Hyperboréens

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Le continent hyperboréen sur une carte de Gérard Mercator datant de 1595.

Les Hyperboréens (en grec ancien Modèle:Grec ancien) sont un peuple mythique de l'Antiquité. Au sens étymologique, ce sont ceux qui vivent Modèle:Citation (le vent du nord).

Les premières mentions des Hyperboréens se trouvent au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle dans Les Épigones et chez Hésiode (Modèle:Fr.150.21 [édition ?])<ref>W. Burkert, Lore and Science in Ancient Pythagoreanism, Harvard University Press, 1972, Modèle:P..</ref>. Alcée<ref>Fragment 307 ; fragment 2 Bergk.</ref> mentionne les cygnes sacrés qui transportèrent Apollon, après sa naissance, de Délos jusqu’au pays des Hyperboréens, et de là, au bout d’un an, sont arrivés à Delphes. Les Grecs ont associé Hyperboréens et Borée<ref>Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}}, IV, 36 ; Modèle:Méta-modèle source, II, 47, 7.</ref>. Mais il serait vain de vouloir localiser le pays des Hyperboréens, qui représentait pour les Grecs une sorte de paradis lointain et mal défini, le séjour des Bienheureux. Certains auteurs, comme Pausanias le Périégète, expliquent qu'ils sont en contact avec les Arimaspes, autre peuple légendaire. Vers 470 av. J.-C. un culte nouveau fut dédié au dieu Apollon Hyperborée, à Métaponte en Italie, comme le montrent une monnaie<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} S. P. Noe, The Coinage of Metapontum, t. II, New York, 1931, no 314 ss.</ref> et le témoignage d'Hérodote<ref name="h15">Hérodote, IV, 15.</ref>.

Le premier à étudier les Hyperboréens est Johann Matthias Gesner, en 1759<ref>Johann Matthias Gesner, Prolegomena Orphica (1759), Modèle:P..</ref>. En 1822, l'ouvrage majeur de Antoine Fabre d'Olivet, Histoire philosophique du genre humain<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, est publiée. Elle comprend un chapitre<ref>Modèle:Ouvrage</ref> où est étudiée la localisation de ce mystérieux continent. Vers 1890, le célèbre historien des religions Erwin Rohde marque le lien entre les personnages d'Abaris et d'Aristée de Proconnèse d'un côté, les Hyperboréens de l'autre<ref>Erwin Rohde, Psyché. Le culte de l'âme chez les Grecs et leur croyance en l'immortalité. Psyche. Seelencult und Unsterblichkeitsglaube der Grieschen (Modèle:2e éd. 1897), trad., Payot, 1953.</ref>. Nouvelle étape : Karl Meuli, partant des relations entre Grecs et Scythes, et du personnage d'Abaris le Scythe, interprète comme chamanisme le courant représenté par ces personnages assez magiques<ref>K. Meuli, « Scythica », Hermès, 70, 1935, Modèle:P. sq.</ref>.

Helena Blavatsky les décrit, ainsi que le continent d'Hyperborée, dans La Doctrine Secrète<ref name=":0">Helena Blavatsky, La Doctrine Secrète, 1888, Tome 3, Anthropogénèse version pdf</ref>.

Les Hyperboréens dans la mythologie

Les Hyperboréens sont présentés, depuis Aristée de Proconnèse, vers -600, comme un peuple qui habite aux confins septentrionaux du monde habité. Leur terre, appelée Hyperborée, est comme parfaite, avec le soleil qui y brille constamment. Selon Diodore de Sicile, Apollon passe son hiver aux côtés des Hyperboréens, sa mère, Léto, est d'ailleurs née en Hyperborée. Thésée et Persée sont censés avoir visité les Hyperboréens.

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De grandes quantités d'or se trouvent en Hyperborée, gardées par les griffons, au témoignage d’Hérodote : Modèle:Citation bloc Hécatée d'Abdère, historien et philosophe sceptique, établit un lien entre les Hyperboréens et la Lune<ref>Modèle:Méta-modèle source, II, 47, 5.</ref>.

Pindare fait une belle évocation de la vie bienheureuse des Hyperboréens, « sacrifiant à Apollon de magnifiques hécatombes », et dont « les banquets et les hommages ne cessent pas d’être pour le dieu la joie la plus vive »<ref>Pindare, Pythiques, X, 30 à 36, lire en ligne.</ref>.

Pausanias le Périégète, dans le premier livre de sa Description de la Grèce, évoque les Hyperboréens :

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Pline l'Ancien évoque ce peuple dans les livres IV de son Histoire naturelle : Modèle:Cita<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les Hyperboréens dans la philosophie, religion ou magie

On qualifie d'« hyperboréens » ou d'« apolliniens » un groupe de penseurs ou de mages ou de chamans antérieurs à Socrate et même au premier des présocratiques (Thalès) : Aristée de Proconnèse (vers 600 av. J.-C.), Épiménide de Crète (vers 595 av. J.-C.), Phérécyde de Syros (vers 550 av. J.-C.), Abaris le Scythe (vers 540 av. J.-C. ?), Hermotime de Clazomènes (vers 500 av. J.-C.). Les Grecs en faisaient une école, qui anticipait le pythagorisme.

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douve sous la forme d'un goudron 4 et d'une étape de la région de Mourmansk

Pour Apollonios Dyscole (vers 130), « À Épiménide, Aristée, Hermotime, Abaris et Phérécyde a succédé Pythagore (…) qui ne voulut jamais renoncer à l'art de faiseur de miracles »<ref>Apollonios Dyscole, Histoires merveilleuses, 6.</ref>. Nicomaque de Gérase (vers 180) a sa listeModèle:Où : « Marchant sur les traces de Pythagore, Empédocle d'Agrigente, Épiménide le Crétois et Abaris l'Hyperboréen accomplirent souvent des miracles semblables. » Clément d'Alexandrie met ensemble Pythagore, Abaris, Aristée, Épiménide, Zoroastre, Empédocle et Phormio<ref>Modèle:CléStr, I, 133.</ref>. Pline l'Ancien groupe Hermotime, Aristée, Épiménide, Empédocle<ref>Modèle:PliHN, VII, 174.</ref>. Walter Burkert énumère comme « faiseurs de miracles » : Aristée, Abaris, Épiménide, Hermotime, Phormio, Léonymos, Stésichore, Empédocle, Zalmoxis<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Walter Burkert, Lore and Science in Ancient Pythagoreanism, Harvard University Press, 1972, Modèle:P.147-158.</ref>.

Ces personnages sont à la fois des chamans et des penseurs ou même des philosophes. Le premier à noter l'aspect chamanique fut Karl Meuli<ref>K. Meuli, « Scythica », dans Hermès no 70, 1935, Modèle:P.137 et suiv. = Gesammelte Schriften, Bâle, Schwabe, 1975, Modèle:T.II, Modèle:P.163 et suiv.</ref>, suivi par Alföldi et E. R. Dodds<ref>E. R. Dodds, Les Grecs et l'irrationnel, 1951 (trad. 1965), Flammarion, coll. « Champs ».</ref>. Avec Abaris et Aristée, voici, dit Giorgio Colli, Modèle:Citation<ref>Giorgio Colli, La sagesse grecque (1977-1978), trad., Éditions de l'Éclat, t. I : Dionysos. Apollon. Éleusis. Musée. Hyperboréens. Énigme, 1990, Modèle:P., 427 ; t. II : Épiménide. Phérécyde. Thalès. Anaximandre. Anaximène. Onomacrite, 1991, Modèle:P., 264, 19.</ref> Aristote classe Phérécyde de Syros et quelques autres comme proches des Mages<ref>Aristote, Métaphysique, 1091 b 10.</ref>. Phormio, blessé dans une bataille, fut guéri en allant - sans doute par voyage chamanique, transe - à Sparte, chez les Dioscures Castor et Pollux, souvent liés à Apollon et immortels.

Selon Élien, vers 530 av. J.-C., Modèle:Citation « Et voici un des enseignements oraux : “Qui es-tu, Pythagore ?” Ils [les Pythagoriciens] disent, en effet, qu'il était Apollon Hyperboréen. Ils en donnent la preuve suivante : Pythagore, en se relevant au cours des jeux, laissa voir sa cuisse d'or ; et aussi qu'il régalait Abaris l'Hyperboréen, et qu'il lui ravit la flèche, par laquelle il était guidé<ref>Jamblique, Vie de Pythagore, § 141.</ref> ». La cuisse d'or serait peut-être, selon Jean-François Mattéi, une allusion au disque ailé d'Atoum-Râ, en feuilles d'or, appliqué sur sa cuisse par les prêtres égyptiens de Thèbes d'Égypte.

Empédocle (vers 460 av. J.-C.) pouvait, dit-on, « retenir le vent », détourner la peste, délivrer les terres de la stérilité, guérir par la musique, il était végétarien comme Pythagore. Ce sont autant de pouvoirs magiques de type hyperboréen.

Dans L'Antéchrist, Nietzsche mentionne les Hyperboréens, symboles de la richesse et du bonheur, dépassant les contradictions de l'humanité, ses pseudo-valeurs et sa décadence : « Regardons-nous en face. Nous sommes des hyperboréens, — nous savons assez combien nous vivons à l’écart. “Ni par terre, ni par mer, tu ne trouveras le chemin qui mène chez les Hyperboréens” : Pindare l’a déjà dit de nous. Par delà le Nord, les glaces et la mort — notre vie, notre bonheur… Nous avons découvert le bonheur, nous en savons le chemin, nous avons trouvé l’issue à travers des milliers d’années de labyrinthe. Qui donc d’autre l’aurait trouvé ? — L’homme moderne peut-être ? — « Je ne sais ni entrer ni sortir ; je suis tout ce qui ne sait ni entrer ni sortir » — soupire l’homme moderne… Nous sommes malades de cette modernité. »

Les Hyperboréens dans la Doctrine secrète

Helena Blavatsky, fondatrice de la Société théosophique en 1875, a tracé en 1888 une histoire occulte de l'Humanité, qui n'a rien à voir avec l'évolution tracée par l'archéologie. Elle décrit dans la Doctrine secrète<ref name=":0" /> l'évolution de sept races-racines sur différentes parties du globe. La deuxième seraient les Hyperboréens : Modèle:Citation bloc

Annie Besant, qui succéda à Helena Blavatsky, développe, en refusant de donner des dates : Modèle:Citation bloc

Hyperborée dans les œuvres de fiction

Le cycle de Conan le barbare (1932), de Robert E. Howard présente l'Hyperborée comme une terre lointaine nordique, habitée par des barbares aux cheveux blonds, au nord et à l'est de la Cimmérie natale de Conan.

Inspiré par Howard, Lovecraft a utilisé ce nom dans sa mythologie pour sa version de l'Atlantide.

Le Modèle:Lien est le nom d'un recueil de nouvelles de l'écrivain Clark Ashton Smith, publiées entre 1931 et 1958<ref>Lire en ligne</ref>.

L'écrivain serbe Miloš Crnjanski publie en 1966 le roman Chez les Hyperboréens.

« Hyperborée » est le titre du troisième chapitre du roman de Michel Tournier Le Roi des Aulnes (1970).

Dans le film Sinbad et l'Œil du tigre, Sinbad et ses compagnons se rendent en Hyperborée, pour aider le jeune prince héritier de Bagdad qui a été transformé en singe par une malédiction.

Dans Némédia, le jeu de rôle chimérique celtique, l'Hyperborée est la terre lointaine des démons Formoirés. C'est un royaume à mi-chemin entre la terre des humains et le sidhe où résident les dieux Tuatha Dé Danann.

Dans le jeu vidéo d'aventure Indiana Jones and the Fate of Atlantis, de LucasArts, l'archéologue Modèle:Dr. Bjorn Heimdall dit au joueur qu'il croit que l'Hyperborée était l'Islande. Plus tard, il révèle que l'Islande était une colonie de l'Atlantide.

Dans le jeu vidéo Rome Total War, Hyperborea est une communauté rebelle, habitée par des guerrières amazones, près des actuels pays baltes. La contrée est entourée de denses forêts infranchissables et n'est accessible que par une trouée.

Il est également question des Hyperboréens dans la bande dessinée de la série Bob Morane : Opération Chevalier noir, de Henri Vernes et William Vance. Dans cet épisode, les deux héros tentent de venir en aide à une civilisation en voie de disparition et très évoluée technologiquement : les Hyperboréens. Pareillement, la bande dessinée Hellboy et son spin-off B.P.R.D font souvent allusion à l'Hyperborée dans sa genèse et son déroulement, comme la base de notre monde et l'origine de nombre des protagonistes fantastiques<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Dans la bande dessinée Donjon Parade, les guerriers invincibles au centre de l'histoire du tome 5 portent le nom d'Hyperboréens.

Dans le roman Percy Jackson et le Dernier Olympien, de Rick Riordan, les Hyperboréens combattent les Sangs-Mêlés dans l'armée du Titan Cronos lors de la bataille de Manhattan.

La bande dessinée Hyperborea, l'ire des dieux<ref>Modèle:Lien web.</ref>, d'Abdelkader Lhakkouri et Carlos Valdeira, met également en scène les habitants de l'Hyperborée, des êtres semi-divins, partagés quant à leur place sur Terre.

La bande dessinée Adrastée de Mathieu Bablet raconte l'histoire d'un ancien roi hyperboréen, qui après avoir passé 1000 années sur son trône à méditer sur sa condition d'immortel, part en quête de réponses vers le mont Olympe.

Bibliographie

Sources sur les Hyperboréens en mythologie

Fragments grecs

  • G. Colli, La sagesse grecque (1977-1978), t. 1, 1990 : Dionysos, Apollon, Éleusis, Orphée, Musée, Hyperboréens, Énigme, L'Éclat, Modèle:P. (Aristée) et t. 2, 1991, : Épiménide, Phérécyde, Thalès, Anaximandre, Onomacrite, Modèle:P..
  • sur Aristée : James D. BOLTON, Aristeas of Proconnesus, Oxford, Oxford university press [Clarendon press], 1962, recueil des fragments et témoignages textes grecs et latins, Modèle:P..

Études

  • James D. Bolton, Aristeas of Proconnesus, Oxford, Oxford university press [Clarendon press], 1962, Modèle:P..
  • Walter Burkert, Lore and Science in Ancient Pythagoreanism (1962, en all.), trad., Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1972.
  • Magali Cazottes, L'Hyperborée, son mythe, ses origines et son mystère, éd. Le Temps Présent, 2014.
  • Giorgio Colli, La sagesse grecque (1977), t. 1 : Dionysos, Apollon, Éleusis, Orphée, Musée, Hyperboréens, Énigme, L'Éclat, 1990, Modèle:P., 322-337 (textes), 427-428 (commentaire).
  • Eric Robertson Dodds, Les Grecs et l'irrationnel (1951), trad. (1965), Flammarion, coll. « Champs ».
  • Mircea Eliade, Le chamanisme et les techniques archaïques de l'extase (1968), Payot, 1974, Modèle:P..
  • Denis Huisman (dir.), Dictionnaires des philosophes, PUF, Modèle:2e éd., t. 1, Modèle:P..
  • Michaël Martin, Les Chamans grecs, 2004 Modèle:Lire en ligne.
  • J. Ramin, Mythologie et géographie, Paris, Les Belles Lettres, 1979, Modèle:P..
  • Pierre A. Riffard, L'ésotérisme, Robert Laffont, coll. « Bouquins », 1990, Modèle:P..
  • Erwin Rohde, Psyché. Le culte de l'âme chez les Grecs et leur croyance en l'immortalité. Psyche. Seelencult und Unsterblichkeitsglaube der Grieschen (Modèle:2e éd. 1897), trad., Payot, 1953, Modèle:P. sq.
  • Jean Mabire, Thulé, le soleil retrouvé des Hyperboréens, Robert Laffont, Paris, 1978, 352pp.

Notes et références

Modèle:Références

Annexes

Articles connexes

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Liens externes

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