Jean-François Kahn
Modèle:Voir homonymes Modèle:Paronyme Modèle:Infobox Biographie2
Jean-François Kahn, né le Modèle:Date de naissance à Viroflay (Seine-et-Oise), est un journaliste et essayiste français.
En 1984, il crée L'Événement du jeudi puis, en 1997, l'hebdomadaire d'information Marianne, dont il est le directeur jusqu'en 2007.
Biographie
Famille
Modèle:Article connexe Jean-François Kahn est le fils du philosophe Jean Kahn-Dessertenne (1916-1970) et de Camille Ferriot (1914-2005).
Il est le frère du chimiste Olivier Kahn (1942-1999) et du généticien Axel Kahn (1944-2021). Il a trois enfants, dont deux avec sa première épouse, et un avec Rachel Assouline-Kahn<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il réside dans le département de l'Yonne<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Ses parents viennent de Mussy-sur-Seine, dans le sud de l'Aube<ref name="Empreinte">"Jean-François Kahn, l'électron libre", documentaire télévisé de Frank Eskenazi pour la collection Empreintes, produite par France 5, 2009.</ref>. Son grand-père paternel, l'avocat André Kahn (1888-1959), juif alsacien, y possédait une maison de campagne et y rencontra son épouse, Blanche Sismondino (1885-1972), qui habitait une maison voisine<ref name=":02">« Images dans l'esprit de Jean, un homme hors du temps », site axelkahn.fr, 6 juillet 2017, consulté le 10 janvier 2020.</ref>,<ref>Acte de mariage : AD 75 numérisées- Paris 1, M 07/12/1918, 14M 254, page 6, acte n° 1386</ref>. Son grand-père maternel y était un petit industriel du bois et épousa une institutrice d'origine suisse allemande, en poste dans l'école du village qu'elle quitte pour un autre destin et dont l'antisémitisme l'empêche de rencontrer son gendre<ref name=":02" />,<ref name=":1">Modèle:Article</ref>,<ref name="Empreinte" />. Le second mari d'une de ses arrière-grands-mères, Jacques Maurice Dessertenne, était un peintre reconnu qui illustra notamment plusieurs éditions de l'encyclopédie Larousse<ref name=":02" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Monique Catherine Cormier, Aline Francoeur, Les dictionnaires Larousse : genèse et évolution, PUM, 2005, p. 189</ref>.
Sous l'Occupation, Jean-François Kahn porte le nom de jeune fille de sa mère, Ferriot, fervente catholique, et ne reprend son nom de Kahn qu'à la fin des années 1950<ref name="Empreinte" />,<ref>Il indiquera alors, reprenant le mot de Jean-Paul Sartre, avoir ressenti ce qu'était d'être juif dans le regard de l'autre.</ref>. Il vit avec sa famille rue des Plantes, à Paris où son père dirige l'école privée Godéchoux<ref name=":4">Modèle:Ouvrage</ref>,<ref name="JKD">Biographie de Jean Kahn-Dessertenne sur le site des éditions Arfuyen</ref>. Ses parents se séparent en 1954 et Jean-François reste avec son père, éloigné de ses deux frères cadets restés avec leur mère<ref name=":02" />. En 1957, sa mère fait une rechute de tuberculose et se fait soigner une année durant dans un sanatorium. Le Modèle:Date-, son père se suicide<ref name=":1" />.
Carrière
Jean-François Kahn obtient sa licence d'histoire et, comme son père l'avait fait dans sa jeunesse, il adhère au Parti communiste (pendant deux ans)<ref name="Empreinte" />, travaillant dans un tri postal, puis dans une imprimerie, et se tourne ensuite vers le journalisme : il débute ainsi en 1959 dans le journal Paris Presse l'Intransigeant<ref name="Empreinte" /> qui l'envoie couvrir la guerre d'Algérie, Le Monde, puis L'Express (en 1964, comme reporter). C'est lui qui mène l'enquête journalistique aboutissant à la révélation de l'affaire Ben Barka (avec Jacques Derogy), en respectant le principe de protection des sources d'information des journalistes. Toujours pour L'Express, il suit en 1966 la guerre du Viêtnam à la base d'Modèle:Lien<ref>Jean-François Khan, Avec les G.I. de la base d'Ankhé, in L'Express Modèle:N° du 3-9 octobre 1966, Modèle:P..</ref>.
En 1971, il devient éditorialiste sur Europe 1, puis est nommé en 1977 directeur de la rédaction des Nouvelles littéraires qu'il contribue à redresser.
Dans les années 1970 et 1980, il officie souvent comme interviewer lors d'émissions politiques télévisées telles que L'Heure de vérité.
Amateur et connaisseur de la chanson française, il anime dans les années 1970 l'émission Avec tambour et trompette sur France Inter, et, dans les années 1980, l'émission Chantez-le moi.
En 1984, il crée le magazine L'Événement du jeudi puis, en 1997, l'hebdomadaire d'information Marianne, dont il est le directeur jusqu'en 2007<ref>Modèle:Article.</ref> et dans lequel il continue à tenir jusqu'en 2011 une chronique intitulée « Bloc-notes »<ref>Modèle:Article.</ref>. Il collabore hebdomadairement à l'émission radiophonique Samedi et rien d'autre, animée par Joël Le Bigot, sur les ondes de la Première chaîne de Radio-Canada, où il vulgarise et commente l'actualité politique française et européenne.
Il signe certaines de ses interventions sous les pseudonymes de François Darras<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>,<ref>Modèle:Lien web.</ref>, Modèle:Refnec
Il est invité ponctuel à l'émission quotidienne C dans l'air sur la chaîne publique France 5<ref>Modèle:Lien web.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
En mai 2011, lors de l'affaire Dominique Strauss-Kahn, il estime qu'il est « pratiquement certain qu’il n’y a pas eu tentative violente de viol » et déclare qu'il ne s'agit que d'un « troussage de domestique »<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Il est alors accusé de distinguer un « troussage » d'un viol et de manifester une « solidarité de caste »<ref name="express 994399">Modèle:Article.</ref>,<ref name="FILWWW00522">Modèle:Article.</ref>. Ses déclarations sont condamnées par de nombreuses personnalités françaises<ref>Affaire DSK : Jean-François Kahn s'excuse après avoir évoqué un « troussage de domestique », Ozap.com, 23 mai 2011.</ref>. Devant la polémique que soulèvent ses propos, il déclare qu'il était « inacceptable »<ref>L'affaire DSK, un « troussage de domestique » ? Kahn s'excuse, David Doucet, L'Express, 19 mai 2011.</ref> d'utiliser le terme de « troussage », présente des excuses publiques et se retire du journalisme<ref name="troussage">Jean-François Kahn n’est plus journaliste Le JDD.</ref>,<ref>« Kahn va arrêter le journalisme après ses propos sur Strauss-Kahn », Le Point, 26 mai 2011.</ref>. En 2012, il assure, toutefois, toujours une chronique hebdomadaire pour le journal belge Le Soir.
En 2014, il publie L'Horreur médiatique, un livre « brûlot » sur les médias, victimes selon lui d'une « pensée unique » les exposant à un rejet populaire, ce dernier étant propice à un basculement vers l'extrémisme<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>.
Il continue à collaborer épisodiquement à Marianne avec des tribunes. De plus, il signe occasionnellement des articles pour l'hebdomadaire Le Point et reste également chroniqueur pour le quotidien belge Le Soir.
Positionnement politique
Modèle:Section TIModèle:Section sources secondaires Lors de la fondation en 1984, « L’Événement du jeudi », Jean-François Kahn veut "un média qui tape autant sur la gauche que sur la droite", pour dépasser le clivage gauche-droite" via "un espace libre, dissonanté<ref>"Mémoires de Jean-François Kahn : « Qu’on me classe à gauche ou à droite, je m’en moque » par Julien Rousset, interview de Jean-François Kahn dans Sud ɱ̍ouest le 13/04/2022 [1]</ref>.
Il prend position sur de nombreux sujets. Dès 1982, dans La guerre civile il se livre à une réflexion sur le stalinisme, maladie et perversion de l'intelligence due à une approche binaire de la politique et qu'il situe aussi bien à droite qu'à gauche. Il est opposé au néolibéralisme<ref>Modèle:Article</ref>, à l'intervention de l'OTAN en Serbie en 1999<ref>Modèle:Article</ref> et à la guerre d'Irak en 2003<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. Il prend position pour le « oui » au projet de Constitution européenne en 2005 mais dénonce le peu de place que la presse accorde aux partisans du « non » pour défendre leur avis<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 2007, il soutient « par défaut » la candidature de François Bayrou à l'élection présidentielle, tout en prenant clairement position contre Nicolas Sarkozy, notamment avec la publication d'un numéro de Marianne titré Le Vrai Sarkozy dans lequel le service France de l'hebdomadaire et lui-même reviennent sur le candidat, sa carrière, ainsi que sur les coulisses de sa campagne et les circonstances ayant présidé à sa prise de pouvoir au sein de l'UMP, et ce à une semaine du premier tour<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En Modèle:Date, il annonce son intention de se présenter aux élections européennes<ref>« JFK, un destin français » sur France Inter, émission J'ai mes sources du 11 juillet 2008.</ref>. Il confirme cette intention à l'université d'été du Mouvement démocrate<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'investiture comme tête de liste dans la circonscription Est lui est accordée après le vote des adhérents du parti lors de la Conférence nationale du Mouvement démocrate du Modèle:Date. Grâce au score de 9,43 % des suffrages recueillis par cette liste, il est élu au Parlement européen mais, conformément à ses engagements de campagne (il avait annoncé qu'il ne siégerait que si la liste qu'il menait obtenait au moins deux élus), il renonce à ce mandat au profit de la députée européenne sortante, Nathalie Griesbeck<ref>Brice Hortefeux et Jean-François Kahn ne siègeront pas au parlement européen dans La Tribune du 9 juin 2009.</ref>.
En 2009, il annonce la création d'un club de réflexion nommé Crréa (centre de réflexion et de recherche pour l’élaboration d’alternatives), destiné à Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>..
Essais
- La Guerre civile, Seuil, 1982
- Et si on essayait autre chose ?, Seuil, 1983
- Les Français sont formidables, Balland, 1987
- Esquisse d'une philosophie du mensonge, Flammarion, 1992
- La Pensée unique, Fayard, 1995
- On prend les mêmes et on recommence, Éditions Grasset & Fasquelle, 1997
- Les Poèmes politiques, Fayard, 1998
- Tout était faux, Fayard, 1998
- Demain la révolution, Flammarion, 1999
- Chacun son tour, Stock, 1975
- Complot contre la Démocratie, Denoël, 2000
- Le Retour de terre de Djid Andrew, Critique de la raison capitaliste, Fayard, 2000
- Victor Hugo un révolutionnaire, L'Extraordinaire Métamorphose, Fayard, 2001
- Moi, l'autre et le loup, Fayard, 2001
- Les rebelles, ceux et celles qui ont dit non, Plon, 2001
- Ce que Marianne en pense, Éditions Mille et Une Nuits, 2002
- Le Camp de la guerre, Critique de la déraison impure, Fayard, 2004
- Dictionnaire incorrect, Plon, 2005
- Comme deux frères - mémoire et visions croisées (avec Axel Kahn), Stock, 2006
- Les Bullocrates, Fayard, 2006
- Tout change parce que rien ne change, Fayard, 2006
- L'Abécédaire mal-pensant, Plon, 2007
- Sur l'invariance en politique, Fayard, 2008
- Où va-t-on ? Comment on y va, Fayard, 2008
- Pourquoi il faut dissoudre le PS, Larousse, 2008
- L'Alternative. Oui, c'est possible !, Fayard, 2009
- Dernières salves. Supplément au Dictionnaire incorrect et à l'Abécédaire mal-pensant, Plon, 2009
- Modèle:Ouvrage
- Philosophie de la réalité. Critique du réalisme, Fayard, 2011
- Petit César : comment a-t-on pu accepter ça..., Fayard, 2011
- Menteurs !, Plon, 2012
- La Catastrophe du 6 mai 2012, Plon, 2012
- L’Invention des Français, Fayard, 2013
- Comment s'en sortir, Plon, 2013
- L'Horreur médiatique, Plon, 2014
- Marine Le Pen vous dit MERCI !, Plon, 2014
- La Tragédie de l’Occident. L’Invention des Français 2., Fayard, 2014
- À bas cette gauche-là, Plon, 2015
- L'ineffaçable trahison, Plon, 2015
- Réflexion sur mon échec, entretiens avec Françoise Siri, Éditions de l'Aube, 2016
- M la maudite, Tallandier, 2018
- Droit dans le mur !, Plon, 2020
- Modèle:Ouvrage
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