de l'Anjou, soit les départements de la Mayenne et de la Sarthe. Pour la Vendée militaire, Suzannet succède à Charette pour les territoires de l'ouest de la Vendée et du sud de la Loire-Inférieure, Sapinaud reprend la direction de l'est de la Vendée, quant à Charles d'Autichamp, il succède à Stofflet dans le sud du Maine-et-Loire et le nord des Deux-Sèvres.
Peinture de Paulin Jean-Baptiste Guérin, 1792.
Au mois de septembre, Boisguy s'évade de Saumur mais se blesse lors de l'évasion. Après avoir servi un temps dans l'armée de Châtillon, il regagne l'Ille-et-Vilaine mais ne conteste pas le commandement de La Prévalaye et se contente de reprendre la direction de la division de Fougères.
Le 15 octobre, les Chouans se soulèvent. La Chouannerie s'étend et couvre un territoire encore plus étendu qu'en 1796, l'insurrection gagne le Trégor et la Cornouaille jusque dans les environs de Quimper, ainsi que le Calvados, la Manche et l'Orne. Redéployés aux frontières, les forces républicaines dans l'Ouest ne sont plus que de Modèle:Nombre<ref>François Cadic, Histoire populaire de la chouannerie, Tome II, Modèle:P..</ref> Les anciennes armées républicaines des côtes de Brest, de Cherbourg et l'Ouest ont fusionné pour former l'armée d'Angleterre alors dirigée par le général Michaud. Bourmont attaque le premier et prend Le Mans avec Modèle:Nombre dans la nuit du 15 au 16 octobre. De même, la nuit du 20 au 21 octobre, Châtillon prend Nantes avec 2 000 à Modèle:Nombre. Cadoudal échoue devant Vannes le 6 octobre, mais s'empare de Sarzeau, tandis que Mercier prend Saint-Brieuc. Pierre Guillemot pénètre dans Locminé et Sol de Grisolles prend La Roche-Bernard, tandis que Frotté est repoussé à Vire<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire Modèle:P..</ref>. Cependant ces succès ne durent pas, les Chouans ne tiennent les villes que quelques jours ou quelques heures, se contentant de libérer les prisonniers et de brûler les papiers de l'administration.
Les 28 et 29 novembre, le commodore britannique Keats débarque quatre canons, deux obusiers et 25 000 fusils sur la Pointe de Pen Lan à Billiers.
À Vannes, le général Harty en prend connaissance et tente de s'opposer avec Modèle:Nombre au transport de ces armes vers l'intérieur des terres, mais Guillemot et Mercier tentent une mission de retardement et, le 30 novembre, livrent la Bataille de la Tour d'Elven avec Modèle:Nombre. La mission réussit et Harty doit se retirer<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire Modèle:P..</ref>.
Mais la guerre s'interrompt brusquement à la suite de nouveaux événements à Paris. Le 9 novembre le général Napoléon Bonaparte renverse le Directoire lors du coup d'État du 18 Brumaire. Bonaparte amorce une politique de pacification mêlant, d'une part, la liberté religieuse et la suspension des levées d'hommes en échange de la soumission immédiate des insurgés, d'autre part, l'exécution des chefs récalcitrants<ref name="p219"/>. Le 15 novembre, le général Gabriel d'Hédouville prend le commandement de l'armée d'Angleterre et ouvre des négociations auprès des chefs chouans le 9 décembre à Pouancé. Progressivement les généraux chouans optent pour une suspension d'armes, La Prévalaye signe une trêve le 4 décembre, il est suivi le 10 par Cadoudal, puis Louis de Bourmont le 24 et Frotté le 26<ref>Gabriel du Pontavice, Les Armees Catholiques et Royales au Nord de la Loire: petite histoire des Chouans, Modèle:P..</ref>.
Peinture d'Auguste Vinchon, 1792.
Mais les généraux chouans se divisent entre ceux qui souhaitent la paix, Châtillon, La Prévalaye et d'Autichamps notamment, et ceux qui veulent poursuivre la guerre; Cadoudal, Frotté et Bourmont. Finalement, le 28 décembre les consuls de la République proclament aux habitants de l'Ouest la liberté religieuse. Mais Bonaparte détache Modèle:Nombre des frontières et les envoie dans l'Ouest, sous les ordres du général Guillaume Brune. Hédouville est quant à lui remplacé par Brune le 16 janvier, ce dernier prend la tête de l'armée d'Angleterre qui est renommée armée de l'Ouest. Face à de telles forces, les chefs vendéens, Suzannet, d'Autichamp et Sapinaud, signent la paix le 18 janvier<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref> Châtillon et Le Gris-Duval suivent le 20 janvier. Cadoudal, Frotté et Bourmont poursuivent la lutte, espérant l'arrivée en Bretagne du Comte d'Artois à la tête de Modèle:Nombre émigrés et britanniques.
De son côté de général Harty, avant même l'arrivée du général Brune, tente une sortie sur Grandchamp, la base de Cadoudal, avec près de Modèle:Nombre le Modèle:Date. Mais Cadoudal rassemble Modèle:Nombre et contre-attaque. Harty perd près de Modèle:Nombre mais il parvient à éviter la destruction totale de sa troupe et à regagner Vannes.
Face à l'avance du général Brune, les derniers chefs capitulent. La Prévalaye se soumet le 2 février, Boisguy en revanche lui succède et poursuit le combat. Bourmont signe la paix le 4 février<ref>Gabriel du Pontavice, Les Armées Catholiques et Royales au Nord de la Loire: petite histoire des Chouans, Modèle:P..</ref>. Cadoudal de son côté signe la paix le 14 février au château de Beauregard, près de Vannes, avec le général Brune<ref>Gabriel du Pontavice, Les Armees Catholiques et Royales au Nord de la Loire: petite histoire des Chouans, Modèle:P..</ref>. Boisguy, battu le 6 février par le général Dumoulin à la bataille des Tombettes, capitule auprès du général Brune à Rennes le 18 février<ref>Gabriel du Pontavice, Les Armees Catholiques et Royales au Nord de la Loire: petite histoire des Chouans, Modèle:P.</ref>. Le même jour, Louis de Frotté est fusillé à Verneuil-sur-Avre. Le 8 février il avait ordonné la cessation des combats, et s'était rendu le 17 février auprès du général Guidal mais sous prétexte de l'expiration de son passeport il avait été arrêté et fusillé le lendemain.
Par la suite, le Concordat de 1801 et le retour des prêtres réfractaires permettent de détacher la population, lasse de la guerre, des royalistes jusqu'en 1815<ref name="p219"/>.
Complot de Cadoudal contre Bonaparte
Le 25 février, Georges Cadoudal se rend à Paris, où, accompagné de Châtillon, Bourmont, Sol de Grisolles, et Edouard de La Haye Saint-Hilaire, il rencontre Napoléon Bonaparte le 4 mars. Bonaparte et Cadoudal ont une nouvelle entrevue à la fin du mois. Celle-ci est orageuse, Cadoudal refuse la proposition du premier consul d'entrer dans l'armée républicaine avec le grade de général de division et refuse également de désarmer ses hommes. Finalement Cadoudal quitte Paris et, accompagné de Jean-Guillaume Hyde de Neuville, s'embarque à Boulogne-sur-Mer pour Londres, bien décidé à relancer la guerre.
Pendant ce temps, dans l'Ouest, le général Bernadotte succède le 18 avril au général Brune<ref>François Cadic, Histoire populaire de la Chouannerie, Modèle:P.</ref>.
peinture de Jean Auguste Dominique Ingres, 1803.
Le 10 mai, Cadoudal est reçu par le Comte d'Artois qui le nomme général en chef de l'armée catholique et royale de Bretagne avec le grade de Lieutenant-général<ref>Roger Dupuy, La Bretagne sous la Révolution et l'Empire, Modèle:P..</ref> Dix jours plus tard, Cadoudal est reçu par William Pitt qui promet un débarquement de Modèle:Nombre britanniques à Calais et en Bretagne, il s'engage en outre à faire débarquer Modèle:Nombre de plus si l'armée catholique et royale de Bretagne parvient à lever Modèle:Nombre<ref name="Jean-François Chiappe p.172">Jean-François Chiappe, Georges Cadoudal ou la Liberté, Modèle:P..</ref>.
Le 3 juin, Cadoudal débarque à l'île d'Houat et de là gagne le Morbihan, il commande désormais à toute la Bretagne à l'exception de la rive sud de la Loire-Inférieure<ref name="Jean-François Chiappe p.172"/>. Il réorganise ses troupes et divise la Bretagne en neuf régions, chacune sous les ordres d'un adjudant-général, grade récemment adopté par les Chouans, équivalent à celui de brigadier. Ces officiers sont Pierre Guillemot, Pierre-Mathurin Mercier, dit la Vendée, Pierre Robinault de Saint-Régeant, Jean François Edme Le Paige de Bar, le Comte de Cornouailles, Guimard Coettedreux, Guillaume Le Gris-Duval, Aimé Picquet du Boisguy et Joseph Picot de Limoëlan<ref>Gabriel du Pontavice, Les Armees Catholiques et Royales au Nord de la Loire: petite histoire des Chouans, Modèle:P.</ref>. De leurs côtés, Suzannet et Bourmont conservent leurs commandements tandis que d'Andigné succède à Châtillon, en revanche la Normandie ne se remet pas de la mort de Louis de Frotté. Cependant la population et certains chefs, Boisguy et Le Gris-Duval notamment, sont las de la guerre et semblent peu disposés à reprendre les armes. Pour Cadoudal, le seul espoir pour relancer la guerre, est un débarquement de troupes émigrés et britanniques menées par un prince français.
Mais la victoire de Bonaparte à la bataille de Marengo le 14 juin brise le plan élaboré avec William Pitt. Seules quelques petites bandes de Chouans irréductibles, continuent leur actions, mais ne s'attaquent plus guère aux troupes régulières et se livrent davantage à des assassinats de patriotes. Une de ces actions les plus notables étant le meurtre de l'évêque constitutionnel Yves Marie Audrein, près de Quimper le 19 octobre.
Le Modèle:Date, Pierre Robinault de Saint-Régeant et Joseph Picot de Limoëlan, envoyé à Paris, commettent un attentat à la machine infernale visant à tuer Napoléon Bonaparte. L'opération échoue et tue Modèle:Nombre, le rôle de Cadoudal dans cette affaire est soumis à controverses. Saint-Régeant est finalement capturé et guillotiné le Modèle:Date. Limoëlan abandonne la lutte et s'exile aux États-Unis où il se fait prêtre, il exprimera des remords pour son acte.
Mais la poursuite de la guerre ne donne aucun résultat. Dénoncé par son hôte, Pierre-Mathurin Mercier est tué le Modèle:Date à La Motte par une patrouille républicaine. En mai, Cadoudal, et plusieurs de ses officiers, quittent la Bretagne et passent en Angleterre.
Le Modèle:Date, la Grande-Bretagne signe avec la France, la Paix d'Amiens, mettant ainsi fin à la deuxième Coalition.
La guerre reprend en mai 1803 à la suite de la Troisième Coalition, Cadoudal débarque à Dieppe le Modèle:Date et gagne Paris le 1er septembre. Avec quelques conjurés il tente de mettre au point un plan visant à enlever Bonaparte et à le livrer aux Britanniques. Il gagne à sa cause le général Jean-Charles Pichegru mais ne parvient pas à s'entendre avec le général breton et très républicain Jean Victor Marie Moreau. Cependant trahi, Cadoudal est arrêté par la police de Fouché le Modèle:Date. Du 27 mai au 9 juin il est jugé avec plusieurs autres conjurés, il reconnait avoir comploté contre le premier consul mais nie avoir participé à l'attentat du Modèle:Date. Cadoudal est finalement condamné à mort, ainsi que 12 autres conjurés, et exécuté le Modèle:Date.
Une chouannerie larvée subsiste dans les années qui suivent, menée par quelques irréductibles. Pierre Guillemot qui a redébarqué pour tenter de sauver Cadoudal est capturé à la suite d'une dénonciation et fusillé à Vannes le Modèle:Date. Édouard de La Haye-Saint-Hilaire continue ses actions mais en est réduit aux actes de brigandages, il est tué en 1807. Le Paige de Bar est tué à son tour sur l'ile d'Houat en 1813.
La « Petite Chouannerie » de 1815
Modèle:Article détaillé En mars 1815, les populations de l'Ouest accueillent mal le retour de [[Napoléon Ier|Napoléon {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]]. Néanmoins Louis VI Henri de Bourbon-Condé échoue dans sa tentative de soulever les paysans et se réfugie en Espagne. Mais le 10 avril, Napoléon ordonne la mobilisation des gardes nationaux et des anciens soldats mis en congés. Cette mesure est très mal accueillie par la population et les Cent-Jours virent renaître une petite chouannerie. Dans les Côtes-du-Nord et l'Ille-et-Vilaine des bandes de plusieurs dizaines ou centaines d'hommes prennent les armes, menées par Toussaint du Breil de Pontbriand, Henri du Boishamon et Guy Aubert de Trégomain. Louis d'Andigné reprend également la lutte en Anjou, tandis que Bourmont rejoint Louis XVIII après avoir servi dans l'armée napoléonienne. Mais c'est surtout dans le Morbihan que la prise d'arme est la plus importante, Louis de Sol de Grisolles, emprisonné durant tout l'Empire, y rassemble Modèle:Nombre sous ses ordres. De même en Vendée, plusieurs milliers d'hommes se rassemblaient sous les ordres de Pierre Constant de Suzannet, Louis du Vergier de La Rochejaquelein, Charles de Beaumont d'Autichamp et Charles Sapinaud de La Rairie.
Sol de Grisolles lança une première attaque sur Redon mais échoue. Le Modèle:Date, les Chouans et les jeunes collégiens de Vannes remportent une victoire sur les Impériaux du général Rousseau à Muzillac. Toutefois Sol de Grisolles et ses Modèle:Nombre sont battus de nouveau à Auray le 21 juin par les Modèle:Nombre du général Bigarré. Les Vendéens ne s'en sortent guère mieux, et subissent de lourdes défaites à Saint-Jean-de-Monts le 4 juin et à Rocheservière le 20 juin où Louis du Vergier de La Rochejaquelein et Pierre Constant de Suzannet furent tués au combat.
Mais la victoire des Impériaux reste sans lendemain, car trois jours plus tôt Napoléon avait été vaincu par les Britanniques et les Prussiens à la bataille de Waterloo.
La chouannerie légitimiste de 1832
peinture de Thomas Lawrence, 1825.
Modèle:Article détaillé La Révolution de 1830 éclata à Paris le Modèle:Date, le 2 août le Roi Charles X abdiqua et prit le chemin de l'exil tandis que Louis-Philippe d'Orléans était désigné Roi des Français. En mars 1832, Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry, veuve de Charles Ferdinand d'Artois, fils de Charles X, gagne clandestinement l'ouest de la France en vue de proclamer son fils Henri d'Artois, alors âgé de Modèle:Nombre, prétendant au trône. La venue de Caroline de Bourbon-Siciles, de son fils et de ses partisans entraîne des soulèvements populaires dans une région où la guerre de Vendée est encore dans la mémoire de ses habitants. Des troubles éclatent en Haute-Bretagne et en Vendée mais la cause suscite peu d'engouement. Les quelques Chouans qui prennent les armes sous les ordres de Louis de Bourmont, sont essentiellement des vétérans âgés, qui reprennent le combat par nostalgie, ou des jeunes voulant imiter leurs aïeux.
Le régime orléaniste de la monarchie de Juillet est alors menacé par l'insurrection républicaine de juin 1832 à Paris en même temps que par les insurrections de Chouans légitimistes en Bretagne et en Vendée, qui livrent plusieurs combats contre l'armée régulière.
Les quelques bandes de Chouans sont rapidement défaites et la duchesse de Berry est arrêtée le Modèle:Date, mettant un terme à la dernière des chouanneries.
Représentations dans la culture
Le film Chouans !, de Philippe de Broca sortie en 1988 a comme sujet principal la Chouannerie de 1794, qui sert de prétexte pour la rivalité entre deux anciens amis pour s'affronter via leur camps respectifs. Cependant, si le film donne les mêmes prétextes pour le déclenchements de la révolte (refus des prêtres constitutionnels, mobilisation des hommes...), divers situations, événements et personnages principaux sont vraisemblablement fictifs.
Bibliographie
- Jean Barreau, La Chouannerie mayennaise sous la Convention et le Directoire, Imp. Martin, Le Mans, 1988.
- Modèle:Ouvrage. — Ce texte fait partie des Mémoires secrets et inédits pour servir à l’histoire contemporaine, tome 2, Modèle:P. ; il concerne les missions royalistes de madame Turpin de Crissé, dans l'ouest de la France, durant la Révolution.
- Abbé Almire Belin (dir.), La Révolution dans le Maine. Revue bimestrielle, Imprimerie Benderitter puis M. Vilaire, Le Mans, 1925 - 1937.
- Anne Bernet:
- Histoire générale de la chouannerie, Perrin, 2000<ref group="n">L'auteur écrit une histoire général de la chouannerie, intégrant les chouanneries mayennaise, normande et bretonne et associant le soulèvement vendéen. Elle fait vivre les personnages en "mettant en scène" certains moments de leur vie. En fin de livre, 2 index (16 pages de noms propres et 9 pages de noms de lieux) et quelques illustrations, dont un portrait-robot de Jean Chouan.</ref>.
- Les Grandes Heures de la chouannerie, Perrin, 1993.
- François Cadic
- Histoire populaire de la chouannerie, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2003, 2 vol., 601 et 598 p. Modèle:ISBN.
- Modèle:Ouvrage
- Louis de Carné
- Bernard Coquet, Le Dernier des Chouans: Louis-Stanislas Sortant, 1777-1840, Éditions Ophrys-SPM, Paris, 2007.
- Ernest Daudet, La Police et les chouans sous le Consulat et l'Empire, 1800-1815, Plon, Paris, 1895
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Pierre-Marie de Kerigant, Les Chouans : Épisodes des guerres de l'Ouest dans les Côtes-du-Nord, J. Bazouge, Dinan, 1882.
- Adolphe Lanne, Le Mystère de Quiberon : 1794-1795, Dujarric et Modèle:Cie, Paris, 1904.
- Hubert La Marle, Dictionnaire des Chouans de la Mayenne, Éditions régionales de l'Ouest - Mayenne. 2005<ref group="n">Cet ouvrage contient les noms et distinctions d'environ 4 000 chouans de la Mayenne, officiers, sous-officiers et soldats, ainsi que leurs aumôniers, ayant servi dans le département de la Mayenne entre 1792 et 1832. On y présente des notices sur la carrière militaire des Chouans, ainsi qu'une liste non exhaustive de quelque 3 000 chouans. On précise également que ce dictionnaire contribue à rectifier deux erreurs historiques : la chouannerie a recruté, toutes proportions gardées, autant dans les villes que dans les campagnes, et elle s'est très vite organisée en compagnies, divisions puis légions, de manière de plus en plus structurée.</ref>.
- Modèle:Ouvrage. — L’ouvrage a d’abord paru en fascicules. Rééd. en 1976 (Nantes, Librairie nantaise, 583 p.). Il existe un supplément à cette bibliographie : Modèle:Ouvrage
- G. Lenotre, La Mirlitantouille : Épisodes de la chouannerie bretonne, Perrin, Paris, 1925.
- Jean Lepart, « Histoire de la Chouannerie dans la Sarthe », in Revue Historique et Archéologique du Maine, Le Mans, tome CLIII, Modèle:P., 2002 et tome CLV, Modèle:P., 2004.
- Modèle:Ouvrage
- Abbé Jean-François Paulouin, La Chouannerie du Maine et Pays adjacents. 1793-1799-1815-1832. Avec la biographie de plus de 120 officiers, Monnoyer, Le Mans, 1875.
- Modèle:Ouvrage
- Émile Souvestre, Scènes de la Chouannerie, Michel Lévy, Paris, 1856.
- Jean Morvan, Les Chouans de la Mayenne. 1792 - 1796, Lévy, Paris, 1900.
- Marc Valin, Chouans de la Mayenne, Éditions Siloé, Laval, 1985.
Mémoires
- Général Louis d'Andigné, Mémoires, Plon, introduction et notes Edmond Biré.
- Paul-Marie du Breil, vicomte de Pontbriand, Un chouan : Le général de Boisguy, 1793-1800, Champion, Paris 1904.
- Toussaint du Breil de Pontbriand, Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la chouannerie, Plon, Paris, 1897.
- Jacques Duchemin des Cépeaux,
- Modèle:Google Livres (1833),
- Souvenirs de la Chouannerie, 1855.
- Robert Julien Billard de Veaux, Modèle:Google Livres (1832)
Œuvres de fiction
- Modèle:Ouvrage
- Victor Hugo, Quatrevingt-treize
- Jules Barbey d'Aurevilly, L'Ensorcelée et Le Chevalier Des Touches
- Gérard de Nerval, Le Marquis de Fayolle, œuvre posthume
- Michel Ragon, les mouchoirs rouges de Cholet, La louve de Mervent
- Élémir Bourges, Sous la hache
- Théophile Briant, Xavier de Langlais (ill.), Les Amazones de la Chouannerie, roman, 1938, éd. 1996, Modèle:ISBN
Iconographie
- Peinture murale: de Geoffroy Dauvergne les "Amazones de la Chouannerie au collège Théophile Briant à Tinténiac.
Cinéma
- Les Chouans, de Henri Calef d'après le livre de Balzac, avec Jean Marais, 1946.
- Chouans !, de Philippe de Broca, avec Philippe Noiret, Sophie Marceau, Lambert Wilson et Stéphane Freiss, 1988.
Notes et références
Références
Notes
Voir aussi
Articles connexes
- Modèle:Page h
- Guerre de Vendée
- Liste de massacres de la guerre de Vendée et de la Chouannerie
- Guérilla
- Émousses
Armées républicaines
- Armée des côtes de Brest
- Armée des côtes de Cherbourg
- Armée de l'Ouest
- Armée des côtes de l'Océan
- Armée d'Angleterre
Armées chouannes
- Armée catholique et royale de Bretagne
- Armée catholique et royale du Morbihan
- Armée catholique et royale de Rennes et de Fougères
- Armée catholique et royale des Côtes-du-Nord
- Armée catholique et royale du Maine, d'Anjou et de la Haute-Bretagne
- Armée catholique et royale du Maine
- Armée catholique et royale du Bas-Anjou et de Haute-Bretagne
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