Autochtones d'Amérique

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}
(Redirigé depuis Indiens d'Amérique)

Modèle:Sous-titre Modèle:Infobox Groupe ethnique

Les autochtones d'Amérique constituent les peuples qui habitaient les Amériques avant la colonisation européenne, ainsi que leur descendance. Les termes Amérindiens, Indiens d'Amérique et Indiens sont toujours utilisés pour les désigner, mais sont controversés au Canada.

La présence humaine dans cette partie du monde remonte au Paléolithique<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1492, ces peuples occupent la totalité des Amériques : Amérique du Nord, Amérique centrale, Amérique du Sud, ainsi que les Caraïbes.

La colonisation européenne a été un événement central et dramatique pour tous les peuples autochtones. Souvent réduits en servitude ou en esclavage, chassés de leurs territoires, victimes d'épidémies apportées par les colons, ces peuples furent aussi confrontés à la disparition de leur organisation sociale et de leur mode de vie propre et à la transformation par les colons des paysages, de l'occupation des sols, de l'architecture urbaine ou rurale autochtone. Leurs effectifs diminuèrent à partir du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, et de nombreux peuples disparurent avec leurs langues et leurs cultures.

Depuis les années 1960, ces peuples revendiquent leur identité (politique, culturelle, linguistique…)<ref>Modèle:Article</ref> et interviennent de plus en plus souvent pour défendre l'environnement des petits territoires qui leur ont été laissés au terme de la conquête. Ils deviennent même peu à peu le symbole privilégié de regroupements écologiques<ref>Modèle:Article</ref>.

Terminologie

Du grec ancien Modèle:Grec ancien, composé de Modèle:Grec ancien, « soi-même » et de Modèle:Grec ancien, « terre », un autochtone est une personne née dans le lieu où elle vit, dont les ancêtres ont vécu dans le pays<ref>Voir dictionnaire en ligne du CNTRL.</ref>.

On utilise parfois les expressions de « peuples autochtones » ou « Modèle:Page h' ».

On parle aussi de « peuples précolombiens » pour les territoires américains de l'Empire colonial espagnol, qui incluent la Mésoamérique et la cordillère des Andes. En anglais, au Canada comme aux États-Unis, on utilise les expressions « Native Americans » (« Natifs américains »), « American Indians », « Native peoples » (« peuples natifs »), « First Nations », « First Peoples », « Aboriginal Peoples ». Toutefois, ces termes sont souvent rejetés par les intéressés qui préfèrent être appelés en fonction des noms originels de leurs peuples.

Au Québec, le terme « autochtone » est de loin le plus courant, à côté de « Premiers peuples » et « Premières Nations »Modèle:Note quand cela concerne des revendications territoriales ou spécifiques. Dans le contexte québécois, le terme englobe également les Inuits, qui ne sont pas des Amérindiens<ref>Nations autochtones et tribus amérindiennes du Québec.</ref> et les Métis reconnusModèle:Note.

En Guyane, Modèle:Citation qui regroupent Modèle:Nombre en Guyane<ref name="LaQuestion">Modèle:Ouvrage</ref>.

En Amérique ibérique, tant hispanophone que lusophone, on utilise le terme d’indígena (« indigène ») et non celui d'indio/índio (« indien »), prêtant à confusion avec les citoyens de l'Inde et surtout ressenti comme insultant<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Controverse au Canada

Modèle:Article détaillé Le terme « Amérindien » est une contraction de American Indian, créé en 1899 par le géographe américain John Wesley Powell. Amérindien est donc un calque de l’anglais Amerindian<ref>Voir l'Anthropologie de 1899 disponible sur Gallica.</ref>. Au sens large, il désigne les autochtones de toute l'Amérique et compris les Inuits. La Base de données lexicographiques panfrancophone présente ce sens comme « vieilli »<ref>Base de données lexicographiques panfrancophone, Modèle:Lien web</ref>.

Au sens étroit, qui exclut les Inuits et les Métis, l'expression tend à être remplacée depuis les années 1980Modèle:Note par « Premières Nations »Modèle:Note. La Banque de données terminologiques et linguistiques du gouvernement du Canada note que Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Au Québec, le Modèle:Citation Modèle:Incise<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Terme obsolète

L'expression « peaux-rouges » est ancienne : le géographe grec Pausanias le Périégète aurait décrit une terre située au-delà de l'océan Atlantique, qu'il nomme terre d'outre-océan, peuplée par des « hommes à peau rouge, à chevelure noire et raide comme le crin d'un cheval »<ref>L.-H. Parias, Histoire universelle des explorations, en 4 volumes, éditions Nouvelle Librairie de France, Paris, 1959, tome 2, Modèle:P..</ref>,<ref>Association Guillaume Budé, volume 1, 1967, Modèle:P..</ref>. Le terme est considéré comme péjoratif voire comme une insulte<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'évolution du terme anglais équivalent (redskin) conduit notamment l'équipe des Redskins de Washington, à abandonner ce nom<ref>Modèle:Lien web</ref>, en 2020.

Répartition géographique des groupes ethniques

Amérique du Nord

Fichier:Native American with table.jpg
Carte des comtés des États-Unis où l'ascendance maternelle (mesurée par l'ADN mitochondrial) est majoritairement amérindienne.

Modèle:Article détaillé

La concurrence nationaliste entre les pays d'Amérique du Nord, et plus particulièrement entre le Mexique et les États-Unis, qui se sont disputé la suprématie sur le continent américain jusqu'à la guerre américano-mexicaine, a suscité des traditions historiques différentes et une distinction devenue commune entre les groupes amérindiens établis en Mésoamérique (y compris parfois certains d'Oasisamérique et d'Aridamérique) avec les groupes établis plus au nord. Les recherches archéologiques, historiques et anthropologiques ont pourtant établi qu'il existait des échanges culturels entre ces différentes aires culturelles qui, de ce fait, s'influençaient mutuellement et partageaient certains traits culturels.

Mésoamérique

Modèle:Article détaillé Au sud du Mexique (géopolitiquement parlant en Amérique du Nord) et en Amérique centrale, les Mésoaméricains ont développé de grandes civilisations, tant dans la construction des villes que par l'écriture ou la connaissance astronomique. Parmi les principales ethnies, on peut citer en particulier les Olmèques, les Mayas, les Purépechas, les Mixtèques, les Zapotèques, les Huaxtèques, les Totonaques et les Nahuas (dont les Aztèques).

Grandes et petites Antilles

Modèle:Article détaillé

Amérique du Sud

Modèle:Article détaillé

Fichier:Quechuawomanandchild.jpg
Une femme quechua et son enfant au Pérou.

Les Chibchas (aux confins de l'Amérique centrale et du Sud), les nations quechuas, la nation aymara, les Mapuches, peuples d'Amazonie, peuples patagons. Les derniers Amérindiens contactés hors du bassin amazonien (en 2004 dans le Paraguay occidental) sont les Totobiegosodes (ou Ayoreo-Totobiegosode) dont le territoire forestier est illégalement et rapidement détruit par deux compagnies forestières brésiliennes (Yaguarete Porá SA et River Plate SA) au moins depuis Modèle:Date- selon Survival International qui a alerté l'opinion internationale sur ce fait en Modèle:Date-. Les Totobiegosodes avaient déjà perdu 6 000 hectares de leur forêt au profit des éleveurs de bétail en 2007<ref>Bulletin d'alerte de l'ONG Survival International.</ref>.

Histoire

Modèle:Article détaillé Modèle:Section à sourcer

Peuplement originel

Théories anciennes

Modèle:Article détaillé

Fichier:Spreading homo sapiens la.svg
Carte des premières migrations humaines<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Les spécialistes ont dans un premier temps pensé<ref>Récit de la colonisation selon Sciences.ac.ca.</ref> que l’arrivée des premiers humains en Amérique remontait à Modèle:Nombre environ. Mais certaines données archéologiques indiquent que le premier peuplement de l'Amérique aurait pu avoir lieu pendant le dernier maximum glaciaire (autour de Modèle:Unité avant le présent), à l'occasion de l'abaissement des niveaux marins. Venant de Sibérie, ils auraient traversé le détroit de Béring, alors au-dessus de la ligne de rivage maritime en période glaciaire (voir Béringie). Après une période d'habitation en Béringie, et après la disparition des masses glaciaires d’Amérique du Nord, ils auraient pu continuer le peuplement du nouveau continent<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

D’autres théories parlent de peuples océaniens qui auraient traversé l'océan Pacifique (théorie avancée par Paul Rivet), ou encore de peuples européens (hypothèse de l'archéologue Dennis Stanford). Une analyse ADN pourrait confirmer cette dernière hypothèse<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} mtDNA haplogroup X: An ancient link between Europe/Western Asia and North America? M D Brown, S H Hosseini, A Torroni, H J Bandelt, J C Allen, T G Schurr, R Scozzari, F Cruciani, and D C Wallace. Center for Molecular Medicine, Emory University School of Medicine, Atlanta, GA, États-Unis.</ref>. OnModèle:Qui estime en effet qu'une peuplade pourrait être venue d'Europe il y a 12 000 à Modèle:Nombre ; elle correspondrait aujourd'hui à un groupe très restreint d'autochtones : les Ojibwés, les Nuu-Chah-Nulth, les Sioux et les Yakamas. Des études génétiques plus récentes contredisent cependant cette thèse<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} George Diepenbrock, Genetic data does not support ancient trans-Atlantic migration, phys.org, 15 janvier 2016</ref>,<ref name="Raff">Modèle:Article</ref>.

Les Amérindiens, s'appuyant sur leur tradition orale, soutiennent que leurs ancêtres ont toujours habité là<ref>Voir par exemple cette description des traditions orales chez les Saskatchewan.</ref>. Quoi qu'il en soit, la diversité des milieux naturels du continent a engendré des cultures très différentes.

Découvertes et hypothèses plus récentes

Fichier:NSRW Natives of North America.png
Diversité des peuples d'Amérique du Nord (illustration publiée en 1914).

Modèle:Article détaillé On notera cependant des découvertes qui remettent en cause le schéma général de la colonisation de l'Amérique par les Amérindiens. Certains spécialistes pensent que le peuplement du continent américain n'a pas une seule origine :

  • les ossements de la femme de Peñón (environ Modèle:Nombre), découverts près de Mexico présentent aussi des caractéristiques europoïdes ;
  • des momies furent exhumées sous plusieurs mètres de dépôts de guano dans la caverne de Lovelock en 1911 par des exploitants-récolteurs. Elles étaient du type europoïde. Elles furent datées d'environ Modèle:Nombre par l'analyse au radiocarbone 14. D'autres furent découvertes en 1931 de même type non loin de la caverne de Lovelock ;
  • 250 crânes et squelettes du site de Cerca grande, sont âgés de Modèle:Unité/2.

L'autre question problématique est celle de la date du peuplement. Là encore, le travail des archéologues semble repousser l'origine du peuplement à des époques plus anciennes qu'on ne l'a longtemps cru :

Les Algonquins seraient apparus il y a Modèle:Nombre. Des traces de maisons en rondins iroquoises sont attestées pour le Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle Modèle:Av JCModèle:Vérification siècle En 2019, des charbons de bois et des ossements de grands mammifères accompagnés de lames de pierre et de pointes de lance, provenant du site de Cooper's Ferry (sur les rives d'une rivière de l'ouest de l'Idaho), sont datés à environ Modèle:Unité, plus d'un millénaire avant que la fonte des glaciers n'ait ouvert un corridor sans glace à travers le Canada il y a environ Modèle:Unité. Les premiers Paléoaméricains ont donc dû venir par voie maritime, en parcourant rapidement la côte du Pacifique et en remontant les rivières<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.

Génétique

Les peuples autochtones d'Amérique d'aujourd'hui sont étroitement liés aux Asiatiques de l'Est. Néanmoins, les chercheurs estiment que 14 à 38 % de l'ascendance amérindienne provient d'une population semblable à celle qui vivait en Sibérie il y a Modèle:Nombre. L'étude de l'ADN d'un garçon sibérien du Paléolithique supérieur découvert près du village de Mal'ta, le long de la rivière Belaya en Sibérie a montré que certaines parties de son génome se retrouvent aujourd'hui chez les Eurasiens occidentaux, d'autres se retrouvent chez les Amérindiens et sont uniques aux Amérindiens aujourd'hui. L'ADN du garçon est rare ou absent en Asie centrale et en Asie de l'Est. Le scénario le plus probable est celui d'une population telle que celle qui vivait en Sibérie il y a Modèle:Nombre qui s'est mélangée aux ancêtres des Asiatiques de l'Est. Ainsi, les Amérindiens sont formés par la réunion de deux populations — un groupe est-asiatique et des populations ouest-eurasiennes — sans que l'on sache où ce mélange a eu lieu<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Ancient DNA from Siberian boy links Europe and America, bbc.com, 20 novembre 2013</ref>. Le 9 mai 2023, une nouvelle étude génétique est publiée dans la revue Cell reports met en lumière que les premiers arrivants étaient partis de Chine lors de deux vagues distinctes, durant la période glaciaire et juste après, selon ses auteurs. La première a débuté il y a 26 000 ans et s'est achevée il y a 19 500 ans, durant la dernière période glaciaire. La couverture de glace était alors à son pic, rendant probablement le climat du nord de la Chine inhospitalier. La deuxième a commencé durant la période de fonte des glaces, il y a 19 000 ans, et a duré jusqu'il y a 11 500 ans<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Préhistoire et histoire

Modèle:Article connexe

Fichier:Petroglyphs Red Rock Canyon.jpg
Pétroglyphes amérindiens, Nevada.
Fichier:Items from the native cultures of Southwest United States - British museum68.jpg
Objets de la vie quotidienne des Indiens du Sud-Est des États-Unis.

L'utilisation de l'écriture, par opposition à la tradition orale, est habituellement la ligne de démarcation entre l'histoire et la préhistoire<ref>Il est intéressant de savoir que 90 % des langues parlées sur cette terre sont ou étaient de culture orale et c'est le cas de la très grande majorité des langues autochtones des Amériques.</ref> et les années 1500, époque des premiers contacts, représentent plutôt cette ligne séparatrice. Il faut donc adapter constamment le concept de « vérité historique », car les autochtones contemporains fondent une bonne partie de leurs revendications sur cette antériorité historique, sur la période que l'on qualifie habituellement de préhistoriqueModèle:Quoi.

L'histoire, chez les peuples indigènes des Amériques, se transmettait le plus souvent oralement, même si l'usage de supports mnémotechniques plus ou moins semblables à des systèmes d'écriture furent développés en Mésoamérique (codex) et dans les Andes (quipu). Légendes, contes, aventures de chasse et faits historiques ont voyagé à travers le temps et se sont transformés dans la bouche des conteurs. Contrairement aux historiens contemporains, les Inuits et les Amérindiens accordent à la valeur mythique et symbolique des événements, dans le cadre de leur conception cyclique du temps, une place plus importante que l'exactitude des lieux, des dates et des acteurs. Ces différences perceptuelles de l'histoire n'ont pas toujours facilité les relations passées et présentes entre les Amérindiens et les allochtones.

Époque moderne : la colonisation européenne

Modèle:Article détaillé L'arrivée des Européens au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle a bouleversé la vie des peuples d'Amérique. Parmi les centaines de nations qui peuplaient le continent, beaucoup ont disparu, déculturées ou exterminées. Le désastre démographique est dû aux épidémies principalement, mais aussi aux guerres, au travail forcé, aux déplacements de tribus entières. Ces actes sont parfois considérés comme des génocides, voire, pour l'historien américain Modèle:Lien, comme le plus grand génocide de l'histoire<ref name="Stannard">Modèle:Ouvrage.</ref>.

La conquête espagnole

Modèle:Article connexe

Fichier:Matanza de Cholula - Lienzo de Tlaxcala.jpg
Massacre de Cholula, selon le Lienzo de Tlaxcala.

Au Mexique, Hernán Cortés débarque à proximité de Veracruz en 1519 ; il est tout d'abord bien accueilli par Moctezuma, empereur aztèque. Les Espagnols entrent dans Tenochtitlan le Modèle:Date-. Mais le Modèle:Date-, ils sont chassés par une révolte de la population. Cortez, soutenu par les autres peuples amérindiens, remporte la bataille d'Otumba le Modèle:Date- et vient assiéger la capitale qui finit par tomber le Modèle:Date-. Le dernier empereur, Cuauhtémoc, fait prisonnier pour éviter une nouvelle révolte, est exécuté vers 1524-1526, tandis que Tenochtitlan est rasée pour laisser la place à Mexico.

Lorsque Pizarro arrive au Pérou en 1532, il est perçu comme un dieu. Il enlève l'empereur Atahualpa et encourage la révolte des peuples soumis aux Incas. L'empire se morcelle et l'empereur est finalement exécuté par les Espagnols en 1533. Les conquistadors contrôlent le territoire inca au milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, même si des résistances ont encore lieu. La formation de l'Empire colonial espagnol s'accompagne de pillages, de maladies nouvelles qui font des ravages, de la famine, de l'asservissement des Amérindiens dans les encomiendas et de l'évangélisation de la population.

Le Modèle:Date-, Charles Quint ordonne d'interrompre les conquêtes du Nouveau Monde pour des raisons morales. Le débat qui s'ensuit, confié aux théologiens, sera l'objet des fameuses joutes de Bartolomé de las Casas et Sepulveda lors de la controverse de Valladolid. À son issue, l'Église catholique romaine réaffirme l'opposition à l'esclavage des Indiens qu'elle avait déjà exprimée par les bulles Veritas ipsa (Modèle:Date-) et Sublimis Deus (le Modèle:Date-) dans lesquelles Rome condamnant l'esclavage des Indiens avait affirmé leur droit, en tant qu'êtres humains, à la liberté et à la propriété mais l'Église ne condamna pas, dans le même temps, l’esclavage des Africains.

En 1556, la terminologie change, « Conquista » est officiellement remplacé par « descubrimiento » (« découverte »), et « conquistador » par « poblador » (« colon »).

Les Amérindiens étaient utilisés pour exploiter les ressources en Amérique du Sud (sucre, rhum, café, etc.). Les Espagnols récoltaient ces ressources, qu'ils exportaient en Europe. Les Espagnols partaient d'Europe avec des marchandises (armes, tissus, métaux en lingotsModèle:Etc.), qu'ils échangeaient en Afrique contre des esclaves qu'ils transportaient en Amérique pour exploiter les ressources. Ce système se nomme le « commerce triangulaire »<ref>François Hudon et Michel Vervais, Réalités, histoire et éducation de la citoyenneté, éditions du renouveau pédagogique Inc., 2006.</ref>.

Le choc infectieux

La démographie historique estime qu'une majorité d'Amérindiens sont morts à la suite des maladies infectieuses introduites par les Espagnols, contre lesquelles les Amérindiens n'étaient pas immunisés. Le processus a commencé dès les années 1500 et les épidémies de variole (1525, 1558, 1589), de typhus (1546), de grippe (1558), de diphtérie (1614), de rougeole (1618) ou encore de peste bubonique (1617-1619, en Nouvelle-Angleterre) ont décimé des millions d'indigènes.

Exemples parmi d'autres des ravages causés par ces pandémies :

  • les Timicuas, en Floride, qui en 1650 étaient 13 000 répartis sur 40 villages, ne furent après une épidémie de petite vérole que 35 en 1728, regroupés dans un seul hameau ;
  • les Wampanoag qui occupaient le territoire de l'actuel Massachusetts furent emportés jusqu'au dernier en 1617, trois ans avant l'arrivée des premiers colons débarqués du Mayflower qui fonderont Plymouth.

Bilan démographique

Modèle:Article détaillé Le bilan des épidémies est difficile à donner avec exactitude. Les sources sont insuffisantes et les historiens ne sont pas d'accord sur les estimations. À la fin du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, notamment à la suite de recherches publiées en 1966<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Henry Dobins, « Estimating aboriginal populations: An appraisal of techniques with a new hemispheric estimate », Current Anthropology, 1966 (cf. Massimo Livi-Bacci, The Depopulation of Hispanic America after the Conquest, p. 204 et 231).</ref>, les historiens ont favorisé les estimations hautes<ref>Massimo Livi-Bacci, The Depopulation of Hispanic America after the Conquest, pages 204-205 et note 8 p. 227.</ref>, qui calculent un taux de mortalité, selon les régions, compris entre 50 % et plus de 95 % de la population amérindienne<ref>Pierre Vidal, Myrtille Tibayrenc, Jean-Paul Gonzalez, « Modèle:Langue », in Encyclopedia of Infectious Diseases, John Wiley & Sons, 2007,Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>,<ref>Plus de 95%, même, sur l'île d'Hispaniola, selon Noble David Cook (cité par Andrew W. Artenstein dans Vaccines : a biography, Springer, 2010, Modèle:P. : Modèle:Citation étrangère.</ref>.

Si l'on prend les données d'Anne Garrait-Bourrier et Monique Venuat (voir la bibliographie), le continent américain entier (de l'Alaska au cap Horn) abritait environ Modèle:Nobr d'habitants en 1492 ; pour comparaison, il y avait Modèle:Nobr de Français au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Environ 500 000 Amérindiens peuplaient la côte est des actuels États-Unis ; ils ne sont plus que 100 000 au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. La population autochtone d'Amérique latine est passée, selon les estimations, de Modèle:Nombre d'habitants lors de l'arrivée de Christophe Colomb à Modèle:Nombre un siècle et demi plus tard<ref name="CI" />, pour remonter à Modèle:Nobr à l'aube du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle<ref>« Modèle:Nobr d'indiens en Amérique latine », carte des peuples indigène d'Amérique latine, Courrier international Modèle:Pdf.</ref>. Dans l'Empire espagnol, la mortalité des Amérindiens provoquait de tels ravages que les Espagnols allèrent chercher des esclaves en Floride pour pallier le manque de main d'œuvre en Amérique du Sud. D'après David Stannard, la population amérindienne totale a décliné de près de Modèle:Nobr des années 1490 aux années 1890<ref name="Stannard"/>. Pour Hispaniola, partagée aujourd'hui entre la République dominicaine et Haïti, on estime la population indienne dépassant le demi million avant la conquête. En 1514, elle avoisine les Modèle:Unité. Pour le Mexique, on passe en un siècle de Modèle:Nobr d'indiens à Modèle:Nobr<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Époque coloniale

Modèle:Article général

Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : le réveil identitaire

Fichier:Le Miroir Les peaux rouges dans les rangs alliés, 1917.png
Amérindiens dans la Première Guerre mondiale. Photographie L'Argonnaute (La Contemporaine) parue dans Le Miroir, Modèle:Date-.

Au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, les Amérindiens sont presque toujours des prolétaires ; leur statut social leur est assigné par leur appartenance ethno-culturelle et les voies de la mobilité sociale leur sont fermées. Les communautés amérindiennes ont été dépossédées de leurs terres, notamment sous les régimes inspirés par le positivisme de Porfirio Diaz au Mexique, Rafael Reyes Prieto en Colombie et Manuel Estrada Cabrera au Guatemala. Ils sont employés le plus souvent comme ouvriers agricoles dans les plantations ou comme mineurs. Leurs salaires sont très bas et, étant généralement analphabètes, le droit de vote leur est refusé<ref name=":0">Modèle:Ouvrage</ref>.

Des soulèvements collectifs d'indigènes ont lieu en Amérique latine entre 1915 et 1917, dont les plus importants au Mexique pendant la période révolutionnaire. La révolution mexicaine exerce ainsi une influence considérable sur la question indigène. Dans une certaine mesure, elle a tenté de réaliser un renversement de valeurs, en réaction à la suprématie raciale imposée par le régime de Porfirio Díaz. Les élites mexicaines ne sont pas seules à éprouver une violente répulsion pour ce changement : l'ambassadeur américain appelle au retour à la suprématie blanche grâce à l'aide des États-Unis aux « réels gouvernants du Mexique »<ref name=":0" />.

Outre le Mexique, c'est aussi au Pérou que l'indigénisme apparaît, notamment en raison du débat culturel à la recherche de l'identité latino-américaine par rapport à l'Europe, et à la diffusion d'idées socialisantes parmi les intellectuels qui les conduit à poser la question du statut des Amérindiens. Les écrits de Manuel González Prada, considéré comme l'un des pères de l'indigénisme moderne, exercent une importante influence sur le mouvement de la réforme universitaire et sur l'APRA (parti politique nationaliste latino-américain et indigéniste). Pour José Carlos Mariátegui, penseur indigéniste et fondateur du Parti communiste péruvien, socialisme et indigénisme sont indissociables au Pérou : « les masses — la classe des travailleurs — sont pour quatre cinquièmes indigènes. Notre socialisme ne sera pas péruvien, ni même socialiste, s'il ne se solidarise pas avec les revendications indigènes »<ref name=":0" />.

Fichier:Entrevista Diversas (16548393624).jpg
Le leader indigène Neguinho Truká donne une interview.

Depuis 1968, il y a un réveil politique et culturel des Amérindiens et des métis :

  • des manifestations d'Amérindiens ont lieu lors de la Thanksgiving, en souvenir des Amérindiens qui ont été progressivement oubliés dans cette fête d'action de grâce ;
  • reconnaissance par l'ONU ;
  • participation à de nombreux mouvements internationaux : ATTAC… ;
  • au Mexique, des actions armées en 1994 ont également été menées au Chiapas par l'Armée zapatiste de libération nationale (EZLN) au nom de la lutte pro-indigène ou pour la reconnaissance des droits fondamentaux des cultures indigènes chiapanèques ;
  • en Équateur, l'engagement politique des indigènes, représentés principalement par la Conaie (Confédération des nationalités indigènes d'Équateur), aboutit notamment au renversement du gouvernement corrompu d’Abdalá Bucaram en 1997, puis de celui de Jamil Mahuad en 2002, et à la victoire électorale de Lucio Gutierrez en 2002, bien que celui-ci se retourne ensuite contre ses anciens alliés indigènes. En 2006, un nouveau soulèvement se produit contre la décision du gouvernement d’Alfredo Palacio de signer un traité de libre-échange avec les États-Unis<ref>Modèle:Article</ref> ;
  • en Bolivie, Evo Morales, d'origine indigène, est élu à la présidence de la république depuis 2006 à 2019 ;
  • en 1990, une loi fédérale américaine, The Native American Graves Protection and Repatriation Act (NAGPRA), exige que les biens culturels amérindiens découverts soient rendus aux peuples natifs. Cette loi autorise néanmoins les équipes d'archéologues à analyser les découvertes mais dans un délai très court. Par biens culturels, la loi désigne les restes humains, les objets funéraires et sacrés, et tout objet et artefact du patrimoine amérindien. Cette loi fédérale avait été rendue nécessaire pour mettre un terme aux pillages de sites historiques mais les archéologues et chercheurs américains lui reprochent de restreindre gravement la recherche archéologique sur les origines des premiers habitants des États-Unis. Le cas de l'homme de Kennewick est symptomatique, les tribus amérindiennes demandant le retour sur leurs terres respectives de ce squelette dont une étude avait révélé une origine caucasienne ou europoïde, avant qu'une étude génétique montre la parenté avec les Amérindiens actuels. Ces restes humains sont finalement restitués en 2016, soit vingt ans après leur découverte<ref name="science daily 150618134420">« Kennewick Man closely related to Native Americans, geneticists say », ScienceDaily, 18 juin 2015.</ref> ;
  • le Modèle:Date, les Indiens sioux rompent les traités signés avec les États-Unis, par la voix de leur dirigeant Russell Means qui accuse les États-Unis d'avoir Modèle:Citation. Il poursuit : Modèle:Citation lors d'une conférence de presse à Washington. Il a précisé que des passeports et des permis de conduire seraient délivrés à tous les habitants du territoire s'ils renonçaient à leur nationalité américaine ;
  • au Vénézuéla, le Parc national indigène populaire Caura est créé en 2017 dans l'État de Bolívar. Espace vierge de Modèle:Nombre d’hectares (20 % de l’État du Bolivar), sept peuples indigènes y vivent – Yekwana, Sanema Hoti, Pemón, Hivi (Guajibo), Eñepa et Kariñas. Le parc est considéré par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) comme la zone forestière humide protégée la plus grande du monde<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Culture

La culture des peuples autochtones d'Amérique varie énormément. La langue, les vêtements et les coutumes varient considérablement d'une culture à l'autre. Cela est dû à la distribution étendue des Américains et aux adaptations aux différentes régions d'Amérique.

Langues amérindiennes

Modèle:Article détaillé Les langues amérindiennes sont les langues indigènes d'Amérique, parlées par les différents peuples amérindiens depuis l'Alaska et le Groenland jusqu'à la Terre de Feu. Les linguistes qui en sont spécialistes sont appelés américanistes.

Les langues amérindiennes ne forment pas une famille de langues unique, mais comprennent de nombreuses familles de tailles très variables, ainsi que des langues isolées. Diverses hypothèses rassemblant ces divers groupes en un plus petit nombre de superfamilles ont été formulées, avec un niveau d'acceptation très variable parmi les américanistes. Plusieurs langues amérindiennes sont aujourd'hui menacées d'extinction. Pourtant on peut remarquer des évolutions en faveur de la pratique de ces langues se sont protégées dans les législations des pays latino-américains. Ces réformes sont révélatrices de l’attention portée par ces états à la préservation des langues parlées par une part significative de leur locuteurs<ref>Modèle:Article</ref>.

Musique amérindienne

Modèle:Article détaillé La musique amérindienne comprend la musique précolombienne, mais aussi celle que les Amérindiens ont continué de pratiquer après et malgré les premiers contacts, ou en marge de ceux-ci. Elle se caractérise par une grande variété d'aérophones, de membranophones et d'idiophones, et de lorophone avec de très rares cordophones. On ne connaît aucun traité ou système musical amérindien ; la musique est aussi variée que le nombre de peuples l'est et a justement une fonction sociale, identitaire voire culturelle essentielle. Elle est souvent associée à des interdits ou des tabous, étant réservée parfois aux hommes, aux célibataires, etc. Si elle est en général très simple et monophonique, il existe néanmoins des exemples de musique polyphonique ou orchestrale. L'instrumentarium est très riche du fait des variations linguistiques, culturelles et naturelles (grande variété de végétaux utilisés), mais les cordes sont très rares du fait de l'absence de métal.

Poterie amérindienne

Modèle:Article détaillé

Sport

Modèle:Article détaillé Le softball, variante « allégée » du baseball est l'un des loisirs typiquement nord-américains pratiqués par les Amérindiens<ref>GEO Modèle:N° d'octobre 2012 Modèle:P..</ref>. Parmi les rares sportifs d'origine amérindienne, la joueuse WNBA de basket-ball Shoni Schimmel a été très populaire aux États-Unis au milieu des années 2010<ref>Modèle:Lien web.</ref>.

Bibliothéconomie autochtone

La bibliothéconomie autochtone est répandue en Amérique du Nord, aux États-Unis et Canada, elle reconnaît la contribution des approches autochtones à la bibliothéconomie<ref>Modèle:Chapitre</ref>.

Iconographie

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Annexes

Modèle:Autres projets Modèle:Catégorie principale

Bibliographie

  • Paul Rivet, Les Origines de l'homme américain, éd. Éditions Gallimard, NRF, 1957 – livre ancien.
  • Gilles Havard et Mickaël Augeron, Un continent en partage. Cinq siècles de rencontres entre Amérindiens et Français, Paris, Les Indes savantes, 2013.
  • Christophe Magny, La Voie de la nuit, cérémonies des Indiens Navajo, Alphée, 2008.
  • David Cornut, Little Big Horn, autopsie d'une bataille légendaire, éd. Anovi, 2006 Modèle:ISBN.
  • Theodora Kroeber, Ishi - Testament du dernier indien sauvage de l'Amérique du Nord, éd. Plon, 1968 Modèle:ISBN.
  • Dee Brown, Enterre mon cœur à Wounded Knee, éd. 10/18, 1995.
  • Charles C. Mann, 1491. Nouvelles révélations sur les Amériques avant Christophe Colomb, Marina Boraso (trad.), éd. Albin Michel, 2007 Modèle:ISBN.
  • Marine Degli et Marie Mauzé, Arts premiers, le temps de la reconnaissance, coll. « Découvertes Gallimard / Arts » ([[Liste des volumes de « Découvertes Gallimard » (2e partie)|Modèle:N°]]), éd. Gallimard, 2000 : décrit, entre autres, des arts primitifs amérindiens.
  • George Sand, Relation d'un voyage chez les sauvages de Paris, Éditions du Sonneur, 2010 Modèle:ISBN.
  • Julia M. Keleher, Elsie Ruth Chant, The Padre of Isleta, The Story of Father Anton Docher , Sunstone Press Publishing, 2009. Modèle:Commentaire biblio
  • Modèle:Ouvrage

Articles connexes

Modèle:Colonnes

Liens externes

Modèle:Liens

Livres anciens

Album des principaux outils, amulettes et autres objets d'origine caraïbe faisant partie d'une collection ethnographique recueillie à la Guadeloupe par le docteur F. L'Herminier et Math. Guesde (lire l'ouvrage en ligne), 1860, Collectivité territoriale de Martinique. Bibliothèque Schoelcher.

Autres ressources

Modèle:Palette Modèle:Portail