Gerd von Rundstedt
Modèle:Infobox Personnalité militaire
Gerd von Rundstedt est un Generalfeldmarschall du Troisième Reich, né le Modèle:Date de naissance- à Aschersleben (province de Saxe) et mort le Modèle:Date de décès- à Hanovre (RFA).
Il a été l’un des principaux chefs de l'armée allemande au cours de la Seconde Guerre mondiale. Emprisonné à l'issue du conflit, un temps inculpé de crime de guerre en raison d’un ordre de l’un de ses subordonnés, il n'est pas jugé dans un des procès de Nuremberg ; il n'est pas condamné et est libéré en 1949 en raison de son âge et de sa mauvaise santé.
Biographie
Origines et Première Guerre mondiale
Né en 1875 près de Halberstadt, en province de Saxe, dans le centre de l'Empire allemand, il est le fils éponyme du maître de cavalerie et chef d'escadron du Modèle:Lien<ref>books.google.de.</ref> stationné à Aschersleben et major général de l'armée prussienne Modèle:Lien est issu de la famille noble Modèle:Lien de l'Altmark. La famille déménage en décembre 1882 en Hesse à l'occasion de la mutation du père au [[13e régiment de hussards « roi Humbert d'Italie » (1er régiment de hussards électoral hessois)|Modèle:13e de hussards]]<ref>Geschichte des magdeburgischen Husaren-Regiments Nr. 10. 1813–1888. zusammengestellt von Herbert von Thielen. Hahn’sche Buchhandlung, Hannover 1888; S. 204–206.</ref>. Après avoir étudié à l'école à Mayence (1884-86) et à Francfort-sur-le-Main (en dernier lieu l'Oberrealschule), il entra en 1890 à l'école de cadets d'Oranienstein et passa en 1890 à l'école principale prussienne des cadets de Groß-Lichterfelde, où il obtient sa maturité primaire en 1892. Il s'enrôle dans l'armée à l'âge de Modèle:Nobr et est incorporé dans le [[83e régiment d'infanterie « von Wittich » (3e régiment d'infanterie électoral hessois)|Modèle:83e d'infanterie]] le Modèle:Date-, comme sous-lieutenant (Leutnant). Ainsi, sa première épreuve du feu aura lieu durant la révolte des Boxers en Chine.
Il entre à l'Académie de guerre de Prusse en 1902 et en sort lieutenant (Oberleutnant). Il est nommé capitaine (Hauptmann) le Modèle:Date-. La même année, il entre au Grand État-Major général de Berlin<ref name="Schang">Laurent Schang, Von Rundstedt. Le maréchal oublié, Perrin, 2020</ref>. En 1912, il reçoit pour la première fois un commandement de troupe en tant que commandant de compagnie dans le Modèle:Lien.
Au début de la Première Guerre mondiale, il combat dans l'armée de von Kluck pendant la bataille de la Marne. Durant cette offensive, en Modèle:Date-, il doit remplacer au pied levé le général Riemann, blessé dans les combats de Monthyon sur l'Ourcq. Le Modèle:Date-, il est promu commandant (Major) et est nommé chef de l'état-major de sa division ([[86e division d'infanterie (Empire allemand)|la Modèle:86e d'infanterie]]).
Entre-deux guerres
Après guerre, il parvient à rester dans la Reichswehr et devient lieutenant-colonel (Oberstleutnant) le Modèle:Date- puis colonel (Oberst) le Modèle:Date- ; il prend le commandement d'une grande unité, le Modèle:Date-, en devenant chef de corps du Modèle:18e d'infanterie de Paderborn. Sa carrière en temps de paix se poursuit de la manière la plus classique : chef d'état-major du Modèle:Nobr le Modèle:Date-, général de brigade (Generalmajor) le Modèle:Date-, il commande la Modèle:2e de cavalerie de Breslau le Modèle:Date-. Général de division (Generalleutnant) le Modèle:Date-, il se voit confier le commandement de la Modèle:3e le Modèle:Date-, commandant du Modèle:Nobr le même jour.
À ce moment, Rundstedt commence à faire parler de lui : en effet, il méprise les nazis ; issu de la noblesse prussienne, il n'apprécie guère le côté indiscipliné, braillard et orgueilleux des SA et de leur chef suprême, Hitler. Ne souhaitant pas voir les nazis au pouvoir, il menace de démissionner quand le chancelier Franz von Papen décrète la loi martiale à la fin du Modèle:Nobr. Six ans plus tard, en 1938, à la suite de l'affaire Blomberg-Fritsch, en accord avec le général Wilhelm von Leeb, il réussit à empêcher Hitler de nommer le général pro-nazi Reichenau à la tête de l'OKW, le haut commandement des forces armées allemandes nouvellement créé. Général d'armée (Generaloberst) le Modèle:Date-, il est mis à la retraite sur sa demande car il ne peut accepter de devoir, à terme, obéir aux ordres de celui qu'il qualifie de « caporal d'opérette », le Führer Adolf Hitler. De plus, il perçoit la duplicité de Hitler à la suite des accords de Munich qui conduisent au démantèlement de la Tchécoslovaquie.
Seconde Guerre mondiale
Le déclenchement d’un conflit généralisé étant imminent, il est rappelé au service actif en [[août 1939 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]], en vue de prendre le commandement du Heeresgruppe Süd (groupe d'armées Sud) lors de l’attaque de la Pologne. Il est nommé à la tête de l'Modèle:Lien (haut-commandement de l’Est) du Modèle:Date- au Modèle:Date-. Il est le concepteur de la campagne de Pologne où il est assisté par les généraux Erich von Manstein et Günther Blumentritt<ref name="Schang"/>.
Lors des préparatifs de l’invasion de la France, en tant que commandant du Modèle:Nobr (groupe d'armées A), depuis le Modèle:Date-Modèle:Note, il soutient un général qu'il a sous ses ordres, Erich von Manstein, qui propose un franchissement des Ardennes par des colonnes blindées. Ce plan est accepté par Hitler qui a une confiance absolue dans les compétences de Von Rundstedt.
Pendant la bataille de France, il a sous ses ordres quarante-cinq divisions dont sept blindées et trois motorisées, sur un front s'étendant de Sedan à Maastricht. Il semble qu'il soit à l'origine de l'ordre qui fait s'arrêter les troupes de la Wehrmacht avant que celles-ci ne se soient lancées à l'assaut de Dunkerque. En effet, ses Panzerdivisionen, commandées par le général Guderian, se sont trop avancées dans les lignes alliées et son manque de soutien en infanterie lui fait craindre un isolement de ces troupes. Hitler ayant les mêmes appréhensions, accepte de donner cet ordre d’arrêt. Cela permet incidemment à des dizaines de milliers de soldats anglo-français d'éviter la capture. Heinz Guderian dans ses mémoires<ref>Heinz Guderian - Souvenirs d'un soldat - Plon 1954.</ref> incrimine quant à lui la mégalomanie de Göring qui, persuadé de pouvoir détruire la poche de Dunkerque avec sa seule aviation, serait à l'origine de cet ordre qui a pu apparaître surprenant.
Promu Generalfeldmarschall le [[Cérémonie des Generalfeldmarschall de 1940|Modèle:Date-]], il participe aux préparatifs de l'opération Seelöwe, le projet d’invasion de la Grande-Bretagne. À la suite de l'annulation de cette opération, en raison de la défaite de la Luftwaffe lors de la bataille d'Angleterre, il prend en charge l'ensemble des forces d'occupation à l'ouest de l'Allemagne (l’Oberbefehlshaber West du [[octobre 1940 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]] à [[juin 1941 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]]). Il doit lancer la mise en place d'une défense côtière apte à repousser un éventuel débarquement sur les côtes occidentales.
Mais Hitler se tourne vers l'Est et déclenche l'invasion de l'Union soviétique en Modèle:Date-. Il place le vieux Prussien à la tête du Heeresgruppe Süd (groupe d'armées Sud) le Modèle:Date-. Celui-ci comprend quarante-deux divisions, dont cinq blindées, qu'il doit mener à la conquête de l'Ukraine. Son avance est initialement plus lente que celle des autres groupes d'armées, car l'essentiel des forces mécanisées et blindées de l'Armée rouge se trouve dans cette région frontalière. Il prend Kiev et y fait Modèle:Nombre (les Modèle:5e, Modèle:21e, Modèle:26e et Modèle:37e soviétiques). Il se dirige ensuite vers Kharkov et Rostov-sur-le-Don. La fin de l'automne arrive et il conseille à Hitler d'arrêter les troupes afin de leur faire préparer une ligne de défense pour affronter les rigueurs de l'hiver russe. Mais Hitler s’oppose à cette idée et souhaite prendre Moscou. En [[novembre 1941 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]], Rundstedt est victime d'une attaque cardiaque, mais refuse de se faire hospitaliser. Il atteint finalement Rostov le Modèle:Date-, où il est repoussé par la contre-attaque d'hiver soviétique. Il demande alors à nouveau à Hitler l'autorisation de se replier vers une ligne de défense préparée. Hitler refuse catégoriquement et, ulcéré par ce Generalfeldmarschall qu'il considère « défaitiste », le fait remplacer par Walter von Reichenau le [[Décembre 1941 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]].
Mais à la suite des déboires sur le front de l’Est de Modèle:Nobr, Hitler est conduit à reconnaître les qualités de stratège de Rundstedt : il le rappelle au service actif en lui confiant l'Oberbefehlshaber West (le haut-commandement de l’Ouest, couramment abrégé en « OB West ») le [[Mars 1942 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]]. Pendant les deux années qui suivent, Rundstedt travaille à édifier et consolider le mur de l'Atlantique, en collaboration avec Rommel qui le rejoint à la fin de Modèle:Nobr. Les deux hommes sont toutefois en désaccord sur la tactique à y tenir en prévision d’un éventuel débarquement allié : Rommel souhaite se battre sur les plages, tandis que Rundstedt préfère écraser l'adversaire par des contre-attaques massives depuis l'arrière. Le 8 juin 1944, il ordonne à la division Das Reich commandée par Heinz Lammerding de faire mouvement vers la Normandie le plus rapidement possible.
Après le [[Juin 1944 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]], alors que le débarquement allié en Normandie s'avère une réussite, Rundstedt, lucide sur les chances de victoire du Troisième Reich, conseille à Hitler, qu'il qualifie en privé de caporal de Bohème<ref>Antony Beevor, D-Day et la bataille de Normandie, Calmann Levy 2009, Modèle:P.</ref>, de négocier au plus tôt la paix. Furieux, Hitler le démet à nouveau de ses fonctions le Modèle:Date et le fait remplacer par Kluge à la tête de l'OB West.
Mais, deux semaines plus tard, l'[[Complot du 20 juillet 1944|attentat du Modèle:Date-]] contre le Führer lui permet de reprendre du service : il est, avec Guderian et Keitel, membre de la cour d'honneur de l'armée appelée à statuer sur les dossiers des officiers impliqués dans le complot. En effet, Rundstedt a beau mépriser le chef nazi, il n'en demeure pas moins un officier discipliné et pétri du sens de l'honneur prussien : il ne peut accepter que l'on attente à la vie du dirigeant de l'Allemagne. Peu après, son successeur à l'OB West Kluge étant soupçonnéModèle:Note, il retrouve son précédent poste le Modèle:Date-. Il propose alors une contre-offensive modérée en passant par les Ardennes. Hitler veut une offensive massive et rejette partiellement sa proposition ; in fine, Hitler en confie le commandement à Rundstedt et à Model, bien que ces derniers aient estimé ce plan trop ambitieux. La contre-offensive de grande envergure débute en [[décembre 1944 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]] mais se conclut finalement par un échec en [[janvier 1945 (guerre mondiale)|Modèle:Date-]], les troupes allemandes étant repoussées. Le Modèle:Date, Rundstedt est pour la dernière fois démis de ses fonctions, pour motif de défaitisme, à la suite de la prise « intact » du pont de Remagen sur le Rhin puis de son franchissement par les troupes alliées.
Rundstedt est capturé le Modèle:Date- par la [[36e division d'infanterie (États-Unis)|Modèle:36e d'infanterie américaine]], dans le sanatorium de Bad Tölz en Bavière où il s'est réfugié pour soigner ses problèmes cardiaques et d'arthrite.
L'après-guerre
Détenu à partir de Modèle:Date- dans un camp de prisonniers britannique, Rundstedt est inculpé de crime de guerre : on lui reproche des assassinats en masse en Union soviétique. L'acte d'accusation s'appuie notamment sur un ordre publié par Walter von Reichenau, à l'époque sous la supervision de Rundstedt. Cet ordre appelait à l’extermination des « sous-êtres juifs » (jüdisches Untermenschentum). Il est prouvé que Rundstedt était au courant de cet ordre, qu'il l'avait validé et qu'il s’était déclaré parfaitement en accord (voll einverstanden) avec son contenu<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Der „Reichenau-Befehl“: „Das Verhalten der Truppe im Ostraum“, NS-Archiv.de.</ref>.
En raison de sa santé chancelante et de son âge, les Alliés renoncent à le juger. Sa maladie de cœur incite les Britanniques à le libérer en Modèle:Date-. En effet, un certain nombre de maréchaux allemands Modèle:Incise sont morts de maladie en détention avant leur procès. Ils craignent ainsi qu'un mort de plus ne suscite de l'hostilité contre les Britanniques dans leur zone d'occupation britannique, zone que l'on considère déjà comme un futur allié possible contre les Soviétiques.
Gerd von Rundstedt meurt le Modèle:Date, âgé de Modèle:Nobr, à Hanovre (land de Basse-Saxe) : il est inhumé dans cette ville, au cimetière municipal de Stöcken. Son épouse était morte l'année précédente, en 1952, âgée de Modèle:Nobr.
Résumé de sa carrière militaire
Promotions
Entre parenthèses, sont mentionnés les grades équivalents en France.
- Fähnrich (aspirant)
- Leutnant (sous-lieutenant), le Modèle:Date-
- Oberleutnant (lieutenant), le Modèle:Date-
- Hauptmann (capitaine), le Modèle:Date-
- Major (commandant), le Modèle:Date-
- Oberstleutnant (lieutenant-colonel), le Modèle:Date-
- Oberst (colonel), le Modèle:Date-
- Generalmajor (général de brigade), le Modèle:Date-
- Generalleutnant (général de division), le Modèle:Date-
- General der Infanterie (général de corps d’armée), le Modèle:Date-
- Generaloberst (général d’armée), le Modèle:Date-
- Generalfeldmarschall (maréchal) : Modèle:Date-
Décorations
- Kronenorden {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IVe{{#if:| }} }} classe
- Croix de fer (1914), Modèle:2e et Modèle:1re
- Croix de chevalier de l'ordre royal de la maison des Hohenzollern avec glaives
- Mérite militaire bavarois avec couronne et épées
- Croix de chevalier de l'ordre royal d'Albert le Valeureux Roi de Saxonie avec glaives
- Croix de chevalier de l'ordre du Faucon blanc
- Croix de chevalier de l'ordre de la Maison ernestine de Saxe
- Croix du Mérite de guerre de Lippe
- Croix du Mérite Waldeck Modèle:4e
- Croix du Mérite militaire autrichien avec décoration de guerre
- Étoile de Gallipoli
- Médaille des Sudètes
- Médaille de service de longue durée de la Wehrmacht Modèle:4e à Modèle:1re
- Agrafe de la croix de fer, Modèle:2e et Modèle:1re
- Grand-croix de l'ordre de la Couronne d’Italie
- Ordre de Michel le Brave, Modèle:3e à Modèle:1re
- Croix de chevalier de la croix de fer avec feuilles de chêne et glaives
- Croix de chevalier de la croix de fer le Modèle:Date-
- Modèle:519e de chêne le Modèle:Date-
- Modèle:133e le Modèle:Date- ()
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Das Personenlexikon zum Dritten Reich. Wer war was vor und nach 1945. Fischer Taschenbuch Verlag, Zweite aktualisierte Auflage, Francfort-sur-le-Main, 2005.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Veit Scherzer: Die Ritterkreuzträger 1939-1945, Scherzers Militaer-Verlag, Ranis/Iéna 2007.
- Schang (Laurent), Von Rundstedt. Le maréchal oublié, Perrin, Paris, 2020.
- Günther Blumentritt: Von Rundstedt: The Soldier and the Man. 1952.
- Charles Messenger: The last Prussian. A biography of field marshal Gerd von Rundstedt. Brassey’s (UK), London, Oxford et al. 1991, Modèle:ISBN.
- Detlef Vogel: Generalfeldmarschall Gerd von Rundstedt. In: Gerd R. Ueberschär (Hrsg.): Hitlers militärische Elite. Von den Anfängen des Regimes bis Kriegsbeginn. Band 1, Primus Verlag, Darmstadt 1998, Modèle:ISBN, S. 223–233.
- Rudolf Günter Huber: Gerd von Rundstedt. Sein Leben und Wirken im Spannungsfeld gesellschaftlicher Einflüsse und persönlicher Standortbestimmung. Peter Lang Verlag, Frankfurt am Main 2004, Modèle:ISBN.
- Modèle:NDB
- Johannes Hürter: Hitlers Heerführer. Die deutschen Oberbefehlshaber im Krieg gegen die Sowjetunion 1941/42. Oldenbourg, München 2006, Modèle:ISBN.
- darin: Gerd von Rundstedt. (Biogramm), S. 656 f.
- Michael Schadewitz: Zwischen Ritterkreuz und Galgen. Skorzenys Geheimunternehmen Greif in Hitlers Ardennenoffensive 1944/45. Helios-Verlag, Aachen 2007, Modèle:ISBN.
Articles connexes
Liens externes
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