Fest-noz
Modèle:Infobox Patrimoine culturel immatériel de l'humanité Un fest-noz (Modèle:MSAPI<ref group=n>Prononciation en français de France retranscrite selon la norme API.</ref> ; en breton : Modèle:MSAPI<ref group=n>Prononciation en breton KLT retranscrite selon la norme API.</ref>) est un type de fête « revivaliste » (essentiellement un bal), inventé dans les années 1950 dans le centre de la Basse-Bretagne (essentiellement la Haute-Cornouaille), dans le but de recréer les rassemblements festifs de la société paysanne qui ponctuaient les journées de travaux collectifs et qui ont disparu dans les années 1930. La renaissance des festoù-noz peut être attribuée à Loeiz Ropars<ref>Jefig Roparz, Modèle:Lang - Le rénovateur du fest-noz, Emgleo Breiz, 2011, 190 p</ref>.
Au cours des années 1970, grâce au mouvement folk, en particulier l'effet Alan Stivell à partir de 1972, les festoù-noz ne se cantonnent plus au centre de la Bretagne. Beaucoup de jeunes découvrent la musique et la danse bretonne et s'en emparent : le fest-noz devient une manifestation urbaine. De nombreuses associations en organisent parfois dans un but militant ou même lucratif. Ce premier effet de mode passé, ces rassemblements se raréfient dès la fin des années 1970. Toutefois, au cours des années 1980 et 1990, musiciens et danseurs s'approprient leur culture, en l'approfondissant et en la consolidant. C'est pourquoi le fest-noz retrouve une grande popularité dans les années 1998-2000 avec le renouveau de la musique bretonne et celtique<ref>Sicard Padrig, La musique celtique, Ouest-France, 1997</ref>. Le phénomène est désormais d'une grande ampleur, on compte plusieurs centaines de festoù-noz organisés chaque année, et a même quitté la Bretagne pour gagner d'autres régions de France<ref>Olivier Goré, La dimension sociale d’une exception culturelle régionale. Le fest-noz en Bretagne, Rennes.[1]</ref>. Le 5 décembre 2012, le fest noz est inscrit comme patrimoine culturel immatériel de l'humanité par l'UNESCO<ref name=unesco>Unesco: le fest-noz breton inscrit au patrimoine immatériel de l'Humanité, le Point</ref> après que cette pratique a été inscrite à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France.
Étymologie
C'est un mot breton signifiant « fête de nuit », par opposition au fest-deiz pour « fête de jour ».
Le pluriel breton est festoù-noz, mais les sœurs Goadec disaient festnozoù, et le français peut dire aussi des fest-noz.
Historique
Tradition issue de la société rurale
Des auteurs signalent déjà aux {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIe{{#if:| }} }} et {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XVIIIe{{#if:| }} }} siècles<ref>Mme de Sévigné, lettre du 5 août 1671</ref>,<ref>Jacques Cambry, Voyage dans le Finistère</ref> que le lien à la danse est très populaire en Bretagne. Dans son ouvrage Breiz Izel, Bouet écrit Modèle:Citation<ref>Perrin Olivier & Bouet Alexandre, Breiz Izel, ou la vie des Bretons d'Armorique, 1838</ref>.
Dans la société rurale bretonne d'avant 1930, les grands travaux agricoles (moissons, battages, récolte des pommes de terre ou de pommes à cidre, arrachages…) sont la principale occasion de danser. Ces rassemblements, où se manifestent l'entraide et la solidarité se terminent par des danses, collectives par essence, qui deviennent ainsi l'expression de toute la communauté. Ces danses sont également l'occasion de « casser la fatigue » après le travail harassant des champs. Les femmes comme les hommes participent à ces travaux manuels. Cette corvée automnale est dissimulée par le chant, apaisant fatigue et sautes d'humeur<ref>Yves Defrance, L'archipel des musiques bretonnes, Cité de la Musique, Coll. Musiques du monde 2000, 192 pages, p. 132</ref>. Le convivial repas, où sont seulement invités ceux qui ont participé à la tâche, est généralement plein d'entrain : rondes chantées, joutes orales (disparues), improvisations de compléments chantés (Modèle:Lang), jeux de force (Modèle:Lang) et petits concours de danse, récompensés de tabac pour les hommes et de rubans pour les femmes. Puis, jusque tard dans la nuit, les danses transmettent une excitation croissante des chanteurs aux danseurs, puis des danseurs aux chanteurs<ref name="Becker">Roland Becker, La musique bretonne, p. 89</ref>. L'étroite cohésion de la ronde ou de la chaîne provoque un dépassement de chacun et permet au groupe d'accéder à un certain état de conscience collectif. La fête de nuit est l'expression d'une communauté en liesse, où la dimension collective avoisine la transe<ref name="Becker" />. Le sonneur est stimulé par les bons danseurs avec lesquels il peut communiquer ses airs à danser. Tous les acteurs participent à la danse, en s'accompagnant souvent eux-mêmes de leurs chants.
Parfois, les danses répondent à une fonction utilitaire, comme lors de la réfection des aires à battre les céréales (au fléau). C'est la danse de l'aire neuve (Modèle:Lang) qui utilise l'action des danseurs pour tasser le sol. Le martèlement des sabots de bois s'avère alors particulièrement efficace. On procède de la même façon pour confectionner le sol de terre battue d'une maison, mais les danseurs sont bien sûr moins nombreux, la place étant limitée à l'intérieurModèle:Référence souhaitée.
Les fêtes calendaires (pardons, foires...) et les noces sont l'autre grande occasion de danser. Celles-ci s'étalent souvent sur trois, voire quatre jours et peuvent rassembler jusqu'à Modèle:Unité pour les plus importantes. On danse dès la sortie de l'église, sur le chemin menant sur les lieux du banquet et, à la ferme, en attendant les viandes, c'est alors la danse du rôti, la Modèle:Lang. Des sonneurs sont présents pour ces grandes occasions<ref>Jean Choleau et Marie Drouart, Chansons et danses populaires de Haute-Bretagne, tome I, Univaniez Arvor, Vitré, 1938</ref>. Ces fêtes étaient l'occasion pour les jeunes de se rencontrer et aussi de s'évaluer, sur le plan social, grâce aux habits, et celui de la résistance à la fatigue, une même danse durant parfois très longtemps avec des pas complexes et rapides demandant effort et technique.
Les freins à son développement
L'Église a tenté d'interdireModèle:Référence souhaitée les danses « Modèle:Lang » (ventre contre ventre ou danses de couple), mais tolérait de se tenir par le petit doigt. Dans certaines paroisses, il fallait se tenir par l'intermédiaire d'un mouchoir. Le fest noz du paysan de l'ancienne tradition était encore bien vivant à la fin des années 1920 et dans certains endroits (Maël Carhaix, Rostrenen), jusque vers 1935, pour tomber en désuétude partout à la fin des années 1930<ref name="Loeiz Ropars">Loeiz Ropars, l’initiateur des festou-noz des années 50</ref>. L'occupant nazi interdisant l'organisation de bals publics, des bals clandestins émergent dans les villages, loin du bourg. Faute d'orchestre, on se remet à chanter le kan ha diskan et donc à danser le répertoire de rondes appropriées à cette technique vocale. Indépendamment de toute corvée agricole, la jeunesse découvre alors comment il était possible de s'amuser simplement<ref name="Loeiz Ropars" />.
Lorsque la mécanisation de l'agriculture apporte les premières arracheuses de pommes de terre, marquant ainsi la fin des travaux communautaires et donc des festoù-noz traditionnels, quelques personnes ont l'idée de remettre à l'honneur les festoù-noz pato, comme Albert Trévidic et surtout Loeiz Ropars de Poullaouen qui souhaitent en même temps relancer la technique du kan da zañsal (chant dans la danse), en usage pour soutenir à la voix les dañs tro<ref name=mb1>Modèle:Harvsp</ref>. Dans les années 1940, il saisit ce patrimoine original et dense, alors même que la société traditionnelle s'en éloigne, découvrant les bals. Il fallut réinventer le fest-noz ou plutôt lui trouver une autre raison d'être. Ce furent, d'un côté, les membres des cercles celtiques, désireux de s'amuser en dehors de leurs obligations scéniques, de l'autre les anciens paysans encore bien valides qui animèrent les premiers festoù-noz nouvelle manière, un temps baptisés « bals bretons » dans sa forme citadine<ref>Yves Defrance, L'archipel des musiques bretonnes, Cité de la Musique, Coll. Musiques du monde 2000, 192 pages, p. 133.</ref>. Ils prennent en effet toutes les allures de bals : entrée payante, ouvert à tout public, musiciens et chanteurs annoncés par affichage, scène surélevée, buvette pourvue en « rouge-limonade » et « champagne breton ».
Une renaissance locale
Pour inciter les kanerien à sortir de leurs villages, l'idée est d'organiser des concours de chant ouverts à tous, avec des prix à gagner<ref>« Les cercles celtiques et la culture bretonne », Ar Soner, n°236, juillet 1977, p.14</ref>. Loeiz Ropars organise le premier concours de kan ha diskan en 1954 à Poullaouen, dont le succès populaire dépasse les espérances<ref name="Becker" />. Le 30 octobre 1955, il organise son premier fest noz dans une salle de danse à Poullaouen, après le second concours de chant<ref name=mb1 />. Cette soirée historique, suivie par 3 000 personnes, marque à la fois le retour à la tradition et l'adaptation aux nouvelles conditions de la vie sociale et économique (exode rural, développement des communications...) : les chanteurs se produisent en salle, sur une scène séparée des danseurs, devant un micro<ref group="n">Loeiz Ropars : Modèle:Citation, Loeiz Roparz et Naïk Raviart, Le renouveau du fest-noz en Bretagne, dans La danse, Modal, 1988</ref>. Ceux-ci fournissent par la même occasion les premiers enregistrements de kan ha diskan, réalisés par la première maison de disques bretonne Mouez Breiz.
Le fest-noz « mod-nevez » prend vite son essor et se répand dans tout le terroir d'origine, c'est-à-dire en Cornouaille intérieure. Le premier fest-noz « urbain » se tient à Quimper en 1958, sous le nom de « bal breton »<ref>Loeiz Ropars, « Fest-Noz », Festival de Cornouaille, Ed. Vivre ici, 1993 Modèle:ISSN</ref>. La même année, les frères Morvan animent un fest-noz à Saint-Servais et, à Treffrin, ce sont Maryvonne et Anastasie Goadec qui y chantent<ref>« Les cercles celtiques et la culture bretonne », Ar Soner, n°236, juillet 1977, p.20</ref>. Quelques voix se font remarquer et la réputation de certains dépasse en peu de temps les limites de leur canton (frères Morvan, sœurs Goadec, Catherine Guern, Manu Kerjean et Lomig Donniou...)<ref>Yves Defrance, L'archipel des musiques bretonnes, Cité de la Musique, Coll. Musiques du monde 2000, 192 pages, p. 134</ref>. La collecte de chants du pays de Redon et Vilaine par Jean-Louis Latour et Albert Poulain donne un élan à la culture de Haute-Bretagne qui retrouve ses danses (Rond de Saint-Vincent, pilé-menu, avant-deux...).
Parti de haute Cornouaille (Rumengol, Spézet...), le modèle du nouveau fest-noz gagne dès 1957 d'autres « pays » pour conquérir Bretagne<ref group="n">Le festival de Cornouaille est le premier à l'intégrer à son programme en 1964. Dans les années 1970, devenu une véritable mode, il met la Bretagne en effervescence et prend une dimension politique liée à la revendication culturelle régionale. Ainsi, d'immenses festoù-noz à Nantes sont annoncés entièrement en breton. Ce mouvement atteignant toute la haute Bretagne, quelques vielleux, violoneux et bouézous reprennent du service.</ref> et diaspora, avec toujours cette vocation collective de la pratique de la danse et loin de la fête folklorique ou du spectacle (cercles celtiques) qui apparaissent au début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. Il ne relève pas d'un mouvement folklorique mais évolue au contraire avec son temps en exprimant les valeurs culturelles de la société bretonne contemporaine et en fonction des modes musicales. Vu la dimension des nouvelles rondes et chaînes, il fallut extraire les chanteurs de la danse et amplifier leur voix. Le phénomène épouse son cadre culturel contemporain avec l'installation d'un podium et d'une sonorisation pour les chanteurs ou sonneurs, avec le soutien éventuel d'une rythmique folk rock, permettant une audience massive. En parallèle, quelques musiciens tentent de créer des formations utilisant des instruments modernes. Ainsi, vers 1958, le groupe brestois Son ha Koroll, sous l'égide de Per Yves Moign, enregistre deux disques avec accordéon, batterie, violon, pian, contrebasse, s'inspirant du mouvement musical écossais<ref name=mb2>Modèle:Harvsp</ref>. À Rennes, Evit Koroll fait de même. En 1961, Henri Landreau et Tugdual Calvez fondent les Namnediz, premier groupe à intégrer une basse électrique<ref name=mb2 />.
Dans une optique commerciale, des festoù-noz sont ensuite organisés avec force publicité et entrée payante. Mais à l'opposé des festoù-noz « touristiques », subsistent des occasions où un public averti aime à danser, à communiquer tout simplementModèle:Référence nécessaire.
Unification et ouverture
L'absence de normes mais le respect de codes implicites qui assurent la transmission des pratiques a conduit à l'apparition de nombreux airs composés et de variantes chorégraphiques<ref name="Fete">La fête au présent: Mutations des fêtes au sein des loisirs, Editions L'Harmattan, 2009, 418 pages, p.85</ref>. Ainsi, depuis le revival, elle renouvelle cette pratique festive en acceptant les variations mais en refusant les innovations qui ne respectent pas l'esprit de la tradition. Par exemple, les Ramoneurs de menhirs ont introduit leur punk celtique dans les festoù-noz des années 2000. Dès le début des années 1970, Alan Stivell, qui obtient une reconnaissance à l'échelle nationale et internationale, popularise à grande échelle la musique bretonne et la danse pratiquée en fest-noz. Nombreux sont les groupes folk bretons qui par la suite animent les soirées dansantes : Diaouled Ar Menez, Sonerien Du, Bleizi Ruz<ref>Modèle:Harvsp</ref>... Dans les années 1990, Ar Re Yaouank (« Les Jeunes ») rajeunissent l'image traditionnelle avec une énergie rock qui attire la nouvelle génération.
D'un état d'une constellation de danses quasi uniques pour chaque terroir, le répertoire chorégraphique traditionnel est passé de 1955 à nos jours vers une sorte de tronc commun à tous les musiciens et danseurs bretons. Fruit de mouvement folklorique et de revival, la danse collective est devenue un des moyens privilégiés de l'expression contemporaine de l'identité bretonne (combinant danse, musique, langue voir gastronomie) et offre la possibilité à tout un chacun de vivre la musique populaire de l'intérieur<ref>Yves Defrance, L'archipel des musiques bretonnes, Cité de la Musique, Coll. Musiques du monde 2000, p. 136</ref>. Les festoù-noz participent à l'organisation spatiale du territoire, en s'inscrivant localement dans la réalité quotidienne des rapports sociaux, génèrent des recettes financières pour les associations qui les organisent le plus souvent, et l'été en attirant les touristes avec un impact direct sur l'économie de la région<ref name="Fete" />.
Aujourd'hui, les danseurs recherchent le plaisir de danser en groupe pour partager un moment privilégié, tous ensemble. D'une certaine façon, participer à un fest-noz de grande taille (comme il s'en organise souvent à proximité des grandes villes bretonnes ou en Île-de-France) se rapproche d'une sortie en boîte de nuit, voir d'une « transe musicale »Modèle:Référence nécessaire de très grande ampleur lors des Cyber fest-noz, du festival Yaouank à Rennes...
Une reconnaissance mondiale
Une forte émigration historique a engendré une diaspora bretonne à l'intérieur même des frontières françaises et partout ailleurs dans le monde (USA, Canada, Australie...). Il y a près d'un million de bretons de naissance ou d'adoption à vivre à Paris et en Ile-de-FranceModèle:Référence nécessaire. Ils apprécient de se retrouver au sein des associations bretonnes parisiennes (Mission bretonne), des bagadoù (Bagad Pariz, Bagad Keriz, etc.) et cercles celtiques (Cercle Mibien ar Mor de Poissy, Dañserien Pariz, Seiz Avel de Trappes...) et participent largement aux nombreux festoù-noz organisés toute l'année (Festival Pariz-Breizh à Argenteuil, Fest-noz de Cachan, de Villejuif ou de la Saint-Yves à Paris rassemblant chacun plusieurs milliers de danseurs). La scène musicale bretonne d'Ile-de-France est elle aussi très dynamiqueModèle:Référence nécessaire avec des groupes et formations tels que Dorn ha Dorn, Kafe Koefet, Kazdall, Kroazhent, Deskomp, Adrak, Ar Gazeg Veurzh...
Le fest-noz est retenu en 2012 pour représenter à l'UNESCO le patrimoine culturel immatériel breton, car il réunit un ensemble d'éléments de la culture bretonne : « le répertoire chanté, la pratique instrumentale, les danses et une dimension sociale liée à une convivialité partagée entre générations », selon le directeur de l'association Dastum<ref name=unesco/>.
Une pratique affectée par la pandémie
Le monde du fest-noz a été arrêté dès la mi-mars 2020 à cause de la pandémie de Covid-19, aucun contact physique n'étant possible en maintenant les gestes barrières.
Pendant les confinements, Tamm-Kreiz organise des fest-noz virtuels, les musiciens de chez eux et avec leur matériel se filment en direct et font danser les internautes<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Les danses
Il existe des centaines de danses traditionnelles, dont les plus connues sont : les gavottes, l'an-dro, l'hanter-dro, le laridé, le plinn, le kost ar c'hoat, etc. Lors d'un fest-noz, on pratique des danses en chaîne ou en ronde (tout le monde se tient par la main et le bras), des danses en couple, et des danses « à figures », comme le jabadao ou les nombreux avant-deux de Haute-Bretagne. Les danses de Basse-Bretagne sont le plus souvent organisées en suites de deux ou trois danses : ainsi, par exemple, la suite gavotte - bal - jabadao, caractéristique des terroirs du sud de la Cornouaille. On doit danser la suite complète avec le même cavalier ou cavalière.
La musique
Modèle:Article détaillé La musique que l'on peut entendre dans ces fêtes est de trois types : le chant a cappella, (kan ha diskan), le chant accompagné, ou la musique purement instrumentale. Avant l'invention des microphones et des instruments amplifiés, les instruments les plus utilisés étaient la bombarde accompagnée du biniou kozh, du fait de leur puissance sonore.
On trouvait aussi l'accordéon diatonique, la clarinette, le violon et, plus rarement, la vielle à roue. Après la Seconde Guerre mondiale, la cornemuse écossaise (appelée biniou bras « grande cornemuse » en Bretagne) s'est généralisée en Bretagne grâce aux bagadoù : elle a alors fréquemment pris la place du biniou kozh. La clarinette (treujenn-gaol en breton, ou trognon de chou), le plus souvent de modèle ancien à 13 clefs, avait quasiment disparu mais elle bénéficie d'un fort regain d'intérêt depuis quelques années.
Au-delà des instruments traditionnels, il existe aujourd'hui des groupes aux tendances très variées, du rock, jazz (Diwall, Skeduz, Roll ma Yar…) au punk (Les Ramoneurs de menhirs) en passant par les mélanges de tous les pays. Les instruments à cordes (violon, contrebasse, guitare acoustique, guitare électrique, guitare basse) et les percussions nord-africaines ont été depuis longtemps adoptés.
Les cuivres font actuellement de plus en plus leur apparition, apportant souvent avec eux des sonorités proches de celles des musiques des Pays de l'Est.
À des degrés divers, certains groupes de fest-noz utilisent aussi les claviers électroniques et les synthétiseurs (Arvest, Les Baragouineurs, BHT, Kepelledro, Plantec, les Sonerien Du, Strobinell, Toï-Toï…).
Le déroulement
Pratiqué dans sa forme traditionnelle dans les cours de ferme du Centre et de l'Ouest de la Bretagne ou sur les places publiques lors des noces, il investit après sa renaissance divers lieux : des salles des fêtes ou des foyers socioculturels le plus couramment mais aussi des salles omnisports, des salles de concerts ou encore des places publiques ou des placîtres de chapelles pendant la période estivale<ref>La fête au présent: Mutations des fêtes au sein des loisirs, Editions L'Harmattan, 2009, 418 pages, p.79</ref>.
Pour animer les festoù-noz, il y a généralement plusieurs « groupes » qui se succèdent sur scène, parfois dans la danse.
En généralModèle:Référence nécessaire, les couples de sonneurs ou les chanteurs ne jouent ou ne chantent pas plus d'une demi-heure. Si un (ou plusieurs) groupe de musiciens est à l'affiche, le passage sera plus long, 3/4 d'heure à une heure.
On rencontre aussi de façon courante un bagad, un musicien soliste (accordéon diatonique par exemple).
En fin de fest-noz, il n'est pas rare que les musiciens et chanteurs fassent ensemble un « bœuf » : quelques morceaux de manière plus ou moins improvisée, avec une éventuelle participation des musiciens présents dans le public.
Implication culturelle
Modèle:Infobox Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France L'association Dastum a préparé un dossier afin de faire inscrire la pratique du fest-noz en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité, sous l'égide de l'UNESCO<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Vidéo de présentation du projet UNESCO</ref>. Le 5 décembre 2012, le fest-noz a été classé par l'UNESCO comme patrimoine culturel immatériel breton<ref name=unesco/>. Le fest-noz est également inscrit à l'Inventaire du patrimoine culturel immatériel en France<ref>Fiche d'inventaire du "Fest-noz" au patrimoine culturel immatériel français, sur culture.gouv.fr (consultée le 13 octobre 2015)</ref>.
Le site Internet Tamm-Kreiz.bzh, géré par l'association Tamm-Kreiz, publie les premières données sur l'activité du fest-noz depuis 2012 et assure un rôle d'Observatoire en plus de celui d'agenda.
Liste de groupes de fest-noz
Notes et références
Notes
Références
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages
- Modèle:Ouvrage
- Jefig Roparz, Modèle:Lang - Le rénovateur du fest-noz, Emgleo Breiz, 2011, 190 pages
- Modèle:Ouvrage
- Roland Becker, Laure Le Gurun, La musique bretonne, « Le fest noz - le chant après le champ », 1994, Coop Breizh, p. 89-91
- Modèle:Ouvrage (nouvelle version de l'ouvrage paru par Le Chasse-Marée/ArMen en 1996, 511 p.)
- Une liste beaucoup plus fournie des livres qui parle du fest-noz et des danses bretonnes est consultable ici.
Journaux, revues, périodiques
- Guide pratique pour l'organisation d'un fest-noz (Tamm-Kreiz), 2020
- Loeiz Ropars et Naïk Raviart, « Le renouveau du fest-noz en Bretagne », dans La danse, Modal, 1988
- Fañch Postic, « Aux origines du fest-noz » dans ArMen n°93, avril 1998, p. 12-23
- « Fest-noz urbain. Contre la généralisation d'un modèle unique », « Aux origines du fest-noz moderne. De la veillée-spectacle aux soirées de danse », Musique bretonne, n°236, juillet 2013, p. 28-30 et 40-46
- Olivier Goré, « Festoù-noz et territoires. La permanence des pays », Musique bretonne, n°206 janvier 2008, p. 26-29, lire en ligne
- Marc Clérivet, « Danser en fest-noz. Une pratique aux réalités multiples », Musique bretonne, n°195, mars 2006, p. 34-38 lire en ligne
- Yves Labbé, « Une enquête exclusive de Musique Bretonne. La nouvelle jeunesse des festoù-noz » dans Musique bretonne, n°137, septembre 1995, p. 3-6 lire en ligne
- Christian Morvan, « Réflexion sur les Festoù-Noz aujourd'hui » dans Musique bretonne n°68, mars 1987, p. 18 lire en ligne
- Dominique Dujardin, « Autres réflexions sur les festoù-noz » dans Musique bretonne n°71, mai 1987, page 23 lire en ligne
- Christian Campion, « Dossier. Le fest-noz, trésor vivant », Bretagne Magazine, n° 57, décembre 2010, p. 16-37
Travaux universitaires
- Olivier Goré, L'inscription territoriale de la musique traditionnelle en Bretagne, Thèse de Géographie, Université Rennes-II, 2004 lire en ligne
- Enora Coat, « Le fest-noz à la croisée des identités : modernité d'une pratique culturelle et traditionnelle bretonne », mémoire IEP, Rennes, 2013
Vidéographie
- {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} et {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Une nuit en Bretagne : Un nozvezh e Breizh, film de Sébastien Le Guillou, co-production France 3 Bretagne / Pois Chiche Films / Bretagne Culture Diversité, 52 minutes, voir sur vimeo.com
Articles connexes
- Musique bretonne
- Danse bretonne, présentation des principales danses.
Liens externes
- Tamm-Kreiz, le site du fest-noz
- Danses bretonnes
- Infolk60, agenda des fest-noz et bals folk en Picardie, Ile de France, Nord Pas-de-Calais et Normandie
Modèle:Palette Patrimoine culturel immatériel de l'humanité en France Modèle:Portail