Jeanne Malivel

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Jeanne Malivel née le Modèle:Date de naissance à Loudéac et morte le Modèle:Date de décès à Rennes est une peintre, illustratrice et graveuse française.

Biographie

Formation

Jeanne Malivel naît dans une famille de négociants. Après des études secondaires à l'institution de l'Immaculée Conception à Rennes, elle est remarquée par son professeur de dessin, Louise Gicquel (1876-1956). Elle devient infirmière à l'hôpital militaire de Loudéac en 1915, et décide dès l'année suivante de suivre les cours de l'Académie Julian à Paris<ref>L'une des rares écoles d'art qui enseignent aux femmes à cette époque.</ref>,<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Fichier:Seiz Breur Sept frères.jpg
Le début du conte Les sept frères (Ar Seiz Breur), collecté par Jeanne Malivel.

Elle est reçue Modèle:14e au concours d'entrée de l'École des beaux-arts de Paris en Modèle:Date- et adhère à la Gilde Notre-Dame, ce qui lui permet de faire la connaissance de Maurice Denis et de George Desvallières. En raison des bombardements sur Paris pendant la Première Guerre mondiale, elle revient à Loudéac mais est à nouveau reçue avec succès<ref>À la Modèle:4e.</ref>,<ref name=":0" /> au concours d'entrée des Beaux-Arts de Paris. Elle loue un atelier avec Marguerite Huré (1895-1967) et Renée Trudon (1891-1934), deux condisciples de l'École des beaux-arts.

Parallèlement à ses études aux Beaux-Arts, elle suit des cours de langue et de littérature celtique au Collège de France, ainsi que des cours de breton au Cercle celtique et se lie d'amitié avec le graveur-sculpteur René-Yves Creston et le sculpteur Georges Robin<ref name=":0" />.

Engagements militants

En 1917, elle adhère à la Gilde Notre-Dame dirigée par l'abbé Léon Cadart, en accord avec sa foi<ref name=":0" />. Ses membres s'inspirent de l'art et de la foi médiévale pour insuffler un renouveau de l'art catholique<ref name=":0" />. Jeanne Malivel va par la suite, en 1919, rejoindre Maurice Denis dans les Ateliers d'art sacré que l'artiste avait fondé rue de Fürstenberg<ref name=":0" />.

Elle adhère en 1919 au groupe régionaliste breton Unvaniez Yaounkiz Breiz, dont le journal est Breiz Atao. Elle rencontre nombre d'artistes bretons résidant à Paris, comme René Quillivic, James Bouillé ou encore René-Yves Creston et Suzanne Creston.

À partir de 1919, elle aborde la gravure sur bois, travaillant entre autres sur l'illustration de Histoire de notre Bretagne, ouvrage écrit par Jeanne Coroller-Danio<ref>Édité sous le pseudonyme de « C. Danio » par Camille Le Mercier d'Erm.</ref> et originellement destiné aux enfants. Cet ouvrage paraît finalement en 1922. Salué par les nationalistes bretons, il est violemment attaqué dans la presse. Tous saluent pourtant le travail graphique de Jeanne Malivel.

Activité d'enseignement à l'École des beaux-arts de Rennes

Au début de l'année 1923, elle devient professeure à l'École des beaux-arts de Rennes, à l'instigation de son directeur Jules Ronsin. Elle va y demeurer trois ans, avant que ses soucis de santé ne la contraignent à abandonner cette activité<ref name=":0" />. Elle y enseigne principalement la gravure, et son atelier va être déterminant dans la diffusion de la xylographie auprès des jeunes artistes alors en formation à Rennes : sous son influence, André Mériel-Bussy, Édouard Mahé, Marguerite Houël et René Salmon de La Godelinais s'essayent à cette technique. Plusieurs d'entre eux, cependant, ne poursuivirent pas dans cette voie une fois quittée l'École des beaux-arts<ref name=":0" />.

La fondation du mouvement des Seiz Breur jusqu'au retrait de la vie militante et artistique

Au cours de l'été 1923, Jeanne Malivel participe activement à la création au mouvement des Seiz Breur<ref group=Note>Le choix du nom « Ar Seiz Breur» est dû à Jeanne Malivel, inspirée par « L'histouère des sept frères », un conte gallo que lui avait raconté sa grand-mère et dont sept frères étaient les héros.</ref> (l'histoire a retenu que le Modèle:Date- Jeanne Malivel retrouve René-Yves Creston et son épouse Suzanne Creston au pardon du Folgoët et que c'est lors de cette rencontre que serait née l'idée de créer une confrérie d'artistes et d'artisans se donnant pour mission de renouveler l'art populaire breton<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>) en vue de participer à l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes qui doit se tenir à Paris. En dépit des difficultés rencontrées avec Jean-Julien Lemordant, le groupe réussit à présenter un ensemble cohérent (l'Osté, salle des Côtes-du-Nord) qui est récompensé à maintes reprises.

Pourtant, dès le début de l'année 1925, le groupe des Seiz Breur connaît de vives tensions et Jeanne Malivel s'en écarte, tout comme son ami Pierre Abadie-Landel. Elle se retire alors volontairement de la scène artistique et de la vie militante<ref name=":0" />. Elle se marie en Modèle:Date- avec Maurice Yung, contrôleur des droits indirects, et le couple emménage à Vitré à la fin de cette même année. Touchée par une typhoïde, elle meurt à la clinique Saint-Vincent de Rennes, le Modèle:Date-.

Elle est inhumée à Loudéac<ref>Pierre-Alexandre Gouyette, « Loudéac. Ces personnalités locales qui reposent au cimetière », ouest-france.fr, 31 octobre 2020.</ref>.

Œuvres

Gravure sur bois et illustration

Fichier:M0196 92-8-002 2.jpg
Tampons de signature de Jeanne Malivel<ref>Modèle:N° 92.8.2 et 92.8.3.</ref>, musée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc.

Jeanne Malivel a été l'une des grandes rénovatrices de la gravure sur bois en Bretagne. S'inspirant de ses recherches sur l'art irlandais mais aussi le haut Moyen Âge, elle commence à aborder cette technique en 1919 avec un Saint-Maurice, patron de Loudéac, initialement conçu comme une image de pardon et qui sera reproduit sous diverses formes.

Son œuvre gravé compte plus de 150 gravures sur bois<ref name=":0" />. Ses travaux de gravures sont essentiellement destinés à l'édition illustrée, dont sa plus célèbre réalisation est Histoire de notre Bretagne pour laquelle elle grave 72 bois.

Elle réalise également vers 1922 une série de gravures prenant pour thème la nature (L'Arbre sans feuilles, Le vieux Poirier).

Projets d'illustrations

1919 : La maison de l’Hermine

En 1919, l’éditeur Camille Le Mercier d’Erm demande à Jeanne Malivel de dessiner les emblèmes de ses maisons d’éditions, Les Argonautes et La maison de l’Hermine. Ce projet n’aboutira pas. La jeune femme réalise également une illustration pour le journal Dinard-Plage. Néanmoins, le dessin finit par être utilisé en 1921 pour des billets crées par l’Union commerciale et industrielle dinardaise après la première guerre mondiale. Ces derniers sont retirés de la circulation en 1923<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Jeanne Malivel collabore avec Camille Le Mercier d’Erm sur d’autres projets dont Les Saints Bretons de la côte d’Emeraude, une collection de monographies des saints bretons<ref>Modèle:Ouvrage</ref>, et la Collection de textes d’auteurs bretons, dans lequel l’artiste envisage d’illustrer des textes par Brizeux, Châteaubriand, Renan, Maurice Rostand, La Villemarqué et Le Braz<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

1921-1924 : Feiz ha Breiz

Dès 1921, Jeanne Malivel collabore avec l’abbé Jean-Marie Perrot sur la revue catholique bretonne Feiz ha Breiz. Elle illustre des contes et des nouvelles de la Bretagne avec des gravures sur bois de fil. Leur collaboration cesse en mars 1924 pour deux raisons : l’illustratrice n’est pas satisfaite de son travail car elle est obligée de s’en tenir à des illustrations de petites dimensions et elle manque tout simplement de temps car Malivel est occupée avec son poste d’enseignante aux Beaux-Arts de Rennes et avec les préparations de l’exposition des Arts décoratifs de 1925 avec les Seiz Breur<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Liste d'illustrations

  • Abbé Joseph Roulé, Nouvelle notice de N.-D. de Toute-Aide de Querrien, paroisse de La Prénessaye, Rennes, Impr. de L. Bahon-Rault, 1916.
  • Illustrations pour la revue Breiz Atao, 1919.
  • Syndicat d’initiatives de Loudéac, Loudéac et ses environs, Loudéac, Imprimerie Anger, 1922.
  • C. Danio (pseudonyme de Jeanne Coroller-Danio), Histoire de notre Bretagne, Dinard, imprimé et édité à l'enseigne de l'Hermine, 41, rue des Casinos, 1922.
  • André Le Marchand, Raoul de Fougères ou l’héroïque rançon, Rennes, Imprimerie Oberthür, 1923.
  • Illustrations pour la revue Feiz ha Breiz entre 1921 et 1926.

Peintures murales

  • Patronage de Loudéac : Saints bretons.

Arts décoratifs

Fichier:Quimper 71 Sainte Mère de Dieu Projet de Jeanne Malivel réalisée par Renée Trudon manufacture Henriot vers 1925.JPG
Sainte Mère de Dieu (vers 1925), faïence, musée de la Faïence de Quimper.

En 1919, Jeanne Malivel fait paraître dans Breiz Atao un article où elle appelle à l'épanouissement d'un art populaire, reflet de l'identité bretonne. En accord avec cet engagement militant, elle s'adonne à la conception de meubles, de motifs textiles, et à la pratique de la céramique. Son usage de la gravure, qu'elle qualifie d'Modèle:Cita plutôt que d'estampe, trahit cette conception tournée vers la diffusion populaire plutôt que vers la clientèle d'amateurs, qui recherchent la rareté<ref name=":0" />.

Céramiques

Mobilier

Fichier:Musée de Bretagne - chaise de Jeanne Malivel 1.jpg
Chaise, Rennes, musée de Bretagne.

Dès 1919, Jeanne Malivel conçoit des ensembles mobiliers pour son entourage familial ou amical. Ces meubles visent là encore à la rénovation des arts appliqués et sont parfois inspirés de meubles de la région de Loudéac. Ils sont réalisés par les ébénistes Julien Bacon à Caurel, Christian Lepart à Rochefort-en-Terre ou encore Gaston Sébilleau à Redon. Ces réalisations peuvent être ornées de polychromie. Elle dessine et fait réaliser par un forgeron loudéacien toutes les ferrures de ses meubles. L'un de ces ensembles, à décor de lignes brisées, sera présenté au pavillon de la Bretagne à l'Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes de 1925.

Expositions

Hommages

En 2019, les étudiants des diplômes d'études celtiques (DEC/DSEC), de l'université Rennes 2, lui rendent hommage en prenant pour nom : Promotion Jeanne Malivel - Yann-Fañch Kemener.

En 2022, dans le cadre d'une dynamique d'attractivité et de revitalisation urbaine, la ville de Loudéac entreprend de refondre son identité graphique. Dû à l'agence nantaise Katra, son nouveau logotype s'inspire très largement du monogramme de Jeanne Malivel, native de la ville<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Notes

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Références

Modèle:Références

Voir aussi

Bibliographie

  • J.R. Rotte, Ar Seiz Breur, Elven, Éditions Breizh Hor Bro.
  • Octave-Louis Aubert, Jeanne Malivel. Son œuvre et les sept frères, préface de Maurice Denis, Saint-Brieuc, O.-L. Aubert, 1929. Réédition en 1995 par l'Association Mémoire du pays de Loudéac, avec une préface de Daniel Le Couëdic.
  • Octave-Louis Aubert, « Jeanne Malivel graveur sur bois », La Bretagne touristique, Modèle:N°, Modèle:Date-, Modèle:Pp..
  • Maurice Denis, « Jeanne Malivel et l'art religieux », Bretagne, Modèle:8e, nouvelle série, Modèle:N°, janvier-Modèle:Date-, Modèle:Pp..
  • Jeanne Malivel, poème des 7 frères, Association Mémoire du Pays de Loudéac.
  • Denise Denouche, « À propos de l'Histoire de Notre Bretagne, étude des lettres de Jeanne Malivel et Camille Le Mercier d'Erm à Jeanne Coroller », in: Breizh ha Pobloù Europa, Bretagne et peuples d'Europe, Mélanges en l'honneur de Per Denez, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1999, Modèle:Pp..
  • Denise Delouche, « Jeanne Malivel, le phare du renouveau breton », in: Ars seiz Breur, [catalogue d'exposition], Rennes, musée de Bretagne, 2000, Modèle:Pp..
  • Olivier Levasseur, Jeanne Malivel, 1895-1926, Spézet, Coop Breizh, 2013 (Modèle:4e).
  • Pascal Aumasson, Seiz Breur pour un art moderne en Bretagne 1923-1947, Éditions Locus Solus.
  • Modèle:Ouvrage.
  • Modèle:Bibliographie

Liens externes

Modèle:Autres projets Modèle:Liens

  • Film documentaire: « Jeanne Malivel, un soleil se lève », écrit et réalisé par Laurence-Pauline Boileau - Produit par RnB!Films - Produit par TVR, TÉBÉO & Tébésud, avec le soutien de la Région Bretagne - 2022- 60’

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