Mégalithe

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Dalles de chevet et de couverture de la Table des Marchand.

Un mégalithe (en grec ancien Modèle:Grec ancien, « grand » et Modèle:Grec ancien, « pierre ») est une construction monumentale liée au mégalithisme (au sens strict et archéologique du terme), constituée d’une ou de plusieurs pierres brutes de grandes dimensions peu ou pas taillées, érigées sans mortier ni ciment pour fixer la structure. L'usage a toutefois conduit progressivement à regrouper sous l'unique terme de « mégalithe » tout un ensemble de constructions (en pierres principalement) ou de monuments, avec des architectures très variées et des fonctions distinctes (souvent funéraires mais pas uniquement), érigées partout dans le monde à des époques diverses. Le terme est donc utilisé de manière très générique et désigne des réalités archéologiques très divergentes.

Définitions et typologie

Le terme est utilisé pour la première fois par Algernon Herbert en 1849 et admis au Congrès de Préhistoire de Paris en 1867<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Étymologiquement, un mégalithe (du grec Modèle:Grec ancien, « grand », et Modèle:Grec ancien, « pierre ») désigne une construction faite de grandes pierres mais cette définition est à la fois trop large, car par défaut elle engloberait toutes les constructions cyclopéennes (pyramides d'Égypte, temples incas) qui « sont exclues de la famille des monuments mégalithiques et ce, quelle que soit la dimension des blocs en question »Modèle:Sfn, et trop restrictive puisque par convention, on inclut aussi dans les mégalithes des monuments qui ne sont pas construits uniquement avec de grandes pierres, voire uniquement avec des pierres de dimensions très réduites. De même, l'association fréquente entre un type de structure mégalithique (dolmens, allées couvertes...), et sa fonction (funéraire) peut aussi conduire à restreindre l'usage du terme « mégalithe » « non plus pour désigner une structure de morphologie spécifique mais une structure funéraire de grande taille »Modèle:Sfn. Selon les cas les plus communément admis, un mégalithe peut tout aussi bien être défini par les modalités de sa construction (utilisation d'une ou plusieurs pierres de grandes dimensions, érigées ou utilisées dans une construction sans l'aide de mortier ou de ciment pour en fixer la structure) que par sa fonction (sépulture individuelle ou collective, édifice à vocation astronomique ou religieuse).

On classe ainsi généralement parmi les mégalithes les monuments en pierre suivants :

Ainsi l'usage est venu d'appeler « mégalithes » des monuments qui ne méritent pas exactement cette qualification, bien que se rattachant au même ensemble de civilisation, et qu'au fond la masse totale des matériaux accumulés soit du même ordre de grandeurModèle:Sfn.

La terminologie utilisée est assez variée, quelquefois ancienne, mêlant la forme, les matériaux et parfois la signification. Elle souligne les liens entre l'histoire de l'archéologie et ces monuments, depuis les prémices les plus anciennes, jusqu'aux découvertes les plus récentes de l'archéologie contemporaineModèle:Sfn.

Dans nombre de publications, le terme « mégalithisme » est donc utilisé de manière très générique et désigne des réalités archéologiques très divergentesModèle:Sfn.

Hors Europe, où l'utilisation du terme est généralement utilisé pour désigner uniquement des constructions datées de la Préhistoire (du Néolithique à l'âge du bronze), l'usage du terme « mégalithe » peut aussi être employé pour désigner diverses constructions édifiées avec de grandes pierres mais à des périodes très postérieures à la Préhistoire : cercles mégalithiques de Sénégambie en Afrique de l'Ouest, site de Nan Madol en Micronésie, statues de l’île de Pâques, cercle mégalithe de Calçoene au Brésil...

Certains chercheurs pensent qu'au Néolithique existent, à côté de ces mégalithes, leurs équivalents en bois appelés, faute de terme créé pour les désigner « dolmens et menhirs en bois »<ref>Modèle:Article</ref>,Modèle:Sfn, ou par l'expression parallèle « mégaxyle » (du grec xylon, « bois »)<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Distribution géographique dans le monde

Des mégalithes ont été érigés dans de nombreux endroits du monde à des époques très différentes.

Europe de l'Ouest

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Tumulus de Bougon en Deux-Sèvres.
Fichier:Cairn de Barnenez.JPG
Cairn de Barnenez en Bretagne.
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Menhir de Nöggenschwiel dans le sud de l'Allemagne.

En Europe où subsistent aujourd'hui quelque Modèle:Unité, les estimations se répartissent comme suit pour les monuments mégalithiques funéraires : Modèle:Citation. Quelques milliers en Europe atlantique, avec notamment la Bretagne Modèle:Citation.

En Europe de l'Ouest, la néolithisation des régions côtières atlantiques coïncide avec les premières constructions de la côte de l’Atlantique et le début du mouvement mégalithique à l'origine des Modèle:Unité connus dans cette région<ref name="Vidard">Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Les mégalithes seraient des lieux cérémoniels de rassemblement pour célébrer des événements ou fêter des membres du village, érigés sur la façade ouest de la France (entre Modèle:Unité et Modèle:Unité avant notre ère, avec la Bretagne qui serait la région d’origine du phénomène mégalithique), avant de devenir des lieux de sépultures (premiers dolmens Modèle:Unité avant notre ère)<ref name="Vidard"/>.

En Angleterre, on ne peut ignorer le site de Stonehenge, exceptionnel par son état de conservation.

Sur le territoire français, on peut citer le tumulus de Bougon ou le cairn de Barnenez, datés du Modèle:Lien millénaire av JC, soit plus de Modèle:Unité avant la première pyramide égyptienne. Ces constructions extrêmement nombreuses datent généralement du Néolithique ou du Chalcolithique (4700 à Modèle:Date-), comme Stonehenge en Angleterre. Mais le tumulus F de Bougon a fourni la date de Modèle:Date- dans sa partie Fo<ref>Frédéric Lontcho, L'archéologue - archéologie nouvelle, Modèle:N°, février-Modèle:Date-, Modèle:P..</ref>. Les alignements de Carnac datent d'environ Modèle:Date-<ref>Site officiel des monuments nationaux des alignements de Carnac consulté le 17 décembre 2008</ref>.

En Belgique, plus de cent vingt sites de mégalithes, dolmens et menhirs sont relevés, dont les alignements de Weris avec les dolmens et cromlechs qui leur font cortège, les pierres de Mousny-lez-Ortho, Gozée, Sart-lez-Spa, Neerwinden, Manderfeld, la tombelle de Tourinnes-Saint-Lambert<ref>Journal Le Soir, Bruxelles, Modèle:Date-.</ref>,<ref>Willy et Marcel Brou, Modèle:Nobr et menhirs en Gaule Belgique, sous le patronage du Touring Club de Belgique, 1973.</ref>,<ref>Willy et Marcel Brou, Nos pierres et leurs légendes, Éditions techniques et scientifiques, Bruxelles, 1979.</ref> et jusque dans Bruxelles où des toponymes (Tomberg, Plattesteen, etc.) témoignent de l'existence d'anciens monuments mégalithiques.

Le mégalithisme de Malte (Ggantija, Modèle:Date-) constitue un cas particulier et culturellement assez indépendant.

En Sicile on trouve sur le plateau de l'Argimusco près de la ville de Montalbano Elicona plusieurs mégalithes de forme très singulière dont l'origine est encore incertaine.

Afrique

Fichier:20-022 20 - Tiya Stele Field.jpg
Détail d’un des monuments du champ de stèle de Tiya, Éthiopie, Patrimoine mondial de l'UNESCO<ref>Modèle:Lien web.</ref>

En Égypte, le site de Nabta Playa est le seul site mégalithique connu. Au Soudan, des pierres ont été dressées dans le bassin de Kerma dès 4600 av. J.-C.<ref>Modèle:Ouvrage</ref> et les pierres dressées de la frontière soudano-erythréenne peuvent être mises en relation avec les stèles du Royaume d'Aksoum. Dans la corne de l'Afrique, des pierres dressées ont été signalées à Djibouti, au Somaliland et il existe une longue tradition de pierres dressées au sud de l'Éthiopie et au nord du KenyaModèle:Sfn (Kalokol).

C'est en Éthiopie que se trouve encore aujourd'hui la plus grande concentration de mégalithes de tout le continent africain<ref name="clio.fr">Francis Anfray, « Les origines de l'Éthiopie », Modèle:Lire en ligne</ref>. Ils sont de trois types : des cistes dolméniques, des tumulus sans chambre et des stèles, qui se comptent par milliers dans le Choa et le Sidamo. Dans le district (wereda) du Soddo au sud d'Addis-Abeba, quelque cent soixante sites archéologiques ont été découverts jusqu'à présent, dont celui de Tiya, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO<ref>Site de l'UNESCO, Tiya. Réf. : 12 Modèle:Lire en ligne</ref>.

Fichier:Dolmen du Djebel Gorra. Thibar14. Tunisie.JPG
Dolmen du djebel Gorra, Tunisie

En Afrique du Nord, des pierres dressées et des monuments paramégalithiques sont visibles dans tout le SaharaModèle:Sfn. Au Maroc, Gabriel Camps a signalé un dolmen aux environs d'Oudja<ref>Modèle:Ouvrage</ref>; le site mégalithique le plus connu est le cromlech de M'zora, site unique en son genre. En Algérie et en Tunisie, on peut voir des concentrations regroupant des milliers de monuments dans de vastes nécropoles (Bou-Nouara, Roknia, Gastel, djebel Gorra...). Les dimensions des dolmens nord-africains sont assez variables mais sans commune mesure avec les dolmens européens<ref>Modèle:Chapitre</ref> bien qu'il existe aussi des monuments assimilables à des allées couvertes au nord de l'Algérie (Aït Raouna, Aït Garet)<ref>Modèle:Chapitre</ref>.

En Afrique centrale (région de Djohong au Cameroun, région de Bouar en République centrafricaine), les monuments mégalithiques se caractérisent par des tumulus de faible envergure, parfois de simples plateformes de pierres, surmontés de pierres dressées. Au Mali, des ensembles mégalithiques sont connus dans différentes régions, les plus spectaculaires étant ceux de Tondidarou. Au moins 200 sites mégalithiques ont été recensés en Sénégambie, dans un espace limité entre les fleuves Gambie au sud et Saloum au nord, dont plusieurs classés au patrimoine mondial de l'UNESCO (Siné Ngayène, Wanar, Wassu, Ker Batch)Modèle:Sfn. Ils sont datés d'une période qui s'étend du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle au Modèle:S mini- voire peut-être au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle de notre ère<ref>Gravrand, Henry, La Civilisation Sereer, Pangool, Les Nouvelles Éditions Africaines du Sénégal, 1990, Modèle:P., 20 & 77 Modèle:ISBN.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Stone Circles of Senegambia », UNESCO World Heritage Centre.</ref>,<ref>« Wassu & Kerbatch Stone Circles », brochure du National Council for Arts & Culture, Gambie.</ref>. Au Burkina Faso, il existe des tombes en hypogée surmontées d'un tertre supportant des pierres sculptées (dont certaines présentant une silhouette anthropomorphe)Modèle:Sfn. Dans la province d'Ogoja au sud-est du Nigeria plus de 300 pierres gravées, appelées localement akwanshi, ont été inventoriéesModèle:Sfn.

Asie

Fichier:COLLECTIE TROPENMUSEUM 'Het verslepen van de steen 'Darodaro' voor de gestorven Saoenigeho van Bawamataloea Nias TMnr 10000952.jpg
Transport d'un mégalithe en Indonésie (photographie prise vers 1915).

Au Proche-Orient, les mégalithes correspondent très majoritairement à des monuments de type dolmens et chambres sous tumulus et sont généralement concentrés dans des nécropoles pouvant comporter des centaines de monuments (Syrie, Liban, Jordanie, Israël). Les pierres levées monumentales sont peu fréquentes (un peu plus d'une trentaine de menhirs sur une dizaine de sites différents)<ref>Modèle:Chapitre</ref>. Il existe aussi des sites uniques en leur genre (Atlit Yam, Rujm el-Hiri).

En Asie centrale, en Sibérie et en Mongolie, les pierres de cerf sont datées de la fin du Modèle:Lien millénaire av JC et du Modèle:Lien millénaire av JC. Elles sont attribuées à des cultures indo-européennes comme la culture d'Andronovo et à des peuples de la steppe, comme les Scythes, qui élevèrent de nombreuses stèles anthropomorphes. En Inde, les monuments mégalithiques datent du Modèle:Lien millénaire av JC jusqu'au milieu du Modèle:Lien millénaire av JC. En Extrême-Orient, les dolmens de Corée sont datés du Modèle:Mi, et ceux du Japon du Modèle:-sp-.

En Indonésie, l'érection de mégalithes, parfois très décorés, faisait encore partie des traditions culturelles de l'île de Nias au siècle dernier. Des mégalithes étaient aussi érigés pour la commémoration des défunts d'origine noble afin qu'ils puissent rejoindre leurs ancêtres dans l'au-delà. L'érection de ces monuments préludait à un festin rituel.

Amérique

En Colombie, des mégalithes ont été découverts sur deux sites principaux, San Augustin et d'Alto de los Idolos, distants de quelques kilomètres. Leur édification s'étale du Modèle:Lien siècle av JCModèle:Vérification siècle jusqu'au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Au Brésil, une équipe d'archéologues brésiliens a découvert sur le site de Calçoene (État amazonien d'Amapá), un site mégalithique qui pourrait correspondre à un observatoire astronomique daté de Modèle:Nombre.

Interprétations historiques

Au Moyen Âge : l'hypothèse surnaturelle

En raison des matériaux utilisés, pierres principalement, beaucoup de constructions mégalithiques ont malgré les destructions traversé les âges alors même que leur signification originelle était perdue. Durant l'Antiquité et les débuts de l'Europe chrétienne, elles ne se rattachent à aucune référence connue, alors même que leur nature imposante ne les rend pas invisibles elles demeurent énigmatiquesModèle:Sfn. Dès lors, les mégalithes vont inspirer les légendes populaires<ref name="test">Paul Sébillot, Folklore de la France, 1904-1906, rééd. sous le titre Croyances, mythes et légendes de France, Omnibus, 2002.</ref> qui leur donnent les origines les plus diverses. Leur caractère monumental ne peut s'expliquer que si leurs bâtisseurs disposaient de pouvoirs surnaturels : œuvres de saints chrétiens ou de la Vierge Marie, ou au contraire du Diable, constructions réalisées par des géants (dont Gargantua), des fées, des nains, des lutins... ou toute autre créature surnaturelle du folklore local<ref group="Note">Sous une forme plus littéraire, Robert de Boron dans son roman Merlin attribue l'érection de Stonehenge au célèbre enchanteur, pour commémorer la victoire par laquelle Uther a retrouvé la royauté.</ref>.

À l'époque moderne : l'hypothèse celte

Fin Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle/début Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, la redécouverte de l'Antiquité entraîne l'essor des premières fouilles archéologiques. Là où la civilisation gallo-romaine a été moins présente, les monuments qui semblaient les plus anciens étaient les mégalithesModèle:Sfn. Pétris de culture classique, les érudits de l'époque attribuèrent naturellement l'origine des mégalithes aux seuls peuples connus avant les Romains, c'est-à-dire aux Celtes. En Angleterre, William Stukeley publie en 1725 un ouvrage Itinerarium curiosum, où il s'intéresse tout particulièrement au site de Stonehenge, et développe l'idée que les mégalithes sont liés aux druides celtes. En France, plusieurs érudits bretons lui emboîtent le pas selon la même logique : de Robien en 1753-1754 avec sa Description historique, topographique et naturelle de l'ancienne Armorique ou Petite Bretagne, Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret en 1792 avec ses Nouvelles recherches sur la langue, l'origine et les antiquités des Bretons pour servir l'histoire de ce peuple<ref group="Note">On lui attribue généralement la création des mots « dolmen » et « menhir ».</ref>, Jacques Cambry en 1805 avec un ouvrage au titre explicite Monuments celtiques ou recherches sur le culte de pierres. L'hypothèse celte va prospérer tout au long du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, atteindre son paroxysme à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle sous la forme d'une véritable celtomanie et perdurer jusqu'au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle alors même que l'essor des études préhistoriques démontre l'existence de manifestations anthropiques encore plus anciennesModèle:Sfn. Ultime avatar de cette théorie passée, dans la célèbre bande dessinée Astérix, publiée au début des années 1950, mais riche en anachronismes, Obélix est un tailleur / livreur de menhirs.

Études contemporaines

Si l'on considère le grand nombre de monuments mégalithiques que l'on peut observer à travers le monde, et qui ont survécu aux multiples facteurs de destruction (notamment ceux de l'homme lui-même) auxquels ils ont été confrontés au cours des siècles, il semble bien que l'on puisse considérer que les motifs qui ont abouti à leur construction aient eu une importance considérable pour l'humanité, tant aux premières époques de son développement qu'à l'heure actuelle.

Origine et diffusion

Fichier:Megawal31.jpg
Extension du mégalithisme en Europe et dans le bassin méditerranéen en jaune.

Différentes hypothèses ont été émises quant à leur origine. De la fin du Modèle:S mini- jusqu'aux 2/3 du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, on a pensé qu'ils avaient été construits d'abord en un lieu particulier tel le Moyen-Orient. Montelius (1905) opte pour une origine dans le Proche-Orient ; Childe (1925,1940, 1950, 1958) reprend la position de Montelius et prône une diffusion par voie maritime ; Daniel (1960) imagine une expansion par le biais d'une élite de prêtres itinérants, depuis la Méditerranée vers le nord-ouest et l'Atlantique en passant par l'isthme pyrénéen puis de là vers la Grande-Bretagne, et plus tard par mer en contournant l'Espagne et le Portugal<ref name="fev2019BSP">Modèle:Article.</ref>.

L'émergence de la datation au carbone 14 dans les études préhistoriques, et donc sur les mégalithes, contredit ce schéma de diffusion : les dates suggèrent une apparition plus ou moins simultanée dans plusieurs cultures, indépendamment les unes des autres. Renfrew (1977) bâtit sur ces nouvelles données une hypothèse selon laquelle cinq centres originels auraient été à l'origine des mégalithes : Portugal, Andalousie, Bretagne, sud-ouest de l'Angleterre, Danemark et peut-être Irlande<ref name="fev2019BSP"/>.

En 2019 l'étude de l'archéologue suisse Bettina Schulz Paulsson, basée sur une approche statistique bayésienne sur Modèle:Unité mégalithiques européens, avance que le berceau du mégalithisme en Europe serait la Bretagne : les mégalithes les plus anciens y auraient été assemblés vers Modèle:Unité, cette région abritant les premières structures monumentales pré-mégalithiques (tombes sans chambre mégalithique) ainsi que des structures dites « transitionnelles » (tumulus ronds recouvrant des sépultures à fosses, des cistes de pierre et des chambres sèches sans accès, quelques pierres étant agencées au-dessus d’un monticule de terre) issues d'une civilisation de chasseurs-cueilleurs<ref>Modèle:Lien web, Modèle:Heure - Modèle:Heure.</ref>. Le mégalithisme armoricain se serait ensuite diffusé à travers l’Europe puis les côtes africaines, par voie maritime, lors de trois vagues successives jusqu'à Modèle:Unité (vagues déterminées selon les datations et les similitudes techniques et architecturales)<ref name="fev2019BSP"/>. Cette hypothèse devrait être confirmée ou infirmée par des études de paléogénétique<ref>Modèle:Lien web</ref> et d'autres preuves archéologiques<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Approche holistique

L'approche typologique qui a prévalu depuis les débuts des études modernes du phénomène mégalithique et jusqu'à la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle a progressivement cédée la place à une approche plus holistique qui s'attache à étudier les monuments mégalithiques dans un ensemble de dispositifs architecturaux plus vastes<ref>Modèle:Article</ref>.

La plupart des chercheurs concernés s'accorde aujourd'hui à leur reconnaître un rôle multiple, soit, par ordre d'importance, social, culturel (religieux et funéraire, les archéologues ne pouvant plus toujours mettre en évidence ce dernier rôle en raison de l'absence totale d'ossements disparus dans les régions de roches anciennes, aux sols trop acides<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>), astronomique, astrologique, artistique, agricole, etc. Si toutes ces constructions ne possédaient pas toutes ces fonctions, elles révèlent une société organisée Modèle:Citation<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Ces constructions créent ou maintiennent la cohésion du groupe, en indiquant aux nouveaux arrivés et aux gens de passage une capacité technique et humaine importante.

Prolongeant la conception de la petra genetrix de Mircea Eliade, Ina Mahlstedt, spécialiste en histoire des religions, considère que les pierres levées ont eu pour fonction d'accueillir les puissances estivales de la vie pendant la latence hivernale, d'après une conception selon laquelle entre la mort et la renaissance, la vie se conserve dans la pierre<ref name="Mahlstedt2004">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ina Mahlstedt, Die religiöse Welt der jungsteinzeit, Theiss, 2004.</ref> Selon elle, le phénomène du mégalithisme est étroitement lié aux problématiques engendrées par les débuts de l'agriculture et de la sédentarisation : la dépendance par rapport au cycle des saisons conduit à l'observation du ciel, puis à la détermination des points cardinaux et à la sacralisation des repères utilisés qui peuvent être des pierres levées ou d'autres constructions de pierre<ref name="Mahlstedt2004"/>.

Approche paléogénétique

Fichier:Tjelvars grav01.jpg
Tombe de Tjelvar en Suède

L'important mouvement culturel et démographique caractérisé par la construction de mégalithes est associé aux populations néolithiques. Une étude publiée en 2019 qui a séquencé le génome de Modèle:Nobr datés entre 3800 et 2600 av. J.C. appartenant à cinq tombes mégalithiques d'Europe du Nord en Irlande, dans les îles Orcades en Écosse et dans l'île de Gotland (Suède) montre que ceux-ci sont caractéristiques des fermiers néolithiques d'Europe, possédant une large proportion d'ascendance des premiers fermiers néolithiques venant d'Anatolie et une faible proportion d'ascendance de chasseur-cueilleurs de l'ouest de l'Europe (WHG) qui les ont précédés<ref name="Sánchez-Quinto201905">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Federico Sánchez-Quinto et al., Megalithic tombs in western and northern Neolithic Europe were linked to a kindred society, pnas.org, Modèle:Date-, 116 (19) Modèle:P.</ref>.

L'étude montre que les fermiers des différents sites mégalithiques depuis la péninsule Ibérique jusqu'à la Scandinavie présentent entre eux une affinité génétique plus importante qu'avec les fermiers néolithiques d'Europe centrale, ce qui suggère des mouvements de population le long de la façade atlantique pendant cette période<ref name="Sánchez-Quinto201905"/>.

Les résultats montrent également des haplogroupes mitochondriaux variés : K, H, HV, W, U5b, T et J alors que tous les hommes appartiennent à l'haplogroupe du chromosome Y I2a typique des chasseurs-cueilleurs européens du Mésolithique. Ce résultat pourrait faire penser à un processus de mélange génétique entre fermiers et chasseurs-cueilleurs biaisé avec plus d'hommes chasseurs-cueilleurs et plus de femmes fermiers pendant le néolithique moyen<ref name="Sánchez-Quinto201905"/>. Enfin, les résultats révèlent que ces tombes mégalithiques abritaient des familles patrilinéaires<ref name="Sánchez-Quinto201905"/>.

Construction, destructions, conservation

Passé prémégalithique

Fichier:Alignement-Kerlescan-2.jpg
Menhir de l'alignement de Kerlescan avec vasque prémégalithique (face d'affleurement) et cannelures postmégalithiques (sommet).

L'analyse des blocs utilisés pour construire un monument mégalithique renseigne sur leur origine et sur leur passé prémégalithique (types de blocs rocheux employés, opposition entre une face d'arrachement et une face d'affleurement<ref group="Note">Les dalles en provenance d'un affleurement rocheux présentent une forme composée généralement de deux grandes faces principales : la face d'arrachement ou d'éclatement, souvent plane (parfois concave), correspond à la partie initialement engagée dans le rocher ; la face d'affleurement, de forme plane ou convexe (convexité liée à un bombement rocheux, donnant un bloc à coupole), correspond à la partie souvent opposée à la face d’arrachement puisqu'elle se trouve exposée à l'air libre avant l'exploitation du bloc rocheux.</ref>, micromodelés d'érosion prémégalithique)<ref>Emmanuel Mens, « L'affleurement partagé: gestion du matériau mégalithique et chronologie de ses représentations gravées dans le Néolithique moyen armoricain », thèse de doctorat, Université de Nantes, 2002, Modèle:Nb vol., Modèle:Nb p.</ref>.

Les blocs prémégalithiques peuvent être classés en plusieurs catégories : blocs sans face d'affleurement (dalles de forme géométrique, aux contours anguleux), blocs à face d'arrachement et à face d'affleurement opposées (bloc à coupole, bloc à coupole et à encoche, bloc sans face d'arrachement<ref>Caractérisation morphologique des blocs prémégalithiques granitiques (formes de Modèle:3e) ; AF : face d'affleurement ; AR : face d'arrachement ; c : coupole ; p : piédestal ; e : encoche.. Cf Modèle:Chapitre.</ref>.

Les mégalithes présentent à leur surface deux types de microformes : les formes d’érosion postmégalithiques et prémégalithiques. Les premières Modèle:Citation.

Extraction, transport, érection

Fichier:Maquette-dolmen-weris.jpg
Maquette de la construction du mégalithes du domaine de Wéris, du musée des Mégalithes de Wéris en Belgique.

Sur le plan géologique, la cristallisation et le refroidissement d'intrusions de roche plutonique crée des fissures d'origine tectonique (réseau de failles de retrait à l'origine de chaos, réseau conjugué de plusieurs plans de diaclases) qui peuvent former, sous l'effet de l'érosion qui fait affleurer la roche, un débit de cette roche en forme de lames plus ou moins arrondies facilement extractible et donnant un mégalithe<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

« Sauf pour l'exploitation des roches en carrières, la fouille apporte peu d'indications sur la façon dont furent jadis construits les monuments mégalithiques. On est réduit à des démarches indirectes qui sont d'ailleurs suggestives, ne serait-ce que sur le plan des structures sociales concernées. »<ref>Modèle:Article</ref>.

« En Bretagne, tout au moins, la densité des menhirs et des tombes mégalithiques est directement fonction de la nature du sol ou de la proximité des matériaux »Modèle:Sfn.

Fichier:Construcción megalito.png
L'hypothèse selon laquelle les tumulus auraient servi de rampe pour la mise en place de la table d'un dolmen est controversée.

En ce qui concerne l'extraction, des bois de cerf aménagés<ref group="Note">Par sciage à la lame de silex des andouillers postérieurs.</ref> en pics<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ont pu permettre l'extraction des blocs en élargissant les fissures naturelles ou les plans de stratification. Des percuteurs en silex ou en chaille ont pu servir à enfoncer les pics dans la roche ou à la mettre en forme par bouchardage, tandis que les omoplates de bovidés ont pu être utilisées comme pelles<ref>Modèle:Harvsp</ref>. L'emploi de coins en pierre et de coins en bois<ref group="Note">L'emploi de coins en bois est attesté par les traces de « boîtes de débitage », trous relativement peu profonds creusés pour y glisser les coins.</ref>, mouillés, permettait de gonfler et déliter le banc rocheux, l'élargissement des fissures étant complété par l'action de leviers<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Le néolithique final, vers le milieu du Modèle:Lien millénaire av JC, est marqué en Bretagne par une révolution technique avec Modèle:Citation.

En ce qui concerne le transport et l'érection, les techniques sont diverses : pour le transport par voie d'eau pour les grandes distances (transport maritime puis fluvial), les apports de l'archéologie expérimentale plus significatifs que la grande rareté des principaux témoins archéologiques en bois, suggèrent que les embarcations en charpente de bois de type barge sont plus aptes que les pirogues monoxyles et les radeaux à transporter les grands menhirs en mer<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le transport terrestre sur le continent peut se faire par roulage sur des chemins de ripage en rondins voire en troncs pour les blocs de plus de Modèle:Nobr, par glissement sur sol gelé, par des traîneaux ou des sortes de rails en troncs de chêne, par la technique du panglong en Asie du Sud-Est<ref group="Note">Panglong : traîneau sur deux lignes parallèles de troncs d'arbres sommairement ébranchés.</ref>. Des coins, perches et cordages (cordes en fibre végétale tressée, en racines souples de sapin, de lierre et de viorne, qui sont trempées, martelées puis tressées) permettent de manipuler et d'élever ces blocs<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Cependant, ces théories appuyées par l'archéologie expérimentale<ref group="Note">Expériences de traction de Richard J. C. Atkinson avec ses étudiants à Stonehenge dans les années 1950, 1960 et 1970 ; expérience de traction et élévation d'un bloc de Modèle:Nobr (issu d'une tombe du tumulus de Bougon) par Jean-Pierre Mohen en 1979 sur le plateau des Chaumes à Exoudun (deux cents personnes l'ont transporté à l'aide de rouleaux de bois et de cordes végétales tressées, et soixante l'ont levé) ; expérience améliorée en 1997 par l'équipe de Bertrand Poissonnier qui, en utilisant un système de moyeu à rayons encadrant le bloc de Modèle:Nobr, nécessite Modèle:Nobr dans le sens de la pente, et 20 à 25 dans le sens de la montée. Cf Modèle:Ouvrage</ref> ne permettent d'expliquer le transport de blocs que de faible tonnage et que sur des pentes très faibles<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Fichier:Menhirs de Monteneuf - Reconstitutions 11.jpg
Reconstitution du déplacement d'un menhir (menhirs de Monteneuf, archéosite de Brocéliande).

La mise en place des dalles de couverture sur des piliers verticaux peut se réaliser à l'aide de rampes ou plans inclinés, voire d'échafaudages<ref>Modèle:Article.</ref>. Après basculement du menhir dans sa fosse, ce mégalithe peut être relevé à l'aide d'une chèvre de levage, puis solidement maintenu par des « blocs de calage »<ref group="Note">Le Modèle:Date-, le relevage du grand menhir de Prat-Lédan à Plabennec devant Modèle:Nombre est une démonstration politique (Modèle:Ouvrage) mais aussi d'archéologie expérimentale, mettant en œuvre, non des techniques attestées au Néolithique, mais des techniques plausibles. L'association Kroaz-Hent choisit un portique d'où partent les cordes de traction (cordes industrielles au lieu de cordes artisanales) et des cordes tirées par Modèle:Nobr qui permettent de corriger l'inclinaison du mégalithe. Modèle:Cf Levage du menhir.</ref>.

Il ne semble pas que les bœufs aient été employés pour tracter, bien que le joug ait été connu au Néolithique<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Les chercheurs pensaient que le transport et l'érection des mégalithes nécessitaient une main-d'œuvre importante réunie au cours de festivités ou cérémonies. Mais l'expérience, largement médiatisée en 1979, réalisée par Jean-Pierre Mohen à Bougon dans les Deux-Sèvres, a bousculé plusieurs idées reçues sur les investissements en temps et en main-d'œuvre, sur l'usure, ou sur la densité des populations qui auraient participé aux travaux. Poussé par vingt hommes et tiré par cent soixante-dix autres à l'aide de cordes en lin sur un train de rondins, eux-mêmes installés sur des rails de bois, un bloc de Modèle:Nobr a parcouru une quarantaine de mètres avant d'être élevé d'un mètre au moyen de trois leviers<ref>Modèle:Harvsp.</ref>. Des expériences similaires ont montré que des effets importants peuvent aussi être accomplis avec peu de personnes, bien que lentement<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Une construction mégalithique accomplie par un seul humain, sur youtube.com.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Une autre construction mégalithique accomplie par un seul humain, sur youtube.com.</ref>.

Destructions et conservation

On estime que sur les Modèle:Nombre ayant été érigés en Europe de l'Ouest et du Nord, environ 10 000 subsistent à notre époque<ref> Modèle:Ouvrage.</ref>.

Si la dégradation des édifices mégalithiques est en partie imputable aux outrages du temps, les destructions résultent le plus souvent d'une action humaine volontaire, parfois très ancienne. Dès le Néolithique, dès lors qu'un site n'avait plus d'usage funéraire, ses blocs de pierre pouvaient être récupérés ou détruits symboliquement<ref>Modèle:Article.</ref>. Au cours des siècles, les monuments ont pu connaître des agrandissements, des utilisations plus ou moins continues<ref group="Note">Par exemple le site du Petit Mont utilisé jusqu'à la période gallo-romaine, comme l'atteste un autel votif et le dépôt de statuettes en terre blanche de Vénus et de déesses-mères. Cf. Joël Lecornec , « Réutilisation des monuments mégalithiques à l'époque gallo-romaine », Le Roux C.- T. (dir.), Du monde des chasseurs à celui des métallurgistes, hommage scientifique à la mémoire de Jean L’Helgouac’h et mélanges offerts à Jacques Briard, Revue archéologique de l'Ouest, suppl. n° 9, 2001 p. 289-294</ref>, des destructions naturelles (chute des menhirs, phénomène d'érosion progressive) ou anthropiques (lutte de l'Église chrétienne contre le culte païen des pierres, enfouissement et destruction quand les mégalithes gênaient les cultures, prélèvements et réemploi des pierres dans des constructions contemporaines (édifices militaires, églises, maisons, clôtures, voirie...).

Beaucoup de monuments funéraires furent pillés dès l'Antiquité. Émile Cartailhac évoque un passage de Cassiodore qui attribue aux Goths l'habitude de faire ouvrir les tombeaux anciens, pour en voler les trésors supposés y être cachés tout en veillant à respecter la cendre des morts<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Pleumeur menhir-st-uzec2007.jpg
Menhir de Saint-Uzec ayant fait l'objet d'une christianisation.

Dans sa volonté de faire disparaître toute trace de paganisme, l'Église chrétienne fut l'une des plus grandes destructrices de monuments mégalithiques. L'histoire du christianisme est en effet marquée à ses débuts par la lutte des premiers évangélisateurs et prédicateurs qui proscrivent le culte des pierres, considéré comme une forme d'idolâtrie, sous peine d'anathème. Du {{#switch: au

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}}, des lois romaines (Code de Théodose en 438) puis les canons de conciles et des édits royaux fulminent contre le culte des pierres (et aussi des autres éléments naturels comme les arbres, les sources et les fontaines, à l'instar des idoles)<ref name="+1">Modèle:Ouvrage</ref>. Ces textes ordonnent de renverser celles auxquelles on rend hommage, de les détruire ou, devant cette tâche quasi impossible, de les enfouir de façon que les fidèles ne puissent les retrouver<ref group="Note">De plus, Modèle:Citation. Cf Modèle:Ouvrage</ref>. Dès 452, le concile d'Arles condamne comme sacrilège toute personne allumant des flambeaux ou rendant un culte quelconque près de ces pierres. En 567, le concile de Tours renouvelle cette condamnation. En 658, le concile de Nantes ordonne aux évêques de faire démolir les édifices qui font encore l'objet d'un culte et d'en faire transporter les pierres dans des endroits perdus où nul ne les retrouvera. En 789, un décret de Charlemagne exècre devant Dieu ceux qui leur rendent un culte<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Par la suite, l'Église adopte des méthodes moins violentes, comme la christianisation des menhirs qui sont ainsi intégrés au culte par syncrétisme religieux<ref group="Note">Hautement spiritualisés, certains menhirs sont révérés, et aujourd'hui encore nombre d'autochtones et de touristes viennent les toucher comme pour se laisser pénétrer de la puissance tellurique qu'ils dégageraint. L'exemple le plus éloquent en France est le menhir de Saint-Uzec sur lequel dès le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle saint Samson, selon la Vita prima sancti Samsonis, aurait fait graver une croix pour contrer des rites ancestraux associés à la fertilité.</ref>, ou le déplacement des pierres, redressées auprès de chapelles ou réemployées dans des sanctuaires chrétiens<ref group="Note">Exemples en France : les calvaires mégalithiques de (Louisfert), de Sion-les-Mines ou de Saint-Just, de dolmens (cathédrales de Chartres et du Puy, tombeau de saint Ethbin, d'Hervé de Landeleau), des allées couvertes (crypte-dolmen de la chapelle Sept-Saints)</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

En dehors d'une volonté délibérée de destruction, diverses actions humaines contribuent à une dégradation inexorable, notamment dans le cas des dolmens : destruction des tumulus qui protègent les édifices mais gênent les cultures, récupération partielle des pierres pour la construction et les travaux de voiries… Ces destructions s'accroissent considérablement avec le développement du machinisme agricole à partir du milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="BSEL_lot">Modèle:Article.</ref>. L'utilisation de la dynamite au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle et les remembrements agricoles du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle seraient responsables des trois quarts des destructions des mégalithes bretons<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Autant de facteurs qui expliquent que le touriste ou promeneur pense à tort que les mégalithes d'un site reflètent une physionomie immuable alors qu'ils ne constituent pas toujours un ensemble figé<ref>Modèle:Ouvrage</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Dès la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle sont établis des cartes archéologiques et des inventaires qui permettent de recenser le patrimoine mégalithique et conduisent les autorités administratives à protéger certains édifices au titre des monuments historiques.

Dans l'imaginaire collectif européen

À partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, de nombreux écrivains et peintres ont consacré une partie de leur œuvre à la représentation des mégalithes. Flaubert dans son récit de voyage en Bretagne Par les champs et par les grèves évoque toutes sortes d'hypothèses sur les menhirs de Carnac<ref group="Note">Très déçu, il conclut que « les pierres de Carnac sont de grosses pierres ».</ref>. Victor Hugo, en revanche, voyait dans les mégalithes des signes d'une présence poétique, bien antérieure aux civilisations antiques<ref group="Note">Il écrit ainsi l'avant-dernier poème des Contemplations — « Ce que dit la Bouche d'ombre » — près du dolmen qui domine Rethel et dans les Les Travailleurs de la mer la présence des pierres ancestrales dans les îles anglo-normandes fait l'objet de longues méditations.</ref>

À l'époque moderne, on assiste à un renouveau inattendu du mégalithisme dans les pays développés consistant à dresser un nombre considérable de grosses pierres dans les ronds-points, dans les parcs, et dans les jardins. Il n'y a là aucune volonté explicitement religieuse. Il s'agit de poser des signes forts dans l'espace public ou dans l'espace privé. La référence au mégalithisme ancien peut être évidente (comme en Bretagne, en Irlande, et en bien d'autres lieux). Pour autant, une étude sociologique de ce retour au mégalithisme reste à faire.

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

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Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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