Guerre de Vendée

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Modèle:En-tête label Modèle:Infobox Conflit militaire

La guerre de Vendée — ou les guerres de Vendée — est une guerre civile qui opposa dans l'Ouest de la France les républicains (surnommés les « bleus ») aux royalistes (les « blancs ») pendant la Révolution française entre 1793 et 1796, avec d'ultimes sursauts en 1799, 1815 et 1832.

Elle fut étroitement liée à la Chouannerie, qui se déroula sur la rive droite de la Loire, au nord, tandis que le soulèvement vendéen eut lieu au sud, sur la rive gauche. L'ensemble de ces deux conflits est parfois désigné par le nom de « guerres de l'Ouest ».

Comme partout en France, la Vendée connait des manifestations paysannes au début de la Révolution française, qui est initialement bien accueillie. Si en 1791 la Constitution civile du clergé provoque de forts mécontentements, c'est en réaction à la levée en masse, en mars 1793, que la rébellion vendéenne se déclenche, dans un premier temps comme une jacquerie paysanne classique, avant de prendre la forme d'un mouvement contre-révolutionnaire.

Alors qu'ailleurs en France les révoltes contre la levée en masse sont réprimées, un territoire insurgé, appelé la « Vendée militaire » par les historiens, se forme au sud de la Loire-Inférieure (Bretagne), au sud-ouest du Maine-et-Loire (Anjou), au nord de la Vendée et au nord-ouest des Deux-Sèvres (Poitou). Progressivement désignés par le nom de « Vendéens », les insurgés établissent en avril une « Armée catholique et royale » qui remporte une succession de victoires au printemps et à l'été 1793. Les villes de Fontenay-le-Comte, Thouars, Saumur et Angers sont brièvement envahies, en revanche les Vendéens échouent devant Nantes.

À l'automne, l'arrivée en renfort de l'Armée de Mayence redonne l'avantage au camp républicain, qui s'empare en octobre de Cholet, la plus importante ville contrôlée par les Vendéens. Après cette défaite, le gros des forces vendéennes traverse la Loire et se porte jusqu'en Normandie dans une tentative désespérée de prendre un port pour obtenir l'aide des Britanniques et des émigrés. Repoussée à Granville, l'armée vendéenne est finalement détruite en décembre au Mans et à Savenay.

De l'hiver 1793 au printemps 1794, en pleine période de la Terreur, une violente répression est mise en place par les forces républicaines. Dans les villes, et en particulier à Nantes, environ Modèle:Nombre personnes sont fusillées, noyées ou guillotinées sur ordre des représentants en mission et des commissions militaires révolutionnaires, tandis que dans les campagnes environ Modèle:Unité sont massacrés par les colonnes infernales, qui incendient au passage nombre de bourgs et de villages.

La répression provoque cependant une résurgence de la rébellion et en décembre 1794 les républicains engagent des négociations qui aboutissent entre février et mai 1795 à la signature de traités de paix avec les différents chefs vendéens, entraînant ainsi la fin de la « première guerre de Vendée ».

Une « deuxième guerre de Vendée » éclate peu après, en juin 1795, après le début du débarquement de Quiberon. Cependant le soulèvement s'essouffle rapidement et les derniers chefs vendéens se soumettent ou sont exécutés entre janvier et juillet 1796.

La Vendée connait encore d'ultimes et brèves insurrections avec une « troisième guerre » en 1799, une « quatrième » en 1815 et une « cinquième » en 1832 mais elles sont d'une bien moindre ampleur.

Le nombre des victimes est estimé à environ Modèle:Unité, dont environ Modèle:Nombre pour les habitants de la Vendée militaire, soit entre 20 et 25 % de la population du territoire insurgé.

Historiographie

L'évolution historiographique sur les causes de l'insurrection

Fichier:Victorine Donnissan-La Rochejaquelein.jpg
Victoire de Donnissan, marquise de La Rochejaquelein.

L'étude historique de la guerre de Vendée est marquée par une longue tradition conflictuelle, où s'expriment les rivalités mémorielles, les querelles entre écoles historiques et courants idéologiques, entre historiens universitaires, érudits, hommes de lettres et académiciens. Le résultat de ces querelles est une immense bibliographie, opposant deux courants, celui des partisans de la Révolution, dénommés les Modèle:Citation et celui des partisans des Vendéens<ref name="Martin 2007 68-69">Modèle:Harvsp.</ref>, dénommés les Modèle:Citation.

Les premiers textes publiés sur cette guerre sont les mémoires d'acteurs, royalistes comme Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Antoinette-Charlotte Le Duc de La Bouëre, Marie Renée Marguerite de Scépeaux de Bonchamps, Jeanne Ambroise de Sapinaud de Boishuguet, Bertrand Poirier de Beauvais, Pierre-Suzanne Lucas de La Championnière, Renée Bordereau, Louis Monnier, Gibert, Puisaye, et républicains comme Kléber, Turreau, Savary, Rossignol, Dumas, Westermann, Grouchy, Choudieu… Le plus célèbre est celui des Mémoires de Madame de la Rochejaquelein, veuve de Lescure, qui décrit un soulèvement spontané des paysans pour défendre leur roi et leur Église.

Fichier:Chassin, Charles-Louis, par Etienne Carjat, BNF Gallica.jpg
Charles-Louis Chassin, par Étienne Carjat, 1865.

Au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la question oppose particulièrement les historiens, fondant leurs recherches exclusivement sur les archives, et les érudits, engagés dans la défense de la Vendée, qui recueillent les traditions mémorielles et les transmettent. Les principales figures de cette lutte sont :

  • du côté de l'université, Charles-Louis Chassin, élève d'Alphonse Aulard, qui a publié onze volumes d'archives et de mémoires (par exemple, les Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de Vendée et le Journal d'André Mercier du Rocher). Adoptant le point de vue républicain, il dénie tout caractère populaire au mouvement, considérant qu'il s’agit d’une pure machination des nobles et des prêtres, suivie aveuglément par la partie la plus ignorante de la population. Par ailleurs, hostile aux sans-culottes et à Robespierre, il rend ce dernier responsable de la répression de 1794. Alphonse Aulard, premier titulaire de la chaire d'histoire de la Révolution française de la Sorbonne, Jules Michelet, Louis Blanc ou Jean Jaurès, auteurs l'un et l'autre d'une Histoire de la Révolution française, ont contribué, de par l'influence de leurs écrits, à construire une certaine vision de l'insurrection vendéenne<ref name="Jean-Clément Martin 2007, p. 69-70">Modèle:Harvsp.</ref> ;
  • du côté des érudits, de sensibilité monarchiste, traditionaliste ou catholique, Jacques Crétineau-Joly, Théodore Muret, Pitre-Chevalier, l'abbé Bossard, l'abbé Deniau, auteur d'une Histoire de la Vendée en cinq volumes basée sur les témoignages oraux et les mémoires partisans publiés pendant un siècle, ou l'abbé François-Constant Uzureau, prêtre dans le diocèse d'Angers, qui offre l'analyse des « Blancs », fondée sur des documents, parfois les mêmes que Chassin<ref name="Jean-Clément Martin 2007, p. 69-70"/>. Selon eux, les troupes de paysans — forcément très catholiques, très attachées à leur noblesse — sont menées par la petite noblesse locale afin de rétablir la royauté et sauver le catholicisme.

Se fondant largement sur les témoignages oraux, recueillis et transmis par des auteurs « blancs », les érudits se concentrent sur la violence de la répression de 1793-1794, tandis que la prédilection des « Bleus » pour les archives interdit toute évocation du ressenti des républicains et, pendant longtemps, une évaluation de leurs souffrances. La lecture « blanche » se retrouve parmi les académiciens, dans les écrits de Pierre Gaxotte ou de Jean-François Chiappe<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Depuis un siècle, l'historiographie a largement renouvelé la question.

Une histoire revisitée

Au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, la recherche historique a connu de profondes évolutions, avec notamment le développement de l'analyse socio-économique. Claude Petitfrère voit dans ce renouvellement la marque d'une troisième catégorie d'auteurs, autour de Paul Bois, Marcel Faucheux et Charles Tilly, qu'il appelle l'histoire « scientifique »<ref name="Martin 2007 68-69"/>. Toutefois, les auteurs « blancs » classent Marcel Faucheux, Claude Tilly et Claude Petitfrère parmi les « Bleus. »

Dès les années 1920, Albert Mathiez considère que les causes de l'insurrection vendéenne, au printemps 1793, sont à chercher dans les conditions économiques et sociales de l'époque<ref>Albert Mathiez, La Gironde et la Montagne, tome 2 de La Révolution française, Denoël, collection Médiations, no 249, 1993.</ref>.

Au début des années 1950, Marcel Faucheux soutient que les causes profondes de l’insurrection sont à chercher bien au-delà de la constitution civile du clergé, de l'exécution de Louis XVI ou de la levée en masse, qu'elles doivent être reliées à ce qu’il nomme le « paupérisme vendéen ». La Révolution n'a pas su satisfaire les espérances engendrées par la convocation des états généraux en 1789 : les métayers, majoritaires en Vendée, ne bénéficient pas de l’abolition des droits féodaux, qui sont rachetables (jusqu'en 1793), les biens nationaux profitent essentiellement aux bourgeois et aux marchands. À partir de là, le bouleversement des structures sociales traditionnelles, la réforme autoritaire du clergé et la levée en masse constituent tout au plus l’étincelle qui a provoqué l'explosion d'un mécontentement plus ancien<ref>Marcel Faucheux, L’Insurrection vendéenne de 1793. Aspects économiques et sociaux, 1953.</ref>.

Se fondant sur l'analyse détaillée de la Sarthe, Paul Bois approfondit la question, en mettant en valeur la haine qui oppose alors le paysan au bourgeois et montre l’existence d’un profond clivage social entre urbains et ruraux, très antérieur à la Révolution, qui constitue l'une des causes majeures du soulèvement<ref>Paul Bois, Paysans de l'Ouest, 1960.</ref>.

Ces conclusions sont rejointes par les travaux du sociologue américain Charles Tilly, pour qui la croissance des villes françaises du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, l'agressivité économique de celles-ci et leur tendance à accaparer le pouvoir politique local ont suscité des résistances et des haines paysannes, dont l'insurrection vendéenne n'est qu'un exemple exacerbé<ref>Charles Tilly, The Vendée, a Sociological Analysis of the Counter Revolution of 1793, Harvard, 1964, traduction française en 1970.</ref>.

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Carte des archevêchés et évêchés en 1789 et en 1802.

De son côté, Albert Soboul décrit des masses paysannes dans la gêne, prédisposées « à se dresser contre les bourgeois, très souvent fermiers généraux en ce pays de métayage, négociants en grains et acquéreurs de biens nationaux », des départements de l'Ouest à la foi très vive depuis les efforts de catéchisation des Mulotins, congrégation de missionnaires établie à Saint-Laurent-sur-Sèvre depuis la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, enfin l'assimilation, par les paysans, du tirage au sort pour la [[levée en masse|levée des Modèle:Nombre]] à la milice, institution de l'Ancien Régime particulièrement honnie. S'il considère que « le caractère simultané du soulèvement autorise à penser qu'il fut concerté », il explique que les paysans « n'étaient ni royalistes, ni partisans de l'Ancien Régime » et que les nobles furent d'abord surpris par le soulèvement, avant de l'exploiter à leurs fins<ref>Albert Soboul, La Révolution française, Gallimard, collection Tel, 1982.</ref>.

Plus récemment, Jean-Clément Martin a indiqué que, si des paysans sont passés à la Contre-révolution, selon les provinces, pour des raisons très diverses, y compris entre les différentes zones de la Vendée, les mots d'ordre religieux et de la défense communautaire leur sont communs. Ces mots d'ordre sont dus au maintien du poids des impôts et des fermages, à l'aggravation du sort des métayers, à l'incapacité des petites élites rurales à acheter des biens nationaux, accaparés par les élites urbaines, à la perte de l'autonomie des petites communes rurales face aux bourgs, où sont installés les pouvoirs politique (le district) et économique, aux atteintes de la Constitution civile du clergé, aux libertés des communautés, qui défendent leur prêtre et leurs cérémonies religieuses. Les tensions montent jusqu'en Modèle:Date-, sans trouver d'exutoire, quand la levée en masse fournit l'occasion aux communautés de s'unir contre les agents de l'État, dans un mouvement qui renvoie aux jacqueries traditionnelles, et de former des bandes à la tête desquelles les élites locales sont placées, de plus ou moins bon gré.

Dans la Sarthe, ce sont les fermiers aisés et leurs alliés qui se soulèvent, alors que les ruraux dépendants des villes et leurs voisins tisserands représentent le fer de lance de l'insurrection dans les Mauges. Quant aux chouans d'Ille-et-Vilaine, ils sont recrutés essentiellement parmi les métayers et leurs proches. Dans tous les cas, c'est la défense de l'équilibre communautaire, mis à mal par les lois civiles et religieuses de la Révolution, qui pousse vers la révolte. Le royalisme y semble peu profond, comme dans le Midi en 1791-1792, et les haines personnelles et locales jouent un rôle important, avec des oppositions entre communes voisines ; dans la majorité des cas, les soulèvements commencent par « des règlements de compte, des chasses aux révolutionnaires et le pillage ».

Des activistes royalistes, appartenant aux élites rurales, participent aux premières insurrections, précise-t-il, mais ils sont peu nombreux ; les nobles contre-révolutionnaires s'impliquent peu, en Modèle:Date-, dans un mouvement inorganisé et mal armé.

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Outre la thèse du complot « clérico-nobiliaire », Jean-Clément Martin remet en cause, avec Roger Dupuy, l'antagonisme « ville - campagne » (très antérieur à la Révolution) et la différence de nature qui existerait entre les origines de la Chouannerie et les causes de la guerre de Vendée<ref>P. Mann, « Les insurrections paysannes de l'Ouest: Vendée et chouannerie », Revue française de sociologie, no 30, décembre 1989.</ref>.

Pour Roger Dupuy, qui note que l'historiographie récente « se dégage de l'optique étroite qui accordait au problème religieux une importance primordiale dans le processus du soulèvement », c'est « du côté de l'identité profonde des communautés paysannes » qu'il faut en chercher les racines. Le « soulèvement est d'autant plus exaspéré que la violence joue un rôle déterminant dans la constitution de cette identité » : violence de la misère, violence de jeunes hommes attachés à faire respecter leur honneur, violence collective contre le mauvais seigneur qui abuse de ses privilèges féodaux<ref>Roger Dupuy, La République jacobine. Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, tome 2 de la Nouvelle Histoire de la France contemporaine, éditions du Seuil, collection Points, Modèle:P..</ref>.

Appliquant l'approche de la microhistoire à trois paroisses des Mauges entre 1750 et 1830, au cœur de la « Vendée-militaire », Anne Rolland-Boulestreau offre un tableau de la notabilité locale à la veille de la Révolution (gros métayers à Neuvy ou au Pin-en-Mauges, membres du monde du commerce à Sainte-Christine), une notabilité fondée sur la reconnaissance publique : ses membres occupent des fonctions publiques (les Cathelineau sont sacristains de père en fils), servent de caution morale devant notaire et sont souvent choisis comme témoins lors des mariages.

Puis, analysant les réactions des trois communes face à la Révolution, elle remarque que les notables de Neuvy et du Pin sont confirmés après 1789 à la tête des communes, tandis qu'à Sainte-Christine, commune ouverte au commerce, avec de nombreux artisans, de nouvelles catégories sociales se mêlent aux anciennes. À Neuvy et au Pin, les communes se ferment autour des élites traditionnelles (qui acquièrent peu de biens nationaux) face aux réformes qui menacent la communauté. À Sainte-Christine, au contraire, où les notables locaux acquièrent quelques terres, les réformes sont vues comme l'occasion de gagner en importance, en devenant notamment chef-lieu de canton. En 1792, les élites traditionnelles ne se représentent pas aux élections, marquant leur refus de l'évolution politique, et laissent la place à des notables plus modestes, mais appartenant aux mêmes réseaux et parentèles. L'année suivante, au début de l'insurrection, les Modèle:Nobr qui suivent Cathelineau, au Pin, sont intégrés dans les parentèles et réseaux de la commune (deux tiers sont des artisans, un tiers des paysans). À Sainte-Christine, les patriotes vendéens se comptent surtout parmi les artisans modestes récemment implantés dans la paroisse, peu intégrés aux réseaux de la communauté.

Enfin, étudiant l’émergence d'une nouvelle sociabilité forgée à travers l'épreuve de l’insurrection vendéenne, elle note que la participation à l’insurrection vendéenne est désormais une condition nécessaire pour obtenir la confiance des populations locales. À Sainte-Christine, où la guerre laisse la population très divisée, les élites commerçantes traditionnelles sont évincées par des hommes de la terre et la noblesse, qui investit des fonctions qu'elle dédaignait auparavant. L'enracinement et les liens de confiance dont bénéficient les petits notables leur permet d'être, au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, avec les nobles, les intermédiaires incontournables entre la communauté et l'État<ref>Anne Rolland-Boulestreau, Communautés rurales et Révolution (1750-1830). Les notables des Mauges, Presses universitaires de Rennes, 2004.</ref>.

Contexte

La situation avant l'insurrection

Fichier:Location map of the Pays de la Loire region, France.svg
Redécoupage des provinces d'Ancien régime en départements en 1790, après le décret de l'Assemblée nationale constituante.

À la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la société vendéenne (actuel département de Vendée et une partie des départements limitrophes : sud de la Loire-Inférieure, ouest de Maine-et-Loire, nord des Deux-Sèvres) a une composition sociale semblable à bien d'autres provinces de France, très rurale.

À la fin de l'Ancien Régime, d'après Michel Vovelle, la propriété nobiliaire occupe plus de la moitié des terres, contre 10 à 20 % pour la bourgeoisie, moins de 30 % pour la paysannerie et moins de 5 % pour le clergé. De même, il évalue la densité de la population entre Modèle:Unité par lieue carrée et par généralité. Enfin, l'alphabétisation y est plutôt faible, par rapport au nord et à l'est du pays, avec 10 à 20 % des conjoints sachant signer leur nom<ref>Michel Vovelle, La Chute de la monarchie, 1787-1792, tome 1 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, éditions du Seuil, collection Points, 1972.</ref>.

En 1789, les paysans de l'Ouest accueillent plutôt favorablement les débuts de la Révolution. Les cahiers de doléances de la Bretagne, du Maine, de l'Anjou ou du Bas- Poitou témoignent de l'hostilité de la paysannerie à l'égard des survivances du système féodal, de même que l'élection de députés patriotes, que confirment les violences antiseigneuriales de la Grande Peur ou les violences répétées contre les aristocrates et leurs demeures en 1790 et en 1791. Par ailleurs, la Vendée et le Maine-et-Loire sont deux des douze départements qui envoient le plus de députés jacobins à l'Assemblée législative<ref>Michel Vovelle, La Chute de la monarchie, 1787-1792, tome 1 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, éditions du Seuil, collection Points, 1972, Modèle:P. et 259.</ref>. De nombreux prêtres semblent avoir également accompagné le mouvement avec enthousiasme : en Vendée, certains ont revêtu les nouvelles charges créées par la Révolution, par exemple en devenant maires. La Révolution, comme partout ailleurs, a donc représenté un grand espoir. En Modèle:Date-, l'Assemblée vote la confiscation des biens ecclésiastiques, transformés en Biens nationaux, afin de garantir l'émission des assignats. Cette décision prive le clergé catholique des moyens financiers lui permettant de remplir son rôle traditionnel d'assistance à une population pauvre. Ces biens ont été accumulés au cours des siècles grâce aux legs des membres de la communauté. Avant la Révolution, gérés par le clergé, ils étaient au service des communautés rurales. La vente de ces biens, en remboursement des assignats, les fait passer progressivement dans les mains des particuliers (des bourgeois, des paysans, des aristocrates et même des membres du clergé) qui les utilisent pour leur usage personnel. Les communautés se sentent donc spoliées et en tiennent rigueur aux politiques<ref>Jacques Godechot, Les institutions de la France sous la Révolution et l'Empire, PUF, 1968.</ref>.

La montée du mécontentement

Le Modèle:Date, l'Assemblée constituante vote la constitution civile du clergé. Le décret d'application, passé en novembre 1790 et signé par le roi le Modèle:Date, prévoit que les prêtres fonctionnarisés, comme tous les fonctionnaires, prêtent serment à la constitution ; la constitution civile du clergé et ce serment sont rejetés par toute une partie du clergé, qui considère les prêtres jureurs comme déviant de la voie catholique. Inquiets pour leur salut, de nombreux paysans préfèrent continuer à s'adresser aux prêtres réfractaires<ref name="ReferenceA">Jean-Clément Martin, « La Révolution a coupé la France en deux », L'Histoire, no 311.</ref>. Ceci contribue à diviser profondément les Vendéens entre partisans et adversaires de la mesure et à développer un certain mécontentement parmi les communautés paysannes qui, de plus, ne perçoivent pas d'amélioration de leur situation depuis la Révolution. Dans des campagnes fraîchement et relativement converties de l'Ouest, le clergé est devenu majoritairement réfractaire avec l'obligation du serment constitutionnel, et après les brefs pontificaux condamnant la Constitution civile du clergé, en 1791. En mai 1791, l'Assemblée constituante prend un décret sur la liberté des cultes autorisant le culte réfractaire, mais cette tolérance ne satisfait aucun camp, et les positions se durcissent.

L'application de la constitution civile du clergé (juillet 1791) provoque une multitude d'actes de résistance parmi la population, qui recourt de plus en plus à la violence physique. Dans le Poitou, des libelles voient dans la constitution civile l'œuvre des protestants et des juifs. Des bagarres opposent « aristocrates » et « démocrates », entre paroissiens (dans certaines paroisses, les populations font corps pour protéger leur curé et leurs habitudes de vie), surtout lors des enterrements. Plus grave, en janvier 1791 dans la commune de Saint-Christophe-du-Ligneron (au sud de Nantes, près de Machecoul), des conflits se développent autour de l'opposition à la constitution civile du clergé, et l'intervention des gardes nationales chargées du maintien de l'ordre provoque les premiers morts de la Vendée ; mais le conflit ne dégénère pas<ref>Jean-Clément Martin, « La Révolution a coupé la France en deux », L'Histoire, no 311, page 36. Pour lui, ces combats sont l'événement déclencheur de la guerre civile en Vendée, les premiers vrais affrontements éclatant en mars 1793.</ref>.

Fichier:Carte des prêtres assermentés en France en 1791.svg
Carte des prêtres ayant prêté serment à la Constitution civile du clergé en France en 1791.

Dans ce contexte, l'Assemblée législative prend, en novembre 1791 et le Modèle:Date, des décrets répressifs contre le clergé réfractaire, dont le culte est interdit. Le second prévoit la déportation hors du territoire français de tout prêtre réfractaire sur la simple demande de 20 citoyens. À la veille du 10 août 1792, lorsque l'Assemblée supprime les dernières congrégations existantes, une bonne partie sont emprisonnés. Obligés de se cacher, afin d'éviter la déportation au bagne en Guyane, les prêtres non jureurs sont protégés par des femmes, qui participent à des messes clandestines. Malgré ces mesures, le nouveau clergé constitutionnel n'arrive pas à s'imposer dans une large partie de la région. Les assermentés représentent, selon Michel Vovelle, 0 à 35 % des prêtres en Vendée et en Loire-Inférieure (comme l'ensemble de la Bretagne), contre 35 à 55 % en Maine-et-Loire et 75 à 100 % dans les Deux-Sèvres, en 1791. Dans l'ensemble, plus de 65 % du clergé refuse de prêter serment dans l'Ouest (contre 48 % au niveau national)<ref>Michel Vovelle, La Chute de la monarchie, 1787-1792, tome 1 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, éditions du Seuil, collection Points, 1972, Modèle:P., 175, 204 et 256.</ref>. Autour de Châtillon et de Bressuire, une zone globalement homogène de refus se distingue. La religion des paysans de l'Ouest, comme en bien d'autres endroits, est une religion propitiatoire (visant à assurer l'abondance des récoltes, la fécondité du bétail, la réalisation d'un mariage, la naissance d'un enfant, la guérison d'une maladie, etc.), qui organise le calendrier et le paysage, avec un appel aux saints spécialisés, à leurs chapelles, avec des rites particuliers. De même, la carrière ecclésiastique représente un moyen de promotion sociale pour bien des familles paysannes, un moyen que l'exclusion des prêtres réfractaires menace<ref>Roger Dupuy, La République jacobine. Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, éditions du Seuil, collections Points, 2005, Modèle:P..</ref>.

Signe que l'attachement à l'Ancien Régime — et à la royauté — n'est pas le facteur déclencheur des premières émeutes, nulle émeute n'est observée lors de l'émigration des nobles, ni lorsque Louis XVI est guillotiné en Modèle:Date.

Les circonstances du déclenchement de la guerre

Fichier:Le Vendéen.jpg
Le Vendéen, peinture de Julien Le Blant.
Fichier:Vendee-militaire.png
Carte des zones d'insurrection.
Fichier:Carte de la Vendée militaire.svg
Carte détaillée de la Vendée militaire (en vert apparaissent les forêts).

Le mécontentement était latent. Dès février 1793, la Charente-Inférieure fait face à un afflux de réfugiés<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée. Geste éditions, La Crèche, 2003. Modèle:ISBN, Modèle:P..</ref>. L’insurrection éclate véritablement en mars quand la Convention, le 23 février, ordonne une [[levée en masse|levée de Modèle:Nombre]] « pour faire face à la baisse subite des effectifs des armées de la République due aux pertes, aux désertions mais surtout aux départs massifs des volontaires, levés l'année précédente pour la durée d'une campagne et qui, l'ennemi ayant été ramené aux frontières et même au-delà, estimaient pouvoir rentrer chez eux »<ref name="DUPUY_101">Roger Dupuy, La République jacobine, Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, tome 2 de la Nouvelle Histoire de la France contemporaine, éditions du Seuil, collection Points, 2005, Modèle:P..</ref>. La Vendée (somme toute peu concernée du fait d'une faible ponction) ne représente que l'une des provinces qui s'insurgent en 1793, comme la vallée du Rhône, où l'agitation est endémique depuis 1790 et va durer jusqu'en 1818<ref name="ReferenceA"/>. En Modèle:Date-, les villes de Bordeaux, Marseille, Toulouse, Nîmes et Lyon, ainsi que la Normandie voient le développement d'insurrections fédéralistes et royalistes.

Le camp républicain est alors divisé entre girondins et montagnards, qui s'accusent mutuellement de favoriser la Contre-révolution. Tandis que les insurgés bretons sont écrasés par Canclaux à l'extrême ouest, par le général Jean-Michel Beysser entre Rennes et Nantes (l'agitation ne reprendra qu'à la fin de 1793, sous la forme de la Chouannerie), l'agitation réprimée en Alsace, au sud de la Loire, les insurgés vendéens parviennent non seulement à déborder les gardes nationaux, trop peu nombreux, et à s'emparer de plusieurs villes, mais battent une colonne de soldats de métier, le 19 mars<ref name="Jean-Clément Martin 1998, p. 168-171">Jean-Clément Martin, Contre-Révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799, éditions du Seuil, collection Points, 1998, Modèle:P..</ref>.

Envoyés pour accompagner la levée de [[levée en masse|Modèle:Nombre]], les envoyés en mission de la Convention sont alarmés par le spectacle des soulèvements, qu'ils dramatisent, accusant les autorités locales, souvent modérées, de complicité, et réclament de Paris des mesures énergiques. Considérant que la Contre-révolution est partout à l'œuvre, organisant des complots, et que les soulèvements forment un ensemble organisé, la « Vendée militaire » devient le symbole de cette Contre-révolution<ref name="Jean-Clément Martin 1998, p. 168-171"/>.

Cette conception a été reprise à la fois par des écrivains royalistes et catholiques, pour la « magnifier », et des écrivains et historiens républicains, au {{#ifeq:s | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:s| s }} }} et au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Cette construction a toujours des effets importants sur l'élaboration des identités locales et régionales : ainsi, bien des Vendéens ont intériorisé une identité fortement marquée par la religion, voire une nostalgie d'un Ancien Régime folklorique — deux aspects qui, on l'a vu, ne correspondent pourtant pas aux origines de l'insurrection de 1793. De même, l'identité du citadin nantais s'élabore entre autres en regard du « ventre-à-choux » vendéen, du campagnard, toujours suspect d'attachement à la royauté, et qu'il est de bon ton de moquer.

Pour conclure, l'insurrection vendéenne ne naît pas d'une cause unique, mais de multiples facteurs, tous liés à un mécontentement populaire grandissant. L'origine de cette insurrection ne réside pas, du moins pour les paysans et artisans qui en étaient à l'origine, dans une quelconque nostalgie de l'Ancien Régime. Des déceptions et frustrations, accumulées depuis plusieurs années ; l'arrivée d'une nouvelle hiérarchie administrative, une bourgeoisie des bourgs qui accapare pouvoir politique et économique ; l'aggravation de la situation des paysans ; les difficultés économiques et sociales, avec le cours forcé de l’assignat ; la remise en cause des communautés paysannes et de leurs usages religieux ; tout cela a constitué un ensemble de facteurs, dont la conscription n'a été que la goutte d'eau, qui permet d'expliquer le rassemblement des premières bandes d'artisans et de paysans.

Guerres vendéennes et Chouannerie

Bien qu'ayant des points communs, les guerres vendéennes doivent être distinguées des actions de la Chouannerie. Alors qu'au nord de la Loire l'insurrection contre la levée en masse est matée dès Modèle:Date-, au sud du fleuve les insurgés prennent l'avantage sur les troupes républicaines et s'organisent en « armée catholique et royale » à l'intérieur du territoire qu'ils contrôlent ; ces guerres opposent deux armées encadrées. La résurgence du conflit au nord de la Loire se produit à la fin de 1793, après la Virée de Galerne, et voit le développement d'une multitude de résistances locales ponctuelles organisées en guérillas en Bretagne, dans le Maine, en Anjou et en Normandie. Toutefois, ce sont les mêmes motifs qui poussent à la révolte<ref>Roger Dupuy, La République jacobine. Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, tome 2 de la Nouvelle Histoire de la France contemporaine, éditions du Seuil, collection Points, 2005, Modèle:P..</ref>.

La Vendée militaire

Insurrection contre la levée en masse en mars 1793

Fichier:Carte Guerre de Vendée mars 1793.png
Carte de l'insurrection vendéenne en mars 1793.

En Modèle:Date-, une dizaine de départements du nord-ouest de la France sont secoués par une vaste insurrection paysanne contre la levée en masse : la Vendée, la Loire-Atlantique (à l'époque Loire-Inférieure), le Maine-et-Loire (à l'époque Mayenne-et-Loire), le Morbihan, les Deux-Sèvres et plus partiellement la Mayenne, l'Ille-et-Vilaine, les Côtes-d'Armor (à l'époque Côtes-du-Nord), le Finistère et la Sarthe<ref name="Militaire26">Modèle:Harvsp.</ref>.

Les premières émeutes débutent à Cholet le dimanche 3 mars, lorsque 500 à 600 jeunes gens du canton réunis par le district « pour prendre connaissance des modalités du recrutement du contingent local pour la levée des Modèle:Nombre » manifestent leur refus de partir<ref name="DUPUY_101"/>,<ref name="Gras15">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gabory99-100">Modèle:Harvsp.</ref>. Le lendemain, la situation dégénère : deux grenadiers sont blessés et les gardes nationaux répliquent en ouvrant le feu sur la foule, tuant entre trois et dix personnes<ref name="Gras15"/>,<ref name="Gabory99-100"/>. Le premier sang de la guerre de Vendée est versé<ref name="Gras15"/>,<ref name="Gabory99-100"/>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Cathelineau Vendée.jpg
Les Vendéens demandent à Cathelineau de prendre la tête de l'insurrection, huile sur toile de Jules Gabriel Hubert-Sauzeau, 1900, musée Bernard-d'Agesci, Niort.

Les 10 et Modèle:Date-, l'insurrection devient générale<ref name="Martin201437">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gras16">Modèle:Harvsp.</ref>. En Anjou, dans le département de Maine-et-Loire, les insurgés prennent pour chefs d'anciens soldats comme Jean-Nicolas Stofflet et Jean Perdriau, des nobles ex-officiers de l'armée royale comme Charles de Bonchamps et Maurice d'Elbée et Jacques Cathelineau, un simple colporteur<ref name="Militaire26"/>,<ref name="Gras17"/>,<ref name="GT94-95">Modèle:Harvsp.</ref>. Ils s'emparent de Saint-Florent-le-Vieil le Modèle:Date-, puis de Chemillé et Jallais le 13, où ils font des prisonniers et saisissent des fusils et des canons<ref name="Gras17">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gabory100-101">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, Modèle:Unité prennent d'assaut la ville de Cholet, défendue par seulement 500 gardes nationaux qui sont tous tués ou faits prisonniers<ref name="GT94-95"/>,<ref name="Gabory104-105">Modèle:Harvsp.</ref>. Plus de Modèle:Unité nationaux sortent alors de Saumur pour reprendre la ville, mais ils sont repoussés le Modèle:Date- à Coron par les insurgés qui s'emparent ensuite de Vihiers<ref name="GT94-95"/>,<ref name="Gras27">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gabory115-116">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, toutes les bandes de l'Anjou se réunissent à Chemillé, formant au moins Modèle:Nombre, et marchent sur Chalonnes-sur-Loire<ref name="Gras28">Modèle:Harvsp.</ref>. Les 4 000 gardes nationaux rassemblés pour en assurer la défense se replient sur Angers sans combattre et la ville est prise le lendemain par les insurgés qui contrôlent alors toutes les Mauges<ref name="GT94-95"/>,<ref name="Gras28"/>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Massacre de Machecoul.jpg
Le Massacre de Machecoul, huile sur toile de François Flameng, 1884, musée d'Art et d'Histoire de Cholet.

Dans le pays de Retz, au sud de la Loire-Atlantique, des milliers de paysans s'emparent de Machecoul le Modèle:Date- après un combat contre les gardes nationaux<ref name="Gras16"/>,<ref name="GT88-91">Modèle:Harvsp.</ref>. Les insurgés mettent alors en place un comité royaliste présidé par René Souchu, tandis qu'un noble, Louis-Marie de La Roche Saint-André, est placé de force à la tête des troupes<ref name="Gras16"/>. Le Modèle:Date-, une autre bande menée par Danguy et La Cathelinière attaque Paimbœuf, mais elle est repoussée par les patriotes<ref name="Gabory111-112">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Dumarcet146-147">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, les forces de La Roche Saint-André et La Cathelinière attaquent ensemble la ville de Pornic<ref name="Gras16"/>,<ref name="Gabory125">Modèle:Harvsp.</ref>. Elles s'en emparent après un bref combat, mais les insurgés s'enivrent en fêtant leur victoire et sont surpris dans la soirée par un petit détachement républicain qui provoque la panique dans leurs rangs et les met en déroute<ref name="Gras17"/>,<ref name="GT88-91"/>,<ref name="Gabory125"/>. Environ 200 à 500 insurgés trouvent la mort, tués au combat ou exécutés après avoir été capturés<ref name="Gras17"/>,<ref name="GT88-91"/>,<ref name="Gabory125"/>. Accusé par Souchu et d'autres chefs d'être responsable de la défaite, La Roche Saint-André prend la fuite et est remplacé par un autre noble, François Athanase Charette de La Contrie<ref name="Gabory125"/>,<ref name="Gras17"/>. Le Modèle:Date-, ce dernier lance la contre-attaque avec 8 000 paysans et reprend le contrôle de Pornic<ref name="Gras17"/>,<ref name="Gabory125"/>. Pendant ce temps à Machecoul, en représailles à la défaite et aux exécutions de Pornic, le comité mis en place par Souchu fait fusiller 150 à 200 prisonniers patriotes entre le 27 mars et le 22 avril<ref name="GT88-91"/>,<ref name="Martin40-41">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:Coeur-chouan.jpeg
Insigne en tissus représentant le Sacré-Cœur arboré par les insurgés pendant la guerre de Vendée (1793).

Dans le département de la Vendée, au Poitou, les insurgés s'emparent de Tiffauges le Modèle:Date-<ref name="GT94-95"/>,<ref name="Gabory108"/>. Le Modèle:Date-, ils prennent sans combattre Challans<ref name="Dumarcet165">Modèle:Harvsp.</ref>, Les Herbiers, Mortagne-sur-Sèvre, puis s'emparent de Montaigu après un bref affrontement<ref name="Gras17"/>,<ref name="Gabory108">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date- La Roche-sur-Yon est abandonnée par les patriotes<ref name="Gabory108"/> et Palluau tombe aux mains des insurgés<ref name="Gabory107">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, Chantonnay et Clisson sont prises à leur tour<ref name="Gras18">Modèle:Harvsp.</ref>. Entre-temps le Modèle:Date-, 3 000 insurgés du sud de la Vendée, menés par Charles de Royrand, Sapinaud de La Verrie et Sapinaud de La Rairie viennent prendre position aux Quatre-Chemins, à L'Oie, au carrefour des routes de Nantes à La Rochelle et des Sables-d'Olonne à Saumur<ref name="Gabory108"/>,<ref name="Gras18"/>,<ref name="Martin201441">Modèle:Harvsp.</ref>. Deux jours plus tard, voulant en disputer le contrôle, la garde nationale du chef-lieu du département, Fontenay-le-Comte, surprise dans une embuscade, prend la fuite sans combattre<ref name="Gabory108"/>,<ref name="Gras18"/>,<ref name="Dupuy105">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Le Modèle:Date-, une colonne de 2 400 gardes nationaux commandés par le général Louis de Marcé sort de La Rochelle afin de réprimer l'insurrection en Vendée<ref name="Gras26-27">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Militaire27-28">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, elle prend Chantonnay aux insurgés, puis elle avance vers Saint-Fulgent<ref name="Gras26-27"/>. Mais le Modèle:Date-, la colonne est surprise au pont de Gravereau, près de Saint-Vincent-Sterlanges, et est mise en déroute par les forces de Royrand et de Sapinaud de La Verrie<ref name="Gras26-27"/>. Les républicains refluent jusqu'à La Rochelle où Marcé est destitué, mis en état d'arrestation, et est remplacé par Henri de Boulard<ref name="Gras26-27"/>,<ref name="Militaire27-28"/>. Accusé de « trahison », il est guillotiné six mois plus tard à Paris<ref name="Gras26-27"/>. La bataille, dite du « Pont-Charrault » a impact psychologique immense qui porte jusqu'à Paris<ref name="Militaire27-28"/>. La déroute ayant eu lieu en plein cœur du département de la Vendée, tous les insurgés de l'Ouest sont à partir de là qualifiés de « Vendéens »<ref name="Gras28"/>,<ref name="Hussenet32">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin201440">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Le 19 mars, les insurgés s'emparent sans difficulté de l'île de Noirmoutier<ref name="Gabory121">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 24 et le Modèle:Date-, plusieurs milliers de paysans menés par Jean-Baptiste Joly mènent deux attaques contre Les Sables-d'Olonne<ref name="Gabory122-124">Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant l'artillerie républicaine met en déroute les insurgés qui refluent en laissant des centaines de morts et une centaine de prisonniers, dont 45 sont ensuite exécutés<ref name="Gabory122-124"/>.

Pendant ce temps, des combats ont également lieu au nord de la Loire, mais ils tournent à l'avantage des patriotes<ref name="Militaire27"/>. Dès fin mars, l'insurrection est matée en Bretagne par les colonnes des généraux Canclaux et Beysser<ref name="Militaire27">Modèle:Harvsp.</ref>.

Organisation et forces en présence

Modèle:Article détaillé

Fichier:Jacques Maupilie Boisme.jpg
Jacques-Louis Maupillier, vétéran des guerres de Vendée, originaire de Boismé, dans les Deux-Sèvres. Dessin réalisé par Louise de la Rochejaquelein en 1826.

En avril, la « Vendée militaire » est pour une bonne part dessinée : le territoire insurgé comprend le sud du département de la Loire-Inférieure (ancienne province de Bretagne), le sud-ouest du département de Maine-et-Loire (ancienne province d'Anjou), le nord du département de la Vendée et le nord-ouest du département des Deux-Sèvres (ancienne province du Poitou)<ref>Roger Dupuy, La République jacobine, Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, tome 2 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, éditions du Seuil, collection Points, 2005, Modèle:P..</ref>.

L'armée insurgée est peu centralisée, mal équipée — la plus grande partie des armes et munitions venant des prises de guerre faites sur les républicains — et non permanente, les paysans retournant sur leurs terres dès qu'ils le peuvent après les combats. Toutefois, des soldats de métier, déserteurs de l'armée républicaine, la rejoignent, lui apportant leur expérience<ref name="ReferenceA" />. À la recherche de chefs militairement compétents, les insurgés font appel aux nobles locaux, souvent anciens officiers de l'armée royale, mais la plupart montrent peu d'enthousiasme pour une insurrection qu'ils pensent vouée à l'échec et sont entraînés de force<ref name="Martin2014103">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gras18-19">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Madame de la Rochejaquelein, veuve d'un des chefs vendéens, explique, dans ses Mémoires, en 1814 : « Ni les prêtres, ni les nobles n'ont jamais fomenté ni commandé la révolte ; ils ont secondé les paysans, mais seulement quand l'insurrection a été établie ; alors ils ont cherché à la soutenir. Je suis loin de dire qu'il ne la désiraient pas ; mais on doit le comprendre pour peu qu'on y réfléchisse, aucun d'eux n'était assez fou pour engager une poignée de paysans sans armes, sans argent, à attaquer la France entière ».
À propos de ce témoignage, Michel Ragon affirme, en 1992 (Modèle:P.) : « On pourrait le citer comme partial, bien qu'on ne voie pas quel avantage la veuve de l'un des chefs les plus aimés, de Lescure, aurait eu à le montrer comme suiveur de l'insurrection et non comme son initiateur ».
De même, il explique qu'Modèle:Citation, Michel Ragon, 1793. L'insurrection vendéenne et les malentendus de la Liberté.</ref>.

Progressivement des structures militaires se mettent en place<ref name="Militaire28-30"/>. Le Modèle:Date-, une « armée d'Anjou » et une « armée du Poitou et du Centre » sont établies<ref name="Militaire28-30"/>. Le Modèle:Date-, elles s'unissent pour former l'Armée catholique et royale, mais sans commandement unifié<ref name="Militaire28-30">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, les insurgés se structurent davantage en formant à Châtillon-sur-Sèvre un Conseil supérieur de la Vendée chargé d'administrer les territoires conquis et en réorganisant l'armée en trois branches<ref name="Militaire28-30"/> :

Fichier:Embuscade (Guerre de Vendée) - Evariste Carpentier.jpg
L'Embuscade, huile sur toile d'Évariste Carpentier, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Historial de la Vendée

Armée « populaire », elle trouve un soutien tant au niveau logistique que militaire parmi le petit peuple des campagnes. Les célèbres « moulins de Vendée » dont la position des ailes servent à prévenir des mouvements des troupes gouvernementales en sont une illustration.

La stratégie des combats, basée sur des opérations de harcèlement, s'organise autour des atouts que procure le bocage, partout présent : composé de haies et de chemins creux, il facilite les opérations d'embuscade et gêne la manœuvre des grandes unités de l'armée révolutionnaire<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P..</ref>.

Fichier:Grenadier (Paul Grolleron).jpg
Grenadier républicain, huile sur panneau de Paul Grolleron, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Les défenses républicaines s'appuient quant à elles sur plusieurs villes situées autour de la Vendée militaire : les principales sont Nantes et Angers au nord, Saumur, Thouars et Parthenay à l'est, et Les Sables-d'Olonne, Luçon et Fontenay-le-Comte au sud. Exceptée Nantes, qui dépend de l'Armée des côtes de Brest dirigée par le général Canclaux, toutes les autres garnisons sont rattachées à l'Armée des côtes de La Rochelle dont le commandement est exercé successivement par les généraux Berruyer, Beaufranchet d'Ayat et Biron.

Au début du conflit, les forces républicaines sont constituées de gardes nationales locales et de troupes de ligne disposées sur le littoral pour contrer d'éventuelles incursions britanniques<ref name="Militaire28-30"/>. Plusieurs vagues de renforts affluent ensuite, avec notamment 15 bataillons parisiens et la Légion germanique en avril, l'Armée de Mayence en août et deux colonnes de l'Armée du Nord en novembre<ref name="Militaire31-32">Modèle:Harvsp.</ref>. Les effectifs républicains ne sont pas connus avec exactitude, mais sont estimés entre 9 000 et Modèle:Nombre au printemps 1793, entre 20 000 et Modèle:Nombre au Modèle:Date-, entre 40 000 et Modèle:Nombre au Modèle:Date- et entre 55 000 et Modèle:Nombre au Modèle:Date-<ref name="Militaire31-32"/>. Au total, les effectifs théoriques cumulés des forces républicaines dans l'Ouest aurait atteint 130 000 à Modèle:Nombre entre 1793 et 1796<ref name="Hussenet418">Modèle:Harvsp.</ref>.

Échec de l'offensive républicaine en avril

Fichier:Carte Guerre de Vendée 10-19 Avril 1793.png
Carte des combats en Vendée entre le 10 et le 19 avril 1793.
Fichier:Jean-François Berruyer par Varnier.jpg
Le général Jean-François Berruyer, huile sur toile de Jules Varnier, 1841, musée de l'Armée, Paris.

Le Modèle:Date- à Paris, la Convention nationale est informée des soulèvements qui agitent la Bretagne, l'Anjou, le Bas-Maine et le Poitou. Aussitôt celle-ci décrète la peine de mort pour tout insurgé pris les armes à la main ou porteur d'une cocarde blanche. Par un hasard du calendrier, le député Lasource rend un rapport le lendemain sur l'Association bretonne d'Armand Tuffin de La Rouërie. Les députés font le lien entre les deux affaires et en déduisent, à tort un complot ourdi par les nobles et le clergé<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="GT93">Modèle:Harvsp.</ref>.

Le Modèle:Date-, le Conseil exécutif et le Comité de sûreté générale remettent le commandement des troupes chargées de la répression en Vendée au général Jean-François Berruyer. Ce dernier est épaulé par le représentant Goupilleau de Montaigu et Modèle:Nombre sont envoyés en renfort. Arrivé début avril à Angers, Berruyer divise ses troupes en trois corps. Le premier, fort de Modèle:Nombre, est commandé par Gauvilliers, le second disposant des mêmes effectifs est dirigé par Berruyer lui-même tandis que le troisième, comptant Modèle:Nombre, est à Vihiers sous les ordres de Leigonyer. De plus, le général Quétineau occupe Bressuire plus au sud avec 3 000 gardes nationaux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Début avril, les colonnes se mettent en marche avec pour objectif de pousser les rebelles vers la mer. Le Modèle:Date-, Berruyer, parti de Saint-Lambert-du-Lattay, arrive à Chemillé où il rencontre les forces de d'Elbée. Les Républicains sont d'abord repoussés, mais les Vendéens abandonnent la ville et se replient sur Mortagne. Au nord, Bonchamps recule devant les forces de Gauvilliers et se replie sur la même ville. De son côté Stofflet affronte Leigonyer à Coron mais il doit à son tour battre en retraite sur Mortagne après trois jours de combat<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Carte Guerre de Vendée 19 avril - 5 mai 1793.png
Carte des combats en Vendée entre le 20 avril et le 5 mai 1793.

L'offensive de Berruyer semble alors réussir, mais les paysans de la Gâtine, dans les Deux-Sèvres, se révoltent à leur tour à cette période et prennent pour chef Henri de La Rochejaquelein. Ce dernier, à la tête de Modèle:Nombre, attaque et bat les troupes de Quétineau aux Aubiers le Modèle:Date-. Le général républicain se replie sur Bressuire tandis que La Rochejaquelein part renforcer les troupes insurgées à Mortagne. Cependant Berruyer hésite à lancer l'offensive générale, trop inquiet du mauvais état de ses troupes il ignore que la situation des Vendéens est bien plus alarmante que la sienne. Aussi les chefs royalistes profite de ce répit pour attaquer les colonnes républicaines les unes après les autres. Le Modèle:Date-, il se jettent sur Leigonyer à Vezins et mettent ses troupes en déroute. Informé, Berruyer ordonne une retraite générales sur Les Ponts-de-Cé mais il laisse Gauvilliers isolé à Beaupréau. Ce dernier se retrouve encerclé par les Vendéens et est écrasé le Modèle:Date-, laissant plus de 1 000 prisonniers. L'offensive républicaine en Anjou est un échec et l'ensemble des forces de Berruyer se replie sur Angers<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:D'Elbée Chemillé.jpg
D'Elbée protégeant les prisonniers républicains après la bataille de Chemillé, peinture de Marie Félix Edmond de Boislecomte, 1899, musée d'Art et d'Histoire de Cholet.

Cependant dans le Bas-Poitou et le Pays de Retz, les républicains remportent quelques succès. Le Modèle:Date-, le général Henri de Boulard sort des Sables d'Olonne avec Modèle:Nombre<ref name="Dumarcet194-197">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 8, il prend La Mothe-Achard, quartier général de Joly, puis entre le 9 à Saint-Gilles-Croix-de-Vie sans rencontrer de résistance<ref name="Dumarcet194-197"/>. Les républicains repoussent ensuite une contre-attaque des troupes de Joly devant Saint-Gilles le 10, puis prennent Saint-Hilaire-de-Riez le 11 et entrent dans Challans, abandonnée par les insurgés, le 12<ref name="Dumarcet194-197"/>. Le lendemain, les forces réunies de Charette et Joly contre-attaquent pour reprendre la ville mais sont repoussées<ref name="Dumarcet194-197"/>. Le 14 avril, les républicains atteignent le bourg de Saint-Gervais et repoussent le lendemain une nouvelle attaque des forces de Charette et Joly<ref name="Dumarcet198-200">Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant l'armée de Boulard, jugée trop isolée et éloignée de ses bases, reçoit ensuite l'ordre de battre en retraite<ref name="Dumarcet201"/>,<ref name="Savary145-148"/>. Le général républicain se retrouve ainsi obligé d'abandonner les localités conquises et se replie sur La Mothe-Achard entre le 20 et le 22 avril<ref name="Dumarcet201">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Savary145-148">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Plus au nord, le général Beysser sort de Nantes le Modèle:Date- avec Modèle:Nombre<ref name="Dumarcet207-208">Modèle:Harvsp.</ref>. Il s'empare aussitôt de Port-Saint-Père, le quartier-général de La Cathelinière<ref name="Dumarcet207-208"/>. Le 22, il arrive devant Machecoul où l'armée de Charette, démoralisée par ses défaites à Challans et Saint-Gervais, se débande presque sans combattre et abandonne la ville aux républicains<ref name="Dumarcet208-209">Modèle:Harvsp.</ref>. René Souchu est capturé et décapité à la hache<ref name="Dumarcet208-209"/>. Le 23 avril, un détachement réoccupe Challans<ref name="Savary174-175">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 25, les insurgés de l'île de Noirmoutier se soumettent après un débarquement des troupes de marine de l'escadre de Villaret-Joyeuse et une sommation du général Beysser<ref name="Dumarcet210-212">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gabory153-155">Modèle:Harvsp.</ref>. Le Modèle:Date-, Pornic, désormais isolée, est abandonnée par les insurgés<ref name="Dumarcet162-164">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet33">Modèle:Harvsp.</ref>. Tout le littoral est alors contrôlé par les républicains<ref name="Hussenet33"/>.

Les victoires vendéennes de mai et juin

Fichier:Louis de Lescure1.jpg
Louis de Salgues de Lescure, huile sur toile de Robert Lefèvre, 1818, musée d'Art et d'Histoire de Cholet.

Modèle:Article détaillé

Modèle:Multiple image

Le mois de Modèle:Date- s'ouvre par une grande offensive des Vendéens de l'armée d'Anjou et du Haut-Poitou, dite la « Grande Armée » menée par Cathelineau, Bonchamps, D'Elbée, Stofflet et La Rochejaquelein. Le Modèle:Date-, le général Quétineau doit abandonner Bressuire, laissant derrière lui un riche dépôt de munitions et des prisonniers, parmi lesquels Louis de Lescure et Bernard de Marigny qui se joignent à l'armée<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.156-157.</ref>. Le général Quétineau se retranche avec plus de Modèle:Nombre dans la ville de Thouars, mais la place est attaquée deux jours plus tard par près de 30 000 Vendéens<ref name="Militaire236-240">Modèle:Harvsp.</ref>. Après un sanglant combat, Quétineau capitule, ce qui lui vaudra d'être condamné à mort en décembre par le Tribunal révolutionnaire<ref name="Militaire241-242"/>. Il est remis en liberté avec ses hommes contre le serment de ne plus combattre en Vendée<ref name="Militaire241-242">Modèle:Harvsp.</ref>. La victoire vendéenne a un grand retentissement, les rebelles s'emparent de milliers de fusils, de munitions, de 12 canons et d'un trésor de Modèle:Nombre<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.158.</ref>,<ref name="Militaire241-242"/>.

Modèle:Article détaillé

L'armée vendéenne quitte Thouars le Modèle:Date- et poursuit vers le sud<ref name="Militaire241-242"/> : le 11 elle s'empare de Parthenay et le 13 La Châtaigneraie est prise et pillée après un combat contre les Modèle:Nombre du général Chalbos. Mais beaucoup de soldats-paysans choisissent de rentrer chez eux et l'Armée catholique et royale se désagrège au fur et à mesure de son avancée loin du bocage. Le Modèle:Date-, devant Fontenay-le-Comte, les Vendéens sont moins de 8 000 face aux forces de Chalbos, Sandoz et Nouvion. Habitués à combattre dans le bocage et non sur la plaine, les Vendéens sont repoussés par les républicains en laissant derrière eux une centaine de morts<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.160-162.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Bonchamps.jpg
Charles de Bonchamps, huile sur toile de Anne-Louis Girodet-Trioson, 1824, musée d'Art et d'Histoire de Cholet.

Victorieux, Chalbos reprend La Châtaigneraie, mais il l'abandonne le Modèle:Date- lorsque l'Armée catholique et royale, reformée dans le bocage et désormais forte de plus de Modèle:Nombre, revient le 25 devant Fontenay-le-Comte pour se venger de sa défaite. Trop peu nombreuse, l'armée républicaine est mise en déroute après un court combat et Modèle:Nombre sont faits prisonniers. Comme à Thouars, ces derniers sont relâchés contre le serment ne plus prendre les armes<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.163-165.</ref>. Les Vendéens occupent Fontenay-le-Comte, mais ils abandonnent la ville entre le 28 et le Modèle:Date-<ref name="Militaire31-32"/>.

Modèle:Article détaillé

La semaine suivante, l'état-major de la Grande Armée décide d'attaquer la ville de Saumur. Le Modèle:Date-, une avant-garde de 1 500 républicains est vaincue à Vihiers, le 7 Doué-la-Fontaine est envahie et le 8 des renforts républicains venant de Thouars sont dispersés à Montreuil-Bellay. Le Modèle:Date-, les Vendéens arrivent devant Saumur qui est prise d'assaut<ref name="Militaire248-270">Modèle:Harvsp.</ref>. Environ 1 500 républicains et 500 insurgés sont tués ou blessés<ref name="Militaire271">Modèle:Harvsp.</ref>. Les Vendéens font également 11 000 prisonniers et s'emparent d'un immense butin : 15 000 fusils, 60 canons et Modèle:Nombre de poudre<ref name="Militaire271"/>. Les prisonniers républicains sont relâchés après avoir prêté le serment de ne plus combattre l'Armée catholique et royale<ref name="Militaire273"/>. Ils sont également tondus afin de pouvoir être reconnus s'ils devaient trahir leur promesse<ref name="Militaire273">Modèle:Harvsp.</ref>. La déroute des bleus est telle que des détachements royalistes s'emparent brièvement de Chinon et de Loudun sans combattre et que quatre cavaliers parviennent à eux seuls à se rendre maîtres de La Flèche pendant quelques heures<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.170-175.</ref>.

À Saumur l'état-major royaliste hésite entre marcher sur Nantes, Paris ou encore Niort afin d'y détruire l'armée de Biron, le nouveau général en chef de l'armée des côtes de La Rochelle. Pour assurer la cohésion de l'ensemble, les chefs — issus de la petite noblesse — élisent le 12 juin un roturier, Cathelineau, « généralissime » de l'Armée catholique et royale. Mais dès le 12 juin 20 000 des 30 000 paysans rassemblés rentrent chez eux<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.175.</ref> et le Modèle:Date- la garnison laissée sous le commandement de La Rochejaquelein ne compte plus que huit hommes<ref name="Militaire274-275">Modèle:Harvsp.</ref>. Ces derniers évacuent alors Saumur qui est réoccupée le Modèle:Date- par les républicains<ref name="Militaire274-275"/>.

Modèle:Article détaillé

À l'autre bout de la Vendée, dans le Bas-Poitou et le Pays de Retz, les combats tournent également en défaveur des républicains malgré quelques succès initiaux. Le 29 avril, le général républicain Henri de Boulard sort de La Mothe-Achard avec plus de Modèle:Nombre hommes et disperse les forces de Joly à Beaulieu-sous-la-Roche<ref name="Dumarcet214">Modèle:Harvsp.</ref>. Il atteint ensuite Palluau dans la nuit du 30 avril au Modèle:1er mai<ref name="Dumarcet214"/>. De son côté, le chef vendéen Charette s'établit à Legé après sa débâcle à Machecoul<ref name="Dumarcet213-215">Modèle:Harvsp.</ref>. Il y est attaqué le 30 avril par un détachement nantais, mais il repousse l'assaut<ref name="Dumarcet213-215"/>. Le général Jean-Baptiste-Camille de Canclaux, commandant en chef de l'armée des côtes de Brest, planifie alors une nouvelle offensive devant être lancée depuis Machecoul, Palluau, Challans et Saint-Colombin, par quatre colonnes commandées respectivement par Beysser, Boulard, Baudry d'Asson et Laborie<ref name="Militaire213-215">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 5 mai, les républicains entrent dans Legé, qu'ils trouvent vide de combattants vendéens<ref name="Militaire213-215"/>,<ref name="Dumarcet217-221">Modèle:Harvsp.</ref>. Ils laissent alors une petite garnison sur place et regagnent leurs cantonnements initiaux, mais le 7 mai la colonne de Laborie est attaquée par surprise et mise en déroute par les troupes de Charette à Saint-Colombin<ref name="Militaire213-215"/>,<ref name="Dumarcet217-221"/>. Sur ordre de Canclaux, Legé est alors évacuée le 9 mai et est réinvestie le soir même par Charette<ref name="Militaire213-215"/>,<ref name="Dumarcet217-221"/>. Le 12 mai, Port-Saint-Père est attaqué par La Cathelinière, mais Canclaux arrive en renfort depuis Nantes et repousse l'assaut<ref name="Dumarcet220">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 15 mai, Charette et Joly attaquent Palluau, mais ils sont également repoussés par les forces de Boulard, pourtant largement en sous-nombre<ref name="Dumarcet223-224">Modèle:Harvsp.</ref>. Affaibli par des désertions au sein de ses troupes, Boulard abandonne cependant le bourg le 17 mai et se replie une nouvelle fois sur La Mothe-Achard<ref name="Dumarcet223-224"/>. Son second, Baudry d'Asson, évacue quant à lui Challans et Saint-Gilles-sur-Vie le 29 mai et regagne Les Sables-d'Olonne<ref name="Savary193">Modèle:Harvsp.</ref>. N'étant plus menacées par l'armée des Sables, les forces vendéennes de Charette, La Cathelinière et Vrignault réunissent Modèle:Nombre à Modèle:Nombre hommes à Legé et partent à l'assaut de Machecoul le 10 juin<ref name="Dumarcet233-236">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gabory176">Modèle:Harvsp.</ref>. Forte de seulement Modèle:Nombre hommes, la garnison républicaine s'enfuit sur Nantes, laissant derrière elle tous ses canons, au moins une centaine de morts et 500 prisonniers<ref name="Dumarcet233-236"/>. Les républicains abandonnent également Port-Saint-Père et ouvrent ainsi la route de Nantes<ref name="Gabory176"/>.

L'échec de l'assaut contre Nantes

Fichier:Jean Baptiste Camille de Canclaux.JPG
Jean Baptiste Camille de Canclaux, huile sur toile anonyme, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, musée Dobrée, Nantes.
Fichier:Cathelineau.jpg
Jacques Cathelineau, huile sur toile de Anne-Louis Girodet-Trioson, 1816, musée d'Art et d'Histoire de Cholet.

Modèle:Article détaillé

La « Grande Armée », partie de Saumur, descend la Loire et entre le 18 juin dans Angers, abandonnée par les Modèle:Nombre de la garnison. Charette lui écrit alors pour lui proposer de s'emparer avec lui de Nantes, de son port et de ses richesses. Sans attendre, il avance avec ses propres forces<ref>Roger Dupuy, La République jacobine, Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, tome 2 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, éditions du Seuil, collection Points, 2005, Modèle:P..</ref>.

À Nantes, malgré la division entre le peuple (montagnard) et la bourgeoisie du négoce et du barreau (girondine), les habitants refusent d'évacuer la ville, comme l'ordonnent les envoyés en mission. Ils organisent la résistance, rassemblant tous les canons et toutes les barques disponibles, construisant redoutes et fossés. Aux côtés du maire Baco de la Chapelle, le général Canclaux, chef de l'armée des côtes de Brest, réunit Modèle:Nombre de ligne et cavaliers, auxquels s'ajoutent 2 000 volontaires, 5 000 gardes nationaux et Modèle:Nombre employés à la réparation des armes, soit un total de Modèle:Nombre, contre les 15 000 de l'armée du Bas-Poitou et du Pays de Retz commandés par Charette sur la rive gauche de la Loire et les 18 000 de la « Grande Armée » sur la rive droite, menés par Cathelineau. Devant cette résistance et le manque de coordination des royalistes, l’attaque contre Nantes, les 28 et 29 juin, échoue. Cathelineau est mortellement blessé et les paysans, démoralisés, se retirent.

Modèle:Article détaillé

Au même moment, Biron, général en chef de l'armée des côtes de La Rochelle, ordonne à Westermann de mener un raid de diversion dans le cœur de la « Vendée militaire ». À la tête d'une petite armée, ce dernier fond sur Parthenay le Modèle:Date-, puis il s'empare de Châtillon, la capitale des insurgés, le Modèle:Date-. Il délivre 2 000 prisonniers républicains, pille les magasins des insurgés et s'empare des archives du Conseil supérieur des Blancs.

Modèle:Article détaillé

Rassemblée à Cholet après sa défaite à Nantes, la « Grande Armée » contre-attaque avec Modèle:Nombre. Les Vendéens anéantissent les forces de Westermann, qui n'en réchappe qu'avec quelques centaines d'hommes, et reprennent Châtillon le Modèle:Date-. Bien que mal mené, le raid républicain empêche cependant les Blancs de tenter un second assaut contre Nantes. Pour protéger leur territoire, les insurgés repassent massivement sur la rive gauche de la Loire<ref>Roger Dupuy, La République jacobine, Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, tome 2 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, Modèle:P..</ref>. Angers, Saumur, Thouars et Fontenay-le-Comte sont progressivement abandonnées et reprises sans combat par les patriotes<ref name="Militaire31-32"/>.

Combats indécis en juillet et août

Fichier:Anonymous - Portrait d'Antoine-Joseph Santerre (1752-1809), commandant de la garde nationale de Paris. - P1530 - Musée Carnavalet.jpg
Portrait du général Santerre, huile sur toile anonyme, 1793, musée Carnavalet.

Modèle:Article détaillé

Pendant les mois de juillet et août, les combats sont indécis et les offensives des deux camps sont contenues. Sortis de Saumur, les républicains remportent un succès à Martigné-Briand et s'emparent de Vihiers le Modèle:Date-. Mais ils sont écrasés trois jours plus tard par une contre-attaque vendéenne, des centaines de soldats sont faits prisonniers.

De son côté l'état-major vendéen est divisé quant à la conduite des opérations à mener. Bonchamps préconise une offensive vers le nord pour provoquer l'insurrection de la Bretagne et du Maine, tandis que D'Elbée, le nouveau généralissime (Cathelineau succombe à ses blessures le 14 juillet), est favorable à une attaque des villes du sud, jugées plus vulnérables, pour s'emparer du port de La Rochelle.

Modèle:Article détaillé

Alors que les troupes de Bonchamps livrent des combats sans résultat aux abords d'Angers, le reste de l'armée mené par d'Elbée tente une attaque au sud sur Luçon afin de repousser une incursion des républicains du général Tuncq qui ont brûlé Chantonnay. Mais le Modèle:Date- l'offensive vendéenne est repoussée devant la ville. Deux semaines plus tard, cette fois-ci renforcée par les forces de Charette, l'armée catholique et royale forte de Modèle:Nombre, lance une nouvelle attaque sur Luçon. Mais les Modèle:Nombre du général Tuncq mettent en déroute les Vendéens, habitués à combattre dans le bocage mais vulnérables sur la plaine. Ces derniers laissent 1 500 à Modèle:Nombre sur le champ de bataille, contre une centaine de tués pour les républicains, ils éprouvent ce jour-là, l'une de leurs plus lourde défaites. Les républicains reprennent ensuite Chantonnay, mais ils en sont chassés le Modèle:Date- par une nouvelle attaque de d'Elbée.

Intervention de l'Armée de Mayence et offensive républicaine de septembre et octobre

Modèle:Multiple image

Fichier:General Jean Baptiste Kleber (Jean Guérin) - Nationalmuseum - 24145.tif
Jean-Baptiste Kléber, huile sur toile Jean-Urbain Guérin, 1798, Nationalmuseum, Stockholm.

Devant les succès des contre-révolutionnaires et par crainte de contagion, Biron est destitué et dans les semaines qui suivent les généraux nobles (Canclaux, Grouchy, Aubert-Dubayet) sont progressivement remplacés, à l'initiative du ministre de la guerre Bouchotte, par des sans-culottes (Rossignol, Ronsin, Léchelle, d'anciens militaires, mais aussi le comédien du Théâtre-Français Grammont ou le brasseur Santerre). Tous se révèlent être de médiocres généraux, à la tête d'une armée « composite, mal équipée, condamnée au pillage pour survivre et détestée par les populations ».

Les Mayençais, du nom de la garnison de Mayence, qui a capitulé avec les honneurs au siège de Mayence par les coalisés le 23 juillet après quatre mois de blocus et Modèle:Nobr de tranchée ouverte, sont envoyés en renfort le [[1er août|Modèle:Abréviation discrète août]]<ref name="AM">L'armée de Mayence est le nom donné couramment aux soldats de l'Armée du Rhin qui formaient la garnison de Mayence de 1792 à 1793, et qui, après que la ville eut été reprise par les coalisés, furent laissés libres et purent être envoyés combattre l'insurrection vendéenne. Libérée par l'ennemi sous le serment de ne plus combattre contre lui durant un an, elle est donc envoyée sur le théâtre d'opérations intérieur de la guerre de Vendée, précisément dans le département de la Loire-Inférieure en soutien de l'armée des Côtes de Brest d’août à octobre 1793, puis elle est fondue dans l’armée de l’Ouest.</ref>,<ref name="archinoe">Modèle:Lien web</ref>. Arrivés à Nantes les 6, 7 et 8 septembre, cette troupe disciplinée et courageuse menée par les généraux Aubert-Dubayet, Kléber, Vimeux, Beaupuy et Haxo est placée dans un premier temps dans l'armée des côtes de La Rochelle et dans un second temps sous les ordres de Canclaux, chef de l'armée des côtes de Brest<ref>Guerre des Vendéens et des Chouans Tome 2</ref> jusqu'au Modèle:Date. Le comité de salut public envoie également à l'armée de l'Ouest Jean-Baptiste Carrier, pour compléter le rétablissement de l'ordre.

De leur côté les généraux sans-culottes de Saumur et Angers tentent de faire lever en masse les habitants des territoires non-insurgés contre les rebelles. Ainsi, les opérations peuvent mêler ponctuellement des civils aux troupes régulières, comme le 13 septembre à Doué-la-Fontaine, où le tocsin rassemble Modèle:Nombre contre les « brigands »<ref>Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire, tome VI, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k492684.item%7C{{ #if: bpt6k492684.item |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, Modèle:P. : avis de Bourbotte.</ref>, ou le 25 septembre à La Châtaigneraie<ref>Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire, tome VII, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k49269g.item%7C{{ #if: bpt6k49269g.item |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, Modèle:P. : avis de Bellegarde et Fayau.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Bataille de Torfou-Tiffauges.JPG
Bataille de Torfou ; les femmes de Tiffauges barrent le chemin aux Vendéens épouvantés à la vue des Mayençais conduits par Kléber, huile sur toile de Alfred de Chasteignier, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Le Modèle:Date- les Mayençais entrent en Vendée, Kléber à la tête de l'avant-garde repousse toutes les troupes rencontrées sur son passage : la troupe de La Cathelinière est chassée de Port-Saint-Père, puis les villes de Machecoul et Legé sont prises sans combat. Dans cette dernière ville Modèle:Unité républicains, soldats et civils, sont délivrés par les Mayençais<ref>Jean-Baptiste Kléber, Mémoires politiques et militaires, Modèle:P..</ref>. Charette se replie et quitte le Marais breton pour rejoindre l'armée d'Anjou. Il est cependant rejoint à Montaigu et mis en déroute. Suivant les ordres de destructions, les républicains incendient les bourgs et les villes qu'ils traversent. Mais le 18 septembre les Modèle:Nombre de Kléber se retrouvent face à l'armée d'Anjou menée par d'Elbée, Lescure et Bonchamps. Au terme de la bataille de Torfou, les Mayençais subissent leur première défaite et sont contraints de faire retraite sur Clisson. Peu après, les 19 et Modèle:Date-, deux revers de l'Armée des côtes de La Rochelle sous les ordres du général Rossignol dans les villages de Coron et Saint-Lambert-du-Lattay achèvent de ruiner le plan de Canclaux qui est contraint de renoncer à une contre-attaque et de faire retirer toutes ses troupes sur Clisson<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.254-265.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Maurice d'Elbée.jpg
Maurice d'Elbée, huile sur toile de Paulin Guérin, 1827, musée d'Art et d'Histoire de Cholet.

À la suite de ces échecs, Canclaux donne l'ordre de repli général sur Nantes, Clisson est évacuée et incendiée. Les Vendéens tentent de couper la retraite des républicains mais Lescure et Charette enfreignent le plan et préfèrent attaquer Montaigu et Saint-Fulgent. Les troupes républicaines de Beysser et Mieszkowski occupants ces deux villes sont mises en déroute. Mais privées de soutien, les forces de d'Elbée et Bonchamps ne peuvent espérer empêcher la retraite des républicains sur Nantes et sont repoussés. Les républicains laissent cependant Modèle:Nobr qui sont massacrés<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.265-268.</ref>.

Après l'échec de son premier plan, Canclaux décide de former deux importantes colonnes, qui, parties de Nantes et Niort, doivent se rejoindre à Cholet. Cependant Canclaux est destitué par le Comité de salut public, qui décrète également la fusion de l'Armée des côtes de La Rochelle, de l'Armée de Mayence et de la partie nantaise de l'Armée des côtes de Brest pour former l'Armée de l'Ouest, placée sous le commandement du général Léchelle. Ce dernier se révèle rapidement être un général incompétent, et certains représentants en mission laissent officieusement la direction de la colonne nantaise au général Kléber<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.274-275.</ref>.

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Fichier:Carte Guerre de Vendée 25 septembre - 18 octobre 1793.png
Carte des combats en Vendée du 25 septembre au 18 octobre 1793.

Au commencement d'octobre, malgré la destitution de son auteur, le second plan de Canclaux est mis à exécution avec succès. Sortie de Nantes, la colonne de l'armée de Mayence et de Brest reprend Montaigu, Clisson et Saint-Fulgent sans rencontrer de résistance, puis elle bat les Vendéens de d'Elbée et Bonchamps à Treize-Septiers le Modèle:Date-. Partis du sud, les Modèle:Nombre de la colonne de Niort, commandée par Chalbos et Westermann battent les forces de Lescure, La Rochejaquelein et Stofflet le Modèle:Date- et s'emparent de Châtillon. Les Vendéens contre-attaquent deux jours plus tard et parviennent à chasser les républicains de leur « capitale », mais la ville, presque totalement détruite par les combats, est ensuite abandonnée. De son côté, la petite colonne de Luçon du général Bard met en fuite l'armée de Royrand qui se replie sur l'Anjou<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.268-275.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Girardet - Déroute de Cholet.jpg
La déroute de Cholet, huile sur toile de Jules Girardet, 1882, musée d'Art et d'Histoire de Cholet.

Les armées vendéennes de l'Anjou, du Haut-Poitou et du Centre se rassemblent à Cholet. Le Modèle:Date- les Mayençais attaquent la ville. Le général Lescure est grièvement blessé, et les Vendéens, battus, évacuent la place et se replient sur Beaupréau. Les deux colonnes républicaines font leur jonction à Cholet dans la soirée, les forces rassemblées dans la ville sont alors de Modèle:Nombre.

Le lendemain, les généraux vendéens décident de reprendre Cholet. Seul le prince de Talmont traverse la Loire avec Modèle:Nombre pour s'emparer de Varades et assurer à l'armée une retraite vers la Bretagne en cas de défaite.

Modèle:Article détaillé

Le 17 octobre, 40 000 Vendéens se lancent à l'attaque de Cholet. La bataille est longtemps indécise mais après plusieurs assauts qui finissent au corps à corps, les Vendéens sont repoussés. Les deux camps laissent des milliers de morts et de blessés sur le champ de bataille. Les généraux vendéens d'Elbée et Bonchamps sont grièvement blessés<ref>Roger Dupuy, La République jacobine, Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, Modèle:P..</ref>,<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.276-285.</ref>.

La Virée de Galerne

La traversée de la Loire et la marche sur Granville

Modèle:Article détaillé

Fichier:Traversée de la Loire Vendée.jpg
Le Général Lescure blessé passe la Loire à Saint-Florent, peinture de Jules Girardet, 1882.
Musée Birkenhead.

Vaincus à Cholet, les Vendéens se replient sur Beaupréau, puis sur Saint-Florent-le-Vieil, laissant derrière eux Modèle:Nobr qui sont achevés par les hommes de Westermann. Les Vendéens décident alors de traverser la Loire avec l'espoir d'insurger la Bretagne et le Maine et d'obtenir un débarquement de troupes britanniques en s'emparant d'un port sur les côtes de la Manche.

En une nuit, le 18 octobre, La Rochejaquelein, le nouveau généralissime, fait traverser la Loire à toutes ses troupes : 20 000 à 30 000 combattants<ref>Albert Soboul, La Révolution française, Gallimard, collection tel, Modèle:P..</ref> accompagnés de 15 000 à 60 000 non-combattants (blessés, vieillards, femmes et enfants…)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, soit entre 60 000 et Modèle:Nombre au total<ref>Jean-Clément Martin, Blancs et Bleus dans la Vendée déchirée, Découvertes/Gallimard, 1986, Modèle:P..</ref>,<ref>Roger Dupuy, La République jacobine, Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, Modèle:P., parle de plus de Modèle:Nombre.</ref>. C'est le début de la « Virée de Galerne » (francisation de gwalarn, nom du vent de noroît en breton).

Pendant la traversée, le général Bonchamps, alors mourant, parvient à empêcher le massacre de 5 000 prisonniers républicains que ses hommes voulaient fusiller<ref name="Martin2014172">Modèle:Harvsp.</ref>. Ne pouvant traverser le fleuve, les prisonniers sont relâchés tandis que le général Bonchamps meurt quelques heures plus tard, des suites de ses blessures<ref name="Martin2014172"/>.

Fichier:Incendie Granville 1793.JPG
L'incendie de Granville par les Vendéens, peinture de Jean-François Hue, 1800.
Musée de La Roche-sur-Yon.

Modèle:Article détaillé

Arrivés au nord du fleuve, les Vendéens font mouvement sur Laval, repoussant aisément les garnisons locales et les gardes nationaux hâtivement rassemblés par les autorités. Laval est prise le Modèle:Date-. Dans les jours qui suivent, environ 6 000 à 10 000 Bretons et Mainiots rejoignent l'Armée catholique et royale, au sein de laquelle ils sont désignés sous le nom de « Petite Vendée ». L'armée de l'Ouest se lance quant à elle à la poursuite des rebelles, à l'exception de la division du général Haxo qui reste en Vendée pour combattre les forces de Charette. Le Modèle:Date-, sans attendre les renforts, l'avant-garde commandée par Westermann attaque Laval, mais elle est mise en déroute à la bataille de Croix-Bataille. Le lendemain, le gros de l'armée républicaine, fort de Modèle:Nombre passe à l'offensive. Cependant l'incompétence du général en chef Léchelle provoque un nouveau désastre face aux Modèle:Nombre de La Rochejacquelein. Les républicains perdent Modèle:Nombre tués ou blessés et s'enfuient en direction d'Angers.

Modèle:Article détaillé

Les Vendéens poursuivent ensuite leur route en direction du nord. le Modèle:1er novembre, ils prennent Mayenne sans combats. Le Modèle:Date-, une colonne républicaine est écrasée à Ernée. Le Modèle:Date-, ils prennent d'assaut Fougères. Le général Lescure succombe ce jour-là des suites de sa blessure reçue à Cholet.

Modèle:Article détaillé

Après avoir reçu à Fougères deux émissaires émigrés porteurs de dépêches du gouvernement britannique, l'état-major vendéen décide d'attaquer le port de Granville. Les Vendéens se portent alors vers la Normandie en passant par Dol-de-Bretagne, Pontorson et Avranches. Le Modèle:Date-, ils sont devant Granville. Cependant aucun navire britannique n'attend les royalistes, la ville se défend et l'assaut est un échec complet. Dès le Modèle:Date-, les Vendéens, découragés, battent en retraite. Malgré une tentative sans lendemain sur Villedieu-les-Poêles, les soldats refusent d'obéir à leurs chefs et décident d'eux-mêmes de regagner la Vendée. Ils quittent la Normandie, laissant derrière eux 800 traînards qui sont fusillés par les républicains.

Le retour vers la Vendée et l'anéantissement de l'armée catholique et royale

Fichier:Henri-de-la-rochejacquelein-1.jpg
Henri de La Rochejaquelein
huile sur toile de Pierre-Narcisse Guérin, 1817.
Musée d'art et d'histoire, Cholet.
Fichier:Marceau-Desgraviers.jpg
François-Séverin Marceau-Desgraviers
Eau-forte en couleur par Antoine Sergent, 1798
Musée de la Révolution française.

Modèle:Article détaillé

Après leur déroute à Entrammes, les républicains réorganisent leurs forces à Rennes. Des troupes de l'Armée de l'Ouest et de l'Armée des côtes de Brest effectuent alors leur jonction pour former une force de plus de Modèle:Nombre, qui est placée sous les ordres du général Rossignol, le successeur de Léchelle, destitué. Le Modèle:Date-, les républicains se déploient à Antrain et à Pontorson pour barrer la route aux Vendéens revenus de Granville. Mais le Modèle:Date-, ces derniers écrasent à Pontorson les Modèle:Nombre du général Tribout, partis trop en avant, puis ils réoccupent ensuite Dol-de-Bretagne. Le Modèle:Date-, l'armée républicaine lance alors une attaque générale sur Dol. Mais les Vendéens, tiennent, contre-attaquent, et emportent Antrain dans la nuit du 21 au Modèle:Date-. Les républicains se replient sur Rennes.

Mais la troupe vendéenne, composée pour moitié de blessés, de vieillards, de femmes et d'enfants, épuisée moralement et amoindrie, est ravagée par la famine et les maladies qui font des milliers de victimes, tandis que l'armée ne peut remplacer ses pertes, contrairement aux républicains qui reçoivent en renfort Modèle:Nombre de l'armée des côtes de Cherbourg et Modèle:Nombre de l'armée du Nord.

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Fichier:La fuite des royalistes (Guerre de Vendée). Par Evariste Carpentier.jpg
La fuite des royalistes, huile sur toile d'Évariste Carpentier, localisation inconnue.

L'Armée catholique et royale réoccupe Fougères le Modèle:Date-, puis Laval le 25. Elle fait ensuite marche sur Angers, dernière place forte avant la Vendée. Les royalistes sont devant la ville le Modèle:Date- mais ils ne parviennent pas à venir à bout de ses 4 000 défenseurs. Le Modèle:Date-, l'arrivée de renfort provoque une panique dans les rangs des Vendéens, qui lèvent le siège. La Rochejacquelein conduit alors ses troupes sur La Flèche, dont il s'empare le 8 avant de repousser la contre-attaque de Westermann. L'armée fait ensuite mouvement sur Le Mans.

Modèle:Article détaillé

Le Modèle:Date-, la ville est prise après un court combat<ref name="Martin2014181-182">Modèle:Harvsp.</ref>. Épuisés les Vendéens refusent de quitter les lieux et prennent du repos, mais le Modèle:Date- ils sont attaqués par l'armée républicaine, forte de 20 000 à Modèle:Nombre commandés par Marceau et Kléber<ref name="Martin2014181-182"/>. La bataille dure jusqu'au lendemain et dégénère en massacre des blessés, des femmes et des enfants<ref name="Martin2014181-182"/>. Au Mans et sur la route de Laval, les Vendéens laissent derrière eux 10 000 à Modèle:Nombre et des milliers de prisonniers<ref name="Martin2014181-182"/>. Les survivants s'enfuient vers Laval, qu'ils traversent pour la troisième fois, dévorés par le typhus et la dysenterie, insultés par la population excédée.

Fichier:Le Mans2.jpg
La bataille du Mans,
huile sur toile de Jean Sorieul, 1852.
Musée de la Reine Bérengère, Le Mans.

Le Modèle:Date-, les Vendéens atteignent les bords de la Loire à Ancenis. La Rochejaquelein et Stofflet parviennent à traverser le fleuve avec une poignée d'hommes, mais ils sont aussitôt dispersés par quelques détachements républicains. Manquant d'embarcations, les Vendéens poursuivent néanmoins la traversée jusqu'au lendemain où des chaloupes canonnières républicaines venues de Nantes coulent les bateaux. Pendant ce temps, les forces républicaines prennent position à Châteaubriant et Nort-sur-Erdre où Westermann massacre 300 à 400 traînards<ref>Modèle:Ouvrage, Modèle:P..</ref>.

Modèle:Article détaillé

Les Vendéens ne sont plus que 10 000 à 15 000, dont 6 000 à Modèle:Nombre, ils doivent fuir vers l'ouest. Le Modèle:Date-, ils prennent Savenay. Le lendemain, les républicains attaquent la ville. C'est un nouveau massacre : 3 000 à Modèle:Nb sont tués au combat ou exécutés sommairement, les républicains n'ont que Modèle:Nobr et Modèle:Nobr. Les femmes et les enfants sont envoyés dans les prisons de Nantes<ref>Fernand Guériff, La bataille de Savenay dans la Révolution, éditions Jean-Marie Pierre, Le Pouliguen, 1988.</ref>. Après la bataille, entre 661 et 2 000 prisonniers sont fusillés à Savenay par la Commission Bignon<ref name="GT305-306">Modèle:Harvsp.</ref>.

Au terme de la Virée de Galerne, la victoire républicaine est désormais acquise, sur les 60 000 à Modèle:Nb ayant franchi le fleuve, 4 000 seulement ont réussi à retraverser la Loire, 50 000<ref>François Lebrun, La virée de Galerne, Éditions de l'Ouest, 1989 (1).</ref> à 70 000<ref>Guy Richard (dir.), L'Histoire inhumaine, massacres et génocides des origines à nos jours, éditions Armand Colin, 1992, Modèle:P..</ref> sont morts et 20 000 ont été faits prisonniers. Les survivants, dispersés en petites bandes se cachent dans les bois du Maine, de Haute-Bretagne ou du Morbihan, appuyés par une partie des populations locales.

Cette victoire ne rassure pas les généraux et les envoyés en mission ; la longue errance de cette colonne de Vendéens, alors que l'on croyait l'insurrection presque écrasée, a terrifié le pays. Pour eux, l'ensemble de la région est dominée par la Contre-révolution ou le fédéralisme. Ceci permet d'expliquer la répression qui s'abat contre les insurgés. Quant à l'intensité de cette répression, elle renvoie à une exacerbation de la violence qui rend caduques les règles habituelles de la guerre « pour un certain nombre de responsables politiques et militaires comme pour des soldats et des militants », mais contraire aux décrets de la Convention (femmes, enfants, vieillards et même hommes sans armes devant, par exemple, être préservés), à qui chefs militaires et représentants en mission mentent régulièrement<ref>Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d'un mythe national, éditions du Seuil, 2006, Modèle:P..</ref>.

Les batailles de Noirmoutier

Modèle:Article détaillé

Fichier:Carte de la baye de Bourgneuf et des isles de Bouin et de Noirmoutier.jpg
Carte de la baie de Bourgneuf et des îles de Noirmoutier et de Bouin, 1764. Musée de Bretagne, Rennes.

Pendant toute la durée de la virée de Galerne, les combats se poursuivent en Vendée entre les forces républicaines et les forces royalistes du Bas-Poitou et du Pays de Retz menées par Charette, Joly, Savin et La Cathelinière. À l'automne 1793, malgré les appels à l'aide lancés par d'Elbée dans les jours qui précèdent la bataille de Cholet, Charette tourne ses forces vers l'île de Noirmoutier<ref name="Dumarcet277">Modèle:Harvsp.</ref>. Une première tentative échoue le 30 septembre, mais le 12 octobre les Vendéens franchissent la chaussée submersible du Gois et obtiennent la capitulation de la petite garnison républicaine<ref name="Dumarcet275-282">Modèle:Harvsp.</ref>. Charette forme une administration royaliste à Noirmoutier et y laisse une partie de ses troupes avant de repartir au bout de trois jours<ref name="Dumarcet275-282"/>. Les prisonniers républicains sont quant à eux enfermés à Bouin où le chef local, François Pajot, en fait massacrer plusieurs centaines les 17 et 18 octobre<ref name="Dumarcet283">Modèle:Harvsp.</ref>. L'ancien généralissime Maurice d'Elbée, grièvement blessé à la bataille de Cholet, vient également trouver refuge à Noirmoutier début novembre<ref name="Dumarcet285">Modèle:Harvsp.</ref>.

À Paris, la nouvelle de la prise de Noirmoutier suscite l'inquiétude du Comité de salut public, qui craint qu'elle ne permette aux Vendéens de recevoir l'aide des Britanniques<ref name="Gérard108-109">Modèle:Harvsp.</ref>. Celui-ci donne alors l'ordre au conseil exécutif et aux représentants en mission de faire reprendre l'île au plus vite<ref name="Gérard108-109"/>. Cependant Charette ne tente qu'en décembre d'envoyer une goélette vers la Grande-Bretagne pour prendre contact avec le gouvernement anglais<ref name="Dumarcet287">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Le 2 novembre 1793, le conseil de guerre de l'Armée de l'Ouest charge le général de brigade Nicolas Haxo de constituer un corps de Modèle:Nombre à Modèle:Nombre hommes pour reprendre l'île de Noirmoutier<ref name="Dumarcet285"/>. Après avoir mis en place son plan de campagne, Haxo sort de Nantes les 21 et 22 novembre avec deux colonnes commandées par lui-même et par l'adjudant-général Jordy<ref name="Dumarcet286">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Dumarcet294">Modèle:Harvsp.</ref>. Au même moment, une autre colonne commandée par le général Dutruy se met en mouvement depuis Les Sables-d'Olonne<ref name="Dumarcet286"/>. Le 26 novembre, Haxo prend Machecoul et Jordy s'empare de Port-Saint-Père après cinq jours de combats et de canonnades contre les forces de La Cathelinière<ref name="Militaire318">Modèle:Harvsp.</ref>. Jordy prend ensuite Sainte-Pazanne et Bourgneuf-en-Retz<ref name="Dumarcet286"/>, puis il fait sa jonction avec Haxo à Legé le 28 novembre<ref name="Militaire318"/>. Dutruy occupe quant à lui La Roche-sur-Yon, Aizenay, Le Poiré-sur-Vie et Palluau<ref name="Militaire321">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

[[Fichier:Bara David.jpg|vignette|upright=1.2|La Mort du jeune Bara de David, 1794. Musée de la Révolution française, Vizille. Joseph Bara, jeune soldat, est tué le Modèle:Date près de Cholet. Élevé au rang de martyr de la liberté par la Convention, de nombreux récits hagiographiques lui sont consacrés<ref>Tambour au [[8e régiment de hussards|Modèle:8e régiment de hussards]], Joseph Bara est tué lors de l'attaque de Jallais par les Vendéens le 17 frimaire an II. Voir Raymonde Monnier, « Bara Joseph », in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, PUF, 1989 (rééd. quadrige, 2005, Modèle:P.).</ref>.]]

Modèle:Multiple image

De son côté, Charette sort de son refuge de Touvois et réunit ses forces à celles de Joly et de Savin<ref name="Dumarcet286"/>,<ref name="Militaire318"/>. Le 27 novembre, ils se mettent en marche pour attaquer Machecoul, mais ils sont surpris près de La Garnache par une colonne de Dutruy<ref name="Dumarcet286"/>. Joly et Savin regagnent le bocage, tandis que Charette se replie sur Beauvoir-sur-Mer avec l'intention de se réfugier à Noirmoutier, mais il trouve le passage du Gois bloqué par la marée haute et est contraint de s'enfermer dans l'île de Bouin, où il se retrouve bientôt cerné<ref name="Dumarcet287-289">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 6 décembre, les troupes de Haxo et Dutruy lancent l'assaut sur Bouin et enfoncent en quelques heures les défenses vendéennes<ref name="Dumarcet289-294">Modèle:Harvsp.</ref>. Le bourg de Bouin est pris et plusieurs centaines de prisonniers patriotes sont délivrés<ref name="Dumarcet289-294"/>. Charette échappe de peu à l'anéantissement en parvenant à s'enfuir à travers les marais avec environ un millier d'hommes<ref name="Dumarcet289-294"/>. Entre Châteauneuf et Bois-de-Céné, il tombe opportunément sur un petit convoi républicain qui lui permet de se réapprovisionner en munitions<ref name="Dumarcet289-294"/>.

Modèle:Article détaillé

Charette rejoint alors Joly et Savin<ref name="Dumarcet289-294"/>. Le 7 décembre, les Vendéens sont repoussés à Legé<ref name="Dumarcet289-294"/>, mais le 11 ils écrasent la garnison du camp de L'Oie<ref name="Dumarcet297">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 12 décembre, ils gagnent Les Herbiers, où les officiers élisent Charette général en chef de l'« Armée catholique et royale du Bas-Poitou »<ref name="Dumarcet298-299">Modèle:Harvsp.</ref>. Ce dernier décide alors de se porter en Anjou et dans le Haut-Poitou pour y ranimer l'insurrection<ref name="Dumarcet299-301">Modèle:Harvsp.</ref>. En quelques jours, il traverse ainsi Le Boupère, Pouzauges, Cerizay et Châtillon, puis il atteint Maulévrier<ref name="Dumarcet299-301"/>. Cependant l'expédition est sans résultat car Henri de La Rochejaquelein regagne la Vendée le 16 décembre et les régions insurgées d'Anjou et du Haut-Poitou repassent sous son autorité<ref name="Dumarcet299-301"/>. Le deux chefs se rencontrent à Maulévrier le 22 décembre<ref name="Dumarcet299-301"/>. Après avoir envisagé d'attaquer Cholet, Charette fait demi-tour et regagne Les Herbiers<ref name="Dumarcet299-301"/>.

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Fichier:La mort du général d'Elbée - Julien Le Blant.jpg
La mort du général d'Elbée, huile sur toile de Julien Le Blant, 1878. Musée du Château, Noirmoutier-en-l'Île.

De leur côté, les républicains commencent à planifier l'attaque de Noirmoutier<ref name="Dumarcet306">Modèle:Harvsp.</ref>. Les 30 et 31 décembre, des canonnades opposent les batteries d'artillerie vendéennes et les navires républicains<ref name="Dumarcet306"/>. Charette tente une diversion et s'empare de Machecoul le 31 décembre<ref name="Dumarcet305">Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant les républicains reprennent la ville le 2 janvier 1794, puis ils repoussent le lendemain une contre-attaque des Vendéens<ref name="Dumarcet306"/>.

Le matin du 3 janvier 1794, Modèle:Nombre républicains commandés par Turreau, Haxo et Jordy débarquent sur l'île de Noirmoutier<ref name="Dumarcet307-310">Modèle:Harvsp.</ref>. Après des combats à Barbâtre et à la pointe de la Fosse, ils progressent vers la ville de Noirmoutier-en-l'Île, sans rencontrer de résistance<ref name="Dumarcet307-310"/>. Découragés, les Vendéens se rendent au général Haxo contre la promesse d'avoir la vie sauve<ref name="Dumarcet307-310"/>. Cependant, la capitulation n'est pas respectée par les représentants en mission Prieur de la Marne, Turreau et Bourbotte, qui font fusiller les Modèle:Nombre à Modèle:Nombre prisonniers dans les jours qui suivent<ref name="Gérard108-109"/>,<ref name="Hussenet460">Modèle:Harvsp.</ref>. Le général d'Elbée, toujours grièvement blessé, est exécuté dans un fauteuil<ref name="Dumarcet311">Modèle:Harvsp.</ref>.

La répression de l'insurrection vendéenne

La Terreur au nord de la Loire

Après la Virée de Galerne, les représentants en mission Prieur de la Marne, Turreau, Bourbotte, Thirion, Bissy, Pocholle, Tréhouart et Le Carpentier établissent des commissions militaires révolutionnaires pour juger les prisonniers vendéens et chouans, ainsi que les habitants suspectés de complicité avec les rebelles ou encore des soldats accusés de fuite ou de désertion. D'autres prisonniers sont jugés par les tribunaux criminels.

En Normandie, au moins 43 condamnations à mort sont prononcées à Granville par une commission militaire<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, treize personnes sont condamnées à Coutances<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, tandis qu'à Alençon le tribunal criminel condamne Modèle:Nobr à la peine de mort, dont Modèle:Nobr vendéens<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans la Sarthe, des commissions militaires et le tribunal criminel siègent à Sablé-sur-Sarthe, où Modèle:Nombre sont exécutées, et au Mans, où Modèle:Nombre sont guillotinées ou fusillées<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. En Mayenne, Modèle:Nombre et Modèle:Nombre sont exécutés à Laval et Modèle:Nombre et Modèle:Nombre à Mayenne, Ernée, Lassay-les-Châteaux, Craon et Château-Gontier<ref name="lepelletier817">Almire-René-Jacques Lepelletier, Histoire complète de la province du Maine, t.II, Modèle:P.817. lire en ligne sur google livres.</ref>,<ref name="berriat186-203">Modèle:Harvsp.</ref>. Au total, Modèle:Nombre sont jugées dans ce département par la Commission révolutionnaire et 454 sont condamnées et guillotinées<ref name="lepelletier817"/>,<ref name="berriat186-203"/>. 40 autres condamnations à mort sont prononcées par les commissions Proust et Félix, venues d'Anjou<ref name="lepelletier817"/>,<ref name="berriat186-203"/>.

Trois commissions militaires sont mises en place en Ille-et-Vilaine. La commission Brutus Magnier juge Modèle:Nombre (dont Modèle:Nombre) à Rennes, Fougères et Antrain entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-, et prononce 267 ou 268 condamnations à mort, dont Modèle:Nombre. Sur l'ensemble des militaires, 169 sont acquittés, 2 condamnés à mort, 41 aux fers, 46 à la prison<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La commission Vaugeois siège à Rennes et à Vitré, elle prononce 84 condamnations à mort, 33 aux fers, 31 à la détention et 391 acquittements. Elle condamne notamment à mort le prince de Talmont, général de la cavalerie vendéenne, qui est guillotiné à Laval<ref>Modèle:Harvsp lire en ligne sur google livres.</ref>. À Saint-Malo, les chiffres de la commission militaire de Port-Malo ou commission O'Brien sont moins connus, au moins 88 condamnés à mort sont identifiés bien qu'il y ait eu plus de 200 exécutions selon le représentant Laplanche<ref>Journal général de la guerre, Volume 3, Numéros 1 à 30, Modèle:P..</ref>,<ref name="berriat216-221">Modèle:Harvsp.</ref>. En outre à Rennes, le tribunal criminel condamne à mort Modèle:Nombre et Modèle:Nombre, Modèle:Nombre reçoivent diverses peines, et 331 sont acquittés<ref name="berriat216-221"/>. Un nombre important de prisonniers meurent également du typhus ou de leurs blessures dans les prisons<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

La Terreur nantaise

Modèle:Article détaillé

Fichier:Jean-Baptiste-Carrier.jpeg
Modèle:Centrer
Fichier:Noyades de Nantes (Joseph Aubert).jpg
Les Noyades de Nantes en 1793,
huile sur toile de Joseph Aubert, 1882.

La fin de la Virée de Galerne marque le début d'une politique de représailles sanglantes. Envoyé en mission dans les cinq départements bretons par un décret du Modèle:Date, Jean-Baptiste Carrier est installé à Nantes par un arrêté du comité de salut public du 29 septembre (où il reste malgré un nouveau décret du 13 octobre, l'affectant à l'armée de l'Ouest avec Bourbotte, Francastel et Turreau, le cousin du général). Arrivé le 8 octobre, il trouve une ville profondément divisée entre ses éléments populaires et ses notables. Fin septembre et début octobre, son prédécesseur, Philippeaux, a destitué les administrations élues en décembre 1792 et créé un comité et un tribunal révolutionnaires ; ce tribunal a formé la compagnie Marat, une petite armée révolutionnaire d'une soixantaine d'hommes recrutés sur le port.

Disposant d'emblée des instruments d'une politique de Terreur, Carrier utilise le blé réquisitionné en Vendée pour nourrir l'armée et le petit peuple nantais, crée une police occulte, concurrente avec la compagnie Marat, et simplifie la procédure du Tribunal révolutionnaire, qui conduit à la guillotine Modèle:Nombre soupçonnées de complicité avec les Vendéens en novembre et en décembre 1793<ref>Voir :

En Modèle:Date-, la ville de Nantes, dirigée par le représentant Jean-Baptiste Carrier, voit arriver dans ses murs un afflux de prisonniers vendéens, capturés lors de la Virée de Galerne. Ces derniers, au nombre de 8 000 à 9 000, hommes, femmes et enfants, sont entassés dans la prison de l'Entrepôt des cafés<ref name="Lallié53">Modèle:Harvsp.</ref>. Les conditions sanitaires sont épouvantables, le médecin Pariset décrit les détenus comme des « spectres pâles, décharnés, couchés, abattus sur les planchers, on s'y traînant en chancelant comme dans l'ivresse ou la peste<ref>Annales de la Société académique de Nantes et du département de la Loire-Inférieure, Volume XXIII, Modèle:P.214.</ref>. » Rapidement, une épidémie de typhus éclate dans les prisons de Nantes, elle tue 3 000 détenus<ref>Hippolyte Taine, Les origines de la France contemporaine, Volume 8, Hachette, 1904 (première édition en 1881), Modèle:P. 125.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Albert Parry, Terrorism: from Robespierre to ArafatVanguard Press, 1976, Modèle:P. 57.</ref>,<ref name="Soulard 116">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet458"/>, dont 2 000 dans l'entrepôt<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, ainsi que des gardiens et des médecins et menace de s'étendre à la ville. Le représentant Carrier recourt alors massivement aux noyades et aux fusillades pour vider l'entrepôt et les pontons. Du Modèle:Date au Modèle:Date, les noyades de Nantes font 1 800 à Modèle:Nombre<ref name="GT290">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet458">Modèle:Harvsp.</ref>. Les fusillades de Nantes font 2 600<ref name="DupuyRJ170">Modèle:Harvsp.</ref> à Modèle:Nombre<ref name="Hussenet458"/>. Au total, sur les 12 000 à 13 000 prisonniers<ref name="Huss_456">Modèle:Harvsp.</ref>, hommes, femmes et enfants, que compte la ville, 8 000 à 11 000<ref>Modèle:Harvsp.</ref> périssent, dont la quasi-totalité des prisonniers de l'entrepôt<ref name="Lallié53"/>. La grande majorité des victimes sont des Vendéens<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, on compte aussi des Chouans, des suspects nantais, généralement girondins ou fédéralistes, des prêtres réfractaires, des prostituées<ref name="lallié86">Modèle:Harvsp.</ref>, des droits communs, ainsi que des prisonniers de guerre Anglais et Hollandais<ref name="lallié86"/>.

De même, 132 notables nantais<ref>Voir la liste complète ici émile Gabory.</ref> sont arrêtés comme fédéralistes et envoyés à Paris pour être jugés par le tribunal révolutionnaire ; 12 meurent au cours du voyage, 24 en prison. Les exactions de Carrier sont dénoncées par Jullien de Paris, agent du comité de salut public en mission sur la côte atlantique, et il est obligé de demander son rappel le 9 pluviôse an II (Modèle:Date)<ref>Voir les lettres de Jullien à Robespierre et à son propre père datées des 2, 4 et 5 février 1794.</ref>.

La Terreur angevine

Modèle:Article détaillé

À Angers, les représentants en mission Hentz et Francastel sont confrontés, comme Carrier à Nantes, à l'arrivée de milliers de prisonniers vendéens capturés lors de la Virée de Galerne<ref name="Gérard151-152">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet p452-453"/>. Certains d'entre-eux sont exécutés sans jugement<ref name="Gérard160"/>, d'autres sont condamnés à mort par la commission militaire révolutionnaire Félix-Parein, du nom de ses deux présidents successifs<ref name="Gérard151-152"/>.

À Angers même, 290 prisonniers sont fusillés ou guillotinés et 1 020 meurent en prison par les épidémies<ref name="Hussenet p452-453">Modèle:Harvsp.</ref>. La plupart des exécutions ont cependant lieu dans des localités situées aux abords de la ville. À Sainte-Gemmes-sur-Loire, quatre fusillades auraient fait Modèle:Nombre à Modèle:Nombre victimes entre le 27 décembre 1793 et le 12 janvier 1794<ref name="Hussenet464">Modèle:Harvsp.</ref>. À Avrillé, neuf fusillades ont lieu du Modèle:Date au Modèle:Date, faisant 900 à Modèle:Nombre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Aux Ponts-de-Cé, 1 500 à Modèle:Nombre personnes sont exécutées lors de douze fusillades entre fin Modèle:Date- et mi-Modèle:Date-<ref name="Huss_462">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gérard160">Modèle:Harvsp.</ref>. On relève également dans cette ville quelques noyades, qui font entre 12 et plusieurs dizaines de victimes<ref name="Huss_462"/> et l'établissement d'une tannerie de peau humaine par Péquel, chirurgien-major du [[4e bataillon de volontaires des Ardennes|Modèle:4e bataillon de volontaires des Ardennes]], qui écorche 32 cadavres et qui fait tanner leurs peaux par un ou plusieurs soldats dans l'atelier d'un nommé Langlais<ref name="Gérard163">Modèle:Harvsp.</ref>. L'usage de ces peaux est inconnu et l'opération reste marginale soulevant, un an plus tard, des critiques de la part des révolutionnaires angevins<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Près de Saint-Florent-le-Vieil, les fusillades du Marillais auraient fait environ Modèle:Nombre morts<ref name="Hussenet455">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin210">Modèle:Harvsp.</ref>. À Saumur, 1 700 à Modèle:Nombre sont emprisonnées, 950 sont exécutés par les fusillades ou la guillotine, 500 à 600 périssent en prison ou meurent d'épuisement<ref name="Hussenet p465">Modèle:Harvsp.</ref>. À Doué-la-Fontaine, du Modèle:Date au Modèle:Date, Modèle:Nombre sont emprisonnées, 350 à 370 sont exécutées et 184 meurent en prison<ref name="Hussenet455" />. De plus, Modèle:Nombre sont emprisonnées à Montreuil-Bellay : 200 d'entre elles y meurent de maladie et 300 sont transférées à Blois ou Chartes où elles disparaissent pour la plupart<ref name="Huss_456"/>. Près de 600 à 700 vendéens capturés lors de la Virée de Galerne sont évacués vers Bourges où seule une centaine d'entre eux survivent<ref name="Hussenet p465"/>.

Au total, en Maine-et-Loire, d'après Jacques Hussenet, sur 11 000 à Modèle:Nombre emprisonnées, 8 500 à 9 000 trouvent la mort, dont 2 000 à 2 200 dans les prisons ou lors de transferts de prisonniers<ref name="Hussenet p452-453"/>,<ref name="Gérard160"/>. Jean-Clément Martin fait état d'au moins Modèle:Nombre à Modèle:Nombre fusillés<ref name="Martin210"/>.

Les colonnes infernales

Dévastation de la Vendée

Modèle:Article détaillé

Fichier:Louis Hersent - Le général Louise-Marie Turreau (1756-1816), lors de l'affaire de Gravière (8 prairial, an VIII - 21 mai 1800) (P747) - P747 - Musée Carnavalet.jpg
Louis Marie Turreau, huile sur toile de Louis Hersent, 1800. (Musée Carnavalet, Paris).

Fin Modèle:Date-, le général Turreau, proche des Hébertistes et mal-vu des Mayençais<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, prend la tête de l'armée de l'Ouest.

Le Modèle:Date-, il propose un plan d'amnistie au Comité de salut public sur les conseils du général Jean-François Moulin<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. N'ayant pas de réponse, il prépare un nouveau plan, en application stricte des décrets de la Convention.

Le Modèle:Date-, Kléber soumet un plan au général Turreau. Selon lui, les forces vendéennes ne sont plus dangereuses et il estime leur effectif à Modèle:Nombre en tout, alors que les Républicains disposent de Modèle:Nombre opérationnels. Il propose de protéger les côtes des Anglais, d'encercler et de quadriller le territoire insurgé en utilisant des camps fortifiés comme points d'appui, de gagner la confiance des habitants et enfin de n'attaquer que les rassemblements des rebelles. Mais ce plan est rejeté par Turreau, sans doute par opposition personnelle. Kléber obtient l'approbation des représentants Carrier et Gilet mais ceux-ci refusent d'agir. Kléber est finalement muté le Modèle:Date- à l'armée des côtes de Brest.

Le Modèle:Date, Turreau demande des ordres clairs sur le sort des femmes et des enfants auprès des représentants en mission Francastel, Bourbotte et Louis Turreau (son cousin) qui ne lui répondent pas, se déclarant malades. Enfin, s'appuyant sur la loi du [[Décret relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de Vendée|Modèle:1er août 1793]] votée à la Convention nationale et sur divers décrets des représentants en mission, il met au point un plan de campagne dans lequel vingt colonnes mobiles, ultérieurement rebaptisées « colonnes infernales », sont chargées de dévaster et d'appliquer la politique de la terre brûlée dans les territoires insurgés des départements du Maine-et-Loire, de la Loire-inférieure, de la Vendée et des Deux-Sèvres qui forment la Vendée militaire. Seules quelques villes indispensables à la marche des troupes doivent être préservées.

Fichier:Carte Guerre de Vendée Colonnes infernales janvier 1794.png
Parcours des colonnes infernales entre le 17 et le 31 janvier 1794.

Le Modèle:Date-, il envoie à ses généraux les instructions à suivre. La consigne est de passer au fil de la baïonnette tous les rebelles Modèle:Citation, ainsi que Modèle:Citation<ref name="Gérard304">Modèle:Harvsp.</ref>. Il ajoute que Modèle:Citation<ref name="Gérard304"/>. En revanche les hommes, femmes et enfants Modèle:Citation devront être respectés et évacués sur les derrières de l'armée<ref name="Gérard304"/>. Dès le Modèle:Date-, le représentant Laignelot dénonce à la Convention les massacres commis dans les environs de Challans par les troupes du général Haxo, mais sa lettre ne provoque aucune réaction<ref>Louis-Marie Clénet, Les colonnes infernales, Modèle:P.300.</ref>.

Le Comité de salut public semble d'abord approuver le plan, le Modèle:Date-, Carnot écrit à Turreau que Modèle:Citation Mais quatre jours plus tard, il intervient de nouveau à la suite de la stupéfaction causée par la prise de Cholet par les Vendéens le 8 de ce mois. Le 12, devant la Convention, Barère dénonce une Modèle:Citation, il reproche au général d'avoir incendié des villages paisibles et patriotes au lieu de traquer des insurgés<ref>Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, Modèle:P.193.</ref>. Le 13, Carnot somme Turreau de Modèle:Citation, de mettre fin à sa tactique de dissémination des troupes, d'attaquer en masse et d'exterminer enfin les rebelles<ref>Modèle:Harvsp.</ref> : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ne se sentant pas soutenu, Turreau présente par deux fois sa démission le 31 janvier et le 18 février, elle est à chaque fois refusée malgré les dénonciations des administrateurs départementaux<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le Comité de salut public délègue alors ses pouvoirs dans l'Ouest aux représentants en mission Francastel, Hentz et Garrau, les jugeant les mieux placés pour apprécier les mesures à prendre sur place<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ces derniers donnent leur approbation au plan de Turreau<ref name="gabory340">Modèle:Harvsp.</ref>, estimant disent-ils qu'il Modèle:Citation<ref>Reynald Secher, Vendée : du génocide au mémoricide, Modèle:P.39-40.</ref>.

Le plan de Turreau concerne le territoire de la Vendée militaire, qui comporte 735 communes, peuplées au début de la guerre de Modèle:Nombre<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

De janvier à Modèle:Date-, le plan est mis à exécution. À l'est, Turreau prend personnellement le commandement de six divisions divisées en onze colonnes, tandis qu'à l'ouest le général Haxo, qui poursuivait jusqu'alors Charette sur les côtes, est chargé de former huit colonnes plus réduites, chacune forte de quelques centaines d'hommes, et d'aller vers l'est à la rencontre des douze autres. D'autres troupes sont envoyées former les garnisons des villes à préserver. Les généraux interprètent librement les ordres reçus et agissent de manière très diverses<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Certains officiers, comme Haxo, n'appliquent pas les ordres de destruction et de tueries systématiques et respectent les ordres d'évacuations des populations jugées républicaines. Ainsi, le général Moulin fait évacuer scrupuleusement les habitants jugés patriotes<ref name="dupuy267">Roger Dupuy, La République jacobine, tome 3 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, Modèle:P..</ref>.

Fichier:Massacre des Lucs-sur-Boulogne.jpg
Massacre des Lucs-sur-Boulogne par les colonnes infernales
Vitrail de Fournier, les Lucs-sur-Boulogne, 1902.

En revanche, les troupes commandées par Cordellier, Grignon, Huché et Amey se distinguent par leurs violences et leurs atrocités, au point d'exterminer des populations entières, massacrant indistinctement royalistes et patriotes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ces troupes se livrent ainsi aux pillages, massacrent la population civile, violant et torturant, tuant femmes et enfants, souvent à l'arme blanche pour ne pas gaspiller la poudre, brûlant des villages entiers, saisissants ou détruisant les récoltes et le bétail. Des femmes enceintes sont écrasées sous des pressoirs, des nouveau-nés sont empalés au bout des baïonnettes<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. D'après des témoignages de soldats ou d'agents républicains, des femmes et des enfants sont coupés vifs en morceaux ou jetés vivants dans des fours à pain allumés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Parfois, les membres de la Commission civile et administrative créée à Nantes pour récupérer vivres et bétail au profit des Bleus, accompagnent les armées, ce qui permet d'épargner des vies et des localités.

La position de Turreau va être fragilisée par son incapacité à détruire les dernières troupes insurgées. Son plan, bien loin de mettre fin à la guerre, pousse en réalité de plus en plus les paysans à rejoindre les insurgés. Les représentants en mission se divisent quant à sa stratégie. Si certains le soutiennent tels que Francastel, Hentz, Garrau<ref name="gabory340"/>, et Carrier<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, d'autres comme Lequinio, Laignelot, Jullien, Guezno et Topsent réclament son départ<ref name="Clénet271">Modèle:Harvsp.</ref>. Le [[1er avril|Modèle:Abréviation discrète avril]], Lequinio présente un mémoire au Comité de salut public, peu après une délégation de Républicains vendéens est reçue à Paris afin de réclamer la distinction entre le pays fidèle et le pays insurgé<ref name="Clénet271"/>.

Tenu en échec par les troupes vendéennes, Turreau est finalement suspendu le Modèle:Date<ref>Alphonse Aulard, Recueil des actes du Comité de salut public avec la correspondance officielle des représentants en mission et le registre du Conseil exécutif provisoire, tome XIII, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/{{{n}}}%7C{{ #if: |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, Modèle:P. : arrêté signé de la main de Carnot le Modèle:Date.</ref>, et l'activité des colonnes infernales décroît progressivement au cours du printemps. Ce changement est la conséquence d'une reprise en main des opérations par le comité de salut public qui, « au prix d'une utilisation des mots d'ordre les plus fermes et d'une détermination de fer », parvient à contrôler les violences qui ensanglantent le pays<ref>Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d'un mythe national, éditions du Seuil, 2006, Modèle:P..</ref>.

Au cours de cette période, des centaines de villages ont été brûlés, dévastés et 20 000 à 50 000 civils vendéens massacrés par les colonnes infernales, certains réussissant à se réfugier dans les bois et les bocages que comporte le pays<ref name="DupuyRJ269">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. De l'automne 1793 au printemps 1794, les armées républicaines ont renoué avec une tactique de massacres et de destructions qui n'avait plus été observée en Europe depuis la guerre de Trente Ans<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La Vendée militaire sera profondément marquée par ce passage dramatique de son histoire, tant dans le paysage que dans les mentalités, et en conserve encore aujourd'hui le souvenir via des associations, lieux de mémoire et de spectacles (Mémorial de la Vendée, Refuge de Grasla, Puy du Fou), musées (Historial de la Vendée), etc.

Renaissance des armées vendéennes

Fichier:Mort de La Rochejaquelein.JPG
La Mort de Henri de La Rochejaquelein, huile sur toile de Alexandre Bloch, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (musée Dobrée, Nantes).

Au début de l'année 1794, la situation des armées vendéennes est extrêmement critique. Charette, Joly, Savin et La Cathelinière dans le Bas-Poitou et le Pays de Retz, La Rochejaquelein, Stofflet, Pierre Cathelineau et La Bouëre en Anjou ne rassemblent chacun que quelques centaines d'hommes sous leurs ordres.

Rescapés de la Virée de Galerne, La Rochejaquelein et Stofflet rassemblent leurs forces, mais dès le Modèle:Date- elles sont dispersées par le général Grignon. Un nouveau rassemblement est effectué le 15, malgré le renfort des forces de Cathelineau et La Bouëre, La Rochejaquelein ne dispose que de Modèle:Nombre pour s'opposer aux colonnes infernales. Il remporte néanmoins quelques succès, le Modèle:Date- Chemillé et Vezins, faiblement défendues, sont prises. Mais deux jours plus tard, lors de l'attaque d'un groupe de pillards à Nuaillé, La Rochejaquelein est abattu par un tireur isolé<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Jean Tabeur, Paris contre la Province, les guerres de l'Ouest, Modèle:P.188-190.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Stofflet prend la tête de l'armée dont les effectifs sont renforcés de jour en jour par les paysans fuyant les colonnes de Turreau. Le Modèle:1er février, il bat le général Crouzat à Gesté. Puis il s'empare de Beaupréau et reprend Chemillé. Le Modèle:Date-, désormais à la tête de 4 000 à 7 000 Vendéens, il attaque Cholet. Bien que défendue par Modèle:Nombre, la ville est prise, le général Caffin est blessé et le général Moulin se suicide. Cependant le général Cordellier arrive en renfort avec sa colonne et reprend la ville. Cholet n'est resté que deux heures aux mains des Vendéens, néanmoins, l’événement retentit jusqu'à Paris et provoque la colère du Comité de salut public qui menace Turreau. Stofflet insiste : le Modèle:Date-, il attaque Cordellier à Beaupréau, mais il est de nouveau battu. Il se porte alors vers le sud, rejoint le chef haut-poitevin Richard et prend d'assaut Bressuire. Il remonte ensuite sur Cholet, mais Turreau fait évacuer la population et incendier la ville ; les Vendéens ne trouvent que des ruines<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Mort du général Moulin - Jules Benoit-Lévy.jpg
La mort du général Moulin au combat de Cholet, 1794, huile sur toile de Jules Benoit-Lévy, 1900, musée d'Art et d'Histoire de Cholet.

De son côté, Charette quitte son refuge de Touvois au début de février, et prend facilement Aizenay. Sapinaud, revenu du nord de la Loire, tente également de reformer l'armée du Centre. Le Modèle:Date- les deux chefs se rejoignent à Chauché où ils repoussent les colonnes de Grignon, Lachenay et Prévignaud. Le 6, ils attaquent et écrasent la garnison de Legé. Charette et Sapinaud marchent ensuite sur Machecoul, mais le Modèle:Date-, à Saint-Colombin, ils se heurent à la colonne de Duquesnoy qui les met en déroute. Les Vendéens se replient alors sur Saligny où les forces de Charette et Sapinaud se séparent<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Dans le Pays de Retz, Haxo déloge les troupes de La Cathelinière de la forêt de Princé le 12 janvier<ref name="Dumarcet318-319">Modèle:Harvsp.</ref>. Blessé, La Cathelinière est capturé à Frossay le Modèle:Date- et conduit à Nantes, où il est guillotiné 2 mars<ref name="Dumarcet318-319"/>. Louis Guérin lui succède à la tête des Paydrets et rallie Charette<ref name="Dumarcet318-319"/>.

Modèle:Article détaillé

Charette et Joly sont mis en fuite par Turreau et Cordellier à la forêt de Gralas. Le Modèle:Date-, ils tiennent en échec les colonnes des généraux Cordellier et Crouzat aux Lucs-sur-Boulogne, mais les Républicains massacrent les habitants de la paroisse. Charette n'a guère qu'un millier d'hommes et le Modèle:1er mars il tente sans succès de prendre La Roche-sur-Yon. Le Modèle:Date-, il échappe à Haxo à la Viventière en Beaufou. Haxo traque alors sans relâche les troupes de Charette aux abois, mais le Modèle:Date- il est tué lors d'un combat aux Clouzeaux. Sa mort déconcerte les Républicains et sauve Charette d'une destruction certaine. Celui-ci attaque Challans sans succès le Modèle:Date-, puis il s'empare de Moutiers-les-Mauxfaits le Modèle:Date-<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Autre rescapé de la Virée de Galerne, Gaspard de Bernard de Marigny forme une nouvelle armée dans la Gâtine. Le Modèle:Date-, les forces réunies de Stofflet, Sapinaud et Marigny prennent Mortagne-sur-Sèvre. Le Modèle:Date, Charette, Stofflet, Sapinaud et Marigny se réunissent au château de La Boulaye, à Châtillon-sur-Sèvre. Ne parvenant pas à choisir un nouveau généralissime, les quatre chefs prêtent serment, le sabre haut, de s'assister mutuellement. Les Vendéens marchent alors sur Saint-Florent-le-Vieil, mais ils se heurtent en chemin à l'adjudant-général Dusirat, et se retirent après un combat indécis. Marigny est destitué pour être arrivé trop tardivement, furieux ce dernier regagne le Haut-Poitou. Condamné à mort par un conseil de guerre le Modèle:Date-, Marigny, malade, est fusillé à Combrand le Modèle:Date- par des hommes de Stofflet<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Accalmie à l'été et à l'automne 1794

Fichier:Carte Guerre de Vendée juillet-décembre 1794.png
Carte des combats en Vendée, de juillet à décembre 1794.

La destitution de Turreau le 13 mai 1794 marque la fin des colonnes infernales<ref name="Hussenet46-47"/>,<ref name="Dumarcet345-346">Modèle:Harvsp.</ref>, cependant la diminution des violences n'est que progressive. En avril, le Comité de salut public retire de nombreuses troupes de Vendée pour les redéployer aux frontières<ref name="Hussenet46-47">Modèle:Harvsp.</ref>. En juin, les effectifs de l'Armée de l'Ouest ne sont plus que de Modèle:Nombre hommes, contre Modèle:Nombre en janvier<ref name="Hussenet417-419">Modèle:Harvsp.</ref>. Turreau, ainsi que son successeur, Vimeux, doivent alors se limiter à une stratégie défensive : ils mettent fin aux colonnes mobiles et installent des camps retranchés pour protéger la rentrée des récoltes vers les villes<ref name="Hussenet46-47"/>,<ref name="Dumarcet345-346"/>,<ref name="Dumarcet359">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 7 juin, les républicains abandonnent Saint-Florent-le-Vieil<ref name="Hussenet46-47"/>.

Modèle:Article détaillé

Les Vendéens reprennent alors l'initiative. Le Modèle:1er juin, une colonne républicaine est écrasée à Mormaison<ref name="Dumarcet347">Modèle:Harvsp.</ref>. Le lendemain, Charette, Stofflet et Sapinaud réunissent leurs forces au village de la Bésilière, à Legé<ref name="Dumarcet348-350">Modèle:Harvsp.</ref>. Forts de près de Modèle:Nombre hommes, les Vendéens attaquent Challans le 6 juin, mais ils sont repoussés par la garnison, qui ne compte pourtant que quelques centaines d'hommes<ref name="Dumarcet348-350"/>. Cette défaite provoque une nouvelle désunion parmi les généraux vendéens qui se séparent quelques jours plus tard pour regagner leurs pays<ref name="Dumarcet348-350"/>. Charette établit son nouveau quartier-général à Belleville<ref name="Dumarcet352">Modèle:Harvsp.</ref>. Stofflet attaque La Châtaigneraie le 12 juillet, sans succès. Côté républicain, la seule véritable offensive de l'été est menée par le général Huché, qui avec quatre colonnes s'empare de Legé et repousse une contre-attaque de Charette à La Chambodière le 17 juillet, mais qui massacre aussi sur son chemin plusieurs centaines de villageois<ref name="Dumarcet353-355">Modèle:Harvsp.</ref>. Un mois d'août particulièrement calme succède cependant à ces épisodes de violences<ref name="Dumarcet356">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

En septembre, Charette repasse à l'offensive. Il prend d'assaut le camp de La Roullière le 8, puis celui de Fréligné le 15, et enfin celui de Moutiers-les-Mauxfaits le 24, tuant des centaines de soldats républicains<ref name="Dumarcet359-365">Modèle:Harvsp.</ref>. Puis, une nouvelle période de calme relatif s'engage à l'automne<ref name="Dumarcet365-366">Modèle:Harvsp.</ref>. Une attaque vendéenne est menée le 14 décembre à La Grève, près des Sables-d'Olonne, sans succès<ref name="Dumarcet368-369">Modèle:Harvsp.</ref>.

Les traités de La Jaunaye et de Saint-Florent-le-Vieil

Modèle:Article détaillé

Fichier:Thomas Alexandre Dumas - Olivier Pichat.jpg
Le général Dumas, huile sur toile d'Olivier Pichat, vers 1883.

Le général Alexandre Dumas, nommé commandant en chef de l'armée de l'Ouest le Modèle:Date, arrive en Vendée le 7 septembre mais il démissionne dès le 23 octobre après avoir dénoncé l'indiscipline et les exactions commises par ses troupes<ref name="Militaire461">Modèle:Harvsp.</ref>. Dumas passe alors à l'Armée des côtes de Brest et Canclaux est rappelé à la tête de l'Armée de l'Ouest<ref name="Dumarcet377">Modèle:Harvsp.</ref>.

De son côté la Convention thermidorienne décide de passer à une politique de clémence. Le Modèle:1er décembre 1794, plusieurs députés du Maine-et-Loire, des Deux-Sèvres et de la Vendée présentent un exposé dans lequel ils dénoncent les massacres des populations civiles et préconisent une amnistie préalable des insurgés et de leurs chefs<ref name="Hussenet51">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Dumarcet378">Modèle:Harvsp.</ref>. Ces recommandations sont suivies par le Comité de salut public et le 2 décembre la Convention nationale adopte un décret promettant l'amnistie des insurgés vendéens et chouans qui auront déposé les armes d'ici un mois<ref name="Hussenet51"/>,<ref name="Dumarcet378"/>,<ref name="Martin268">Modèle:Harvsp.</ref>. Les représentants en mission Menuau, Delaunay, Lofficial, Morisson, Gaudin, Chaillon, Auger, Dornier, Guyardin, Ruelle, Bézard, Guezno et Guermeur sont chargés de former une commission permanente pour faire appliquer ces nouvelles mesures<ref name="Dumarcet378"/>. Les discussions ne se font cependant pas sans de violentes altercations : ainsi Auger, Bézard et Guyardin sont marginalisés après s'être opposés à l'amnistie<ref name="Hussenet51"/>. Dans les six premières semaines de l'année 1795, les derniers prisonniers vendéens sont libérés<ref name="Hussenet51"/>.

Le 23 décembre 1794, deux ou trois émissaires des représentants en mission, Bureau de La Batardière, Bertrand-Geslin, et peut-être François-Pierre Blin, rencontrent Charette à Belleville<ref name="Dumarcet380">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet51"/>. Charette et Sapinaud se montrent ouverts aux propositions de paix et envoient à leur tour deux émissaires, de Bruc et Béjarry, qui rencontrent les représentants en mission à Nantes entre le 28 et le 30 décembre<ref name="Hussenet52">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Dumarcet382">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 11 janvier 1795, un accord est trouvé pour engager des pourparlers officiels<ref name="Hussenet52"/>. En revanche, Stofflet signe et fait diffuser le 28 janvier un manifeste rédigé par l'abbé Bernier condamnant le processus de pacification<ref name="Hussenet52"/>,<ref name="Dumarcet389">Modèle:Harvsp.</ref>.

Fichier:Traité de La Jaunaye.jpg
The Pacification of the Vendee, estampe imprimée à Londres en 1804.

Le 12 février, Charette, Sapinaud et plusieurs de leurs officiers rencontrent les représentants en mission au manoir de La Jaunaye, à Saint-Sébastien, près de Nantes<ref name="Hussenet52"/>,<ref name="Dumarcet387-388">Modèle:Harvsp.</ref>. Poirier de Beauvais, délégué par Stofflet, et Cormatin, le major-général de Puisaye, chef des chouans de Bretagne, sont également présents<ref name="Dumarcet387-388"/>. Après plusieurs jours de discussions, un accord de paix est conclu le 17 février<ref name="Hussenet52"/>,<ref name="Martin269-270">Modèle:Harvsp.</ref>. Le traité n'est cependant signé que par les représentants républicains et n'est pas ratifié par les chefs vendéens<ref name="Martin81">Modèle:Harvsp.</ref>. En contrepartie de la reconnaissance de la République et de la remise de leur artillerie, les insurgés obtiennent l'amnistie, la liberté de culte, une exemption d'impôts et de conscription pour une durée de dix ans, la reconnaissance de leurs propriétés, l'organisation d'un corps de Modèle:Nombre gardes territoriaux vendéens, le remboursement des bons émis durant la rébellion et dix-huit millions d'indemnités pour la reconstruction de la Vendée<ref name="Dumarcet390-392">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet52"/>,<ref name="Martin269-270"/>. La question de la libération du roi Louis XVII reste en suspens<ref name="Dumarcet389" />. Charette, Sapinaud et Cormatin acceptent le traité, mais ils ne sont pas suivis par certains de leurs officiers hostiles à la paix<ref name="Dumarcet390-392"/>. Charette s'empresse alors de retourner à Belleville pour mettre de l'ordre dans ses troupes<ref name="Dumarcet395">Modèle:Harvsp.</ref>. Puis, Stofflet arrive à son tour à La Jaunaye le 18 février<ref name="Dumarcet395"/>. Les représentants lui offrent les mêmes conditions de paix qu'à Charette et Sapinaud, mais il refuse catégoriquement de reconnaître la République<ref name="Dumarcet395"/>. Le 22 février, il rompt les négociations et regagne l'Anjou<ref name="Dumarcet395"/>. Cependant son armée est également l'objet de dissensions et plusieurs de ses officiers signent la paix le 26 février, promettant de ne plus jamais prendre les armes contre la République<ref name="Dumarcet395"/>. Le même jour Charette et Sapinaud font une entrée solennelle dans Nantes et participent à un défilé réconciliateur aux côtés des généraux et des représentants républicains<ref name="Dumarcet396">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet53">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 14 mars, les accords de La Jaunaye sont ratifiés par la Convention nationale<ref name="Hussenet53"/>.

Le traité provoque la division du camp royaliste<ref name="Martin269-270"/>. Le 4 mars, Stofflet et l'abbé Bernier publient une adresse contre les Modèle:Citation<ref name="Hussenet53"/>,<ref name="Dumarcet397">Modèle:Harvsp.</ref>. Le lendemain, Stofflet fait arrêter Prudhomme, le chef de la division du Loroux, qui est condamné à mort et exécuté à coups de sabre pour avoir signé le traité<ref name="Dumarcet398"/>,<ref name="Dumarcet400">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gabory473">Modèle:Harvsp</ref>. Le 6 mars, les Angevins pillent le quartier-général de Sapinaud à Beaurepaire, emportant ses deux canons, 60 chevaux et la caisse militaire<ref name="Dumarcet398">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet53"/>. Sapinaud manque lui-même d'être capturé et doit s'enfuir à cheval<ref name="Dumarcet398"/>. Stofflet envisage alors d'entrer en force dans le territoire de l'armée du Centre et de l'armée du Bas-Poitou afin de remplacer Sapinaud par Delaunay et Charette par Savin<ref name="Dumarcet403-404"/>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Jean-Nicolas Stofflet.PNG
Jean-Nicolas Stofflet, huile sur toile de Thomas Drake, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Canclaux passe alors à l'offensive contre Stofflet avec Modèle:Nombre hommes<ref name="Gabory474">Modèle:Harvsp</ref>. En face, l'armée d'Anjou ne peut rassembler que Modèle:Nombre combattants<ref name="Gabory474"/>. Elle attaque une colonne républicaine à Chalonnes-sur-Loire le 18 mars, puis une autre à Saint-Florent-le-Vieil le 22, mais à chaque fois sans succès<ref name="Hussenet260">Modèle:Harvsp.</ref>. Stofflet bat alors en retraite sur Maulévrier avec les colonnes de Canclaux à ses trousses<ref name="Dumarcet403-404"/>. Dans les jours qui suivent Cholet<ref name="Hussenet260"/>, Cerizay, Bressuire, Châtillon, Maulévrier et Chemillé repassent aux mains des républicains. Le 26 mars, Stofflet signe un cessez-le-feu à Cerizay<ref name="Tabeur212">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 6 avril, il rencontre Canclaux et neuf représentants en mission près de Mortagne-sur-Sèvre<ref name="Tabeur212"/>. Stofflet tergiverse pendant quelques semaines et attend les résultats des négociations de la Mabilais menées avec les chouans<ref name="Dumarcet403-404">Modèle:Harvsp.</ref>. Finalement, il signe la paix à Saint-Florent-le-Vieil le 2 mai, aux mêmes conditions qu'à La Jaunaye<ref name="Dumarcet403-404"/>,<ref name="Hussenet260"/>,<ref name="Martin269-270"/>.

Le 20 mai, Charette, Stofflet et Sapinaud se réunissent au quartier-général de l'armée du Centre pour marquer leur réconciliation<ref name="Dumarcet407">Modèle:Harvsp.</ref>.

L'insécurité demeure cependant. Le retour des Modèle:Citation provoque de nombreux heurts<ref name="Martin271">Modèle:Harvsp.</ref>. Les administrations locales, rentrées d'exil, n'ont aucun pouvoir dans les campagnes<ref name="Martin272">Modèle:Harvsp.</ref>. Les républicains sont victimes de vexations et de brutalités, volés, voire assassinés lors de règlements de compte où se mêlent questions politiques, vengeance personnelle et simple criminalité. Dans de nombreuses municipalités rurales, entre les mains de royalistes, on interdit aux « patriotes » réfugiés dans les villes de revenir, y compris par la force<ref>Jean-Clément Martin, Contre-révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799, Le Seuil, collection Points, 1998, Modèle:P..</ref>.

La deuxième guerre de Vendée (1795-1796)

Reprise d'armes et expédition de Quiberon

Fichier:François-Athanase de Charette de La Contrie.jpg
François-Athanase de Charette
huile sur toile de Jean-Baptiste Paulin Guérin, 1819.
Musée d'art et d'histoire, Cholet.

La pacification ne s'avère être qu'éphémère. Entre février et juin 1795, des assassinats et différents incidents enveniment les relations entre royalistes et républicains<ref name="Dumarcet401">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin271"/>. Malgré une nouvelle réunion de conciliation à La Jaunaye le 8 juin, la méfiance l'emporte et les deux camps se préparent à une reprise des combats<ref name="Dumarcet412-413">Modèle:Harvsp.</ref>. Convaincus que les généraux vendéens ne cherchent qu'à gagner du temps, les représentants en mission envisagent de lancer une vaste opération pour les faire arrêter, mais ils doivent renoncer par manque de troupes<ref name="Dumarcet412-413"/>.

En mai, Charette reçoit à Belleville le marquis de Rivière, aide de camp du comte d'Artois, frère de Louis XVI, qui l'informe de l'imminence d'un débarquement royaliste en Bretagne avec l'aide de l'Angleterre et qui lui demande de faire diversion pour faciliter cette opération<ref name="Dumarcet406">Modèle:Harvsp.</ref>. Début juin, Charette est cette fois contacté par le comte de Provence, futur Louis XVIII, qui lui fait part de son souhait de venir se joindre à lui<ref name="Dumarcet408-409">Modèle:Harvsp.</ref>. Le général vendéen lui répond avec enthousiasme le 10 juin<ref name="Dumarcet408-409"/>. Le 8 juin, Louis XVII meurt à Paris<ref name="Dumarcet408">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Le 25 juin, une flotte britannique arrive en vue de la presqu'île de Quiberon, en Bretagne, et débarque deux jours plus tard à Carnac une armée d'émigrés qui est accueillie par plusieurs milliers de chouans<ref name="Dumarcet425">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Le 24 juin, Charette rassemble ses divisions à Belleville et annonce à ses troupes la rupture du traité de La Jaunaye et la reprise de la guerre<ref name="Dumarcet417">Modèle:Harvsp.</ref>. Cette décision soudaine, prise par Charette sans avoir consulté ni ses officiers, ni les généraux des autres armées vendéennes, est accueillie sans enthousiasme par ses hommes<ref name="Dumarcet420-423">Modèle:Harvsp.</ref>. Sans aucune déclaration de guerre, Charette attaque et prend par surprise le camp des Essarts le 25 juin<ref name="Dumarcet418-419">Modèle:Harvsp.</ref>. Deux jours tard, ses troupes tendent une embuscade à un convoi près de Beaulieu-sous-la-Roche<ref name="Dumarcet421-422"/>. Les Vendéens regagnent ensuite Belleville avec plusieurs centaines de prisonniers<ref name="Dumarcet421-422">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 26 juin, Charette fait publier un manifeste annonçant la reprise des hostilités et dans lequel il prétend que des Modèle:Citation du traité de La Jaunaye prévoyaient la libération de Louis XVII et le rétablissement de la monarchie<ref name="Dumarcet421-422"/>.

Fichier:Carte deuxième guerre de Vendée (1795-1796).png
Carte de la deuxième guerre de Vendée (juin 1795-juillet 1796).

L'armée d'Anjou de Stofflet et l'armée du Centre de Sapinaud ne rompent quant à elles pas le traité<ref name="Dumarcet413-423-429">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin273">Modèle:Harvsp.</ref>. En juillet, elles envoient à Paris deux émissaires, Béjarry et Scépeaux, qui sont reçus par la Convention nationale, mais la reprise d'armes de Charette fait échouer les négociations<ref name="Dumarcet413-423-429"/>,<ref name="Martin272"/>. Louis XVIII reconnaît la prééminence de Charette en le nommant à la tête de l'Armée catholique et royale avec le grade de Lieutenant Général<ref name="Dumarcet431">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin272" />. Stofflet est quant à lui fait Maréchal de camp<ref name="Dumarcet449">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Pendant ce temps en Bretagne, l'expédition de Quiberon tourne au désastre<ref name="Dumarcet426">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin274-275">Modèle:Harvsp.</ref>. Acculés par les troupes du général Lazare Hoche, les émigrés et les chouans capitulent le 21 juillet, mais 748 d'entre eux sont condamnés à mort et fusillés dans les jours qui suivent<ref name="DupuyBretagne180-181">Modèle:Harvsp.</ref>. En représailles, Charette fait exécuter le 9 août les 100 à 300 prisonniers républicains détenus à Belleville<ref name="Dumarcet447-448">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin274-275"/>.

Expédition du comte d'Artois

Modèle:Article détaillé

Fichier:Comte d'Artois, later Charles X of France, by Henri Pierre Danloux.jpg
Le comte d'Artois, huile sur toile de Henri-Pierre Danloux, vers 1796.

À la suite de l'échec de l'expédition en Bretagne, les émigrés et les Britanniques se tournent vers la Vendée. Début août, une partie de l'escadre anglaise stationnée devant Quiberon fait voile en direction des côtes vendéennes<ref name="Dumarcet447-448"/>. Prévenu par le marquis de Rivière<ref name="Dumarcet447-448"/>, Charette envoie plusieurs milliers d'hommes sur la plage du Pège, entre Saint-Jean-de-Monts et Saint-Gilles-Croix-de-Vie<ref name="Dumarcet450-452">Modèle:Harvsp.</ref>. Les Vendéens parviennent à tenir à distance les garnisons républicaines locales et du 10 au 12 août, les Britanniques débarquent Modèle:Nombre fusils, de la poudre, Modèle:Nombre sabres, 300 paires de pistolets, 700 gargousses et deux pièces d'artillerie<ref name="Dumarcet450-452"/>,<ref name="Hussenet57">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Dumarcet453-454">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin273"/>.

Modèle:Article détaillé

Le 22 août, une flotte de 123 navires sous les ordres du commodore Warren sort de Portsmouth<ref name="Dumarcet463">Modèle:Harvsp.</ref> avec à son bord Modèle:Nombre soldats britanniques<ref name="Dumarcet471">Modèle:Harvsp.</ref> commandés par le général Doyle<ref name="Dumarcet463"/> et 800 émigrés<ref name="Dumarcet471"/> emmenés par le comte d'Artois<ref name="Dumarcet463"/>. Après une halte aux îles d'Houat et de Hœdic<ref name="Dumarcet464"/>, elle arrive le 23 septembre en vue de l'île de Noirmoutier, où elle songe à débarquer<ref name="Dumarcet469">Modèle:Harvsp.</ref>. Charette est informé de l'expédition, mais il fait savoir que Challans, Bouin, Beauvoir-sur-Mer et Machecoul sont tenus par les républicains et qu'il ne peut lancer un assaut sur l'île depuis les terres<ref name="Dumarcet464">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 29 septembre, après quelques échanges d'artillerie avec la garnison de Noirmoutier, la flotte britannique renonce et se porte sur L'Île-d'Yeu, plus faiblement défendue et plus éloignée des côtes, qui capitule le 30 septembre<ref name="Dumarcet471"/>,<ref name="Hussenet58"/>. L'île est aussitôt occupée par près de Modèle:Nombre soldats et le comte d'Artois y débarque le 2 octobre<ref name="Hussenet58"/>,<ref name="Martin276">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Charette, à la tête de près de Modèle:Nombre hommes, tente pour sa part de s'approcher du littoral en attaquant Saint-Cyr-en-Talmondais le 25 septembre<ref name="Dumarcet469-470">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet58">Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant la faible garnison du bourg et quelques renforts venus de Luçon le repoussent en lui infligeant de lourdes pertes, notamment celle de Louis Guérin, un de ses meilleurs officiers<ref name="Dumarcet469-470"/>,<ref name="Hussenet58"/>. De son côté, le général républicain Grouchy sort le 29 septembre de Sainte-Hermine avec Modèle:Nombre hommes et entre le lendemain dans Belleville sans rencontrer de résistance<ref name="Dumarcet469-470"/>.

Modèle:Article détaillé

Le 3 octobre, Sapinaud reprend les hostilités et s'empare de Mortagne-sur-Sèvre<ref name="Hussenet58"/>. Mais dès le lendemain, les troupes républicaines du général Boussard contre-attaquent et reprennent la localité<ref name="Hussenet58"/>.

Le 3 octobre, la flotte britannique fait une nouvelle tentative sur Noirmoutier, mais sans plus de succès<ref name="Dumarcet474"/>. La garnison de l'île a entretemps été renforcée, passant de Modèle:Nombre à plus de Modèle:Nombre hommes, et les Anglais commencent à manquer d'eau<ref name="Dumarcet474">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 8 octobre, l'expédition est abandonnée et le gros de la flotte reprend la route de la Grande-Bretagne, ne laissant derrière que 13 navires à L'Île-d'Yeu<ref name="Dumarcet474"/>. Le 16 octobre, les Anglais font un petit débarquement à Saint-Jean-de-Monts pour prendre contact avec Charette, mais le comte d'Artois renonce à venir le joindre<ref name="Hussenet59">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Dumarcet473">Modèle:Harvsp.</ref>. Ce dernier quitte L'Île-d'Yeu le 18 novembre pour regagner la Grande-Bretagne<ref name="Hussenet59"/>,<ref name="Martin276"/>. Le 17 décembre, les dernières troupes anglaises et émigrées évacuent l'île<ref name="Hussenet60">Modèle:Harvsp.</ref>. Le projet de débarquement du comte d'Artois en Vendée se solde alors par un échec complet qui affecte lourdement le moral des combattants vendéens<ref name="Dumarcet474"/>.

Effondrement des armées vendéennes et victoire des républicains

Fichier:Lazare Hoche, 1801.jpg
Portrait de Lazare Hoche, huile sur toile de Jean-Louis Laneuville, vers 1801. (Musée de la Révolution française, Vizille).

Le 29 août 1795, le Comité de salut public nomme Lazare Hoche à la tête de l'Armée de l'Ouest, en remplacement du général Canclaux, qui a cédé son commandement pour cause de maladie<ref name="Dumarcet459">Modèle:Harvsp.</ref>. Auréolé par sa victoire à Quiberon, Hoche reçoit le 14 septembre les pleins pouvoirs du Comité de salut public, qui interdit toute intervention des représentants en mission présents sur place<ref name="Hussenet58"/>,<ref name="Dumarcet468">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin276-278">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 26 décembre, le Directoire lui donne le commandement de l'Armée de l'Ouest, de l'Armée des côtes de Brest et de l'Armée des côtes de Cherbourg qui fusionnent pour former l'Armée des côtes de l'Océan<ref name="Dumarcet489">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet60"/>. La signature du Traité de Bâle avec l'Espagne lui permet également de recevoir des renforts de l'Armée des Pyrénées<ref name="Dumarcet459" />,<ref name="Martin276-278"/>. Le 28 décembre, le Directoire proclame l'état de siège dans toutes les grandes communes des départements insurgés<ref name="Hussenet60"/>.

Hoche adopte une politique pragmatique<ref name="Martin276-278"/>,<ref name="Gabory495-496">Modèle:Harvsp.</ref>. Il dissocie les chefs insurgés, qui doivent être capturés, des simples combattants et des paysans qui restent libres s'ils remettent leurs armes et se soumettent<ref name="Martin279"/>. Si des communautés résistent, leurs cheptels sont confisqués et ne sont restitués qu'en échange de la remise des armes<ref name="Martin279"/>. Il s'emploie à rétablir la discipline et à réprimer les pillages<ref name="Dumarcet468" />,<ref name="Martin276-278"/>, il empêche parfois le retour des réfugiés patriotes dans les zones pacifiées et se concilie les prêtres réfractaires qui ne sont plus poursuivis et qui peuvent célébrer librement le culte<ref name="Martin279">Modèle:Harvsp.</ref>. Ces mesures, les pouvoirs étendus du général en chef et l'état de siège rencontrent l'opposition de patriotes locaux qui accusent Hoche d'exercer une Modèle:Citation<ref name="Martin279"/>,<ref name="Gabory520">Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant, sa politique porte ses fruits<ref name="Martin281">Modèle:Harvsp.</ref>. Épuisés par un conflit dévastateur, les habitants de la Vendée, tout comme les combattants et les officiers insurgés, inclinent désormais très majoritairement à la paix<ref name="Dumarcet476"/>,<ref name="Dumarcet486-487"/>. À partir d'octobre, des cantons entiers remettent leurs armes et font leur soumission à la République<ref name="Dumarcet477">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet59"/>.

Le 4 août, le clergé réfractaire vendéen tient un synode au Poiré à l'initiative du vicaire général Jean Brumauld de Beauregard, envoyé par Marie-Charles-Isidore de Mercy, évêque de Luçon<ref name="Dumarcet432-433">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet57"/>. Les décisions arrêtées marquent une volonté d'apaisement et une recherche de composition avec la République<ref name="Dumarcet432-433"/>,<ref name="Hussenet57"/>. Le clergé réfractaire vendéen commence alors à se démarquer de l'insurrection et à œuvrer en faveur de la pacification<ref name="Dumarcet476">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet57"/>,<ref name="Martin281"/>.

Après avoir protégé les côtes des Britanniques, Hoche met ses troupes en mouvement contre Charette<ref name="Dumarcet473-474">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin276-278"/>. Les républicains occupent Saint-Philbert-de-Grand-Lieu le 10 octobre, puis Le Loroux-Bottereau et Clisson le 11<ref name="Dumarcet474" />, Les Herbiers le 24, puis Pouzauges et Chantonnay le 27<ref name="Dumarcet477" />. Il prévoit initialement de former trois colonnes de Modèle:Nombre hommes commandés par lui-même, Grouchy et Canuel<ref name="Dumarcet478">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gabory497">Modèle:Harvsp.</ref>. Cependant il change de stratégie en constatant la faiblesse des rassemblements vendéens et décide de former six colonnes mobiles, fortes de 600 à Modèle:Nombre hommes et commandées principalement par Travot, Delaage et Watrin<ref name="Dumarcet475">Modèle:Harvsp.</ref>. Ces colonnes mobiles, relevées tous les quinze jours, ont pour instruction de parcourir en permanence le territoire insurgé<ref name="Dumarcet475"/>. Pour gagner en mobilité, elles n'emportent avec elles aucune pièce d'artillerie et opèrent de manière à s'assister mutuellement, avec des ordres de marche précis<ref name="Martin276-278"/>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Coessin Vendée.jpg
Scène de pacification de la Vendée en 1795, huile sur toile de Charles-Alexandre Coëssin de la Fosse, 1882 (Musée Massey, Tarbes).

Les Vendéens, affaiblis, tentent généralement d'éviter le combat<ref name="Dumarcet475" />. Vers la mi-novembre, plusieurs officiers vendéens rédigent un mémoire qu'ils remettent à Charette pour lui suggérer de cesser les hostilités, mais celui-ci refuse<ref name="Dumarcet486-487">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet59"/>. Le 27 novembre, Delaage bat Charette à Saint-Denis-la-Chevasse<ref name="Dumarcet487-488">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 5 décembre, le général vendéen prend d'assaut le camp des Quatre-Chemins à L'Oie, mais la contre-attaque de Watrin le met en fuite quelques heures plus tard<ref name="Dumarcet487-488"/>. Le lendemain, les Vendéens ratent une embuscade au bois du Détroit et perdent tout le butin pris au Quatre-Chemins<ref name="Dumarcet487-488"/>. Pendant cette période, plusieurs officiers de Charette sont tués, dont Couëtus<ref name="Dumarcet494-495">Modèle:Harvsp.</ref>, son second, Prudent Hervouët de La Robrie<ref name="Dumarcet487-488"/>, le chef de sa cavalerie, et le chef de division François Pajot<ref name="Dumarcet491">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

De son côté, Sapinaud attaque sans succès Landes-Genusson le 25 novembre<ref name="Dumarcet485-486">Modèle:Harvsp.</ref>. Abandonné par ses troupes, il trouve refuge chez Stofflet en décembre<ref name="Dumarcet489"/>. En janvier, il signe la paix avec le général Willot, mais l'accord, jugé trop conciliant, est dénoncé par Hoche<ref name="Dumarcet496-497"/>,<ref name="Gabory517">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:En Vendée-1795 - Évariste Carpentier.jpg
En Vendée - 1795, huile sur toile d'Évariste Carpentier, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

Au début de l'année 1796, Charette tente une expédition en direction de l'Anjou afin de pousser Stofflet à le rejoindre dans la guerre, mais il est surpris à La Bruffière et à Tiffauges les 3 et 4 janvier et ses troupes sont complètement mises en déroute<ref name="Dumarcet492-493"/>. Cette débandade achève de démoraliser les Vendéens : Charette est abandonné par la plupart de ses hommes et ne peut plus rassembler que quelques centaines de combattants<ref name="Hussenet60"/>,<ref name="Dumarcet492-493">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Dumarcet496-497"/>. Traqué par les colonnes mobiles républicaines, il demeure constamment en mouvement dans les environs de Belleville, Saligny, Dompierre et Le Poiré<ref name="Dumarcet496-497">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 15 janvier, l'adjudant-général Travot lui inflige une nouvelle défaite à La Créancière, près de Dompierre<ref name="Dumarcet496-497"/>.

Modèle:Article détaillé

De son côté, Stofflet, fait Lieutenant Général et chevalier de Saint-Louis<ref name="Dumarcet488">Modèle:Harvsp.</ref>, reste longtemps dans l'expectative avant de reprendre les armes sans illusion le 26 janvier sur ordre du comte d'Artois<ref name="Dumarcet499">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin283"/>. Rejoint par seulement Modèle:Nombre et par Sapinaud, il attaque sans succès Chemillé, puis perd son quartier-général de Neuvy-en-Mauges<ref name="Dumarcet499"/>,<ref name="Gras164-165">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Gabory500-502"/>,<ref name="Hussenet61"/>. Dès le 29 janvier, il est contraint de trouver refuge dans la forêt de Maulévrier<ref name="Dumarcet499"/>,<ref name="Gabory500-502">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet61">Modèle:Harvsp.</ref>. Sapinaud dépose les armes et démissionne de son commandement<ref name="Hussenet61"/>, mais Stofflet refuse de faire sa soumission et est capturé dans la nuit du 23 au 24 février à la métairie de La Saugrenière, près de La Poitevinière<ref name="Dumarcet511">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet61"/>. Condamné à mort, il est fusillé à Angers le 25 février<ref name="Dumarcet511"/>,<ref name="Hussenet61"/>,<ref name="Martin283">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Fichier:Exécution Charette.jpg
Exécution du Général de Charette, huile sur toile de Julien Le Blant, 1883.

À la mi-février, avec l'accord de Hoche, des tractations sont menées avec Charette pour lui proposer de quitter la France<ref name="Dumarcet499-501">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet60"/>. Mais le 20 février, celui-ci fait connaître son refus<ref name="Dumarcet499-501"/>,<ref name="Hussenet60"/>. Le 21, Travot l'attaque à La Bégaudière, entre Saint-Sulpice-le-Verdon et Saint-Denis-la-Chevasse, et le met en fuite<ref name="Dumarcet509-510">Modèle:Harvsp.</ref>. Il se lance à sa poursuite et le retrouve à Froidfond le 27 février, où il lui inflige une nouvelle déroute<ref name="Dumarcet512">Modèle:Harvsp.</ref>. Dans le semaines qui suivent Travot continue de traquer inlassablement le général vendéen dans la région<ref name="Dumarcet512"/>. Pendant ce temps, les principaux officiers de Charette, comme Hyacinthe de La Robrie, Jean Guérin, Lecouvreur, Pierre Rezeau et Lucas de La Championnière, font leur soumission à la République<ref name="Dumarcet509-513">Modèle:Harvsp.</ref>. D'autres, comme Le Moëlle et Dabbaye, sont tués<ref name="Dumarcet509-513"/>.

Modèle:Article détaillé

Le 23 mars, Charette, à la tête de seulement une cinquantaine d'hommes, est surpris près des Lucs, à La Guyonnière, par la colonne de l'adjudant-général Valentin et rejeté sur celle de Travot qui le capture dans les bois de la Chabotterie, près de Saint-Sulpice-le-Verdon<ref name="Dumarcet514-515">Modèle:Harvsp.</ref>. Charette est conduit à Angers, puis à Nantes où il est condamné à mort et fusillé le 29 mars<ref name="Dumarcet517-518">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Hussenet62">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="Martin283"/>.

La mort de Charette marque la fin de la guerre de Vendée, même si quelques groupes d'insoumis subsistent encore<ref name="Hussenet62" />. Richard, chef des environs de Cerizay, est tué le 23 mars<ref name="Martin283"/>. Dans le Poitou, Jean Savin est capturé le 28 avril<ref name="Dumarcet513">Modèle:Harvsp.</ref>. À l'armée du Centre, Vasselot, le successeur de Sapinaud, est pris puis fusillé le 4 mai<ref name="Martin283"/>,<ref name="Gabory512-513">Modèle:Harvsp.</ref>. En Anjou, Charles d'Autichamp, le successeur de Stofflet, et Henri Forestier déposent les armes en mai<ref name="Gabory510-512">Modèle:Harvsp.</ref>.

Lazare Hoche obtient ensuite la soumission des chouans de Bretagne, du Maine et de Normandie<ref name="Gabory513-519">Modèle:Harvsp.</ref>. Un accord de paix est signé avec les Chouans à Fontenai-Les-Louvets le 6 juillet, dans l'Orne<ref>Modèle:Chapitre</ref>. Le 13 juillet, Hoche annonce que Modèle:Citation<ref name="Gabory519">Modèle:Harvsp.</ref>. Le 16 juillet, c'est au tour du Directoire de proclamer que « Il est enfin vrai de le dire aujourd'hui, cette guerre affreuse de la Vendée et des Chouans est éteinte »<ref>Modèle:Article</ref>, la guerre de Vendée est ainsi officiellement terminée aux yeux de l'État français. La région connait néanmoins encore quelques insurrections en 1799, en 1815 et en 1832, mais elles sont d'une intensité bien moindre que le conflit de 1793-1796<ref name="Hussenet62" />.

La troisième guerre de Vendée (1799-1800)

Fichier:Pierre Jean Baptiste Constant de Suzannet.jpg
Pierre Constant de Suzannet
huile sur toile de Jean Baptiste Mauzaisse, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.
Musée d'art et d'histoire, Cholet.
Fichier:Guillaume Brune.jpg
Guillaume Marie-Anne Brune
huile sur toile de Auguste Vinchon, 1835.
Musée de l'Histoire de France, Versailles

Vaincus militairement, les Royalistes tentent de prendre le pouvoir par les élections. En avril 1797, la droite royaliste obtient la majorité lors du renouvellement du Conseil des Cinq-Cents et du Conseil des Anciens. Les Conseils suppriment alors les lois contre les émigrés et les prêtres réfractaires. Mais à Paris le Modèle:Date, trois des cinq Directeurs, Reubell, La Révellière-Lépeaux et Barras organisent un coup d'État soutenu par l'armée commandée par Hoche et Augereau. Les résultats de l'élection sont annulés dans 49 départements (notamment dans l'Ouest), les prêtres réfractaires sont de nouveau poursuivis. Des paysans commencent à reprendre les armes.

En 1799, les défaites militaires de la République conduisent à de nouvelles levées d'hommes et au vote de la loi des otages, ces mesures incitent les chefs chouans à relancer l'insurrection. Le Modèle:Date, 200 chefs chouans et vendéens se réunissent au château de la Jonchère, près de Pouancé, défendu par Modèle:Nombre et fixent une prise d'armes générale pour le 15 octobre. Le commandement est réorganisé : Suzannet succède à Charette à la tête de l'armée du Bas-Poitou et du Pays de Retz à l'ouest de la Vendée et au sud de la Loire-Inférieure, Sapinaud reprend son commandement de l'armée du Centre, tandis que Charles d'Autichamp, succède à Stofflet à la tête de l'armée d'Anjou<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.586-592.</ref>.

L'armée républicaine d'Angleterre, placée sous le commandement du général Michaud ne compte alors que Modèle:Nombre dans tout l'ouest. La zone vendéenne est sous les ordres du général Travot<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.591.</ref>.

Modèle:Article détaillé

Néanmoins, les Vendéens ne rencontrent que des échecs. Le Modèle:Date-, Suzannet, bien qu'à la tête de Modèle:Nombre, est repoussé à Montaigu. Le Modèle:Date-, Charles d'Autichamp attaque avec 6 000 à Modèle:Nombre un détachement républicain qui trouve refuge dans l'église de Nueil-les-Aubiers. Deux jours plus tard, le général Dufresse arrive en renfort et avec seulement Modèle:Nombre, il disperse les forces vendéennes à la bataille des Aubiers. Dans le Centre, l'émigré Grignon, qui a supplanté Sapinaud, remporte un petit succès à La Flocellière le Modèle:Date-, mais il est battu et tué quatre jours plus tard à Chambretaud<ref>Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Modèle:P.592-597.</ref>.

La guerre s'interrompt à la suite de l'annonce du coup d'État du 18 Brumaire. Le 15 novembre, le général Gabriel d'Hédouville prend le commandement de l'Armée d'Angleterre et ouvre des négociations auprès des officiers royalistes le 9 décembre à Pouancé. Progressivement ces derniers optent pour une suspension d'armes<ref>Gabriel du Pontavice, Les Armees Catholiques et Royales au Nord de la Loire: petite histoire des Chouans, Modèle:P..</ref>. Mais les généraux royalistes se divisent entre ceux qui souhaitent signer la paix et ceux qui veulent poursuivre la guerre. Napoléon Bonaparte, désormais premier consul, proclame la liberté religieuse et détache Modèle:Nombre des frontières pour être envoyés dans l'Ouest. Le Modèle:Date-, Hédouville est remplacé par Guillaume Brune à la tête de l'Armée d'Angleterre, qui reprend bientôt son ancien nom d'Armée de l'Ouest. Face à de telles forces, les chefs vendéens, Suzannet, d'Autichamp et Sapinaud, signent la paix à Montfaucon-sur-Moine le 18 janvier 1800<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les généraux chouans ne tiennent que quelques semaines de plus.

Ultimes insurrections de 1815 et 1832

Modèle:Article détaillé Mais pendant longtemps, la Vendée, exsangue, garde les stigmates des combats. Le professeur Henri Laborit la mentionne, en 1980, en introduction du film d'Alain Resnais, Mon oncle d'Amérique, qui s'interroge sur les dysfonctionnements humains.

D'autres insurrections ont scandé l'histoire de la Vendée, qu'il s'agisse du soulèvement de 1815 ou de la tentative de la duchesse de Berry en 1832, marquant la naissance d'une conscience régionale spécifique. Sur le plan politique, la Vendée se distingue, depuis la Révolution, par une fidélité politique aux mouvements politiques conservateurs<ref>Claude Petitfrère, « Vendée/Vendéens », in Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, PUT, 1989 (rééd. Quadrige, 2005, Modèle:P.).</ref>,<ref>Jean-Clément Martin, La Vendée et la Révolution, Paris, Perrin, collection Tempus, 2007, Modèle:P..</ref>.

Les « martyrs » de 1793 occupent le premier plan de la mémoire vendéenne pendant l'essentiel du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, avant d'être éclipsés par les morts de la guerre franco-prussienne de 1870 et de la Première Guerre mondiale, deux conflits au cours desquels se réalise l'unité nationale<ref>Jean-Clément Martin, La Vendée et la Révolution, Paris, Perrin, collection Tempus, 2007, Modèle:P..</ref>.

Les réfugiés vendéens

Fichier:Les misères de la guerre Dawant.jpeg
Les misères de la guerre, huile sur toile d'Albert Dawant, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.

La question des réfugiés reste longtemps négligée dans l'historiographie vendéenne<ref name="Hussenet136et471"/>. La première esquisse de synthèse à ce sujet est réalisée par Émile Gabory en 1924<ref name="Hussenet136et471"/>. Celle lacune est comblée en 2001 par la thèse de doctorat de Guy-Marie Lenne<ref name="Hussenet136et471"/>. Son étude couvre à la fois les aspects chronologiques et sociologiques, mais aussi l’attitude des autorités quant à leur accueil<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P..</ref>.

Avant même le début de la guerre, des réfugiés affluent dans les départements voisins de la Vendée. En février, ils sont suffisamment nombreux en Charente-Inférieure pour qu’un décret soit pris pour organiser leur accueil. Les premières vagues importantes arrivent dès le Modèle:Date à Nantes. Entre le 19 et le 31 mai, entre Modèle:Unité arrivent à Angers. Il s’agit alors essentiellement de Républicains, qui fuient la zone des combats, ou abandonnent les villes avant qu’elles soient attaquées par les Vendéens<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P..</ref>. Ainsi, près de 10 % de la population de La Roche-sur-Yon fuit la ville<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P..</ref>.

Une deuxième vague de réfugiés a lieu d’août 1793 à janvier 1794. Le décret du [[1er août|Modèle:Abréviation discrète août]], qui ordonne la destruction de la Vendée, organise l’évacuation, l’accueil et la protection des réfugiés. Si les réfugiés du printemps étaient bien accueillis, le nombre des suivants, les difficultés d’approvisionnement qu’ils causent, et la suspicion à leur égard refroidissent un peu l’accueil. Craignant que de nombreux agents royalistes se trouvent dans leurs rangs, les représentants en mission Francastel, Garrau et Hentz prennent un arrêté, le Modèle:Date, les éloignant de vingt lieues (Modèle:Unité) de la zone des combats sous peine d'être considérés comme rebelles et traités comme tels. Les sommes nécessaires à leur voyage leur sont fournies. Les malades, les vieillards, les enfants, leur famille proche et leurs domestiques sont exemptés de l’éloignement, ainsi que des artisans spécialisés utiles à l’armée<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P..</ref>. Ces mesures provoquent l'hostilité des patriotes vendéens et plusieurs d'entre eux refusent d'obéir<ref>Louis-Marie Clénet, Les colonnes infernales, Modèle:P.254 et 268.</ref>.

Fichier:Evariste Carpentier. Guerre de Vendée.jpg
Les réfugiés, huile sur toile d'Évariste Carpentier, c. 1881

Enfin, à partir de janvier 1794, une troisième vague mêlant Bleus et Blancs, fuit les colonnes infernales<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P..</ref>. Elle est très nombreuse et systématiquement éloignée du théâtre des opérations. Plus du tiers des départements français accueillent ainsi des réfugiés<ref>Liste par Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P. : Allier, Aube, Calvados, Cantal, Charente, Charente-Inférieure, Cher, Corrèze, Côtes-du-Nord, Côte-d'Or, Dordogne, Eure, Ille-et-Vilaine, Indre-et-Loire, Loiret, Lot, Mayenne, Morbihan, Nièvre, Orne, Sarthe, Seine, Seine-et-Marne, Seine-Maritime, Deux-Sèvres, Vienne.</ref>.

Les réfugiés sont essentiellement des femmes (environ les deux tiers) et des enfants (près de la moitié)<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P. et suiv.</ref> : les hommes sous-représentés sont probablement engagés d’un côté ou de l’autre. Ils viennent des villes et des petits bourgs pour plus de la moitié. La société vendéenne est assez bien représentée, à l’exception des prêtres et des nobles<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P..</ref>. Si la population des lieux d'accueil est parfois méfiante, et si les autorités invoquent parfois les difficultés de subsistance pour en accueillir le moins possible, ils trouvent généralement un hébergement, voire un travail pour la durée de leur exil (travail et hébergement fournis par les autorités le plus souvent).

Si le retour est autorisé aux porteurs d’un certificat de civisme dès octobre 1794<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, Modèle:P..</ref>, il n’a réellement lieu que dans les zones calmes, encore rares. Les réfugiés républicains craignent les représailles des Blancs ainsi que le décret du Conseil supérieur de Vendée du Modèle:Date, qui exige le serment de fidélité à Louis XVII, ou ordonne le départ avec interdiction de revenir. L’autorisation est élargie au printemps 1795, afin de soulager les finances publiques, et le retour véritable s’amorce, même si des bandes rendent les campagnes peu sûres. Le retour massif a lieu avec la pacification de Hoche.

Le nombre total des réfugiés est estimé prudemment aux alentours de Modèle:Nombre à Modèle:Nombre par Guy-Marie Lenne<ref name="Hussenet136et471">Modèle:Harvsp.</ref> et entre Modèle:Nombre et Modèle:Nombre par Jean-Clément Martin<ref name="Infographie91">Modèle:Harvsp.</ref>. Peu d'entre eux s'implantent dans les départements où ils sont accueillis, les retours ont lieu timidement en 1795, puis massivement en 1796<ref name="Hussenet126">Modèle:Harvsp.</ref>.

Bilan humain

Modèle:Article connexe L'évaluation exacte des victimes de la guerre de Vendée, a fortiori la distinction entre morts liées directement ou indirectement à cette guerre, n'a jamais pu être établie, et l'on ne possède que des évaluations approximatives, d'où les variations dans les chiffres. Ainsi, il n'est pas possible de déterminer les pertes enregistrées parmi les combattants et les civils étrangers aux quatre départements de la « Vendée militaire » (certains originaires des colonies), peu nombreux, dans l'ensemble, parmi les rebelles, mais qui représentaient la plus grande part des troupes républicaines.

Évaluations d'époque

Le premier bilan humain de la guerre de Vendée est donné le Modèle:Date devant le Comité de salut public par neuf conventionnels représentant trois des départements impliqués dans la révolte, qui assurent qu'une population de Modèle:Nombre personnes a été anéantie<ref name="Hussenet108">Modèle:Harvsp.</ref>. Il est possible que ce bilan puisse dériver du mémoire rédigé quelques semaines auparavant par le conventionnel Lequinio<ref name="Hussenet109">Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans une lettre adressée le Modèle:Date au ministre de l'Intérieur, le général Hoche écrit que Modèle:Citation<ref name="Hussenet109"/>. Fin 1796, le général Danican reprend le bilan de Hoche en ajoutant que la République a perdu Modèle:Nombre hommes en Vendée<ref name="Hussenet109"/>. Barras, en évoquant l'œuvre de Hoche dans ses mémoires, porte également le bilan de la guerre à Modèle:Citation<ref name="Hussenet109"/>. Repris par Chateaubriand sous la Restauration, ce bilan de Modèle:Nombre morts passe à la postérité<ref name="Hussenet73">Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1797, dans son Histoire générale et impartiale des erreurs et fautes commises pendant la Révolution française, Louis Marie Prudhomme porte tantôt à 900 000 tantôt à plus d'un million le nombre des morts en Vendée, blancs et bleus compris<ref name="Hussenet110">Modèle:Harvsp.</ref>.

Sources scientifiques

Entre 1801 et 1804, à la demande du Ministère de l'Intérieur, les préfets et les secrétaires généraux des quatre départements concernés dressent un premier bilan démographique en soustrayant la population dénombrée en 1800 de celle de celle dénombrée en 1790 ou 1791. D'après leurs résultats, on compte Modèle:Nombre pour le Maine-et-Loire, 49 677 pour la Loire-Atlantique, 50 000 pour la Vendée et 15 000 à 33 363 pour les Deux-Sèvres. En 1818 ces travaux sont repris par Jean Alexandre Cavoleau, préfet de la Vendée sous l'Empire, celui-ci recalcule le bilan du département de la Vendée à Modèle:Nombre ou disparus, puis estime le bilan humain des quatre départements de la Vendée militaire à Modèle:Nombre ou disparus. Selon Jacques Hussenet, c'est la première étude sérieuse et raisonnée sur la bilan humain de la guerre de Vendée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Dans les années 1980, Reynald Secher<ref name="Secher VV 1986">Modèle:Harvsp.</ref> a dépouillé les registres paroissiaux et d’état civil de 700 communes des quatre départements de la guerre de Vendée (Vendée, sud de la Loire-Atlantique, ouest de Maine-et-Loire, nord des Deux-Sèvres). À partir des naissances entre 1780 et 1789, puis entre 1802 et 1811, il dégage un taux moyen de naissances, auquel, dans les deux cas (1780-89 et 1802-11), il applique un multiplicateur commun (27), afin de restituer les populations avant puis après la guerre. La soustraction de la population des années 1800 par celle des années 1780 permet d'obtenir un « manque » de Modèle:Nombre sur un total de 815 029 (soit 14,38 % de la population). Toutefois, des critiques ont été adressées à ce travail :

  • les populations ainsi « restituées » sont celles de 1784 et 1807, ce qui dépasse les limites réelles du conflit (1792 et 1802) ;
  • ce travail se fonde sur l'hypothèse qu'il n'y a pas eu de changement dans la démographie française entre la fin du {{#switch: et le début du
 | e | er | = 
   Modèle:S mini{{#ifeq: XIX|-| – | XIX }}Modèle:S mini siècle
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   Modèle:S mini{{#ifeq: et le début du|-| – | et le début du }}Modèle:S mini siècle

}} et ne tient pas compte du déficit des naissances pendant la période de la guerre ;

  • il ne fait pas la part des Vendéens tués pendant la guerre (dont une part seulement ont été victimes de massacres ou d'exécutions) et des décès causés indirectement par la guerre ;
  • il ne tient pas compte des réfugiés installés durablement dans les zones limitrophes ni de l'exode vers les villes ;
  • il ne distingue pas les morts en fonction de leur opinion politique (Vendéens républicains, royalistes ou indécis, dont la neutralité est remise en cause par la violence du conflit<ref>Jean-Clément Martin, « La Révolution a coupé la France en deux », L'Histoire, no 311, Modèle:Pp.. À propos des Vendéens républicains ou neutres, J.-C. Martin écrit : « Jusqu'au printemps 1793, les femmes des Vendéens bleus peuvent rester dans la Vendée insurgée sans être inquiétées. Tout comme les modérés et les indécis. À partir de l'été 1793, les femmes des révolutionnaires doivent partir, et les indécis sont emprisonnés. À moins de ruser. On a l'exemple de cet homme accusé devant le tribunal de Nantes en 1793 d'avoir monté la garde pour les Vendéens ; il le reconnaît mais se justifie : « Oui mais je portais une cocarde tricolore à mon caleçon » — une façon de rappeler que ses convictions étaient quand même quelque part ! Il a été acquitté… ».</ref>) ;
  • enfin, il ne tient aucun compte des morts non vendéennes, pourtant importantes.

En 1987, Jean-Clément Martin<ref>Jean-Clément Martin, La Vendée et la France, Paris, Éditions du Seuil, collection « Points », 1987.</ref> a repris la question du bilan humain. Il a tenté d'établir un bilan du déficit humain subi par la région en se basant sur une analyse des recensements de 1790 et de 1801, dont il a corrigé les inexactitudes à partir de ce que l'étude des sources de l'époque moderne a pu nous révéler de la démographie du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (avec un accroissement naturel annuel évalué à 1 %). Il trouve qu’en 1801, il manque 200 000 à Modèle:Nombre, par rapport à ce que l’accroissement naturel aurait dû permettre, si l'équilibre des naissances et des décès n'avait pas été bouleversé par la guerre. Ce creux démographique est imputable essentiellement aux tueries des combats, touchant aussi bien les républicains que les royalistes et imputables aux deux camps. Par ailleurs, il précise que ces chiffres ne doivent pas faire oublier qu'une évaluation exacte des pertes républicaines est pratiquement impossible, les combattants venant de l'ensemble de la France, « voire des colonies antillaises »<ref>Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d'un mythe national, éditions du Seuil, 2006 : « Selon toute vraisemblance, ces mois de guerre ont provoqué la perte d'au moins Modèle:Nombre dans toute la région, blancs et bleus confondus. Il est illusoire de chercher des proportions précises, puisque nombre de républicains morts sont venus de toute la France, voire des colonies antillaises, mais sans doute peut-on penser qu'un quart des habitants de la région (il y aurait eu plus d'un million d'habitants dans les quatre départements touchés directement par la guerre de Vendée) a disparu. ».</ref>. En outre, il ne faut pas négliger les déplacements de population, analysés par Guy-Marie Lenne en 2003<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, 1793-1796, Éditions Geste, La Crèche, collection « Pays d’histoire », 2003. Voir également « Les réfugiés de Vendée ».</ref>.

Dans le même ordre d'idées, Louis Marie Clénet, considère que les guerres de Vendée ont fait Modèle:Nombre vendéens (dont 40 000 pour les colonnes infernales de Turreau)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

De son côté, en 1992, Jacques Dupâquier évalue les pertes républicaines à Modèle:Nombre<ref>Jacques Dupâquier et A.Laclau, « Pertes militaires, 1792-1830 », in Atlas de la Révolution française, Paris, 1992, Modèle:P..</ref>. En 2014, Jean-Clément Martin reprend également ce nombre<ref name="Martin2014299"/>.

En 2007, sous la direction de Jacques Hussenet, un nouveau bilan, prenant en compte les travaux antérieurs, surtout à partir de 1990, arrive au chiffre d'environ Modèle:Nombre pour les habitants de la Vendée militaire entre 1793 et 1796<ref name="Hussenent148">Modèle:Harvsp.</ref>, soit environ 22 à 23 % des Modèle:Nombre que comptaient les territoires insurgés avant le conflit<ref name="Hussenet10,125,127">Modèle:Harvsp.</ref>. Parmi les victimes figureraient environ 20 à 25 % de républicains<ref name="Hussenet10">Modèle:Harvsp.</ref>. Concernant plus particulièrement, les pertes de l'armée républicaine, Jean-Philippe Coullomb et Jérôme Laborieux évaluent, dans leur contribution, de 26 000 à 37 000 le nombre de tués<ref name="Hussenet420">Modèle:Harvsp.</ref>. Jacques Hussenet estime également qu'au regard du nombre total de soldats engagés (130 000 à 150 000), le nombre de victimes militaires ne peut être supérieur à Modèle:Nombre ou disparus<ref name="Hussenet420"/>.

En 2014, Jean-Clément Martin juge que l'estimation donnée par Jacques Hussenet Modèle:Citation<ref name="Martin2014299">Modèle:Harvsp.</ref>. Alain Gérard salue également ces recherches, qui selon lui mettent Modèle:Citation<ref name="Hussenet9">Modèle:Harvsp.</ref>.

« Génocide » : un débat historique et juridique récent

Le débat sur la thèse du « génocide vendéen »

Le débat autour de la thèse d'un « génocide vendéen » - thèse minoritaire chez les historiens - est apparu dans la communauté universitaire dans les années 1980, en particulier avec les travaux engagés par Pierre Chaunu et Reynald Secher. Le caractère sanglant et massif de la répression de l'insurrection en Vendée n'est contesté par personne, même si les chiffres demeurent imprécis et discutés (voir les diverses hypothèses sur l'importance du nombre des victimes de la guerre de Vendée) et si les descriptions traditionnelles d'un massacre comme celui des Lucs-sur-Boulogne ont été remises en cause par la recherche historique<ref>Voir Jean-Clément Martin, Le Massacre des Lucs, Vendée 1794 (en collaboration avec Xavier Lardière), Geste Éditions, La Crèche, 1992, et Paul Tallonneau, Les Lucs et le génocide vendéen : comment on a manipulé les textes, éditions Hécate, 1993.</ref>. En tout état de cause, juridiquement, le nombre de victimes ne change pas la nature du crime, seules la nature des actes, l'intention et les moyens comptent<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les volontés délibérées d'extermination des populations vendéennes par les autorités républicaines, tout comme le caractère génocidaire des massacres commis par les agents qui exécutaient leurs ordres, font l'objet de contestations importantes. L'une des sources employées par les tenants de l'idée d'un « génocide vendéen », en plus des directives et des ordres qui se trouvent aux archives du ministère de la Guerre, est un livre de Gracchus Babeuf.

Babeuf et le populicide

Fichier:François-Noël Babeuf.jpg
Modèle:Centrer

En 1794, sous la Convention thermidorienne, Babeuf publie un livre, Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier, dans lequel il dénonce les exactions commises par Jean-Baptiste Carrier lors de sa mission à Nantes, dont il affirme (dans le paragraphe IV) qu'elles renvoient à un système de dépopulation qu'il nomme « populicide »<ref>La même année, il publie On veut sauver Carrier, on veut faire le procès au tribunal révolutionnaire : peuple, prend (sic) garde à toi, 15 pages.</ref>, néologisme qui est créé pour évoquer une idée inédite. Employé sous la Révolution à la fois sous une forme nominale et adjectivale (la seule qui ait survécu à la période révolutionnaire, dans la langue française), Modèle:Citation est utilisé pour désigner ce qui cause la mort ou la ruine du peuple<ref>Dans sa forme adjectivale, Modèle:Citation est employé dans le sens de quelque chose qui cause la ruine du peuple par Babeuf dans la phrase suivante : Modèle:Citation.</ref>. Le mot est formé de la racine latine populus (le peuple) et du suffixe latin cide<ref>Babeuf a aussi créé l'adjectif Modèle:Citation le 20 août 1791. La même époque a connu le Modèle:Citation ou le Modèle:Citation.</ref>. Comme le mot Modèle:Citation, forgé par Lemkin en 1944, il est employé pour désigner une forme de crime dont l'appréhension est inédite<ref>Ce qui distingue le « génocide » du « populicide », c'est que l'un renvoie à un plan d'extermination, tandis que l'autre (dans la définition qu'en donne Babeuf) sert à désigner un système de dépopulation. De même, « génocide », mot hybride formé d'une racine grecque et d'un suffixe latin, témoigne, à l'origine, du caractère raciste de l'extermination planifiée par les nazis, contre un peuple considéré comme biologiquement distinct ; il n'existe pas de mot latin qui puisse être mis en correspondance avec le sens moderne de « race » développé au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (ainsi, radix renvoie à l'extraction, à la racine) ; au contraire, en grec, il existe deux mots, ethnos et genos, qui ont donné ethnicide et génocide. Voir Raphaël Lemkin, « Le crime de génocide ».</ref>.

Dans son texte, le Modèle:Citation concerne l'ensemble de la France, et non la seule population vendéenne. Dans son livre, Babeuf, reprenant les critiques des Enragés qui défendaient l’application immédiate de la constitution de l'an I, dénonce la Terreur, qu'il juge responsable des massacres commis en 1793-1794, et attaque (avec les modérés, les muscadins et les néohébertistes) les Montagnards et les Jacobins. Cette mise en accusation est appuyée sur la mise au jour, après Thermidor, des exécutions, des massacres et des destructions de la guerre civile et de la Terreur. Avec d'autres pamphlétaires, Babeuf reprend les accusations du journal La Feuille nantaise qui, dans son numéro du 5 brumaire an III, accuse l’Incorruptible d'avoir voulu « dépopuler » le pays<ref>Ronan Y. Chalmin La République populicide : relire Du Système de dépopulation de G. Babeuf, Dix-huitième siècle 2011/1 (n° 43), pages 447 à 468 dans Cairn (libre accès au 13 décembre 2022]</ref>,<ref>Jean-Clément Martin, Contre-Révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799, Le Seuil, collection Points, 1998, Modèle:P.. L'article prétend que « dans les papiers de Robespierre on a trouvé des notes qui vouaient à la mort douze mille têtes dans le seul département du Vaucluse ».</ref>. D'après ses assertions, les membres du comité de salut public, autour de Robespierre, visant l'établissement de la plus grande égalité possible en France (projet dont il se déclare par ailleurs solidaire), auraient planifié la mort d'un grand nombre de Français<ref>Gracchus Babeuf, ({{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k847909%7C{{ #if: bpt6k847909 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier), 1794, paragraphe IV, pages 24-25. Cette affirmation est fondée, selon lui, sur Causes secrettes de la révolution du 9 au 10 thermidor, une brochure signée par « Simpronius-Gracchus Vilate, jeune homme de 26 ans, ex-juré du tribunal de sang de Robespierre » qui « mérite quelque crédibilité (…) en ce qu'il donne des indices assez sûrs, qu'il a été admis dans leurs conciliabules secrets, et initié dans les plus profonds mystères ». En fait, Joachim Vilate, ex-juré au tribunal révolutionnaire, écrit ce plaidoyer pendant son emprisonnement, et il attend d'être jugé avec le personnel du tribunal révolutionnaire. C'est un plaidoyer pro domo dans lequel il prétend avoir joué un grand rôle dans la chute de Robespierre, espérant par ce moyen échapper à la guillotine. Vilate était un espion du comité de salut public, et plus particulièrement de Barère. Par ailleurs, certains considèrent que ces écrits sont apocryphes, les attribuant plutôt à Pierre Choderlos de Laclos.</ref>. Leur analyse aurait été fondée, selon lui, sur les réflexions des philosophes politiques du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (comme Jean-Jacques Rousseau), qui considéraient que l'établissement de l'égalité nécessitait une population moindre que celle de la France de l'époque (en fait, pour ces philosophes, un gouvernement démocratique, fondé sur une certaine égalité des richesses, à l'exemple des cités-États de l'Antiquité, de Genève ou de Venise, réclamait non seulement un nombre de citoyens réduit, mais un territoire peu étendu). Suivant cette théorie, la guerre civile dans l'Ouest (avec la mort dans la bataille des Blancs et des Bleus) et la répression des insurrections fédéralistes et royalistes auraient été l'outil de ce programme de dépopulation de la France, dont Carrier, à Nantes, n'aurait été qu'un agent local<ref>Gracchus Babeuf, ({{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k847909%7C{{ #if: bpt6k847909 |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier), 1794, paragraphe IV et suivants.</ref>. Les défaites des troupes républicaines face aux insurgés royalistes auraient été organisées par le comité de salut public afin d'envoyer à la mort des milliers de soldats républicains, puis il aurait mis en place un plan d'anéantissement des Vendéens<ref>Gracchus Babeuf, Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier, 1794, paragraphe VI, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k847909/f102.table%7C{{ #if: bpt6k847909/f102.table |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, Modèle:P. : « J'ai démontré que, dans le système de dépopulation, écrit-il, les gouvernants ont voulu diriger la partie d'exécution qui aurait lieu sur le théâtre de la Vendée, de manière que la destruction s'opérât, d'abord sur une très grande partie de l'armée républicaine, et ensuite sur la totalité de la population vendéenne. Les preuves que j'ai rapportées me paraissent assez fortes, pour avoir pu convaincre que toutes les dispositions ont été parfaitement conduites pour remplir le premier point; l'extermination de milliers de citoyens dans l'armée républicaine. Il faudrait revoir Philippeaux tout entier, pour cumuler un plus grand nombre de ces preuves. J'en suis à l'époque où il s'est agi d'atteindre la seconde partie du but; l'anéantissement de la population vendéenne. On va voir comment, pour assurer leur succès, nos exécrables dévorateurs s'y prirent ».</ref>,<ref>Sur les différentes interprétations données à l'époque de la guerre civile, pour expliquer les échecs des forces républicaines face aux royalistes, voir Jean-Clément Martin, Violence et révolution, essai sur la naissance d'un mythe national, éditions du Seuil, 2006, Modèle:P..</ref>, que Babeuf met en parallèle avec la répression de l'insurrection lyonnaise, attribuée au seul Collot d'Herbois<ref>Gracchus Babeuf, Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier, 1794, paragraphe VII, {{#if:|https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k847909/f108.table%7C{{ #if: bpt6k847909/f108.table |{{ #if: | {{{t}}} | lire en ligne]}} | {{ #if: |[{{{1}}} lire en ligne]|lire en ligne}} }} sur Gallica}}, Modèle:P. et alii.</ref>.

Les partisans de la thèse du «génocide»

Chez les historiens

Le terme de Modèle:Citation apparaît en 1969 dans un article de la revue du Souvenir vendéen rédigé par le médecin-général Adrien Carré, qui fait un parallèle assumé avec les crimes nazis de la Seconde Guerre mondiale<ref name="Hussenet92">Modèle:Harvsp.</ref>. Celui-ci introduit pour la première fois dans l'historiographie vendéenne les termes de Modèle:Citation, de Modèle:Citation et de Modèle:Citation<ref name="Hussenet92"/>.

À partir de 1983-1984, l'historien Pierre Chaunu fait sortir la formule de Modèle:Citation de la confidentialité et provoque les premiers débats entre historiens<ref name="Hussenet96">Modèle:Harvsp.</ref>.

En 1986, Reynald Secher fait paraître La Vendée-Vengé, Le génocide franco-français, tirée de sa thèse de doctorat soutenue à Paris IV-Sorbonne, le 21 septembre 1985<ref name="Hussenet96"/> et dont le jury était constitué de Jean Meyer, Pierre Chaunu, André Corvisier, Louis Bernard Mer, Yves Durand, Jean Tulard et Jean-Pierre Bardet. La thèse du «génocide vendéen» devient alors largement médiatisée dans le contexte des préparatifs du bicentenaire de la Révolution française<ref name="Hussenet96"/>. La polémique bat son plein entre 1986 et 1989, où partisans et opposants de la thèse du «génocide» s'opposent dans les médias et rallient à leur cause journalistes, parlementaires, généraux, politologues, juristes ou romanciers<ref name="Hussenet96"/>. Les thèses de Secher reçurent un certain écho. Il fut reçu dans Apostrophes, l'émission de Bernard Pivot et le Figaro Magazine et le Canard enchaîné reprirent ses analyses. Pour Jean-Clément Martin, les travaux de Secher et de Chaunu arrivent au bout d'un processus de banalisation des comparaisons entre les crimes de la Révolution et ceux du régime nazi. La lecture de la guerre de Vendée à l'aune de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et des totalitarismes n'est donc pas neuve<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Elle rencontre donc un certain écho dans une France se préparant à célébrer le Bicentenaire et dont les travaux de François Furet analysent déjà la Terreur comme un processus totalitaire<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

D'autres historiens ont employé le terme de « génocide » pour qualifier les massacres commis pendant la guerre civile dans le camp républicain. On peut citer Jean Tulard<ref>J. Tulard, J.-F. Fayard, A. Fierro, Histoire et dictionnaire de la Révolution française, 1789-1799, Robert Laffont, collection Bouquins, 1987, Modèle:P.. Lui aussi était membre du jury de soutenance de la thèse de Reynald Secher.</ref>, Emmanuel Le Roy Ladurie<ref>Emmanuel Le Roy Ladurie, Le Figaro littéraire, 6 juin 1999, Lire le PDF.</ref>. Stéphane Courtois, directeur de recherches au CNRS, spécialiste de l'histoire du communisme<ref>Stéphane Courtois, « The crimes of Communism ».</ref> explique quant à lui que Lénine a comparé Modèle:Citation<ref>Stéphane Courtois, « The Crimes of Communism ».</ref>.

Autres disciplines: droit, philosophie et média

Les travaux de Reynald Secher ont également connu un certain retentissement hors du monde universitaire et ont été repris dans certains médias. Le Modèle:Date, en conclusion du Stockholm International Forum of the Holocaust, Michael Naumann, délégué du Gouvernement fédéral allemand à la culture et aux médias de 1998 à 2000 et ancien rédacteur en chef de Die Zeit, affirme : « Le terme français "populicide" a été parfois employé avant que le terme de "génocide" ait été inventé. Il a été inventé par Gracchus Babeuf en 1795 et décrivait l'extermination de 117 000 fermiers de Vendée. Ce secteur fertile dans l'ouest de la France est en effet demeuré pratiquement inhabité pendant Modèle:Nombre »<ref>Discours officiel de Michael Naumann.</ref>.

Fichier:Jean Lambert Tallien.JPG
Modèle:Centrer

De même, l'écrivain Michel Ragon, dans 1793 l'insurrection vendéenne et les malentendus de la liberté (1992), dont l'argumentaire reprend largement les éléments mis en avant par Secher, s'est efforcé de démontrer la réalité de la programmation des massacres et d'intentions officielles d'extermination d'un peuple. Dans son livre, il s'attache à l'ensemble de la répression de l'insurrection vendéenne, dont les acteurs principaux, côté républicain, sont le général Turreau, organisateur des « colonnes infernales », d'une part, les envoyés en mission Carrier à Nantes, Hentz et Francastel à Angers, villes où sont entassés des milliers de prisonniers vendéens, d'autre part. D'autres régions de France ont vu le développement d'insurrections (royalistes ou fédéralistes) contre la Convention en 1793. Selon les cas, les envoyés en mission avaient une attitude conciliante (comme en Normandie) ou menaient une répression ponctuelle, d'autres avaient une attitude plus répressive. Certains se sont livrés à de vraies exactions, comme Barras et Fréron à Toulon, Collot d'Herbois et Fouché à Lyon ou Tallien à Bordeaux. Dans le cas de la guerre de Vendée, Michel Ragon tente de prouver que les exactions commises par les envoyés en mission correspondaient aux exigences du comité de salut public, et même de la Convention.

Pour ce faire, il puise dans les documents d'époque des passages tirés des discours, proclamations, lettres ou rapports laissés par plusieurs personnalités révolutionnaires, qu'il interprète comme l'aveu de volontés génocidaires. Ainsi une proclamation de Francastel affichée à Angers, le Modèle:Date, déclarant : Modèle:Citation<ref>M. Ragon, 1992, p. 187.</ref>. De même, une lettre de Carrier, du Modèle:Date, adressée au général Haxo qui lui a demandé des vivres pour la Vendée républicaine<ref>À Nantes, Carrier privilégie le ravitaillement de l'armée sur celui des civils, non seulement les Vendéens, mais aussi les patriotes de Nantes, qui sont soumis au rationnement. C'est l'un des griefs avancés par Jullien de Paris pour demander son rappel, en février 1794, comme le montrent les lettres qu'il adresse à Robespierre et à son propre père. Voir également Roger Dupuy, La République jacobine, Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, tome 2 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, Modèle:P..</ref>, dont il souligne les formules qui semblent justifier sa thèse : Modèle:Citation

En 2017, Jacques Villemain, diplomate et juriste ayant notamment travaillé pour la Cour internationale de justice à La Haye, publie un livre<ref>Jacques Villemain, Vendée 1793-1794 : Crime de Guerre ? Crime contre l’humanité ? Génocide ? Une étude juridique, éditions du Cerf, 304 p.</ref> dans lequel il estime que si les massacres de la guerre de Vendée avaient lieu « aujourd'hui », le droit pénal international les qualifierait de « génocide »<ref>Choletais Guerre de Vendée : « C'est un crime de génocide », Le Courrier de l'ouest, 20 février 2017.</ref>. Cependant, l'ouvrage est critiqué par Jean-Clément Martin, qui considère que la démarche de Villemain s'appuie sur une lecture biaisée des sources où la méthode historique est absente. Par exemple concernant la loi du Modèle:1er aout, Martin note que Villemain ne prend jamais en compte le contexte de sa promulgation. Il écrit : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Surtout, Martin considère que le point de vue du juriste n'est en rien supérieur à celui de l'historien et que les outils juridiques mobilisés par Villemain, comme la notion de génocide ou celle de crimes contre l'humanité, ne permettent pas de mieux comprendre les crimes et les massacres qui ont lieu en Vendée.

Politisation du débat

Le Modèle:Date, neuf députés français de droite, se fondant explicitement sur les travaux de Reynald Secher et de Michel Ragon, ont déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale visant à la «Modèle:Citation». La proposition de loi est signée par Lionel Luca (UMP, Alpes-Maritimes), Hervé de Charette (UMP, Maine-et-Loire), Véronique Besse (MPF, Vendée), Louis Guédon (UMP, Vendée), Joël Sarlot (UMP, Vendée), Hélène Tanguy (UMP, Finistère), Bernard Carayon, (UMP, Tarn), Jacques Remiller (UMP, Isère) et Jérôme Rivière (UMP, Alpes-Maritimes)<ref>Procédure de la proposition de loi no 3754 déposée le 21 février 2007 à l'Assemblée nationale française par sept députés UMP et deux MPF et renvoyée à la commission des affaires culturelles, familiales et sociales. Voir la réaction de professeurs d'histoire de l'enseignement supérieur, auteurs du site de Révolution Française.net.</ref>. En 1987, Jean-Marie Le Pen avait déjà déposé un amendement visant à reconnaître un crime contre l'humanité dans les massacres de Vendéens<ref name="slate">Jean-Marie Pottier, « Des députés UMP, dont Lionnel Luca et Alain Marleix, cosignataires d'une proposition de loi avec Marion Maréchal-Le Pen », Slate, 17 janvier 2013.</ref>.

Le Modèle:Date est déposée une proposition de loi similaire (Modèle:Citation), à nouveau par neuf députés de droite ; Lionel Luca (UMP, Alpes-Maritimes), Dominique Souchet (MPF, Vendée), Véronique Besse (MPF, Vendée), Bernard Carayon (UMP, Tarn), Hervé de Charette (NC, Maine-et-Loire), Nicolas Dhuicq (UMP, Aube), Marc Le Fur (UMP, Côtes-d'Armor), Jacques Remiller (UMP, Isère) et Jean Ueberschlag (UMP, Haut-Rhin)<ref>Proposition de loi no 4441, renvoyée à la commission des affaires culturelles et de l’éducation.</ref>.

Par ailleurs, le Modèle:Date, une proposition de loi Modèle:Citation a été déposée par Modèle:Nombre de droite et du centre<ref>Proposition de loi no 426, renvoyée à la commission des lois constitutionnelles.</ref>. Le Modèle:Date-, Lionnel Luca dépose un texte, cosigné par Véronique Besse (MPF, Vendée), Dominique Tian (UMP, Bouches-du-Rhône), Alain Lebœuf (UMP, Vendée), Alain Marleix (UMP, Cantal), Yannick Moreau (UMP, Vendée), Philippe Vitel (UMP, Var) et Marion Maréchal-Le Pen (FN, Vaucluse)<ref>[1].</ref>,<ref>[2].</ref>. Il consiste en un article unique : Modèle:Citation. C'est la première fois qu'une proposition de loi est cosignée par des députés UMP et FN sous la [[XIVe législature de la Cinquième République française|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIVe{{#if:|  }} }} législature]]. Cette proposition soulève des réactions surtout à gauche, comme celle du Secrétaire national du Parti de gauche Alexis Corbière, qui voit dans cette proposition de loi Modèle:Citation. Pour lui, Modèle:Citation<ref>[3].</ref>.

En Modèle:Date-, Emmanuelle Ménard et Marie-France Lorho, députées d'extrême droite, déposent une proposition de loi visant à la reconnaissance officielle comme «crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide» les exactions commises en Vendée entre 1793 et 1794<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les adversaires de la thèse du génocide

Dans le monde universitaire

À l'opposé, la thèse du « génocide vendéen » a été rejetée par la plus grande partie du monde universitaire, qui la considère comme la manifestation d'un passé qui ne passe pas<ref>Voir, par exemple : Didier Guivarc'h, « La mémoire collective. De la recherche à l'enseignement », Cahiers d'Histoire Immédiate, automne 2002, no 22 ; Jean-Clément Martin, La Vendée et la Révolution. Accepter la mémoire pour écrire l'histoire, Perrin, collection Tempus, 2007.</ref>.

En 1985, François Lebrun récuse la thèse du Modèle:Citation, alors défendue par Pierre Chaunu<ref name="Hussenet96"/>.

Par la suite, la thèse de Reynald Secher est critiquée par l'Australien Peter McPhee, professeur à l'université de Melbourne, spécialiste de l'histoire de la France contemporaine, qui revient sur l'influence de Chaunu dans l'affirmation d'un lien entre la Révolution française et le totalitarisme communiste, relève les faiblesses de l'analyse de Secher sur le nombre de victimes ou le regard des révolutionnaires sur l'insurrection vendéenne, remet en cause la « description des structures économiques, religieuses et sociales » de la Vendée prérévolutionnaire et des causes de l'insurrection par Secher, note le peu d'importance donné aux massacres de républicains par leurs voisins insurgés dans son livre ; en outre, il soutient que Reynald Secher, dans ses travaux suivants, n'a tenu aucun compte des travaux universitaires postérieurs nuançant ou contredisant ses analyses<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Peter McPhee, commentaire de la thèse de Secher.</ref>. Il note, en conclusion de son article sur la traduction de La Vendée-Vengé, le génocide franco-français : Modèle:Citation bloc

De même, parmi ceux qui ont refusé d'adhérer à la thèse du génocide, on compte le Gallois Julian Jackson, professeur d'histoire moderne à l'université de Londres<ref>Stefan Berger, Mark Donovan, Kevin Passmore (dir.), Writing National Histories - Western Europe Since 1800, Routledge, Londres, 1999, 247 pages, contribution de Julian Jackson. Voir sa biographie.</ref>, l’Américain Timothy Tackett, professeur à l'université de Californie<ref>Voir l'intervention de Timothy Tackett, dans French Historical Studies, automne 2001, Modèle:P. : « In reality… the Vendée was a tragic civil war with endless horrors committed by both sides—initiated, in fact, by the rebels themselves. The Vendéeans were no more blameless than were the republicans. The use of the word genocide is wholly inaccurate and inappropriate. ».</ref>, l’Irlandais Hugh Gough, professeur à l'université de Dublin<ref>Hugh Gough, « Genocide & the Bicentenary: the French Revolution and the revenge of the Vendée », Historical Journal, vol. 30, 4, 1987, Modèle:P..</ref>, les Français François Lebrun, professeur émérite d'histoire moderne à l'université de Haute-Bretagne-Rennes-II<ref>François Lebrun, « La guerre de Vendée : massacre ou génocide ? », L'Histoire, Paris, no 78, mai 1985, Modèle:P. à 99 et no 81, septembre 1985, Modèle:P.. Dans le no 331 de L'Histoire, paru en mai 2008, il explique que la polémique sur l'emploi du Modèle:Citation a permis Modèle:Citation.</ref>, Claude Langlois, directeur d'études de l'École pratique des hautes études, directeur de l'Institut européen en sciences des religions et membre de l'Institut d’Histoire de la Révolution française<ref>Claude Langlois, « Les héros quasi mythiques de la Vendée ou les dérives de l'imaginaire », in F. Lebrun, 1987, Modèle:P., et « Les dérives vendéennes de l’imaginaire révolutionnaire », AESC, no 3, 1988, Modèle:P..</ref>, Paul Tallonneau<ref>Paul Tallonneau, Les Lucs et le génocide vendéen : comment on a manipulé les textes, éditions Hécate, 1993.</ref>, Claude Petitfrère, professeur émérite d'histoire moderne à l'université de Tours<ref>Claude Petitfrère, La Vendée et les Vendéens, Éditions Gallimard/Julliard, 1982.</ref> ou Jean-Clément Martin, professeur à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne<ref>Jean-Clément Martin, La Vendée et la France, Le Seuil, 1987.</ref>.

Entre autres arguments, Jean-Clément Martin note que, dans son ouvrage, Reynald Secher, qui pratique « une écriture d'autorité, condamnant l'histoire qui ne se soucie pas de vérité absolue », ne commente ni ne discute le mot « génocide ». Or, pour lui, la question se pose « de savoir quelle est la nature de la répression mise en œuvre par les révolutionnaires »<ref name="Jean-Clément Martin 2007, p. 72-77">Jean-Clément Martin, La Vendée et la Révolution. Accepter la mémoire pour écrire l'histoire, Perrin, collection Tempus, 2007, Modèle:P..</ref>. Il explique, à la suite de Franck Chalk et de M. Prince<ref>Franck D. Chalk, « Definitions of Genocide and their implications for prediction and prevention », Holocaust and Genocide Studies, 1989, vol. IV, no 2, Modèle:P. ; M. Prince, Le Génocide, Assi Diffusion, 5 tomes, 1988, tome V, Modèle:P..</ref> que « sans l'intention idéologique appliquée à un groupe bien délimité, la notion de génocide n'a pas de sens. Or il n'est possible ni de trouver une identité "vendéenne" préexistante à la guerre, ni d'affirmer que c'est contre une entité particulière (religieuse, sociale… raciale) que la Révolution s'est acharnée »<ref name="Jean-Clément Martin 2007, p. 72-77"/>.

Il reprend la question du décret du Modèle:Date prévoyant la Modèle:Citation, et le rapport de Barère qui affirme : Modèle:Citation<ref>Jean-Clément Martin, « Un génocide ? », L’Histoire, Modèle:N°.</ref>. Il rappelle que l'un et l'autre excluent les femmes, les enfants et les vieillards (auxquels le décret du Modèle:Date ajoute les hommes sans armes), qui doivent être protégés. De même, il note que Modèle:Citation, regardant simplement la Vendée comme Modèle:Citation, et conclut que Modèle:Citation<ref>Contre-Révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799, Seuil, 1998, Modèle:P..</ref>.

Jean-Clément Martin indique qu'aucune loi n'a été prise dans le but d'exterminer une population désignée comme Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il rappelle que l'utilisation du terme Modèle:Citation de la Vendée utilisé dans les décrets provenait déjà de la monarchie et précise que Modèle:Citation.

Patrice Gueniffey, dans son ouvrage La politique de la Terreur. Essai sur la violence révolutionnaire 1789-1794, paru en 2000 aux éditions Gallimard, qualifie les exactions commises à l'encontre des vendéens de crime contre l'humanité : « Les souffrances infligées à la population vendéenne après la fin des combats et sans aucune relation avec les nécessités militaires constituent un crime sans équivalent dans l'histoire de la Révolution française, crime que l'on peut qualifier, aujourd'hui, de crime contre l'humanité et que la tradition républicaine, peu soucieuse de revendiquer cet épisode sans gloire de son moment inaugural, a longtemps occulté ou nié »<ref>p. 257-258.</ref>.

Pour Martin, le discours de Barère et le décret Modèle:Citation<ref>Jean-Clément Martin, Contre-Révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799, Seuil, 1998, Modèle:P..</ref>. Les soulèvements contre la conscription ne sont pas propres à la Vendée. En 1793, des soulèvements se produisirent également à Clermont-Ferrand, Bordeaux, Grenoble, Tournais, Angoulême ou Dunkerque<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La Convention nationale était persuadée que la révolte en Vendée était un complot, venant notamment d’Angleterre contre la République. En effet, à la suite de la défaite de la Bataille de Pont-Charrault, le général Louis Henri François de Marcé qui commandait les troupes républicaines est condamné à mort, car il est considéré comme un traître à la patrie<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Non seulement la Convention n'avalise pas les agissements des militaires et des représentants, qui s'opposent à ses décrets, mais, dans la région même, Modèle:Citation<ref>Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d'un mythe national, Le Seuil, 2006, Modèle:P..</ref>. Suivant son analyse, les atrocités commises pendant la guerre de Vendée s'expliquent, côté républicain, par la médiocrité de l'encadrement des soldats, qui sont Modèle:Citation<ref name="Révolution 2006, p. 161">Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d'un mythe national, Le Seuil, 2006, Modèle:P..</ref>. De l'autre côté, Modèle:Citation<ref name="Révolution 2006, p. 161"/>.

À ses yeux, ce n'est pas la violence d'un État fort qui s'abat sur sa population ; l'État est trop faible pour contrôler et empêcher la spirale de violence qui se déchaîne entre insurgés et patriotes, et ce jusqu'au printemps 1794<ref>Jean-Clément Martin, Violence et Révolution. Essai sur la naissance d'un mythe national, éditions du Seuil, 2006.</ref>.

Patrice Gueniffey, dans l'ouvrage cité ci-dessus, La politique de la Terreur, fait toutefois la remarque suivante : « Mais la Convention ne doit pas être absoute pour autant : le Comité de salut public semble avoir donné en octobre une plus grande extension au décret du Modèle:1er août, et au début 1794 il approuvera l'extermination »<ref>Modèle:P..</ref>.

Dans son Gracchus Babeuf avec les Égaux, Jean-Marc Schiappa critique également la thèse du génocide présentée par Reynald Secher lors de la réédition du livre de Babeuf Du système de dépopulation ou La vie et les crimes de Carrier : Modèle:Citation<ref>Jean-Marc Schiappa, Gracchus Babeuf avec les Égaux, Éditions ouvrières, 1991, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>.

Professeur émérite à l'université Paris I-Panthéon-Sorbonne, ancien directeur de l'Institut d'histoire de la Révolution française, Michel Vovelle s'est également positionné contre la thèse du génocide. Dans le texte « L'historiographie de la Révolution Française à la veille du bicentenaire », paru en 1987, il écrit : Modèle:Citation bloc

En 2007, Michel Vovelle précise : Modèle:Citation<ref>Michel Vovelle, 1789. L'héritage et la mémoire, Éditions Privat, février 2007, 376 pages, Modèle:P. Modèle:ISBN.</ref>.

En 1998, Max Gallo s'est lui aussi déclaré contre l'hypothèse d'un « génocide vendéen » dans l'article « Guerre civile oui, génocide non ! » paru dans la revue Historia<ref>Max Gallo, « Guerre civile oui, génocide non ! », in Historia, no 624, décembre 1998, 4 p.</ref>.

En 2013, l'historien Alain Gérard déclare : Modèle:Citation<ref name="OF010413">Joël Bigorgne, Guerres de Vendée : « Il faut enfin crever l'abcès ! », Ouest-France, Modèle:1er avril 2013.</ref>. Il critique également les différentes propositions de lois déposées à l'Assemblée nationale portant sur la Modèle:Citation<ref name="OF010413"/>. Ainsi en 2013, il qualifie le texte déposé par le député Lionnel Luca de Modèle:Citation et Modèle:Citation<ref name="OF010413"/>. En 2018, après une nouvelle proposition de loi déposée par les députées Emmanuelle Ménard et Marie-France Lorho, il déclare : Modèle:Citation<ref name="OF170218">Céline Bardy, Génocide, proposition de loi : l'avis de deux historiens, Ouest-France, 17 février 2018.</ref>.

En 2007, Jacques Hussenet indique que le Modèle:Citation<ref name="Hussenet141-143"/>. Considérant que Modèle:Citation, que sa définition émane de juristes, et non d'historiens, et a été formalisée après des tractations entre États, il estime que Modèle:Citation<ref name="Hussenet141-143"/>. Il indique cependant que sa position est la suivante : Modèle:Citation<ref name="Hussenet141-143">Modèle:Harvsp.</ref>.

Des observations et analyses postérieures

Historien du radicalisme, Samuel Tomei analyse les attaques récentes contre « les mystifications de la mémoire républicaine », au nom d'un Modèle:Citation et Modèle:Citation Précisant le second point, il note : Modèle:Citation bloc

Dans le même ordre d'idées, dans le compte-rendu qu'il consacre au manuel La Révolution française d'Éric Anceau, Serge Bianchi, professeur à l’université Rennes-II, relève que Modèle:Citation<ref>Serge Bianchi, « La Révolution française », Annales historiques de la Révolution française, Modèle:N°, premier trimestre 2002.</ref>.S'attachant à la question mise au programme des concours du CAPES et de l’agrégation d’histoire en 2005-2006, telle qu'elle a été traitée dans le manuel dirigé par Patrice Gueniffey, dans l'article « À propos des révoltes et révolutions de la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Essai d’un bilan historiographique », Guy Lemarchand, professeur à l'université de Rouen, distingue les différentes écoles historiques qui ont analysé la Révolution française, expliquant : Modèle:Citation bloc

De son côté, Guy-Marie Lenne a ouvert un nouveau champ d’études encore aujourd’hui incomplètement exploré, celui des réfugiés de la Vendée (cf supra). Leur nombre (au moins plusieurs dizaines de milliers), leur orientation politique (aussi bien républicains, que neutres ou même soupçonnés de royalisme) n’a pas empêché la République (que ce soit les municipalités, les districts, les départements ou la Convention) de leur venir en aide, de les accueillir, les nourrir, parfois de leur fournir un travail. Selon lui, cette attitude est en contradiction complète avec l’hypothèse d’un génocide : on ne peut vouloir massacrer un peuple, et organiser l’évacuation et l’aide à une portion de ce même peuple<ref>Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés des guerres de Vendée de 1793 à 1796, Éditions Geste, La Crèche collection Pays d'histoire, 2003.</ref>. De façon plus anecdotique, mais révélatrice, on peut noter que même à l’échelon de la justice de paix, on s’attache à protéger les plus faibles : ainsi, les enfants mineurs de la famille Cathelineau du Pin-des-Mauges, qui a fourni un généralissime de l’armée vendéenne, et dont les trois autres frères sont morts dans les rangs de l’armée catholique et royale, sont protégés par un juge de paix qui nomme un conseil de famille pour administrer leurs biens, alors qu’ils seraient une cible de choix pour une persécution. De même, les juges de paix qui ont choisi le royalisme sont gardés en place<ref>Anne Rolland-Boulestreau, « La justice de paix en Vendée militaire, 1790-début Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : une institution judiciaire prise dans les tourments de la guerre de Vendée », in Annales historiques de la Révolution française, no 335, premier trimestre 2004, consulté le 24 mars 2008.</ref>.

Pour Didier Guyvarc'h, alors membre du Groupe de recherche en histoire immédiate (GRHI), l’étude du « lieu de mémoire » Vendée par Jean-Clément Martin met « en évidence les politiques de la mémoire et leurs enjeux. Si pour l’historien ce sont les Bleus qui, dès 1793, construisent l’image d’une Vendée symbole de la contre-révolution, ce sont les Blancs et leurs successeurs qui utilisent et retournent cette image aux {{#switch: XX

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}}

}} pour asseoir une identité régionale. Cette identité est un outil de mobilisation sociale mais aussi un instrument politique contemporain. Le succès du spectacle du Puy-du-Fou, lancé en 1977 par Philippe de Villiers, résulte de la rencontre entre un milieu rendu réceptif par une pédagogie du souvenir de Modèle:Nombre et le souci d’un homme politique de se construire une image. L'exemple vendéen des années 1980 et du début des années 1990 illustre les défis nouveaux qui se posent à l’historien de la mémoire. Confronté à une mémoire vive et impérieuse, il est conduit à déconstruire mythe ou légende et à remettre ainsi en cause l'exploitation du passé par le présent. Dans le contexte du bicentenaire de 1789, puis de 1793, l'emploi du terme génocide est ainsi au centre d'un débat intense car il est un enjeu pour ceux qui veulent démontrer que « la révolution […] à toutes les époques et sous toutes les latitudes serait dévoreuse de libertés » »<ref>Didier Guivarc'h, « La mémoire collective. De la recherche à l'enseignement », Cahiers d'Histoire Immédiate, automne 2002, no 22.</ref>.

De même, en 2007, évoquant la mémoire persistante de la guerre de Vendée, marquée par le succès du Puy-du-Fou, Mona Ozouf et André Burguière notent : Modèle:Citation<ref>Le Nouvel Observateur, no 2229, 26 juillet 2007, Les 100 lieux qui ont fait la France, Mona Ozouf, André Burguière, « Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle - L'enfantement de la liberté », Modèle:P..</ref>.

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Liens

Bibliographie

Sur la guerre de Vendée et sa mémoire

  • Frédéric Augris, Henri Forestier, général à Modèle:Nombre, Éditions du Choletais, 1996.
  • Alphonse de Beauchamp
  • Modèle:Ouvrage.
  • Auguste Billaud,
  • Jean-Joël Brégeon et Gérard Guicheteau, Nouvelle histoire des guerres de Vendée, Paris, Perrin, 2017, 380 p.
  • Marie Breguet, L’Avant-guerre de Vendée. Les questions religieuses à l’Assemblée législative, Paris, Pierre Téqui éditions, 2004, 224 p. Modèle:ISBN
  • François Chamard, Félix Deniau et François Uzureau, Histoire de la Guerre de la Vendée, 1876-1878, réédition 12 volumes, 4800 pages, J. Siraudeau, Angers, 1978.
  • Jean-François Chiappe, La Vendée en armes, Librairie académique Perrin, 1982-1986, 3 tomes.
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage : Modèle:Ouvrage ; Modèle:Ouvrage ; Modèle:Ouvrage ; Modèle:Ouvrage. — Plusieurs rééd. ; la meilleure est celle du R. P. Jean Emmanuel B. Drochon (Paris, Maison de la bonne presse, 1895-1896) ; elle est enrichie d’illustrations, d’annotations et, surtout, d’un cinquième vol. qui contient un index. Cette rééd. a été réimpr. en 1973 (Paris, Éd. Montpensier), et en 1994 (Cholet, Éd. Pays et terroirs).
  • Jean-Marie Crosefinte :
    • Le Sacré-Cœur insigne du combattant vendéen, Modèle:Date-, coll. « Les guerres de l'Ouest 1793-1796 ».
    • Le costume du combattant vendéen, Modèle:Date-, coll. « Les guerres de l'Ouest 1793-1796 ».
    • Les drapeaux vendéens, Modèle:Date-, coll. « Les guerres de l'Ouest 1793-1796 ».
    • L’armement du combattant vendéen, Modèle:Date-, coll. « Les guerres de l'Ouest 1793-1796 ».
  • Nicolas Delahaye,
    • Guide historique des Guerres de Vendée, Éditions Pays et Terroirs, 2005. Un inventaire et des itinéraires de découvertes des hauts lieux de la mémoire.
    • Les 12 Colonnes infernales de Turreau, Éditions Pays et Terroirs. Une synthèse pour découvrir la logique des colonnes de Turreau.
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Alain Gérard,
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage (rééd. BiblioBazaar, LLC, 2009, 184 pages, Modèle:P. et alii).
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage. — L’ouvrage a d’abord paru en fascicules. Rééd. en 1976 (Nantes, Librairie nantaise, 583 p.). Il existe un supplément à cette bibliographie : Modèle:Ouvrage
  • Guy-Marie Lenne, Les Réfugiés de la guerre de Vendée, 1793-1796, Éditions Geste, collection Pays d’histoire, 2003.
  • Pol-Erwan Le Tannou, Guerre et Génocide de Vendée, Stellamaris, 2014.
  • Anne Rolland-Boulestreau, Les colonnes infernales : violences et guerre civile en Vendée militaire, 1794-1795, Paris, Fayard, 2015, 335 Modèle:P., Paris, Fayard, 2015, 335 Modèle:P. Modèle:ISBN, présentation en ligne [archive]).
  • Anne Rolland-Boulestreau, Guerre et paix en Vendée, 1794-1796, Paris, Fayard histoire, 2019, 336 p. (Modèle:ISBN).
  • Simone Loidreau, Les colonnes infernales en Vendée, Éditions du Choletais, 1994.
  • Pierre Marambaud, Les Lucs, la Vendée, la Terreur et la Mémoire, Éditions de l'Etrave, 1993. Cette étude analyse la politique des massacres organisés et planifiés par Turreau aux Lucs-sur-Boulogne.
  • Jean-Clément Martin,
    • Une guerre interminable, la Vendée Modèle:Nombre après, Éditions Reflets du Passé, Nantes, 1985.
    • Modèle:Ouvrage
    • La Vendée et la France, 1789-1799, Éditions du Seuil, 1987 (Ouvrage historique de référence qui propose une lecture surplombante des événements et surtout des idéologies à l'œuvre dans la genèse du conflit)
    • La Vendée de la Mémoire, 1800-1980, Éditions du Seuil, 1989.
    • La Loire-Atlantique dans la tourmente révolutionnaire, Éditions Reflets du Passé, Nantes, 1989.
    • Le Massacre des Lucs, Vendée 1794 (en collaboration avec Xavier Lardière), Geste Éditions, La Crèche, 1992.
    • La Vendée en 30 questions, Geste Éditions, La Crèche, 1996.
  • Modèle:Chapitre
    • Modèle:Ouvrage
    • Modèle:AncreLa Vendée et la Révolution. Accepter la mémoire pour écrire l'histoire, Paris, Perrin, coll. Tempus, 2007 (Ce livre porte sur la mémoire de la guerre en Vendée et l'influence de cette mémoire sur l'histoire. Il revient sur le débat concernant le « génocide vendéen »)
    • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Xavier Martin, Sur les droits de l'homme et la Vendée, Dominique Martin Morin, 1995.
  • Modèle:Ouvrage
  • Claude Petitfrère,
    • Les Vendéens d’Anjou, Bibliothèque nationale de France, 1981.
    • La Vendée et les Vendéens, Gallimard, collection archives, 1982.
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  • Célestin Port, La Vendée Angevine : les origines, l'insurrection (Modèle:Date--Modèle:Date-), Paris, Hachette, 1888, 2 tomes.
  • Michel Ragon, 1793. L'insurrection vendéenne et les malentendus de la Liberté, Albin Michel, 1992.
  • Modèle:Article.
  • Modèle:Article.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Anne Rolland-Boulestreau, Guerre et Paix en Vendée, 1794-1796, Fayard, 2019.
  • Raphaël Rousseleau, « L’esprit et les lieux. Généalogie et usage de clichés paysagers vendéens », Genèses, no 44, 2001/3
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage
  • Reynald Secher,
    • Modèle:Ouvrage.
    • Gracchus babeuf. La guerre de la Vendée & le système de dépopulation, Tallandier, collection « In-Texte », 1987.
    • La guerre de Vendée : itinéraire de la Vendée militaire, Tallandier, collection Guides Historia, 1989.
    • La désinformation autour des guerres de Vendée et du génocide vendéen, Atelier Fol'Fer éditions, collection L'étoile du Berger, 2009.
    • Vendée : du génocide au mémoricide : Mécanique d'un crime légal contre l'humanité, Préface d'Hélène Piralian, Stéphane Courtois et Gilles-William Goldnadel, éd. du Cerf, 2011.
  • Modèle:Ouvrage
  • Paul Tallonneau, Les Lucs et le génocide vendéen : comment on a manipulé les textes, éditions Hécate, 1993.
  • Thierry Trimoreau (sous la direction de) : Massacres au Mans en 1793, la Vendée et la Virée de Galerne, éditions Siloë, Laval, 2009.
  • Louis-Marie Turreau, Mémoires de Turreau pour servir à l'histoire de la guerre de vendée, Éditions Pays et Terroirs 2007. Justifications de l'organisateur des massacres et des colonnes infernales.
  • Modèle:Ouvrage — Rééd. en 1853 Modèle:Lire en ligne et en 1868 (même éditeur).
  • Jacques Villemain, Vendée, 1793-1794 : Crime de guerre ? Crime contre l'humanité ? Génocide ? Une étude juridique, Le Cerf, 2017.
  • Gérard Walter, La Guerre de Vendée, Paris, Plon, 1953.

Mémoires, souvenirs, correspondances

 | Modèle:Abréviation discrète
 | XIX

}} (Angers, Éd. D. Lambert de la Douasnerie). Cette rééd. contient aussi : Rapport sur la Vendée, par Bertrand Barère de Vieuzac.

  • Modèle:Ouvrage — Imprimés par l’aut. à 16 ex. Rééd. en 1982 sous le titre : Mémoires sur l’île de Noirmoutier (Marseille, Laffitte Modèle:ISBN). Cette rééd. contient aussi : Recherches topographiques, statistiques et historiques sur l’île de Noirmoutier, du même aut. Autre rééd. (sous le même titre) en 1989 (Paris, Éd. J.-M. Place, coll. « Les Cahiers de Gradhiva » Modèle:ISBN). — Témoin de l’insurrection vendéenne, F. Piet fut maire de Noirmoutier jusqu’en 1804.
  • Bertrand Poirier de Beauvais
  • Modèle:Ouvrage — Rééd. en 1933 (même éd.).
  • Modèle:Ouvrage. — L’« administrateur militaire » cité dans le titre est Pierre Durand (voir à ce nom). — Rééd. en 1824 (Paris, Éd. Audin) sous le titre : Modèle:Ouvrage. Cette rééd. contient en plus : Voyage fait dans la Vendée en 1820, par Jean de Sapinaud de Boishuguet.
  • Modèle:Ouvrage. — Le traducteur a travaillé sur la transcription anglaise du manuscrit original. — Rééd. en 1988 (Cholet, Éd. du Choletais).
  • Modèle:Ouvrage — Extrait de la Correspondance historique et archéologique, 1908 à 1911. Rééd. en 1911 (Paris, Éd. H. Champion). — Témoin de l’insurrection vendéenne, Tortat fut ensuite maire de La Roche-sur-Yon.
  • Modèle:Ouvrage. — Modèle:2e éd. en 1815 (Paris, chez les Marchands de nouveautés) ; rééd. en 1824 (Paris, Éd. Baudouin frères, « Collection des mémoires relatifs à la Révolution française »), en 1992 sous le titre : Turreau en Vendée : mémoires et correspondance (Cholet, Éd. du Choletais Modèle:ISBN), et en 2007 (Cholet, Éd. Pays et terroirs Modèle:ISBN).
  • Modèle:Ouvrage. — Paru sous l’anonymat. Le manuscrit original de ces mémoires aurait été revu par Alphonse de Beauchamp. — Rééd. en 1890 dans le collectif intitulé : Mémoires sur la guerre de la Vendée et l’expédition de Quiberon (Paris, Éd. Firmin-Didot, coll. « Bibliothèque des mémoires relatifs à l’histoire de France pendant le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (Modèle:N°), et en 2013 (Nîmes, Éd. C. Lacour-Ollé, coll. « Redivida » Modèle:ISBN).
  • Modèle:Ouvrage. — L'aut. a été procureur général syndic de Maine-et-Loire.
  • Modèle:Ouvrage. — Rééd. en 1998 (Ingrandes-sur-Loire, Éd. D. Lambert de La Douasnerie, coll. « Paroisses et soldats de l'armée vendéenne »).

Sur la Révolution française en général, et la Contre-révolution

  • Bernard Chupin, Vendée 1794 - Rwanda 1994 : deux génocides qui se ressemblent, éditions Fol'Fer, 2014.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Jacques Godechot, La Contre-révolution, doctrine et action (1789-1804), PUF, 1961
  • Modèle:Ouvrage.
  • Jean-Clément Martin,
    • Contre-Révolution, Révolution et Nation en France, 1789-1799, éditions du Seuil, collection Points, 1998.
    • Violence et Révolution. Essai sur la naissance d'un mythe national, éditions du Seuil, 2006.
  • Albert Soboul,
    • (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 1989
    • La Révolution française, Gallimard, collection Tel, 1982, réédition, 1997.
  • Michel Vovelle, La Chute de la monarchie, 1787-1792, tome 1 de la Nouvelle histoire de la France contemporaine, éditions du Seuil, collection Points, 1972.
  • Denis Woronoff, La République bourgeoise de Thermidor à Brumaire. 1794-1799, tome 3 de la Nouvelle Histoire de la France contemporaine.

Romans

Littérature de jeunesse

Filmographie

  • 1900 : Les Compagnons de Jéhu réalisateur inconnu.
  • 1909
    • Henri Lavedan, l’Épi.
    • Gérard Bourgeois, La Vendéenne
    • Latium Film, Una congiura sotto Napoleone
    • Luigi Maggi, Le Petit Vendéen (Il piccolo vandeano)
    • Réalisateur inconnu, Vandea (Rivoluzione Francese)
    • Gérard Bourgeois, Bara, le petit tambour de la République
    • Victorin Jasset, Face à face (épisode de la guerre de Vendée)
    • Mario Caserini, L’Insurgé de la Vendée (L’insorto della Vandea)
  • 1911
    • Gérard Bourgeois, Cadoudal.
    • Réalisateur inconnu, Il marchese di Lantenac.

Œuvres musicales liées

  • Album Chante la Vendée Militaire (La Chouannerie), par Catherine Garret, 1977.
  • Album Vendée 1792-1796, par le Chœur Montjoie Saint-Denis, 2005 (réédition en 2016).
  • EP Guerres de Vendée: Chouans, par Jean-Pax Méfret, 2006.
  • Le groupe français de black/folk metal Paydretz concentre son œuvre autour des Guerres de Vendée et des Chouanneries.

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

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