Hippalectryon
Modèle:En-tête label Modèle:Infobox Créature L’hippalectryon ou hippalektryon (en grec ancien Modèle:Grec ancien) est une créature hybride fantastique de la Grèce antique. Sa partie antérieure est celle d'un cheval et sa partie postérieure celle d'un coq, ailes, queue et pattes comprises. Il porte un plumage jaune ou roux selon les traductions. Les mythes et légendes qui pourraient lui être rattachés restent inconnus.
Cette créature peu commune apparaît sur une centaine d'objets d'art antique grecs, le plus ancien datant du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle On le retrouve plus fréquemment au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle dans la peinture sur vase ou plus rarement en sculpture, monté par un jeune cavalier désarmé. Il orne probablement quelques pièces de monnaie antiques. Au Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, il est mentionné par Eschyle et surtout par Aristophane, qui en fait l'une de ses injures préférées.
Sa fonction demeure assez mystérieuse : comme bête apotropaïque et prophylactique, il pourrait avoir été consacré à Poséidon et chargé de protéger les navires ; d'autres études y voient une bête grotesque amusant les enfants, ou une simple décoration fantastique sans fonction particulière.
Étymologie
Le terme « hippalectryon », parfois écrit « hippalektryon » selon les transcriptions, est directement issu du grec ancien Modèle:Grec ancien, lui-même issu de la combinaison de Modèle:Grec ancien, qui signifie « cheval », et de Modèle:Grec ancien, qui signifie « coq »<ref name="Theoi" />. Il s'agit donc d'un nom mettant en relief la double nature de cette créature hybride<ref name="Harper"/>. Le terme semble avoir été utilisé pour la première fois par Eschyle dans une pièce perdue, Les Myrmidons<ref name="Perdrizet"/>,<ref name="Cavalry"/> ; l'utilisation comique qui en est faite par Aristophane dans Les Grenouilles suggère qu'à la fin du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, la plupart des habitants d'Athènes n'avaient jamais entendu parler de cette créature<ref name="Perseus"/>.
Description
L'hippalectryon est décrit dans les textes d'Eschyle et d'Aristophane avec l'adjectif xouthos, dont le sens précis est déjà probablement perdu dans l'Antiquité<ref name="Birds"/>, généralement traduit comme « de couleur jaune », « couleur de feu », « roux », voire « auburn » selon les traductions ; une scholie de La Paix l'explique ainsi comme « ayant les ailes pourpres »<ref name="Dickins p131">Modèle:Harvsp.</ref>.
Aristophane se moque de l'allure disgracieuse de cette créature<ref name="Birds" />. Il ne possède ni mythe ni légende attachés<ref name="Cavalry" />. Les représentations artistiques permettent d'avoir une idée de l'apparence de cet animal hybride. Toute sa partie antérieure est celle d'un cheval, ce qui inclut la tête, l'encolure et les deux membres antérieurs. Le corps et la partie postérieure sont celles d'un coq, avec les ailes, la queue et les pattes postérieures<ref name="Caen" />. L'entrée du dictionnaire d'Hésychios d'Alexandrie mentionne qu'il existerait trois types d'hippalectryons : un coq géant, un vautour géant et une créature fabuleuse proche des griffons peints sur les tissus de Perse<ref name="Birds">Modèle:Harvsp.</ref>. Il semble y avoir de nombreuses confusions car les textes peuvent faire également référence à un cheval, un blason et un monstre marin<ref name="Harper" />. L'hippalectryon est un hybride composé des éléments de deux animaux comme il en existe beaucoup d'autres dans la mythologie grecque, bien qu'ils combinent généralement les attributs d'un animal et d'un humain, tels le centaure, le minotaure ou la sirène<ref name="Perseus" />.
Représentations artistiques
Les artistes n'avaient apparemment aucun terme pour désigner les représentations des hippalectryons avant l'utilisation du mot par Eschyle<ref name="Perdrizet"/>. Il devient un motif fréquent à partir de 575 jusqu'à 480 av. J.-C.<ref name="Birds"/>, où il est généralement représenté monté par un jeune cavalier désarmé<ref name="Perseus"/> : en 1998, on comptait environ 85 représentations artistiques de l'hippalectryon, principalement des poteries, des objets en bronze et des sculptures<ref name="Cavalry">Modèle:Harvsp.</ref>.
Ce motif ne serait pas forcément une création de l'antiquité grecque. Une analyse des textes d'Aristophane suggère qu'il serait issu du Moyen-Orient. Les costumes portés par les personnages représentés sur les poteries semblent asiatiques<ref name="Harper"/>. L'origine perse est en effet évoquée par Aristophane, par ailleurs, le coq est un animal sacré dans la culture perse<ref name="Dickins132"/>. Les avis divergent et d'autres sources indiquent toutefois que ce motif n'est pas oriental<ref name="Birds"/>. Les animaux hybrides de Mésopotamie et de Grèce sont proches sur bien des points<ref name="Caen">Modèle:Lien web.</ref>.
La plupart des représentations de figures hybrides semblent être arrivées en Grèce par l'Est bien qu'on ne retrouve aucune représentation de l'hippalectryon en Égypte ou dans l'art du Moyen-Orient. Les hybrides forment un thème artistique populaire dans les sculptures et sur les vases archaïques grecs<ref name="Perseus">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hippalektryon par Harvey Alan Shapiro : Art, Myth and Culture. Greek Vases from Southern Collections sur Perseus, site web à propos de l'art grec antique.</ref>. Contrairement aux autres hybrides tels le griffon, le sphinx et le centaure, l'hippalectryon ne connait pas de représentations pérennes dans l'art grec, probablement en raison de sa Modèle:Citation<ref name="Dickins132"/>.
Céramiques
La plus ancienne représentation d'un hippalectryon qui nous soit parvenue date du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle ; il s'agit d'un askos trouvé à Cnossos<ref name="Birds" />. Les représentations sur céramique se développent surtout à la fin de la période archaïque<ref name="Ruyt"/>. La créature apparaît (presque uniquement<ref name="Perseus" />) sur des vases attiques à figures noires et pourrait être selon le site internet Theoi un début de représentation du célèbre cheval ailé Pégase<ref name="Theoi">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hippalectryon sur Theoi, site répertoriant dieux et monstres de la mythologie grecque.</ref>. Certaines de ces peintures sur vase sont visibles au musée du Louvre<ref name="Dickins132"/>, qui possède aussi un alabastre grec orné de deux protomés de chevaux aux queues d'oiseaux. À Bonn, une amphore tyrrhénienne à l'hippalectryon est visible. Parmi un ensemble d'art étrusque, un alabastre orné d'une figure évoquant fortement l'hippalectryon a été retrouvé, mais il s'agirait plus vraisemblablement du cheval ailé de Corinthe<ref name="Ruyt">Modèle:Harvsp.</ref>.
Gravures, sculpture et autres objets d'art
On trouve aussi des hippalectryons sur des pierres gravées de basse époque. Ils diffèrent des représentations de l'art ionien et attique du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, mais la tête de cheval, les pattes et la queue de coq y figurent<ref name="Perdrizet" />. Un marbre d'hippalectryon monté (d'après le musée, la seule représentation connue de cette créature en sculpture) est exposé au musée de l'Acropole d'Athènes. Retrouvé en 1887, il y manque la tête, la majeure partie du cou, la queue et le bout des ailes, les pieds du cavalier, ainsi que le support. Des traces de couleur sur la crinière de l'hippalectryon indiquent qu'il était originellement coloré de sombre, du moins à cet endroit<ref name="Dickins p131"/>. Il est possible que le cavalier soit le dieu Poséidon, patron de la cavalerie grecque<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Une boucle d'oreille du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, d'origine attique, présente un décor de granulation avec un bateau et un hippalectryon perché sur celui-ci<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Numismatique
Cinq pièces représentant un hippalectryon, ou peut-être Pégase, ont été retrouvées dans le trésor de Volterra, parmi 65 pièces de monnaie très anciennes contenues dans un récipient de pâte noire déterré en 1868 près des murailles de Volterra. Par ailleurs, le cheval est, avec les rapaces et le sanglier, l'animal le plus souvent représenté sur les monnaies gauloises. L'aigle et le cheval sont parfois combinés pour former un motif rappelant celui de l'hippogriffe et l'une de ces monnaies gauloises représente clairement un cheval à queue d'oiseau, très proche de l'hippalectryon grec<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Rôle et symbolisme
Il existe très peu d'études pour expliquer quelle fonction tenait l'hippalectryon en Grèce antique. P. Perdrizet a publié une vingtaine de pages dans le numéro 6 de la Revue des Études Anciennes, en 1904, où il signale qu'une statue d'hippalectryon pourrait avoir été sculptée pour commémorer un exploit naval. Le personnage d'Eschyle, dans Les Grenouilles d'Aristophane, explique en effet qu'on peignait ce motif sur les galères dans l'ancien temps, ce qui pourrait indiquer que l'hippalectryon se voyait attribuer des vertus magiques destinées à protéger les navires<ref name="Perdrizet"/>, et pourrait avoir été associé au dieu Poséidon<ref name="Cavalry"/>, qui par ailleurs règne sur la mer et les chevaux.
Selon un travail d'interprétation effectué sur Les Grenouilles d’Aristophane, l’hippalectryon devait également être un motif fréquemment peint sur des boucliers puisqu'on a retrouvé un vase à figures rouges sur lequel cette créature orne un bouclier d'Athéna, probablement parce qu'elle avait une signification apotropaïque et prophylactique<ref name="Birds"/>, c'est-à-dire de protection contre les ennemis et les maladies. Le coq est, en effet, la bête prophylactique par excellence<ref name="Perdrizet"/>, un symbole solaire<ref>C'est ainsi qu'est présenté l'hippalectryon dans Modèle:Harvsp.</ref> qui met les démons en fuite grâce à son chant qui résonne quand vient le jour. Quant au cheval, en particulier le cheval ailé, il s'agit d'un symbole funéraire et d'un guide pour les âmes des morts (psychopompe). L'apparence laide et grotesque de cette créature aurait eu pour fonction de faire rire et ainsi d'écarter le mal<ref name="Perdrizet"/>.
Selon l'helléniste Jean Richer, le coq, qui est pour les Grecs un Modèle:Citation, a été très tôt considéré comme la représentation symbolique du signe zodiacal du Lion, signe solaire par excellence ; l'hippalectryon qui associe l'aspect et l'avant-train de Pégase (le cheval ailé), et la queue du coq, représente l'axe solsticial Lion-Verseau, le Verseau étant signe d'air, ce que précisent les ailes de Pégase. Cette interprétation serait corroborée par plusieurs monuments où sont figurés des hippalectryons (plaque d'Éleuthère au British Museum, amphore de MunichModèle:Sfn, amphore attico-corinthienne du Musée Universitaire de Bonn, et monnaie de Lampsaque, ville située sur l'axe Lion-Verseau dans le système centré sur Sardes)<ref>Jean Richer, Géographie sacrée du monde grec, Guy Trédaniel éditeur, 1983, Modèle:P..</ref>.
Une autre piste d'interprétation sur les sculptures représentant l'hippalectryon chevauché par un jeune homme voudrait qu'il s'agisse d'un jouet destiné aux enfants, tout comme celles qui représentent des dauphins chevauchés<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Les créatures hybrides et chimériques, ichthyocentaures et griffons aux côtés de l'hippalectryon, servaient d'ornements pour les édifices dédiés aux dieux et permettaient aux artistes de montrer leur habileté tout en créant des figures propres à ravir le regard. Il semblerait que l'hippalectryon n'ait, dans ce sens, pas d'autre fonction que celles d'un être de décoration purement imaginaire et fantastique<ref name="Caen"/>.
Mentions dans les textes grecs
Cette créature n'a pas de mythe ni de légende connus qui lui soient rattachés<ref name="Harper">Modèle:Harvsp.</ref> et n'est mentionnée que quatre fois dans la littérature attique<ref name="Birds"/>,<ref name="Perseus"/>. Eschyle est le premier à en parler : dans un fragment de sa tragédie Les Myrmidons (Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle), il décrit un navire orné d'un « cheval-coq couleur de feu<ref name="Perdrizet"/> ». « Hippalectryon » est l'une des injures préférées d'Aristophane<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Il l'emploie dans La Paix en 421 av. J.-C., dans Les Oiseaux en 414 et dans Les Grenouilles en 405, où Dionysos et Euripide raillent Eschyle pour avoir parlé de l'hippalectryon<ref name="Perdrizet">Modèle:Harvsp.</ref>. Il précise aussi qu'à son époque, soit à la fin du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, la plupart des habitants d'Athènes n'avaient jamais entendu parler de cette créature<ref name="Perseus"/>. Chez Aristophane, le terme d'Hippalectryon est utilisé en partie comme une injure, et d'autre part pour désigner un animal mythique, comme le Tragelaphos (« capri-cerf »)<ref name="Dickins132">Modèle:Harvsp.</ref>.
Dans la tragédie de Prométhée (Prométhée enchaîné, Prométhée délivré et Prométhée porte-feu), le dieu Neptune est décrit chevauchant un oiseau à quatre pieds qui pourrait être un hippalectryon<ref name="Harper"/>.
Culture populaire
L'hippalectryon n'est que très peu mentionné dans les œuvres modernes. Toutefois, les comptines de ma mère l'Oye contiennent (dans la version anglaise de ma mère l'Oye)<ref group="N">La traduction anglaise des Contes de ma mère l'Oye, publiée en 1729, reprend les contes écrits par Charles Perrault. Cependant, John Newbery publia à Londres, aux alentours de 1765, une compilation de comptines anglaises sous le titre Mother Goose's Melody, or, Sonnets for the Cradle (Mélodies de ma mère l'Oye, ou Sonnets pour le berceau).</ref>, une ritournelle parlant d'un cheval-coq<ref name="Harper"/> : Modèle:Col-début Modèle:Col-2 <poem>
- Roundelay
Ride on a cock-horse To Banbury cross To see an old woman Ride on a white horse; Rings on her fingers, Bells on her toes, She shall have music Wherever she goes. </poem> Modèle:Col-2 <poem>
- Ritournelle
Chevauche un cheval-coq Jusqu'au carrefour de Banbury Pour voir une vieille femme Chevaucher un cheval blanc ; Des bagues à ses doigts, Des cloches à ses orteils, Elle aura de la musique Partout où elle ira. </poem> Modèle:Col-fin
Le « cheval-coq » de cette ritournelle et l'hippalectryon antique n'ont pas de liens établis, même si l'existence de ce dernier peut laisser supposer que la ritournelle anglaise possède une origine ancienne<ref name="Harper"/>. Dans le roman La Bataille du labyrinthe appartenant à la saga Percy Jackson, les hippalektryons vivent dans le ranch de Géryon, mais sont réputés appartenir à une espèce éteinte<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
Périodiques
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Ouvrages
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Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hippalektryon sur Theoi, site répertoriant dieux, monstres et merveilles de la mythologie grecque.
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hippalektryon par Harvey Alan Shapiro : Art, Myth, and Culture, Greek Vases from Southern Collections sur Perseus gallery, site web à propos de l'art grec antique
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hippalektryøn sur Summagallicana, galerie d'art en ligne.
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