Troie
Modèle:Voir homonymes Modèle:Autre4Modèle:Infobox Patrimoine mondial
Troie (en grec ancien Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang et en turc Truva), Ilios (en grec ancien Modèle:Grec ancien, Modèle:Lang) ou Ilion (en grec ancien Modèle:Grec ancien, Modèle:Lang), ou encore Ilium en latin, est une cité antique d'Asie Mineure.
Elle est le lieu principal des événements mythiques de la guerre de Troie dans les poèmes épiques homériques l'Iliade et l'Odyssée. Elle est au centre des légendes du cycle troyen et notamment de la guerre de Troie.
Refondée par les Éoliens quelques siècles après son abandon, sur l'emplacement de la cité-palais de l'âge du bronze, Ilion poursuit sa vie de polis grecque au cours des siècles de l'Antiquité. Elle devient un lieu de passage prestigieux où l'on honore Athéna Ilias et les héros de la guerre de Troie tombés au combat et réputés être enterrés dans les environs de la ville. La cité fut choyée et courtisée par de nombreux souverains hellénistiques ainsi que par Rome qui y situait les origines de son peuple, issu du prince troyen légendaire Énée.
Troie, selon la plupart des spécialistes du monde hittite et anatolien de l'âge du Bronze, est rapprochée de la cité de Modèle:Transl mentionnée dans les tablettes hittites et dont le roi contrôlait un territoire à l'ouest de ces derniers, près de Lesbos et du fleuve Caïque, la Troade. La région est aussi mentionnée dans ces documents diplomatiques, sous le nom de Modèle:Transl.
Son emplacement a été recherché depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Située à l'entrée de l'Hellespont, non loin de la mer Égée, au nord-ouest de la péninsule anatolienne dans la région appelée Troade, la ville de Troie est aujourd'hui localisée sur le site archéologique de Troie (Hisarlik, en turc Modèle:Lang). Le lieu, occupé depuis le Modèle:M mini- millénaire Modèle:Av JC, partiellement abandonné à la fin de l'âge du bronze, fut par la suite l'emplacement d'une cité grecque de l'époque classique, puis hellénistique et romaine.
Localisation
Si le site de Troie — Ilion — est resté fréquenté et identifié comme tel durant toute l'Antiquité et si la Troade est une région bien identifiée par les voyageurs de l'époque moderne, la localisation exacte du site de Troie s'est perdue à la fin de l'Antiquité et au début du Moyen Âge : la communauté civique grecque puis romaine abandonne le site au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Un évêché y subsiste jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, mais l'appellation d'Ilion se perd progressivement. L'identification du site devient l'objet d'une enquête historique et archéologique au cours du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Schnapp">Modèle:Article.</ref>.
À l'ère des antiquaires et du « Grand Tour »
Les premiers siècles de l'époque moderne apportent leur lot de voyageurs à la recherche de l'antique cité de Troie. Aux {{#switch: XVII
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}}, Pierre Belon et Pietro Della Valle situent Troie à l'emplacement d'Alexandrie de Troade, qui se situe à Modèle:Unité au sud d'Hissarlik<ref name="Schlie184191">Modèle:Harvsp.</ref>.
Au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, un regain d'intérêt pour la culture classique se manifeste. L'exploration archéologique fait ses premiers pas dans le cadre de la redécouverte de grandes villes de l'Antiquité comme Pompéi et Herculanum, respectivement découvertes en 1748 et 1738. Les récits d'Homère et de Virgile amènent quelques voyageurs à rechercher les ruines de Troie. En 1776, l'aristocrate français Choiseul-Gouffier, analysant l'Iliade, suggère que les ruines de Troie pourraient être enterrées sous un monticule proche d'un petit hameau turc, Bunarbashi, situé à cinq kilomètres d'Hissarlik, à dix kilomètres de la mer Égée et à treize kilomètres du détroit des Dardanelles. Plus tard, cette théorie est popularisée par son collaborateur Jean-Baptiste Le Chevalier et trouve crédit parmi les hellénistes du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il publie son hypothèse dans Voyage de la Troade et la localisation qu'il propose reste majoritairement admise pendant près d'un siècle<ref name="Schlie184191"/>.
Romantisme et premières fouilles
En 1801, les savants britanniques Edward Daniel Clarke et John Martin Cripps avancent l'hypothèse que la cité doit se trouver sous une autre colline, plus proche de la côte, que les Turcs appellent Hissarlik. D'autres travaux, notamment ceux du journaliste écossais Charles Maclaren (1822)<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref name="Schlie184191"/> et de Gustav von Eckenbrecher (1842), vont dans le même sens<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Au fil des ans, plusieurs explorateurs passionnés se rendent sur place pour rechercher des traces attestant l'existence de la guerre de Troie. En 1810, Lord Byron donne une lecture publique de l'Iliade sur les lieux supposés des événements. En 1847, Thomas Burgon publie un rapport sur des fragments de céramiques trouvés dans la zone d'Hissarlik. Grâce à ses recherches, des universitaires se montrent moins sceptiques, et c'est ainsi que Charles Thomas Newton, par la suite conservateur des antiquités grecques et romaines du British Museum, compare les découvertes de Burgon avec les céramiques trouvées en Égypte et arrive à la conclusion qu'elles datent du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle
Les fouilles de Calvert
En 1863-1865, le Britannique Frank Calvert, dont la famille était propriétaire de la moitié de la colline d'Hissarlik, vérifie que celle-ci est une élévation artificielle formée principalement par les décombres et les ruines enterrés qu'il localise en partie au cours de quatre fouilles sommaires. La contribution de Calvert dans la découverte archéologique de Troie a été longtemps éclipsée par le succès médiatique et l'aura de Schliemann<ref>Modèle:Harvsp.</ref> ; son apport décisif a cependant été réévalué depuis la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Autodidacte, Calvert mène de nombreuses fouilles en Troade<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, notamment à Hissarlik où il organise des prospections avec son frère, agent consulaire pour les États-Unis dans la région<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. C'est son travail et ses nombreuses explorations à Hissarlik<ref>Modèle:Harvsp.</ref> qui achèvent de convaincre Schliemann qu'il s'agit bien du site de Troie<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Les fouilles de Schliemann : les neuf cités
En 1868, l'armateur, marchand et archéologue amateur Heinrich Schliemann rend visite à Calvert pour lui demander l'autorisation de faire des fouilles à Hissarlik. Il est alors convaincu que les événements décrits dans l'Iliade et l'Odyssée peuvent être vérifiés archéologiquement. Sa propre fortune finance les fouilles. Il divorce puis se remarie avec la jeune Sophia<ref>Modèle:Lien web.</ref> qui l'accompagne dans les nombreuses campagnes de fouilles du site<ref>David A. Trail, Schliemann de Troie, Paris, Grandes biographies Flammarion, 1996, 422 pages.</ref>.
En 1871-1873 et 1878-1879, Schliemann fait creuser de grandes tranchées. Il met alors au jour une série de villes empilées et enchevêtrées les unes dans les autres au sein d'une colline artificielle de vestiges archéologiques accumulés au cours des millénaires. Il dévoile de nombreux édifices, allant de l'âge du Bronze à l'époque romaine tardive, ainsi que de nombreuses inscriptions en grec et en latin. Il est le premier à séquencer le site en neuf phases, de Troie Modèle:Rom-maj à Troie Modèle:IX. Cette stratigraphie est toujours utilisée, bien que révisée et ayant fait l'objet de subdivisions plus précises<ref name="Schnapp" />.
Dans les ruines de la Troie Modèle:II, il découvre notamment de nombreux objets précieux en or, argent, bronze, que Schliemann baptise « trésor de Priam ». Cet ensemble considérable de pièces d'orfèvrerie et de bijouterie l'amène à penser que le niveau de Troie Modèle:II est le niveau de la Troie homérique. Cependant, les niveaux de Troie Modèle:II sont bien plus anciens que les datations généralement retenues pour les événements décrits par Homère qui correspondent en réalité à la période d'occupation Troie Modèle:VII<ref name="Schnapp" />,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
L'identification du site d'Hissarlik à la cité légendaire de Troie est alors largement diffusée et reçoit l'assentiment et l'approbation d'une grande partie de la communauté scientifique, notamment du fait des inscriptions en grec et en latin qui mentionnent toutes le nom de la cité à l'époque classique, hellénistique et romaine : Ilion / Ilium, le nom antique le plus répandu de Troie<ref name="Schnapp" />.
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Carte de 1888 situant Troie à l'emplacement du site archéologique d'Hissarlik.
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Reste des remparts de Troie VII (à gauche), identifiée comme la Troie homérique, vers Modèle:Date-
Après Schliemann
À l'invitation de Schliemann, Wilhelm Dörpfeld rejoint les fouilles en 1893. Il hérite de la direction de celles-ci et mène des fouilles pendant plusieurs décennies, concentrant ses travaux sur Troie VI<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Dans les années 1930, les fouilles sont encadrées par l'Université de Cincinnati, sous la direction de Carl Blegen. Ils appliquent aux fouilles de Troie un cadre méthodologique moderne, scientifiquement plus poussé que la méthode Schliemann. Blegen publie un phasage étendu de l'acropole d'Hissarlik : il divise les 9 villes de Troie de Schliemann en 46 subdivisions plus fines des vestiges<ref>Modèle:Harvsp.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les fouilles de Troie sont dirigées ensuite, de 1988 au début des années 2000, par Manfred Korfmann, à la tête d'une équipe binationale mêlant des membres de l'Université de Cincinnati et de l'Université de Tübingen. Korfmann confie à Charles Brian Rose les fouilles des niveaux postérieurs à l'âge du Bronze. Les travaux de Korfmann et de Rose permettent progressivement d'affiner le faciès archéologique et la datation des vestiges de chaque phase, et permettent de mettre au jour de nouveaux édifices. Le site est classé au patrimoine mondial de l'Unesco en 1988 car il constitue une trace historique majeure des contacts entre Anatolie et monde méditerranéen antiques, de par ses échos dans la littérature au cours des millénaires, et par la formidable architecture qui s'y trouve toujours, visitable par le public<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Toponymie
Si le nom actuel de Troie est unanimement utilisé, comme tel et dans ses variantes, dans la plupart des langues modernes, le nom antique de Troie est multiple, selon la langue, le type de document historique (tablette, poésie, inscription, monnaiesModèle:Etc) dans lequel la cité est nommée, ou l'époque de l'Antiquité (âge du bronze, époque archaïque, époque romaine).
Dans la documentation cunéiforme et hiéroglyphique
Dans les années 1920, le Suisse Emil Forrer propose d'identifier les toponymes hittites Wilusa et Taruisa, deux noms attestés dans la documentation en langue hittite sur tablette d'argile, avec les noms de Ilion et de Troia respectivement<ref name="Forrer">Emil Forrer, notamment dans son ouvrage Keilschrifttexte aus Boghazköi, 4. Heft, 1920, portant sur la documentation sur tablette de la capitale Hittite de Hattusa.</ref>. Il est le premier à proposer la transcription du nom de souverain anatolien Alaksandu en Alexandros (par ailleurs autre nom de Pâris dans l'Iliade). Ce nom est en effet mentionné dans un traité en langue hittite.
En 1999, après plusieurs décennies de débats sur ces identifications, Trevor Bryce, un hittitologue australien, propose, dans son ouvrage The Kingdom of The Hittites, de localiser le royaume de Wilusa dans la région désignée dans la lettre écrite par un roi client des Hittites, un certain Manapa-Tarhunda<ref name="Hoffner">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>, au souverain hittite, vers Modèle:Date-, et faisant allusion à « une terre au-delà de la rivière Caïque et près de l'île de Lesbos »<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. La lettre mentionne par ailleurs un autre souverain de Wilusa, Piyama-Radu, selon une autre lettre écrite par un certain Tawagalawa. Le nom Piyama pourrait avoir donné le nom de Priam dans les épopées homériques<ref>Gary M. Beckman, Trevor R. Bryce et Eric H. Cline, The Ahhijawa Texts, Atlanta, Society of Biblical Literature, 2011, Modèle:Page.</ref>,<ref>Sarah P. Morris, « A Tale of Two Cities », American Journal of Archaeology, Modèle:Vol., no 4, 1989, p. 532.</ref>,<ref>Gary M. Beckman, Trevor R. Bryce et Eric H. Cline, The Ahhijawa Texts, Atlanta, Society of Biblical Literature, 2011, Modèle:Page.</ref>.
La « lettre de Tawagalawa » (CTH 181) contient la correspondance entre un roi hittite, Hattusili III (règne : 1265-Modèle:Date-) ou Muwatalli (règne : vers 1296-1272), et un « roi des Ahhiyawa » au sujet d'un épisode militaire conflictuel avec Wilusa. L'identification des Ahhiyawa avec les Achéens d'Homère demeure controversée<ref>Gary M. Beckman, Hittite Diplomatic Texts, Atlanta, Scholars Press, 1996.</ref>,<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref>Johannes T. M. Houwink ten Cate, Sidelights on the Ahhiyawa question from Hittite vassal and royal correspondence, JEOL, Modèle:Vol., Modèle:Page.</ref>,<ref>Silvin Koşak, « Western neighbours of the Hittites », Eretz-Israel: Archeological, historical and geographical studies, Modèle:Vol., 1981, Modèle:Page.</ref>. Le roi de Milet, autrement appelée Milawata dans la correspondance diplomatique hittite, est, selon cette lettre, l'auteur d'une campagne militaire contre Wilusa, alliée historique du royaume des Hittites. Tawagalawa est par ailleurs la transcription, en hittite, du nom grec Étéocles, Etewoklewes dans les sources grecques mycéniennes<ref name="Hoffner"/>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Si cette identification Ilios - Wilusa / Troia - Taruisa est toujours pour l'heure source de débats historiographiques et linguistiques dans la communauté des linguistes et des historiens, elle demeure très majoritairement admise, et fournit ainsi un arrière-plan géopolitique et diplomatique de premier intérêt pour la compréhension des relations entre états vassaux anatoliens, grands royaumes orientaux et monde mycénien au cours du {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | IIe{{#if:| }} }} millénaire, censément l'époque à laquelle se serait déroulée la légendaire guerre de Troie<ref>Modèle:Chapitre.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Les inscriptions égyptiennes du Nouvel Empire évoquent quant à elles un peuple appelé les Tursha / Teresh (T-R-S), issu des peuples de la mer et ayant attaqué l'Égypte pendant les [[XIXe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:| }} }}]] et [[XXe dynastie égyptienne|{{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XXe{{#if:| }} }}]] dynasties. C'est la proximité phonétique entre la région de la Taruisa hittite et les Tursha / Teresh en égyptien qui incite les historiens à penser qu'il s'agirait peut-être d'un seul et même peuple, venu de l'Anatolie occidentale et ayant mené des expéditions maritimes. Une inscription de Deir el-Medina évoque ainsi la victoire de Ramsès III sur les peuples de la mer, dont ces Tursha ([twrš3] en égyptien). Une stèle de Mérenptah commémore, elle, une victoire sur les Teresh ([trš.w] en égyptien) vers Modèle:Date-<ref>Modèle:Article.</ref>.
Dans la littérature homérique
Dans les poèmes homériques, l'Iliade et l'Odyssée, la métrique rigoureusement suivie par le genre poétique suggère que le nom de Troie, Ilion, Modèle:Lang, était à l'origine marqué par un digamma initial, transcrit Modèle:Lang (Wilion)<ref name=":5">Modèle:Ouvrage.</ref> ; le nom hittite de Troie, Wilusa, indique une prononciation similaire<ref name=":5" />,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Mentionnée pour la première fois par Homère dans la littérature grecque, la cité est cependant nommée de différentes manières selon les auteurs et selon les filiations mythologiques auxquelles ces derniers se raccrochent pour identifier les origines de Troie :
- Teucrie par les poètes, du nom de son premier roi mythique, Teucros de Phrygie, chez Apollodore, Diodore de Sicile, et Virgile ;
- Ilios (en grec ancien Modèle:Grec ancien, Modèle:Lang) ou Ilion (en grec ancien Modèle:Grec ancien, Modèle:Lang) qui, selon les linguistes, pourrait dériver du hittite Wilusa ou, selon la mythologie, du nom de son fondateur : Ilos, héros éponyme de la cité ;
- Ilium, du nom de la cité romaine refondée à l'emplacement de Troie à l'époque impériale, ayant notamment produit un monnayage.
Étymologie
L'étymologie du nom de Modèle:Grec ancien / Modèle:Lang / Troie pourrait avoir deux origines :
- le toponyme dériverait du hittite Taruiša (« rivières ») selon les linguistes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref> ;
- il dériverait de l'anthroponyme Tros, l'un des héros mythologiques de Troie, toujours selon Apollodore, Diodore de Sicile, Virgile, et d'autres auteurs comme Plutarque.
La Troie légendaire
L'histoire de Troie est l'objet de plusieurs traditions. La cité, au centre du cycle troyen, est très largement mentionnée dans le cadre de légendes, mythes et guerres dont l'historicité est discutable, mais dont le contenu raccroche la ville à la très grande majorité des héros grecs et à de nombreux dieux. Sur la fondation, l'histoire et la destruction de la Troie légendaire, les auteurs antiques ont abondamment écrit, non seulement Homère, mais aussi de nombreux auteurs de la tradition post-homérique, jusqu'à la fin de l'époque romaine et même au cours de l'époque byzantine.
Commentaires sur les personnages, interprétations concurrentes, généalogies modifiées, ordre chronologique des événements sont autant de points sur lesquels les auteurs se livrent à de nombreux commentaires érudits. Ces légendes font l'objet de nombreuses études d'analyse du mythe, selon un angle comparatiste, structuraliste, fonctionnel, politique, faisant de l'histoire de Troie un réceptacle fécond pour l'étude des catégories mentales grecques antiques.
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Le vase de Mykonos, Musée archéologique de Mykonos (Inv. 2240), portant sur sa panse une des représentations les plus anciennes du cheval de Troie, vers Modèle:Date-
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Le sac de Troie, par le peintre de Brygos, face A d'un kylix attique à figures rouges, vers Modèle:Date- Provenance : Vulci.
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Table iliaque : bas-relief illustrant des scènes des poèmes homériques et du cycle troyen – ici, de l'Ilioupersis, de l'Iliade, de la Petite Iliade et de l'Éthiopide. Calcaire, œuvre romaine, Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle
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Siège de Troie : miniature extraite de l'Histoire de la destruction de Troye la grand, vers 1493-1500, enluminure sur parchemin, Nouv. Acqu. Fr. 24920, folio 41 verso (BNF).
Fondation
Origines de la dynastie
Dans la mythologie grecque, Ilos (en grec ancien Ἶλος / Îlos), parfois nommé Ilion, fils de Tros et de Callirrhoé, est le fondateur mythique de Troie (ou Ilion). Il est marié à Eurydice, fille d'Adraste, de qui il a un fils, Laomédon, et une fille, Thémisté.
Son père, Tros (en grec ancien Τρώς / Trốs), est le héros éponyme de la Troade et de Troie. Tros était le fils d'Érichthonios et d'Astyoché, et donc le petit-fils de Dardanos, héros éponyme de la Dardanie, fils de Zeus et de la pléiade Électre<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Dardanos avait fui le déluge et trouvé asile auprès du roi Teucros de Phrygie. Après la mort de Teucros, il devint le seul héritier, en se mariant avec Batia, la fille du roi Teucros.
La fondation de la ville
Selon le pseudo-Apollodore, Ilos prit part à des jeux organisés par le roi de Phrygie où il remporta le concours de lutte. Il reçut en récompense cinquante jeunes hommes et cinquante jeunes filles. Le roi, faisant suite à un oracle, lui donna également une vache en lui disant de fonder une ville là où l'animal se coucherait ; cela se produisit finalement sur une colline nommée Até (« Folie », d'après la déesse éponyme). Se conformant à l'oracle, Ilos entreprit de dessiner les fondations d'une ville, et pria Zeus de lui envoyer un signe afin de témoigner de sa faveur. Tombant du ciel, la statue du Palladium (représentant Pallas Athéné en armes) apparut devant sa tente. Il décida de consacrer un temple à la déesse afin de l'honorer (la statue conférait l'inexpugnabilité à Troie).
Selon une autre légende, rapportée par Plutarque, il devint aveugle en sauvant le Palladium d'un incendie (il était interdit aux hommes de le regarder). Il retrouva par la suite la vue par l'entremise de sacrifices expiatoires.
Dans l'Iliade, il est fait référence, à de nombreuses reprises, au tombeau d'Ilos situé dans la plaine de Troie à proximité d'un gué pour traverser le Scamandre. Au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, le philosophe Théophraste mentionne des arbres vieux et vénérables existant sur la tombe d'Ilos à Ilion.
La cité est parfois nommée Pergame, du nom de sa citadelle (Modèle:Grec ancien<ref group="Pi">Pindare, Olympiques, VIII, 43 ou (selon la numérotation des lignes) 55.</ref>,<ref group="Ap" name="ApoII59">Apollodore, Bibliothèque, II, 5, 9.</ref>,<ref>Dictionnaire grec-français (Bailly), édition 1935 Modèle:Lire en ligne, Modèle:P.1517/1518.</ref>). Pergame est le surnom de Troie et il ne faut pas le confondre avec le nom d'une autre forteresse, Pergame, plus au sud.
Le règne de Laomédon
Laomédon, le fils d'Ilos, lui succède sur le trône comme second roi mythique de Troie (daté par certains des {{#switch: XIII
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}}) (voir paragraphe Situation historique). Il est le père de Priam, roi de Troie au cours de la guerre contre les Grecs, et d'Hésione qu'il fait enchaîner à un rocher, la sacrifiant au monstre marin Céto envoyé par Poséidon en colère. Elle est sauvée grâce à l'intervention d'Héraclès. Cependant, l'attitude de Laomédon fut à l'origine de bien des troubles pour Troie : son histoire met souvent en avant sa mauvaise foi et ses parjures à l'encontre des dieux et d'Héraclès, du fait des promesses non tenues par le roi envers les dieux<ref group="AA" name="OviXI194220">Modèle:Méta-modèle source XI, 194-220.</ref>,<ref group="VG">Virgile, Géorgiques, I, 502.</ref>,<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, IV, 452.</ref>,<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, V, 810.</ref>,<ref group="AA">Modèle:DicÉph, IV, 22.</ref>.
La construction des remparts
Laomédon fait rapidement construire le mur de Troie qui encercle sa ville et doit la rendre inviolable.
Ces remparts suscitèrent l'admiration par leur hauteur et leur réputation d'inviolabilité. On attribua leur construction aux dieux Apollon<ref group="AA" name="EurTro799819" /> - le dieu tutélaire de la région - et Poséidon - le dieu de la mer<ref>Fresque polychrome de Pompéi en Italie, de la maison de Siricus (VII.1.47) : « Apollon et Poséidon aidant à la construction des murs de Troie » : exèdre de l'angle Nord-Ouest de l'atrium sur le mur Ouest où Poséidon assis tient son trident face à Apollon debout et portant des lauriers ; l'arrière-plan voit des ouvriers qui bâtissent un mur, on distingue aussi du bétail et un dispositif de levage, une chèvre précisément - {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Photographie de la fresque et schémas.</ref>,<ref group="AA">Modèle:ColEnl, 281.</ref>.
Homère nous apprend qu'ils avaient été, l'un et l'autre, exilés par Zeus de l'Olympe, pour une année entière. Ils furent contraints par Zeus de se faire serviteurs chez les hommes et de travailler contre un salaire. Ils arrivent chez Laomédon et doivent alors obéir à ses ordres<ref group="HI" name="HomIlXXI435460">Homère, Iliade, XXI, 435-460.</ref>,<ref group="Ap" name="ApoII59"/>,<ref group="AA" name="OviXI194220" />,<ref group="AA" name="ValFlaII431579"/>,<ref group="DS">Dindorf, Scholie sur l’Iliade, Modèle:T., Modèle:P. - Chant XX, 146, rapportant un fragment de Troica d'Hellanicos (correspond aux fragments Müller FHG 136 et à Jacoby FGrH 4F26b).</ref>,<ref group="Ly">Lycophron, Alexandra, 521-529 ; Modèle:Lien web ; Modèle:Lien web ; Drymas est une épithète d'Apollon à Milet et Prophante, celle de Poséidon à Thurii en Grande-Grèce, roi de Cromné/Paphlagonie.</ref>,<ref group="Mü" name="Tzétzès669">Müller, Scholie de Tzétzès à propos de Lycophron, 522, citant Hérodore d'Héraclée, Modèle:P.669 (735), Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref group="AA">Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="AA">Lucien de Samosate, Jupiter confondu, Modèle:Lire en ligne Modèle:Lire en ligne, 8.</ref>,<ref group="AA">Corpus hésiodique, Catalogue des femmes (Éhées), fragment 235 ou 83 (selon édition) : Modèle:Citation bilingue bloc ;
- Fragment 235 ;Modèle:Ouvrage ; Modèle:Grc Sur Bibliotheca Augustana ;
- Fragment 83 ; Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="AA">Arnobe,Contre les païens (lat. Modèle:Latin) Modèle:Lire en ligne, IV, 25.</ref>,<ref group="AA" name="EustIliXXI444">Eustathe de Thessalonique, Commentaires sur l'Iliade d'Homère, folio 1245 (vers 444 du chant 21 (Φ) de l'Iliade). Voir Modèle:Ouvrage.</ref>. Refusant cependant de les rétribuer, Laomédon attire leur courroux sur lui et ses sujets<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Toujours selon Homère, c'est seulement Poséidon qui érige les murailles troyennes alors qu'Apollon fait plutôt paître ses troupeaux près du mont Ida de Troade<ref group="HI" name="HomIlXXI435460"/>,<ref group="Pa">Pausanias, Description, VII « Achaïe », 20, 4-5.</ref>,<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, V, 811.</ref>,<ref group="AA" name="EustIliXXI444"/>. Ainsi Troie est-elle parfois surnommée la Citadelle de Poséidon<ref group="AA">Modèle:Méta-modèle source, I, 520-530.</ref>,<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, III, 3.</ref>,<ref group="Se">Servius, Commentaires, III, 3.</ref>. La tradition fait tantôt des deux dieux les constructeurs du mur, tantôt d'Apollon un simple berger et Poséidon le bâtisseur comme si le premier était honoré et soustrait du servage, l'autre devant travailler à la construction du mur<ref group="Mü" name="Tzetzes34">Müller, Scholie de Tzétzès à propos de Lycophron, 34, Modèle:P.326-330 (411-417), Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref name="Whathelet"/>. Laomédon fait appel à un troisième constructeur selon le poète Pindare<ref group="Pi" name="PinOLVIII3052">Pindare, Olympiques, VIII, 30-52 ou (selon la numérotation des lignes) 40-69.</ref> : alors que les dieux s'apprêtent à achever la ceinture murée de la ville telle une couronne<ref group="PS">Drachman Modèle:P., scholie sur les Olympiques, VIII, 42a et 42b.</ref>, le roi d'Égine, Éaque, dont le royaume insulaire se trouve au sud d'Athènes en Grèce, se voit appelé — voire sommé — et associé au travail divin.
L'épisode de la construction des murailles de Troie a fait l'objet de nombreux commentaires : Pierre Commelin suggère que c'est Apollon qui érige les murailles tandis que les grandes digues que Laomédon fait aussi bâtir contre les vagues, passent pour l'ouvrage de Poséidon<ref group="HI">Homère, Iliade, V, 90.</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Selon Eustathe de Thessalonique, érudit et ecclésiastique byzantin qui commente les récits d'Homère au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, deux ouvriers auraient œuvré à construire le mur sans en attendre de salaire et auraient voué leur travail aux deux dieux Poséidon et Apollon, c'est à partir de cela que le mythe se serait développé<ref group="AA" name="EustIliXXI444"/>. Cette lecture s'inscrit dans une perspective évhémériste. Eustathe de Thessalonique démythifie plus avant l'épisode de la construction des murailles en suggérant que Laomédon aurait pris les richesses des temples d'Apollon et de Poséidon pour financer son mur et le développement de sa ville, d'où la colère des dieux dans les légendes<ref group="AA" name="EustIliXXI444"/> ; une scholie commente le mythe en affirmant que les poètes antiques ont simplement personnifié les dieux alors que Laomédon aurait simplement vendu sur la place publique les richesses des fêtes sacrificielles dédiées et amassées dans les temples consacrés à ces dieux dans la ville haute (l'acropole)<ref group="Mü" name="Tzétzès669"/>,<ref group="AA">Excerpta Vaticana (De incredibilibus), auteur anonyme, IV « Comment est lu qu'Apollon et Poséidon ont construit les murs d'Ilion » ; voir Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref group="FGrH">Hérodore d'Héraclée, fragment FGH 18 / FGrHist 31F28.</ref> ; Laomédon se serait ainsi rendu coupable de prédation sur les biens des temples et aurait détourné leurs richesses : Laomédon aurait promis de grandes constructions aux dieux et en aurait utilisé le bénéfice pour le dépenser afin de terminer son mur<ref group="Se">Servius, Commentaires, II, 610.</ref>.
Paléphatos cité par Eustathe de Thessalonique, partisan d'une lecture evhémériste du mythe de la construction des remparts de Troie, ne croit pas non plus à la participation des dieux à la construction de l'édifice. Il considère lui que c'est parce que Laomédon a fait usage de la richesse du temple de ces divinités, afin de construire les fondations de ses murs, que ces ouvrages auraient donné une apparence concrète et matérielle aux dieux. Selon lui, si Poséidon est associé à la construction du rempart, c'est en raison de l'eau utilisée pour faire de l'argile ou du gypse un liant pour les pierres (par le biais d'un enduit argileux ou d'un mortier de chaux). De cette même façon, selon lui, la chaleur ambiante dispensée par le Soleil fait consolider l'ensemble en le desséchant donc et ainsi Apollon devient acteur de la construction du mur par son pouvoir solaire<ref group="AA">Eustathe de Thessalonique citant Paléphatos, Commentaires sur l'Odyssée d'Homère, folio 1382 (vers 3 du chant 1 (A) de l'Odyssée). Voir Modèle:Ouvrage.</ref>.
L'introduction du personnage d'Éaque participant aux côtés des dieux Apollon et Poséidon à la construction des murs est, pour certains (peut-être le grammairien Didymus Chalcenterus), un ajout de Pindare pour justifier un point faible dans la muraille — et par la même occasion magnifier les portions divines — et par lequel cette partie du mur, et seulement elle, permettra de justifier l'entrée des Grecs dans la cité plus tard. Le poète thébain a voulu éviter ce qui lui semblait un manque de respect ou un affaiblissement de l'image grandiose des dieux. On retrouve plus tard également l'évocation du personnage d'Éaque chez Euphorion de Chalcis<ref group="PS">Drachman Modèle:P., scholie sur les Olympiques, VIII, 41a.</ref>,<ref group="PS">Drachman Modèle:P., scholie sur les Olympiques, VIII, 41b.</ref>,<ref group="AA">Euphorion de Chalcis, fragment 58 selon l'édition (attribution incertaine) : Modèle:Citation bilingue bloc
- fragment 58. Voir Modèle:Ouvrage ;
- fragment 54 dans Collectanea Alexandrina : Reliquiae minores poetarum Graecorum aetatis Ptolemaicae 323-146 A.C. de J.U Powell., Oxford, 1925.</ref>,<ref name="Whathelet">Modèle:Ouvrage.</ref>.
La vengeance des dieux
Les châtiments divins contre Laomédon sont nombreux et impitoyables : Apollon décoche sur la région entière une épidémie<ref group="Ap" name="ApoII59"/>,<ref group="AA" name="ValFlaII431579" />, qui touche tout un chacun sans distinction de rang, de justice ou de clémence envers les plus faibles ou les plus jeunes. Pour certains auteurs, notamment Valérius Flaccus<ref group="AA" name="ValFlaII431579" />, viennent aussi des incendies dans les campagnes, dont on ne sait s'il s'agit là de l'acte des hommes qui brûlent les corps de parents qui ont expiré de la maladie ou s'il s'agit de l'action du dieu solaire Apollon. Poséidon quant à lui, envoie le monstre marin Céto / Kétos pour attaquer Troie.
L'attaque de Céto contre Troie, après la construction des remparts de la cité, est l'objet de plusieurs versions contradictoires dans les différents corpus mythologiques antiques. Mentionnant la vengeance des dieux contre Laomédon, Ovide identifie Céto à une inondation<ref group="AA" name="OviXI194220" />. D'autres auteurs, comme Valerius Flaccus, y joignent un bruit de tremblement de terre<ref group="AA" name="ValFlaII431579">Valerius Flaccus, Argonautiques Modèle:Lire en ligne, II, 431-579.</ref>, ces deux éléments suggérant un tsunami.
Héraclès contre Troie : la « première guerre de Troie »
Selon Apollodore, le monstre Céto, un géant marin au corps de serpent et de cheval, fut tué par Héraclès<ref group="Ap">Modèle:Citation ; Modèle:Citation.</ref>. Selon les Histoires incroyables de Palaiphatos de Samos, Céto, qu'il dit s'appeler aussi Céton, était non pas un monstre mais un roi puissant qui, grâce à ses navires, soumettait toutes les côtes de l'Asie mineure, dont notamment la ville de Troie, qui lui devait un tribut appelé dasmos. À cette époque l'argent n'existait pas Modèle:Incise. Si le tribut n'était pas payé, il dévastait la région. La victoire de Troie contre Céto / Céton est toujours du fait de l'intervention d'Héraclès dans ces récits mythiques. Selon Palaiphatos, Héraclès et ses hommes armés passaient à ce moment-là dans la région alors que le roi Céton débarquait et marchait contre Troie ; Laomédon engagea les soldats grecs, qui aux côtés des siens luttèrent et tuèrent Céton et ses hommes<ref group="AA">Modèle:Ouvrage, XXXVII « Céto ».</ref>.
Pour d'autres auteurs, Héraclès, suivant Jason à la recherche de la toison d'or en Colchide, trouve Hésione enchaînée à un rocher sur le rivage de Troie, entièrement nue et parée de ses seuls bijoux. Il brise ses chaînes et propose au roi Laomédon de tuer le monstre marin Céto en échange de deux chevaux blancs immortels que Zeus avait offerts à Tros, le grand-père de Laomédon, pour le prix de l'enlèvement de Ganymède<ref>A. Tourraix, E. Gény, L'Orient, mirage grec, Presses universitaires franc-comtoises, Modèle:P..</ref>. Les Troyens construisent alors un haut mur à quelque distance du rivage. Lorsque le monstre atteint le mur, il ouvre ses énormes mâchoires, et Héraclès s'engage tout entier, armé, dans la gorge du monstre. Après trois jours, il sort victorieux du ventre du monstre. Laomédon aurait alors trompé Héraclès (c'est ainsi son deuxième parjure) en substituant deux chevaux ordinaires aux chevaux immortels promis. Héraclès s'embarque très en colère après avoir menacé de mener la guerre contre Troie.
La tromperie de Laomédon met en colère Héraclès<ref group="Da" name="DaresIII">Darès, Histoire, III.</ref> qui prépare sa vengeance<ref group="Di">Diodore de Sicile, Bibliothèque, IV, 42.</ref>. Le géographe Strabon soutient que ce n'est pas pour les juments qu'Héraclès est en colère, mais en raison du refus de le récompenser<ref group="AA">Modèle:Méta-modèle source, XIII, 1-La Troade, 32.</ref>. Après ses douze travaux et les trois années passées en esclavage auprès d'Omphale, Héraclès revigoré s'en va solder le différend avec Laomédon que les années n'ont pas permis d'apaiser<ref group="Ap" name="ApoII64">Apollodore, Bibliothèque, II, 6.4.</ref>,<ref group="Di">Diodore de Sicile, Bibliothèque, IV, 31 et 32.</ref>, incapable de se languir dans le repos<ref group="AA" name="IsoPhi">Isocrate, Philippe (V), 111 et 112.</ref>.
Héraclès s'en retourne en Grèce, dans le Péloponnèse, pour préparer la guerre contre Laomédon<ref group="Di" name="DioIV32"/>. Il se rend sur l'île de Paros dans les Cyclades où il dresse un autel à Zeus et Apollon. Puis sur l'isthme de Corinthe, rempli de colère, il prédit le châtiment futur de Laomédon<ref group="PF">Pindare, Fragments (140a selon le classement de Modèle:Lien Modèle:P..</ref>). Dans sa propre ville de Tirynthe, il cherche des soldats et érige un autel au dieu de la guerre Arès<ref group="Pi" name="PinIstV2531">Pindare, Isthmiques, V (VI selon numérotation), 25-31.</ref>,<ref group="AA" name="IGXIV1293">Inscriptiones Graecae Modèle:Lire en ligne, XIV, 1293 A? Modèle:L.14-29 : inscription trouvée en Italie datant du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle.</ref>. Héraclès réunit alors une armée<ref group="Mü" name="Tzetzes34"/>,<ref group="Mü" name="Tzetzes32">Müller, Scholie de Tzétzès à propos de Lycophron, 32, Modèle:P.324 (410), Modèle:Lire en ligne.</ref> et s'entoure des meilleurs et des plus braves et plus nobles compagnons<ref group="Di" name="DioIV32">Diodore de Sicile, Bibliothèque, IV, 32.</ref>, la fleur des guerriers de Grèce<ref group="AA" name="EurTro799819">Modèle:EurTro, 799-819.</ref>, tous volontaires<ref group="Ap" name="ApoII64"/>.
Il compte parmi ses alliés de puissants héros et guerriers :
- Télamon, de Salamine<ref group="Ap" name="ApoIII126">Apollodore, Bibliothèque, III, 12, 6.</ref>, fils du roi Éaque qui, par le passé, avait participé à la construction des remparts de Troie<ref group="Pi" name="PinOLVIII3052"/>. Télamon est sans doute le compagnon d'Héraclès le plus cité<ref group="Di" name="DioIV32"/>,<ref group="Ap" name="ApoII64"/>,<ref group="AA" name="OviXI194220" />,<ref group="Pi" name="PinIstV2531"/>,<ref group="Pi">Pindare, Néméennes, III, 36-39.</ref>,<ref group="Pi">Pindare, Néméennes, IV, 22-27.</ref>,<ref group="Da" name="DaresIII"/>,<ref group="AA">Isocrate, Éloge à Évagoras (IX), 16.</ref>,<ref group="So">Sophocle, Ajax, 434-435 et 1299-1303.</ref>,<ref group="AA" name="IGXIV1293" />,<ref group="Mü">Müller, Scholie de Tzétzès à propos de Lycophron, 469, lisant le logographe Hellanicos, Modèle:P.628-629 (717), Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref group="FGrH">Modèle:Ouvrage.</ref>. Télamon avait été chassé d'Égine par son père Éaque après le meurtre de son frère Phocos<ref group="Ap" name="ApoIII126" /> ;
- Pélée, roi de la ville de Phthie en Thessalie<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, III, 13, 1.</ref>. Il est le frère de Télamon et fils d'Éaque<ref group="Ap" name="ApoIII126" />. Zeus lui a donné l'immortelle Thétis comme épouse<ref group="Ap" name="ApoIII1358">Apollodore, Bibliothèque, III, 13, 5-8.</ref> dont le mariage conduira à la guerre de Troie homérique<ref group="Hy">Hygin, Fables, XCII (92) « Le jugement de Pâris ».</ref> ; si Pélée se joint donc à Héraclès<ref group="Da" name="DaresIII" />,<ref group="PF">Pindare, Fragments (sans ode reconnue), 172 selon le classement de Modèle:Lien Modèle:P., {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lire en ligne l'extrait traduit.</ref>,<ref group="AA" name="IGXIV1293" />, c'est son fils Achille qui s'illustrera par la suite durant la seconde guerre de Troie, celle de l'Iliade<ref group="Ap" name="ApoIII1358" /> ;
- Oïclès d'Argos ou d'Arcadie<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, III, 7, 5.</ref>,<ref group="Pa">Pausanias, Description, VIII, 36, 6.</ref> est considéré habituellement comme le père d'Amphiaraos<ref group="HO">Homère, Odyssée, XV, 238-246.</ref>,<ref group="Di" name="DioIV68">Diodore de Sicile, Bibliothèque, IV, 68.</ref>,<ref group="Pa" name="PauVI176">Pausanias, Description, VI, 17, 6.</ref>,<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, I, 8, 2.</ref>, dont le descendant de ce dernier, Amphiloque, combat à la guerre de Troie d'Homère<ref group="AA">Modèle:Méta-modèle source, II, 68.</ref>. Oïclès est un parent du devin Mélampous<ref group="Pa" name="PauVI176" />,<ref group="Di" name="DioIV68" />. Oïclès se trouve aux côtés d'Héraclès lors de sa guerre contre Troie<ref group="Ap" name="ApoII64" />,<ref group="Di" name="DioIV32" />,<ref group="AA" name="IGXIV1293" /> ;
- Iolaos ou Iolas, fils d'Iphiclès et neveu d'Héraclès<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, II, 4, 11.</ref>. C'est un proche d'Héraclès et l'un de ses principaux compagnons, notamment durant les « Travaux ». Il conduit fréquemment le char de son oncle<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, II, 5, 2.</ref>,<ref group="Pa">Pausanias, Description, V, 8, 6.</ref>. Héraclès finit par lui confier sa femme Mégara<ref group="Di" name="DioIV31">Diodore de Sicile, Bibliothèque, IV, 31.</ref>,<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, II, 6, 1.</ref>. Iolaos sera célébré dans la ville de Thèbes<ref group="Pi">Pindare, Pythiques, IX, 80-83.</ref>,<ref group="Pa">Pausanias, Description, IX, 23, 1.</ref> ;
- Déimaque fils d'Éléon, originaire de Béotie, est un jeune homme plein de vertu selon Plutarque<ref group="AA">Modèle:PluMor, Questions grecques, 41.</ref> ;
- Castor et Pollux de Sparte, les fameux Dioscures. Pollux est le fils de Zeus et donc le demi-frère d'Héraclès. Une version tardive les fait tous deux fils de Zeus<ref group="Hy">Hygin, Fables, XIV (14), « Argonautes mobilisés ».</ref> ;
- Nestor, roi de Pylos, seul fils de Nélée à avoir accepté de purifier Héraclès du meurtre d'Iphitos<ref group="Di" name="DioIV31" />. Réputé pour sa longévité exceptionnelle, il participe aux deux guerres de Troie<ref group="HI">Homère, Iliade, 317-325.</ref>.
L'armée d'Héraclès s'embarque à bord de plusieurs navires à Tirynthe<ref group="Ly">Lycophron, Alexandra, 31-37, Étude de l'extrait.</ref>,<ref group="Pi" name="PinIstV2531"/>. Selon certains auteurs, Héraclès équipe dix-huit vaisseaux longs<ref group="Di" name="DioIV32"/> d'environ cinquante rameurs chacun<ref group="Ap" name="ApoII64"/>. Il débarque près de Troie par surprise et confie la garde des navires à Oïclès. Laomédon envoie ses hommes pour brûler les navires d'Héraclès. Oïclès résiste jusqu'à la mort, laissant aux soldats le temps de s'enfuir vers les vaisseaux et de reprendre le large<ref name="Scammel">Modèle:Article Aperçu.</ref>,<ref group="Ap" name="ApoII64"/>,<ref group="Di" name="DioIV32"/>.
Pendant ce temps, Héraclès ordonne l'assaut de la ville. Télamon réussit à faire une brèche dans la muraille et à pénétrer dans la ville. Laomédon revient alors sur ses pas afin de prendre à revers Héraclès et aux soldats amassés près de la ville<ref group="Di" name="DioIV32"/>. Deux versions du mythe sont proposées par les Anciens :
- dans la première, Laomédon tombe dans la mêlée avec un grand nombre des siens<ref group="Di" name="DioIV32" /> ou bien il meurt de la main même d'Héraclès<ref group="Da" name="DaresIII"/> ;
- dans la seconde, les Troyens<ref>« Héraclès tuant Cycnos / des Troyens », représentation sur l'épaule d'une hydrie à figures noires (ou « Enlèvement de Thétis par Pélée » sur la panse) par le peintre A du Groupe de Léagros, vers 520-500 Modèle:Av JC ; il est figuré le duel entre Héraclès et Cycnos fils d'Arès, du moins est-ce l'interprétation la plus courante. D'autres suggèrent que la scène représente la lutte d'Héraclès contre les Troyens illustrés par deux soldats à droite, comme des hoplites avec lances, casques et bouclier, dont l'un est à genoux ; à gauche on reconnait Hermès, Athéna et Héraclès, ce dernier précède un homme barbu, peut-être Zeus ; hauteur Modèle:Unité, diamètre Modèle:Unité, en provenance de Vulci, Musée du Louvre (Modèle:N°F310) - Fiche-référence sur Lexicon Iconographicum Mythologiae Classicae Fiche et illustration du Louvre Pour la lecture troyenne : Corpus Vasorum Antiquorum (CVA) fascicule Modèle:N°6, Modèle:P.53, Modèle:N°5, Modèle:Abréviation discrète 72 [http://www.persee.fr/doc/rea_0035-2004_1945_num_47_1_3302 Pour la lecture du duel avec Cycnos : Le combat d'Héraklès et de Kyknos d'après les documents figurés des {{#switch: V
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}}, F. Vian, 1945, Revue des Études Anciennes, volume 47 (1), Modèle:P.5-32].</ref> et Laomédon sont repoussés et ils réussissent à s'échapper et à se réfugier dans la cité<ref group="Ap" name="ApoII64"/>. Héraclès établit le siège de la cité et cherche à percer les murailles<ref group="Ap" name="ApoII64" />,<ref group="Di" name="DioIV32" />,<ref group="Da" name="DaresIII" />.
Héraclès réussit à prendre la cité. Il détruit le palais et Laomédon et ses fils meurent à l'exception du jeune Podarcès. Hésione est alors attribuée à Télamon en guise de récompense pour sa bravoure au combat ; elle a la permission de racheter le prisonnier de son choix et achète son frère Podarcès pour le prix du voile d'or qu'elle porte au front. Ceci vaut à Podarcès le nouveau nom de Priam qui signifie « racheté ». Après avoir brûlé la ville et dévasté les environs, Héraclès s'éloigne de la Troade avec Glaucia, fille du fleuve Scamandre, en laissant Priam sur le trône. Héraclès fait par la suite périr tous les souverains des côtes asiatiques (Asie mineure) selon l'orateur athénien Isocrate<ref group="AA" name="IsoPhi" />.
Le règne de Priam
Remise en état de la ville
Après la terrible guerre déclenchée par la légèreté de Laomédon et la colère d'Héraclès, Priam, désormais au pouvoir, fait face à une ville et un territoire ruinés. Les poètes — comme Virgile — apprécient de rappeler combien la ville ou la patrie des Troyens sont sous les cendres et que le célèbre mur est détruit<ref group="VÉ" name="VirEneIII14">Virgile, Énéide, III, 1-4.</ref>,<ref group="Ly">Lycophron, Alexandra, 337-339.</ref>.
Priam implore les dieux et, chargé d'or<ref group="DS" name="ScIlXII211-212">Dindorf, Scholie sur l’Iliade, Modèle:T., Modèle:P. - Chant 12, 211-212.</ref>, sollicite l'oracle de Delphes. Il envoie un fils de son beau-frère Anténor pour connaître les desseins d'Apollon ; il ramène de son expédition un prêtre qu'il rencontre, Panthoos, père de Polydamas, jusqu'à Troie<ref group="Se" name="ServII318">Servius, Commentaires, II, 318.</ref> pour expliquer l'oracle aux Troyens<ref group="Se" name="ServII318" />,<ref group="DS" name="ScIlXII211-212"/>,<ref group="PF">Pindare, Péans (fragmentaire), VI, 74-78, Modèle:P..</ref> ; Priam nomme Panthoos prêtre d'Apollon à Troie afin de calmer la colère du dieu déclenchée par Laomédon. La cité est alors réconciliée et met un terme à la vengeance du dieu archer.
Pour garantir la survie de sa dynastie, Priam fonde une famille très nombreuse : il épouse Hécube, fille du roi de Phrygie Dymas<ref name="XVI, 718">Phérécyde (préservé par une scholie de l'Iliade, XVI, 718) donne le nom de la mère, Eunoé, une nymphe.</ref> ou de Cissée, roi de Thrace, elle est la sœur de Théano. Elle eut avec Priam, selon Homère, dix-neuf enfants. Au cours d'une de ses grossesses, Cassandre prédit à sa mère que le futur prince qu'elle porte causera la perte de Troie. Effrayé, Priam ordonne que l'enfant soit assassiné : Pâris est ainsi abandonné sur le mont Ida, où toutefois il se trouve recueilli par un berger du nom d'Agélaos. Devenu adulte, il se fait reconnaître comme prince troyen, fils de Priam. Au cours de sa jeunesse, alors qu'il garde ses troupeaux de moutons, il voit apparaître devant lui Aphrodite, Athéna et Héra, qui lui demandent de choisir à qui doit être remise la « pomme de discorde », destinée « à la plus belle des déesses de l'Olympe » : c'est le jugement de Pâris. Pâris opte pour Aphrodite, qui lui promet l'amour de la plus belle femme du monde.
Priam élève un nouveau palais sous l'égide de Zeus. Il entreprend la réfection des remparts et des portes afin de rendre la ville encore plus imprenable. Priam rebâtit donc les murs, plus vastes et plus hauts encore, et dispose un grand nombre de soldats pour veiller et garder les remparts, qui se voient aussi dotés de six portes que certains auteurs tardifs nomment d'Anténor (Modèle:Latin), de Dardanus (Modèle:Latin), d'Ilion (Modèle:Latin), de Scée (Modèle:Latin), de Thymbrée (Modèle:Latin) et de Troie (Modèle:Latin) ; Homère ne semble en compter qu'une, les Portes Scées<ref group="HI">Homère, Iliade, Modèle:Passim.</ref>.
Ambassades et signes de paix
Priam multiplie les signes d'amitié vis-à-vis des Grecs, par ses envoyés à Delphes, mais aussi par ses voyages personnels : cherchant à récupérer sa sœur Hésione, Priam conduit une ambassade envers les chefs grecs<ref group="Se" name="ServX91">Servius, Commentaires, X, 91.</ref>,<ref group="AA">Lactantius Placidus, Commentaires sur l'Achilléide Modèle:Lire en ligne, 21.</ref>. Il est accompagné d'Anténor<ref group="Da" name="DaresIV">Darès, Histoire, IV.</ref> ; ou un fils de celui-ci<ref group="Se" name="ServII318"/>, parfois d'Anchise<ref group="Se" name="ServIII80">Servius, Commentaires, III, 80.</ref> voire d'Énée, d'Alexandre-Pâris ou Polydamas notamment dans la version de Dracontius<ref group="AA" name="DraVIII246384">Dracontius, Poèmes profanes, VIII, « Enlèvement d'Hélène », latin espagnol 246-384.</ref>. Mais le résultat se solde par la négative : soit Hésione elle-même fait comprendre que revenir à Troie est irréalisable<ref group="AA" name="DraVIII246384" />, soit les Troyens font face au rejet des Grecs eux-mêmes qui prétextent que cela raviverait la guerre entre leurs deux peuples<ref group="Se" name="ServX91" />.
Selon Darès de Phrygie, seul le sage Anténor est envoyé par Priam afin de visiter les chefs grecs qui ont soutenu la guerre d'Héraclès contre son père Laomédon. Anténor va en Magnésie obtenir le soutien de Pélée, qui, après lui avoir tenu les égards de l'hospitalité, lui demande enfin la raison de sa venue et le rejette de son pays. Il se dirige par la suite vers l'île de Salamine, chez Télamon, qui détient Hésione, et qui refuse de la céder à Priam. Anténor doit quitter à nouveau la région et continue pour l'Achaïe, afin de rencontrer Castor et Pollux à Sparte, où là aussi il se voit répondre que les Dioscures n'ont fait aucune injure et que Laomédon les avaient eux-mêmes insultés en premier. Auprès de Nestor, roi de Pylos, Anténor reçoit l'accueil le plus froid : le roi reproche à Anténor même d'avoir osé mettre le pied en Grèce alors que les Troyens avaient les premiers outragé les Grecs. L'ambassadeur Anténor rembarque et rapporte alors à Priam ces refus faits à sa personne et les mauvais traitements qu'il avait éprouvés de la part des Grecs, et l'envoyé exhorte Priam à leur déclarer la guerre<ref group="Da" name="DaresV">Darès, Histoire, V.</ref>.
Réarmement troyen et casus belli de la guerre de Troie
Priam, entouré de ses conseillers et de ses fils, aurait alors formulé un plan pour se venger des Grecs. Hector tempère son père à venger la mort de Laomédon en insistant sur les faiblesses de l'armée troyenne et notamment son absence de flotte<ref group="Da" name="DaresVI">Darès, Histoire, VI.</ref>, son autre fils, Alexandre-Pâris organise alors la construction de nombreux navires avec l'architecte naval Phéréclos et l'aval de Priam et ce en allant à l'encontre de la volonté des dieux qui avaient interdit à Troie de se doter d'une flotte par le biais d'un oracle<ref group="HI">Homère, Iliade, V, 59-68.</ref>,<ref group="Da" name="DarVIII">Darès, Histoire, VIII.</ref>. Selon la légende, le bois nécessaire déboise tant les forêts qu'il rend « chauve » les sommets du Mont Ida<ref group="Mü">Müller, Scholie de Tzétzès à propos de Lycophron, 24, Modèle:P.316-317 (402-403), Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref group="Mü">Müller, Scholie de Tzétzès à propos de Lycophron, 1170, Modèle:P.943-944 (997-998), Modèle:Lire en ligne.</ref>,<ref group="Ly">Lycophron, Alexandra, 1170.</ref>,<ref group="DS">Dindorf, Scholie sur l’Iliade, Modèle:T., Modèle:P. - Chant 14, 284 (b).</ref>,<ref group="AA">Modèle:ColEnl, 196-199.</ref>.
Après une ultime sollicitation diplomatique auprès de Castor et Pollux à Sparte, Priam déclare la guerre aux Grecs et la flotte navigue vers la Grèce sous le commandement de Pâris, accompagné d'Énée, Polydamas et Déïphobe<ref group="Da" name="DarIX">Darès, Histoire, IX.</ref>. Le prince Pâris part donc avec sa flotte, à la tête d'une ambassade en Grèce, malgré les avertissements de Cassandre qui lui prédit la fin de Troie. Le prétexte est initialement de prendre des nouvelles d'Hésione, sœur de Priam donnée en mariage à Télamon, roi de Salamine, mais en réalité, Pâris vient chercher son dû, promis par Aphrodite. Arrivé à Sparte, il est reçu par Ménélas. Profitant d'un bref voyage du roi spartiate en Crète, il séduit et enlève Hélène, sa femme.
Le Troyen n'oublie pas de faire main basse également sur une partie des richesses de son hôte, le tout étant emporté à Troie. Pour venger cet affront, Ménélas demande l'appui de tous les Grecs au nom du Serment de Tyndare, ce qui provoque la guerre de Troie. Le serment stipulait en effet que tous les anciens prétendants à la main d'Hélène - rois, dynastes et princes grecs en grand nombre - se devaient de lui porter secours tous ensemble si jamais quiconque tentait de l'enlever à son époux.
Apollodore
(Bibliothèque, III, 10, 8) |
Catalogue des femmes(Modèle:Fr.68) | Hygin
(Fables, LXXXI, XCVII) |
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Agapénor | Agapénor | |
Ajax fils d'Oïlée | Ajax fils d'Oïlée | |
Ajax fils de Télamon | Ajax fils de Télamon | Ajax fils de Télamon |
Alcméon | ||
Amphiloque | Amphiloque | |
Modèle:Lien | Amphimaque | |
Ancée | ||
Antiloque | Antiloque | |
Ascalaphe | Ascalaphe | |
Blaniros | ||
Clytios | ||
Diomède | Diomède | |
Éléphénor | Éléphénor | Éléphénor |
Épistrophe | ||
Eumélos | Eumélos | |
Eurypyle | Eurypyle | |
Ialmène | ||
Idoménée | Idoménée | |
Léitos | ||
Léontée | Léontée | |
Lycomède | ||
Machaon | Machaon | |
Mégès | Mégès | |
Ménélas | Ménélas | Ménélas |
Ménesthée | Ménesthée | Ménesthée |
Mérion | ||
Nirée | ||
Patrocle | Patrocle | |
Pénélée | Pénélée | |
Phémios | ||
Phidippos | ||
Philoctète | Philoctète | Philoctète |
Podalire | Podalire | |
Schédios | ||
Ulysse | Ulysse | Ulysse |
La guerre de Troie
La guerre de Troie est l'épisode le plus célèbre de la mythologie antique. Elle fait l'objet de représentations constantes dans les arts, de références systématiques dans la poésie, l'épopée, la littérature, l'écriture historique et la géographie. Tous les personnages ayant participé à cet épisode sont reliés par un dense réseau de relations familiales, divines et politiques, à l'ensemble du monde Méditerranéen. De nombreuses cités grecques s'enorgueillissent d'avoir eu des combattants sur les plages de Troie. Il s'agit d'un mythe structurant et fondateur pour les identités politiques et pour l'identité culturelle grecque.
Avant l'Iliade
Rassemblement de l'armée et de la flotte
Le règne de Priam est marqué par l'épisode légendaire le plus fameux de la mythologie grecque : la guerre de Troie. Elle fait suite à l'enlèvement d'Hélène par Alexandre-Pâris, fils de Priam. Le conflit commence par le voyage de Ménélas et de Nestor, qui parcourent la Grèce pour rappeler les anciens prétendants à leur promesse<ref group="AA">Modèle:HérEnq, I, 1-4.</ref>,<ref group="AA">Modèle:Méta-modèle source, XVI, 341–350.</ref>.
Accompagné d'Agamemnon et de Palamède, Ménélas va trouver à Ithaque Ulysse, qui tente de se défiler avant de se rallier à l'expédition. Selon les auteurs tardifs, le devin Calchas avait prédit que Troie ne pourrait être prise sans Achille, fils de Thétis. Sa mère, pour le protéger de la guerre, le cacha, déguisé en fille, chez Lycomède, roi de Skyros. Il est reconnu grâce à une ruse d'Ulysse, qui excita son instinct de guerrier et le poussa à se révéler en faisant sonner la trompette aux portes de la cité<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, III, 13, 8.</ref>. Homère raconte simplement que Nestor et Ulysse, étant venus à Phthie pour recruter des troupes, se virent confier Achille par son père Pélée<ref group="HI">Homère, Iliade, IX, 769 et suiv.</ref>.
D'autres rois et héros, tels que les deux Modèle:Page h', Diomède et Tlépolémos les rejoignirent encore<ref>Graves, Les Mythes grecs, 160, p-s.</ref>. Idoménée, roi de Crète, lui aussi ancien prétendant d'Hélène<ref group="Hy">Hygin, Fables, LXXXI.</ref>, qui avait amené un nombre considérable de navires<ref>Idoménée adjoignit à la flotte 40 navires, et son compatriote Mérion en apporta autant.</ref>,<ref group="Hy">Hygin, Fables, XCVII, 7.</ref>,<ref group="Da">Darès, Histoire, 14.</ref>, obtint le commandement des gardes<ref group="HI">Homère, Iliade, X, 61 et suiv.</ref>. Toutes les troupes se rassemblèrent à Aulis avant de partir pour l'Asie.
Débarquement en Mysie
La flotte achéenne accoste en Mysie, non loin d'Élée. Ils affrontent d'abord Télèphe, roi de Mysie et fils d'Héraclès. Après des combats acharnés, Télèphe apprend qui sont les chefs de l'armée ennemie et le combat cesse alors. La flotte grecque repart chez elle après cette première expédition, et se repose pendant huit ans. Cette première expédition était relatée dans les Chants cypriens, première épopée du Cycle troyen, attribués à Stasinos et composés au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle ; cette épopée est presque entièrement perdue, mais on en connaît un résumé transmis beaucoup plus tard dans la Chrestomathie de Proclos au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref group="AA">Modèle:Ouvrage, Modèle:P.51–52.</ref>.
Le débarquement sur les plages de Troie
Alors que l'armée grecque s'apprête, la colère d'Artémis contre Agamemnon bloque la flotte à Aulis<ref group="Hy">Hygin, Fables, XCVIII, 1.</ref>. Selon Eschyle (Agamemnon) et Euripide (Iphigénie à Aulis), c'est là qu'Agamemnon, à l'initiative de Calchas, le meilleur des devins, sacrifie sa fille Iphigénie pour obtenir des vents favorables. La fille d'Agamemnon est attirée par un piège à Aulis : on lui promet alors un mariage avec Achille<ref group="Eu">Euripide, Iphigénie à Aulis, 100.</ref>,<ref group="Eu">Euripide, Iphigénie en Tauride , 24–25.</ref>. En souvenir de cette légende, le roi de Sparte Agésilas II sacrifia une biche à Aulis avant d'entreprendre son expédition d'Ionie en Modèle:Date-<ref group="Hy">Hygin, Fables, XCVIII, 2.</ref>.
La flotte grecque s'embarque après la mort d'Iphigénie et arrive devant Troie. Les combats débutent immédiatement, Protésilas meurt d'ailleurs le premier parmi les grecs sous les coups d'Hector<ref group="HI">Homère, Iliade, II, 695–710.</ref>. Les achéens organisent alors la cérémonie funèbre en l'honneur de celui-ci. Ils sont attaqués par surprise par Cycnos, fils de Poséidon<ref group="AA">Modèle:DicÉph, II, 12.</ref>,<ref group="AA">Chants cypriens, Malcolm Davies, Epicorum Graecorum Fragmenta, Göttingen, Vandenhoek & Ruprecht, 1988.</ref>,<ref group="Pi">Pindare, Olympiques, II, 82 ; Isthmique, V, 39.</ref> ; il est tué par Achille, qui l'étrangle avec la jugulaire de son casque<ref group="AA">Ovide, Métamorphoses, XII, 72–144.</ref>.
Les Grecs installent leur camp sur la plage qui s'étend devant Troie ; une ambassade achéenne pour réclamer Hélène échoue<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, Épitomé, III, 28, ES.</ref>.
Soumission de la Troade
Une fois les Troyens retranchés derrière leurs murailles, Achille s'emploie à leur couper les vivres et à rompre le lien de ravitaillement entre Troie et les communautés sujettes des environs. Il attaque et réduit ainsi onze cités d'Anatolie, tributaires de Troie. C'est dans Lyrnessos<ref>ville proche de Thèbe sous le Placos, toutes deux villes de Cilicie de Troade, située sur le Golfe d'Adramyttion.</ref>, l'une de ces villes, lors de la dixième année de siège, qu'il reçoit pour part d'honneur Briséis<ref group="HI">Homère, Iliade, II, 688–691.</ref>, tandis qu'Agamemnon reçoit Chryséis lors du sac de Thèbe sous le Placos<ref group="HI">Homère, Iliade, I, 364–369.</ref>.
La colère d'Achille, l'Iliade
L'affront
C'est à ce moment que commence le récit de l'Iliade. Au chant I, la peste envoyée par Apollon frappe le camp grec<ref group="HI">Homère, Iliade, I, 43–54.</ref> et le devin Calchas, encouragé par Achille, révèle qu'Apollon a puni Agamemnon car celui-ci avait refusé de rendre la captive Chryséis à son père Chrysès, prêtre d'Apollon dans une ville de Troade<ref group="HI">Homère, Iliade, I, 92–100.</ref>. Contraint de céder, Agamemnon furieux réclame pour son compte une autre récompense. Agamemnon décide de prendre Briséis, le butin d'Achille<ref group="HI">Homère, Iliade, I, 130–139.</ref>. En colère, Achille se retire et jure sur le sceptre d'Agamemnon de ne pas retourner au combat<ref group="HI">Homère, Iliade, I, 223–246.</ref>. Zeus, sur sa demande, donne l'avantage aux Troyens tant qu'il sera absent du champ de bataille<ref group="HI">Homère, Iliade, I, 350–412.</ref>.
La mort de Patrocle
Privés de son appui, les Grecs essuient défaites sur défaites. Nestor, Phénix et Ulysse viennent implorer Achille qui reste ferme. Patrocle, ému par les malheurs de ses compatriotes, obtient l'autorisation d'Achille de sauver les Grecs en portant ses armes<ref group="HI">Homère, Iliade, XVI, 173–657.</ref>. La manœuvre réussit mais Patrocle, malgré sa promesse à Achille, se livre à une poursuite et est tué par Hector, frère de Pâris, qui prend les armes d'Achille comme butin<ref group="HI">Homère, Iliade, XVI, 817–862 et XVII, 125.</ref>. Furieux contre lui-même et humilié, Achille décide de se venger. Héphaïstos lui forge de nouvelles armes, avec lesquelles il sort à la recherche d'Hector<ref group="HI">Homère, Iliade, XIX, 349–424.</ref>.
Aristie d'Achille et mort d'Hector
Revêtu de son armure divine, Achille reprend le combat et tue un grand nombre de Troyens sur son passage<ref group="HI">Homère, Iliade, XX, 353–503.</ref>, à tel point que les eaux du fleuve voisin, le Scamandre, sont souillées de cadavres<ref group="HI">Homère, Iliade, XXI, 7–21.</ref>. Achille rencontre enfin Hector, le défie et le tue avec l'aide d'Athéna<ref group="HI">Homère, Iliade, XXII, 306–364.</ref>. Il traîne sa dépouille autour de la ville avec son char<ref group="HI">Homère, Iliade, XXII, 395–404.</ref> avant de la ramener dans le camp achéen.
Achille fait preuve d'humanité et laisse alors le roi Priam emporter le corps de son fils afin qu'il lui accorde des funérailles honorables<ref group="HI">Homère, Iliade, XXIV, 440–670.</ref>. Il obéit ainsi à sa mère<ref group="HI">Homère, Iliade, XXIV, 133–140.</ref>, envoyée par les dieux qui étaient mécontents du traitement infligé à la dépouille du prince troyen<ref group="HI">Homère, Iliade, XXIV, 23–76.</ref>.
Selon Virgile, Penthésilée, reine des Amazones, et Memnon<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, I, 489–491.</ref>, qui est selon certains roi d'Éthiopie, font ensuite leur arrivée sur le champ de bataille<ref group="AA" name="Hésiode_pp984s">Modèle:Méta-modèle source, 984–985.</ref>,<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, Épitomé, V, 3, E.</ref>. Penthésilée est tuée par Achille<ref group="Hy" name="Hyg112">Hygin, Fables, CXII, 4.</ref>, mais il tombe instantanément amoureux du cadavre, ce qui lui vaut la moquerie de Thersite qu'il tue sur le champ, s'attirant la vengeance d'Antiloque <ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, Épitomé, V, 1, E.</ref>,<ref group="AA" name="Éthiopide"/>,<ref group="Pi">Pindare, Pythiques, VI.</ref>. Antiloque affronte Memnon et se fait tuer par lui. Achille le venge en tuant Memnon<ref group="Hy" name="Hyg112" />,<ref group="AA" name="Éthiopide">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Méta-modèle source.</ref>.
Le cheval de Troie
Sur une idée d'Épéios<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, II, 264.</ref> ou d'Ulysse<ref group="Ap">Apollodore, Bibliothèque, Épitomé, V, 14.</ref>, les Grecs construisent un énorme<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, II, 15.</ref> cheval en bois, dans lequel ils cachent des guerriers, au nombre desquels se trouvent notamment Ulysse, Ménélas et Néoptolème<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, II, 261–264.</ref>,<ref group="AA" name="QuiSui">Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}}, XII.</ref>. Les Grecs brûlent ensuite leur camp<ref group="AA" name="QuiSui" /> et feignent de s'embarquer sur leurs navires pour la Grèce mais se dissimulent en réalité à quelques encablures, derrière l'île de Ténédos<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, II, 21–24.</ref>.
Les Troyens se disputent sur le sort à faire du cheval de bois : vrai cadeau ou piège, les uns veulent le faire entrer, d'autres s'en débarrasser et le brûler, notamment Laocoon. Il est tué avec ses fils par deux serpents qui se réfugient ensuite dans le temple d'Athéna. L'incident est perçu comme un présage de la colère de la déesse, qui doit être apaisée. Ils décident alors d'ouvrir les murs de la cité pour faire entrer l'offrande<ref group="VÉ">Virgile, Énéide, II, 234.</ref>. Malgré les prédictions de Cassandre, les bruits d'armes à l'intérieur du cheval, et les avertissements de Laocoon, le piège est alors prêt à se refermer sur les Troyens. Une fois la nuit venue, l'attaque commence et Troie est ravagée, incendiée, la famille royale massacrée.
La tradition historiographique grecque antique, qui considère que la Guerre est un événement historique dont la réalité est indiscutable, propose les dates suivantes pour les événements de la guerre de Troie. L'intervalle le plus populaire parmi ces auteurs est situé entre 1194 et Modèle:Date- D'après les calculs d'Ératosthène, la prise de Troie par les Achéens a lieu dans la nuit du 11 au 12 juin Modèle:Date- lors d'une éclipse solaire<ref name="Forrer" />.
Période | Œuvre | ||
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1344 | Douris de Samos<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 76F41.</ref> | ||
Timée de Tauroménion<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 566F80 et 566F146b.</ref> | |||
1300–1290 | Érétès<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 242F1.</ref> | ||
1280–1270 | Vie d'Homère<ref group="AA">Pseudo-Hérodote, XXXVIII.</ref> | ||
Hérodote<ref group="AA">Modèle:HérEnq, II, 145. D'après ce témoignage d'Hérodote, on propose aussi les dates de 1272–1262 et 1260–1250.</ref> | |||
1222–1212 | Dicéarque<ref group="FGrH">Karl Müller, Fragmenta Historicorum Graecorum, 1870 (II, Modèle:Fr.7).</ref> | ||
1218–1208 | Hellanicos<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 4F152.</ref> | ||
Éphore de Cumes<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 70F223.</ref> | |||
Chronique de Paros<ref group="AA">XXIII-XXIV, l. 28–40.</ref> | |||
1210–1200 | Hécatée de Milet et Thucydide | ||
1208–1198 | Manéton, Julien l'Africain | ||
1202–1192 | Timée de Tauroménion<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 566F125.</ref> | ||
1200–1190 | Velleius Paterculus<ref group="AA">Histoire romaine, I, 8, Velleius Paterculus (Modèle:Abréviation discrète Joseph Hellegouarc'h), , Les Belles Lettres, Modèle:Coll. « Collection des Universités de France », 1982 ; Histoire romaine Modèle:Lire en ligne, I, 8.</ref> | ||
1194–1184 | Ératosthène<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 241F1.</ref> | ||
Apollodore d'Athènes<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 244F61-62.</ref> | |||
Diodore de Sicile<ref group="Di">Diodore de Sicile, Bibliothèque, I, 5, 1 et XIV 2, 4.</ref> | |||
Castor de Rhodes<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 250F3.</ref> | |||
Denys d'Halicarnasse<ref group="AA">{{#ifeq: |compact | Denys d'Halicarnasse, }}Antiquités romaines{{#if: |. « {{{référence}}} »}} {{#ifeq: |compact | Modèle:Détail des éditions}} {{#if: | Modèle:Lire en ligne}}, II, 2.</ref> |
Eusèbe de Césarée<ref group="AA">Chronique, Modèle:P.89 K.</ref> | |||
Orose<ref group="AA">Orose, Histoires contre les païens (418), éd. et trad. M.-P. Arnaud-Lindet, Les Belles Lettres, Paris, 1991-1992, 3 t.Histoire contre les païens, livre I, 17, 1.</ref> | |||
1192–1182 | Girolamos<ref group="AA">Modèle:P.60 H.Modèle:Qui, l.24.</ref> | ||
1182–1172 | Sosibios de Laconie<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 595F1.</ref> | ||
1160–1150 | Artémon de Clazomènes<ref group="FGrH">Jacoby, "FGrHist", 443F2.</ref> | ||
Démocrite<ref group="AA">Modèle:DioVie, IX, 41.</ref> |
Historicité et fonctions du mythe troyen
Les récits et épisodes autour de la Troie légendaire ont considérablement nourri la littérature sur les mythes et ce, dès l'Antiquité au cours de laquelle de nombreux auteurs dissertent sur tel ou tel épisode, sa vraisemblance, ses versions concurrentes. Il ressort de la comparaison des légendes troyennes avec d'autres épopées légendaires qu'aucun élément concernant la guerre de Troie n'est historiquement démontrable : elle ne serait qu'un mythe héroïsé, une agrégation d'archétypes récurrents plaqués sur des réalités géographiques et historiques (les nombreux conflits d'époques différentes que l'archéologie révèle sur le site)<ref>À ce propos, Paul Veyne affirmait dans son ouvrage Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ? Essai sur l'imagination constituante : « Critiquer les mythes n'est pas en démontrer la fausseté, mais plutôt retrouver leur fond de vérité ».</ref>. Les Byzantins, conservateurs principaux des sources grecques antiques, tels que Michel Psellos, Jean Tzétzès et Christophe Contoléon, faisaient de l'histoire légendaire de Troie une allégorie, une image du monde des hommes ou une métaphore du « corps humain »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Michael Maïer contestait déjà le caractère historique du siège de Troie et lui préférait un sens purement allégorique : « Par le siège de Troie et sa réduction en cendres, Homère n'a, mystiquement et occultement, rien voulu entendre d'autre que la période et le contour du vase philosophique où la matière du principe (c'est-à-dire Hélène et Pâris) est contenue, étroitement recluse par son feu qui l'entoure, vaporeux et digérant »<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cette interprétation n'était pas entièrement nouvelle car elle s'inspirait de l'œuvre de l'alchimiste Basile Valentin<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Maïer était cependant le premier à se servir du sens allégorique pour réfuter le sens historique. Ses arguments seront repris par d'autres philosophes<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Les épisodes de la guerre de Troie ne constituent pour des Grecs de l'Antiquité pas des éléments de fiction : ils forme une littérature née antérieurement à la distinction entre fiction et réalité. Selon Paul Veyne : Modèle:Citation bloc
Les légendes troyennes recèlent ainsi un grand nombre de mythèmes, de sujets centraux des catégories de la pensée et de la pratique grecques : les vertus guerrières (comme l'arété, l'excellence du guerrier au combat) y sont exaltées, l'astuce et le stratagème<ref>Modèle:Article.</ref> sont décrits comme ambivalents et propres à la métis, les excès de la violence et de la brutalité y sont dénoncés, la fidélité dans la parole donnée est mise en exergue par le biais des châtiments et des peines infligés aux menteurs, aux faux, et aux dissimulateurs<ref name=":4">Modèle:Lien web.</ref>. La piété filiale et familiale est hissée au rang de valeur cardinale, l'affront fait aux dieux et le respect des rites, des oracles, des prêtres, des choses sacrées au sens large, sont des thèmes au centre des mésaventures des héros de la guerre de Troie : quiconque outrepasse les cadres connaît la punition (tuer un prêtre, refuser les funérailles à un mort, mutiler un cadavre<ref name=":4" />, etc.). Les passages sur la tenue des funérailles des guerriers, sur la bonne façon de faire le banquet, sont autant d'excursus étiologiques qui ont pour fonction de transmettre les bons usages aux jeunes grecs de l'Antiquité : ces légendes, destinées à faire partie de performances orales, itinérantes, chantées par les aèdes et figurées sur les vases et reliefs des temples, sont connues d'une grande partie de la population grecque antique, qui y puise des enseignements et des explications de l'état du monde<ref name=":4" />, sorte de versant humain de la théogonie d'Hésiode.
En tant que mythe géopolitique, impliquant des centaines de cités, de familles, de lignées royales, divines, héroïques, la Troie légendaire, son histoire, les prodromes de la guerre, les belligérants, recèlent une part de ce qui constitue l'identité grecque<ref name=":4" />. Ce cycle légendaire tisse ses toiles et son réseau à travers tout le monde égéen, au travers du catalogue des vaisseaux, des ambassades et des origines des héros impliqués. À ce titre, il constitue une forme d'invariant de l'identité grecque antique<ref name=":4" />. La longévité de la transmission des légendes troyenne épouse globalement les contours chronologiques de l'Antiquité, jusqu'à la mise en place d'un christianisme organisant peu à peu tous les niveaux de la société de l'Antiquité tardive et du Moyen Âge.
La Troie historique
Si Troie est avant tout connue pour sa place centrale dans la mythologie grecque, elle n'en demeure pas moins une cité-palais tout à fait réelle à l'âge du bronze (de la phase Troie I à la phase Troie VII du site archéologique), avant de devenir, à la suite de sa refondation par des colons à l'époque archaïque, une cité grecque de l'époque historique, avec son corps civique, ses temples, son centre urbain situé à l'emplacement de la Troie de l'âge du Bronze et désigné par les archéologues Troie VIII et Troie IX. La Troie du Modèle:M mini- millénaire Modèle:Av JC n'ayant livré que très peu de traces écrites, son histoire est principalement connue grâce à l'archéologie de l'espace palatial et urbain.
Une cité palatiale de l'âge du bronze
Une potentielle monarchie louvite
La Troie de l'âge du bronze, qu'il faut distinguer de la « Troie légendaire » dont les péripéties sont situées par les auteurs antiques au Modèle:M mini- millénaire Modèle:Av JC, s'apparente donc à une cité palatiale, probablement dirigée par un souverain unique. Si la langue grecque est naturellement considérée comme la plus évidente, du fait des épopées homériques, la langue de ce petit état côtier semble plutôt avoir été le louvite, seule langue effectivement attestée par de l'écriture à Troie pour l'âge du bronze<ref name="Korfmann 1998 369">Modèle:Article.</ref>.
Seule la découverte d'un sceau louvite dans la ville basse, en 1995, permet d'attester de l'usage de cette langue sur le site. Pour certains linguistes, notamment Frank Starke, de l'université Eberhard Karl de Tübingen, le nom de Priam ne dériverait pas du grec, mais d'un composé louvite, Priimuua, signifiant « exceptionnellement courageux ». Il estime que Troie pourrait avoir été une des cités les plus importantes au sein d'une communauté de langue louvite en Anatolie occidentale<ref name="Latacz116"/>. Joachim Latacz considère lui aussi le louvite comme la langue la plus probable de la monarchie troyenne de l'âge du bronze, mais n'écarte pas la possibilité de l'usage d'autres langues dans la cité<ref name="Latacz116">Modèle:Harvsp.</ref>. Toujours est-il que le complexe ethno-linguistique auquel appartiennent les Troyens de la protohistoire reste largement méconnu, comme le rappelle Ilya Yakubovich<ref>Yakubovich, Ilya. Sociolinguistics of the Luvian Language, Leiden, 2010, pp. 117–129.</ref>.
Troie VI : une capitale palatiale de l'âge du bronze
Les Troie VI et Troie VIIa sont les deux villes les plus monumentales découvertes dans le tell de Hissarlik. La Troie VI donne à voir une cité riche, vaste, pouvant abriter au moins Modèle:Unité, et ayant noué des contacts économiques et diplomatiques à travers toute l'Anatolie et la mer Égée, comme en témoignent les documents écrits et le mobilier céramique attesté sur le site<ref name="Korfmann 1998 369" />. Les monuments publics et palatiaux de Troie VI sont caractérisés par d'immenses piliers de soutènement, des portes monumentalisées dans un but purement esthétique, notamment au sud<ref>Modèle:Article.</ref>. Les maisons n'obéissent pas à une répartition planifiée, et s'entassent autour de l'acropole et des remparts de celle-ci. Les rues sont dotées d'un petit pavement en galets. Les niveaux d'habitation de Troie VI restent cependant largement difficiles d'accès du fait des constructions de Troie VII au-dessus<ref>Modèle:Article.</ref>.
La part de la Troie VI dans le commerce international méditerranéen de l'époque fait l'objet de nombreux débats : une grande quantité d'épaves de cette époque sont attestées sur les côtes de l'Anatolie occidentale. Les richesses découvertes dans ces épaves incluent parfois des lingots de cuivre et d'étain, des outils en bronze, des armes, de l'ébène, de l'ivoire, des œufs d'autruche, des bijoux précieux, de la poterie venue de toute la Méditerranée<ref name="Kolb 577–613">Modèle:Article.</ref>. Troie est cependant un cran plus au nord des grandes routes maritimes de l'époque, et le site n'a pas pour l'heure livré d'assemblages similaires à ceux des épaves en question<ref name="Kolb 577–613" />. Dans Troie VI, de la poterie mycénienne a été découverte, permettant tout de même de considérer Troie comme participant effectivement à des circulations égéennes.
La cité de Troie VI est détruite vers Modèle:Date-, peut-être par un puissant séisme. Aucune trace de violence militaire ou de conflit armé n'a été mise au jour par les archéologues, à l'exception de quelques pointes de flèche. Aucune sépulture de crise, aucune trace de mort violente, ne vient accréditer l'hypothèse d'une Troie VI correspondant à la Troie homérique<ref name=":1">Modèle:Ouvrage.</ref>. La ville est d'ailleurs rapidement reconstruite, selon une planification urbaine plus cohérente. La citadelle est puissamment refortifiée, accréditant par ailleurs la thèse d'une préparation militaire face à la menace représentée par les Mycéniens<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Troie VIIa : la Troie homérique
La ville de Troie VIIa est souvent la candidate retenue pour être associée à la Troie racontée par Homère. S'il ne faut pas chercher à interpréter ses vestiges et son histoire en regard de la légende homérique, qui reste avant tout une épopée mêlant actes fantastiques, interventions divines, les récits d'Homère se tiennent dans un décor néanmoins physiquement tangible et peuvent avoir eu pour inspiration lointaine des réalités de l'âge du Bronze<ref>Modèle:Harvnb.</ref>. De fait, Troie VIIa est brutalement détruite, volontairement, dans le cadre d'un fort épisode de violences qui suggèrent une guerre<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La ville de Troie VII est occupée entre 1250 et Modèle:Date- ; elle se donnait à voir comme une grande citadelle fortifiée, surplombant une ville basse bien plus vaste. Selon Manfred Kormann, elle est pour les standards de l'époque une ville importante et loin d'être une bourgade secondaire<ref name="Latacz38"/>.
La chronologie de l'occupation de Troie VII est subdivisée en plusieurs phases :
- Troie VIIa : Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle (= époque mycénienne en Égée) ;
- Troie VIIb1 : Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle ;
- Troie VIIb2 : Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle ;
- Troie VIIb3 : jusqu'à Modèle:Date- (« Âges obscurs » grecs / royaumes néo-hittite).
La ville de Troie VIIa semble avoir le même faciès culturel et religieux que Troie VI. Les édifices de Troie VI sont largement réutilisés en soubassement des édifices ultérieurs, les murs de la citadelle sont renforcés et couronnés d'une élévation en brique crue<ref name="BryceTrojans66">Modèle:Harvsp.</ref>,<ref name="jablonka10p8552">Modèle:Article encyclopédique.</ref>. Un habitat dense se développe sur la citadelle en lieu et place des anciennes cours ouvertes de la Troie VI<ref name="BryceTrojans66"/>,<ref name="jablonka10p8552" />. Le commerce maritime décline, et la prospérité économique de la ville semble diminuée<ref name="BryceTrojans66"/>. Cette Troie VIIa est détruite vers Modèle:Date-<ref name="BryceTrojans67">Modèle:Harvsp.</ref>, probablement du fait d'un conflit violent. Des restes humains portant des traces de violences ont été découverts dans les maisons, dans les rues, et près du rempart nord<ref name="BryceTrojans67"/>. La découverte en 1988 d'une portion d'un mur défendant la cité basse a permis d'écarter définitivement l'idée que Troie VIIa n'était qu'une colline fortifiée sans l'importance d'une ville<ref name="Latacz38">Modèle:Harvsp.</ref>.
Après cet épisode violent, le site de Troie VIIa décline, mais ses habitants semblent être les mêmes : les remparts sont remontés<ref name="BryceTrojans67"/>, la poterie produite et utilisée reste la même, de tradition anatolienne à pâte grise. Les contacts avec le monde égéen se maintiennent<ref name="BryceTrojans67" />.
À partir de Troie VIIb2 c'est un tout autre faciès culturel qui semble se développer sur le site, signe d'un probable changement de population ou d'une intégration d'apports mycéniens tardifs dans les échanges à longue distance<ref name="BryceTrojans67"/> : le site de Troie livre ainsi de la céramique sub-mycénienne, ancêtre de la céramique grecque de style géométrique, une céramique présente dans tout le monde grec des âges obscurs. On peut considérer que le pouvoir qui tenait le palais de Troie s'est alors évanoui, du fait des crises successives qui frappent la cité. De la même manière, l'ensemble des palais mycéniens s'effondrent au cours de cette période. Cette ville en perte de vitesse et atrophiée est finalement détruite par le feu vers 1000-Modèle:Date-, signant assurément la fin de l'occupation palatiale et la fin de l'entité territoriale connue sous le nom de Wilusa<ref name="BryceTrojans67"/>.
Une polis grecque refondée
Refondation
Le site d'Hissarlik fait ensuite l'objet d'un abandon plus ou moins total pendant deux siècles. Une colonie grecque éolienne s'implante sur le monticule ruiné d'Hissarlik vers Modèle:Date-, marquant le début de la Troie "colonie grecque" et de la Troie de l'époque archaïque<ref>Modèle:Article.</ref>. Les colons terrassent fortement le terrain - en oblitérant au passage une partie des structures antérieures - et le réhaussent afin d'y bâtir un temple périptère dédié à Athéna.
Époque classique
Présence perse et domination athénienne en concurrence
Peu d'éléments tangibles nous sont parvenus concernant les premiers siècles de cette nouvelle Troie. En Modèle:Date-, le roi achéménide Xerxès, faisant route pour le Bosphore, passe dans la région et sacrifie 1000 bœufs au sanctuaire d'Athéna Ilias voisin, signe de la continuité mémorielle et d'une continuité topographique qui n'échappait pas aux voyageurs de l'Antiquité<ref group="AA">Hérodote, Histoire, VII, 43.</ref>. À la suite de la défaite perse en 480-Modèle:Date-, Troie est intégrée aux possessions de Mytilène et demeure sous son contrôle jusqu'à la révolte de cette cité contre Athènes en 428-Modèle:Date- Athènes proclame alors la liberté des cités soumises, dont Ilion-Troie fait partie, et intègre ces cités à la Ligue de Délos. Après le recul d'Athènes dans le cadre de la Guerre du Péloponnèse, son influence dans la région diminue. Le général spartiate Mindaros, stationnant sa flotte à Milet en Modèle:Date-, imite alors Xerxès en allant à son tour sacrifier à Athéna Ilias. Entre 411 et 399, Troie tombe sous l'influence des dynastes de Lampsaque, qui administrent la région au nom du satrape Perse Pharnabaze.
En 399 le général spartiate Dercyllidas expulse la garnison lampsacène de Troie et repousse hors de Troade les différents relais de l'influence Perse dans la région. Troie reste ainsi un temps en dehors du contrôle de l'administration satrapique perse, du moins jusqu'à la paix d'Antalcidas, en 387, qui établit un contrôle perse sur la cité jusqu'en 367. Une statue d'Ariobarzane, satrape de Phrygie hellespontine, est alors élevée devant le temple d'Athéna Ilias<ref group="Di">Diodore de Sicile, Bibliothèque, 17.17.6.</ref>. En 360 Troie tombe brièvement sous le contrôle de Charidème, un mercenaire eubéen travaillant pour le compte d'Athènes<ref group="AA">Démosthènes 23.154–157; Aeneas Tacticus 24.3–14.</ref>. Il est expulsé par un certain Ménélaos fils d'Arrabaios, qui se voit accorder le privilège de la proxénie par les Troyens : la décision est enregistrée sous la forme d'un décret honorifique inscrit sur une stèle, la plus ancienne inscription grecque découverte à Troie<ref group="IS">Frisch, Inschriften Modèle:N°23.</ref>.
Cultes et fêtes religieuses
Athéna est honorée à Ilion dès l'époque archaïque au cours d'une fête civique, les Ilieia. Ces fêtes civiques se différencient des Panathénées de l'époque hellénistique qui, elles, sont fédérales, et impliquent donc l'ensemble des cités membres du koinon qui est créé tout à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle Le sanctuaire d'Athéna Ilias occupa, tout au long de son histoire antique, une double fonction : il abritait à la fois la divinité poliade d'Ilion et plus tard la divinité fédérale. À l'occasion des Ilieia sont organisés des concours gymniques et hippiques<ref name=":0">Modèle:Article.</ref>. À l'époque classique, on atteste par ailleurs d'une pratique originale d'envoi de vierges depuis Locres vers Troie :
Cette pratique religieuse trouve selon William Pillot son origine dans les poèmes homériques et dans les événements de la guerre de Troie : Modèle:Citation bloc
Visite d'Alexandre le Grand
Au printemps Modèle:Date-, Alexandre le Grand franchit les Dardanelles avec son armée et amorce ainsi la conquête de l'empire perse. Il s'arrête à Troie et y visite le temple d'Athéna Ilias et les tombes supposées des héros de l'Iliade tombés au combat et inhumés dans la région<ref>[1].</ref>. Il proclame la liberté de la cité et l'exempte de tout impôt<ref group="AA">Arrien, Anabase1.11–12, Diodore de Sicile, 17.17–18, Plutarque, Alexandre, 15, Justin 9.5.12, Strabon 13.1.26, 32.</ref>. Selon Diodore de Sicile, Alexandre avait pour projet de rebâtir le temple d'Athéna Ilias dans des proportions qui auraient surpassé tous les temples du monde connu<ref group="Di">Diodore de Sicile, Bibliothèque, 18.4.5.</ref>. La visite d'Alexandre le Grand à Ilion s'inscrit dans une lignée de théâtralisations par Alexandre de son passage de l'Europe vers Asie. Alexandre multiplie les gestes de mise en scène de sa conquête dès son débarquement dans la région, comme le suggère l'épisode de la lance fichée dans le sol d'Asie, le fait qu'Alexandre pilote lui-même son navire, saute le premier sur le sol. Le souverain macédonien s'inscrit alors dans une lignée proprement homérique, imitant Agamemnon, Protésilas et Achille<ref name=":0" />.
Alexandre le Grand rejoue donc l'Iliade, affirme son autorité sur le continent abordé et rend ses hommages aux tombeaux d'Achille (objet d'un culte héroïque par les habitants d'Ilion), d'Ajax et de Patrocle<ref name=":0" />. L'événement est d'ailleurs l'objet d'un passage chez Plutarque, dans sa Vie d'Alexandre : Modèle:Citation bloc
Même si Alexandre refuse l'offre faite de voir la lyre de Pâris-Alexandre, le passage insiste tout de même sur la volonté des Iliens de se faire valoir et d'honorer le souverain grec à son arrivée<ref name=":0" />. Alexandre célèbre par ailleurs la réconciliation entre Grecs et Troyens par le biais d'un autre acte religieux, un sacrifice expiatoire en l'honneur de Priam sur l'autel de Zeus Herkeios, afin de détourner par des prières le ressentiment de Priam contre les Grecs<ref name=":0" />. L'autel de Zeus Herkeios était par ailleurs déjà mentionné dans l'Iliade comme étant situé dans le palais de Priam et avait été le lieu du meurtre de Priam par Néoptolème dans les poèmes homériques. Au cours de sa visite, Alexandre trouve une statue renversée au sol du satrape perse Ariobarzane. Ce spectacle est rapidement reconnu comme un présage annonçant sa victoire sur les Perses. Selon Pierre Briant, la statue aurait été renversée par les troupes du général Parménion à l'occasion des combats livrés en Troade en 336/5<ref name=":0" />.
Alexandre offre par la suite ses armes personnelles à Athéna Ilias, tandis que les Iliens offrent au roi et à ses hypaspistes des armes anciennes présentées comme remontant à la guerre de Troie. Alexandre prend notamment dans le sanctuaire un bouclier sacré dont il se servit à plusieurs reprises au combat pendant ses campagnes, notamment en Inde, comme le mentionne Arrien<ref name=":0" />. Les liens entre la monarchie macédonienne et le culte d'Athéna sont par ailleurs connus et anciens : Athéna Alkidémos est la divinité protectrice du palais royal de Pella, et la déesse casquée figure sur les statères d'or d'Alexandre<ref name=":0" />. La visite à Athéna Ilias s'inscrit donc aussi dans une logique de « propagande » dynastique propre aux Argéades. Alexandre adresse plus tard une lettre aux Iliens, à qui il promet de financer l'agrandissement de leur cité et de leur sanctuaire et d'y instituer des concours sacrés pour les remercier. Après sa mort précoce, les successeurs d'Alexandre entreprennent une systématique politique d'imitation du souverain macédonien, en cherchant à conférer des honneurs aux mêmes cités, en cherchant à s'attirer les faveurs de communautés anciennes et en honorant des dieux spécifiques dans un but de communication politique. Athéna Ilias et Ilion n'échappent pas à ce procédé à l'époque hellénistique<ref name=":0" />.
Époque hellénistique
Troie et la création du koinon d'Athéna Ilias
Après la mort d'Alexandre le Grand, l'ensemble du monde grec se retrouve divisé entre ses généraux qui se disputent son héritage ainsi que son titre. Antigone le Borgne prend le contrôle de la Troade en Modèle:Date- et y fonde une nouvelle cité, Antigonie de Troade, résultant du synœcisme de Skepcis, Cébréné, Néandrie, Hamaxitos, Larissa de Troade, et Colonai. Entre 311 et 306, Antigone le Borgne supervise la création du koinon d'Athéna Ilias, réunissant les cités de Troade et une partie des cités grecques le long des Dardanelles. L'argument principal pour attribuer la paternité de ce koinon à Antigone réside dans une série de 6 décrets honorifiques gravés sur stèle de pierre à Ilion par le koinon en l'honneur d'un certain Malousios de Gargara, qualifié de synèdre de la confédération, honoré dans ces décrets pour la générosité dont il a fait preuve à plusieurs reprises envers Ilion et le koinon. Ces actes honorifiques constituent le plus ancien témoignage de l'existence du koinon d'Athéna Ilias. Malousios, connu par les attendus du décret, a largement financé des ambassades envoyées auprès d'Antigone le Borgne (pour un total de plus de Modèle:Nombre<ref name=":2" />), suggérant que le roi est bien l'instigateur de la création de la confédération<ref name=":0" />. Il est cependant possible que le koinon ait existé auparavant, puisqu'il apparaît déjà organisé et apte à mandater une ambassade à l'époque d'Antigone : pour certains historiens, notamment Fr. Verkinderen et D. Hertel, le koinon serait une création d'Alexandre en personne. Le souverain offre quoi qu'il en soit à ces cités la garantie de la liberté et de l'autonomie après l'épisode du synœcisme de 311 qui avait été perçu comme un coup de force contre l'indépendance des communautés locales<ref group="IS" name="IS1"/>. Le koinon d'Athéna Ilias perdure et fonctionne jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et réunissait de nombreuses cités de Troade, ainsi qu'Apamée de Bithynie (Myrlée) et Chalcédoine, cités de Propontide, comme l'attestent plusieurs inscriptions grecques découvertes à Troie<ref group="IS">Myrlée et Chalcédoine sont mentionnées dans les inscriptions de Troie. Frisch, Inschriften Modèle:N°5–6.</ref>.
Le koinon d'Athéna Ilias était dirigé par un conseil, un synédrion, dans lequel siégeaient 2 délégués de chaque cité. Au jour le jour, les finances du koinon étaient gérées par un collège de 5 agonothètes, au sein duquel aucune cité ne pouvait avoir plus d'un représentant. Le but de cette organisation était d'empêcher l'une ou l'autre cité de dominer les autres au sein de la confédération<ref>D. Knoepfler, ‘Les agonothètes de la Confédération d’Athéna Ilias: une interpretation nouvelle des données épigraphiques et ses conséquences pour la chronologie des émissions monétaires du Koinon’ Studi Ellenistici 24 (2010) 33–62.</ref>. Le but premier du koinon était d'organiser chaque année des Panathénées en l'honneur d'Athéna Ilias. Cette grande fête attirait de nombreux pèlerins et visiteurs à Ilion, autour d'un grand marché qui attirait des marchands de toute la région<ref>Panegyris: L. Robert, Monnaies antiques en Troade (Paris 1966) 18–46.</ref>. Le koinon finançait par ailleurs des édifices à Ilion même : un nouveau théâtre, vers 306, d'un cout de 4950 statères d'or<ref name=":2" />, l'agrandissement du temple d'Athéna au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, par exemple<ref group="IS" name="IS1">Theâtre. Frisch, Inschriften Modèle:N°1</ref>,<ref>Temple : C. B. Rose, ‘The Temple of Athena at Ilion’ Studia Troica 13 (2003) 27–88 and contra D. Hertel, ‘Zum Heiligtum der Athena Ilias von Troia IX und zur frühhellenistischen Stadtanlage von Ilion’ ArchAnz (2004) 177–205.</ref>. Même si le koinon n'est pas dirigé par Ilion, elle y occupe une place de préséance, du fait de son passé prestigieux<ref name=":2">Modèle:Article.</ref>. Les activités et modalités d'organisation du koinon nous sont connus grâce aux monnaies et à l'épigraphie : une dizaine de décrets, une convention liant les cités membres, des pièces comptables provenant du collège des agonothètes, ainsi que des dédicaces ou bases de statues. De nombreux bienfaiteurs du koinon sont remerciés par Ilion ou par la confédération : privilège de l'atélie (exemption fiscale), statues honorifiques, couronnes d'or, constituent les honneurs habituels réservés aux financiers des dépenses ordinaires comme exceptionnelles, selon les modalités traditionnelles de l'évergétisme<ref name=":2" />.
La domination séleucide
La défaite et la mort d'Antigone le Borgne à la bataille d'Ipsos en 301 font passer la Troade sous la domination de Lysimaque jusqu'en Modèle:Date- ; au cours de cette période, le roi, réputé dur envers les cités grecques (son nom n'est d'ailleurs mentionné dans aucune inscription d'Ilion), aide les Iliens à organiser le synœcisme d'autres communautés voisines : Gergis, Rhoiteion, Skamandreia, Glykeia, Sigeion, Achilleion et Thymbria. Lysimaque est cependant vaincu et tué à la bataille de Couroupédion en 281, en affrontant les troupes de [[Séleucos Ier|Séleucos {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], qui prend alors le contrôle de la Troade. Un décret d'Ilion mentionne d'ailleurs le passage de Séleucos dans la cité, tandis qu'un autre célèbre le "renversement d'une tyrannie", signe de la pratique habituelle pour les cités grecque de remercier le nouveau souverain en assimilant le règne précédant à une injustice et à une domination<ref group="IS">Frisch, Inschriften Modèle:N°31.</ref>. Quelques mois plus tard, Séleucos est assassiné par Ptolémée Kéraunos, le pouvoir passe alors à [[Antiochos Ier|Antiochos {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} Sôter]], richement honoré par Ilion dans un décret lui aussi découvert dans la cité, un culte lui est d'ailleurs rapidement consacré<ref group="IS">Frisch, Inschriften Modèle:N°32. Certains historiens identifient cependant l'Antiochos de l'inscription à Antiochos III (222–Modèle:Date-).</ref>. L'attachement de la cité aux Séleucides est réel, le sanctuaire d'Athéna Ilias est d'ailleurs un des lieux d'affichage officiel des décrets royaux pour la région<ref name=":0" />.
La cité semble à l'époque avoir été dépourvue de fortifications en bonne et due forme. De ce fait, elle est largement pillée par le raid des Galates dans la région en 278<ref group="AA">Strabon 13.1.27.</ref>. Les liens entre Ilion et la monarchie séleucide sont étroits et réguliers : Antiochis {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} accorde à son ami Aristodikidès d'Assos des terres à Ilion en 274, et la cité vote un décret honorifique en l'honneur du médecin Métrodore d'Amphipolis pour avoir soigné le roi d'une blessure reçue au combat<ref group="IS">Frisch, Inschriften Modèle:N°33 (Aristodikidès), Modèle:N°34 (Métrodore).</ref>.
Mais dès les années 240, la domination séleucide dans la région est contestée par l'offensive lancée par le jeune [[Attale Ier|Attale {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]] de Pergame. Celui-ci remporte plusieurs victoires contre Antiochos Hiérax, fils d'Antiochos II, en Troade. Au cours du règne de Séleucos II (247-226), Ilion est dispensée de payer le tribut aux Séleucides. De la fin des années 240 à 223, Ilion et la majeure partie de la Troade semblent passer dans l'orbite attalide<ref name=":0" />.
Troubles et émergence de la puissance attalide
La fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle est marquée par une suite de retournements et de transferts entre autorité séleucide et attalide : Achaïos reprend la région pour le compte d'Antiochos III, mais sa reconquête ne concerne alors pas Ilion. Achaïos fait par la suite sécession en 221, se proclamant roi. Attale {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} profite de la situation et rétablit son contrôle sur la Troade en 217. Il prend notamment le contrôle d'Ilion, de Lampsaque, et d'Alexandrie de Troade, qui lui étaient restées fidèles durant ces années. Attale {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} fait appel à de nombreux mercenaires galates pour ses campagnes militaires. Voulant mettre un terme à l'échappée royale d'Achaïos, Antiochos III s'allie à Attale {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }} après la bataille de Raphia. Ils triomphent à Sardes en 213<ref name=":0" />. Antiochos III abandonne la Troade à son allié de circonstance. Antiochos III tente une éphémère reconquête de la région en 197, on le retrouve d'ailleurs passant à Ilion en Modèle:Date-, à la veille de son passage en Europe pour faire la guerre contre les armées romaines. Dès 190, après la défaite d'Antiochos III à la bataille de Magnésie du Sipyle, les Romains occupent cependant la Troade, et en 188 la paix d'Apamée consacre la séparation de la région d'avec le royaume séleucide. Les Attalides, alliés des Romains contre Antiochos III, peuvent ainsi rétablir leur influence dans la région<ref name=":0" />.
De nombreuses inscriptions honorifiques témoignent de ces revirements et de ces changements d'autorité sur Ilion et la Troade. La cité s'intégra très rapidement aux jeux d'honneurs et de privilèges qui se jouent alors entre communautés politiques locales et souverains macédoniens hellénistiques, comme l'attestent les cultes royaux voués aux premiers séleucides dans la cité<ref name=":0" />. En échange de ces honneurs, Ilion est particulièrement choyée par les souverains : elle obtient le rétablissement de la démocratie dès 281 (si on admet l'idée d'un tyran imposé par Lysimaque). Ilion promulgue d'ailleurs à l'époque une longue loi contre la tyrannie et l'oligarchie, elle aussi gravée sur stèle et découverte sur le site d'Hissarlik. L'attachement d'Ilion à la démocratie témoigne de son dynamisme politique interne, sa liberté (eleutheria) étant par ailleurs garantie par Séleucos à la cité et lui permettant de se donner ses propres régimes politiques, idéal fondamental des cités grecques antiques<ref name=":0" />.
Les liens entre Troie et la monarchie attalide sont difficiles à saisir, du fait de la nature fragmentaire des inscriptions grecques découvertes sur le site. Tout au plus, les inscriptions Ilion 41 et Ilion 42 mentionnent nommément les souverains attalides et les honneurs qui leur sont rendus par la cité en échange de dons faits au sanctuaire d'Athéna Ilias<ref name=":0" />. Un des souverains attalide (Attale II ou III) s'est par exemple illustré en offrant à la cité d'Ilion une large quantité de terres directement versées aux biens fonciers d'Athéna Ilias. Toujours est-il qu'Ilion - Troie semble avoir usé avec intelligence de sa position stratégique sur les détroits et de son identité historique et légendaire prestigieuse pour faire son chemin dans les troubles politiques et militaires de l'époque hellénistique, s'attirant les privilèges de la part des souverains en échange d'honneurs réguliers<ref name=":0" />.
De l'époque hellénistique date aussi la reconstruction d'un grand temple d'Athéna à Ilion, dont le décor est semble-t-il très voisin de celui du Parthénon. Seuls quelques fragments en ont été découverts lors des fouilles de l'acropole d'Hissarlik. Les 24 fragments inventoriés par Ch. B. Rose dans son article sur l'Athénaion d'Ilion permettent de restituer un total de 64 métopes, 10 sur chaque petit côté et 22 sur chaque long côté du temple<ref>Ch. B. Rose, « The Temple of Athena at Ilion », Studia Troica, 13, 2003.</ref>. Le décor des métopes de la façade représentaient sans doute une gigantomachie, au cœur de laquelle Athéna devait occuper une place importante, notamment car un des fragments la dépeint en train de vaincre un géant. Le traitement stylistique de cette métope permet de la rapproche du décor du grand autel de Pergame, qui comprend lui aussi une gigantomachie. Le programme iconographique de l'athénaion d'Ilion mêle ainsi influences athéniennes et influences attalides. Sur la façade nord était sans doute représentée une scène d'Ilioupersis (le sac de Troie).
Ilion tombe sous la domination romaine dans le cadre de la conquête romaine de l'Orient méditerranéen et de l'effondrement des monarchies hellénistiques. En Modèle:Date-, le royaume attalide disparaît à la mort de son dernier roi, qui lègue son territoire à Rome.
Époque romaine
Les guerres de Mithridate
Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle, la région est sujette à une forte instabilité, du fait des guerres mithridatiques qui opposent Rome à Mithridate VI Eupator pour le contrôle de l'Anatolie.
En Modèle:Date-, Caius Flavius Fimbria, un fidèle partisan de Marius, est envoyé en Asie comme lieutenant du consul Lucius Valerius Flaccus (consul en Modèle:Date-), il laissa ses soldats piller les territoires des alliés de Rome. Réprimandé puis congédié par le consul, il soulève l'armée à Byzance et fait périr le magistrat envoyé pour le remplacer. Il chasse Mithridate VI de Pergame et parcourt l'Asie Mineure. Il incendie Ilion, qui s'était mise sous la protection de Sylla, au terme d'un siège de onze jours<ref group="AA">Strabon 13.1.27, Tite-Live, Periochae 83.</ref> et massacre une partie de ses habitants. Assiégé lui-même à Pergame par Sylla, il est réduit à se donner la mort en Modèle:Date-<ref group="AA">Aurelius Victor, de viris illustribus, 70 ; Plutarque, Vie de Sylla, 23 et 25 ; Diodore de Sicile, Histoire universelle, fragments ; Dion Cassius, fragments des livres I-XXXVI, 306 et suivants ; Appien, Guerre mithridatique, 51 et suivants.</ref>. Après sa victoire, Sylla récompense Ilion pour sa loyauté et instaure des revenus et des bénéfices fiscaux afin de financer la reconstruction de la cité. Ilion remercie Sylla en créant un nouveau calendrier civique, dont l'an Modèle:Rom-maj commence en Modèle:Date-, comme l'atteste une inscription découverte sur l'acropole<ref group="IS">Frisch, Inschriften Modèle:N°10.2–3.</ref>. Malgré ces aides, les finances de la cité restent fragiles tout au long du siècle ; en plus de subir les différentes pressions fiscales, elle fait face à de nombreux raids des pirates égéens, notamment en Modèle:Date-
Dans les années Modèle:Date-, les publicains romains accaparent illégalement de nombreux impôts sur les biens du sanctuaire d'Athéna Ilias. La cité est donc contrainte de faire appel, en Modèle:Date-, à Lucius Julius César, consul en Modèle:Date- ; ce dernier est alors questeur de la province romaine d'Asie, probablement sous la direction de Marcus Terentius Varron<ref>T. R. S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic. Vol. II : 99 Β. C. - 31 Β. C. New- York, The Philological Association, 1952. 1 vol. in-8°, ix-647 pp (http://onlinebooks.library.upenn.edu/webbin/book/lookupid?key=olbp73024), p. 88-90.</ref>. La même année, Ilion et les autres cités du koinon se retrouvent dans l'impossibilité de financer les fêtes annuelles du koinon d'Athéna Ilias. L. Julius César est de nouveau obligé d'intervenir et d'arbitrer en réduisant l'ampleur du festival afin d'en diminuer le poids financier<ref group="IS">Frisch, Inschriften Modèle:N°10.</ref>.
En Modèle:Date-, les habitants d'Ilion manifestent à nouveau leur loyauté envers Rome en se rangeant aux côtés du général Lucullus lors de sa campagne contre Mithridate VI<ref group="AA">Plutarque, Lucullus 10.3, 12.2.</ref>. À la suite de la défaite finale de Mithridate contre Pompée en 63-Modèle:Date-, ce dernier récompense la cité en s'instaurant lui-même patron et bienfaiteur d'Ilion et patron du sanctuaire d'Athéna Ilias<ref>Supplementum Epigraphicum Graecum 46.1565.</ref>.
Les guerres civiles romaines
En Modèle:Date-, Jules César accorde de nouveaux bénéfices à la cité, en souvenir de sa fidélité pendant les guerres mithridatiques et des liens étroits qui unissaient la cité à son cousin éloigné, Lucius. César prétendait par ailleurs que la gens Julia puisait ses origines ancestrales dans le sang troyen, puisque issue de Iule / Ascagne, fils d'Énée, et descendant ainsi directement de Vénus / Aphrodite : il était ainsi un lointain descendant des troyens, et montrait à l'occasion sa sympathie pour les descendants des personnages de l'épopée homérique<ref group="AA">Lucain, Pharsale 9.964–999, Suétone, Vie de César, 79.3.</ref>. Le passage dans la région des armées des césaricides puis de celles de Marc-Antoine est synonyme de lourdes taxations et prélèvements sur les cités de Troade<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Auguste et les Julio-claudiens
En Modèle:Date-, Auguste, le vainqueur des guerres civiles et fils adoptif de César et donc lui aussi inscrit dans la lignée légendaire d'Énée le Troyen, visite Ilion et séjourne dans la maison d'un des principaux notables de la cité, Mélanippidès, fils d'Euthydikos<ref group="AA">Dion Cassius 54.7</ref>,<ref group="IS" name="Inschriften83">Frisch, Inschriften Modèle:N°83.</ref>. À l'occasion de sa visite, il finance la restauration et la reconstruction du sanctuaire d'Athéna Ilias, du bouleutérion, et du théâtre. Les travaux du théâtre sont achevés en 12-Modèle:Date-, et Mélanippidès dédie une statue d'Auguste dans le théâtre en remerciement pour ses largesses<ref group="IS" name="Inschriften83"/>. Il fonde aussi, en Troade, la seule colonie augustéenne d'Asie : Alexandria Troas, tous près de Troie<ref>Le Gall, Joël, et Marcel Le Glay. « Chapitre II - Unité impériale et diversité », L'Empire romain. - Le Haut-Empire de la bataille d'Actium à la mort de Sévère Alexandre (Modèle:Date--Modèle:Date-), sous la direction de Le Gall Joël, Le Glay Marcel. Presses Universitaires de France, 1992, pp. 259-344.</ref>. Un certain Hipparchos offrit aussi une statue d'Auguste à la cité, comme en témoigne une dédicace découverte sur le site<ref name=":2" />. Les monnaies d'Ilion de l'époque célèbrent alors régulièrement l'appartenance de l'empereur à l'antique famille des Iulii et donc à la descendance des Troyens<ref name=":3">Rose, C. (2013). Ilion from the Flavians to the Byzantines. In The Archaeology of Greek and Roman Troy (pp. 238-276). Cambridge: Cambridge University Press.</ref>.
Les Flaviens et les Antonins
La mort de Néron en 68 signe l'extinction de la lignée julio-claudienne. Les empereurs qui se hissent au pouvoir sont désormais d'une autre gens que celle des Iulii et, de ce fait, n'ont plus de lien de parenté officielle avec Troie. Cependant, les liens étroits noués entre le pouvoir impérial et la cité demeurent.
Les Flaviens font l'objet d'une attention particulière de la part des notables de la cité et des statues leur sont élevées. Des monnaies sont frappées, représentant Vespasien (au droit) et Titus et Domitien (au revers), ces derniers encadrent le Palladium, symbole des origines de Troie, en reprenant un ancien modèle de monnaie adopté sous Caligula qui faisait figurer l'allégorie de Rome et du Sénat autour du Palladium. De l'époque de Vespasien datent aussi les monnaies figurant la fuite d'Énée de Troie avec Anchise et Ascagne<ref name=":3" />.
Le dernier tiers du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et le début de l'époque antonine sont marqués par une profonde réhabilitation des monuments de la cité : rénovations de l'agora, du sanctuaire d'Athéna Ilias, de la ville basse, du théâtre. Cette vaste opération, qui s'étend sur un demi-siècle, marque la fin d'une période de plus de deux siècles de difficultés économiques et permet à la cité de renouer avec son faste des époques séleucide et attalide. Le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle est une période de prospérité, marquée par une politique édilitaire qui finance de nouveaux édifices publics, rénove les sanctuaires et les lieux de spectacle<ref name=":3" />.
Sous les Flaviens, le théâtre d'Ilion est doté de sa première skènè en pierre, dont il subsiste plusieurs chapiteaux corinthiens (ces derniers suggèrent une élévation proche du théâtre d'Aspendos ou de la bibliothèque d'Éphèse). Les gradins du théâtre sont répartis en sections rattachées à chacune des subdivisions du corps civique d'Ilion ; elles portent les noms des héros de la guerre de Troie (Alexandre, Déiphobe, Panthoos, Modèle:Etc.). Les temples des sanctuaires de l'acropole et de la ville basse sont profondément remaniés, avec le rehaussement du terrain, la mise en place de nouveaux autels et de nouveaux temples. De nombreuses terres cuites votives représentant Cybèle, découvertes dans la ville basse, suggèrent qu'une partie au moins du sanctuaire lui était dédiée<ref name=":3" />.
La cité semble avoir subi deux tremblements de terre majeurs, tout d'abord en 93, par un séisme de 4,5 (sur l'échelle de Richter) provoquant l'effondrement de nombreuses maisons, puis au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle (105, 120 ou 128). À la suite de ces destructions, le plan des rues est révisé et les maisons sont alignées sur la nouvelle trame urbaine<ref name=":3" />.
Le règne d'Hadrien est marqué par la construction d'un odéon (une statue de l'empereur y a été découverte) sur le côté ouest de l'agora, ainsi qu'un complexe alliant thermes et gymnase, alimenté par un aqueduc acheminant l'eau depuis le mont Ida (depuis la zone des villages de Salihler et de Çamlı à environ Modèle:Unité de Troie). L'empereur, au cours de son voyage de l'an 124, visite par ailleurs la Troade. Il s'agit alors du premier passage d'un membre de la famille impériale dans la région depuis le passage de Germanicus en route pour la Syrie. Selon Pausanias et Philostrate, la tombe du héros Ajax, près des Dardanelles, était alors dans un piteux état. Hadrien finance la construction d'un nouveau tumulus à un kilomètre d'Ilion ; l'ensemble fait Modèle:Unité de diamètre pour une dizaine de haut. Les ruines de ce tombeau (herôon) sont encore visibles aujourd'hui. Les monnaies d'Ilion de l'époque d'Hadrien font souvent figurer Hector, Énée fuyant avec Anchise et Ascagne, ainsi que Ganymède.
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L'odéon d'Ilion, construit par Auguste et rénové par Hadrien en 124.
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Statue d'Hadrien (découverte dans l'odéon) offerte par les habitants de Troie pour célébrer le passage de l'empereur dans la cité.
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Les gradins de l'odéon.
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Inscription mentionnant la construction du proskenion de l'odéon.
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Inscription mentionnant l'empereur Hadrien.
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Vue des vestiges de l'un des sanctuaires d'époque romaine.
Sous Marc Aurèle, Hector, Ganymède et Énée prédominent toujours dans l'iconographie des émissions monétaires troyennes. Priam est ajouté à ce répertoire sous Commode. Les monnaies connaissent à l'époque une augmentation de leur diamètre, ce qui est interprété comme la conséquence d'un « tourisme mémoriel » à Ilion. Les visiteurs rapportaient ainsi des monnaies ou des médaillons (utilisés par les guides pour illustrer les épisodes de la guerre de Troie aux curieux de passage). De cette époque date l'érection de nombreuses statues dont les bases et leurs inscriptions sont conservées : Énée, Ajax, Hector, Priam<ref name=":3" />.
Les Sévères
Les années 200-230 sont parmi les plus prospères. De grandes monnaies commémoratives de la guerre de Troie sont émises, représentant de nombreux épisodes de la légende troyenne : la construction des remparts de Troie par Apollon et Poséidon, Héraclès et Hésione, Anchise et Aphrodite, la mort de Patrocle. Athéna Ilias est toujours bien présente, accompagnée d'Hector et d'Ilos qui sacrifient pour elle. Les monnaies figurant Énée disparaissent<ref name=":3" />.
Caracalla visite la Troade en 214. Une monnaie commémorative est d'ailleurs émise pour l'occasion ; elle représente l'empereur cuirassé portant une Victoire ailée pour annoncer sa victoire sur les Parthes. Dion Cassius et Hérodien relatent l'arrivée de Caracalla à Ilion : l'événement imite la venue d'Alexandre le Grand, 550 ans auparavant. L'empereur est représenté revêtu d'une tunique macédonienne, accompagné d'une phalange macédonienne portant des sarisses et dont les officiers sont renommés du nom des généraux macédoniens de l'époque d'Alexandre. Caracalla procède à des sacrifices et libations en l'honneur d'Achille, décore son tombeau, et fait se tenir des jeux hippiques en l'honneur des compagnons du héros. Il offre une statue d'Achille en bronze à la cité (probablement mentionnée et décrite dans une lettre de l'empereur Julien l'Apostat lors de sa visite à Ilion en 354). Selon Hérodien, Caracalla fait aussi construire un grand tumulus de Modèle:Unité de diamètre à Modèle:Unité de Troie (au lieu-dit actuel Üveciktepe), en hommage à son affranchi Festus, brûlé dans un immense bûcher funéraire. Caracalla rejouait ainsi le deuil d'Achille après la mort de Patrocle<ref name=":3" />.
Dans les années 230, le site d'Ilion subit d'importants dégâts, probablement causés par un nouveau séisme. De nombreuses maisons s'écroulent (de larges fosses de dépotoir de matériaux de construction sont attestées à de nombreux endroits dans la ville basse). La reconstruction est rapide et la cité atteint son extension maximale. Les routes de la région sont restaurées par Gordien III. L'activité artisanale déborde alors largement des quartiers d'habitation et occupe les environs du théâtre où de grands fours de potiers ont été découverts<ref name=":3" />.
Antiquité tardive
Pendant la « crise du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle »
Pendant la « [[Crise du troisième siècle|crise du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle]] », Ilion fait partie des cités mises à sac par le raid gothique de 262 ; les traces de cette attaque sont manifestes dans les niveaux archéologiques de la cité : incendies et destruction émaillent l'essentiel du tissu urbain de la ville. La ville n'est que peu ou pas reconstruite, et amorce alors un déclin continu, jusqu'aux années 350. Les thermes sont probablement squattés opportunément par des habitants, qui y déposent notamment un trésor monétaire de 218 antoniniens. Les festivités panathénaïques de la cité sont alors intermittentes, si ce n'est totalement interrompues. L'élévation de Cyzique comme nouveau chef-lieu de Phrygie et de Troade après les réformes de Dioclétien déplace sensiblement le centre de gravité du commerce, Ilion étant de plus en plus écartée de celui-ci. Les tétrarques de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle n'oublient pas cependant Troie : ils y offrent une statue de Zeus et une statue d'Asclépios<ref name=":3" />.
Époque constantinienne et christianisation
Constantin visite la région au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et envisage un temps de faire de Troie ou de Cyzique la nouvelle capitale orientale de l'Empire. Il préfère finalement une installation sur le Bosphore, sur les lieux de la future Constantinople. Selon Zosime, il avait même lancé la construction de remparts enveloppant le tombeau d'Achille avant de se résigner. Ilion offre une statue au fils de Constantin, Constantin II, une des dernières documentées par l'épigraphie de la cité, avec celle de Julien l'Apostat qui visite les lieux en 354 et qui y fait restaurer le temple d'Athéna, comme en témoigne une inscription en lettres de bronze (perdues par le temps) sur un bloc d'entablement de l'édifice. De cette époque date un léger refleurissement économique de la cité, qui accueille un atelier de travail du verre dans la ville basse<ref name=":3" />. Certaines des maisons de l'époque donnent à voir des mosaïques de grande dimension et de belle facture.
Au cours de la christianisation de l'Empire romain, Troie devient un évêché suffragant (au moins jusqu'au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle). Cet évêché fait partie de l'archidiocèse de Cyzique, sous l'autorité du patriarcat de Constantinople. Plusieurs évêques d'Ilion sont connus par les sources antiques :
- Orion, qui participe au premier concile de Nicée en 325 ;
- Leucade, membre de la mouvance arianiste, quittant le concile de Sardique et le concile de Philippopolis en 344 pour fonder leur propre synode ;
- Théosèbe, qui participe au concile de Chalcédoine en 451 ;
- Yohannes, qui participe au deuxième concile de Constantinople en 553 ;
- Nicétas, qui participe au deuxième concile de Nicée en 787 ;
- George, qui participe au troisième concile de Constantinople en 869-870, qui condamna le patriarche Photios de Constantinople.
Abandon progressif
Une église est construite dans la ville basse au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, l'agora et l'acropole perdent progressivement leurs fonctions, remplacées par des nécropoles et désertées des commerces et artisanats qui se concentrent dans la ville basse. Peu après 500, la cité est frappée par deux puissants séismes, consacrant son abandon presque total. Seules quelques monnaies témoignent d'une occupation sous Justinien, [[Justin Ier|Justin {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | Ier{{#if:| }} }}]], Tibère II et Héraclius.
Monnayage d'Ilion
En tant que cité, Ilion / Ilium fait partie d'une confédération, le koinon d'Athéna Ilias, rassemblant un certain nombre de cités grecques de Troade. Elle bat sa propre monnaie au cours de l'époque hellénistique (à partir de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle) et de l'époque romaine<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ces monnaies comportent pour certaines des références directes aux épopées homériques et aux personnages de la guerre de Troie, ainsi qu'aux divinités tutélaires de Troie (Athéna Ilias, notamment, est fréquemment présente sur les revers, une lance sur l'épaule)<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Son monnayage perdure à l'époque impériale, jusque dans les années Modèle:Date-, soit près de cinq siècles de monnayage autonome<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
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Monnaie de bronze de la cité d'Ophrynéion en Troade, considérée par les mythographes antiques comme le lieu de la tombe d'Hector (350-Modèle:Date-).
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Monnaie d'Ilion en bronze, vers Modèle:Date-
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Tétradrachme d'argent du koinon d'Athéna Ilias, frappée sous l'autorité de Zoilos fils de Kleon, présidant le collège des agonothetes (vers 165–Modèle:Date-) - légende du revers : ΑΘΗΝΑΣ ΙΛΙΑΔΟΣ, ΚΛΕΩΝΟΣ ΖΩΙΛΟΥ.
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Tétradrachme d'Ilion de l'époque des guerres mithridatiques.
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Tétradrachme d'argent d'Ilion (Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle)
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Monnaie de bronze d'Ilion émise sous Caligula (37-41).
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Monnaie de bronze d'Ilion émise sous Vespasien (69-79).
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Monnaie de bronze d'Ilion (émise sous Vespasien). Au revers, la fuite d'Énée portant Anchise et tenant Ascagne par la main.
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Monnaie de bronze d'Ilium, colonie romaine fondée à l'emplacement de Troie. Frappée sous Commode (règne : 180 à 192). Au revers, la légende EKTΩP (Hector) désigne le guerrier représenté au centre de la monnaie, conduisant un bige. Sous le char, on trouve la légende ΙΛΙΕΩΝ (« Les citoyens d'Ilium »).
Reconstitutions du site de Troie
Troie a fait l'objet de nombreuses reconstitutions, plus ou moins conformes aux découvertes archéologiques effectuées à Hissarlik depuis le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle ; ces reconstitutions concernent surtout les éléments de l'acropole, centre palatial de l'âge du Bronze, des phases Troie Modèle:VI et Troie Modèle:VII.
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Reconstitution de l'acropole lors de la phase Troie Modèle:II.
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Reconstitution d'une des maisons du quartier palatial de Troie Modèle:VI.
Troie dans les arts
Arts
Gravure sur bois (1493).
Littérature
- García Esperón, Le Disque de Troie, roman, Mexique, 2006 Modèle:Commentaire
Cinéma et télévision
- 1910 : La Chute de Troie, film muet italien de Giovanni Pastrone sorti en 1910
- 1924 : Hélène de Troie, film allemand de Manfred Noa sorti en 1924
- 1956 : Hélène de Troie, film américain de Robert Wise sorti en 1956
- 1961 : La Guerre de Troie, film franco-italien de Giorgio Ferroni sorti en 1961
- 1995 : Xena, la guerrière, S1E12 - Méfie-toi des Grecs
- 2003 : Hélène de Troie, film américain de John Kent Harrison sorti en 2003
- 2004 : Troie, film américain de Wolfgang Petersen Modèle:Commentaire
- 2007 : Troie, la cité du trésor perdu (Der geheimnisvolle Schatz von Troja) de Dror Zahavi, film télévisé en deux parties de Teamworx, avec Heino Ferch dans le rôle de l'archéologue Heinrich Schliemann Modèle:Commentaire
- 2018 : Troie : La Chute d'une cité, mini-série britanno-américaine de David Farr, composée de 8 épisodes diffusés en 2018 sur BBC one et Netflix
Théâtre
- 1452 : La Destruction de Troie la grande, mystère de Jacques Milet.
- 1609 : Troïlus et Cressida, tragédie de William Shakespeare.
- 1935 : La guerre de Troie n'aura pas lieu, pièce en deux actes de Jean Giraudoux
Notes et références
Notes
Sources antiques et médiévales
Auteurs divers
<references group="AA" />
Homère
<references group="HI" />
<references group="HO" />
- Karl Wilhelm Dindorf, Scholie sur l'Iliade d'Homère :
<references group="DS" />
Virgile
- Modèle:Méta-modèle source. Relate la prise finale de Troie et les voyages d'Énée jusque dans le Latium.
<references group="VÉ" />
<references group="VG"/>
Apollodore
<references group="Ap" />
Hygin
<references group="Hy" />
Diodore de Sicile
<references group="Di" />
Darès le Phrygien
<references group="Da" />
Pindare
<references group="Pi" />
- Scholie sur les Odes de Pindare, Modèle:Ouvrage.
<references group="PS" />
<references group="PF" />
Servius
- Servius, Commentaires sur l'Énéide de Virgile (Modèle:Langue), Modèle:Lien web.
<references group="Se" />
Pausanias
- Modèle:Méta-modèle source{{#if: |Modèle:Espace« {{{référence}}} »|}}.
<references group="Pa" />
Lycophron
- Lycophron, Alexandra :
- texte d'origine : Modèle:Lien web ;
- lien anglophone avec notes : Modèle:Lien web ;
- traduction en français : Modèle:Lien web.
<references group="Ly" />
<references group="Mü" />
Tragédies grecques
- Modèle:SopAja, Ajax et Philoctète. Pièces de théâtre qui mentionnent toutes deux des épisodes de la guerre de Troie riches en signification.
<references group="So"/>
- Euripide, Hécube, Les Troyennes, Iphigénie en Tauride, Hélène, Iphigénie à Aulis, Rhésos.
<references group="Eu"/>
Fragments des Historiens Grecs (Karl Müller ; Félix Jacoby)
<references group="FGrH" />
Bibliographie
Historicité et mythes homériques
Troie et son environnement culturel à l'âge du Bronze
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Article.
- Modèle:Chapitre.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
Prosopographies épiscopales et personnel ecclésiastique
Les fouilles Calvert et Schliemann
- Articles
- Ouvrages
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage ; recueil de textes extraits de diverses publications et partiellement traduits de l'allemand.
- Modèle:Ouvrage ; catalogue d'exposition, Moscou, musée des beaux-arts-Pouchkine, 1996.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
Die Inschriften Von Ilion (recueil des inscriptions grecques et romaines découvertes à Troie)
<references group="IS" />
Fouilles modernes et travaux récents
Ouvrages de recherche
- Article
- Ouvrages
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- Modèle:Chapitre.
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Liens externes
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- Modèle:Article.
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- Modèle:Lien web :
- Modèle:Lien web.
Voir aussi
Articles connexes
- Arbre généalogique des rois de Troie
- Histoire de l'Anatolie
- Guerre de Troie
- Mythe des origines troyennes
- Royaumes antiques d'Anatolie
- Site archéologique de Troie