Atlantide
L’Atlantide (du grec ancien Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang) est une île mythique évoquée par Platon dans deux de ses Dialogues, le Timée puis le Critias.
Cette île, qu’il situe au-delà des Colonnes d'Hercule, est dédiée à Poséidon et, après avoir connu un âge d'or pacifique, évolue progressivement vers une thalassocratie conquérante dont l'expansion est arrêtée par Athènes, avant que l'île ne soit engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l'instigation de Zeus.
Si le mythe a été peu commenté et a eu peu d'influence durant l'Antiquité, il a suscité un intérêt croissant à partir de la Renaissance. Au-delà de sa portée philosophique et politique, il a depuis donné naissance à de nombreuses hypothèses. Certains auteurs affirment que l'Atlantide est un lieu qui aurait réellement existé et qu'il serait possible de localiser. Dans le même temps, l'Atlantide inspire de nombreuses interprétations ésotériques, allégoriques ou encore patriotiques qui ont donné lieu à une abondante littérature.
Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les chercheurs restent partagés, entre les partisans d'une Atlantide de pure fiction (majoritaires dans la recherche scientifique) et ceux d'une lecture du récit de Platon basée sur des événements réels, dont la pratique relève cependant d'une démarche pseudoarchéologique<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
L'Atlantide demeure un thème fertile dans l'art et la littérature ou encore les jeux vidéo, en particulier de nos jours, dans les genres liés au merveilleux et au fantastique, comme la fantasy, le péplum ou la science-fiction.
Sources
Prise de vue
L'histoire de l'Atlantide puise son origine dans deux des Dialogues du philosophe athénien Platon (Modèle:Date–Modèle:Date), le Timée et le Critias, qui sont présentés comme une suite de La République<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et ont pour objet d'illustrer, à travers ce récit, les vertus des citoyens idéaux suivant Socrate, montrant comment une Athènes vertueuse est venue à bout d'un ennemi malfaisant<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Platon, Modèle:Cita de l'Atlantide<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, y confronte deux images de la Cité au travers de l'affrontement de deux d'entre elles, en des temps immémoriaux. L'une Modèle:Incise vouée à la justice (Modèle:Grec ancien, l'autre Modèle:Incise à la démesure (Modèle:Grec ancien<ref name=":8">Modèle:Ouvrage</ref>. Situé au-delà des colonnes d'Héraclès, Atlantis (Modèle:Grec ancien Modèle:Incise est une île gigantesque que Poséidon, dieu des océans, reçoit lorsque les dieux se partagent la Terre. C'est une région fabuleuse, aux contours indéterminés, bordée par le royaume Cimmérien au Nord et par le jardin des Hespérides ou l'île des Bienheureux au Sud<ref name=":9">Modèle:Ouvrage</ref>.
Poséidon s'y unit avec Clitô, une jeune mortelle autochtone, qui enfante cinq lignées de jumeaux masculinsModèle:Note qui se partagent l'île, dessinée et organisée par leur géniteur divin en dix royaumes dont ils deviennent les premiers souverains<ref name=":8" />. L'île tire elle-même son nom de l'aîné d'entre eux, Atlas, tout comme la mer qui l'entoure, l'Atlantique<ref name=":8" />. Gouvernés par des souverains sages et modérés, les Atlantes, justes et vertueux, connaissent sur leur île Modèle:Incise un âge d'or<ref name=":9" /> qui les amène à édifier une cité idéale<ref name=":8" />. Mais, progressivement, les descendants des premiers Atlantes deviennent de plus en plus expansionnistes et, pris d'une frénésie de conquêtes, multiplient les invasions<ref name=":9" /> Modèle:Cita<ref name=":10">Modèle:Lien web</ref>.
Cette expansion est stoppée par Athènes qui libère les peuples soumis à leur joug tandis que Zeus punit les Atlantes, incapables de rester fidèles à leur origine divine, en engloutissant Atlantis dans les flots. Ainsi, la cité vouée à la mer périt par la mer<ref name=":8" />, laissant place à Modèle:Cita<ref name=":10" />.
Récit du Timée
Dans le Timée, Platon (Modèle:Date–Modèle:Date) raconte l'origine de l'Univers, l'origine de la Cité et l'origine de l'Homme<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Dans ce cadre, il évoque l'Atlantide au cours d'un récit fait par Critias, riche Athénien disciple de Socrate et parent de Platon.
Selon Critias, son arrière-grand-père Dropidès<ref>Modèle:PlaTim, 20.</ref> s'est vu confier par le législateur Solon (Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle) une confidence que lui-même tenait d'un prêtre égyptien du temple de Saïs au cours d'un voyage d'études qu'il entreprit en Égypte en Modèle:Date-<ref name="Gossart">Modèle:Ouvrage.</ref> sous domination perse à cette époque.
Le prêtre égyptien donne quelques indications géographiques, puis entreprend de narrer la lutte des Hellènes menée par Athènes, puis d'Athènes seule, contre les soldats atlantes venus des îles Modèle:Cita, événements qu'il situe Modèle:Unité avant son époque. Peu après la victoire, des tremblements de terre surviennent à Athènes ainsi que dans l'Atlantide. Le Timée donne ensuite une description générale de la civilisation atlante, de son expansion, de la guerre contre Athènes et de la destruction finale de l'Atlantide.
- Extrait du Timée :
Récit du Critias
Modèle:Article détaillé Le Critias entre davantage dans les détails, contant l'origine des habitants (nés de l'union de Poséidon et d'une mortelle prénommée Clitô, elle-même fille d'un autochtone) et leurs mœurs, la géographie de l'île, son organisation sociale et politique. La fin du Critias est perdue. Le récit s'interrompt au moment où Zeus décide de punir les Atlantes décadents.
Si la légende nous semble transmise par Platon, celui-ci ne l'utilise néanmoins qu'accessoirement pour illustrer son propos, qui est le devenir d'Athènes. Un nombre croissant de spécialistes de l'Antiquité et de Platon considère aujourd'hui que le récit de l'Atlantide n'est qu'une fiction entièrement élaborée par Platon à partir de références mythologiques nombreuses et de ses idées politiques et philosophiques (voir infra).
Platon a décrit de façon précise l'Atlantide, qu'il présente comme un monde idyllique. On peut en résumer les détails comme suit :
- L'île est située au-delà des Colonnes d'Hercule, où se trouvent des fonds vaseux, restes de l'île disparue. Depuis cette île, on a accès au continent situé plus loin. À l'époque de Platon, les Colonnes d'Hercule étaient positionnées de part et d'autre du goulet de l'actuel Gibraltar<ref group="N">Voir ainsi la reconstitution tardive de la carte du monde, aujourd'hui perdue, d'Hécatée de Milet (carte) du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle</ref>.
- Le roi éponyme de l'Atlantide est Atlas, un fils du dieu de la Mer Poséidon et d'une jeune mortelle Clitô<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
- L'île est divisée en dix royaumes gouvernés par Atlas et ses neuf frères puis par leurs descendants. Chaque royaume possède sa propre capitale, copiée sur la cité-mère, capitale du royaume d'Atlas, dessinée par Poséidon lui-même. La cité-mère est située autour d'un mont. Elle est circulaire et entourée de fossés navigables.
- L'île est riche en ressources naturelles, parmi lesquelles figure un métal mystérieux, l'orichalque, mais doit aussi importer des produits, ce qui suppose des relations commerciales avec des peuples voisins<ref name="Gossart" />.
- La religion des Atlantes était centrée sur Poséidon, le père des dynasties royales, et incluait le sacrifice annuel d'un taureau que l'on devait capturer pour ensuite l'égorger sur un autel en forme de colonne.
- Les Atlantes deviennent corrompus au fil du temps. Ils fondent par les armes des colonies des deux côtés de leur île, conquérant une partie de l'Afrique jusqu'à l'Égypte, et de l'Europe jusqu'à l'Italie. Athènes est le seul État capable de s'opposer à leur expansion.
- L'Atlantide, ainsi que l'armée athénienne, ont été engloutis lors d'un immense raz-de-marée associé à des tremblements de terre, en un jour et une nuit. Platon ne donne pas d'explication géologique à cette catastrophe.
- Ces événements ont lieu Modèle:Nombre avant l'époque de Solon.
Dans les autres textes anciens
Contrairement à une idée reçue, l'Atlantide en tant que telle apparaît peu dans les anciens textes grecs ou latins : on trouve mention de l'Atlantide seulement chez Strabon<ref>Strabon, Géographie 2.3.6</ref> ( 64 av. J.-C. — v. 25) qui, relayant l'avis de Posidonios (v.135 — 51 av. J.-C.), pense « que la tradition relative à cette île pourrait bien ne pas être une pure fiction »<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Aristote (384 — 322 av. J.-C.), disciple de Platon, dénie - toujours d'après Strabon - toute validité au témoignage apporté par son maître<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, ainsi qu'en doute Ératosthène (276 — 194 av. J.-C.) au siècle suivant<ref>Vidal-Naquet, « L'Atlantide et les Nations » dans La Démocratie grecque vue d'ailleurs, Champs-Flammarion, Paris, 1990, p.142</ref>. Théopompe de Chios (378 — 323 av. J.-C.) parodie, lui, le récit platonicien avec l'île imaginaire de Méropide<ref>Modèle:Article</ref>.
Si Hérodote (v. 484 — 425 av. J.-C.) utilise le terme « Atlantes », c'est pour désigner les habitants de la région du mont Atlas - nommé d'après le titan Atlas - qui tirent leur nom de cette montagne (Enquête, IV, 184-185)<ref group="N">« La montagne a donné son nom aux habitants du pays : on les appelle les Atlantes » traduction A. Barguet, Gallimard, folio, 1992, Modèle:P.</ref>. Pour Pierre Vidal-Naquet, Platon a pu s'inspirer du nom de la tribu libyenne donné par Hérodote - le dernier qu'il puisse citer vers l'ouest - pour nommer la cité fictive qu'il imaginait<ref>Pierre Vidal-Naquet, « Hérodote et l'Atlantide entre les Grecs et les Juifs. Réflexion sur l'historiographie du siècle des Lumières ». Quaderni di storia, 8, 1982, 16, Modèle:P.</ref>. Le Pseudo-Apollodore (Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle), dans sa Bibliothèque (II-5 –11 et II-119-120), situe le mont Atlas au pays des Hyperboréens, c'est-à-dire au nord de la mer Noire mais là encore, il n'y a pas de raison de lier le mont Atlas à l'Atlantide. Chez Diodore de Sicile, historien grec du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle, dans sa Bibliothèque historique, on retrouve les « Atlantes » sujets d'Atlas, « père de sept filles qui furent toutes appelées Atlantides » dont « quelques barbares mais même plusieurs Grecs font descendre leurs anciens héros » dont les habitants de la cité de Cercène qui sont soumis par les Amazones<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Thucydide (v. 460 — 400 av. J.-C.), ne parle ni d'« atlante » ou d'« Atlantide » mais, parce que dans son Histoire de la guerre du Péloponnèse, il fait remonter l'histoire de la Grèce à la thalassocratie de Minos, certains ont voulu y voir une allusion à l'Atlantide.
Selon Proclus (412 — 485), le philosophe platonicien Crantor (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle) avait vu de ses yeux l'histoire de l'Atlantide sur une inscription égyptienne. Selon H.-G. Nesselrath, professeur de philologie classique à l'université de Göttingen, il faut noter la contradiction entre le témoignage de Proclus et celui de Platon Modèle:Incise et surtout il faut se rappeler que Crantor ne connaissait pas la langue égyptienne ni ne savait lire les hiéroglyphes. Comme Hérodote, qui rapporte avant lui des interprétations erronées sur les monuments égyptiens, Crantor était dépendant de ses informateurs et de ses préjugés : son témoignage n'est ainsi pas probant<ref>H.-G. Nesselrath, "Atlantis auf ägyptischen Stelen? Der Philosoph Krantor als Epigraphiker", Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik, 135, 2001, 33-35 Modèle:Pdf lire en ligne</ref>.
Interprétations
Négligé au Moyen Âge, le thème de l'Atlantide n'a trouvé un écho réel qu'à partir de la Renaissance<ref name=":4">Modèle:Ouvrage</ref> et la redécouverte des auteurs anciens, suscitant notamment l'intérêt de l'humaniste Marsile Ficin qui traduit en latin les dialogues de Platon<ref name=":2">Modèle:Ouvrage</ref>. Le Critias Modèle:Incise s'est singularisé et donne lieu à des interprétations spécifiques<ref name=":4" />. Des auteurs s'attachent à le christianiser, recherchant ou créant des concordances entre celui-ci et l'Ancien Testament<ref name=":2" />.
L'épisode devient le prétexte à fictions, parfois utopiques ou en soutien de la définition politique de la constitution parfaite<ref name=":4" />. Francis Bacon publie ainsi La Nouvelle Atlantide en 1627 qui s'inspire du récit de Platon et met en scène une société philosophique de savants sur l'île imaginaire de Bensalem<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. À ces approches théologiques ou naturalistes s'ajoutent bientôt des interprétations symboliques, allégoriques, ésotériques, nationalistes<ref name=":2" />.
Au tournant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le mythe de l'Atlantide est associé aux premières recherches sur les origines de l'humanité et sur le premier lieu de peuplement humain, dans une approche souvent non dénuée d'idéologie ; à partir de 1679, par exemple, dans son Atlantica en Modèle:Nobr, le suédois Olof Rudbeck passe le Timée et le Critias christianisés au filtre de l'Edda scandinave<ref name=":5">Modèle:Ouvrage</ref> et situe l'Atlantide dans une contrée insulaire nordique<ref name=":4" /> qu'il considère Modèle:Incise comme le bassin d'une civilisation-mère<ref name=":5" />.
D'une manière générale, deux positions s'opposent depuis quant à la compréhension du récit : d'une part celle qui considère les récits de Platon comme une pure fiction, un mythe sans lien avec l'histoire réelle, une fable<ref name="Dem92">Modèle:Harvsp</ref>, d'autre part celle qui pense que le mythe se rapporte à des faits réels, en supposant une déformation plus ou moins grande de ces faits par l'auteur grec, ou par les interprétations de son texte<ref>L'Atlantide a bien existé: il suffit de lire Platon pour savoir où elle était, article de Mark Adams pour Slate, traduit par Yann Champion, paru le 26 avril 2015</ref>. On dénombrait plus de Modèle:Nombre ou articles rédigés sur le sujet en 2002<ref name=":3">Modèle:Chapitre</ref>.
Atlantide comme fiction
Cette position Modèle:Incise fut soutenue dès le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Pour cette école, il était illusoire de rechercher la trace physique de l'Atlantide, récit métaphorique. En 1779, l'Italien Giuseppe Bartoli, antiquaire du roi de Sardaigne, est le premier à émettre l'hypothèse que le récit de Platon est purement allégorique, critique de la situation d'Athènes des guerres médiques jusqu'à la guerre du Péloponnèse<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Comme il était d'ailleurs coutumier du fait dans ses dialogues, Platon fait appel au mythe sans que cela doive être pris au premier degré<ref name=":6">P. Vidal-Naquet, L'Atlantide et les nations, La démocratie grecque vue d'ailleurs, Paris, 1990</ref>.
Cette approche politique et « historiciste »<ref>Modèle:Ouvrage</ref> a été reprise et développée notamment par Pierre Vidal-Naquet. Platon n'est ni un historien ni un géologue, c'est un philosophe qui cherche à définir la société idéale. Dans le Timée et le Critias, il oppose l'Atlantide ouverte sur la mer, technicienne et conquérante, corrompue par la richesse (comme la démocratie athénienne dans la philosophie politique de Platon), à une Athènes archaïque fondamentalement terrienne, rurale, autarcique et conservatrice. Les dieux donnent la victoire à la meilleure société sur la pire<ref>P. Vidal-Naquet, L'Atlantide. Petite histoire d'un mythe platonicien, Les Belles Lettres, Paris, 2005</ref>.
Dans ses deux dialogues Platon introduit une nouveauté : « dire le fictif en le présentant comme le réel. Avec une perversité qui lui a valu un immense succès, Platon a fondé le roman historique, c'est-à-dire le roman situé dans l'espace et dans le temps »<ref>Vidal-Naquet, « L'Atlantide et les Nations » dans La Démocratie grecque vue d'ailleurs, Champs-Flammarion, Paris, 1990, Modèle:P..</ref>. Mais c'est là un message qui s'accorde néanmoins avec ceux des autres dialogues politiques de Platon, Lois et République. À ce titre, pour Pierre Vidal-Naquet, le récit de Platon est une utopie négative<ref>Modèle:Ouvrage</ref> qui doit être placée aux côtés des utopies et anti-utopies plus récentes ; en chercher les traces physiques est un contresens qui conduit à chasser une chimère : l'histoire de l'Atlantide est donc d'abord l'histoire de l'imaginaire humain. Pour Hervé Duchêne, professeur d'histoire ancienne à l'université de Bourgogne, le procédé rhétorique de Platon, présentant le fictif comme le réel aurait égaré « ceux qui cherchent naïvement dans le Critias et le Timée une réalité historique ou topographique précise »<ref>H. Duchêne, « Et l'Atlantide fut détruite », L'Histoire, no 265, 2002, Modèle:P.</ref>.
Ainsi, même si Platon précise dans ses dialogues « le fait qu'il ne s'agit pas d'une fiction, mais d'une histoire véritable et d'un intérêt capital<ref>Platon, Timée, 26 e.</ref> », une majorité de livres universitaires<ref>Gerard Naddaf, « The Atlantis Myth: An Introduction to Plato's Later Philosophy of History”, Phoenix, 48, 3, 1994, Modèle:P. JSTOR: An Error Occurred Setting Your User Cookie et voir déjà C. Gill, « The Genre of the Atlantis Story », Classical Philology, 72, 4, 1977, Modèle:P. JSTOR: An Error Occurred Setting Your User Cookie</ref> s'accordent aujourd'hui à voir le mythe de l'Atlantide comme une fable de Platon<ref name=":7" />. C'est l'opinion qui s'est en effet imposée avec les travaux de Pierre Vidal-Naquet qui n'a pas abordé le mythe de l'Atlantide par les sciences du climat, de la géologie, de l'océanographie mais du point de vue de l'historien et du philologue<ref>P. Vidal-Naquet, « Athènes et l'Atlantide. Structure et signification d'un mythe platonicien », Revue des Études Grecques, 77, 1964 et L'Atlantide. Petite histoire d'un mythe platonicien, Les Belles Lettres, Paris, 2005</ref> et de Christopher Gill<ref>C. Gill, “The genre of the Atlantis Story”, CPH, 72, 1977, Modèle:P. et « Plato's Atlantis story and the birth of fiction » Ph&Lit, 3, 1979, Modèle:P.</ref> dans le monde anglo-saxon ou encore de Heinz-Günther Nesselrath en Allemagne<ref>Heinz-Günther Nesselrath, Platon und die Erfindung von Atlantis. Lectio Teubneriana XI, K.G. Saur, Munich et Leipzig, 2002 lire en ligne : compte rendu de l'ouvrage par la BMCR</ref>.
La construction de cette fiction s'explique, pour Kathryn A. Morgan<ref>K.A. Morgan, « Designer History: Plato's Atlantis Story and Fourth Century Ideology », The Journal of Hellenic Studies, 118, 1998, Modèle:P. JSTOR: An Error Occurred Setting Your User Cookie</ref>, par la nécessité d'élaborer une vision d'Athènes qui corresponde aux idéaux politiques de Platon : l'histoire de l'Atlantide correspond au noble mensonge qui peut servir de récit fondateur à une cité<ref group="N">Voir aussi les interprétations proches de Thomas K Johansen (Center for Hellenic Studies-University of Bristol), « Truth, Lies and History in Plato's Timaeus-Critias”[1]</ref>. Pour construire son pastiche historique Platon a donc réutilisé les lieux communs de l'historiographie de son temps. De même, pour Bernard Sergent, historien et chercheur au CNRS, Platon a « fabriqué un mythe » en s'inspirant de motifs puisés dans la mythologie grecque : notamment des mythes de cataclysme et d'engloutissement, la mythologie propre à Poséidon et trois récits de guerre qui l'opposent à Athéna - athénien, béotien et thessalien - que Platon a dû entendre enfant<ref name=":1">Modèle:Lien web</ref>. C'est de cette opposition théologique qui oppose les deux divinités Modèle:Incise que Platon crée le mythe de l'Atlantide dans le cadre de son récit de la création du Monde<ref name=":1" />. Sergent souligne également la proximité du mythe platonicien et de la trifonctionnalité indo-européenne<ref>B. Sergent, L'Atlantide et la mythologie grecque, L'Harmattan, Paris, 2006 collection KUBABA auteurs</ref>.
Luc Brisson, chercheur au CNRS, traducteur, éditeur et spécialiste des textes de Platon a lui aussi repris l'analyse de Pierre Vidal-Naquet à propos du récit de la guerre entre Athènes et l'Atlantide. Il remarque « beaucoup de lecteurs sont restés insensibles à l'ironie Modèle:Incise de Platon, qui ont considéré comme une vérité historique le récit fait par Critias le jeune […] le génie de Platon, dans cette affaire, aura été de montrer à quel point il est difficile, dans la pratique, de distinguer la fiction de la vérité et le sophiste de l'historien et du philosophe »<ref>Luc Brisson, Platon, les mots et les mythes, La découverte, Paris, 1994, Modèle:P.</ref>. Selon Guy Kieffer, chargé de recherche au CNRS, géographe et géologue qui s'est penché sur les sources de Platon : « Il est maintenant admis que l'Atlantide n'a jamais existé et qu'il s'agit d'un mythe créé par Platon »<ref name=":7">Guy Kieffer, « À la recherche des sources de l'Atlantide », dans Éric Foulon dir., Connaissance et représentations des volcans dans l'Antiquité, actes du colloque de Clermont-Ferrand 2002, CRCA, université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand, 2004, Modèle:P. ; voir aussi archeologis.free.fr</ref>. Il conclut : « L'Atlantide n'a jamais existé. Elle correspond à une allégorie imaginée par Platon pour donner une leçon de civisme et de bonne conduite à ses concitoyens d'Athènes et dénoncer leur mercantilisme, leur indiscipline, leurs querelles et l'esprit démagogue de leurs mœurs politiques »<ref>G. Kieffer, op. cit., Modèle:P.</ref>.
Il existe d'autres hypothèses « assimilatrices » : pour l'exégète Gunnar Rudberg, au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'image de l'Atlantide correspondait à la cité de Syracuse où Platon a tenté de réaliser ses idéaux politiques<ref name="rudberg">G. Rudberg « Atlantis och Syrakusai » 1917, « Atlantis and Syracuse » 2012.</ref>. Plus récemment Eberhard Zangger a voulu y voir la ville de Troie, une hypothèse concevable pour Vidal-Naquet s'il s'agit de la Troie homérique telle que Platon pouvait la trouver dans l'Iliade, mais « absurde s'il s'agit de comparer l'Atlantide avec la Troie historique »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Atlantide comme réalité
Cependant ces conceptions sur l'origine fictive du mythe ne sont pas toujours partagées en dehors de la communauté des historiens, des archéologues et des philologues classiques. En effet, des érudits ou amateurs de tous genres, mais également des géographes, des géologues, certains préhistoriens continuent leurs études et leurs explorations. L'Atlantide a ainsi été situé en des centaines d'endroits<ref>Modèle:Ouvrage</ref> dans l'espace mais aussi dans le temps<ref>Modèle:Article</ref> : évidemment un peu partout dans l'océan Atlantique où toute terre émergée pouvait faire matière à hypothèse avant le développement des connaissances sur la tectonique des plaques ; puis en divers points de la Méditerranée, mais également en Égypte, dans le Hoggar, au Tibet, en Mongolie, en Suède, au Pérou, au Mexique<ref name=":3" />.
Dans son ouvrage Le Mythe de l’Atlantide paru en 2012<ref name="Treuil">Modèle:Ouvrage</ref>, René Treuil présente et contextualise les différentes théories Modèle:Incise qui proposent de donner une localisation géographique à l’Atlantide ainsi qu'il analyse la résistance du mythe qui relève d'un ensemble plus vaste, celui des paradis perdus et des âges d’or<ref>Modèle:Article</ref>.
Recherches archéologiques
L'archéologue grec Spyridon Marinatos et son compatriote le sismologue Angelos Galanopoulos<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}}Angelos G. Galanopoulos & Edward Bacon, Modèle:Lang, Nelson, 1969 </ref> proposent l'« hypothèse minoenne » dont les arguments sont présentés par Angelos Galanopoulos et l'historien britannique Edward Bacon dans un ouvrage commun paru en 1969<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>. L'hypothèse postule l'existence d'une civilisation minoenne, dont des éléments ont été découverts sur le site d'Akrotiri, sur l'île de Santorin partiellement détruite lors d'une éruption volcanique Modèle:Incise vers 1650 av. J.-C.<ref>News - University of Rhode Island</ref>. Celle-ci, de type plinienne, aurait généré d'énormes tsunamis qui ont pu atteindre jusqu'à Modèle:Nobr<ref>www.springerlink.com et www.springerlink.com</ref> ; des chiffres plus élevés encore ont été proposés Modèle:Incise. Mais pour D. Dominey-Howes (Kingston University) l'hypothèse d'un tsunami est insuffisamment fondée<ref>{en}{pdf} « D. Dominey-Howes, « The Late Minoan tsunami in the eastern Mediterranean : a re-examination », Tsunami Symposium, 28-30 mai 2002, Honolulu www.sthjournal.org</ref>. Parmi d'autres éléments cette théorie sujette aux débats, les auteurs ont dû diviser par dix les Modèle:Nombre « avant le règne de Solon » évoqués par Platon pour mettre en adéquation leur hypothèse avec les découvertes archéologiques<ref name=":0" />.
S'il y a une certaine logique à vouloir lier le récit sur l'Atlantide et les découvertes issues des recherches sur les sites minoens, de nombreux autres éléments tendent à réfuter cette hypothèse strictement contemporaine : la théorie selon laquelle la catastrophe aurait provoqué la destruction de la civilisation minoenne est aujourd'hui largement démonétisée pour des raisons de concordance de dates<ref>Modèle:Chapitre</ref> ; le cataclysme en question n'est nullement évoqué par Platon ni aucun texte antique qui ne nous soit parvenu ; la topographie, l'orographie et la luxuriance de Santorin ne correspondent pas davantage aux descriptions qu'en fait Platon, dont l'on peut en outre imaginer que Modèle:Incise s'il avait dû croire que l'île était l'Atlantide, il s'y serait rendu<ref name=":3" />. Par contre, pour Guy Kieffer, il est vraisemblable que Platon se soit inspiré des réalités géologiques observables en Sicile, plus particulièrement dans la zone de l'Etna, pour donner à son récit une apparence crédible et une précision forte dans ses descriptions<ref name=":3" />.
En 2009, le géologue-préhistorien Jacques Collina-Girard propose de voir l'Atlantide dans un site géologique avéré près du détroit de Gibraltar<ref>J. Collina Girard, dans Préhistoire Anthropologie Méditerranéennes, 10-11, 2001-2002, Modèle:P. www.atlantis-scout.de</ref>, mais à une époque où aucune civilisation sédentaire n'existait. Selon lui, seul le récit du cataclysme s'inspirerait de faits réels, l'île se trouvant enfoncée d'une quarantaine de mètres sous le niveau de la merModèle:Note. Son existence aurait longtemps été transmise par la mémoire orale<ref>Dossier > Avant l'écriture : la tradition orale ?</ref> que la géologie permettrait de retrouver, alors que la description de la civilisation atlante ne serait due qu'à l'imagination de Platon<ref>Modèle:Article</ref>. Le philologue Heinz-Günther Nesselrath lui a objecté que les cas attestés de telles transmissions orales ne correspondent jamais à une situation semblable à celle présentée dans le cas de l'Atlantide, où la mémoire des événements aurait été conservée en un lieu et par un peuple très éloigné de la catastrophe initiale<ref>H.-G. Nesselrath, compte-rendu de J. Collina-Girard, L'Atlantide retrouvée ?, BMCR, 2009.</ref>.
Les conférences de Milos
Une conférence internationale s'est tenue en Grèce à Milos en 2005<ref>THE ATLANTIS HYPOTHESIS: Searching for a Lost Land, International Conference Atlantis 2005, 11-13 juillet 2005, Milos Island, Grèce, Atlantis milos: Atlantis 2005</ref> avec pour ambition proclamée de trancher sur la question de l'origine du mythe et de faire le point sur les connaissances récentes. Si le professeur Christos Doumas, historien et archéologue grec, y a soutenu l'idée de la non-existence de l'Atlantide, des indépendants et des chercheurs de diverses disciplines<ref>milos.conferences.gr Liste des participants de la conférence 2005 de Milos en Grèce</ref> ont présenté diverses hypothèses de localisations sans parvenir à aucun accord sur la localisation définitive de l'Atlantide<ref>Un aperçu des localisations proposées</ref> et ont établi une liste de 24 critères<ref>24 idées directrices</ref> nécessaires à l'identification d'un site avec l'Atlantide. Une deuxième conférence fut organisée en 2008 à Athènes<ref>Home</ref>, une troisième s'est tenue à Santorin en 2010.
- La métropole atlante ne devrait être localisée que là où existait une île et où des parties de cette île peuvent encore exister.
- La métropole atlante devrait avoir eu une géomorphologie spécifique, composée d'anneaux concentriques alternés de terre et d'eau.
- L'Atlantide devrait avoir été située au-delà des Colonnes d'Hercule.
- La métropole atlante était plus grande que la Libye, l'Anatolie, le Moyen-Orient et le Sinaï réunis.
- L'Atlantide doit avoir abrité une population instruite avec des qualifications en métallurgie et en navigation.
- La métropole atlante devrait avoir été assez facilement accessible d'Athènes par la mer.
- À l'époque, l'Atlantide devrait avoir été en guerre avec Athènes.
- La métropole d'Athènes doit avoir subi à l'époque une destruction physique dévastatrice sans précédent.
- La métropole atlante devrait être entièrement ou en partie sous les eaux.
- La métropole atlante a été détruite 9 000 "années égyptiennes" avant le VIe siècle av. J.-C.
- Le port de la métropole atlante était à 50 stades (7,5 kilomètres) de la ville.
- L'Atlantide a eu une densité de population élevée, assez pour entretenir une grande armée (Modèle:Nombre chars, Modèle:Nombre bateaux, Modèle:Nombre hoplites).
- La religion atlante comportait le sacrifice de taureaux.
- La destruction de l'Atlantide a été accompagnée d'un tremblement de terre.
- Après la destruction de l'Atlantide, le passage des bateaux a été rendu impossible.
- Les éléphants étaient présents en Atlantide.
- Aucun processus physiquement ou géologiquement impossible n'est en cause dans la destruction de l'Atlantide.
- Des sources chaudes et froides, avec dépôts de minerais, étaient présentes en Atlantide.
- La Métropole atlante était située sur une plaine côtière de 2 000 × 3 000 stades, entourée par des montagnes tombant dans la mer.
- L'Atlantide commandait d'autres États pendant la période.
- Les vents en Atlantide venaient du nord (seulement dans l'hémisphère nord).
- Les roches en Atlantide étaient de diverses couleurs : noir, blanc, et rouge.
- Il y avait des canaux pour l'irrigation en Atlantide.
- Chaque Modèle:5e et Modèle:6e année, les Atlantes sacrifiaient des taureaux.Modèle:Boîte déroulante/fin
Recherches ésotériques et pseudo-scientifiques
Sur base de l'hypothèse minoenne, le Commandant Cousteau mène une expédition de recherches sous-marines en 1976 qui Modèle:Incise ne peut conclure à l'historicité de la description que fait Platon de l'île et de la civilisation qu'il nomme « Les Atlantes », anéanties par le cataclysme, ce qui n'est pas le cas ni de Santorin, ni de la Crète<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
D'autres, avant Jacques-Yves Cousteau, ont émis des hypothèses sur la localisation de l'Atlantide ou sur son hypothétique survie. Ainsi, dans les années 1970, les datations des mégalithes de Bretagne ayant attesté l'antériorité des mégalithes bretons par rapport aux pyramides, certains érudits, dans le cadre d'études pseudo-scientifiques, émettent l'hypothèse de l'origine atlante de ces constructions, et plus généralement de l'hypothétique arc mégalithique atlantique, source de la civilisation européenne selon Jean-Jacques Prado. La diffusion de ces thèses auprès du grand public, assurée par Jean Markale, dans son ouvrage Carnac et l'énigme de l'Atlantide<ref name="Fre20">Modèle:Harvsp</ref>, relèvent pour l'archéologue Jean-Pierre Adam<ref>Modèle:Ouvrage</ref> de « rêveries rarement dénuées de fantasmes idéologiques » fruits d' « archéomaniaques » qui, contre la recherche scientifique, proposent des théories construites « avec la seule aide de l’imagination »<ref>Modèle:Article</ref>.
Diverses interprétations ésotériques ou originales ont été données au récit de Platon, qui, par exemple, aurait plutôt été écrit comme un avertissement ou un message informatif sur l'incroyable pérennité des connaissances humaines d'une histoire qui se serait transmise sur plus de Modèle:Nombre. Ainsi le politicien populiste et pseudo-scientifique Ignatius Donnelly, considéré comme un fou littéraire<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, publie en 1882 Atlantis : Le Monde Antédiluvien dans lequel l'Atlantide serait à l'origine de l'humanité moderne et où il postule l'existence d'Atlantes survivants. Dans les Lectures de vies, le « prophète dormant » Edgar Cayce prétend quant à lui que beaucoup de ses sujets sont les réincarnations d'âmes atlantéennes.
L'ésotériste Helena Blavatsky, fondatrice de la Société théosophique, a tracé en 1888 une histoire occulte de l'humanité et y développe l'idée que l'Atlantide serait l'une des cinq Modèle:Citation qui se seraient succédé, dans le cadre d'une vision cyclique du Temps, pour dominer la Terre, plaçant ainsi les Atlantes à égalité avec les Aryens<ref name="Dem92" />. À propos de l'Atlantide, elle écrit : Modèle:Citation<ref>Helena Blavatsky, La Doctrine Secrète (1888), t. III : Anthropogenèse, trad. de l'an., Paris, Adyar, Modèle:P..</ref>. L'Atlantide est considérée par cette dernière comme le quatrième continent, car il aurait été précédé par ceux de la Lémurie, de l'Hyperborée et par le continent Polaire.
Le théosophe William Scott-Elliot publia en 1896 une Histoire de l'Atlantide, où il décrit les différents peuples qui se sont succédé sur ce continent ainsi que leur vie spirituelle. À partir de 1904, le spiritualiste Rudolf Steiner complète les descriptions de Scott-Elliot dans son livre Chronique de l'Akasha en insistant sur l'évolution intérieure de l'humanité atlante qui a préparé les facultés de notre humanité actuelle. Steiner fait correspondre le déluge atlante avec la fin de la dernière glaciation soit il y a Modèle:Nombre<ref>Rudolf Steiner, La Chronique de l'Akasha (GA 011), 1904-1908, EAR.</ref>. Les théories fantaisistes se succèdent à l'instar de celle du polytechnicien Jean Deruelle<ref>Modèle:Ouvrage</ref> qui fait de l'Atlantide une civilisation mégalithique engloutie en Mer du Nord, une théorie qui n'est, selon Pierre Vidal-Naquet, « ni plus ni moins délirante que bien d'autres »<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Récupérations idéologiques
Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'empire transatlantique de Charles Quint est présenté comme une résurrection de l'empire atlante. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, le Suédois Olof Rudbeck identifie l'Atlantide-Hyperborée à la Suède et, à travers quatre livres, en tire une légitimation de l'impérialisme suédois.
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}}, de nombreux auteurs présentent l'Atlantide comme le berceau de la race aryenne. En effet, à la suite des écrits de Karl Georg Zschaetzsch dans les années 1920, certains théoriciens du nazisme, Rosenberg et Himmler principalement, développent l'idée que l'hypothétique peuple des Indogermains, peuple originel dont seraient issues les populations germaniques, serait originaire de l'Atlantide<ref name="Cha46" />, ce qui permet une filiation ininterrompue sur plusieurs dizaines de milliers d'années et autorise pour la race aryenne une domination mondiale<ref name="Dem186" />. Cependant, si elle suscite l'intérêt de Himmler et de Rosenberg, l'hypothèse atlante est aussi très évoquée en public<ref>http://www.histoire.presse.fr/collections/special/mythes-grecs/atlante-nazi-01-07-2013-56555</ref>, que ce soit par les dirigeants ou la presse nazis, même si elle n'est pas appuyée sur une recherche sérieuse<ref name="Cha47" />.
En 1934, l'archéologue Albert Hermann, proche de Himmler, localise l'Atlantide, foyer des Indogermains, qu'il situe entre la Mer du Nord et l'Afrique du Nord, mais cette hypothèse reste très minoritaire au sein des nazis<ref name="Cha46">Modèle:Harvsp</ref>. Ces spéculations, influencées par les conclusions d'Alfred Rosenberg<ref name="Dem280">Modèle:Harvsp</ref>, retiennent l'attention de Himmler qui ordonne pendant la guerre de préparer des campagnes de fouilles sous-marines dans la Mer du Nord et à proximité de l'archipel d'Heligoland, au large de Cuxhaven<ref name="Cha47">Modèle:Harvsp</ref>, tandis que Karl Georg Zschaetzsch la localise au niveau des Açores<ref name="Dem186">Modèle:Harvsp</ref>. Himmler, tout à sa quête des origines nordiques de la race indogermanique, applique pour cette civilisation disparue les postulats de l'origine nordique de toute civilisation<ref name="Cha47" />.
Après la fin du second conflit mondial, les débats autour de la localisation de la mythique Atlantide et sur l'origine atlante des populations européennes semblent constituer l'apanage de la Nouvelle Droite, reprenant plus ou moins fidèlement les conclusions de Kossinna et de Zschaetzsch<ref name="Dem286">Modèle:Harvsp</ref>.
Territoires et cités disparus
D'autres légendes ou traditions mythiques à travers le monde parlent de territoires engloutis et de cités perdues comme l'île d'Avalon, la ville d'Ys, le continent de Mu, l'Hyperborée, la Lémurie<ref>Modèle:Article</ref>... Il en est des mythes de cités ou continents perdus comme de ceux du Déluge : Modèle:Refnec.
L'Atlantide dans l'art et la culture
Modèle:Article détaillé Le mythe de l'Atlantide a alimenté nombre d'œuvres littéraires et artistiques.
Google Earth
En 2009, une équipe de chercheurs pense découvrir des vestiges immergés de bâtiments ou de villes. L'Atlantide est alors tout naturellement évoquée. Cette découverte présentait l'originalité de s'articuler sur la version 5 de Google Earth, fournissant des photos détaillées des océans vus du ciel<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Bien que Google Earth ait en effet permis dans le passé de localiser des vestiges, Google s'inscrit en faux concernant cette annonce<ref>Modèle:Lien web.</ref>, arguant qu'il s'agit d'un artéfact créé par le processus de collecte des données d'une campagne océanographique, les formes géométriques trouvées par les chercheurs étant les sillons de bateaux opérant une cartographie par Modèle:Lien<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Bibliographie
Sources antiques
Études savantes
Interprétations littéraires et politiques des récits de Platon
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Ouvrages, articles et contributions proposant des emplacements de l'Atlantide
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- Modèle:Ouvrage
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- Modèle:Ouvrage
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- Modèle:Chapitre
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Essais littéraires
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- Le mystère de l'Atlantide, Charles Berlitz, éditions Belfond, 1977.
- L'Atlantide retrouvée, Charles Berlitz, éditions du Rocher, 1984, réédition en 1996.
- Atlantis : le monde antediluvien (éditeur Harper & Row), Ignatius Donnelly, 1882.
- La Flamme de vie ressurgie, Le mythe atlante révélé, Anna Schakina, Editions de Compostelle, 1989.
Composants d'essais littéraires
- Les géants et le mystère des origines, Louis Charpentier, chapitre 3 : L'Atlantide, éditions Robert Laffont, 1969.
- Le livre du mystérieux inconnu, Robert Charroux, chapitre 8 : L'Atlantide, éditions Robert Laffont, 1969.
- Hommes et civilisations fantastiques, Serge Hutin, chapitre 4 : L'Atlantide, éditions J'ai lu, collection L'Aventure mystérieuse, 1970.
- Archéologie spatiale, Peter Kolosimo, deuxième partie chapitre 7 : Atlantide, éditions Albin Michel, collection "les chemins de l'impossible", 1971.
Voir aussi
Articles connexes
- Atlantologie
- Croyance
- Légende
- Atlantide dans l'art et la culture
- Mu (continent)
- Lémurie
- Doggerland
- Pour avoir une idée de la navigation dans l'Antiquité : voir le périple d'Hannon et le périple d'Himilcon
Liens externes
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} A location for "Atlantis"? de Rainer W. Kühne sur antiquity.ac.uk
- {{#invoke:Langue|indicationMultilingue}} Atlantis-Scout: The historical-critical approach towards Plato's Atlantis as a real place - La plus grande collection des liens et livres sur l'Atlantide de Platon
- L'Atlantide et Gibraltar sur futura-sciences.com
- Modèle:Vidéo L'Atlantide par André Cherpillod sur YouTube
- Atlantique, histoire de l'océan sur l'Encyclopædia Universalis