Henri le Jeune
Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Personnalité politique
Henri dit le Jeune ou le jeune roi (28 février<ref name=ODNB-HenriJ>Elizabeth Hallam, « Henry (1155–1183) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, édition en ligne, mai 2006.</ref> 1155 – Modèle:Date), prince angevin, roi d'Angleterre conjointement avec son père à partir de 1170, est le fils et héritier présomptif d'Modèle:Noble de 1156 à 1183. Il tient son surnom de son couronnement anticipé du vivant de son père.
Biographie
Jeunesse
Henri naît à Londres, le Modèle:Date-<ref name=ODNB-HenriJ/>. Il est le deuxième des cinq fils d'Modèle:Noble, duc de Normandie et roi d'Angleterre, et d'Aliénor, duchesse d'Aquitaine. À la mort de son frère aîné Guillaume, en Modèle:Date-, il devient l'héritier du trône d'Angleterre<ref name=ODNB-HenriJ/>.
En 1158, à la collégiale Saint-Pierre de Neuf-Marché il est fiancé à Marguerite, première fille du roi Modèle:Noble et de son épouse Constance de Castille<ref name=ODNB-HenriJ/>. Le Modèle:Date au Neubourg<ref>Christopher Harper-Bill, Nicholas Vincent, Modèle:Noble-: new interpretations, Boydell Press, 2007, Modèle:P.194.</ref>, après l'obtention d'une dispense papale d'âge accordée par Modèle:Noble, le mariage des deux jeunes enfants (lui 5 ans, elle 2 ans) est célébré<ref>Frank Barlow, The feudal kingdom of England, 1042-1216, History of England, Longman, 1999, Modèle:P.241.</ref>. Cette union rapide est due à la volonté d'Modèle:Henri II d'entrer en possession de la dot de sa belle-fille, le Vexin normand<ref name=ODNB-HenriJ/>.
En 1162, il est envoyé pour être éduqué auprès de Thomas Becket, alors chancelier d'Angleterre<ref name=ODNB-HenriJ/>. Becket se prend d'affection pour lui, et écrira l'avoir considéré comme son fils adoptif<ref name=ODNB-HenriJ/>. Toutefois, avant la fin de 1163, Becket, devenu archevêque de Cantorbéry, est tombé en défaveur auprès du roi, et la tutelle du jeune Henri lui est retirée<ref name=ODNB-HenriJ/> et est confiée à Guillaume Fitz Jean, un administrateur royal<ref>Ralph V. Turner, « Aliénor d'Aquitaine », Éd. Fayard, 2011, Modèle:P.184.</ref>.
Modèle:Henri II est décidé à assurer très tôt la succession de son fils sur le trône, à la manière capétienne, et à le faire couronner roi<ref name=ODNB-HenriJ/>. Ainsi, en 1162, le jeune Henri reçoit un serment de fidélité des barons anglais<ref name=ODNB-HenriJ/>. Une commande pour lui fabriquer une couronne est passée, et en 1163, il reçoit, conjointement avec son père, l'hommage du roi d'Écosse Modèle:Noble<ref name=ODNB-HenriJ/>. Mais Thomas Becket s'oppose fermement à ce couronnement, et, le conflit avec le roi prenant de l'ampleur, l'archevêque doit s'exiler en France à partir de 1164, et le couronnement est reporté.
Roi d'Angleterre
En 1169, le jeune Henri fait hommage au roi de France, son beau-père, pour les principautés paternelles d'Anjou et Maine, ainsi que pour la Bretagne que son frère cadet Geoffroy tient de lui.
Le Modèle:Date, le jeune Henri est enfin sacré roi d'Angleterre à Westminster par Roger de Pont-l'Évêque, archevêque d'York, assisté de dix ou onze évêques anglais et normands<ref name=ODNB-HenriJ/>. Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry et primat d'Angleterre, est normalement le seul habilité à sacrer le roi d'Angleterre<ref name=ODNB-Becket/>. Furieux, Becket demande à Modèle:Noble des sanctions contre les ecclésiastiques qui ont pris part à cette cérémonie<ref name=ODNB-Becket>Frank Barlow, « Becket, Thomas (1120?–1170) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, 2004.</ref>. Le pape décide de leur suspension et pour certains, de leur excommunication<ref name=ODNB-Becket/>. C'est ce dernier épisode qui conduit à l'assassinat de l'archevêque, le Modèle:Date- dans la cathédrale de Cantorbéry<ref name=ODNB-Becket/>. Henri II affecte alors auprès du jeune Henri, un maître en chevalerie et un mentor en la personne de Guillaume le Maréchal<ref>Ralf V. Turner, op.cit., p. 185.</ref>.
Le Modèle:Date, dans la cathédrale de Winchester, a lieu un second couronnement afin de satisfaire Modèle:Noble- de France, qui veut que sa fille Marguerite soit couronnée<ref name=ODNB-Becket/>.
Révolte de 1173-1174
Bien que le jeune Henri ait fait hommage au roi de France pour toutes les possessions continentales de la famille<ref name=ODNB-HenriJ/>, et qu'il en soit donc légalement le possesseur<ref name=Tyerman-HJR>Christopher Tyerman, « Henry (1155-1183) », dans Who's Who in Early Medieval England, 1066-1272, Éd. Shepheard-Walwyn, 1996.</ref>, il n'en contrôle aucune<ref name=ODNB-HenriJ/>. D'une part, son père lui refuse la moindre responsabilité, contrairement à ses deux cadets<ref name=Tyerman-HJR/> ; et d'autre part, il ne touche aucun revenu<ref name=Tyerman-HJR/>, ce qui l'empêche de mener le train de vie qu'il souhaiterait, et il est donc très endetté<ref name=ODNB-HenriJ/>.
Un autre objet de conflit entre le père et le fils est la mort de Thomas Becket en 1170<ref name=ODNB-HenriJ/>. Toujours en 1170, il se fâche avec son père lorsque son frère Richard (plus tard Richard Cœur de Lion) reçoit le duché d'Aquitaine, possession de leur mère<ref name=ODNB-HenriJ/>. En 1173, Henri le Jeune proteste contre le fait que son père envisage de donner des territoires<ref>Les fiefs de Chinon, Loudun, et Mirebeau.</ref> à son plus jeune frère Jean sans Terre à l'occasion de ses fiançailles avec Alix (fille du comte Modèle:Noble et de Maurienne)<ref name=ODNB-HenriJ/>.
Ce dernier épisode le décide à agir<ref name=ODNB-HenriJ/>, influencé par son beau-père, le roi de France<ref name=ODNB-HenriII>Thomas K. Keefe, « Modèle:Noble- (1133–1189) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, édition en ligne, janvier 2008.</ref>. En Modèle:Date-, il est adoubé chevalier par son grand ami Guillaume le Maréchal<ref name=ODNB-HenriJ/>, et le mois suivant, il s'enfuit de la cour de son père pour celle de Modèle:Noble-<ref name=ODNB-HenriJ/>. Il se rebelle alors ouvertement, et est bientôt rejoint par ses frères Geoffroy et Richard<ref name=ODNB-HenriJ/>. Les ennemis d'Modèle:Henri II profitent alors de l'occasion, et la coalition est complétée par Philippe d'Alsace, comte de Flandre, et de grands barons de l'Empire Plantagenêt<ref name=ODNB-HenriJ/>, alliés à qui le jeune Henri promet des revenus dans ses domaines.
Mais Modèle:Noble triomphe de tous ses ennemis et écrase ses adversaires en Normandie en 1173<ref name=ODNB-HenriII/>. Après la mort au combat du comte de Boulogne, son frère, le comte de Flandre abandonne la coalition<ref name=ODNB-HenriII/>. Modèle:Noble, le comte de Leicester, et Guillaume le Lion, le roi d'Écosse sont capturés<ref name=ODNB-HenriII/> ; Aliénor, la femme d'Modèle:Henri II, qui complote contre lui, est emprisonnée<ref name=ODNB-HenriII/>.
Henri et ses frères font finalement la paix avec leur père, le Modèle:Date- à Montlouis<ref name=ODNB-HenriJ/>. Il est convenu qu'Modèle:Henri II suspende la donation de fiefs à Jean. En retour et à condition de bonne conduite, le jeune Henri reçoit Modèle:Nobr livres angevines (3750 livres sterling) pour pouvoir maintenir son rang, et deux châteaux en Normandie que son père choisira<ref name=ODNB-HenriJ/>.
Fin de carrière
Dans les années suivantes, le jeune Henri reste loyal à son père. Il participe à ses côtés à diverses tâches royales<ref name=ODNB-HenriJ/>, mais sans enthousiasme<ref name=Tyerman-HJR/>. Modèle:Référence nécessaire Néanmoins, les causes de sa révolte sont toujours présentes, car le jeune roi n'a toujours pas de fief sur lequel régner<ref name=ODNB-HenriJ/>.
En 1176, son père lui interdit d'effectuer le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, et il rejoint la cour de Philippe d'Alsace, le comte de Flandre<ref name=ODNB-HenriJ/>. Ce dernier joue de son influence sur lui pour le manipuler<ref name=ODNB-HenriJ/>. Il finance aussi le train de vie dispendieux du jeune homme, notamment sa passion pour les tournois<ref name=ODNB-HenriJ/>. En 1179, Philippe d'Alsace se désintéresse de lui et se rapproche de Philippe Auguste, qui monte sur le trône de France en 1180<ref name=ODNB-HenriJ/>. Peu après, le père et le fils sont côte à côte pour combattre le comte de Flandre qui tente de prendre sous sa coupe le jeune roi de France, avec qui ils se sont alliés<ref name=ODNB-HenriJ/>.
En 1182, le jeune Henri exige à nouveau de son père plus de pouvoir, mais celui-ci refuse<ref name=ODNB-HenriJ/>. Comme auparavant, il rejoint la cour de France, et le désaccord est réglé par l'augmentation de sa pension journalière<ref name=ODNB-HenriJ/>. Peu après, accompagnant son père, il aide son frère Richard à réprimer une révolte de barons aquitains. Mais il entre en conflit avec ce dernier qui s'est emparé de Clairvaux, situé dans l'Anjou, près du Poitou, et l'a fortifié<ref name=ODNB-HenriJ/>. Il est probablement aussi jaloux de sa réussite en Aquitaine, car Richard a obtenu de leur père toute latitude pour gérer le duché<ref name=ODNB-RichardI>John Gillingham, « Modèle:Noble- (1157–1199) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, édition en ligne, janvier 2008.</ref> Il décide alors de soutenir ouvertement les barons rebelles d'Aquitaine, notamment Modèle:Noble<ref name=ODNB-HenriJ/>.
Mort et inhumation
En Modèle:Date-, une tentative de réconciliation est faite par Modèle:Henri II, mais Richard refuse de faire hommage à son frère aîné pour l'Aquitaine<ref name=ODNB-HenriJ/>. Le jeune Henri le suit dans son duché, non comme il le fait croire pour tenter une réconciliation, mais pour y soutenir les barons rebelles<ref name=ODNB-HenriJ/>. Il est accueilli en sauveur à Limoges, les barons préférant soutenir un seigneur nonchalant qu'un tyran comme Richard<ref name=ODNB-HenriJ/>,<ref name=ODNB-RichardI/>. Mais en Modèle:Date-, il est assiégé à Limoges par son père et son frère, avec tous les barons rebelles<ref name=ODNB-HenriJ/>. Il fait chercher des troupes de mercenaires qu'il paye avec le butin du sac de la ville et du sanctuaire de saint Martial<ref name=ODNB-HenriJ/>. Le roi Philippe Auguste décide alors de lui prêter main-forte, et il est accompagné de Modèle:Noble, duc de Bourgogne et Modèle:Noble, comte de Toulouse<ref name=ODNB-RichardI/>.
De retour d'un raid sur Angoulême, les habitants lui refusent l'entrée dans la ville<ref name=ODNB-HenriJ/>. Il doit fuir dans le sud du duché, et pille le monastère de Grandmont et les sanctuaires de Rocamadour<ref name=ODNB-HenriJ/>. Il tombe gravement malade à Martel, et essaie de se réconcilier avec son père<ref name=ODNB-HenriJ/>. Mais celui-ci, croyant à une énième ruse de son fils, l'ignore<ref name=ODNB-HenriJ/>. Henri le jeune roi meurt le Modèle:Date- de la dysenterie<ref name=ODNB-HenriJ/>. Sa disparition met fin à la rébellion en Aquitaine, et au conflit qui se préparait entre les rois d'Angleterre et de France<ref name=ODNB-RichardI/>.
Alors que son corps est rapatrié en Normandie, pour y être inhumé dans la cathédrale de Rouen selon son souhait, les habitants du Mans s'en emparent et le placent dans leur cathédrale<ref name=ODNB-HenriJ/>. Finalement, sur l'insistance d'Modèle:Henri II et la menace de représailles des Rouennais, il est transféré à Rouen<ref name=ODNB-HenriJ/> et inhumé dans le chœur « avec une pompe royale »<ref name="Jouen14">Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon les dernières volontés du jeune roi, ses entrailles sont enterrées à Limoges<ref name=ODNB-HenriJ/>.
Son tombeau, avec gisant du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="MSH">Modèle:Harvsp.</ref>, est situé dans le déambulatoire de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, installé à son emplacement actuel en 1956<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Longtemps caché, il a été redécouvert par l'abbé Cochet en 1866<ref name="MSH"/> brisé<ref name="Jouen145">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il a servi de modèle au gisant de Rollon, détruit lors des bombardements de 1944<ref name="MAS">Modèle:Harvsp.</ref>.Deux poèmes de Bretrand de Born déplorent la mort du jeune 'rei englès': Mon Chan Fenisc et Si Tuit li Dol<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- Son épitaphe:
- « CUI.FRATER.FUIT.COR.LEONIS.DICTUS
- HENRICUS.IUNIOR.SEDEM.IN.NORMANNIA.ARMIS.IURIQUE.NEGATAM
- AN.M.C.LXXXIII.A.MORTE.TANDEM.HIC.AEGRE.TENUIT »
- (traduction: Frère de Richard, dénommé Cœur de Lion,
- Henri le jeune, prétendant au siège de Normandie qui fut refusé à ses armes et à son bon droit,
- l'obtint enfin, ici-même, par sa mort, à son corps défendant en l'an 1183.)
- Son épitaphe:
Portrait et réputation
Pour Elizabeth Hallam, il est grand, blond, séduisant et attirant, capable de persuader par le discours, et exagérément généreux<ref name=ODNB-HenriJ/>. Mais le jeune Henri a plus la carrure d'un jouisseur que d'un chef d'État. D'une personnalité certes charmante, il est toutefois décrit régulièrement comme nonchalant, frivole et inconsistant<ref name=ODNB-HenriJ/>. Pour Christopher Tyerman, il est bien plus intéressé par la poursuite du plaisir et de l'excitation que par les devoirs incombants à un roi couronné<ref name=Tyerman-HJR/>. À aucun moment, même après sa réconciliation avec son père en 1174, il ne montre son envie de prendre des responsabilités, et ses revendications de fiefs n'ont pour autre but que d'avoir des moyens de financer son train de vie<ref name=Tyerman-HJR/>. Bien au contraire, il montre qu'il n'a pas du tout saisi quelle était la destinée qui lui était dévolue<ref name=Tyerman-HJR/>. Pire, son irresponsabilité met en danger l'empire familial durant sa rébellion de 1173-1174<ref name=Tyerman-HJR/> ; et son frère et son duché en 1183. Sa personnalité explique évidemment pourquoi son père se refusait à lui confier quelque terre que ce soit.
Ascendance
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Modèle:Ouvrage.
- Elizabeth Hallam, « Henry (1155–1183) », Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, édition en ligne, Modèle:Date-.
- Modèle:Ref-Tyerman
- R. J. Smith, « Modèle:Noble-'s Heir: The Acta and Seal of Henry the Young King, 1170-83 », The English Historical Review, Modèle:Vol.116, Modèle:N°466 (2001), Modèle:P.297-326.
- L. Diggelmann, « Marriage as Tactical Response: Modèle:Noble- and the Royal Wedding of 1160 », The English Historical Review, Modèle:Vol.119, Modèle:N°483 (2004), Modèle:P.954-964.
- Modèle:Ouvrage.