Pardon (cérémonie)
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}}Modèle:Infobox Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France Un pardon est une forme de pèlerinage principalement rencontrée en Bretagne. Un pardon est organisé à une date fixe récurrente, dans un lieu déterminé et est dédié à un saint précis.
Le pardon comporte une messe et une procession en extérieur vers un lieu sacré suivant un parcours déterminé. Les reliques du saint et bannières font partie de la procession. Certaines processions peuvent être particulières : certaines sont circulaires (les troménies), d'autres peuvent avoir un parcours en mer.
Ce rituel religieux (les « fêtes de l'âme » comme les décrivait l'écrivain Charles Le Goffic) est généralement accompagné de pratiques et croyances traditionnelles d'inspiration peu orthodoxe (dévotion et médecine populaires, prophylaxie du bétail, tantad<ref group="Note">Tantad signifie "grand feu de joie" en breton. Par exemple : l'équivalent du feu de la Saint-Jean à la chapelle Notre-Dame-de-la-Clarté de Perros-Guirec, l'ange pyrophore de la chapelle Notre-Dame-de-Quelven.</ref>, recherches de présages, etc.), de fêtes profanes (boutiques de plein vent, lutte bretonne, débit forain, jeux traditionnels) et ses plaisirs collectifs parmi lesquels, en bonne place, la danse et la musique bretonne<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.
Une bénédiction dédiée, en fonction du saint vénéré et des vertus qui lui sont attribuées, et à destination d'un type de personne (exemple : le pardon de Saint-Yves pour les avocats), d'animal (pardon des chevaux, pardon des bovins de Saint-Herbot, de Pluméliau) ou d'objet précis, peut être faite durant un pardon.
Parallèle aux indulgences, les pardons apparaissent au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, connaissent un essor à partir de la Renaissance, puis perdent de leur importance au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle pour renaître sous leur forme actuelle au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. Du fait de leur impact sur un lieu (venue de nombreux pèlerins), ils sont parfois liés à une foire, un fest-noz... ; leur attrait économique et touristique peut être important.
Le nombre précis de pardons est mal connu, le chiffre de 2000 pardons étant généralement retenu bien que la pratique soit en baisse, ou ne survive que par la fête laïque.
Les pardons ne doivent pas être confondus avec les simples pèlerinages dédiés à un ou plusieurs saints et réalisés à n'importe quelle date, tels que le Tro Breiz ou le pèlerinage de Saint-Jean-du-Doigt.
Définition
Jean-Michel Guilcher définit le Pardon comme étant une « fête qui se tient à date fixe en un lieu consacré pour honorer et prier le saint patron du lieu » et « l’un des fondements de la vie religieuse et sociale des Bretons »<ref name=":0">Modèle:Article</ref>.
Bernard Rio note que « la particularité du Pardon est de participer à une double culture, chrétienne et celtique, de se rattacher à un espace, la paroisse, et à un temps, la fête du saint, qui s'enracinent dans un passé à la fois mythique et historique. » Il présente en ces termes les Pardons : Modèle:Citation blocD'après Bernard Rio, il y aurait actuellement « plusieurs milliers de pardons » en Bretagne<ref>Modèle:Ouvrage</ref> ; le chiffre de 2000 étant avancé et retenu par l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France<ref name=":7">Modèle:Lien web</ref>, dont 600 dans le Finistère<ref name=":4">Modèle:Article</ref>.
Historique
Le mot « pardon » provient de l'idée de pénitence permettant de recevoir des indulgences le jour dédié au culte d'un saint. Cette idée de pardon a, au cours de la fin du Moyen Âge, donné son nom à l'événement, qui conserve sa démarche pénitentielle et votive<ref name=":0" />. c'est au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle que les pardons se développent<ref name=":1">Modèle:Article</ref>. Les pardons sont alors dédiés à des lieux précis. La création de foires à l'occasion de pardons pouvait être soumise à autorisations au {{#switch: e
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}} du fait de leurs critiques quant à la démarche païenne ou d'ambiance de débauche<ref name=":0" />, dénoncée notamment par le prédicateur Julien Maunoir au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle : Modèle:Citation bloc Au pardon de Plédéliac, « on va à deux, on revient à trois » dit le dicton.
Le pardon de la chapelle de la Trinité à Plozévet durait trois jours ; il s'achevait par une grande foire. En 1642, on rapporte la présence de Modèle:Nobr pèlerins<ref>Steven Lecornu, Les pardons, une spécificité bigoudène, journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest, n° du 4 juin 2020</ref>.
Le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle et la période révolutionnaire mettent à mal les pardons. La piété de la seconde moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle multiple les pardons, chaque fête patronale devant un pardon<ref name=":0" />. La ferveur actuelle provient de cette époque<ref name=":0" />. Jusqu'au milieu du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, les grands pardons se déroulaient le jour consacré au saint et non un dimanche proche comme aujourd'hui<ref name=":1" />.
Certains pardons ont été créés récemment, comme le pardon islamo-chrétien du Vieux-Marché, créé en 1954 ou le pardon à la Madone des Motards de Porcaro, créé en 1979<ref name=":2">Modèle:Lien web</ref>.
En mai 2020 les pardons ont été inscrits à l'inventaire du patrimoine culturel immatériel en France à l'initiative de Bretagne Culture Diversité<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Organisation
Les pardons ont souvent lieu entre mai et octobre<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Autrefois, et parfois encore de nos jours, les fidèles se dirigeaient à pied vers le lieu d'un pardon sous forme de pèlerinage<ref name=":3">Modèle:Lien web</ref>. D'autres pardons sont très locaux, liés à un quartier ou un hameau<ref name=":4" />.
Le pardon en lui-même comporte au moins une messe et une procession, trajet entre l'église et un lieu déterminé. La messe et la procession peuvent avoir à des moments différents de la journée<ref name=":1" />. Des messes peuvent aussi avoir lieu la veille ou après le pardon et comprennent ou non une célébration eucharistique<ref name=":1" />. Une bénédiction dédiée peut avoir lieu suivant le type de pardon.
Le lieu d'arrivée de la procession est immuable. Il est marqué ou non par une construction (calvaire, église, fontaine sacrée, menhir, route...). Ce déplacement processionnaire est un aller-retour<ref name=":0" /> ou est circulaire (troménie), parfois ponctué de haltes ou de petites processions circulaires (autour d'une construction, parfois répétitivement)<ref name=":0" />.
La procession comprend dans l'ordre une croix de procession, la bannière du saint du lieu, les croix et bannières des paroisses ou congrégations voisines puis enfin les reliques du saint, entourées par le prêtre responsable de la cérémonie et des autres religieux<ref name=":0" />. La foule accompagne la procession en chantant, en français, latin ou breton<ref name=":1" />.
Certains pardons voient tout ou partie de leur parcours se faire en mer, sur des bateaux décorés<ref name=":2" />, tel le pardon des Terre-Neuvas à Saint-Malo qui, après s'être arrêté en 1966, a repris en 2018<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
La présence d'une fontaine est très fréquente. La fontaine permet aux hommes et aux animaux de se désaltérer, mais l'eau peut être bénie, notamment par immersion temporaire d'une relique, afin d'acquérir des vertus médicinales<ref name=":0" />.
Rassemblements de foules, les pardons sont également l'occasion de foires (La Martyre, Kerdévot en Ergué-Gabéric, Le Folgoët) attirant des étrangers au Moyen Âge<ref name=":0" />, une fête foraine, un fest-noz<ref name=":2" />...
Mais globalement, la pratique est en baisse : de nos jours, certains pardons ne survivent que sous la forme d'une fête non-chrétienne : une kermesse ou une fête foraine ; cela est dû à la perte de vitesse de la pratique chrétienne, à l'exode rural ou aux néoruraux, à la baisse du nombre de bénévoles ou leur vieillissement<ref name=":7" />,<ref name=":5">Modèle:Article.</ref>.
Émile Souvestre a fait, dans la première moitié du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, cette description synthétique des grands pardons :Modèle:Citation bloc
Types de pardons
La Bretagne compterait 1200 pardons, la plupart locaux<ref name=":3" />.
Les pardons ont une taille différente suivant le saint et la zone d'influence de celui-ci, allant du pardon à un saint vénéré dans un endroit unique aux grands pardons liés aux saint principaux de Bretagne (saint Yves, sainte Anne, Notre-Dame)<ref name=":1" />. Le plus grand est celui de sainte-Anne-d’Auray<ref>Modèle:Lien web.</ref> avec Modèle:Nombre à Modèle:Nombre participants pour le pardon, et Modèle:Nombre et Modèle:Nombre visiteurs du sanctuaire par an<ref name=":6">Modèle:Lien web.</ref>.
La finalité des pardons peut aussi influencer la fréquentation. Certains pardons sont en effet réputés pour telle ou telle vertu miraculeuse ou telle ou telle dévotion et font l'objet de rites précis :
- rites liés aux personnes :
- des malades afin de conjurer leur maladies, par exemple au pardon de Notre-Dame de Rumengol<ref name=":1" /> ;
- des corporations, comme celle des avocats au pardon de saint Yves à Tréguier<ref name=":1" />.
- rites liés aux animaux :
- nombreux pardons aux chevaux<ref name=":1" /> ;
- imploration pour préserver les vaches de la maladie. À Saint-Herbot, les agriculteurs font un dépôt conjoint sur les autels de la chapelle de queues de vaches et de mottes de beurre<ref name=":1" /> ;
- pardons des oiseaux : le plus célèbre fut le pardon de Toulfoën, mais il en a existé d'autres comme ceux de la chapelle Saint-Barnabé à Plourhan<ref>Modèle:Lien brisé.</ref>, des chapelles Saint-Jean de Plougastel-Daoulas et de Saint-Vougay<ref>https://www.ouest-france.fr/bretagne/saint-vougay-29440/un-pardon-de-saint-jean-bien-suivi-4320978</ref>.
- bénédiction d'objets :
- bénédiction des bateaux au pardon de Saint-Jacques, à Locquirec<ref name=":2" /> ;
- bénédiction de motos lors du pardon à la Madone des Motards de Porcaro, créé en 1979<ref name=":2" /> ;
- pardon des camping-caristes à Malestroit<ref name=":7" />
- depuis 2012, un pardon des surfeurs est organisé à la chapelle de Tronoën<ref>Modèle:Article.</ref>.
Il existe un pardon inter-religieux, le pardon islamo-chrétien du Vieux-Marché, créé en 1954<ref name=":2" />.
De nos jours, c'est plus la ferveur d'un rassemblement ou le maintien d'une tradition qui motive les participants d'un pardon, plus que la foi<ref name=":6" />.
Les pardons mud ("muets") sont plus rares : les fidèles doivent observer le silence. « Arrivés à la chapelle, ils doivent en effectuer trois fois le tour, dans le sens des aiguilles d'une montre et, contrairement aux autres pardons, aucun prêtre n'officie » ; de tels pardons existent encore, par exemple à Ty Mamm Doué en Quimper et à Kerdévot en Ergué-Gabéric ; cette coutume remonterait aux cultes celtiques antérieurs au christianisme<ref>Journal Le Télégramme de Brest et de l'Ouest , numéro du 13 avril 2019.</ref>.
Les troménies sont des pardons dont le parcours est circulaire, passant par différentes étapes. La plus célèbre est celle de Locronan, avec tous les ans la « petite troménie » (4 kilomètres) et tous les six ans la « grande troménie » (12 kilomètres) durant laquelle les fidèles se succèdent pendant une semaine<ref>Modèle:Lien web.</ref>.
Descriptions de pardons
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}}
La piété
Cette description d'un pardon date de 1894 : « Tous les villages, en Bretagne, ont leurs pardons, et non point tous les villages seulement, mais toutes les chapelles, tous les oratoires et quelquefois jusqu'aux simples calvaires eux-mêmes. Le Braz raconte qu'en allant en voiture de Spézet à Châteaulin, il vit, sur le bord du canal, à l'endroit où la route franchit l'Aulne, une grande foule assemblée : "Que fait-là tout ce monde ?" demanda-t-il au conducteur. "C'est le pardon de Saint-Iguinou" lui répondit-on. il chercha des yeux la chapelle, il ne la vit pas. Il y avait seulement, en contre-bas du pré, une fontaine que voilaient de longues lianes pendantes et, un peu au-dessus, au flanc du coteau, dans une excavation naturelle en forme de niche, une antique statue sans âge, presque sans figure, un bâton dans la main, dans l'autre un bouquet de digitales fraîchement coupées. Nul emblème religieux, pas l'ombre d'un prêtre. Le recueillement cependant était profond. C'étaient les fidèles eux-mêmes qui officiaient… »<ref name="Le Gaulois (Paris. 1868) - 1868-1929 - periodiques">Charles Le Goffic, Journal Le Gaulois Modèle:N° du 21 juillet 1894, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5288086/f2.r=Le+Faou.langFR</ref>.
Exemples de déroulements de pardons
Tancrède Martel fait en 1897 cette description du pardon de Plougastel-Daoulas: Modèle:Citation blocGeorges Philippar a décrit ainsi le pardon de Sainte-Anne à Fouesnant pendant la Première Guerre mondiale dans un texte daté du Modèle:Date : Modèle:Citation bloc
Pardons des chevaux et des bovins
Les pardons des chevaux ont comme saint patron saint Éloi à Quistinic, Guiscriff, Guidel, Louargat, Saint-Péver, Plérin, Bothoa, Ploudaniel, Plougastel-Daoulas, Montauban-de-Bretagne ; saint Alar à Paule, Plouarzel, Plozévet, Lanhouarneau, Landébia ; saint Télo à Landeleau ; saint Hervé à Gourin, Pédernec ; saint Gildas à Penvénan ; saint Salomon à Plouyé. Les pardons des chevaux changent donc de saint patron selon les paroisses<ref>Bernard Rio, Pardons de Bretagne, éditions Le Télégramme, 2007, Modèle:ISBN</ref>.
Le journal La Croix du Modèle:Date décrit ainsi les "Pardons aux chevaux"<ref>D'autres "Pardons aux chevaux" existaient en Basse-Bretagne, par exemple à Plouarzel et Ploudalmezeau dans le Léon, Plonéour-Lanvern et Plobannalec dans le Pays bigouden</ref> : Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc Modèle:Citation bloc
Des "Pardons de bovins" existaient également : Le journal La Croix fait en 1940 cette description du "Pardon aux bovins" de Saint-Herbot<ref>Une "Fête du beurre" se déroule encore chaque année à Saint-Herbot, voir Modèle:Lien brisé</ref>: Modèle:Citation bloc <poem>
- Seigneur saint Herbot béni
- Du fond du cœur je vous prie
- De répandre votre bénédiction sur le lait que je traie
- Pour que s'élève beaucoup de crème
- À contenter mes bourgeois
- Et à la fin de l'année
- Je vous promet un veau…
</poem> Saint Cornély et saint Ronan étaient aussi invoqués pour les bovins.
Lors du pardon de saint Éloi à Quistinic, le prêtre récite la prière traditionnelle suivante : Modèle:Citation bloc
L'ivresse et les débordements lors des pardons
En 1897,Charles Le Goffic analyse en ces termes la fréquence de l'ivresse lors des pardons : « Le caractère du pardon, c'est qu'il est d'abord une fête religieuse. On y vient par dévotion, pour se racheter d'un péché, quémander une grâce ou gagner des indulgences. La grand'messe, les vêpres, la procession, le salut et les visites au cimetière prennent les trois-quarts de la journée ; le reste est pour l'eau-de-vie. Mais l'ivresse même a quelque chose de grave et de religieux chez ces hommes ; elle prolonge leur rêve intérieur et l'élargit jusqu'au mystère. Les soirs de "pardon", en Bretagne, sont aussi les soirs d'évocations et de rencontres surnaturelles. Dans l'alanguissement des premières ombres, sur cette terre baignée de tristesse, il se lève des talus et des landes une impalpable poussière d'âmes, les "anaon", les étranges revenants du passé. Leur murmure berce la démarche titubante des pèlerins ; ils l'entendent dans le bruit des feuilles et, machinalement leurs lèvres molles achèvent dans une éructation le Pater interrompu. Cet idéalisme orgiaque n'est pas ce qui étonne le moins les étrangers qui assistent à un "pardon". J'en ai vu qui détournaient la tête avec dégoût. Mais c'était les mêmes qui souriaient au passage de la procession à l'air de gravité recueillie dont ces pauvres gens accompagnaient la croix paroissiale. Comment auraient-ils pu distinguer entre l'ivresse ordinaire et l'espèce de trouble qui fermente, à certaines heures, dans ces cerveaux en mal d'infini ? »<ref name="Le Gaulois (Paris. 1868) - 1868-1929 - periodiques" />
Laurent Tailhade a écrit : « Ici, la foi cohabite avec la pochardise. (…). Des groupes d'ivrognes étançonnés l'un à l'autre (…). Les voitures du pays : chars à bancs, jardinières, tape-culs, au triple galop de leurs bêtes chargées d'avoine, emportent vers le Pardon un chargement effroyable de chrétiens avinés »<ref>Laurent Tailhade, « le Pardon de Rumengol », dans Plâtres et marbres, Athéna, Paris, 1922, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k37172d/f99.image.pagination.r=Rumengol.langFR</ref>.
L'honneur de porter la croix de procession ouvrant le cortège fait que certaines personnes se livrent à des exploits « sportifs » pour l'obtenir<ref>Modèle:Article.</ref>.
Les pardons, fête laïque
Le journal Ouest-Éclair écrit dans sa description du pardon de Saint-Herbot en 1906 : « Les touzerien-bleo ou "tondeurs de cheveux" ont fait une bonne récolte au pardon de Saint-Herbot. Les jeunes filles de Plonévez, de Collorec et de Plouyé affluaient dans leurs boutiques pour y troquer le voile naturel de leur tête contre quelque mouchoir ou foulard de couleur voyante ou autre menu colifichet »<ref>Ouest-Éclair Modèle:N° du 12-06-1906, consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6410976/f5.image.r=Herbot.langFR</ref>.
-
Épingles de pardon (Musée départemental breton).
Principaux pardons
Certains d'entre eux se déroulent à l'occasion de fêtes religieuses, comme l'Assomption, le 15 août, par exemple à La Clarté en Perros-Guirec ou à l'abbaye du Relec en Plounéour-Ménez. Les pardons dédiés à la sainte Mère de Dieu sont d'ailleurs les plus nombreux, suivis par ceux de sa propre mère, sainte Anne (Sainte-Anne-la-Palud, Sainte-Anne-d'Auray), patronne de la Bretagne. Cependant la plupart honorent des saints locaux en raison de leur capacité à soigner ou à protéger telle ou telle catégorie de personnes ou d'activités : pardon de saint Gildas, dit des chevaux, au début du mois de juin, dans le Trégor, ou de saint Guirec pour les filles à marier, pardon du saint patron de chaque paroisse, pardon de la mer pour les marins, etc. Modèle:Article détaillé
Le pardon de saint Yves, à Tréguier, honore, quant à lui, le patron de toutes les professions juridiques : son rayonnement est aujourd'hui international puisque des milliers de pèlerins, officiels ou anonymes, affluant de tous les pays du monde, processionnent avec humilité et ferveur de son tombeau, érigé dans la cathédrale, à la paroisse de son lieu de naissance, en tenues d'avocats, de magistrats, d'évêques, d'universitaires, de membres de confréries… ou en simples croyants. Modèle:Article détaillé Comme exemple de pardons singuliers, on peut citer le pardon au beurre de Spézet (autrefois se pratiquait la quête du beurre dans de nombreuses paroisses du centre de la Bretagne comme Langonnet ou Saint-Herbot où subsiste une "fête du beurre") ou le pardon des motards à Porcaro.
Troménies
Modèle:Article détaillé Les troménies de Locronan et de Landeleau sont caractérisés entre autres par des processions de longueur particulièrement importante. D'autres troménies comme celle de saint Goueznou à Gouesnou et de saint Thudon à Guipavas ou celle de saint Conogan dans la paroisse désormais disparue de Beuzit-Conogan étaient également très fréquentées.
Dans la culture
Culture bretonne et tourisme
Les pardons permettent de sauvegarder la culture bretonne, en particulier les messes et cantiques en breton<ref name=":6" />.
La présence des pardons dans la culture de Bretagne fait l'objet d'un inventaire participatif par l’association Bretagne Culture Diversité, et ont été inscrits en 2020 à l'inventaire national du patrimoine culturel immatériel en France <ref name=":4" />,<ref name=":5" />, un premier pas vers une inscription au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO<ref>https://www.letelegramme.fr/bretagne/les-pardons-font-partie-de-l-univers-des-bretons-17-05-2020-12553095.php et https://fr.aleteia.org/2020/05/30/les-1-300-pardons-bretons-une-sacree-tradition/ </ref>.
Les pardons sont un attrait pour le tourisme local, les personnes y venant étant attirées par la randonnée, le site patrimonial ou pour assister à la cérémonie<ref name=":6" />.
Dans la peinture
Le thème des pardons est assez présent dans la peinture bretonne des {{#switch: e
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}}.
Contes et légendes
- Au pays des pardons publié en 1894 par Anatole Le Braz, récit de quatre pardons : Saint-Yves, le pardon des pauvres (Tréguier) ; Rumengol, le pardon des chanteurs (Rumengol) ; La Troménie de saint Ronan (Locronan), le pardon de la montagne ; Sainte-Anne de la Palude, le pardon de la mer (Sainte-Anne-la-Palud)<ref>Consultable https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k102818k</ref>.
Notes et références
Notes
Références
Articles connexes
- Maurice Lederlé, peintre spécialiste des pardons de Bretagne
- Caves à boisson du pardon de Notre-Dame de Crénénan en Ploërdut
- Pardon national de la batellerie