Plan Jaune

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Modèle:Infobox Conflit militaire Le cas Jaune (Modèle:Lang-de), lors de la Seconde Guerre mondiale, est une hypothèse stratégique des Allemands où ils prendraient l'initiative de l'offensive contre les Franco-Britanniques avec lesquels ils sont en guerre, et qui implique également, en dépit de leur neutralité, l'invasion de la Belgique, du Luxembourg et des Pays-Bas<ref group="n">Les Allemands prévoient aussi la possibilité que les Franco-Britanniques prennent l'initiative d'entrer les premiers en Belgique sans attendre une offensive, cette hypothèse envisagée sous le nom de cas immédiat (Modèle:Lang-de).</ref>. Le plan de déploiement et de manœuvre correspondant est appelé par commodité en français plan Jaune ; il est appliqué le 10 mai 1940 entamant la campagne de l'Ouest.

Ce plan est parfois surnommé « plan coup de faucille »<ref name="faucille" group="n">L'expression « coup de faucille » ou « plan coup de faucille », souvent employée sous sa traduction allemande (Modèle:Lang, plan Modèle:Lang ou Modèle:Lang), est à l'origine de Winston Churchill, donc postérieure ; celui-ci parlait de « Modèle:Lang » ou « Modèle:Lang »Modèle:Sfn.</ref>, ou encore, par abus, « plan Manstein », car bien que rédigé en définitive par l'état-major de la Heer (notamment Halder), il est souvent considéré qu'il a été conçu sur une partie des propositions de Manstein que Hitler aurait imposée à l'OKH<ref name="KHF 81 95">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="AH 135 136">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="BL 188 190"/>.

Au cours de la drôle de guerre, le plan Jaune change dans ses grandes lignes jusqu'en Modèle:Date où il prend la forme qui est appliquée le Modèle:Date. En attaquant dans la plaine belge et aux Pays-Bas avec des moyens ostentatoires, les Allemands leurrent les alliés qui y envoient leurs meilleures unités en appliquant le plan Dyle-Bréda. Celles-ci s'éloignent ainsi du négligé centre du front (Ardennes) où s'exerce en réalité le principal effort de la Wehrmacht, qui, tout en évitant les principales fortifications de la ligne Maginot, donne un « coup de faucille » en réalisant une percée décisive à Sedan avec ses divisions blindées : celles-ci atteignent la mer à Abbeville dès le Modèle:Nobr, isolant les forces alliées au nord, où elles sont battues ou contraintes à évacuer par mer en abandonnant leur matériel, ce qui met fin à la première phase de la bataille de France le Modèle:Date.

Cette première phase a été décisive : malgré leur situation stratégique défavorable, Modèle:Lang a permis aux Allemands de vaincre des ennemis d'importance comparable sur le plan numérique et matériel, conduisant à la capitulation des Pays-Bas et de la Belgique (respectivement 15 et Modèle:Nobr) et la conquête du Nord de la France, qui fournissent des bases pour une attaque ultérieure contre la Grande-Bretagne. La seconde phase de la bataille de France, planifiée sous le nom de Modèle:Lang, n'est plus qu'un épilogue, puisque sur le continent, l'armée française combat désormais pratiquement seule en infériorité numérique et matérielle. L'essentiel du corps expéditionnaire britannique a dû en effet rembarquer ; mais le fait qu'il ait pu s'échapper rend incomplet le succès de Modèle:Lang du point de vue stratégique.

Contexte

Modèle:Article connexe Le Modèle:Date, le Royaume-Uni et la France déclarent la guerre à l'Allemagne qui vient d'attaquer la Pologne (Modèle:Lang) deux jours plus tôt. Contrairement au déclenchement de la Première Guerre mondiale où les Allemands prennent immédiatement l'offensive à l'ouest suivant le plan Schlieffen préparé en temps de paix, l'état-major n'a planifié qu'une attitude défensive face aux Franco-Britanniques, comme avec la dernière directive de l’Modèle:Abréviation (Modèle:Lang, directive de déploiement pour le cas Ouest) datant du Modèle:NobrModèle:Sfn.

Le danger d'une guerre sur deux fronts pour l'Allemagne s'écarte rapidement avec l'élimination de la Pologne et, assurée dans une certaine mesure à l'est par le pacte germano-soviétique, l'armée allemande concentre alors ses forces sur le front ouest où les Franco-Britanniques reprennent une attitude défensive derrière la ligne Maginot après leur timide offensive de la Sarre.

Stratégie initiale

La volonté d'Hitler d'attaquer à l'ouest sans tarder

Le 12 septembre, alors que l'invasion de la Pologne se déroule rapidement, Hitler confie à l’[[Oberst (Allemagne)|Modèle:Lang]] Rudolf Schmundt, chef du bureau de ses aides de camp, son intention d'attaquer la France dès que possible après la fin des opérations en Pologne, une victoire contre la France devrait pousser les Britanniques à la négociationModèle:Sfn. Le Modèle:Nobr, ses armées étant sur le point d'achever l'invasion de la Pologne, Hitler fait part à leur tour aux chefs de son armée<ref name="sans" group="n">Le 25 il avait également annoncé son projet à l’Modèle:Abréviation<ref name="KHF 72">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="BL 136">Modèle:Harvsp.</ref>.</ref> de son intention d'attaquer au plus tôt à l'ouest, partant du principe que le temps joue contre l'Allemagne sur le plan économique (Modèle:Citation) et militaire (Modèle:Citation)Modèle:Sfn, jugeant l'Allemagne supérieure sur terre et dans les airs, il veut également profiter du très bon moral des forces après la victoire contre la Pologne<ref name="JV 27">Modèle:Harvsp.</ref>, a contrario de celui des Français tandis que les Britanniques n'ont pour le moment que peu de forces terrestres disponiblesModèle:Sfn. Pour cela, il spécifie que l'offensive doit être menée par l'aile droite vers la Manche à travers la Belgique en couvrant le flanc sud, ce qui implique un passage par le Limbourg hollandais mais Hitler qui voudrait écarter une guerre avec les Pays-Bas escompte négocier avec le gouvernement néerlandais<ref name="JV 27"/>.

Le Modèle:Nobr, conscient des réticences de Walther von Brauchitsch commandant en chef de l’Modèle:Abréviation et Franz Halder son chef d'état-major, Hitler leur expose un long mémoire. Il s'y justifie de la nécessité d'une victoire sur les Alliés pour l'affermissement du Reich et son expansion vers l'est, répétant que le temps joue contre l'Allemagne, la neutralité de l'Union soviétique ne sera pas toujours assurée, tout comme celle des États-UnisModèle:Sfn. Hitler exprime ensuite que même si l'opération n'est pas décisive, il est décidé malgré tout à attaquer sur ces pays neutres pour y devancer une intervention des Alliés qu'il estime très probable et qui menacerait la Ruhr<ref name="KL 29 30">Modèle:Harvsp.</ref>. Les Allemands croient en effet savoir Modèle:Incise que les Belges entretiennent malgré leur neutralité des relations d'État-major avec les Alliés et que ces derniers concentrent d'importantes forces, notamment motorisées, face à la Belgique<ref name="JV 27"/>. Plutôt que de risquer que l'ennemi s'approche de la Ruhr, Hitler veut gagner un maximum de terrain ce qui ouvrira aussi la perspective à d'autres opérations. Pour cela, il a l'intention d'attaquer sur un front le plus large possible pour éviter que ses adversaires établissent une défense continue, les pousser à une bataille en rase campagne où l'armée allemande serait supérieure, utiliser les blindés par masse et par surprise et l'aviation contre les mouvements de l'ennemi. Rompre les voies de communications du corps expéditionnaire britannique avec Anvers est une de ses priorités<ref name="KL 29 30"/>. La veille, Hitler avait déjà rédigé la directive Modèle:N° de l'OKW où il s'expliquait à nouveau sur le besoin d'Modèle:Citation, et donnait ses instructions sur les objectifs d'une telle action :

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La stratégie présentée alors ne cherche pas de bataille décisive et ne poursuit que des objectifs partiels, sans doute en vue d'une guerre d'usure dans l'esprit issu de la Première Guerre mondiale, où les ports et aérodromes avaient manqué pour la lutte contre le Royaume-Uni<ref name="KHF 78">Modèle:Harvsp.</ref>,Modèle:Sfn. Cette directive envisage aussi que les Franco-Britanniques mènent une offensive à travers la Belgique et les Pays-Bas, auquel cas il faudra immédiatement rentrer de force ou non dans ces pays, le plus loin possible pour y arrêter l'ennemi, ce que l'Modèle:Abréviation traduit en envoyant l'Modèle:Citation (seul face à la Belgique, le groupe d'armées A n'est pas encore formé) mais en se gardant la décision des objectifs initiaux et opérations ultérieures en fonction de la situationModèle:Sfn.

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L'opposition des généraux à une telle offensive

La quasi-totalité des généraux allemands considèrent comme inopportun d'attaquer aussi rapidement après la campagne de Pologne<ref name="KHF 72"/>,Modèle:Sfn, en particulier Hermann Göring, commandant de la Luftwaffe, Walther von Brauchitsch commandant en chef de l’Modèle:Abréviation et Franz Halder son chef d'état-major<ref name="KL 18 20">Modèle:Harvsp.</ref>. Celle-ci a montré de sérieux manquements dans l'entraînement des troupes, dans le matériel et son utilisation et dans la cohésion entre unités blindées et d'infanterie non motorisées<ref name="BL 137 138">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="KL 18 20"/>. Les divisions de réservistes ont besoin d'être mieux encadrées et il faut plus de réserves, au début de l'automne seules Modèle:Nobr seraient disponibles à l'ouest contre une centaine chez les Alliés, et celles qui sont en posture défensive ne sont pas en mesure de passer à l'offensive immédiatement<ref name="KL 18 20"/>. Les généraux estiment aussi qu'une offensive à l'ouest, face aux défenses franco-belges, ne peut être menée de la manière qui a rencontré tant de succès en Pologne, où l'armée était de moindre valeur et dans une position géostratégique défavorableModèle:Sfn,<ref name="BL 137 138"/>. L'offensive a néanmoins vidé les stocks de munitions qui sont donc insuffisant début octobre pour mener un combat soutenuModèle:Sfn. Il n'y a pas non plus de fournitures d'avance, et il faut aussi recompléter les unités en véhiculesModèle:Sfn. Par ailleurs, une attaque à cette période de l'année réduit les possibilités de la Luftwaffe (conditions météorologiques, durée du jour) Gœring ne croirait pas ainsi au succès d'une offensive dans ces conditionsModèle:Sfn, et il souhaiterait aussi du temps pour accroître les forces aériennes<ref name="KL 18 20"/>,<ref name="BL 137 138"/>. Pareillement, Walther von Reichenau le chef de la [[6e armée (Allemagne)|Modèle:6e]] (alors un des fers de lance contre la Belgique) et les généraux des blindés comme Heinz Guderian ou Erich Hoepner craignent pour la progression d'une offensive qui risque de se dérouler dans la boue<ref name="BL 137 138"/>.

Chez beaucoup de généraux, c'est l'idée même de l'offensive qui est contestée, pour plusieurs raisons. Elle ne ferait, en envahissant trois pays neutres, qu'éloigner l'éventualité d'un arrangement pacifique du conflit<ref name="BL 138 139">Modèle:Harvsp.</ref>. Wilhelm von Leeb, commandant du [[groupe d'armées C|groupe Modèle:Nobr]] affirme qu'attaquer serait une faute politique, militaire et économique. Il craint pour l'unité du peuple allemand dans ce cas. Halder et Brauchitsch pensent aussi que les Allemands n'ont pas envie d'une guerre où ils seraient les agresseurs<ref name="LK 33 34">Modèle:Harvsp.</ref>. Mais surtout, d'après l'expérience de la Première Guerre mondiale, une offensive victorieuse semble impossible à plusieurs généraux<ref name="BL 138 139"/>,Modèle:Sfn, au moins pas avant 1942 contre le front fortifié français selon un mémoire du Modèle:Nobr de Carl-Heinrich von Stülpnagel, chef de la section opérations de l’Modèle:Abréviation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La perspective d'une guerre d'usure fait également craindre à certains (tel Leeb<ref>Modèle:Harvsp.</ref>) une attaque opportuniste de l'Union soviétique.

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Aussi c'est une attitude défensive qui est principalement prônée, notamment par Brauchitsch, Halder, Bock ou Leeb<ref name="LK 33 34"/>. Halder préfère que les Alliés passent à l'attaque Modèle:Incise, et pouvoir alors mener une contre-offensive victorieuse capable d'obtenir la décisionModèle:Sfn ; et si personne n'attaque, la guerre s'arrêtera peut-être d'elle-même comme certains officiers l'espèrent. Brauchitsch lui-même, écartant la solution jugée trop négative de renverser Hitler, dit à Halder le Modèle:Nobr que Modèle:Citation<ref name="LK 33 34"/>. Pendant l'automne Brauchitsch essaye en vain à chaque occasion de convaincre Hitler des dangers de prendre l'offensive<ref name="JV 33">Modèle:Harvsp.</ref>. Les relations entre Hitler et l'Modèle:Abréviation discrète se dégradent<ref name="Complot" group="n">Halder, approché via Carl-Heinrich von Stülpnagel par des opposants militaires au nazisme, envisage même de tuer Hitler et de tenter de renverser le régimeModèle:Sfn. Un propos ambigu de Hitler le Modèle:Nobr lui fait penser que celui-ci a eu vent du complot, Halder met fin aux préparatifs de putschModèle:Sfn. Il finit aussi par penser qu'Hitler est trop populaire, en l'absence de revers significatif, pour espérer le renverser ; aussi les militaires s'efforcent de préparer au mieux l'armée allemande à l'offensive même s'ils ne croient pas au succès de celle-ciModèle:Sfn.</ref>, mais Hitler peut compter sur le soutien de l'Modèle:Abréviation : Keitel, son chef d'état-major, peu enclin à le contredire, mais surtout d'Alfred Jodl<ref name="JV 33"/> :

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Autre tenant d'une offensive, le commandant de la Kriegsmarine, Erich Raeder, qui réclame pour elle la conquête de ports sur les littoraux normands et bretonsModèle:Sfn. Ainsi soutenu un minimum, Hitler maintient malgré les objections qui lui sont faites sa décision d'attaquer dès que possible en assurant à Brauchitsch que la réaction française sera lente, que l'infanterie allemande est supérieure à son homologue française, que l'aviation paralysera l'artillerie françaiseModèle:Sfn. Le Modèle:Nobr, Hitler fixe la date de l'offensive au Modèle:Nobr, sous l'unique réserve de bonnes conditions météorologiquesModèle:Sfn (elle sera ainsi reportée Modèle:Nobr jusqu'au Modèle:NobrModèle:Sfn,<ref name="sans2" group="n">Pour certains historiens, comme Karl-Heinz Frieser, tous les reports de la date de l'offensive ne s'expliquent pas par une météo défavorable, et traduiraient donc les hésitations de Hitler<ref name="KHF 78"/>.</ref>), et conformément à ses exigences, Halder expose un premier plan (Modèle:Lang, directive pour le déploiement Jaune) le Modèle:Nobr<ref name="AH 121 123">Modèle:Harvsp.</ref>.

Évolution des plans opérationnels

Fichier:1939-1940-battle of france-plan-evolution.png
Le premier et le deuxième (ce dernier dans deux de ses versions) ordre de déploiement « Jaune », et la proposition de Manstein.

Après la campagne de Pologne, l'armée allemande à l'ouest se répartie en trois groupes d'armées ainsi qu'un détachement d'armée :

Les Modèle:Citation (Modèle:Lang), diffusées par l’OKH, sont conçues par le Modèle:Lang Franz Halder, chef d'état-major de l’Modèle:Abréviation, de ses adjoints le Modèle:Lang Carl-Heinrich von Stülpnagel (chef de la section logistique) et l’[[Oberst (Allemagne)|Modèle:Lang]] Modèle:Lien, sous la direction du Modèle:Lang Walther von Brauchitsch, commandant en chef de l’Modèle:Abréviation<ref name="BL 145 147">Modèle:Harvsp.</ref>, en tenant compte des souhaits de l'Modèle:Abréviation et en lien avec l'Modèle:Abréviation et l'Modèle:AbréviationModèle:Sfn. Comme c'était le cas à l'époque du Grand État-Major général, ces directives de déploiements ont pour objet la concentration et les objectifs initiaux des arméesModèle:Sfn.

Première directive de déploiement (19 octobre)

Principe

Reprenant en partie la directive Modèle:N° de l'Modèle:Abréviation dans ses objectifs généraux, l'Modèle:Abréviation diffuse le Modèle:Date le premier Modèle:Lang. L'effort principal doit être effectué par l'aile droite (à savoir le groupe d'armées B et le détachement d'armée N), au nord du sillon Sambre-et-Meuse où sera concentré la masse des unités motorisées<ref name="LK 35 36">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="BL 145 147"/>.

Ce plan vise d'abord à mettre Modèle:Citation et battre un maximum de forces belges dans la zone des fortifications frontalières, il s'agit ensuite de reconcentrer promptement des Modèle:Citation dans la plaine belge pour Modèle:Citation et à se saisir de la côte belge<ref name="LK 38 39">Modèle:Harvsp.</ref>.

La directive de l’Modèle:Abréviation insiste sur le fait que les principaux obstacles initiaux ne seront pas de puissantes forces ennemies mais des coupures d'eau (Meuse, canal Albert…), des fortifications, des barrages routiers… Et donc qu'il faut prévoir consciencieusement leur franchissement. Lorsque par la suite d'importants renforts ennemis interviendront, il s'agira en les attaquant énergiquement de contrecarrer leur concentration en puissants groupements de contre-offensive<ref name="LK 38 39"/>.

Afin de préserver la surprise sur le centre de gravité de l'opération, les grandes unités sont disposées en profondeur derrière les frontières, qu'elles gagneront en cinq nuit maximum, un préavis de sept jours pour l'offensive est nécessaire<ref name="LK 35 36"/>.

Missions

Fichier:Vesting holland the netherlands.jpg
La Modèle:Lang et autres défenses néerlandaises, notamment la Modèle:Lang (forteresse Hollande).

Source : sauf mention contraire, Modèle:Harvsp.

  • Le détachement d'armée N, avec trois divisions d'infanterie<ref name="BL 145 147"/>, doit attaquer en direction d'Utrecht avec pour objectif de s'emparer de la Modèle:Lien, et de tirer parti de toute occasion de progresser rapidement vers Amsterdam et Rotterdam.
  • Le groupe d'armées B a pour objectif de percer les fortifications belges, d'empêcher les forces belges de se réchapper d'Anvers et de Liège, une part maximale de l'armée belge doit être battue sur la frontière, et ensuite, concentrant ses forces au nord et au sud de Bruxelles, de poursuivre sans attendre pour se saisir du littoral belge (BrugesGand)<ref name="LK 38 39"/>.
    • La [[2e armée (Allemagne)|Modèle:2e]] (Weichs), avec quatre divisions d'infanterie, doit franchir la Meuse des Pays-Bas entre Nimègue et Arcen et attaquer en direction d'Aerschot au sud-est d'Anvers pour protéger l'attaque de la Modèle:6e d'une action venant d'Anvers.
    • La [[6e armée (Allemagne)|Modèle:6e]] (Reichenau), avec sept divisions d'infanterie et trois blindées, attaquant sur une ligne Aix-la-ChapelleVenlo, doit rapidement franchir la Meuse et percer les fortifications belges au nord de Liège (la position fortifiée de Liège est à investir en liaison avec la Modèle:4e) en direction de Tirlemont à l'est de Bruxelles.
    • La [[4e armée (Allemagne)|Modèle:4e]] (Kluge), avec neuf divisions d'infanterie et trois blindées, doit attaquer et percer le plus rapidement possible la ligne de la Meuse entre Namur (la position fortifiée de Namur est à investir en liaison avec la Modèle:12e) et Liège (à investir en liaison avec la Modèle:6e) puis progresser vers le nord-ouest.
    • Sept divisions d'infanterie, deux motorisées et deux blindées sont en réserve du groupe d'armées.
  • Le groupe d'armées A a pour mission la couverture du groupe d'armées B de toute incursion ennemie venant du sud, en progressant dans les Ardennes et en franchissant la Meuse au sud de Namur. Suivant les événements, elle flanc-gardera ou soutiendra la poursuite de l'offensive du groupe d'armées B vers l'ouest.
    • La [[12e armée (Allemagne)|Modèle:12e]] (List), avec huit divisions d'infanterie, une blindée et une motorisée, doit passer la frontière autour de Bastogne et, avec une puissante aile droite, traverser la Meuse entre Namur (à investir en liaison avec la Modèle:4e) et Fumay tandis que l'aile gauche tiendra la Semois depuis Bouillon jusqu'à la Meuse.
    • La [[16e armée (Allemagne)|Modèle:16e]] (Busch), avec 10 divisions d'infanterie, doit progresser à travers le Luxembourg pour se positionner sur une ligne faisant face au sud Semois – ArlonLuxembourg, en liaison avec la Modèle:1re qui défend la Sarre.
    • Six divisions d'infanterie sont en réserve du groupe d'armées.
  • Le groupe d'armées C défend la ligne Siegfried avec les 1re (Witzleben) et [[7e armée (Allemagne)|Modèle:7e]] (Dollmann) totalisant Modèle:Nobr<ref name="BL 145 147"/>.

Réception

Présenté à Hitler, celui-ci aurait réagit négativement<ref name="AH 121 123"/>, estimant qu'il s'agirait d'une réédition du plan Schlieffen, bien que l’Modèle:Abréviation s'est conformé à ses instructions et que les deux plans n'ont en commun que d'avoir un effort principal initial sur l'aile droite exercée vers la Belgique et le Nord de la France. En revanche là où le plan Schlieffen cherchait une victoire stratégique, le plan Jaune présenté ne prévoit pas de faire la décisionModèle:Sfn,<ref name="KHF 78 81">Modèle:Harvsp.</ref>. Certains historiens (FrieserModèle:Sfn, Modèle:Lien<ref name="JV 35">Modèle:Harvsp.</ref>) jugeant le plan sans imagination pensent que Halder, opposant à une offensive, aurait volontairement fait le minimum pour respecter les directives d'Hitler, à la limite du Modèle:Citation. Pour Koeltz, l'Modèle:Abréviation, conscient de ses moyens limités, ne cherche pas une grande opération et vise d'abord à s'assurer de pouvoir déboucher dans la région de Bruxelles, et que la concentration de forces puissantes et rapide dans cette région laisse penser que l'Modèle:Abréviation veut atteindre l'objectif de Hitler Modèle:Incise par une poussée en direction du sud-ouest<ref name="LK 38 42">Modèle:Harvsp.</ref>.

Modèle:Citation bloc

Koeltz ajoute que rien ne laisse présager ce que fera l'Modèle:Abréviation après avoir atteint la côte belge, et qu'il est donc exagéré de dire que l'Modèle:Abréviation reprend le plan Schlieffen<ref name="LK 38 42"/>.

Hitler, qui a pensé l'offensive de l'ouest en termes de stratégie, prend conscience avec la directive Jaune des difficultés que l'opération va rencontrer, et s'inquiète notamment des nombreux cours d'eau à franchir, en particulier au nord de Liège avec la Meuse, le canal Albert sous les feux du fort d'Ében-Émael. Le Modèle:Nobr, il commence à envisager avec Keitel et Jodl l'utilisation de planeurs, parachutistes et d'agents spéciaux pour s'emparer par surprise des ponts et forts, et garantir ainsi la vitesse de l'offensive générale. Le lendemain, il pense aussi envoyer la [[7. Fallschirmjäger-Division|Modèle:7e parachutiste]] et la [[22e division d'infanterie (Allemagne)|Modèle:22e d'infanterie]] (aéroportée) dans la région de Gand pour empêcher le repli de l'armée belge depuis Anvers vers la côte française. Il fait part de ses idées et interrogations à l'Modèle:Abréviation. Halder et Brauchtisch lui précisent que les Modèle:4e et Modèle:6e avanceront en deux échelons, le premier rapide, blindé et motorisé, le second normal, et qu'elles regrouperont ensuite leurs échelons rapides dans la région de Bruxelles sous le commandement de Reichenau, son infanterie passant à la Modèle:2e. L'utilisation d'artillerie lourde sur voie ferrée, de fumigènes, est préparée contre Ében-Émael, la décision d'attaque aéroportée n'étant pas du ressort de l'Modèle:Abréviation, cela revient à l'Modèle:Abréviation. Hitler trouve que le détachement Modèle:Nobr est trop puissant car il sera de toute façon bloqué par la ligne de la Grebbe et ses inondations, ce à quoi l'Modèle:Abréviation répond s'être conformé à ses intentions<ref name="LK 43 45">Modèle:Harvsp</ref>.

Lors d'une nouvelle conférence, le Modèle:Nobr, Hitler demande qu'on renforce les moyens de l'offensive, et prélever pour cela des unités en Pologne et au groupe Modèle:Nobr qui a un rôle passif. Il continue à donner ses idées, comme celle de détruire des barrages et digues pour limiter les inondations devant le détachement Modèle:Nobr. Il s'inquiète aussi qu'en faisant passer la Modèle:4e de l'est vers le nord-ouest de Namur, on ne pourra avoir qu'un petit enveloppement, Halder lui répond qu'une puissante aile enveloppante sera formée lorsque les divisions blindées se rejoindront dans la région de Bruxelles. Bock, Kluge et Reichenau étant présents ensuite, Hitler en profite pour insister sur l'engagement en avant des unités rapides, pousser les Franco-Britanniques à manœuvrer, domaine où ils sont inférieurs, pour ne pas retomber dans le schéma de la Première Guerre mondiale. Bock, Kluge et Reichenau ont alors l'occasion d'exprimer devant Hitler leurs réticences quant à une offensive à l'automne – hiver. Bock s'attache ainsi d'abord à expliquer que, vu le dispositif des Français et des Belges, les Alliés pourraient être en force à Anvers avant les Allemands et l'opération pourrait prendre une tournure statique sur une ligne Anvers – Namur – Meuse de Dinant ; que pour l'éviter il faudrait utiliser massivement l'aviation ce que limiterait les conditions météorologiques en cette saison<ref name="LK 46 49">Modèle:Harvsp.</ref>.

Plus tard au cours de cette conférence, Hitler explique qu'Modèle:Citation. Ou alors, Modèle:Citation, concluant finalement qu'Modèle:Citation<ref name="LK 46 49"/>. Le lendemain, il décide d'ajouter un nouveau centre de gravité à l'opération, au sud du sillon Sambre-et-Meuse, par la Modèle:12e, et que les Modèle:Citation. Informé, Halder prend note : Modèle:Citation. Deux groupements doivent être formés, pour agir en direction de Gand et/ou en direction de l'ouest. Confus initialement dans ses idées, Hitler se justifie plus clairement devant l'Modèle:Abréviation le Modèle:Nobr : alors qu'au nord de Liège les difficultés se présenteront immédiatement, au sud la progression sera d'abord plus aisée avant que ne se présente la Meuse de Namur – Mézières qui pourra avoir été renforcée, le temps de l'atteindre, par l'ennemi. Ne sachant a priori où il y a le plus de chance de percer, Hitler veut essayer les deux possibilités<ref name="LK 49 53">Modèle:Harvsp.</ref>.

Fort de ces changements, un nouveau plan est rédigé par l’Modèle:Abréviation, toujours sous la pression de Hitler qui avance le Modèle:Nobr, malgré l'opposition de Brauchitsch<ref name="LK 49 53"/>, la date de l'offensive (jour-A, Modèle:Lang) au Modèle:Nobr (devant être confirmée sept jours avant) après avoir appris que les unités blindées et motorisées seraient prêtes pour le 11Modèle:Sfn. L'Modèle:Abréviation active alors dans la précipitation le groupe Modèle:Nobr et les Modèle:12e et Modèle:16e, ne disposant pas de moyens de transmissions à leur affecter avant plusieurs semaines<ref name="LK 49 53"/>.

Deuxième directive de déploiement (29 octobre)

Principe

Le deuxième ordre de déploiement est envoyé par l’Modèle:Abréviation à l’Modèle:Abréviation le Modèle:Date<ref name="BL 145 147"/>. Afin de Modèle:Citation, les objectifs poursuivis par ce plan sont de faire s'engager et d'éliminer un maximum de forces alliés au nord de la Somme et la prise des côtes de la Manche, là où le précédent plan ne concernait que la côte belge et la destruction des forces belges en repoussant celles des Alliés venues à leur secours<ref name="EB 41">Modèle:Harvsp</ref>. Les Pays-Bas ne sont plus concernés par l'offensive, si ce n'est par la traversée de la province du Limbourg dans le but d'attaquer la Belgique sur un front plus étendu<ref name="EB 41"/>. L'essentiel de l'effort est toujours exercé par le groupe d'armées B, et s'est globalement déplacé vers le sud par rapport au premier plan, tandis que les effectifs sur la ligne Siegfried (groupe d'armées C) sont affaiblis<ref name="BL 145 147"/>,<ref name="KHF 78 81"/>. En fait, ce plan prévoit deux axes d'efforts initiaux, un troisième sera même ajouté<ref name="KHF 78 81"/> ; Hitler désire former le centre de gravité (Modèle:Lang-de) de l'opération seulement au cours de celle-ci sur l'axe qui progressera de manière effective, contre l'avis d'Halder et de Brauchitsch<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="BL 166">Modèle:Harvsp.</ref>.

Missions

Source : sauf mention contraire, Modèle:Harvsp.

  • Le groupe d'armées B doit attaquer de part et d'autre de Liège en direction de l'ouest, et doit poursuivre sans perdre de temps vers la Manche en direction de, selon la situation, soit Ostende (nord-ouest), soit Boulogne-sur-Mer (ouest) ou soit Abbeville (sud-ouest). Les unités rapides doivent être engagées dès que la percée des fortifications de la zone frontalière par l'infanterie aura été effectuée et doivent empêcher, en attaquant résolument, la formation d'un front par l'ennemi. Selon les besoins, ces unités pourront être réunies, ou recevoir un commandement séparée de l'infanterie en cas d'intervention en avant (Modèle:Lang). Toutes les divisions blindées sont affectées à ce groupe d'armées<ref name="BL 145 147"/>.
    • La Modèle:6e, avec huit divisions d'infanterie, cinq blindées et deux d'infanterie motorisées, doit attaquer au nord de Liège, à travers le Limbourg, se flanc-garder d'une action néerlandaise et attaquer en direction de Bruxelles et d'Anvers, investir Liège en liaison avec la Modèle:4e et Anvers.
    • La Modèle:18e (Küchler), nouvellement formée à partir du détachement d'armée N<ref name="BL 145 147"/>, est échelonnée derrière la Modèle:6e.
    • La Modèle:4e, avec 12 divisions d'infanterie, quatre blindées et deux d'infanterie motorisée, doit attaquer entre Liège et Houffalize, traverser l'Ardenne puis la Meuse de part et d'autre de Namur (qui doit être investie), poursuivre en direction d'une ligne Nivelles - Chimay.
    • La Modèle:2e est échelonnée derrière la Modèle:4e.
    • 10 divisions d'infanterie sont en réserve du groupe d'armées.
  • Le groupe d'armées A doit flanc-garder la B en traversant le Luxembourg et l'Ardenne. Son aile droite doit franchir la Meuse au sud de Fumay, percer les fortifications frontalières françaises, poursuivre en direction de Laon. Ce groupe d'armées ne dispose d'aucune division rapide<ref name="BL 145 147"/>.
    • La Modèle:12e, avec huit divisions d'infanterie, doit traverser le Luxembourg et l'Ardenne et réaliser avec une puissante aile droite la traversée de la Meuse et l'attaque en direction de Laon, protégeant ainsi le flanc sud du groupe d'armées B<ref name="EB 41"/>,<ref name="BL 145 147"/>. Son aile gauche s'établit défensivement face à Sedan, en liaison à Carignan avec la Modèle:16e.
    • La Modèle:16e, avec 10 divisions d'infanterie, doit traverser le Luxembourg et l'Ardenne et s'établir face à la ligne Maginot entre Carignan et la Sarre.
      Fichier:France 1940-Plan de bataille.svg
      Modèle:Lang, janvier 1940.
    • Quatre divisions d'infanterie sont en réserve du groupe d'armées.
  • Le groupe d'armées C défend toujours la ligne Siegfried avec les Modèle:1re et Modèle:7e (désormais Modèle:Nobr d'infanterie)<ref name="BL 145 147"/>.
  • 17 divisions d'infanterie et deux d'infanterie motorisées sont en réserve de l'Modèle:Abréviation<ref name="BL 145 147"/>.

Réception et modifications

Un troisième axe d'effort : Sedan

Le Modèle:Nobr, Brauchitsch qui a fait les jours précédents le tour des commandements de groupes d'armées et d'armées impliqués dans l'offensive rapporte à Hitler que d'après ce qu'il a constaté l'armée n'est toujours pas prête et il s'oppose à nouveau à l'offensive immédiate, provoquant la colère de Hitler qui l'éconduit. La concentration commence le jour même, la date du 12 étant maintenue pour l'offensive, mais les conditions atmosphériques sont si dégradées qu'elle est arrêtée le 7<ref name="LK 73 77">Modèle:Harvsp.</ref>. L'offensive est désormais fixée au 15Modèle:Sfn ou 16<ref name="LK 73 77"/>. Mais Hitler veut apporter des changements au plan, et Halder obtient un report de l'offensive pour le 19 pour les effectuer<ref name="LK 79 82">Modèle:Harvsp.</ref>.

En effet le Modèle:Nobr, toujours soucieux de savoir si ses armées pourront passer la Meuse au nord de Liège ou au sud de Namur vers Dinant, Hitler remarque auprès de Jodl que des forces pourraient progresser rapidement d'est en ouest en direction cette fois de la Meuse de Sedan à travers le Luxembourg dépourvu d'armée puis la trouée d'Arlon - Tintigny - Florenville, ce n'est qu'après que des difficultés se présenteront avec la traversée de la Semois à BouillonModèle:Sfn. Après avoir été averti le Modèle:Nobr, l'Modèle:Abréviation après discussion avec l’Modèle:Abréviation émet un ordre le Modèle:Nobr où une troisième force rapide (XIX. Armee-Korps (mot.) de Guderian avec deux divisions blindées, une motorisée et le régiment Großdeutschland) doit être constituée, avec pour objectif Sedan via la trouée d'Arlon. Le but est d'abord de favoriser la progression des Modèle:12e et Modèle:16e en repoussant les forces motorisées que l'ennemi enverrait en Ardenne, et ensuite de s'emparer Modèle:Citation d'une tête de pont à Sedan Modèle:Citation<ref name="LK 79 82"/>. Le transport des blindés doit être soigneusement camouflé<ref name="LK 73 77"/>.

Modèle:Citation bloc

Le 19, Keitel signe la directive Modèle:N° de l’Modèle:Abréviation, où il est ainsi question de faire passer rapidement du groupe d'armées B (à droite) au groupe d'armées A (au centre) le centre de gravité au Modèle:Citation<ref name="HRTR 44 46">Modèle:Harvsp.</ref>. Le XIV. Armee-Korps (mot.), réserve de l’Modèle:Abréviation, est ainsi placé en arrière du groupe d'armées AModèle:Sfn. Cette directive confirme également celle de l’Modèle:Abréviation datée du 15 et qui rétablit l'attaque contre les Pays-Bas jusqu'à la ligne de la Grebbe, par la Modèle:18e<ref name="EB 44">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="HRTR 44 46"/>,<ref name="BL 145 147"/>.

Dans le même temps, Rundstedt, qui a pris ses fonctions de commandant du groupe Modèle:Nobr le Modèle:Nobr, envoie avec l'aide d'Erich von Manstein son chef d'état-major, deux mémoires à l'Modèle:Abréviation le 31. Dans le premier, ils s'opposent essentiellement à l'idée d'une offensive immédiate, préconisant eux aussi la défensive et de laisser les Alliés attaquer, notant que List (commandant la Modèle:12e) est aussi du même avis. Le second critique les instructions de la directive Jaune et propose en retour un plan d'offensive avec un unique centre gravité au sud de la Meuse de Liège, pour agir en direction Arras - Boulogne-sur-Mer et prendre à revers les armées Alliés qui s'avancerait ou non en BelgiqueModèle:Sfn. Modèle:Article détaillé Manstein qui a rencontré Brauchitsch pendant sa tournée début novembre obtient des divisions blindées (provenant de l'aile gauche du groupe Modèle:Nobr) pour la Modèle:12e en direction de Bastogne, mais elles servent finalement à constituer le XIX. Armee-Korps (mot.) qui doit agir vers SedanModèle:Sfn.

Les conditions atmosphériques continuent à provoquer le report de l'offensive : la décision de fixer le jour-A est d'abord remise au Modèle:Nobr pour une offensive au plus tôt le Modèle:Nobr, puis cette décision est reportée au 4, puis au 6, puis au Modèle:Nobr. Des changements sont apportés pour réduire les délais préliminaires à l'offensive : cinq jours seront désormais nécessaires à la concentration, le jour-A pourra donc être au plus tôt le Modèle:Nobr, avec une annulation de l'offensive possible au plus tard la veille de celle-ciModèle:Sfn. La décision du jour-A est encore reportée pour le Modèle:Nobr. Ce jour-là après avoir consulté ses météorologues comme à chaque fois, Hitler repousse tout choix au 9 puis Modèle:NobrModèle:Sfn

En décembre, il réaffirme sa volonté de ne former le centre de gravité qu'au cours de l'opération, et se garde la décision du choix de l'engagement de la 7. Flieger-Division (parachutistes)<ref name="EB 44"/>.

Événements et remaniements de janvier

Le Modèle:Date-, Hitler voit ses météorologues qui lui annoncent qu'au plus tard à partir du 14 il y aura douze à quatorze jours de temps sec et froid. Hitler décide de déclencher le 14 une offensive aérienne suivi le 17 (le jour-A) à Modèle:Heure (heure-X, Modèle:Lang-de) d'une offensive terrestreModèle:Sfn.

Ce même Modèle:Date-, un avion allemand s'écrase en Belgique (incident de Mechelen) avec des documents concernant Modèle:Lang. Ceux-ci tombent ainsi aux mains des autorités belges, qui transmettent aux Alliés les informations essentielles<ref name="CHAIX 152 156">Modèle:Harvsp.</ref>. Hitler décide le 11 de maintenir les offensives prévues en espérant devancer les éventuelles contre-mesures des pays adverses<ref name="Mechelen" group="n">Certains, comme l'auteur Basil Henry Liddell Hart<ref name="BHLH 186 188"/>, ou encore l'ancien chef du bureau des opérations de l’Modèle:Abréviation, Walter Warlimont, présentent cet incident comme étant la cause principale de l'abandon du plan d'alors en faveur d'un nouveau radicalement différent. Dans les publications plus récentes, de Benoît Lemay (biographe de Manstein) par exemple, il est considéré que ce n'est à priori pas le cas, en remarquant que le plan fut initialement conservéModèle:Sfn. En tous cas les Allemands en ont sans doute tenus compte lors de la conception d'un nouveau plan, notamment du fait que les Alliés auront été confortés dans l'idée que l'offensive aura pour but le littoral belge et néerlandaisModèle:Sfn,<ref name="KOELTZ 142"/>.</ref>,<ref name="EB 45">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="CHAIX 152 156"/>.

Le 13 janvier, le temps s'annonce finalement mauvais et l'offensive est annulée, la décision d'un nouveau jour-A est reportée au 15 puis au 16<ref name="JV 86 87">Modèle:Harvsp.</ref>.

Quant aux pays concernés par l'offensive, l'incident de Mechelen et les renseignements (voir ci-dessous) qu'ils ont des intentions allemandes, conduisent le Modèle:Nobr les Franco-Britanniques, Belges et Néerlandais à prendre différentes mesures de renforcement, les Alliés se mettent en position pour entrer en Belgique en attendant de cette dernière une autorisation qui ne viendra pas<ref name="CHAIX 152 156"/>. Cette réaction alliée ne fait que confirmer<ref name="zero" group="n">Outre par l'observation aérienne des mouvements franco-britanniques à la frontière franco-belge, les Allemands décryptaient depuis octobre le chiffre français, permettant une bonne étude des mouvements des unités françaises et de situer leurs forces mais aussi leurs faiblesses, comme la [[9e armée (France)|Modèle:9e française]] sur la Meuse au sud de NamurModèle:Sfn,<ref name="KHF 99 102">Modèle:Harvsp.</ref>.</ref> aux Allemands ce qu'ils savent déjà sur leurs plans d'interventions en Belgique (plan Escaut, plan Dyle)<ref name="CHAIX 156 157"/>. Notamment en apprenant les mesures prises par les Belges et Néerlandais, lesquelles ont impressionné Hitler par leur rapidité, les Allemands prennent conscience des indiscrétions (voir ci-dessous) sur leurs plans et dispositifs. Ainsi le 15 puis Modèle:Nobr, les conditions météorologiques étant toujours défavorables, Hitler repousse le déclenchement de l'offensive sans préciser cette fois de nouvelle date<ref name="Sine die" group="n">Selon l'historien Modèle:Lien (Modèle:Harvsp), Hitler est conscient des difficultés de l'armée à l'Modèle:Nobr ; en maintenant la perspective d'une offensive à brève échéance il contraint les états-majors Modèle:Citation. En Modèle:Nobr, l'armée étant prête pour mener une grande opération, Hitler peut relâcher sa pression et attendre le printemps ; il avait ainsi exprimé à Jodl le Modèle:Nobr que si une offensive n'était pas possible en janvier il repousserait l'opération au printemps.</ref> et il ordonne des mesures pour préserver l'effet de surprise et de repenser l'opération, ce que permet alors le report indéterminé de l'offensive Modèle:Incise<ref name="CHAIX 156 157">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="JV 86 87"/>.

Les unités reçoivent ainsi l'ordre d'être désormais prêtes à attaquer en Modèle:Heure au lieu de cinq jours après leur mise en alerte<ref name="KHF 78 81"/>. Le Modèle:Nobr Hitler ne parle désormais plus de former au cours de l'offensive le centre de gravité, et alors le cantonnement des unités motorisées doit être de telle sorte que la constitution de ce centre de gravité ne soit pas décelée, l'accent est mis sur le camouflage, en particulier en ce qui concerne les unités ayant Sedan pour objectif<ref name="EB 45"/>.

Modèle:Citation bloc

Les décisions prises fin janvier marquent également à nouveau un déplacement de l'effort vers le sud, avec l'abandon d'une attaque en direction de GandOstende, la mise en réserve de l’Modèle:Abréviation de la Modèle:2e derrière le groupe d'armées A, la cession par le groupe d'armées C de trois divisions d'infanterie au profit de la réserve du groupe d'armées A et des dispositions pour la réussite d'une traversée de la Meuse à Sedan par le XIX. Armee-Korps (mot.) sont prises en misant sur la rapidité et la surprise<ref name="EB 45"/>. Par ailleurs, les Pays-Bas doivent désormais être conquis entièrement (y compris la Modèle:Lien), ce qui ne devrait nécessiter que peu de forces<ref name="EB 45"/>. Pour cela, l'opération aéroportée contre Dinant prévue pour faciliter la traversée de la Meuse par la Modèle:4e et dont les documents relatifs font partie de ceux perdus à Mechelen, est annulée en faveur d'une contre la Hollande<ref name="CHAIX 156 157"/>.

Troisième directive de déploiement (30 janvier)

Ces décisions se traduisent par un nouvel ordre de déploiement, daté du Modèle:Date, qui reprend en grande partie le précédent avec les modifications qui lui ont été apportées<ref name="EB 46">Modèle:Harvsp.</ref>. L'objectif reste la destruction des armées alliées au nord de la Somme, l'occupation des Pays-Bas et de la Belgique, mais le but affiché est désormais de Modèle:Citation tandis que la Manche n'est plus évoquée<ref name="EB 46"/>. N'est également plus envisagée la formation d'un centre de gravité au cours de l'opération, tandis que le groupe d'armées A, au centre, est encore renforcé<ref name="EB 46"/>.

Parmi les changements, la Modèle:6e est portée de 8 à Modèle:Nobr d'infanterie, elle est destinée à affronter le gros des forces belges et alliées. La Modèle:4e ne doit plus passer la Meuse qu'au sud de Namur et perd une division blindée, ses trois autres sont renforcées en chars plus modernes [[Panzerkampfwagen III|Modèle:Lang III]] et IV. La Modèle:12e gagne en forces blindées et son infanterie est améliorée (divisions de la [[Vague de mobilisation (Wehrmacht)|Modèle:Lang]]). Le 13, Hitler se plaindra, en estimant que la Meuse ne pourra être franchie sur ce front, que ces chars ne se trouvent pas à l'endroit décisif<ref name="EB 46"/>.

Le temps en février ne se prête toujours pas à l'offensive, et les prévisions en vont de même pour mars et avril<ref name="EB 46"/>.

Le 7 février a lieu un [[Kriegsspiel|Modèle:Lang]] au groupe d'armées A simulant une attaque par le massif ardennais. Le corps de Guderian atteint la Meuse en trois jours, Guderian veut la franchir le cinquième jour, mais la direction de l'exercice (Blumentritt, chef du bureau des opérations du groupe d'armées A) veut attaquer plus tard, le neuvième jour, avec des renforts en artillerie lourde. Pour Halder, l'exercice, qui simulait également une contre-offensive française de Modèle:Nobr sur l'axe MalmedyLiège, montre que le flanc sud de l'offensive devrait résister, et concernant la question de traverser la Meuse dans la foulée ou par un assaut méthodique, pour lui il faudra en décider le jour de l'arrivée sur le fleuve. Le 11, un autre Modèle:Lang montre à nouveau la faiblesse du secteur de Sedan et Carignan, alors que la tête de pont de Charleville-Mézières reste aux mains des Français<ref name="EB 46"/>.

Le 13 février, Hitler demande de réaliser un nouveau plan : il s'est décidé à porter l'effort principal par SedanModèle:Sfn,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Dernière directive de déploiement (24 février) — plan final

Principe

L'Modèle:Lang (directive de déploiement Jaune) du Modèle:Date Modèle:Incise, fixe pour objectif de défaire un maximum d'unités franco-britanniques en vue de permettre l'anéantissement de leurs capacités militaires et une invasion rapide des Pays-Bas pour y éviter une intervention britannique<ref name="EB 52">Modèle:Harvsp.</ref>.

Les Allemands savent que l'armée alliée face à eux sera divisée entre une aile marchante qui entrera en Belgique avec les meilleures unités pour s'opposer à une offensive allemande qui y serait menée<ref name="KHF 99 102"/>, tandis que l'autre aile tiendra la ligne Maginot ; ils savent aussi que le centre du front, au débouché du massif ardennais, et en particulier Sedan, en constitue un point faible puisque ce massif est considéré comme impénétrable à une attaque de grande ampleur par le grand quartier général françaisModèle:Sfn,<ref>Modèle:Harvsp.</ref> , lequel ne croit pas non plus possible de tenter le passage de la Meuse dans la foulée<ref name="CHAIX 157">Modèle:Harvsp.</ref>.

A contrario, le commandement allemand estime être capable de traverser le massif ardennais rapidement avec des unités blindées en trois jours<ref name="EB 47">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="EB 53">Modèle:Harvsp.</ref>, qui seront suivies par le gros de l'armée allemande, et espèrent ainsi mener une attaque surprise en tentant de traverser la Meuse immédiatement, fleuve sur lequel doit reposer ici le front allié<ref name="EB 52"/>,<ref name="CHAIX 157"/>. Une attaque menée bien plus tôt que ne s'y attendent les Alliés doit les surprendre et empêcher ceux-ci de renforcer ce point faible de leur dispositif, et ainsi favoriser les chances d'une percée rapide de leur front ici<ref name="EB 53"/>. Celle-ci réalisée, les unités blindées doivent l'exploiter immédiatement en poursuivant l'offensive en direction de l'embouchure de la Somme pour y atteindre la Manche, enveloppant ainsi les troupes alliées qui se sont engagées en Belgique et aux Pays-Bas<ref name="EB 52"/>,<ref name="EB 53"/>. Ces unités alliés se seront avancées dans ces pays à la suite de l'offensive allemande de diversion qui sera menée dans la plaine belge et aux Pays-Bas et qui doit persuader le haut commandement allié que c'est bien là que se situe l'effort principal allemand, et se trouveront fixés par cette attaque<ref name="KHF 85">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="EB 52"/>. Face à la ligne Maginot, les Allemands chargés de la défense de la ligne Siegfried feindront d'attaquer pour y fixer un maximum de troupes alliées<ref name="KHF 85"/>.

Missions

Fichier:Ww2 map10.jpg
Fall Gelb IV et plan Dyle-Bréda.

Source : sauf mention contraire, Modèle:Harvsp.

Les forces allemandes à l'ouest (135 divisions dont 42 en réserveModèle:Sfn) sont globalement réparties en trois groupes d'armées totalisant huit armées :

  • le groupe d'armées B (Heeresgruppe B, Bock), comprenant 24 divisions d'infanterie, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr<ref name="BL 189 190">Modèle:Harvsp.</ref>, doit s'emparer des Pays-Bas et faire diversion pour attirer en Belgique un maximum de forces franco-britanniques<ref name="KHF 85"/>.
    • La [[18e armée (Allemagne)|Modèle:18e]] (18. Armee, Küchler), avec sept divisions d'infanterie et une blindée<ref name="CHAIX 202 206"/>, est chargée de l'invasion des Pays-Bas pour y éviter une intervention alliée. avec des troupes rapides elle doit avancer au sud du Waal vers l'embouchure de l'Escaut et les îles Zélande pour empêcher une liaison entre les forces néerlandaises et celles des Modèle:Citation<ref group="n">En réalité c'est la [[7e armée (France)|Modèle:7e française]] qui, dans le plan Dyle-Bréda, doit se porter aux Pays-Bas et faire la liaison avec l'armée néerlandaise.</ref>, au nord de la Waal elle attaquera la Modèle:Lien. Des forces seront aéroportés près de La Haye pour impressionner le gouvernement néerlandais, Hitler croit pouvoir ainsi obtenir une capitulation rapide des Pays-Bas comme avec le Danemark en avril<ref name="CHAIX 202 206"/>. Plus au nord, de faibles forces doivent s'emparer de la province de Groningue et s'emparer de l'Afsluitdijk qui ferme le lac d'IJssel, et une occupation rapide des îles de la Frise-Occidentale est jugée importante pour leur utilisation par la Luftwaffe.
    • La [[6e armée (Allemagne)|Modèle:6e]] (6. Armee, Reichenau), avec Modèle:Nobr d'infanterie, deux blindées et une motorisée<ref name="CHAIX 202 206"/>, depuis une ligne VenloAix-la-Chapelle, doit franchir rapidement la Meuse et percer les fortifications frontalières belges, investir la ligne de défense d'Anvers et la position fortifiée de Liège. Elle doit attaquer en direction générale de l'ouest.
  • le groupe d'armées A (Heeresgruppe A, Rundstedt), le plus important avec 35 divisions d'infanterie, Modèle:Nobr et Modèle:Nobr<ref name="BL 189 190"/>, devra réaliser l'attaque enveloppante à travers le massif ardennais (entre Liège et la frontière franco-luxembourgeoise) jusqu'à la Manche. Il doit franchir pour cela avec ses unités blindées la Meuse entre Dinant et Sedan par une attaque surprise et poursuivre en direction de la basse-Somme<ref name="KHF 85"/>. Parallèlement, il doit couvrir l'ensemble de l'offensive d'une action alliée provenant de la région de MetzVerdun.
    • la [[4e armée (Allemagne)|Modèle:4e]] (4. Armee, Kluge), avec neuf divisions d'infanterie et Modèle:Nobr<ref name="CHAIX 202 206"/>, doit percer la frontière belge entre Liège et Houffalize et traverser la Meuse entre Yvoir et Fumay, avec des forces rapides à Dinant et Givet, et poursuivre en direction de BeaumontChimay. Liège est à investir en liaison avec la Modèle:6e.
    • la [[12e armée (Allemagne)|Modèle:12e]] (12. Armee, List), avec 11 divisions d'infanterie<ref name="CHAIX 202 206"/>, doit traverser le Luxembourg et percer la frontière belge autour de Bastogne, suivre les forces rapides (Panzergruppe von Kleist (Kleist), 5 divisions blindées et 3 motoriséesModèle:Sfn) en avant de son front et franchir la Meuse entre Fumay et Sedan. Elle doit ensuite, avec la Modèle:4e, poursuivre en direction de l'ouest.
    • la 16. Armee (Busch), avec 12 divisions d'infanterie<ref name="CHAIX 202 206"/>, avance à travers le Luxembourg et le sud de la Belgique pour se positionner défensivement face à la ligne Maginot entre Mouzon et la frontière germano-luxembourgeoise, en liaison avec la Modèle:1re. Une fois en place, elle doit normalement passer sous contrôle du groupe d'armées C.
    • la [[2e armée (Allemagne)|Modèle:2e]] (2. Armee, Weichs) suit le groupe d'armées A dans la profondeur, pour s'insérer dans l'espace du front qui devrait se libérer entre les Modèle:16e et Modèle:12e par la progression vers l'ouest de cette dernière après le franchissement de la Meuse.
  • le groupe d'armées C (Heeresgruppe C, Leeb), tient la ligne Siegfried et simule des attaques contre la ligne Maginot pour y fixer un maximum de troupes ennemies. Elle dispose de [[1re armée (Allemagne)|Modèle:1re]] (1. Armee, Witzleben) et de la [[7e armée (Allemagne)|Modèle:7e]] (Modèle:Lang, Dollmann) totalisant Modèle:Nobr d'infanterie<ref name="BL 189 190"/>.
  • les forces aériennes sont reparties sous le commandement des Luftflotte 2 (Kesselring) et 3 (Sperrle), appuyant respectivement les groupes d'armées B et A, et doivent en premier lieu s'en prendre aux capacités aériennes de l'ennemi, s'attaquer aux moyens de commandement et aux axes de communications, et assurer le soutien aux forces terrestres<ref name="CHAIX 202 206">Modèle:Harvsp.</ref>. En particulier, l'offensive aérienne initiale visera essentiellement les forces aériennes ennemies, la deuxième devra appuyer les forces terrestres en s'attaquant aux renforts adverses qui se déplacent vers le front. L'appui aérien au sol sera également prioritaire lors de l'assaut contre le front français de la Meuse<ref>Modèle:Harvsp</ref>.

En de nombreux endroits du front d'attaque, des opérations aéroportées sont prévues (par des forces régulières aéroportées ou de l'Abwehr), principalement contre les Pays-Bas<ref name="CHAIX 202 206"/>. Il s'agit d'obtenir une capitulation rapide de ce pays mais aussi de s'emparer des ponts (grandes rivières, Meuse de Maastricht…) pour favoriser la progression des forces motorisées. Toujours selon ce principe, une opération spéciale doit neutraliser le fort d'Ében-Émael<ref name="CHAIX 202 206"/>. En Ardenne, l'opération Modèle:Citation, utilisant des avions de reconnaissance comme transport, doit favoriser le franchissement de la frontière belgo-luxembourgeoise, tandis qu'au sud du Luxembourg sera menée une autre opération semblable pour contrôler les carrefours sur le flanc de la progression allemande<ref name="CHAIX 202 206"/>,Modèle:Sfn.

Réception et ultimes reports

Plusieurs généraux s'opposent à ce plan, notamment les commandants de groupe d'armées Bock et Rundstedt, le chef d'état-major de ce dernier Sodenstern (remplaçant Manstein), etc<ref name="KHF 110 114">Modèle:Harvsp.</ref>. Bock craint une contre-offensive française à Sedan par les troupes de la ligne Maginot ; Rundstedt et Sodenstern s'interrogent sur l'opportunité d'engager les blindés en première ligne en Ardennes et sur leur possibilités de franchir la Meuse, ils ne voudraient les engager qu'une fois la percée effectuée<ref name="KHF 110 114"/>. Face à ces critiques, Halder et Brauchitsch défendent le plan, il ne sera pas changéModèle:Sfn.

Modèle:Citation bloc

Fin mars, Hitler qui prépare avec l'Modèle:Abréviation l'invasion du Danemark et de la Norvège Modèle:Incise dit à Halder vouloir déclencher cette invasion le 9 ou Modèle:Nobr, puis l'offensive à l'ouest quatre ou cinq jours aprèsModèle:Sfn. Si le Danemark et la Norvège sont bien attaqués le 9, l'offensive à l'ouest est repoussée, les opérations en Norvège rencontrant d'importantes difficultés les jours suivants. Hitler relâche temporairement la pression, Modèle:Lang ne doit pas démarrer avant la fin avril, mais le 24 aucune date n'est encore fixée ni même envisagéeModèle:Sfn. Les derniers jours d'avril voient Berlin se détendre peu à peu sur la situation en Norvège et dès le 27 Hitler annonce à Jodl vouloir attaquer entre le 1er et le Modèle:Nobr. Le préavis est alors de trois jours (notamment pour l'aviation) mais le Modèle:1er Hitler ordonne de pousser les préparatifs tel que pour le 4 l'opération puisse démarrer du jour au lendemain, donc au plus tôt le 5. Cependant les prévisions météorologiques du 3, du 4 puis du Modèle:Nobr repoussent la date potentielle au 6 puis au 7 puis au Modèle:NobrModèle:Sfn. Le 6, l'Modèle:Abréviation diffuse les ordres conventionnels d'exécution ; un signal Modèle:Citation devant être envoyé seulement Modèle:Heure avant l'heure-X par Hitler pour confirmer que l'offensive doit se déclencher comme prévu, ou Modèle:Citation en cas de report, et c'est ce dernier qui est finalement envoyé par Hitler dans l'après-midi du 7, toujours à cause des conditions atmosphériques incertaines. La décision est remise au 8 et l'offensive peut alors avoir lieu au plus tôt le 9, c'est le souhait initial de Hitler, mais Hermann Göring insiste et obtient que le déclenchement ait lieu le vendredi Modèle:Nobr pour s'assurer que la Luftwaffe bénéficiera de conditions optimales à l'aube. Le lendemain midi Keitel signe l'ordre fixant le jour-A (Modèle:Lang) au Modèle:Nobr et l'heure-X (Modèle:Lang) à Modèle:Heure ; enfin à Modèle:Heure Hitler déjà en route pour son quartier général de campagne (Modèle:Lang) est informé que les prévisions météorologiques sont maintenues, il envoie alors l'irréversible confirmation : Modèle:CitationModèle:Sfn.

Revendication du « plan coup de faucille »

Modèle:Citation bloc Pour l'historien Karl-Heinz Frieser, la Modèle:Citation. La conception de Modèle:Lang Modèle:Incise a principalement été revendiquée par Adolf Hitler, par le chef d'état-major de l’OKH, Franz Halder, et enfin par Erich von Manstein qui occupait le poste de chef d'état-major du groupe d'armées A de Gerd von Rundstedt jusqu'en Modèle:Nobr.

À partir de Modèle:Date-, alors que la campagne de l'ouest se déroule favorablement, la propagande et les responsables nazis attribuent son succès à Hitler, qui affirme être le concepteur du plan de campagne<ref name="KHF 92 95">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="KHF 355 356">Modèle:Harvsp.</ref>. Par la suite, Halder se réclame comme étant bien à l'origine de l'idée du « coup de faucille »<ref name="KHF 86 92"/>. Dans son Modèle:Lang (1948), l'auteur Basil Henry Liddell Hart est le premier à publier l'affirmation que Manstein est le véritable auteur du plan<ref name="BHLH 190 194">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et celui-ci défendra cette thèse dans ses mémoires publiés ultérieurement<ref name="EVM 63">Modèle:Harvsp.</ref>.

De nombreux auteurs sur le sujet considèrent que c'est l'Modèle:Abréviation Modèle:Incise qui conçut le plan tel qu'il a été appliqué, mais en se fondant sur une partie des propositions de Manstein qu'Hitler aurait imposées<ref name="KHF 81 95"/>,<ref name="AH 135 136"/>,<ref name="BL 188 190"/> .

Louis Koeltz y voit là une des Modèle:Citation. Ainsi d'autres historiens comme Modèle:Lien estiment que le plan a suivi une évolution longue et prudente vers sa forme finale, combinaison du travail de Brauchitsch, Halder, Manstein, Rundstedt et Hitler, non comme brusquement imposé par Hitler à la suite de sa rencontre avec Manstein<ref name="RAD 59 60"/>.

Par Hitler

Lors d'une conférence le Modèle:Date avec Brauchitsch et Halder, Hitler surprend ses interlocuteurs en les interrogeant sur la possibilité d'une offensive principale sur la Meuse au sud de LiègeNamur (au lieu d'une attaque au nord de Liège) en direction de l'ouest puis nord-ouest pour piéger les forces ennemies avancées en Belgique et de les y détruire<ref name="KHF 92 95"/>. Pour l'historien Frieser (Le mythe de la guerre éclair, 2003), Modèle:Citation<ref name="KHF 92 95"/>. Selon le général Halder, les Modèle:Citation<ref>Franz Halder, Hitler, Modèle:P., cité par Modèle:Harvsp.</ref>.

À partir du 5 novembre, Hitler parle d'affecter des unités blindées à la 12. Armee sur la proposition du colonel Modèle:Lien<ref group="n">Chef du département des troupes blindées, de cavalerie et motorisées à l’Modèle:Abréviation depuis 1938.</ref> afin de mener une attaque contre Sedan<ref name="EB 44"/>. Ainsi, le 11, à la suite d'un de ses ordres, le XIX. Armee-Korps (mot.) de Heinz Guderian est assigné à une attaque contre Sedan Modèle:Incise via la trouée d'Arlon pour faciliter la mission des 12. Armee et 16. Armee<ref name="BL 165 166">Modèle:Harvsp.</ref>. Frieser reprend les remarques d'après guerre émises par des généraux allemands comme Manstein, Halder ou Hoth, selon lesquels Hitler ne pensait à propos de Sedan que sur le plan tactique, ayant compris que la Meuse y serait plus facile à traverser, mais pas sur le plan opérationnel et stratégique<ref name="KHF 92 95"/>. Hitler ne renonce initialement pas d'ailleurs aux deux axes d'efforts originaux de l'[[#Deuxième directive de déploiement (29 octobre)|ordre de déploiement du Modèle:Nobr]] auxquels celui sur Sedan vient s'ajouter, il espère alors former le centre de gravité au cours de l'opération sur l'axe qui obtiendrait le plus de succès<ref name="BL 165 166"/>.

Frieser cite Gerhard Engel, selon qui le Modèle:Nobr le chef du bureau des aides de camp d'Hitler, Schmundt, revint Modèle:Citation de l'état-major du groupe d'armées A car il y aurait discuté avec Manstein et remarqué que celui-ci avait « les mêmes conceptions quant à l'effort principal des forces armées, que celles que le Führer exprimait sans arrêt, mais sous une forme nettement plus précise »<ref>Citation de Gerhard Engel, Modèle:Lang de Hitler, avec lequel Schmundt aurait fait part de ses constatations. Gerhard Engel, Heeresadjutant, Modèle:P., cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Il en aurait ainsi parlé à Hitler ; pour Frieser c'est ainsi qu'à partir de cette date Hitler se serait résolu à faire modifier de manière importante par l’Modèle:Abréviation le plan d'opérations à partir des idées de Manstein<ref name="KHF 92 95"/>.

L'historien François Delpla estime quant à lui qu'Hitler est bien à l'origine du Modèle:Citation par les Ardennes et Sedan, et que les propositions de Manstein n'ont fait que l'affermir dans cette idée<ref name="FD in HG"/>. Selon Delpla, Hitler avait un plan de guerre qui allait au-delà d'une victoire contre les Alliés dans le Nord, puisqu'il aurait prévu, en menant parallèlement une diplomatie active, d'obtenir de ce succès militaire une paix avec la France et la Grande-Bretagne, pour ensuite se retourner contre l'Union soviétique et conquérir le Lebensraum<ref name="FD in HG"/>,<ref name="FD"/>.

Le « plan Manstein »
Les objections de Manstein aux premiers plans

Le Modèle:Lang Erich von Manstein, en tant que chef d'état-major du groupe d'armées A, prit connaissance du premier ordre de déploiement Jaune le Modèle:Nobr<ref name="KHF 81 83">Modèle:Harvsp.</ref>. Il est rapidement très critique à l'égard du plan de l’Modèle:Abréviation<ref name="KHF 81 83"/>. Le Modèle:Nobr, avec le concours de l'Modèle:Lang Blumentritt et de l'Modèle:Lang Tresckow respectivement chef de la section logistique et chef du bureau des opérations du groupe d'armées A et enfin de son chef le Modèle:Lang von Rundstedt, il envoie deux lettres à l’Modèle:Abréviation où il reproche qu'une attaque par l'aile droite (groupe d'armées B) en Belgique à laquelle les Alliés s'attendent sûrement ne peut pas espérer une surprise stratégique comme le plan Schlieffen en 1914, et conduirait par conséquent à un choc frontal ne pouvant donner lieu au mieux qu'à un succès opérationnel limité<ref name="KHF 81 83"/>,<ref name="BL 148 156">Modèle:Harvsp.</ref>. Manstein juge qu'il faut mener une opération visant dès le départ la décision sur le plan stratégique, considérant qu'a contrario l’Modèle:Abréviation cherche un succès partiel pour voir ensuite<ref name="KHF 81 83"/>,<ref name="BL 148 156"/>. Manstein craint également une contre-offensive française de grand style dans le flanc sud de l'attaque allemande pour laquelle ce serait d'autant plus dangereux qu'elle se serait avancée le long de la Manche<ref name="KHF 81 83"/>,<ref name="BL 148 156"/>. En estimant que les Français pourraient réunir Modèle:Nobr dans cette opération, Manstein signale que le groupe d'armées A n'aurait pas les moyens (avec ses Modèle:Nobr) d'y faire face<ref name="KHF 81 83"/>,<ref name="BL 148 156"/>.

En revanche, à l'opposé de la plupart des généraux, Manstein est bien partisan d'une offensive à l'ouest, mais contrairement à Hitler, il préfère attendre en raison des lacunes de l'armée et de la saison (voir plus haut)<ref name="KHF 72"/>,Modèle:Sfn. Avec ses collaborateurs et son chef, il soumet donc ses propositions à l’Modèle:Abréviation.

Propositions de Manstein

Dans ses lettres et celles qui suivront, Manstein suggère ainsi d'effectuer l'effort principal au sud de Liège et non plus au nord, à travers le massif ardennais en direction de la basse-Somme avec des unités motorisées afin d'envelopper les forces alliées avancées en Belgique<ref name="EB 43">Modèle:Harvsp</ref> Modèle:Incise, et réclame pour cela trois armées au centre : une qui doit réaliser l'enveloppement en attaquant vers l'ouest, une autre doit défendre offensivement le flanc sud de la manœuvre en attaquant direction sud-ouest (Rethel<ref name="EB 44"/>), enfin la troisième armée doit se positionner à l'est de Sedan défensivement face au sud<ref name="BL 154 157">Modèle:Harvsp.</ref>. L'armée qui doit défendre de manière offensive le flanc sud doit ainsi prévenir la contre-offensive française qu'il juge certaine, mais aussi, en empêchant la constitution d'un nouveau front allié cohérent sur le flanc sud, préparer la seconde phase de la campagne, à savoir l'enveloppement des forces le long de la ligne Maginot<ref name="BL 154 157"/>,<ref name="KHF 86 92">Modèle:Harvsp.</ref>. Manstein est conforté par l'avis positif du spécialiste des blindés Guderian, de la possibilité de lancer une offensive avec des unités mécanisées à travers les Ardennes, réputées comme un terrain difficile<ref name="EVM 76">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="KHF 85"/>.

L’Modèle:Abréviation ne réagit pas aux lettres du Modèle:Nobr, Halder jugeant qu'elles ne contiennent Modèle:Citation, ni aux deux autres notes qui suivent<ref name="BL 164 171">Modèle:Harvsp.</ref>. Enfin, Halder répond à celle du Modèle:Nobr que les idées du groupe d'armées A correspondent à celles de l’Modèle:Abréviation mais qu'Hitler veut maintenir l'effort plus au nord<ref name="BL 164 171"/>. Les notes qui suivent ne reçoivent pas de réponse, par ailleurs l’Modèle:Abréviation refuse de les transmettre à l’Modèle:Abréviation. C'est ainsi que selon Frieser, Hitler n'aurait pris connaissances des idées de Manstein qu'en février et aurait fait changer le plan Jaune à partir d'elles (voir ci-dessus), une rencontre personnelle entre Hitler et Manstein aurait également eu lieu le Modèle:NobrModèle:Sfn. Néanmoins, l'idée d'une défense offensive du flanc sud n'apparaît pas dans Modèle:Lang<ref name="KHF 86 92"/>, Halder la considérant comme « une tout autre opération »<ref name="EB 44"/>. De nombreux généraux allemands (Guderian<ref name="HG 74 76"/>, Hoth<ref name="KHF 86 92"/>, Warlimont<ref name="BHLH 190 194"/>, etc.) et historiens (Liddell Hart<ref name="BHLH 190 194"/>, Horne<ref name="AH 135 136"/>, etc.) attribuent de la même manière la conception originelle du Modèle:Citation à Manstein.

L'historien Eric van den Bergh (Victoire éclair, 2009<ref name="EB"/>) soutient au contraire que la conception de Modèle:Lang n'est pas de Manstein, que ses idées n'auraient rien apporté. D'abord sur la question du franchissement de l'Ardenne : le haut-commandement n'aurait jamais considéré l'Ardenne comme impénétrable à une offensive de forces motorisées, ainsi l’Modèle:Abréviation prévoyait déjà dans le premier ordre de déploiement (Modèle:Nobr) d'engager quatre divisions blindées et deux motorisées en Ardenne<ref>Modèle:Harvsp</ref> ; et que l'idée d'une percée à Sedan ne vient pas de Manstein qui l'a seulement intégré à son plan après que Hitler l'a imposée<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Ensuite sur l'intention de percer vers la basse-Somme, Van den Bergh écrit qu'elle va de soi, les Allemands l'ayant d'ailleurs tenté en 1918<ref name="EB 52"/> (offensive Michael), jugeant par ailleurs que Modèle:Lang n'a rien de révolutionnaire, puisqu'il consiste en une attaque principale enveloppante misant sur la surprise et une attaque de diversion, déjà décrie chez Sun Tzu<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, et citant Carl von Clausewitz : Modèle:Citation<ref>Carl von Clausewitz, Vom Kriege, partie 1, livre 2, Modèle:Chap., cité par Modèle:Harvsp.</ref>. Et que justement, il manque l'idée de diversion-fixation de l'aile marchante chez Manstein<ref>Modèle:Harvsp.</ref> et que sa proposition de défendre par une offensive le flanc sud est une chose formellement déconseillée par Clausewitz<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, Halder ayant d'ailleurs considéré cette idée comme Modèle:Citation<ref>Halder, Kriegstagebuch, entrée du Modèle:Nobr, cité par Modèle:Harvsp</ref>. Van den Bergh juge aussi négativement la pertinence des suggestions de Manstein et des critiques qu'il formule contre les plans de l’Modèle:Abréviation<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Par Halder — OKH

Après guerre, Halder se défendit d'avoir bien été l'auteur du planModèle:Sfn. Plusieurs auteurs (FrieserModèle:Sfn, HorneModèle:Sfn, Lemay<ref name="BL 166"/>, etc.) considèrent au contraire qu'Halder s'est d'abord opposé aux idées de Manstein, avant d'y adhérer à partir de Modèle:Nobr et de défendre le Modèle:Citation. S'il s'y est d'abord opposé, ce serait pour deux raisons selon Frieser : d'abord il aurait trouvé les propositions de Manstein trop audacieuses en voulant engager des forces blindées dans l'Ardenne, idées téméraires qui risquaient de plaire à Hitler s'il venait à les connaître ; ensuite parce que Halder aurait refusé une logique reposant sur l'opérationnel et non la stratégie, comme le plan Schlieffen-Moltke qui avait échoué en 1914<ref name="KHF 86 92"/>. L'hostilité de Halder vis-à-vis de Manstein l'aurait alors poussé à le nommer en Modèle:Nobr à la tête d'un corps d'armée (XXXVIII.) en Poméranie, loin du front ouest, pour se défaire de lui et de ses propositionsModèle:Sfn.

Pour van den Bergh, les généraux Halder et Brauchitsch avaient leurs possibilités liées par les exigences de Hitler, notamment celle de former le centre de gravité de l'opération au cours de celle-ci ; ce ne serait qu'en février, quand il a levé cette exigence et que l'infanterie fut suffisamment nombreuse (pour assurer la défense du flanc sud de la manœuvre enveloppante), qu'Halder et Brauchitsch ont pu rédiger Modèle:Lang sous cette forme, gardant l'effort au sud déjà prévu depuis novembre, un enveloppement par une percée vers la basse Somme aurait alors été évident (voir ci-dessus)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Et si Manstein a été nommé à la tête d'un corps, d'après van den Bergh rien ne prouve qu'Halder l'ait fait pour l'éloigner car celui-ci l'avait envisagé avant même Modèle:Lang<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.

Renseignements alliés sur les plans allemands

Au mois d'octobre 1939, le deuxième bureau du Grand Quartier général français étudie les concentrations allemandes et estime les possibilités de l'offensive allemande, et en déduit un résultat sensiblement proche du plan allemand du 19 octobre (Modèle:Lang)Modèle:Sfn. À la fin de ce mois, les Franco-Britanniques croient savoir que les Allemands vont d'abord s'attaquer uniquement aux Pays-Bas, ce qui les conduit à préparer un plan prévoyant cette éventualité, sous le nom d'hypothèse HollandeModèle:Sfn. Belges et Néerlandais sont renseignés sur les plans allemands par le biais de leurs attachés militaire à Berlin et savent ainsi dès octobre que leurs pays sont concernés par l'offensive allemande, et connaissent les dates successivement prévues pour son déclenchement<ref name="" group="n">Opposant au nazisme, le colonel Oster chef de la section centrale (administrative) de l’Abwehr communique des informations sensibles à son ami le major Sas, attaché militaire néerlandais à Berlin. Outre à son pays, Sas fait suivre ces données à son homologue belge à Berlin, le colonel GoethalsModèle:Sfn,<ref name="H 136 et V"/>.</ref>, les informations les plus essentielles sont ensuite communiquées aux Franco-Britanniques, sans en préciser la provenance<ref name="CHAIX 113 152">Modèle:Harvsp.</ref>. Les différents reports de l'offensive ont néanmoins pour conséquence de faire considérer avec suspicion par les différents concernés les renseignements transmis<ref name="CHAIX 113 152"/>. Les évaluations des concentrations allemandes données en novembre et en janvier par le Modèle:2e du Modèle:Abréviation parviennent à un total de grandes unités assez juste, mais la répartition estimée de celles-ci est en revanche trop importante au sud par rapport à la réalité, la possibilité d'une offensive en Lorraine est donc envisagée à tort par les Français ; mais une offensive principale en Belgique, contre le canal Albert au niveau d'Hasselt via les Pays-Bas, puis en direction de la trouée de Gembloux, et avec une action secondaire concernant le massif ardennais, est considérée comme le scénario le plus probableModèle:Sfn. L'incident de Mechelen en janvier n'apporte rien de fondamental comme renseignement aux Alliés, les confortant notamment dans leur pensée qu'il n'y aura à travers le massif ardennais qu'une pression secondaire de la part des Allemands<ref name="CHAIX 159">Modèle:Harvsp.</ref>. Néanmoins cet incident, corroboré avec d'autres renseignements, font apparaître l'offensive allemande comme très proche, « imminente » pour Léopold III, mais le temps se dégrade et l'alerte retombe<ref name="CHAIX 159"/>.

Fin janvier, conscient des fuites, Hitler a alors fait prendre des mesures pour mieux garder le secret (voir ci-dessus), ainsi par exemple les informations venant de Berlin ont désormais plus de mal à filtrer<ref name="CHAIX 156 157"/>. Au printemps, une nouvelle estimation du Modèle:2e du Modèle:Abréviation sur les concentrations ennemies arrive au même résultat que précédemment ; la mise en place du centre de gravité vers le centre du front n'est pas perçueModèle:Sfn. Enfin, sa dernière estimation peu avant l'offensive place la masse des divisions d'infanterie, comprenant celles de meilleure valeur, ainsi que l'essentiel des divisions blindées et motorisées, entre Wesel et la Moselle, et qu'aucune attaque via la Suisse n'est à attendre, montrant que trop d'unités françaises défendent la ligne MaginotModèle:Sfn. Mais en contradiction avec les précédentes estimations et comme d'autres informations erronées sont inévitablement reçues, il n'est que peu considéré et les mesures prises par les Français pour rééquilibrer leur dispositif sont trop tardives et insuffisantesModèle:Sfn. L'avertissement de l'attaché militaire français à Berne indiquant que le centre de gravité serait à Sedan fut pareillement ignoréModèle:Sfn.

Début mai, à côté de quelques sources contradictoires, de nombreuses estimations, informations et avertissements de provenance diverses (Vatican, attaché militaire néerlandais à Berlin…) indiquent que l'offensive allemande est désormais imminenteModèle:Sfn.

Le déroulement

L'opération connut un démarrage assez mitigé. Les actions spéciales au nord Modèle:Incise ont été couronnées de succès, ainsi que la pénétration aux Pays-Bas ; mais le groupe d'armées A a connu un début d'opération chaotique (le 12 mai à Modèle:Heure, d'importantes formations se trouvaient encore en Allemagne à cause d'embouteillages monstres des troupes allemandes dans les Ardennes).

Néanmoins, alors que la traversée de la Meuse devait avoir lieu au plus tôt le 14 mai, Rommel avait déjà fait traverser le fleuve au sud de Houx (région de Dinant) par un petit détachement le Modèle:Date- au soir, et Guderian franchissait la Meuse à Sedan au cours de la journée du 13 mai.

L'exécution survécut également aux deux Modèle:Lang (ordre de stopper) ordonnés par Hitler et aux contre-offensives (souvent avortées ou amputées) des troupes britanniques et françaises (Montcornet, Arras). La continuité et la réussite de l'opération durent beaucoup à l'audace et à la vivacité de commandants sur le terrain, dont Rommel et Guderian.

L'opération prit fin le 15 mai aux Pays-Bas et le 28 mai en Belgique après la reddition décidée par le roi Léopold III. Des dates de début et de fin, cette campagne porte le nom de « campagne des dix-huit jours ».

Après la bataille de Dunkerque (opération Dynamo) et une brève réorganisation, les troupes allemandes devaient entreprendre l'invasion de la France suivant le plan rouge (Modèle:Lang).

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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