Frédéric II (empereur du Saint-Empire)

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Modèle:Titre noble Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Politicien

Frédéric de Hohenstaufen, né le Modèle:Date à Jesi près d'Ancône et mort le Modèle:Date à Fiorentino, voisine de Torremaggiore et de San Severo en Capitanate<ref>Modèle:Chapitre.</ref>, est empereur des Romains de 1215 à 1250 sous le nom de Modèle:Noble-. Il est aussi roi des Romains, roi de Sicile, roi de Provence-Bourgogne (ou d'Arles), et roi de Jérusalem. Au cours de son règne, il connaît des conflits permanents avec la papauté et se voit excommunié par deux fois, le pape Modèle:Noble n'hésitant pas à le désigner comme « l'Antéchrist ».

Locuteur, d’après les chroniqueurs, d’au moins six langues Modèle:Incise, Frédéric accueille à sa cour des savants du monde entier, porte un grand intérêt aux mathématiques et aux beaux-arts, se livre à des expériences scientifiques (parfois sur des êtres vivants) et édifie des châteaux dont il trace parfois lui-même les plans. Grâce à ses bonnes relations avec le monde musulman, il mène à bien la sixième croisade Modèle:Incise et est le second seigneur d'Occident à reconquérir les lieux saints de la chrétienté, après Godefroy de Bouillon.

Dernier empereur de la dynastie des Hohenstaufen, Frédéric devient rapidement une légende. De ses contemporains, il reçoit, sous la plume de Matthieu Paris, les surnoms de Stupor mundi (la « Stupeur du monde ») et de « prodigieux transformateur des choses », au point qu'on attendit son retour après sa mort. Dans la conscience collective, il devint « l'Empereur endormi » dans les profondeurs d'une caverne, celui qui ne pouvait avoir disparu, celui qui dormait d'un sommeil magique dans le cratère de l'EtnaModèle:Sfn. Son mythe personnel se confondit par la suite avec celui de son grand-père Frédéric Barberousse. Son charisme est tel qu'au lendemain de sa mort, son fils, le futur roi Modèle:Noble, écrit à un autre de ses fils, le roi Modèle:Noble, une lettre qui commence par ces mots : « Le soleil du monde s'est couché, qui brillait sur les peuples, le soleil du droit, l'asile de la paixModèle:Sfn ».

Biographie

Une enfance sicilienne (1194-1208)

Il était le fils de l'empereur Modèle:Noble, de la maison de Hohenstaufen, et de Constance de Hauteville, elle-même fille de Modèle:Noble, premier roi normand de SicileModèle:Sfn. Sa naissance eut lieu en public, le Modèle:Date, sous une tente dressée sur la place principale de Jesi pour prouver que Constance, alors âgée de quarante ans, était bien la mère de l'héritierModèle:Sfn. D'abord nommé Constantin par sa mère, il fut ensuite baptisé à AssiseModèle:Sfn sous le nom de ses deux grands-pères, Frédéric-RogerModèle:Sfn.

Frédéric-Roger fut élu roi des Romains en 1196, à la demande de son père, afin d'assurer la continuité dynastique des Hohenstaufen au trône impérial. L'objectif de l'empereur était de transformer le royaume électif germanique en un empire héréditaireModèle:Sfn. Cependant, Modèle:Noble mourut brutalement en Modèle:Date-Modèle:Sfn. L'impératrice s'imposa à la régence contre le sénéchal allemand Markward d'Anweiler, et fit couronner Frédéric roi de Sicile à Messine le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Elle mourut peu après, alors que Modèle:Noble- n'était encore qu'un enfant de trois ansModèle:Sfn. Il fut élevé à Foligno par la femme de Conrad d'UrslingenModèle:Sfn.

Constance ne revendiqua pas les droits de l'enfant en Allemagne, conformément aux requêtes de Modèle:Noble. Les grands, soucieux d'éviter une minorité comme celle d'Modèle:Noble, se tournèrent donc vers le frère du défunt, Philippe de Souabe, qu'ils élurent roi des Romains en 1198. Le pape lui suscita immédiatement un concurrent, le Welf Modèle:Noble. Frédéric-Roger, lui, était seulement roi de Sicile, comprenant alors l'île et la majeure partie de l'Italie méridionale.

Constance, en mourant, confia la tutelle de l'enfant et du royaume au pape Modèle:Noble jusqu'à sa majorité, lequel désigna un collège composé de prélats et du chancelier Gautier de PalearModèle:Sfn, évêque de Troia, pour diriger les destinées de l'île durant les dix ans de sa minorité, marquées par la révolte des musulmans et les luttes entre Allemands et alliés du pape<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. Markward d’Anweiler revendiqua également la régence et la tutelle avec le soutien de Philippe de Souabe. Il captura Frédéric au Castello a Mare de Palerme en Modèle:Date-, et devint régent quelques mois jusqu'à sa mort, en 1202. Un autre seigneur allemand, Guillaume Capparone, lui succéda comme régent et garda Frédéric au palais royal de Palerme jusqu’en 1206Modèle:Sfn.

Modèle:Citation, le jeune Frédéric débordait d'énergie — les chroniqueurs lui donnaient le surnom de « petit lion »Modèle:Sfn. Il fit valoir sa majorité à l'âge de quatorze ansModèle:Sfn, et épousa Constance d'Aragon, âgée de onze ans de plus que lui, qui introduisit à la cour la culture de l'amour courtoisModèle:Sfn. Le mariage avait été arrangé par le pape Modèle:Noble, dont le dessein était de mettre sur pied une grande expédition contre l'islam en Espagne et en Terre sainteModèle:Sfn. L'année suivante, le jeune roi de Sicile mena sa première expédition militaire dans le nord-est de l'île, afin de ramener l'ordre dans son royaumeModèle:Sfn.

La prise de pouvoir de l'enfant d'Apulie (1208-1225)

En Modèle:Date-, le roi Philippe de Souabe fut assassiné. L'année suivante, en Modèle:Date-, le Welf Modèle:Noble fut couronné empereur à Rome par le pape Modèle:Noble-Modèle:Sfn. Il perdit peu de temps après la faveur du souverain pontife, en refusant de garantir l'intégrité des États pontificaux, et en lançant une expédition contre le royaume de Sicile, alors aux mains de FrédéricModèle:Sfn. Il fut immédiatement excommuniéModèle:Sfn. De plus, le pape suscita contre lui l'opposition des Staufen et soutint à la diète d'Empire de Nuremberg de 1211 l'élection de Modèle:Noble- comme roi des RomainsModèle:Sfn. Alors qu'il s'apprêtait à franchir le détroit de MessineModèle:Sfn, Otton fut forcé de rebrousser chemin et de rentrer en Allemagne pour soutenir la lutte contre ses opposantsModèle:Sfn.

En 1212, Frédéric fit couronner roi de Sicile son fils Henri, alors âgé de deux ans, rassurant ainsi le pape qui était hostile à l'union de la Sicile et de l'EmpireModèle:Sfn. Il s'embarqua ensuite pour l'Italie, avec une modeste suite comptant plus de prêtres que de soldatsModèle:Sfn, et prêta hommage à Modèle:Noble- au nom de son fils le dimanche de PâquesModèle:Sfn. Il traversa l'Italie avec le soutien des GénoisModèle:Sfn, passa par Pavie et Vérone, mais fut bloqué devant le col du Brenner par les troupes du duc de Bavière, allié des WelfsModèle:Sfn. Il contourna ce dernier en traversant la Suisse puis atteignit Constance, alors aux mains d'Modèle:NobleModèle:Sfn. La ville ouvrit ses portes à Frédéric, et Otton fut forcé de lever le camp. Frédéric rallia ensuite les princes de la Souabe et de la Haute-Rhénanie, en évitant les combats, tandis qu'Otton trouvait asile à CologneModèle:Sfn. Frédéric fut confirmé comme roi des Romains par une grande assemblée à Francfort le Modèle:Date-, puis couronné en la cathédrale de Mayence le Modèle:Date- par l'archevêque Modèle:Noble, avec une copie des insignes impériaux, encore détenus par Modèle:Noble-Modèle:Sfn. Il avait au préalable scellé une alliance avec le royaume de France à Vaucouleurs, qui conduira à la bataille de Bouvines le Modèle:Date-, et à l'effondrement du camp ottonienModèle:Sfn. Otton y perdit son trésor, dont les insignes impériaux qui furent renvoyés à Frédéric par le roi Modèle:NobleModèle:Sfn,<ref>Après la bataille de Bouvines, Philippe Auguste dicta des lettres qui vont apprendre la victoire au prince Louis, à la ville de Paris et à Modèle:Noble-, et fait parvenir à ce dernier l'aigle dorée et le dragon impérial après avoir donné l'ordre de les réparer. Gérard Sivéry, Philippe Auguste, Perrin, 2003, Modèle:P..</ref>. Reconnu par tous les princes, Frédéric fut à nouveau sacré roi des Romains à Aix-la-Chapelle le Modèle:Date par l'archevêque de MayenceModèle:Sfn. L'élection fut reconnue par Modèle:Noble au quatrième concile du LatranModèle:Sfn.

Lors du couronnement d'Aix-la-Chapelle, Frédéric utilisa le manteau de couronnement de Modèle:Noble, qui devint alors le manteau de sacre des empereurs, l'un des insignes impériaux utilisé par la suite jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle par quarante-sept empereurs<ref>Le manteau est aujourd'hui conservé dans la Schatzkammer (chambre du trésor) de Vienne avec les autres insignes et le trésor des rois de Sicile.</ref>.

Le pape Modèle:Noble couronna finalement Modèle:Noble- empereur à Rome en 1220. Cela devait être la fin de l'entente entre l'Empire et la papauté puisque Modèle:Noble- n'avait pas l'intention de séparer ses deux héritages, la Sicile maternelle et la Germanie paternelle. Frédéric renouvela le serment d'allégeance envers la papauté et confirma le versement d'un tribut annuel de Modèle:Nombre d'or par la Sicile. Il réaffirma sa volonté de se rendre en Terre sainte, et promit un départ en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Toutes ces promesses lui permirent d'asseoir son pouvoir solidement.

En Allemagne, il accorda à quatre-vingt-dix évêques et abbés royaux, une charte, la Confoederatio cum principibus ecclesiasticis de 1220, dans laquelle il confirma l'abandon des droits de dépouille ; il renonça aussi à influencer les élections, à exercer ses droits régaliens sur les territoires ecclésiastiques comme la construction de châteaux, les tonlieux, etc. En 1222, il fit couronner son fils Modèle:Noble roi des Romains lors d'une cérémonie à Aix-la-ChapelleModèle:Sfn. L'archevêque de Cologne, Engelbert fut désigné pour exercer la tutelle de l'enfant et le gouvernement de l'EmpireModèle:Sfn.

En Sicile, il organisa à Capoue en Modèle:Date- une réunion des grands barons afin d'imposer un retour au statu quo existant à la mort de Modèle:NobleModèle:Sfn. Ainsi, les titres attribués, terres distribués et les châteaux édifiés depuis la mort de Modèle:Noble-, furent retirés, restituées et confisqués, en Pouilles puis à Malte et en Sicile. L'empereur abolit les privilèges commerciaux aux Génois et des Pisans, reprit le contrôle des ports et des productions de sel, de fer, de soie et de soufreModèle:Sfn. Il s'intéressa également à l'agriculture en relançant l'exploitation de la canne à sucre, du henné et de la palmeraie de Palerme<ref>Modèle:Chapitre.</ref>. En concentrant entre ses mains la majorité des terres agricoles de Sicile, les ports de l'île, et les monopoles de production de sel, de soufre, de fer et de soie, il est sans doute l'un des plus riches souverains d'EuropeModèle:Sfn. Il fonda en 1224 l'université de NaplesModèle:Sfn qui devint le centre de formation des futurs fonctionnaires impériaux en Sicile et en ItalieModèle:Sfn.

Une fois couronné empereur, Frédéric délaissera la Sicile au profit de l'Italie du Sud. Il séjourna en Allemagne de 1212 à 1220, en laissant ensuite le gouvernement à son fils Modèle:Noble. Capoue accueillit vingt des vingt-six sessions de la Magna Curia impériale, ainsi que les assises de 1220, tandis que Foggia concentra l'essentiel des séjours impériauxModèle:Sfn.

Il doit son surnom d'enfant d'Apulie (puer Apuliae) à son attachement pour la région des Pouilles<ref name=Haldenwang>Modèle:Article.</ref>.

La sixième croisade (1225-1230)

Fichier:Sixième croisade.JPG
L'itinéraire de la sixième croisade (1228-1229).
Fichier:Friedrich II. mit Sultan al-Kamil.jpg
Rétrocession de Jérusalem à Modèle:Noble- par le sultan Al-Kâmil.

Modèle:Article détaillé Lors de son couronnement à Aix-la-Chapelle, Frédéric avait promis au pape de partir en croisade. Son vœu reprenait en fait celui de son grand-père Frédéric Barberousse qui lui aussi était parti en croisade, et de son père Modèle:Noble. Mais son échec devant la résistance des communes lombardes en 1225-1226 retarda son départ. Or, la papauté espérait desserrer l'étau que faisait peser l'empereur du Saint-Empire sur ses États pontificaux en éloignant l'ambitieux souverain<ref name="Racine">Modèle:Lien web.</ref>.

Veuf de Constance d'Aragon depuis Modèle:Date-Modèle:Sfn, et sur proposition d'Modèle:Noble, il épouse Isabelle de Brienne, alors âgée de quatorze ans, fille de Jean de Brienne, roi de Jérusalem. Au lendemain du mariage célébré en la cathédrale de Brindisi le Modèle:Date-, Modèle:Noble- retira à Jean de Brienne le titre de régent et de roi et promit le départ de la croisade en Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Cependant Frédéric ne parvint pas à honorer sa promesse. Une épidémie frappa le corps expéditionnaire massé à Brindisi en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Le landgrave Louis de Thuringe, qui était censé diriger l'expédition, succomba également à la maladie en septembreModèle:Sfn. Frédéric décida alors d'ajourner la croisade. Mais le pape Modèle:Noble, fraichement élu, prit à la lettre les promesses signées à San Germano par l'empereur et excommunia ce dernier le Modèle:Date-Modèle:Sfn.

Frédéric partit l'année suivante alors que son excommunication n'était pas levée. Précédé par son maréchal Richard Filangieri et son proche conseiller Hermann von Salza, il s'embarqua à Brindisi en Modèle:Date- et fit voile vers la SyrieModèle:Sfn. Il séjourna plusieurs semaines dans le royaume insulaire de Chypre, alors sous la régence du baron Jean d’Ibelin. D'après les chroniqueurs, Frédéric et Jean d’Ibelin participèrent à un banquet au milieu duquel les hommes d'armes de l'empereur bloquèrent les issues, tandis que l'empereur sommait le baron de lui remettre la tutelle du jeune Modèle:NobleModèle:Sfn. Un traité mit fin au conflit entre les deux hommes et attribua à Frédéric la régence du royaumeModèle:Sfn. Frédéric embarqua peu après à destination de Saint-Jean-d'Acre.

Quelques jours après son arrivée, deux légats du pape débarquèrent dans la même ville et donnèrent l'ordre aux croisés de ne pas obéir à l'empereur excommuniéModèle:Sfn. La chrétienté était divisée entre, d'un côté, les Siciliens, les Allemands, les Teutoniques, les Pisans et les Génois obéissant à l'empereur, et, de l'autre côté, les Anglais, les Français, les Templiers et les Hospitaliers cherchant à contrecarrer ses actionsModèle:Sfn. De plus, les négociations menées avec le sultan Al-Kâmil étaient ardues, la situation politique ayant beaucoup changé depuis le début de la correspondance entre les deux souverainsModèle:Sfn. Pourtant, avec l'aide de l'émir Fahr-ed-Din et du comte Thomas d'Aquin, ils parvinrent à un accord et signèrent en Modèle:Date- le traité de Jaffa, qui rendait aux chrétiens la ville de JérusalemModèle:Sfn. Frédéric fit son entrée dans la ville le Modèle:Date- et se couronna lui-même roi de Jérusalem le lendemainModèle:Sfn. Dans le même temps, le pape réaffirmait l'excommunication impérialeModèle:Sfn, tandis que le patriarche Gérold jetait l'interdit sur JérusalemModèle:Sfn.

L'empereur s’embarqua pour l'Italie le Modèle:Date-, laissant les États latins d'Orient sans roi résident, en proie à la guerre civile entre ses partisans et ses opposants<ref>Modèle:AncreModèle:Ref-Grousset-Croisades, p=338-341.</ref>. Il débarqua à Brindisi le Modèle:Date-Modèle:Sfn, mit en fuite l'armée pontificale lancée contre lui, et força le pape à quitter Rome pour trouver asile à PérouseModèle:Sfn. Grâce à la médiation du grand maître Hermann von Salza, Modèle:Noble- et Modèle:Noble- signèrent un accord de paix, élaboré à San Germano et conclu à Ceprano en Modèle:Date-Modèle:Sfn. Ce traité, défavorable à l'empereur, accordait l'amnistie à tous ses ennemis et révoquait le concordat établi par l'impératrice Constance en SicileModèle:Sfn. En contrepartie, son excommunication fut levéeModèle:Sfn,Modèle:Sfn.

L'affirmation du pouvoir impérial (1230-1239)

Les Constitutions de Melfi

Fichier:The Court of Emperor Frederick II in Palermo Arthur von Ramberg.jpg
La Cour de l'empereur Modèle:Noble- à Palerme, Arthur von Ramberg (1865).
Fichier:Augustale.jpg
Une augustale représentant l'empereur Modèle:Noble-.

Pour le royaume de Sicile, Frédéric promulgua en Modèle:Date- les Constitutions de Melfi ou Liber AugustalisModèle:Sfn. Reprenant les Assises d'Ariano instituées en 1140 par son grand-père Modèle:NobleModèle:Sfn, ce recueil de lois renforçait le pouvoir du roi et diminuait celui de ses feudataires. Instaurant l'idée d'une sainteté de l’État, il faisait de la contestation du pouvoir impérial l'équivalent d'une hérésieModèle:Sfn. Ainsi, le pouvoir était concentré dans les mains de l'empereur, conseillé par un gouvernement, la Haute Cour. Le pouvoir judiciaire reposait sur les fonctionnaires royaux. Le Parlement, où siègaient barons, prélats et délégués des grandes cités, n'avait pas de pouvoir législatif ni même de prérogatives consultatives ou de contrôleModèle:Sfn. Frédéric instaura une centralisation et une organisation bureaucratique de l'État, ainsi qu'une standardisation des procédures judiciaires en direction de tous les citoyens, tous égaux devant la loiModèle:Sfn. L'empereur nommait tous les fonctionnaires pour un an renouvelable, les justiciers ne pouvant administrer leur région d'origineModèle:Sfn.

L'empereur s'appuyait sur son conseiller juridique Pierre des Vignes, surnommé le « vicaire de l'empereur »Modèle:Sfn. Frédéric créa pour lui la charge de logothète, une fonction consistant à écrire au nom de l'empereur et à parler à sa place lors des sessions de justiceModèle:Sfn. Pierre des Vignes rédigea la totalité des lois formant les constitutions de MelfiModèle:Sfn. Grand homme de lettres Modèle:Incise, il fut le conseiller et confident de Modèle:Noble- jusqu'à sa disgrâce puis à sa mort en prison en 1249Modèle:Sfn.

Dans ses ateliers de Messine et de Brindisi, Modèle:Noble- fit également frapper en 1231 une nouvelle monnaie d'or, l'« augustale »Modèle:Sfn. Sur l'une des faces, entourée de l'inscription IMP. ROM. CÆSAR AUG, il était représenté, à l'instar des empereurs romains, vêtu du manteau impérial avec une couronne de laurier sur la tête. Sur l'autre face, figurait l'aigle impériale avec l'inscription Fridericus<ref name="Racine" />.

Frédéric repeupla Malte et l'arrière-pays sicilien en déplaçant des Lombards et des GrecsModèle:Sfn, constitua un réseau de forteresses, châteaux forts le plus souvent carrés, comme les châteaux d'Ursino, Maniace, d'Augusta et MilazzoModèle:Sfn.

La lutte contre Modèle:Noble- et la Ligue lombarde

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Modèle:Noble
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Miniature du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle représentant la bataille de Cortenuova.

En Allemagne, le Privilège de Worms, daté du Modèle:Date-, rendit les princes laïcs pratiquement indépendants<ref>Société Jean Bodin pour l'histoire comparative des institutions, La Monocratie, volume 1, De Boeck Université, 1970, Modèle:P.295.</ref>. Toute la juridiction sur leurs terres leur était dévolue, aucune nouvelle monnaie ou droit de péage ne devait être instauré sur leurs domaines, et l'autorité impériale était limitée. Les droits des villes étaient quant à eux considérablement réduits.

Vers 1231, une rupture eut lieu entre Frédéric et son fils aîné Modèle:Noble, qui s'opposait au privilège de Worms et cherchait à favoriser les villes contre les princes. Après avoir refusé de se rendre en Italie, Henri changea d'avis et se soumit à son père à Aquilée en 1232Modèle:Sfn. Une paix temporaire fut conclue avec les villes lombardes en juin 1233. Mais à son retour en Allemagne, Henri se révolta à nouveau et forma une alliance avec les Lombards en décembre 1234Modèle:Sfn. Frédéric, s'étant assuré entre-temps du soutien de la France et de l'Angleterre, parut en Allemagne au début de l'année 1235 et réprima ce soulèvement sans difficulté. Henri fut emprisonné, mais ses alliés furent traités avec indulgenceModèle:Sfn. En Modèle:Date- eut lieu à Mayence une diète au cours de laquelle fut célébré le mariage de l'empereur avec Isabelle, fille de Jean, roi d'Angleterre. Une paix générale fut jurée. Otton « l'Enfant », neveu d'Modèle:Noble-, fut nommé duc de Brunswick-LunebourgModèle:Sfn.

Dès les années 1237-1238, Frédéric suivit de près les affaires en Provence en nommant un vice-roi en Arles, puis en 1240 en demandant au comte Modèle:Noble d'intervenir militairement<ref>Cf. Siège d'Arles (1240).</ref> contre le comte Modèle:Noble et Jean Baussan, archevêque d'Arles.

Fichier:Matthew Paris Elephant from Parker MS 16 fol 151v.jpg
L'éléphant de Crémone dépeint dans la Chronica maiora.

Frédéric était maintenant au sommet de sa puissance. Son deuxième fils, Conrad, fut investi du duché de Souabe, et la revendication de Wenceslas, roi de Bohême, sur certaines terres qui avaient appartenu à Philippe de Souabe fut rachetée. Une guerre contre Modèle:Noble fut déclenchée. L'empereur prit le commandement des troupes, s'empara des duchés d'Autriche et de Styrie, et les fit dépendre directement de l'EmpireModèle:Sfn. En Modèle:Date-, il fit élire son fils Conrad comme roi des Romains à VienneModèle:Sfn. En septembre il se rendit en Italie pour poursuivre la guerre contre les Lombards. L'empereur remporta contre eux une victoire décisive à Cortenuova le Modèle:Date-Modèle:Sfn. Il organisa à Crémone un triomphe au cours lequel il fit défiler sur un éléphant, cadeau du sultan Al-Kâmil, le carroccio de Milan pris au cours de la batailleModèle:Sfn.

Mais s'il rencontra d'autres succès, son échec devant Brescia en Modèle:Date-, ainsi que le changement d'attitude de Grégoire, modifièrent le cours de la guerre. Le pape s'inquiétait du mariage de l'héritière de Sardaigne, Adelasia, avec son fils naturel Enzio, qui prit plus tard le titre de roi de Sardaigne. Ses avertissements ayant été ignorés, Modèle:Noble publia une lettre inventoriant tous ses griefs contre Frédéric, et forma une alliance avec Milan, représentant la Ligue lombarde, Venise et GênesModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, le pape prononça l'excommunication de l'empereurModèle:Sfn.

La lutte contre la papauté (1239-1250)

Fichier:Donation de Frederic II 1 - Archives Nationales - AE-I-1 n°1.jpg
Bulle de l'empereur Modèle:Noble- donnant à Modèle:Noble-, comte de Toulouse, le Comtat Venaissin et diverses autres terres, Modèle:Date-. Archives nationales AE/I/1 no 1.

Frédéric, accusé d'hérésie, de blasphème et de nombreux autres crimes, appela tous les rois et princes à s'unir contre le pape, qui de son côté fit de vigoureux efforts pour susciter une rébellion armée en Allemagne. Il était cependant impossible de trouver un anti-roi. En Italie, Spolète et Ancône furent déclarés possessions impériales. Le Patrimoine de Saint-Pierre lui-même fut envahiModèle:Sfn. Le Modèle:Date-, au cours de la bataille navale de Meloria, de nombreux ecclésiastiques partisans de Grégoire furent capturés par Enzio. L'empereur était sur le point d'assiéger Rome, lorsque le pape mourut en Modèle:Date-. L'Allemagne était alors menacée par les Mongols ; mais Frédéric se contenta de donner des instructions pour la défense de l'Empire.

Modèle:Noble, élu pape en Modèle:Date- après dix-huit mois de vacance, s'enfuit de Rome en Modèle:Date- et prononça la déposition de l'empereur au premier concile de Lyon en Modèle:Date-Modèle:Sfn, accordant même à ceux qui partiraient en guerre contre lui le statut de croisés. Les cités italiennes de Lombardie qui prirent parti pour Frédéric constituaient le groupe dit des gibelins et les cités plus nombreuses qui s'opposèrent au pouvoir impérial et s'allièrent au pape étaient les guelfes. Le pape montrait ainsi qu'il était le maître du pouvoir temporel aussi bien que spirituel puisqu'il pouvait priver un souverain de son pouvoir politique<ref>Jean Chélini, Histoire religieuse de l'Occident Médiéval, Hachette, 1991, Modèle:P.320 ; traduction de la sentence de déposition dans Patrick Gilli et Julien Théry, Le gouvernement pontifical et l'Italie des villes au temps de la théocratie (fin-Modèle:S mini--mi-Modèle:S mini- s.), Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2010, Modèle:P., disponible en ligne.</ref>. Les rois Modèle:Noble et Modèle:Noble refusèrent de reconnaître la sanction pontificaleModèle:Sfn. Les évêques électeurs proclamèrent alors en 1246 empereur le landgrave de Thuringe Henri le Raspon, qui vainquit Modèle:Noble- à la bataille de la Nidda (Modèle:Date-) mais mourut en 1247. L'anti-roi suivant fut le comte Modèle:Noble, élu roi des Romains le Modèle:Date-, qui prit Aix-la-Chapelle et y fut couronné le Modèle:Date-, mais sans s'imposer en Allemagne. La guerre civile continua, indécise en Allemagne comme en Italie.

Modèle:Noble- mourut finalement d'une crise de dysenterie le Modèle:DateModèle:Sfn avant d'en voir la conclusion. Il repose dans la cathédrale de Palerme auprès de ses aïeux normands de Sicile et de sa première épouse, Constance d'Aragon<ref name="Racine"/>. Son tombeau a été ouvert en 1781 et en 1998 : il contient la dépouille de l'empereur, d'un homme identifié comme Modèle:Noble et d'une femme inconnue. Les analyses ADN envisagées en 1998 furent un échec.

Héritage culturel et scientifique

Relations avec l'islam

Fichier:Ordre de Frédéric II 1 - Archives Nationales - AE-I-1-4.jpg
Ordre de Modèle:Noble-, empereur d’Allemagne, à ses officiers du royaume de Sicile de fournir à Modèle:Noble-, pendant tout le temps qu’il sera en Terre sainte, les armes, chevaux et vivres qui lui seront nécessaires, donné à Lucera en Modèle:Date-. Archives nationales AE/I/1/4.

Tout au long de son règne, l'empereur polyglotte fit preuve d'une large ouverture d'esprit<ref>John Tolan et Philippe Josserand, [https://books.google.fr/books?id=UgUigbjcWIoC&pg=PA80 Les relations des pays d'Islam avec le monde latin (milieu du {{#switch: - milieu du

 | e | er | = 
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   Modèle:S mini-{{#ifeq: - milieu du|-| – | - milieu du }}Modèle:S mini- siècle

}})], Éditions Bréal, 2000, Modèle:P.80.</ref> et d'un avant-gardisme indiscutable, sans négliger pour autant l'exercice du pouvoir. Ainsi il affronta le soulèvement des communautés musulmanes de Sicile. Après la prise de la forteresse de Iato et l'exécution de leur chef Ibn Abbad, en 1222, il déporta tous les musulmans de Sicile à Lucera dans les PouillesModèle:Sfn. La ville leur fut dédiée, rassemblant près de Modèle:UnitéModèle:Sfn. Ceux-ci lui fournirent sa garde impériale et son harem, ainsi que des ouvriers fabriquant des lames d'acier damasquiné dans les manufactures impérialesModèle:Sfn.

Au cours des croisades, il sut s'intéresser à la culture arabe. Il eut des échanges diplomatiques intenses avec le sultan d'Égypte Al-Kâmil avec qui il signa un traité, et fut ami de son envoyé l'émir Fakhreddin. Il tenta notamment de concilier les deux partis (croisés et jihad) afin d'instaurer une paix durable et une cohabitation pacifique. Au prix de nombreux efforts, il faillit atteindre cet objectif mais une crise interne à l'Empire le rappela en Europe, ne lui laissant pas le temps d'achever son travail, et il dut se contenter d'une trêve.

Science et littérature

En 1241, Modèle:Noble- promulgua un édit autorisant la dissection de cadavres humains<ref>Au moins une dissection anatomique est attestée pour l'année 1302 : cf. Modèle:Ouvrage.</ref>, s'opposant ainsi à l'Église, qui, privilégiant l'intégrité corporelle de l'être humain, s'empressera d'annuler l'édit à sa mort. Auparavant, dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, à la célèbre école de médecine de Salerne par exemple, l'anatomie était enseignée d'après celle du porc, ou d'après les schémas établis par Galien au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. En effet, depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, époque où les médecins et anatomistes grecs Érasistrate et Hérophile avaient connu leur heure de gloire, aucun professeur de médecine en Occident n'avait disséqué de cadavre humain, car la religion interdisait la mutilation des corps. La levée de cet interdit par l'édit permit à l'italien Mondino à Bologne de perfectionner certaines notions de l'anatomie humaine.

Le chroniqueur Salimbene de Adam raconte que l'empereur aurait confié à des nourrices plusieurs nouveau-nés avec ordre de ne jamais leur adresser la parole, désireux de savoir dans quelle langue ils s’exprimeraient. De fait, tous ces enfants seraient morts les uns après les autres. Une autre expérience aurait consisté à enfermer un homme dans un tonneau afin de voir son âme sortir de son corps après sa mort. Ces anecdotes ont probablement été inventées par Salimbene, et l'on trouve la première chez HérodoteModèle:Sfn.

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Jacques de Lentini, fondateur de l'école poétique sicilienne.

Frédéric était féru de poésie, de mathématiques et de sciences naturelles. Il put rencontrer à Pise Leonardo Fibonacci, avec qui il rechercha des solutions à divers problèmes. Il écrivit à des savants et philosophes musulmans et juifs et appela à la cour ceux qui lui paraissaient devoir être utiles. Parmi eux se trouva Juda ben Salomon ha-Cohen, auteur de la première encyclopédie de langue hébraïque<ref name="Fontaine">Modèle:Chapitre.</ref>. Il s'occupa de questions métaphysiques. Il n'hésita pas à poser des questions épineuses à un théologien musulman, Ibn Sabin, sur l'éternité de l'univers, les attributs fondamentaux de l'Être, l'immortalité de l'âme. Cette correspondance accentua la méfiance du pape envers lui<ref name="Racine"/>. « Curieux, d'un esprit d'observation très développé, il attira à sa cour un astronome d'origine irlandaise ou écossaise, Michel Scot, qui l'amena à dévier vers l'astrologie ; ainsi, dans les années qui suivirent son retour en Sicile après 1230, il ne pouvait faire un pas ou prendre une décision sans consulter ses astrologues »<ref name=Racine/>. Il accueillit également le médecin Théodore d'AntiocheModèle:Sfn.

Dans sa cour naquit l'école poétique sicilienne et le sonnet, dont l'invention est attribuée à Jacques de LentiniModèle:Sfn. Frédéric lui-même employait le sicilien dans ses poèmes d'inspiration provençale et contribua avec sa cour à la création d'une langue italienne autonomeModèle:Sfn.

Architecture

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Le Castel del Monte (Pouilles), chef d'œuvre de l'art frédéricien.

Comme ses ancêtres normands, Frédéric fut également un grand bâtisseur. Il fit construire la cathédrale d'Altamura près de BariModèle:Sfn, et conçut la porte triomphale de CapoueModèle:Sfn, dont il a peut-être lui-même tracé les plansModèle:Sfn. En Capitanate, dont il fit sa résidence, il fit élever le château de Foggia en 1223Modèle:Sfn. Sur la côte adriatique, il fit élever entre Barletta et Brindisi une chaîne de forteresses destinées à surveiller les routes maritimes vers l'OrientModèle:Sfn. On lui doit également la construction des châteaux de Lucera, de Gravina (Pouilles), d'Ursino, d'Augusta (Sicile) ainsi que le château Maniace à SyracuseModèle:Sfn. Il ordonna enfin l'édification du célèbre Castel del Monte, un octogone de calcaire installé sur une hauteur près de BarlettaModèle:Sfn. La plupart des châteaux frédériciens sont de forme quadrangulaire et se distinguent des édifices normands par une plus grande complexitéModèle:Sfn. Ils se démarquent également par un grand souci de l'hygiène, particulièrement visible dans les installations sanitaires du Castel del MonteModèle:Sfn.

La fauconnerie

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Illustration du De arte venandi cum avibus. Manuscrit du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Bibliothèque apostolique vaticane.

À la fin d'une existence mouvementée, l'empereur Modèle:Noble- rédige un manuel de fauconnerie en latin, intitulé De arte venandi cum avibus (De l'art de chasser au moyen des oiseaux), dont la préface contient un éloge de l'expérience contre les théories de l'école<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. L'ouvrage déborde largement la simple fauconnerie et contient également des détails sur la classification, l'anatomie, la morphologie, les migrations et la reproduction des oiseaux<ref>Modèle:Noble- de Hohenstaufen, « L'art de chasser avec les oiseaux ». Persée (portail).</ref>. Ainsi les différentes positions des ailes durant le vol y sont remarquablement décrites<ref>Anne Paulus et Baudouin Van den Abeele, Modèle:Noble- de Hohenstaufen, L’art de chasser avec les oiseaux. : Traduction intégrale en français du traité de fauconnerie De arte venandi cum avibus, Nogent-le-Roi, J. Laget – LAME, 2000. Modèle:Isbn.</ref>.

Les illustrations situées dans les marges sont d'une grande qualité pour l'époque. Ce livre, du fait des opinions de Modèle:Noble-, est mis à l'index par l'Église et ne reparait qu'à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Les ornithologues n'en découvriront l'intérêt qu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Selon l'historien allemand Ernst Kantorowicz, la passion de l'empereur pour les faucons nourrissait sa conviction de pouvoir atteindre n'importe quelle cible, un sentiment de toute-puissance que ces prédateurs avaient le don de faire naître en lui<ref>Manuscrits et traités de chasse français du Moyen Âge. Recensement et perspectives de recherche.</ref>.

Modèle:Noble- veut corriger toutes les sottises écrites sur la fauconnerie<ref>Au Moyen Âge, seigneurs et bourgeois pratiquent deux sortes de chasse : la chasse à courre et la volerie.</ref>. Il s'inspire de sources arabes, d'Aristote, et surtout de ses propres observations et expérimentations. Son exposé de la migration des oiseaux n'a été surpassé qu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, par Konrad Lorenz.

L'élevage équin

La pratique de la chasse amena Modèle:Noble- à favoriser l'élevage des chevaux indispensables à sa pratique. Son règne correspond à une période de prospérité économique pendant laquelle dans la Capitanate, au nord des Pouilles, la quantité et la qualité des chevaux connurent un véritable essor à la suite d'interventions clairvoyantes et systématiques de l'empereur au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Des fermes royales furent implantées dans les plaines et zones humides du nord-est des Pouilles. L'élevage des chevaux s'y développa à partir des souches provenant de l'héritage équin des colonies arabes de Sicile. Modèle:Noble- lui-même créa des haras royaux, les aratie. Dans une lettre de 1239, il ratifie l'organisation de son marestalla Sicilie, son haras en Sicile, précise comment la reproduction doit se faire, et impose que les juments soient nourries avec de l'orge afin que les poulains bénéficient d'une production de lait correcte. Dans un règlement de 1241, il organise la surveillance des juments, étalons et poulains dans les pâtures, alloue une somme pour l'achat d'huile à la fois pour l'éclairage et pour les soins des chevaux, et établit la liste du personnel qualifié qui inclut le marescallus, le maréchal-ferrant, le custos equorum, le gardien préposé aux chevaux et le scuterius, le palefrenier<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Bilan

Fichier:Tomb of Frederick II, Holy Roman Emperor - Cathedral of Palermo - Italy 2015.jpg
Le tombeau de Modèle:Noble- dans la cathédrale de Palerme, parmi les Hauteville.

Excommunié par deux fois, Frédéric fut le principal adversaire de la papauté, sans être un ennemi de la religion catholique : spirituellement proche des franciscains, il soutint les cisterciens et l'expansion des chevaliers TeutoniquesModèle:Sfn. Proche du grand maître Hermann von Salza, il délivra en faveur des moines-guerriers la bulle d'or de Rimini, qui permit la création d'un État monastique en Prusse et en BaltiqueModèle:Sfn.

Il indigna son époque en s'habillant parfois à l'orientale. Ses démêlés avec la papauté qui limitait son pouvoir lui firent écrire qu'il enviait que les califes fussent à la fois dirigeants spirituels et terrestres. Il entretenait une grande cour, constituée entre autres de nombreuses jeunes filles (esclaves astreintes à des travaux de couture, servantes, danseuses), si bien que ses adversaires (le pape principalement) lui reprochaient d'entretenir un haremModèle:Sfn. Cette réputation est cependant fondée sur des mœurs discutables, Eraclès, des sources premières, notamment validées par René Grousset, rapportent l'abus dont fut victime sa jeune épouse Isabelle puis le viol de la propre cousine de cette dernière par Modèle:Noble-.

Il mit en place un système centralisé d'administration en Sicile<ref name=Haldenwang/> et tenta de le généraliser (avec moins de succès) en Germanie, où il dut octroyer de plus en plus d'indépendance aux princes locaux au fur et à mesure que son conflit en Lombardie se détérioraitModèle:Sfn.

Les descendants de Frédéric, son fils légitime Modèle:Noble, le fils de ce dernier Conradin et son fils illégitime Manfred n'accédèrent pas à l'Empire. Après la mort de Fréderic en 1250 débuta le Grand Interrègne qui dura jusqu'en 1273. Le royaume de Sicile fut également enlevé à ses descendants par le pape, qui y installa Modèle:Noble. Ce fut la fin de la maison de Hohenstaufen, qui laissa place aux Habsbourg et à l'essor des cités italiennes.

Toutefois la lignée se perpétua indirectement en Sicile, à travers les petits-fils de Manfred, enfants de sa fille Constance et de Modèle:Noble, à savoir Modèle:Noble, puis son frère Modèle:Noble et enfin les descendants de celui-ci, Modèle:Noble, fils du précédent, Modèle:Noble, fils du précédent, Modèle:Noble, frère du précédent, Modèle:Noble, fille du précédent (maison d'Aragon en Sicile).

Légende

Fichier:De arte venandi cum avibus- BNF MS. Fr. 12400.png
Modèle:Noble- sur son trône et, plus bas, probablement ManfredModèle:Sfn.

Aucun biographe n'a consacré d'ouvrages à Modèle:Noble- de son vivant ou dans les années suivant sa mort. Les sources d'époque sont les écrits cléricaux qui lui sont majoritairement défavorablesModèle:Sfn. Le frère franciscain Salimbene le décrit par exemple comme « un homme funeste et maudit, schismatique, hérétique, épicurien, qui a corrompu la terre entière, semant les graines de la division et de la discorde entre les cités d'Italie »Modèle:Sfn. Néanmoins le chroniqueur du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Matthieu Paris le qualifie de stupor mundi (« stupeur du monde ») et de « merveilleux transformateur »Modèle:Sfn.

Dante le place en Enfer, avec le cardinal Ottaviano Ubaldini, dans le sixième cercle réservé à ceux qui ne croient pas à l’immortalité de l’âme<ref>Dante, If. Modèle:Rom-maj, 118-120.</ref>. Cependant, dans De vulgari eloquentia, il loue Modèle:Citation de l'empereur et son filsModèle:Sfn.

Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, émerge l'image d'un souverain moderne mettant fin à la féodalité, prince de la Renaissance avant l'heure, à travers les écrits de Jacob Burckhardt (1860), Arnold Zweig (1924) et Ernst Kantorowicz (1927)Modèle:Sfn.

Ascendance

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Les descendants de Modèle:Noble-

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Gravure de 1781 représentant le corps momifié de Modèle:Noble- dans la cathédrale de Palerme.

Représentation contemporaine dans les arts et la culture

Notes et références

Modèle:Références nombreuses

Annexes

Bibliographie

Ouvrages biographiques

  • Jacques Benoist-Méchin, Frédéric de Hohenstaufen ou le rêve excommunié, Perrin, 1980.
  • Pierre Boulle, L’étrange croisade de l’empereur Modèle:Noble-, Flammarion, 1968.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Ouvrage
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Georgina Masson, Modèle:Noble- de Hohenstaufen, Albin Michel, 1963.
  • Henri de Ziegler, Vie de l'empereur Modèle:Noble- de Hohenstaufen, Paris, 1935.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Eberhard Horst, Friedrich der Staufer, Düsseldorf: Claassen, 1975 ; nouvelle édition Berlin: Ullstein, 1997.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hubert Houben, Kaiser Modèle:Noble-. (1194–1250). Herrscher, Mensch, Mythos, Stuttgart, 2008.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Wolfgang Stürner, Modèle:Noble-., 2 Bde., Darmstadt 1992 - 1997 (Gestalten des Mittelalters und der Renaissance).
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} David Abulafia, Modèle:Noble-. A Medieval Emperor, Allen Lane the Penguin Press, 1988.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Thomas Curtis Van Cleve, The Emperor Modèle:Noble- of Hohenstaufen, Immutator Mundi, Oxford, 1972.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Carlo Fornari, Modèle:Noble-, Un sogno imperiale svanito a Vittoria, Silva Editore, 1998.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Claudio Rendina, Modèle:Noble- di Svevia, Lo specchio del mondo, Newton Compton, Roma, 1995.
  • {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Carlo Ruta, Modèle:Noble- e il suo tempo (con Ferdinando Maurici, Teresa Sardella e Ferdinando Raffaele), EdS, 2016.

Ouvrages généraux

Articles connexes

Liens externes

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