Gabrielle d'Estrées
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Gabrielle d'Estrées (\detʁe\), née au château de Cœuvres en 1573<ref>Arlette Jouanna (dir.), Histoire et dictionnaire des guerres de religion, 1559-1598, Robert Laffont, 1998 (coll. « Bouquins »), Modèle:P..</ref>, et morte à Paris dans la nuit du 9 au Modèle:Date-, est la maîtresse et favorite d’Modèle:Noble de 1591 jusqu'à sa mort.
Biographie
Gabrielle d’Estrées est la fille d'Antoine d'Estrées, baron de Boulonnois, vicomte de Soissons et Bersy, marquis de Cœuvres<ref group=alpha>Chevalier des ordres du roi en 1578, et chargé du gouvernement de La Fère en Picardie, de Paris et de l'Île-de-France pour sa belle défense de Noyon contre le duc de Mayenne, en 1593.</ref>, Gouverneur de l'Île de France (grand-maître de l'artillerie sur une très courte période en 1596), et de Françoise Babou de La Bourdaisière. Ils donnent naissance à onze enfants dont sept filles, que la marquise de Sévigné immortalisera dans ses lettres comme étant les « sept péchés capitaux<ref>Rebaptisés les « sept péchés capitaux » par le duc de Saint-Simon.</ref> ».
En Modèle:Date, Modèle:Refnec, Roger de Bellegarde, grand écuyer de France et ancien mignon d'Modèle:Noble-, parle élogieusement de Gabrielle d'Estrées, sa maîtresse, au roi. Le couple part alors au château de Cœuvres où habite Gabrielle. Modèle:Noble- conçoit pour elle une vive passion. Selon la légende<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, Gabrielle résiste plus de six mois à ce monarque sentant fort « de l'aile et du gousset », mais finit par lui céder.
Le Modèle:Date-, Modèle:Noble- la marie par souci des conventions à Nicolas d'Amerval (1558-1600) ; sire de Liancourt, Cerfontaines, Mézières et d'Amerval, puis de Falvy-sur-Somme par acquisition avec l'aide du roi, baron de Benais, gentilhomme de la Chambre et gouverneur de Chauny, époux en premières noces en janvier 1591 d'Anne (1565-1591), fille de François le Jeune Gouffier de Crèvecœur)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Puis Modèle:Noble- demande que le couple divorce afin que Gabrielle retrouve sa liberté (le Modèle:Date-, en invoquant l'impuissance de Nicolas d'Amerval, qui eut pourtant une postérité<ref>Modèle:Lien web</ref>). Il l'appelle à la cour, crée pour elle le duché de Beaufort en 1597, et comble d'honneurs tous ses parents.
Elle reçoit d'Modèle:Noble- en Modèle:Date- le château royal de Montceaux-lès-Meaux avec le titre de marquise de Montceaux, puis celui de duchesse de Beaufort en Modèle:Date-. La jeune femme restera profondément marquée par la haine que lui porte le petit peuple qui l'a déjà surnommée « la duchesse d'Ordures ». Modèle:Noble vient fréquemment la rejoindre en son château, et elle y poursuit les travaux d'embellissement engagés par Catherine de Médicis en construisant de nouveaux bâtiments, notamment les quatre pavillons d'angle.
Le projet de mariage qu'entretient Gabrielle d'Estrées avec Modèle:Noble- est freiné par le pape Modèle:Noble, qui voudrait que le roi épousât sa nièce Marie de Médicis. Marguerite de Valois, épouse du roi depuis 1572, vit séparée de lui de longue date. Le Modèle:Date- lors d'une fête au palais du Louvre, le roi annonce publiquement son intention d'épouser Gabrielle en lui offrant l'anneau de son sacre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. « La presque reine » est détestée aussi bien par le peuple parisien acquis aux Guise ultra-catholiques que par l'aristocratie à cause de ses nombreuses dépenses (robes, bijoux, hôtel de Schomberg en face du Louvre). Elle est l'objet de nombreux pamphlets.
La mort inattendue de la favorite du roi met un terme au problème. Enceinte de quatre mois du quatrième enfant d'Modèle:Noble-, elle est prise de convulsions douloureuses le 8 après avoir dîné le Modèle:Date- chez le financier Sébastien Zamet qui lui offrit comme rafraîchissement un citron givré, douleurs qui deviennent atroces les 9 et Modèle:Date- (jour de sa mort)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les témoins racontent que son visage révulsé noircit au point de la rendre totalement méconnaissable (son aspect est tel que l'entourage du roi l'arrête à Villejuif alors qu'il accourt pour la voir de Fontainebleau, où il séjourne, afin de lui éviter un spectacle si horrible) et qu'elle souffre de douleurs épigastriques (signe de Chaussier évoquant une hypertension artérielle ?), ce qui a fait naître le soupçon d'un empoisonnement par le citron dans lequel la substance nocive aurait été introduite<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Mais l'hypothèse la plus probable est qu'elle aurait été victime d'éclampsie<ref>Enfant mort-né — un garçon — qu'ils arrachent « à pièces et lopins ». Source : Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>La durée de l'affection, près de Modèle:Nobr, Modèle:Citation. Modèle:Cf. Modèle:Ouvrage.</ref>, l'éclampsie toxique (intoxication par un taux élevé d'albumine dans les urines, pathologie de la femme enceinte se traduisant par une forte hypertension, allant jusqu'à des convulsions) ayant tous les symptômes de l'empoisonnement<ref>Jean-Pierre Babelon, op. cit., p. 665.</ref>. On expulsa de son ventre l'enfant mort-né dont elle était enceinte. Ses obsèques sont célébrées dans l'église Saint-Germain-l'Auxerrois avec les honneurs liés à son rang. Elle est enterrée dans le chœur de l'église de l'abbaye de Maubuisson, dirigée par sa sœur Angélique d'Estrées<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Après sa mort, Modèle:Noble- rachète le domaine à ses héritiers et l'offre à Marie de Médicis à l'occasion de la naissance du futur Modèle:Noble.
Descendance
Modèle:Noble- et Gabrielle d'Estrées ont eu :
- César (Modèle:Date à Coucy – 1665), duc de Vendôme, marié en 1609 à Françoise de Lorraine-Mercœur ;
- Catherine-Henriette (Modèle:Date à Rouen – 1663), dite « Mademoiselle de Vendôme », mariée à Modèle:Noble, duc d'Elbeuf et comte d'Harcourt ;
- Alexandre (Modèle:Date à Nantes – Modèle:Date), dit le « Chevalier de Vendôme. »
Portrait
Gabrielle d’Estrées, la « presque reine », « blonde, dorée, d’une taille admirable, d'un teint d’une blancheur éclatante » (Mademoiselle de Guise), « blonde aux yeux bleus, aux sourcils admirablement dessinés, avenante et potelée » (François Bluche), « belle mignonne un peu fade et sans trop d’esprit » (Jean-Pierre Babelon), a, du fait même de son destin tragique dans lequel certains ont voulu voir un empoisonnement voire la main du démon, fasciné tant ses contemporains que la postérité. Ainsi Agrippa d'Aubigné, pourtant généralement avare de compliments, salue en elle celle qui pousse le roi à rédiger et signer l’édit de Nantes : « C’est une merveille, comment cette femme de laquelle l’extrême beauté ne sentait rien de lascif, a pu vivre en reine plutôt qu’en concubine tant d’années et avec si peu d’ennemis. Les nécessités de l’État furent ses seules ennemies. »
Jules Michelet, qui a examiné son portrait au crayon par Daniel Dumonstier au cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale de France, la décrit ainsi : « Elle est étonnamment blanche et délicate, imperceptiblement rosée. L’œil a une indécision, une vaghezza qui dut ravir et qui pourtant ne rassure pas<ref>Jean-Pierre Babelon, Modèle:Noble-, Fayard, 1982, p. 628-629.</ref>. »
Regards des contemporains
Au lendemain de sa mort, Modèle:Noble écrit : « Mon affliction est aussi incomparable que l'était le sujet qui me la donne. Les regrets et les plaintes m'accompagneront jusqu'au tombeau. La racine de mon cœur est morte et ne rejettera plus... »
La belle Gabrielle a droit à des funérailles royales. Le roi porte le deuil en s'habillant tout de noir, ce qui n'était pas permis aux rois de France.
Représentations au cinéma et à la télévision
- 2010 : Dans le film Henri 4 de Jo Baier, elle est interprétée par l'actrice française Chloé Stefani.
- 2019 : Dans la saison 3 de La Guerre des trônes, la véritable histoire de l'Europe, elle est interprétée par l'actrice française Valentine Caille<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Bibliographie
- Eudes de Mézeray, Abrégé chronologique de l'Histoire de France, 3 volumes, Chez Claude Robustel, Paris, 1717.
- Maximilien de Béthune Sully, Mémoires du duc de Sully, Chez Étienne Ledoux, Paris, 1828.
- Modèle:Bouillet note
- Michel de Decker, Gabrielle d'Estrées – Le grand amour de Modèle:Noble-, éditions Pygmalion, 2003 Modèle:ISBN
- Wolfram Fleischhauer, Die Purpurlinie, Stuttgart, 1996. (traduction française: La ligne pourpre, Paris, JC Lattès, 2005). Ouvrage semi-académique en forme de roman sur la vie de Gabrielle d'Estrées.
- Isaure de Saint Pierre, Gabrielle d'Estrées ou les belles amours, 2017, Albin Michel.
Voir aussi
Articles internes
- Gabrielle d'Estrées et une de ses sœurs
- Famille Babou de La Bourdaisière
- Liste des maîtresses des souverains de France
- Avenue de la Belle-Gabrielle
- Allée Gabrielle-d'Estrées
- Prix littéraires Gabrielle-d'Estrées et Jackie-Bouquin
- Pour Antoine d'Estrées, père de Gabrielle et pour son château : Cœuvres-et-Valsery
- Le maréchal François-Annibal d'Estrées, son frère
- Liste des comtesses et duchesses d’Étampes
Liens externes
- Sur Gabrielle d’Estrées par Louis-Pierre Anquetil
- La mort de Gabrielle d'Estrées par Jules Loiseleur, dans la Revue historique de janvier 1872, tome 11, sur le site de Gallica (La mort de Gabrielle d'Estrées fut-elle le résultat d'un crime ?)
- À propos des différents portraits peints de Gabrielle d'Estrées, sur la Boîte à Images
- Critique du tableau
- La rose Gabrielle d'Estrées (duchesse de Verneuil)