Ivan Bounine

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Ivan Bounine (Modèle:En russe, <templatestyles src="Prononciation/styles.css" />{{#invoke:Prononciation|prononciation}}), né le Modèle:Date de naissance- à Voronej (Empire russe) et mort le Modèle:Date de décès- à Paris ([[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e arrondissement]])<ref name="AD">Modèle:Lien web.</ref>, est un écrivain russe, auteur de poèmes, de nouvelles et de romans, lauréat du prix Nobel de littérature en 1933. Il est considéré comme l'un des plus grands prosateurs russes du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle<ref name="Universalis">« Le peintre de la Russie » par Jean Bonamour sur le site de l'encyclopædia Universalis, consulté le 14 novembre 2013.</ref>,<ref name="Larousse">Ivan Bounine sur le site de l'encyclopédie Larousse, consulté le 14 novembre 2013.</ref>.

Biographie

Premières années

Ivan Bounine nait à Voronej au sein d'une Modèle:Lien de poètes Modèle:Incise, issue de l'ancienne noblesse du gouvernement d'Orel, d'une ascendance polonaise lointaine. Il y passe les trois premières années de sa vie et vit ensuite dans le domaine familial d'Oziorki, à Boutyrki près d'Ielets, où son éducation est confiée à des précepteurs. Il est envoyé au petit lycée d'Ielets à l'âge de onze ans en 1881, mais retourne chez lui après cinq ans d'études. Son frère aîné, Modèle:Lien<ref group=note>Lui-même sera un poète, journaliste et écrivain pré-révolutionnaire notoire.</ref> (1857-1921), le fait étudier et l'encourage alors à lire les classiques russes et à écrire.

À dix-sept ans, il publie son premier poème dans un magazine littéraire de Saint-Pétersbourg, La Patrie, et devient correcteur pour un journal local, Le Moniteur d'Orel. Il part pour Poltava avec l'une des collaboratrices du journal, Varvara Pachtchenko, devenue sa maîtresse, en dépit de l'opposition de ses parents. Il publie à Orel son premier recueil de poèmes en 1891, puis Sous le ciel ouvert en 1898, puis Automne, pour lequel il reçoit le prix Pouchkine en 1901.

En 1889, il suit son frère à Kharkov et correspond avec Anton Tchekhov, dont il fait la connaissance en 1895, Maxime Gorki et Léon Tolstoï. Il descend le Dniepr sur le bateau Tchaïka (La Mouette), expérience qu'il transpose dans un de ses récits en 1898, et se rend sur la tombe de Tarass Chevtchenko, qu'il apprécie particulièrement et qu'il traduira régulièrement.

Il publie des nouvelles qui le font connaître, comme Les Pommes d'Antonov en 1900. Il reçoit le prix Pouchkine de l'Académie des sciences de Russie à deux reprises (1903, 1909). Grâce à Maxime Gorki, il intègre les éditions de la Connaissance<ref name="Universalis"/>. Il fait partie du cercle littéraire moscovite Sreda.

Débuts de carrière

Fichier:Buninturzhansky.jpg
Portrait de Bounine par Tourjanski (1905)

Il traduit Henry Longfellow, George Gordon Byron, Alfred Tennyson, et Alfred de Musset. Il publie son premier roman, Le Village, en 1910. Reconnu par ses pairs comme l'un des écrivains russes les plus importants, il est élu, la même année, à l'Académie impériale de Russie<ref name="Universalis"/>. Alors que, traditionnellement, depuis Ivan Tourgueniev, on s'était habitué à idéaliser le moujik, le portrait réaliste qu'il fait d'un village russe avec sa stupidité, sa cupidité, sa brutalité et sa violence provoque un certain scandale à la parution du roman à Moscou.

Avant la Première Guerre mondiale, il voyage beaucoup : les Indes britanniques, Ceylan, Palestine, Égypte, Turquie, Afrique du Nord. Ces voyages ont une grande influence sur ses écrits. Il passe ses hivers à Capri en 1912, 1913 et 1914.

Après la Révolution

[[Fichier:Plaque Ivan Bounine, 1 rue Jacques-Offenbach, Paris 16.jpg|vignette|Plaque en hommage à Ivan Bounine, 1 rue Jacques-Offenbach ([[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e arrondissement]]).]]

Fichier:Ivan Bunin 1933.jpg
Ivan Bounine en 1933 lors de l'obtention du prix Nobel.

Lors de la révolution d'Octobre, Bounine a 47 ans et il est un écrivain reconnu en Russie. Il fuit Moscou le Modèle:Date pour s'installer dans le sud du pays, tenu par les armées blanches. Il quitte la Russie pour les Balkans en 1920, puis s'installe en France<ref>Modèle:Lien web.</ref>, où il vit à Paris (au 1 rue Jacques-Offenbach, dans le [[16e arrondissement de Paris|Modèle:16e arrondissement]], où il décèdera<ref name="AD"/>) et à Grasse<ref>Il réside à Grasse successivement à la villa Montfleury, à la villa Belvédère où il rédige La vie d'Arséniev (1933), autobiographique, qui précède l'attribution du prix Nobel, puis à la villa Jeannette ; un buste de Bounine a été érigé dans le jardin de la princesse Pauline à Grasse (Modèle:Article).</ref>,<ref group=note>Le 3 juin 2017, une statue a été installé dans le jardin de la bibliothèque Saint-Hilaire de Grasse, statue offerte par le sculpteur russe Andrey Kovalchuk. </ref>. Il publie son journal extrêmement critique à l'égard du régime bolchévique.

Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1933<ref>Modèle:Article</ref>. Dans les années qui suivent, il s'oppose au national-socialisme. Il continue à publier en russe pour les Russes émigrés. Des extraits de ses récits paraissent régulièrement dans La Pensée russe et certains sont traduits en français, mais c'est dans les années 1980 que son œuvre est diffusée de manière plus large en France. Son œuvre est interdite en URSS et n'y est publiée qu'après la mort de Staline.

Il meurt d'une crise cardiaque à Paris en 1953. Il est inhumé au cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois près de sa dernière épouse Vera décédée en 1961.

Il existe aujourd'hui trois musées Bounine en Russie : à Orel, à Ielets et à Iefremov, ainsi que plusieurs rues qui portent son nom, dont une à Moscou.

Vie privée

Ivan Bounine rencontre son premier amour au lycée d'Ielets, Varvara Pachtchenko, une camarade de classe, fille d'un médecin et d'une actrice. Le père de la jeune fille est opposé à toute idée de mariage. Ivan Bounine et sa maîtresse s'enfuient et sont hébergés à Poltava dans la maison du frère aîné d'Ivan. Mais en 1892, leur relation se détériore et Varvara se plaint dans une lettre au frère d'Ivan de fréquentes querelles, lui demandant de l'aide pour mettre fin à sa liaison. En 1894, la rupture est consommée lorsque Varvara se marie avec l'écrivain de théâtre Arseni Nikolaïevitch Bibikov, un ami proche d'Ivan Bounine. Le jeune homme s'estime trahi et sa famille un temps craint qu'il ne se suicide.

Bounine épouse ensuite en secondes noces Vera Nikolaïevna Mouromtseva, rencontrée en 1906 chez son ami Boris Zaitsev (ainsi que celui-ci le raconte) <ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Le mariage dure jusqu'à la mort de Bounine. Vera Bounina a par la suite publié un livre de souvenirs sur leur vie.

Œuvre

L'œuvre de Bounine exprime un lyrisme très personnel, aussi bien dans ses poésies que dans ses nouvelles en prose. Il écrit dans un texte de 1929 intitulé « Comment j'écris »: Modèle:Citation<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Bounine est un écrivain de la tradition. Opposés à la modernité et l'avant-garde, ses textes revendiquent une culture littéraire classique<ref name="Larousse" />. Rapproché du réalisme, l'écrivain est le chantre de la nature et le peintre exhaustif de la Russie de sa jeunesse dont il ressuscite le folklore et les traditions rurales <ref name="U2">« Témoin de son peuple » par Jean Bonamour sur le site de l'encyclopædia Universalis, consulté le 14 novembre 2013.</ref>. Il est également réputé pour délaisser l'intrigue, réduite au strict minimum, au profit de l'étude psychologique et l'art de la description <ref name="Larousse" />. Dans sa jeunesse, l'auteur publie des poèmes dans la tradition d'Alexandre Pouchkine, Mikhaïl Lermontov, Afanassi Fet, Iakov Polonski et Alexis Tolstoï<ref name="Universalis" />. Nouvelles du pays (1893) et Terre noire (1904) reconstituent avec fidélité la vie rurale et Au hameau (1892) évoque les propriétés nobiliaires reculées, abandonnées et délabrées<ref name="Universalis" />,<ref name="Larousse" />. Sa nouvelle Les Pommes d'Antonov (1900) mêle souvenirs et observations charnelles de la campagne, détaillant avec minutie les sons, les images, les odeurs, les sensations, les saveurs et la splendeur de cette dernière<ref name="Larousse" />. Par le scandale qu'il provoque, Le Village (1910) lui vaut la célébrité en Russie et à l'international<ref name="Larousse" />. Ce roman décrit le quotidien pénible, la misère et la profonde mélancolie d'un village isolé et s'éloigne de l'image d’Épinal du moujik exalté et jovial<ref name="Universalis" />. D'un profond pessimisme, Bounine continue à mettre en scène, avec Conversation nocturne (1911) et Zakhar Vorobiev (1912), la décadence de la société tsariste et la pauvreté paysanne dans une série de tableaux violents et cruels<ref name="Universalis" />.

Ses voyages en Asie lui donnent la matière de récits regroupés sous le titre Le Temple du soleil (1907-1912)<ref name="Larousse" />. Le Monsieur de San Francisco (1915), sa nouvelle la plus connue, s'inscrit dans une interrogation métaphysique sur la fatalité des civilisations amenées à s'éteindre, les mirages de l'existence et l'attente de la mort<ref name="Larousse" />. L'Amour de Mitia (1925) dénote une inspiration plus érotique et sensuelle à travers l'histoire d'amours malheureuses<ref name="Larousse" />. Dans son journal Jours maudits, il évoque avec tristesse la Révolution bolchévique de 1917 et son départ vers l'ouest<ref name="Larousse" />. Le roman La Vie d'Arséniev (1938) puise une nouvelle fois des images de l'ancienne Russie et dévoile des motifs autobiographiques en évoquant la rupture douloureuse avec le pays natal et la souffrance de l'expatrié<ref name="Larousse" />. Son recueil de récits Les Allées sombres (1946), qui a pour thème central l'amour et la femme, est publié sept ans avant son décès<ref name="Larousse" />. Une courte nouvelle de 1940, À Paris, évoque une vibrante histoire d'amour qui a pour cadre le milieu des émigrés russes dans la capitale française.

Bounine puise son inspiration dans la vie même, ainsi qu'il le rapporte: Modèle:Citation<ref name=":0" />. Partant d'une veine réaliste, expression tragique et lyrisme se condensent en une méditation sur l'âme russe et l'essence humaine<ref name="U2" />. Bounine est apprécié pour la puissance d'évocation de sa prose, la beauté de ses images, la rigueur et la concision de son écriture et sa capacité à magnifier les perceptions<ref name="Larousse" />. Considéré comme le maître des petites sommes littéraires (courts récits, nouvelles), il est souvent comparé aux frères Goncourt, Gustave Flaubert et Thomas Hardy pour son art du détail, ses tableaux de la vie provinciale, sa critique acerbe de la société et son culte de la perfection formelle<ref name="U3">« Le culte du style » par Jean Bonamour sur le site de l'encyclopædia Universalis, consulté le 14 novembre 2013.</ref>.

Sur l'exemple d'Anton Tchekhov, son modèle (dont il a écrit une biographie), il est également connu pour mettre son lecteur à contribution dans sa représentation du monde et sa construction narrative<ref name="U3" />. Il est par ailleurs rapproché de Tourgueniev pour son sens du rythme et la dimension musicale de son style<ref name="U3" />. Gorki, qui admirait Bounine, le considérait comme le meilleur styliste de sa génération<ref name="Universalis" />.

Romans

  • Le Village (1910)
  • Le Sacrement de l’amour (L'Amour de Mitia) (1925)
  • La Vie d'Arséniev (1927-1939)

Nouvelles et recueils de nouvelles

  • Au hameau (1892)
  • Nouvelles du pays (1893)
  • Les Pommes d'Antonov (1900)
  • Meliton (1901)
  • Terre noire (1904)
  • Conversation nocturne (1911)
  • Zakhar Vorobiev (1912)
  • Le Temple du soleil (1907-1912)
  • Le Monsieur de San Francisco (1915)
  • Le Calice de la vie (1915)
  • Printemps éternel (1923)
  • La Nuit (1925)
  • L'Affaire du cornette Elaguine (1926)
  • Coup de soleil et autres nouvelles (1926-1927)
  • Les Allées sombres (1946)

Poésie

  • Poèmes, 1887-1891 (1891)
  • Sous le ciel couvert (1898)
  • Automne (1901)
  • Poèmes, 1903 (1903)
  • Poèmes, 1903-1906 (1906)
  • Poèmes, 1907 (1907)
  • Selected Poems (1929)
  • Mon cœur pris par la tombe, choix de poèmes traduits du russe et présentés par Madeleine de Villaine, avant-propos par Vladimir Nabokov, Éditions de la Différence, coll. « Orphée », Paris, 1992.

Récits autobiographiques et journaux

  • À la source des jours (1910-1926)
  • Jours maudits (1931; réédition française 2018)
  • Mémoires. Sous le marteau et l'enclume (1950)

Essais biographiques

  • La délivrance de Tolstoï (1939)
  • Tchekhov (édition en français 2004)

Récompenses et honneurs

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  • L'étoile dédiée à l'écrivain sur l'Allée des Étoiles à Odessa<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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