Alan Stivell
Modèle:En-tête label Modèle:Infobox Musique (artiste) Alan Stivell, né Alan Cochevelou le Modèle:Date de naissance à Riom (Puy-de-Dôme), est un auteur-compositeur-interprète et musicien français<ref group="n">Né d’une famille principalement bretonne, il se reconnaît comme breton depuis le plus jeune âge et ne se définit pas, lui-même, comme d’identité française. Il défend la reconnaissance d’une nationalité bretonne, différenciée et conjointe à une citoyenneté française (tant qu’une majorité le désire).</ref>. Il milite pour faire admettre le peuple breton avec sa langue, sa culture, son territoire. Il est, avant tout, multi-instrumentiste : harpe celtique principalement, mais aussi piano et claviers, flûte irlandaise, bombarde, cornemuse écossaise, voire percussions. II est également chanteur et auteur (en plusieurs langues)<ref group="n">Il chante majoritairement en breton, mais aussi dans d'autres langues celtiques (écossais, irlandais, gallois, cornique), français, anglais et, plus accessoirement, galicien, occitan, catalan, algonquin, quechua, japonais.</ref>.
Dès les années 1950, grâce au travail de son père Georges Cochevelou, Alan Stivell fait, avec lui, renaître la harpe celtique de Bretagne. Ceci par des récitals depuis 1953. À partir de 1966, Alan Stivell est le premier chanteur breton professionnel utilisant principalement la langue bretonne (brezhoneg). Héritier du premier renouveau musical breton (qui avait vu la création des bagadoù), inspiré par le rock et Modèle:Langue anglo-saxons, il nourrit le mouvement folk et folk rock des années 1960 et 1970.
Alan Stivell révolutionne la musique bretonne, en incorporant principalement des influences gaéliques et anglo-saxonnes, sans oublier celle de la musique classique d'hier et aujourd'hui, conjointe à son ouverture à celle des autres continents. Il y apporte aussi les innovations techniques de la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle. À l'époque, d'autres interprètes bretons s'expriment déjà, mais, à part Glenmor, ils n'entrent pas dans le professionnalisme et leur modernisme ne s’aventure pas au-delà de la guitare classique (à une exception près). Il est le premier à vraiment l'électrifier. À la fois sur les plans technologiques et musicaux, il montre un extrême éclectisme : en dehors des genres déjà cités, il fait appel à des touches électro (dès 1979) et hip-hop (1993) qu’il introduit lui-même aussi dans la musique bretonne. Il imagine, dessine et fait réaliser ses propres projets de harpes celtiques électroacoustiques et électriques.
Il popularise la Bretagne et sa musique, par son travail artistique et ses grandes tournées internationales, par la communication mais aussi par l'effet boule de neige suscité par ses nombreux émules. À l'origine du sursaut que connaissent la langue bretonne et la fierté du peuple breton, il aura ouvert la voie à divers artistes et sera devenu un modèle pour d'autres pays et d'autres cultures.
Son œuvre musicale est liée à un combat pour la reconnaissance des cultures bretonne et celtique. Il ne le conçoit pas sans la transmission de messages humanistes et de fraternité, au-delà des frontières. Cet esprit d'ouverture se traduit dès ses débuts par des métissages culturels et des fusions musicales, ce qui en fait l'un des précurseurs de la Modèle:Langue, qu'il définit clairement sur son premier album Reflets en 1970. C’est à la fois la quête d'une « musique globale », dans l'espace et le temps, et l'affirmation d'un panceltisme, en même temps qu’une vision égalitariste de la personne humaine (Human~Kelt).
Origines, formation et débuts
De son vrai nom Alan Cochevelou<ref group="n">Ce nom breton rare trouve son origine en haute Cornouaille, vers Gourin et Langonnet. Son étymologie reste mystérieuse, pouvant avoir un lien avec les anciens celtiques Cassivellaunos et Cativelaunos. En breton, Kozh-stivelloù signifie les vieilles sources ou le vieux sourcier. Il pourrait être lié au nom Queffellou ou Quevellou, qui signifie « vieux colporteur de nouvelles », Kozh-kevelloù étant plus facilement prononcé "Cochevelou" dans le Poher. (Modèle:Harvsp)</ref>, Alan Stivell est originaire d'une famille qui a beaucoup voyagé : sa famille, du côté de son père, est originaire de Gourin et Pontivy dans le Morbihan en Bretagne, sa mère est d'origine française et slave (Ukraine et Lituanie). Alan est le benjamin de deux frères qui, eux, sont nés à Paris (1935) et Épinal (1940). Et lui, c’est Riom, dans le Puy-de-Dôme en Auvergne, qui l’a vu naître avant la fin de la guerre 39-45<ref name="généalogie" group="g">Modèle:P..</ref>. Avant ses deux ans, ils reviennent à Paris. Il passe sa jeunesse à Belleville, puis à Vincennes<ref group="g" name="Cochevelou" />, à l’exception de toutes ses vacances en Bretagne non loin de ses cousins. Il déménage enfin en Bretagne, d’abord à Langonnet - Langoned en breton -, dans le pays d’origine paternelle<ref name="généalogie" group="g" />.
Enfant, le futurisme le passionne, à travers la science-fiction, les avancées techniques et scientifiques. Il privilégie les bandes dessinées d'anticipation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Sa découverte du monde celtique quand il a 9 ans l’amène, dès les grandes classes primaires, puis le lycée, à affirmer son identité et sa passion pour tous les aspects de la culture celtique, y compris revendicatifs. Un sentiment de solitude et d’injustice, une timidité, mais aussi une hargne de faire vivre ses idées en découlent<ref group="a">Modèle:P.40.</ref>. Il est élève au lycée Voltaire (Paris)<ref>Modèle:Lien web.</ref>, étudiant en licence d'anglais à la faculté des lettres de Censier (Paris-III)<ref name="Irène Frain" />, en linguistique à la Sorbonne et à l'université de Rennes où il passe un certificat de celtique<ref group="a" name="études">Modèle:P.</ref>. Il étudie à l'École pratique des hautes études la littérature médiévale galloise et gaélique, avec Léon Fleuriot<ref group="a" name="études" />.
Les Cochevelou et la renaissance de la harpe celtique
Son père, Georges Cochevelou (Modèle:Langue en breton), a vécu une vingtaine d'années en Pays vannetais, passe par le petit séminaire de Sainte-Anne-d'Auray, puis quitte la Bretagne pour la guerre 14-18. Il reste militaire un moment, travaillant ensuite dans une banque et un laboratoire pharmaceutique à Paris<ref group="a">Modèle:P.16.</ref>. Il rencontre Fanny Julienne Dobroushkess, la mère d'Alan, de père russe et de mère française (Modèle:Date-, Paris - Modèle:Date-, Limeil-Brévannes)<ref group="g" name="Cochevelou">Modèle:P..</ref>. À la déclaration de guerre, en 1939, il est affecté dans l'Est de la France. Sa femme et son enfant le rejoignent, avant de retourner à Paris en 1945, où il devient traducteur (principalement d'anglais) au ministère des Finances.
Georges Cochevelou est aussi artiste : il se passionne pour la peinture, l'ébénisterie et la musique. Très éclectique, il est également inventeur (notamment un appareil de mesure optique). Les liens qu’il a toujours gardés avec le milieu culturel breton, notamment druidique, l’amènent à l’idée de reconstruire l'ancienne harpe celtique. En effet, la déclinaison celtique de la harpe était (à partir des {{#switch: -
| e | er | = Modèle:S mini{{#ifeq: IX|-| – | IX }}Modèle:S mini siècle
| Modèle:S mini{{#ifeq: -|-| – | - }}Modèle:S mini siècles
}}) un des aspects de la culture commune des pays celtes que, ni la mer, ni les divers pouvoirs et territoires princiers ne purent vraiment diviser avant le Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle. À ce moment, l’aristocratie bretonne commença progressivement à perdre ses caractères propres, et donc même chose pour la harpe, comme pour toute la culture des classes dirigeantes. Le romantisme fit de la harpe bretonne, harpe d’Arvor (autrement dit harpe celtique) un symbole mythique et mystique, qui perdura jusqu'après la guerre 14-18<ref group="b">Modèle:P..</ref>.
Dès la fin des années 1930 et dans les années 1940, Georges Cochevelou projette cette reconstruction. Peu après son retour à Paris, il rassemble divers documents. Il ne prend modèle sur aucune harpe, mais se sert de ces documents pour concevoir un prototype original et personnel. Du printemps 1952 au printemps 1953, tous les soirs et tous les week-ends pendant un an, Alan assiste, fasciné, à l’avancée des travaux<ref name="Trad Mag 7">Modèle:Article</ref>. Et, à l’achèvement, ce sera le coup de foudre pour ce qu’il appellera plus tard la « Modèle:Langue » (la « première harpe » en breton) : Modèle:Citation, en dit-il. Avec la réalisation du rêve de son père naît sa propre vocation.
Formation musicale et culturelle
L'univers celtique de la harpe
À l'âge de Modèle:Nobr, Alan commence l’apprentissage du piano, dont jouait sa mère<ref group="n">Modèle:Harvsp : Modèle:Citation, ce que L. Bourdelas interprète ainsi dans son livre, Modèle:P. : Modèle:Citation</ref>. C'est le prototype de harpe celtique créé par son père, au départ destiné à sa mère Fanny, qui l’incite à prendre des cours ; il bénéficie de l’enseignement de la célèbre concertiste Denise Mégevand (1917-2004). Les œuvres classiques, notamment des sonates de F.J. Naderman et, surtout, les arrangements de thèmes traditionnels celtiques, écrits par son professeur ou son père<ref group="b" name="Telenn">Modèle:P..</ref>, montrent très vite le don évident de ce jeune enfant. Il va aussi, tout de suite, montrer une passion immodérée pour la Bretagne et tous les pays celtes<ref name="press">Modèle:Lien web.</ref>. Il est le premier, depuis quatre siècles environ, à faire résonner la harpe bretonne, Modèle:Langue en breton<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>. Il joue notamment des cantiques bretons comme Modèle:Langue, Modèle:Langue ou Modèle:Langue, des thèmes profanes (Gwerzioù et sonioù), en particulier du Barzaz Breiz, aussi des thèmes s'inscrivant dans la mouvance romantique irlandaise (comme ceux du répertoire de Mary O'Hara), comme d'Écosse et du Pays de Galles (notamment ceux qui avaient été adaptés en breton)<ref name="ArMen">Modèle:Article.</ref>.
Sa passion pour la harpe celtique entraîne une passion plus large pour toute la civilisation celtique. Il commence à s’initier, bien sûr au breton, mais aussi à la langue galloise, au gaélique, à l’histoire, à la mythologie, à l'art. Héritier du mouvement artistique des Seiz Breur et fort d’un début de formation en musique classique, il jette les premières notes d’une cantate (annonçant pour bien plus tard sa Symphonie celtique) après avoir découvert la Modèle:Langue (Cantate du bout du monde) de Jef Le Penven, en 1958. Il a le même enthousiasme pour la démarche parallèle de l'Irlandais Seán Ó Riada<ref name="du classique au rock celtique" group="b">Modèle:P., « Une envie d'ultra-moderne : du classique au rock celtique ».</ref>.
Le Modèle:Date, alors âgé de Modèle:Nobr, il joue de la première harpe bretonne des temps modernes à la maison de la Bretagne, à Paris, où l'association Modèle:Langue avait demandé à son professeur une conférence sur la harpe celtique, qu’elle prépara avec l’assistance de George Cochevelou. La salle est enthousiaste et c’est le point de départ du réveil de la Modèle:Langue, la harpe d’Armor, amenant des commandes à son père<ref group="b">Modèle:P..</ref>. Il se produit également, en Modèle:Date-, à l’Unesco, lors d'une exposition bretonne au « Noël des petits Bretons de Paris ». L'été, il accompagne deux jeunes membres des Petits chanteurs de Sainte-Anne-d'Auray en la cathédrale de Vannes, pour l'association Bleun-Brug, ou encore au meeting de l'Union féminine civique et sociale, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. En 1955, il se produit pour des associations bretonnes comme Kendalc'h, Kêrvreizh ou la Mission bretonne , pour la fête de la Saint-Yves aux arènes de Lutèce, la fête des œillets à Paramé, la fête du Léon-Trégor à Morlaix<ref group="b">Modèle:P..</ref>, etc.
La démarche de Georges Cochevelou et son fils séduit les dirigeants des scouts de Bleimor qui vont former chez les guides, à la suite d’Alan, un groupe de harpistes : la Telenn Bleimor<ref name="Le jeune homme à la harpe" group="b" />. Georges va, cette fois avec l’aide de différents artisans, produire plusieurs séries de ses harpes celtiques. Celles-ci, avec les prestations du jeune Alan, vont séduire et entraîner la vocation de nombreux futurs harpistes. Ce mouvement créé s’auto-reproduit, car les nouveaux, nouvelles harpistes vont eux-mêmes, elles-mêmes, en convaincre d’autres. Et si le binôme Cochevelou est le grand responsable de ce mouvement de renaissance, d’autres intervenants vont plus tard y participer à un certain degré, comme Gildas Jaffrennou.
Immersion dans la culture bretonne
Les titres des morceaux constituent pour lui une porte d’entrée dans la langue bretonne . Il entend aussi son père en dire quelques mots lui-même. Il se concoctera un petit lexique et il en révise le vocabulaire notamment à chaque voyage en métro ou en bus. Il est déjà obsédé par tous les points communs aux pays celtes qu’il découvre : les paysages et les maisons le fascinent jusqu'à l’obsession<ref>Modèle:Article.</ref>, mais aussi le vocabulaire commun<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
C’est en avril 1954, après ses deux frères, qu’il adhère à l'Association de scouts Bleimor de Paris, d'abord en tant que louveteau, puis en octobre en tant que scout<ref group="b" name="Le jeune homme à la harpe">Modèle:P., sections « La Telenn Bleimor va naître à la suite d'Alan » et « Le jeune homme à la harpe ».</ref>, dont le bagad Bleimor est l’antenne musicale. Il s’exerce à la bombarde puis, autour de 1960, à la cornemuse écossaise (Modèle:Langue en breton, ou parfois Modèle:Langue). Avec le scoutisme, les camps et le bagad, il complète son vocabulaire breton<ref>Modèle:Article, cité par Christophe Carichon dans Scouts et guides en Bretagne, Modèle:P..</ref>, chante<ref group="c">Modèle:P., Modèle:Citation</ref> et apprend aussi la danse<ref group="a">Modèle:P., « L'art de la danse ».</ref>.
Récitals de harpe celtique
En 1956, il se produit à l'académie de musique Raymond-Duncan, au cabaret Le Pichet, au Festival des cornemuses à Brest et, à l'automne, il réalise son premier passage à la télévision nationale, avec Sylvie Raynaud-Zurfluh, se qualifiant pour le grand concours national du « Royaume de la musique »<ref name="Erwan Chartier" group="f">Modèle:P..</ref>.
En 1957, à Modèle:Nobr, il interprète trois morceaux solos en ouverture de Line Renaud à l’Olympia, lors d'une des premières émissions Musicorama Modèle:Nobr<ref name="l'enfant prodigue">Modèle:Lien web.</ref> et aussi dans l'émission pour enfants de Jean Nohain et Gabrielle Sainderichin. De Modèle:Nobr (1958-1960), il suit par correspondance les cours de breton de Modèle:Langue<ref group="d" name="erwan18">Modèle:P..</ref> et effectue des stages des camps de bretonnants<ref group="c">Modèle:P., Modèle:Citation.</ref>. Il se produit en 1958 dans un stage Kendalc'h et y propose des initiations de harpe celtique. À Gourin, son père et lui présentent aussi la harpe bretonne lors d'un stage d’Ar Falz.
Il continue à mettre en valeur la harpe celtique dans les milieux bretons, parisiens, irlandais et écossais, par ses divers récitals. Même des Irlandais et Écossais s’intéressent au travail des Cochevelou. Dans ces pays, la harpe celtique n’était pas morte mais en demi-sommeil. La renaissance accomplie par les Cochevelou y eut déjà un écho, en attendant l’influence énorme qu’a eu le travail d’Alan quand il prit le nom de Stivell. Les études secondaires ne lui permettent pas encore un statut professionnel. Il trouve dans les danses des montagnes, plin et fisel (comme Metig) un air de famille avec le rock. Il éprouve d’autant plus une certaine aigreur de la dérision ou le mépris qui prévaut encore face à la musique bretonne<ref group="c">Modèle:P.</ref>.
La découverte du rock 'n' roll en 1958 est pour lui un électrochoc, qui lui fait faire le parallèle entre le cousinage irlandais et son envie de modernisation de la Bretagne et de son riche patrimoine musical<ref name="ArMen" />. À l'époque, n'ayant pas l'âme ou le profil d'un « rocker », il rêvait d'autres artistes ou de groupes qui feraient le lien entre la Bretagne et la musique populaire moderne et urbaine, en utilisant principalement des instruments rock 'n' roll<ref name="du classique au rock celtique" group="b" />, et qui profiteraient de cette audience pour défendre la cause bretonne<ref name="Brekilien33" group="c">Modèle:Pp..</ref>. Ce n’est que plusieurs années après qu’il se donnera lui-même ce rôle.
Premiers enregistrements
En 1959, il enregistre, sur l'album Évocation de la Bretagne - Breiz ma bro, le cantique Modèle:Langue (« Le Paradis »), avec Armand Haas, et Ho mamm, avec Yvette Nicol. De Modèle:Date- à Modèle:Date-, après que son père eut pris contact avec le label quimperois Mouez Breiz, avec le soutien de la confédération Kendalc’h, quatre [[Maxi 45 tours|maxi Modèle:Nobr]] de quatre titres sont réalisés avec la chanteuse Andrea Ar Gouilh, intitulés Chansons et mélodies de Bretagne. Son père souhaite ainsi montrer les qualités d'accompagnement de la harpe celtique<ref name="Le jeune homme à la harpe" group="b" />. Dans deux d’entre-eux sont intégrés également un morceau de harpe solo.
En 1961, il enregistre son premier Modèle:Nobr de harpe celtique solo, intitulé Musique gaélique. Les thèmes abordés, irlandais et écossais, sont harmonisés et arrangés par Georges Cochevelou, qui accompagne également son fils. Alan Stivell participe avec Andrea Ar Gouilh à une soirée à Graz (Autriche), en 1961<ref name="Le jeune homme à la harpe" group="b" />, et au Congrès celtique international de Tréguier, en 1962, où il croise Paddy Moloney et Jef Le Penven<ref name="Erwan Chartier" group="f" />.
Sonneur en bagad et en couple
Il devient penn-soner (« chef d'orchestre ») du Bagad Bleimor en 1961<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Ceci, quoique la direction était en grande partie collégiale. Il en profite pour écrire et expérimenter des arrangements totalement innovants auxquels s’ajoutent ses propres compositions. Il partage avec ses compères un goût prononcé pour une musique bretonne sous influence gaélique. Mais la venue de Youenn Sicard va infléchir l’évolution du bagad, en montrant que le côté moderniste pouvait très bien aller de pair avec une démarche d'authenticité et d’enracinement. Sous sa direction musicale, en collaboration avec ses amis Youenn Sicard et Yann-Fañch Le Merdy, le bagad Sonerion Bleimor est sacré champion de Bretagne des bagadoù en 1966 (et à nouveau plus tard). Alan devra quitter le bagad en Modèle:Date-, à Châteaudun<ref>Modèle:Harvsp.</ref>.
Parallèlement, il sonne en « couple » avec Youenn Sicard, pour animer fêtes et Modèle:Langue<ref>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation</ref>. Ils remportent ensemble des concours à Gourin (triples champions de Bretagne en duo cornemuse-bombarde, en 1966, 1968 et 1969)<ref>Modèle:Harvsp.</ref>, succédant notamment au couple Étienne Rivoallan / Georges Cadoudal qui le marqueront<ref>Modèle:Lien web.</ref>, et la Plume de Paon des Fêtes de Cornouaille à deux reprises<ref group="g" name="Cochevelou" />. Lors des Modèle:Langue (« fêtes de nuit »), il rencontre divers chanteurs de Modèle:Langue, dont Lomig Donniou, les frères Morvan et les sœurs Goadec, dont il apprécie particulièrement l’interprétation. Il y complète sa connaissance de la musique et du chant traditionnel, en particulier de « la Montagne »<ref group="e">Modèle:P..</ref>. Il se perfectionne aussi à la cornemuse et au Modèle:Langue. Modèle:Nobr, il est diplômé en cornemuse lors d'un stage au College of Piping à Dunvegan (île de Skye)<ref group="e">Modèle:P..</ref>,<ref>Préface du livre Modèle:Harvsp.</ref>. Il passe à la même époque, avec succès, un examen de cornemuse, jugé par Herri Leon Ar Big, et aussi un examen en langue bretonne.
Parcours
Années 1960 : vers un « folk-song breton »
En 1964, il enregistre encore chez Mouez Breiz, un premier 33 tours instrumental solo, Harpe celtique, composé de morceaux empruntés à tous les pays celtes, et arrangés par son père et son professeur de harpe<ref>Modèle:Harvsp</ref>. La même année, Georges Cochevelou construit une première harpe bardique à cordes métalliques<ref>Modèle:Lien web</ref>. Cette harpe va permettre à Alan de faire un lien plus évident avec le folk « anglo-saxon », précisément « anglo-celtique ».
En 1965, avec des amis du bagad Bleimor, en attendant qu’une porte s’ouvre pour la suite qu’il espère, il fonde le groupe éphémère Modèle:Langue (« Les loups de mer ») et il se sert de micros piezos et de pédales électroniques pour guitare électro-acoustique. Il accompagne à la harpe celtique le chanteur breton Glenmor, sur scène à la Mutualité en 1965 et sur disques – en 1967 et 1969 – sous les pseudonymes Artus Avalon ou José Marion, car il est sous contrat d’exclusivité avec Philips<ref group="a" name="folk singer">Modèle:P., « Les débuts du mouvement »</ref>. Il accompagne également la chanteuse Andrea Ar Gouilh. L'album de harpe solo est réédité en 1966, sous le nom Telenn geltiek : Harpe celtique, dans une nouvelle pochette dessinée par Alan. C’est le point d’orgue de la première partie de la vie musicale d’Alan. Car c’est l’année où toute sa carrière professionnelle va démarrer sur de nouvelles bases.
Bien que de nature timide, il commence pourtant à se produire au chant en solo, sur les scènes ouvertes des Hootenannies de Lionel Rocheman, en Modèle:Date-, organisées au American Center For Students and Artists du boulevard Raspail, devant des jeunes, français comme américains, mais aussi d’un public plus large, notamment de milieux culturels et médiatiques<ref>Modèle:Lien web témoignage de Lionel Rocheman</ref>. À sa grande surprise, il séduit un public non préparé à sa musique et gagne en confiance<ref name="Irène Frain">Modèle:Article</ref>. Les Hootenannies lui permettent de faire des rencontres<ref group="n">Claude Lemesle, Gabriel Yacoub, Graeme Allwright, John Cage, Catherine Perrier et son mari John Wright qui fondent le folk-club Le Bourdon où Stivell fait se produire les sœurs Goadec, etc. Modèle:Ouvrage</ref>. Il s’inspire, par exemple, du picking à la guitare de Don Burke qu’il adapte à sa harpe. Dès 1967, Lionel Rocheman met en place une équipe de quatre artistes (Alan, Lionel, Steve Waring et Claude Lemesle), sous le nom Hoot-Club, qui tourne notamment dans les maisons de jeunes et de la culture, puis lors d'une tournée en 1969, avec le spectacle folk Chansons pour Châteaubriand, s’adjoignent Roger Mason et John Wright<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.
Pendant l'été 1966, il choisit son pseudonyme Modèle:Langue qui signifie en breton « source jaillissante »<ref group="n">« Source jaillissante », comme un désir de retour aux sources qui sert à puiser de l'énergie pour aller de l'avant, car sa musique se voulait aussi source nouvelle (Modèle:Lien web). Modèle:Citation Modèle:Harvsp</ref>. Ce mot est en lien direct avec l’étymologie de son nom de famille (Modèle:Langue, « les vieilles sources »)<ref group="b" name="étymologie">Modèle:P., étymologie proposée par Yann Kerlann</ref>, tout en le simplifiant pour marquer une rupture<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. La coïncidence fait qu’il habite, cet été-là, rue du Styvel à Quimper, hébergé chez le couturier Marc Le Berre, près de la source du Styvel<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il se souvient aussi de ce nom rencontré Modèle:Citation. Il lui évoque aussi une symbolique entre sa nouvelle harpe et la jeune musique celtique qui va en jaillir<ref group="b" name="étymologie" />. Il trouve intéressant que les gens puissent entendre (avec approximation) en ce nom une sonorité anglo-saxonne, puisque sa musique y emprunte une influence majeure. La même année, il enregistre, sous son nom patronymique, la partie harpe de la chanson La Mer est immense interprétée par Graeme Allwright. En 1967, il signe chez Philips-Phonogram (futur Universal) un contrat d'exclusivité internationale<ref group="n">C'est le photographe de Philips, Patrick Ghnassia, qui l'avait entendu sur Radio France dans l'émission « Jam sessions » de Luc Bérimont (grâce à l'American Center) et amené jusqu'à son patron, Christian Fechner. Modèle:Harvsp</ref>. En devenant professionnel, il est le deuxième chanteur breton à franchir le pas après Glenmor (même si Alan a expérimenté la scène avant celui-ci) et le premier professionnel à s’exprimer principalement en breton<ref name="Paris Match">Modèle:Article</ref>. Il tourne déjà beaucoup, surtout en solo, mais aussi en compagnie d’autres habitués de l'American Center de Paris (Steve Waring l'accompagne quelquefois). Il invite également le guitariste Daniel Le Bras (Dan Ar Braz), rencontré en jouant dans un restaurant à Bénodet, à l'accompagner de temps en temps. En Modèle:Date-, après un concert au Ti-Jos à Montparnasse, Bretagne Magazine titre dans son no 20 : « Alan Stivell, une forme de génie »<ref>Modèle:Article</ref>. En 1967, le peintre breton Louis-Roger (1928-2018), lui confie la réalisation de la musique pour son film Eau Vive, qui recevra plusieurs récompenses.
À l'occasion d'une séquence live à l'émission « Pop Club » de José Artur, il sympathise avec les Moody Blues, qui l'invitent à faire leur première partie, au Queen Elizabeth Hall de Londres, en Modèle:Date-. Ceci, après avoir joué au Arts Lab de Drury Lane (Londres), dans la Sorbonne et à l'aéroport d'Orly en grève<ref>Alan Stivell explique dans Modèle:Harvsp qu'il Modèle:Citation</ref>. Auparavant, il s'était produit au Centre Élysée-Bretagne, dans le cadre des soirées de Modèle:Langue celtique retransmises à la télévision, où il rencontre sa future épouse, et au cinéma Omnia de Brest accompagné par des musiciens dont Dan Ar Braz. Son premier 45 tours sous le label Fontana est Flower Power, avec quatre chansons en français parlant de la société (la peine de mort), la nature, la « colonisation » de la Bretagne (l'injustice subie du fait des puissants) et de liberté à travers les hippies, sur une musique imprégnée de la pop-music de l'époque<ref>Modèle:Lien web</ref>. Un an après, en 1969, Crépuscule sur la rade est le second 45 tours arrangé par Hervé Roy<ref group="n">Modèle:Citation, Alan Stivell, Modèle:Harvsp</ref>. Invité par une autre maison de disques (AZ), la direction de Philips le rappelle et lui donne carte blanche. Lui était promis un premier album après un single, à condition d’un minimum de succès<ref> Modèle:Lien web</ref>. Fin 1969, il joue aussi à Rennes au Festival international des variétés<ref>Modèle:Article</ref>,<ref>Modèle:Harvsp</ref>.
Années 1970 : le « revival breton »
Juillet 1970, il enregistre son 45 tours Brocéliande-Son ar chistr qui connaît le succès<ref group="n">Modèle:Citation, Alan Stivell dans Modèle:Harvsp. Cinq mille exemplaires se vendent rapidement en Bretagne (Modèle:Citation), Modèle:Article</ref>, avec cette inspiration du légendaire celtique qu’il jumelle à la chanson à boire Modèle:Langue (en breton : « La chanson du cidre »). La première a des couleurs à la croisée du folk anglo-saxon et d’influences classiques, voire Renaissance. L’arrangement du deuxième fait une incursion vers le folk et country américain. La maison de disques met donc en marche sa promesse, lui donnant alors toute liberté pour enregistrer les huit chansons (quatre en breton, trois en français, une en anglais) et instrumentaux de l'album Reflets sorti en décembre 1970. Dix mille exemplaires se vendent en deux mois<ref group="c">Modèle:P., Modèle:Citation</ref>. Le texte-préface, qu’il écrit sur la pochette, est comme un manifeste pour la future World music. Avec sa musique « ethno-moderne »<ref>Modèle:Harvsp, extrait du texte écrit en 1970 sur la pochette de l'album Reflets où il emploie le terme « ethno-moderne »</ref>, il marque le coup d’envoi d’un phénomène qui va révolutionner la Bretagne et drainer les foules aux six coins de l'Hexagone, avant celles de l'étranger<ref>Modèle:Article</ref>.
Dès 1971, il enregistre deux titres sur un 45 tours, toujours chez Fontana : Modèle:Langue, écrit avec le folk-singer Steve Waring, et Pop-Plinn, très rock avec les parties de guitare électrique qu’Alan a écrit pour être interprétées par Dan Ar Braz, comme l’ensemble de son arrangement joué par les autres musiciens invités. Si la notoriété d’Alan Stivell n’était déjà pas négligeable avant ses débuts professionnels en 1966, elle s’était déjà développée depuis lors, et avec ce nouveau 45 tours, la conquête du grand public est en marche. Pop Plinn est une surprise radiophonique : l’arrangement radicalement rock est une première, une révolution. Et autant les annonceurs radio que les auditeurs sont subjugués par l’audace, l’innovation et le retournement complet de l’image de la musique bretonne et même de la Bretagne, encore désuète et passéiste peu avant. Il est lauréat du concours de chant Celtavision à Killarney (Irlande) en mai<ref>Modèle:Article</ref> et reçoit le prix Morvan Lebesque attribué par le Congrès mondial des Bretons dispersés, des mains de Marie Laforêt<ref>Modèle:Article</ref>.
Fin 1971, sort son deuxième 33 tours au titre éloquent, Renaissance de la harpe celtique, qui est salué par la presse française et anglaise et par le prix de l’académie Charles-Cros<ref>Raisons du choix sur le site de l'académie Charles-Cros</ref>. L'album est présenté le Modèle:Date-, pour l'ouverture de la librairie Centre Élysée Bretagne à Paris<ref>Modèle:Article</ref>, et est suivi d'une tournée internationale. Cet album instrumental devient une référence et culte pour la musique celtique et la harpe à travers le monde, notamment notamment chez les gens du cinéma et de la musique aux États-Unis<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} All Music Guide (AMG), Bruce Elder, Renaissance of the Celtic Harp</ref> et dans les îles Britanniques mais aussi ailleurs. Il suscite la vocation de nombreux harpistes mondiaux, selon plusieurs harpistes renommés<ref group="n">Cécile Corbel (Modèle:Citation, Modèle:Lien web), Cathy Ytak (Modèle:Citation, Modèle:Harvsp), Virginie Le Furaut (Modèle:Harvsp), Loreena McKennitt (Modèle:Harvsp et sur le site Innerviews), Myrdhin (Modèle:Harvsp), le Paraguayen Robert Hart (Modèle:Citation étrangère dans sa biographie), Christy Marx (Modèle:Citation étrangère dans une interview en 1988), la harpiste américaine Jo Morrison (Modèle:Citation sur le site Rambles en 2001).</ref>. Cet album est aussi un complément instrumental de Reflets, son aspect sérieux et presque classique donne ses lettres de noblesse à l’instrument qui devient respecté par l’intelligentsia culturelle. Mais Alan Stivell n’abandonne pas pour autant d’occuper le terrain, dominé auparavant par les Anglo-saxons, celui du folksong américain, ni de développer la démarche plus rock : il forme une structure basée sur le groupe de rock (claviers, guitares, basse, batterie). Il veut expérimenter tous les possibles à partir de l’idée de fusion musique traditionnelle celtique et toutes les formes de rock (qu’elles soient progressive, plus proche du pop ou du rock plus dur, plus tard de l’électro-rock)<ref>Modèle:Article</ref>.
Le Modèle:Date, il donne un concert événement à l’Olympia accompagné de neuf musiciens, notamment du guitariste électrique et acoustique Dan Ar Braz, du guitariste acoustique multi-instrumentiste Gabriel Yacoub (futur fondateur du groupe Malicorne), de René Werneer et de Michel Santangeli, qui constituent ainsi sa formation restée associée à l’époque où Alan Stivell apporte sa révolution. Le succès de ce concert est amplifié par sa retransmission radiophonique en direct par Europe 1, une des trois radios françaises de l'époque qui le diffuse, dans son émission « Musicorama » suivie pour l'occasion par sept millions d'auditeurs<ref>Modèle:Article</ref>. Dès lors, une prise de conscience s'opère chez les Bretons et les Français, et la musique bretonne devient alors en vogue<ref name="Hérodote">Modèle:Article</ref>. Tri martolod devient un hymne fédérateur, la Suite Sudarmoricaine occupe les premières places du hit-parade d’Europe 1 et d'RTL durant des semaines<ref>Modèle:Article</ref>,<ref name="ArMen" />. À l'automne, son nom est connu du grand public. Il se vend Modèle:Nombre de l'album À l'Olympia, qui atteint ensuite plus de deux millions d'exemplaires<ref group="a">Modèle:P.</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>. Stivell fait la « une » des magazines, sa musique bretonne électrique (la « pop celtique » ou rock celtique) devient à la mode. Dès lors, la musique celtique prend son envol et suscite un engouement planétaire<ref>Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation</ref>.
En quelques semaines, la culture bretonne acquiert une image très positive aux yeux des Bretons, mais aussi dans tout l'hexagone et même en Europe. Tout est prétexte à l’organisation d’un fest-noz détrônant bals et discothèques. Une population qui y était rétive quelques mois plus tôt y accourt. Beaucoup de jeunes gens suivent sa tournée en Bretagne et cherchent à jouer d'un instrument traditionnel, ou d’autres instrument joués par Alan ou ses musiciens<ref group="n">La demande d'instruments celtiques s'est accrue en un an de 4000 % (jeunes, touristes, « gens biens » pour être à la « mode », orchestres populaires). Modèle:Harvsp</ref>. Beaucoup s’inaugurent musiciens directement sur scène à la bombarde ou à la guitare folk. Cela conduit à démultiplication des enseignants, des luthiers, des sonneurs de bagad<ref>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation</ref>. La reconnaissance internationale déjà en route devient acquise.
Il montre l'exemple aux cultures dites «minoritaires »<ref group="Cit." name="cultures">Modèle:Citation, Yann Brekilien, Modèle:Harvsp</ref>. Son succès suscite des émules, non seulement en redynamisant la musique traditionnelle mais encore en favorisant l'émergence de nouveaux musiciens et auteurs-compositeurs-interprètes<ref group="n">Certains groupes « osent » devenir professionnels comme les Diaouled Ar Menez, Ar Sonerien Du, An Triskell, Gwendal, Bleizi Ruz, etc.</ref> : une nouvelle renaissance. Comme cet immense succès vient juste après la période « soixante-huitarde », il suscite obligatoirement quelques jalousies et incompréhensions ; quelques étudiants, notamment de tendance maoïstes, trouve en Stivell « statufié en vedette internationale » un parfait bouc émissaire pour mettre leur cause ou eux-mêmes en avant. On a parlé de critiques de la part de traditionalistes et de « puristes »<ref name="traditionalistes">Modèle:Ouvrage, « Querelles de chapelles » et « Le spectre de la récupération »</ref>, mais c’est oublier qu’il était lui-même issu de ce milieu relativement restreint où il connaissait tout le monde et où personne ne l’a jamais critiqué de manière virulente<ref>Modèle:Harvsp, Modèle:P., Modèle:P., Modèle:P. et Modèle:Harvsp : Modèle:Citation</ref>. Alan Stivell tourne en France et à l'étranger : en août, au festival Line-up de Reading en Angleterre, qui accueille Modèle:Nombre, il partage l'affiche avec Rod Stewart, Genesis ou encore Status Quo, au Canada, en octobre, il est à Sherbrooke, Montréal et Québec<ref group="a">Modèle:P.</ref>.
1973 confirme l’année précédente : après un passage de trois semaines à Bobino<ref>Modèle:Article</ref> suivi d'une tournée au Canada, il sort un nouvel album, Chemins de Terre, salué par la critique (le magazine britannique Melody Maker le désigne « disque de l’année » et titre Modèle:Citation étrangère) dont le succès commercial en fait très vite un disque d'or<ref>Modèle:Lien web</ref>. L'activité scénique se poursuit, tant en France qu'à l’international : en Bretagne et dans l'Hexagone, les chapiteaux de Modèle:Nombre ne peuvent contenir les spectateurs et, Outre-Atlantique, il s'exporte aux États-Unis et au Canada, de septembre à novembre<ref group="e">Modèle:P.</ref>. Le Modèle:Date, Alan Stivell accepte de se produire, avec des réticences, au festival de Kertalg (Moëlan-sur-Mer) parmi 200 musiciens bretons dont Glenmor et les sœurs Goadec<ref>Modèle:Article (« une » du magazine après celle des Beatles)</ref>,<ref>Modèle:Article</ref>. Alan est à ce moment-là à la croisée des chemins de terre Modèle:Citation<ref group="n">Citation d'Alan Stivell sur le disque Chemins de terre : Modèle:Citation, qui peut être comprise comme un passage du traditionnel à l'inconnu, du folk à la musique électrique, électronique et d'autres influences. Il était aussi inquiet de la prolifération par effet de mode des groupes celtiques, en ne connaissant que des fragments de leur culture. Il invite les jeunes Bretons à s’imprégner de leurs racines, à acquérir une solide culture celtique avant de revisiter la tradition, sans la dénaturer.</ref>. En décembre, il effectue une tournée au Royaume-Uni, partageant l’affiche avec le groupe Steeleye Span<ref>Modèle:Article</ref>. Le mensuel Rock & Folk le classe Modèle:7e des musiciens de l'année<ref>Modèle:Article</ref>.
L'année suivante, pour se ressourcer, il s'installe dans une ferme à Langonnet (Morbihan), terres de ses ancêtres paternels<ref group="g" name="généalogie" />, et y produit E Langonned (À Langonnet)<ref group="Cit.">Modèle:Citation, Modèle:Article (« une » et reportage photos à Langonnet)</ref>. Dans ce disque, il revient à l’acoustique et parfois purement trad. pour rappeler qu’on ne peut moderniser la musique bretonne qu’après avoir intégré ses formes traditionnelles. Il s'inscrit dans une évolution en spirale avec un côté binaire : racines intériorisées contre extériorisation par l'électrification. Il fonde son propre label Keltia III<ref name="Peuple breton 1974">Modèle:Article (tournées, Keltia 3, UDB)</ref>. Alan Stivell effectue une nouvelle tournée nord-américaine qui l'amène notamment à New York, suivie d'une tournée bretonne puis française. À la fin de l'année, il se produit les 26 et Modèle:Date dans un National Stadium de Dublin à guichets fermés. L'enregistrement des deux concerts est publié au printemps 1975 sous la forme de l'album live E Dulenn. Le titre Délivrance est ouvertement militant ; c’est la double affirmation d’une Bretagne, partie intégrante de la « Celtie » elle-même terre de croisement ouverte sur le monde dans le respect d’autrui. Le magazine anglais NME lui consacre un article et le magazine Best le classe en quatrième position, dans la catégorie « Groupes-chanteurs-musiciens français » (après en avoir fait sa couverture la même année).
Pendant les mois qui suivent, Alan Stivell, accompagné de ses musiciens, fait une série de concerts en Europe : le Palais des sports de Paris, à guichet fermé<ref group="n">Spectacle proposé par Alice productions et Télérama avec Europe 1 au Palais des sports, porte de Versailles l’accueille à guichet fermé avec Modèle:Nombre. Modèle:Article : Modèle:Citation</ref> du 16 au Modèle:Date- avec le même succès public (Modèle:Nombre)<ref>Modèle:Article</ref>. Un mois auparavant, le Modèle:Date à Saint-Mandé, Alan Stivell avait rendu un dernier hommage à son père Georges Cochevelou, inhumé à Gourin. En Modèle:Date-, il joue pour la Fête de l'Humanité et fait se lever et danser sous la pluie les Modèle:Nombre sur la suite Metig. En Modèle:Date-, il se sépare de ses musiciens, à l'exception de Dan Ar Braz. Alan Stivell se produit une semaine au Royaume-Uni, dont le Modèle:Date- au Royal Albert Hall de Londres (celui-ci fait suite avec ses concerts des années précédentes au Queen Elizabeth Hall et au Royal Festival Hall). En 1976, il enregistre Trema'n Inis : Vers l'île, un hommage à son père récemment décédé (il y joue deux des compositions de son père sur la première harpe que ce dernier lui a construite). Consacré aux poètes bretons du Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, cet album intimiste paraît fin 1976, en pleine période de grève des médias (il s'en vend tout de même Modèle:Nombre en un an) et continue à se vendre dans le monde.
En 1977, son huitième album professionnel Modèle:Langue (« Avant d'accoster ») est un album-concept. Militant, rythmé par du rock progressif, il lui permet d'aborder l'histoire de la Bretagne en dix chansons, pour une Modèle:Citation et contre une histoire Modèle:Citation selon ce qu'il écrit sur la pochette. En 1977, Alan Stivell effectue une tournée d'une quinzaine de dates en Australie, remplissant tous les palais des sports et grandes salles des principales villes ; une partie de la jeunesse, principalement étudiante, le plébiscite<ref group="a">Modèle:P., « Une tournée triomphale »</ref>. Alan Stivell joue ensuite aux Halles de la Villette (le dernier concert accompagné de Dan), à Dublin avec les Chieftains, au Canada, à la Fête de l'Humanité où sont présents entre-autres Deep Purple, Peter Gabriel, Joan Pau Verdier. Sorte d'écho au disque Modèle:Langue, le 33 tours Modèle:Langue (« Une journée à la maison ») marque en 1978 sa séparation définitive d'avec Dan Ar Braz (tout en y jouant sur un titre, Ar chas doñv...) et d'avec Philips, pour être distribué par CBS Records (Sony Music). Il effectue une tournée en Bretagne avec l'Union démocratique bretonne, puis en France (Printemps de Bourges), avec un passage à l'été 1978 par l'Irlande le temps d'un concert filmé donné au festival Siamsa Cois Laoi de Cork, et enfin à l'étranger (Amérique du Nord, Scandinavie). À l'issue de son concert au festival interceltique de Lorient, la chanteuse folk américaine Joan Baez danse pieds nus, avec Alan, la gavotte et l'an-dro, dans les rues de Lorient<ref>Modèle:Article</ref>.
En 1979, il publie l'album live [[International Tour: Tro Ar Bed|Modèle:Langue: Modèle:Langue]]<ref group="Cit.">Modèle:Citation, Modèle:Harvsp</ref>. La même année, il enregistre et publie sa Symphonie celtique : Tír na nÓg (« Pays de l’éternelle jeunesse » en gaélique), œuvre concept qu'il rêve de composer depuis la révélation qu'il eut en entendant la Modèle:Langue, « Cantate du Bout du Monde » de Jef Le Penven en 1959 à l'âge de quinze ans<ref>Modèle:Lien web. Également dans Modèle:Harvsp : (Modèle:Citation)</ref>. Il y exprime trois tensions (ou « cercles de vie ») : une première individuelle qui conduit au dépassement de soi, une autre communautaire vers la société idéale vivant en harmonie, et une tension universelle vers l'absolu, le paradis, l'infini<ref>Pochette de la Symphonie celtique : Tír na nÓg et analyse sur le site Modèle:Lien web</ref>. Cette œuvre marque le début d’un courant bien implanté par la suite, le cross-over. Il en était un des pionniers, mais encore aujourd’hui, sont très rares les compositeurs mêlant une multitude de cultures et de courants musicaux. En effet, il y mêle la musique celtique à la musique symphonique, au rock, au jazz-rock, avec des incursions électroniques et des influences ethniques les plus diverses : quena des Andes, sitar indien. Il fait traduire ses propres textes en tibétain, algonquin, sanskrit, berbère, quechua, irlandais et les chante dans ces langues, lui-même ou par d’autres interprètes qu’il a choisi. Car, pour lui, cette symphonie celtique est une symphonie universelle. Stivell se déclare Modèle:Citation.
Années 1980 : une renommée internationale
Le Modèle:Date, la Symphonie celtique est exécutée par Modèle:Nombre au festival interceltique de Lorient devant Modèle:Nombre réunis au stade du Moustoir<ref group="n">Modèle:Article, l'article parle de moyens Modèle:Citation et Modèle:Citation : orchestre symphonique dirigé par James Moeau, directeur de l'école de musique de Lorient, chœurs dirigés par Odette Carado, cinq pipe bands, deux bagadoù, la formation rock de Stivell (plus Narendra Bataju, joueur de sitar et Djourha, les chanteuses berbères du trio Djurdjura), 28 techniciens, une sono de Modèle:Nombre (Modèle:Nombre), Modèle:Nombre d'éclairage.</ref>. Cette fusion symphonique et celtique est une première au festival.
Durant les années 1980, la carrière d'Alan Stivell est un peu en retrait de la scène française. Mais, contrairement à d’autres artistes bretons, il continue à tourner régulièrement, notamment dans les grandes salles d’Allemagne, de Grande-Bretagne et des États-Unis où il effectue plusieurs tournées, reconnu depuis l’album Renaissance de la harpe celtique et assimilé à la tendance Modèle:Langue de l’époque, ainsi qu'en Italie. Dans ce pays, ses concerts attirent un public de plus en plus important : Modèle:Nombre à Rome, Modèle:Nombre à Milan (tournée des stades et des parcs en 1980)<ref group="a">Modèle:P.</ref>. Pour sa promotion et communication, il complété depuis les années 1970 le service de presse des maisons distributrices en engageant une attachée de presse<ref group="Cit.">Modèle:Citation, Modèle:Harvsp</ref>.
Trois disques seulement vont être enregistrés pendant la décennie des années 1980. En 1981, Terre des vivants : Bed an dud vew, contrepoint du paradis Modèle:Langue de sa Symphonie, est un album aux sonorités plus pop-rock et electro-rock, alors que Légende (Mojenn), sorti deux ans plus tard, marque une accentuation de tendances électronique et Modèle:Langue. Fin 1981, il rencontre une nouvelle fois le succès en Amérique du Nord, comme au Beverly Theater à Los Angeles, au Modèle:Langue au cœur de Broadway à New York ou à Ottawa. Il se rend jusqu'en Australie et se produit à nouveau à Bobino<ref group="a" name="tournées">Modèle:P.</ref>. Il chante en duo avec Angelo Branduardi à l'émission « Le Grand Échiquier » de Jacques Chancel le Modèle:Date-, mêlant guitare, violon et harpe sur The Trees they grow Hight et la Suite des Montagnes. Il participe à la première Fête de la musique en Modèle:Date- et se produit à Bobino<ref group="a" name="tournées" />.
L'univers métaphysique celtique de l'album Légende (Modèle:Langue en anglais et Modèle:Langue en breton) apparaît en 1983. Les six premiers titres sont composés pour le film Si j'avais mille ans, une légende bretonne éternelle, de Monique Enckell. Alan Stivell s'implique dans le tournage du film aux côtés de la réalisatrice, inspiré de la légende léonarde d'Azenor et tourné en Bretagne. En 1983, il joue sur deux titres de l'album d'Angelo Branduardi Cercando l'oro ; la même année, il reçoit le prestigieux prix italien « Premio Tenco » qui couronne l'ensemble de son œuvre discographique et le magazine Rolling Stone classe le Modèle:Langue, sorti en 1972, parmi les trente meilleurs albums mondiaux de l'année 1972 (« Modèle:Langue »)<ref>« Modèle:Langue » édité par Dave Marsh et John Swenson, Modèle:Lien web</ref>. L'album Renaissance de la harpe celtique, qui date lui aussi de 1972, est nommé aux Grammy Awards en 1984<ref>Modèle:Lien web, Modèle:Citation</ref>. En 1985, sortie de l’album Harpes du Nouvel Âge, disque instrumental où il utilise uniquement ses harpes, dont ses nouveaux prototypes électro-acoustiques et électrique. L'album lui vaut ainsi un Modèle:Langue en 1986, une récompense attribuée par l'association des producteurs et distributeurs de musique indépendants aux États-Unis. Il signe pour son label Keltia III en 1987 un contrat de distribution chez Dreyfus Music qui réédite par la suite la plupart de ses disques. Même s'il ne sort pas d'album pendant six ans, il tourne énormément. Ceci pendant qu’il s'initie à la musique assistée par ordinateur depuis le milieu des années 1980, en même temps qu’il élabore selon cette nouvelle technique l’album The Mist of Avalon. Si on entend moins parler d’Alan Stivell dans l’hexagone, le monde le découvre de plus en plus : le Kurde Tara Jaff<ref group="Cit.">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation, Tara Jaff</ref>, l'Australienne Louisa John-Krol<ref group="Cit.">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation, Louisa John-Krol en 2001</ref>, Maartin Allcock de Fairport Convention<ref group="Cit.">{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation, Maartin Allcock (Fairport Convention)</ref> et les Britanniques Tony Dixon<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation, le facteur de flûtes Tony Dixon dans son autobiographie sur le site d'Oliver Wakeman</ref>, Van Morrison<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Modèle:Citation, Best, 1984</ref>, et Kate Bush avouent être devenus fans du harpiste breton et s'inspirer de sa musique<ref group="g">Modèle:P.</ref>.
En Modèle:Date-, il entreprend une tournée nord-américaine sur la côte Ouest et il effectue en juillet sur la côté Est sa huitième tournée <ref>Modèle:Harvsp</ref>. Courant 1986, il joue en Bretagne dans les églises de Quimper, Landerneau et Plabennec entre-autres et se produit dans plusieurs festivals français (Printemps de Bourges, Lorient, Colmar) ainsi que dans le Sud de l'Europe (Galice, Porto).
En 1987, il réalise la tournée Modèle:Langue en France principalement. La face A du 45 tours Modèle:Langue évoque ses démêlés avec le clergé quimpérois voulant l'interdire de cathédrale pour paganisme<ref>Modèle:Article</ref> tandis que la face B, Waraok Brest-Armorique, rend compte du succès rencontré par le Brest Armorique FC dans l'élite du football français<ref group="n">Lors de la saison 1986-87, Alan donne le coup d'envoi d'un match en novembre. Brest finira à la Modèle:8e du championnat de D1 de foot.</ref>. En 1989, Kate Bush l'invite sur son album Modèle:Langue<ref group="n">Kate Bush, qui écoutait les disques d'Alan Stivell appartenant à son frère Paddy et qui l'avait vu à l'émission de la BBC Modèle:Langue interprétant Kimiad, aurait souhaité faire appel à lui quelques années plus tard sur son album. Au moment où, cherchant à le joindre et en parlant à son ingénieur du son Del Palmer, elle reçoit une lettre du harpiste lui disant qu'il aimait sa voix et sa musique. (Modèle:Lien web</ref>, auquel participent aussi Nigel Kennedy, David Gilmour (de Pink Floyd), Davy Spillane, John Sheahan (Modèle:Langue) et le trio Bulgarka<ref>Modèle:Article : Modèle:Citation</ref>.
L'année 1989 annonce le retour d'Alan Stivell sur le devant de la scène. Participant cette année-là à l'album de Kate Bush<ref group="n">En « échange » de la participation d'Alan, Kate Bush participe à Modèle:Langue. Ils réalisent une maquette de La dame du lac mais l'autorisation de la part de la maison de disque tarde à arriver, ce qui retarde la sortie de l'album débuté en 1985-86 mais permis l'écriture de textes par ou avec son frère John Calder Bush. Ce n'est que dans Again qu'il a le droit d'utiliser l'autre travail avec Kate, Kimiad, qu'elle avait découvert à une émission britannique. (Modèle:Lien web)</ref>, il rencontre, durant l'enregistrement, Davy Spillane et Charlie Morgan, par ailleurs batteur d'Elton John. Il recrute ensuite Patrice Tison, guitariste de Magma. Certains de ces musiciens et Kate participent à son album 16 titres inspiré de la légende arthurienne, Modèle:Langue, une évocation des personnages principaux de la légende du roi Arthur. Ce travail, assisté par ordinateur, commencé en 1985 et finalisé en 1991 (retard de sortie en partie dû aux rapports avec la maison de disques de Kate Bush), fait entendre pour la première fois de nettes influences electro (Modèle:Langue) et techno dans Modèle:Langue. C’est à ce moment que le public commence à s'intéresser de nouveau à la musique celtique. La musique dite new age (acoustique ou électronique ou les deux), planante, zen, méditative, onirique et souvent répétitive, appelée aussi Ambient est devenue à la mode dans certains milieux. La musique new-age n’est pas aux antipodes d’un aspect de la musique celtique (un titre comme Ys, datant de 1972, peut y être associé). Et la décennie 80 intègre l’influence celtique dans de nouveaux domaines comme le cinéma, sans oublier - à l’opposé - l’arrivée du punk-folk des Pogues. Tout ceci pouvait préparer un climat favorable à une nouvelle vague celtique<ref name="Musiques celtiques">Modèle:Harvsp</ref>.
Années 1990 : la deuxième vague celtique
En 1993, pour son dix-septième album Modèle:Langue, plutôt que d’éditer une compilation, il écrit de nouvelles déclinaisons de ses arrangements sur les titres plébiscités par le public. Parmi les interprètes invités, il invite plusieurs de ses amis. Parmi eux, deux musiciens tchèques qui l’avaient invité à Prague pour fêter la révolution de velours. Ils seront de la tournée qui suivra. Dix-sept titres qui ont touché les gens dans les années 1970 sont ré-enregistrés<ref group="n">Il invite pour Again son ancien complice Dan Ar Braz, des chanteurs proches (Yann-Fañch Kemener, Gilles Servat, Robert Le Gall), mais aussi des chanteurs venus d'autres horizons (Kate Bush, Shane MacGowan, Laurent Voulzy, Gillan O'Donovan, James Wood, Doudou N'diaye Rose, Davy Spillane et d’autres).</ref>. Plus rock et binaire, cette « revisite » est un grand succès<ref>Modèle:Citation selon Modèle:Article</ref> : l'album se vend à Modèle:Nombre en France en quelques semaines, avec jusqu'à Modèle:Nombre vendus par jour à l'hiver 1993-94, pour atteindre plus de Modèle:Nombre au total<ref group="b">Modèle:P.</ref>. Alan Stivell<ref>Modèle:Citation, Modèle:Harvsp</ref>, sa maison d'édition Keltia III et la distribution Dreyfus-Sony font de gros efforts promotionnels, notamment pour la campagne publicitaire sur la chaîne de télévision TF1<ref>Modèle:Ouvrage (Modèle:Citation).</ref>. Ces investissements permettent une relance de la musique celtique auprès du grand public breton et hexagonal. La même année, Dan Ar Braz et Jakez Bernard fédèrent de nombreux artistes autour du projet de l’Héritage des Celtes, qui a pour ambition de présenter la richesse de la musique celtique dans toute sa diversité. À l'occasion du Festival de Cornouaille 93, Alan Stivell participe au baptême de l'aventure de l’Héritage des Celtes, qui confirme la deuxième vague de popularité de la musique celtique. L'album Modèle:Langue est nommé <ref>[1]</ref> aux Victoires de la musique dans la catégorie « Album de musiques traditionnelles de l'année ».
En Modèle:Date-, Stivell reçoit le titre de Modèle:Citation décerné par le mensuel Armor Magazine et, en 1994, le collier de l'ordre de l'Hermine à Vannes, récompensant les personnalités qui œuvrent pour le rayonnement de la Bretagne. Il participe au concert de solidarité, au palais omnisports de Rennes, pour la reconstruction du parlement de Bretagne, incendié par une fusée de détresse le Modèle:Date lors d’affrontements entre pêcheurs et forces de l’ordre<ref>Modèle:Lien web (Modèle:Nombre avec Dan ar Braz, Gilles Servat, Denez Prigent, Erik Marchand, l'Orchestre de Bretagne)</ref>. Sa reconstruction symbolise celle d'une identité bretonne.
Un an plus tard, c'est la sortie de Brian Boru, du nom du roi d'Irlande Brian Boru qui régna au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle, dans lequel il reprend et arrange des thèmes musicaux traditionnels, aidé par le producteur Martin Meissonnier, avec un ton résolument moderne. Pour la première fois, un titre s'inspire du hip-hop et du rap, sur la base d'une danse bretonne, nommé Modèle:Langue. Sont inclus également des compositions et textes personnels, dont Parlament Lament, consacré au parlement de Bretagne. Le Modèle:Date, il est invité au concert en faveur de l'Algérie au Zénith de Paris, organisé par les chanteurs berbère Idir et oranais Khaled. En 1993, Idir l'avait invité sur son album Les Chasseurs de lumière pour chanter en duo Isaltiyen, mélangeant breton et kabyle, et pour jouer de la harpe et de la cornemuse. Il effectue une grande tournée organisée par Diogène Productions – notamment un concert à Brest-Penfeld avec la Kevrenn Brest Sant Mark devant Modèle:Nombre dont beaucoup de jeunes, à Paris (Bataclan, Casino de Paris) et une prestation au festival rock des Trans Musicales de Rennes avec les Tambours du Bronx<ref>Modèle:Article</ref> (qui l'accompagnent également lors d'une Rave noz en 1997 à Rennes) –, conclue en 1996 devant Modèle:Nombre pour la Fête de l'Humanité à Paris. Il réalise une nouvelle tournée en Amérique du Nord en 1997 (Atlanta, Washington, New York, Boston, Québec, Montréal)<ref group="a">Modèle:P.</ref>.
En 1998, toujours soucieux de placer des passerelles entre les cultures et les musiques, il sort 1 Douar (« Une Terre », un village ou la planète), sur lequel il invite Youssou N'Dour (langue wolof), Khaled (langue arabe), Jim Kerr (du groupe Simple Minds), John Cale, Paddy Moloney (des Chieftains), et d’autres artistes. Résolument celte mais aussi métisse et futuriste (sample des sœurs Goadec), il est un aboutissement dans ses recherches sur le métissage musical. À la fin de l'année, il retrouve l'Olympia, où il invite Youssou N'Dour pour un duo, et reçoit le « grand prix de la musique traditionnelle » décerné par la SACEM<ref group="n">Également distingués par la SACEM, les Nouvelles Polyphonies Corses et l'occitan Patric, qui avait chanté avec Alan en 1973 au Larzac devant Modèle:Nombre</ref>. Yann Lukas, journaliste à Ouest-France, pose la question de l'éloignement des registres breton et celtique par les métissages ou expérimentations<ref>Modèle:Article : Modèle:Citation</ref>. Dans le même quotidien, Jean Romer note, à l'occasion du festival de Cornouaille : Modèle:Citation. Ces contradictions révèlent la nécessité d'un temps d'adaptation pour le public confronté à l'évolution d'une musique, et en particulier de celle d'un artiste<ref group="a">Modèle:P.</ref>. 1 Douar est unanimement salué à l'étranger, comme au Lincoln Center de New York devant Modèle:Nombre, en outre-mer comme sur l'île de La Réunion<ref group="e">Modèle:P.</ref>. Il est également nominé aux Victoires de la musique 1999. Le Modèle:Date, il est une des têtes d’affiche d’un grand spectacle au palais omnisports de Paris-Bercy à l'occasion de la fête de la Saint-Patrick où prend part également l’Héritage des Celtes<ref>Modèle:Lien web</ref>. Devant Modèle:Nombre, le concert est marqué par les retrouvailles avec Dan Ar Braz, l'hommage aux sœurs Goadec, An Alarc'h et le Tri martolod final. Bretagnes à Bercy, le double-album de l’événement, réunit les plus grands musiciens bretons qui interprètent, entre autres, sept titres avec Alan Stivell.
Années 2000 : « Back to Breizh »
[[Fichier:Alan Stivell - 2003 Bonchamp les Laval 02.jpg|thumb|gauche|upright|alt=Photographie d'Alan Stivell à la harpe|[[Tournées d'Alan Stivell|Tournée des Modèle:Nombre de la harpe celtique]] en 2003.]]
Avec Back to Breizh, sorti en 2000, au travers des compositions personnelles, Alan Stivell s'attache à rappeler ce que la Bretagne doit apporter avant tout au nouveau siècle, son identité et un retour à une Bretagne plus concrète (comme dans Ceux qui sèment la mort). Stivell effectue une tournée à succès avec plus de Modèle:Nombre dans dix pays, dont un passage en Bretagne sur la scène Glenmor du festival des Vieilles Charrues<ref>Modèle:Lien web </ref>.
En 2002, Au-delà des mots est une œuvre instrumentale où les harpes sont au premier plan : il joue de six harpes différentes. C’est le Stivell harpeur<ref group="n">Harpiste est généralement réservé aux musiciens du répertoire classique, le terme « harpeur » est utilisé pour les autres genres musicaux dont la musique celtique. (Modèle:Article)</ref> qui montre encore une nouvelle approche, où se marient des sonorités acoustiques très pures avec la création électronique assistée par ordinateur. C'est aussi, en quelque sorte, un retour aux sources, car cet album instrumental est centré sur la harpe comme son Renaissance de la harpe celtique. Le Modèle:Date, Alan Stivell clôt la seconde Nuit Celtique devant les Modèle:Nombre réunis au Stade de France, avec un Tri martolod et le final de la Symphonie celtique<ref>Modèle:Article</ref>. Il démarre en juin sa tournée internationale du Modèle:50e de la harpe celtique, qui passe par les pays frontaliers de la France, les pays celtiques, la République tchèque, la Tunisie et se termine en 2005<ref>Modèle:Lien web</ref>.
En 2004, pour fêter le cinquantenaire du renouveau de la harpe celtique en Bretagne, en collaboration avec Jean-Noël Verdier, Alan Stivell publie Modèle:Harvsp, un livre relatant l’histoire de l’instrument. En 2004 également, sort un coffret CD-DVD intitulé Parcours, recueil de rééditions et de nouveautés (quatre titres issus de la tournée précédente et des images inédites), qui est certifié DVD d'or<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 2006, l'astéroïde AL46, découvert en 2000, est baptisé Stivell en son honneur par l'astronome tchèque Miloš Tichý<ref>Modèle:Ouvrage</ref>. En mars 2006 sort un Modèle:22e avant-gardiste, intitulé Explore, où s'affirme une orientation plus électronique et sur lequel il assure lui-même une part importante des programmations, mélangeant notamment la cornemuse électronique et son tout nouveau prototype de harpe électrique. Ce disque est accueilli avec enthousiasme par la presse hexagonale – notamment les « quatre clefs Télérama »<ref>Modèle:Article</ref>, « disques de l'année » 2006 par Libération<ref>Modèle:Article</ref> – et étrangère.
Explore est suivi de trois années de tournée<ref>Modèle:Lien web, Reportage à la veille de sa tournée. Chez lui à Carnac il déclare : Modèle:Citation, extrait d'un concert avec EV (groupe) + Interview de Guillaume Saint-James</ref>. À l’occasion des rencontres poétiques internationales de Bretagne du Modèle:Date-, il reçoit le prix d'honneur Imram pour l'ensemble de ses textes. En septembre 2007, parrain de la Breizh Touch à Paris, Alan Stivell reçoit, le jour précédent, des mains de Michel Drucker, le neuvième disque d'or de sa carrière<ref>Modèle:Article</ref>. Pour la Saint-Patrick, en Modèle:Date-, il joue au Zénith de Caen et au palais omnisports de Paris-Bercy<ref>Modèle:Article</ref>. En juillet, il ouvre les festivités du départ du Tour de France, à Brest<ref>Modèle:Article</ref>, et termine sa tournée au festival de Cornouaille à Quimper<ref>Modèle:Article</ref>.
Au Stade de France, le Modèle:Date, lors de la finale de la coupe de France de football qui oppose les deux équipes bretonnes Rennes et Guingamp, Alan Stivell rejoint sur la pelouse le bagad Gwengamp pour Tri martolod<ref>Modèle:Article</ref> et réussit à chanter a cappella l'hymne breton Bro gozh ma zadoù à la fin de la rencontre<ref>Modèle:Article</ref>. Le Modèle:Date-, il est élu président d'honneur du Conseil culturel de Bretagne, créé à l'instigation du conseil régional et de son président Jean-Yves Le Drian. Siégeant pour trois ans, son rôle est la communication autour de la culture bretonne<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Le Modèle:Date, Alan Stivell publie Modèle:Langue, un album qui rappelle les noces d'émeraude (Modèle:Nombre depuis son premier album Reflets) et la couleur Modèle:Langue (bleu-vert) mais également, de par les sonorités rock & folk, ses albums précédents comme Back to Breizh sorti dix ans plus tôt ou Chemins de Terre paru en 1973<ref name=ICB>Modèle:Lien web</ref>. La tournée Emerald dure trois ans, avec la présence, sur des dates en Bretagne, de l'Ensemble choral du Bout du Monde qui interprète Mac Crimon<ref name=ICB />.
Années 2010 : des événements rassembleurs
Le Modèle:Date, Alan Stivell reçoit le premier prix « Bro Gozh », pour sa contribution à la promotion du Modèle:Langue et interprète l'hymne avec un chœur, ainsi que le poème Buhez ar Voraerion de Yann-Ber Kalloc'h<ref>Modèle:Lien web</ref>. Sa prémonition de 2009 selon laquelle une troisième vague celtique arrive, incarnée par une nouvelle génération d'artistes<ref>Modèle:Article</ref>, démarre de son point de vue avec le succès de Nolwenn Leroy<ref>Modèle:Article</ref> qui souhaite réinterpréter, sur son album Bretonne, les chansons qui l'ont influencée en une sorte d'hommage et les faire découvrir à sa génération<ref>Modèle:Article</ref>. Il se passe un échange réciproque entre générations, elle qui a Modèle:Nombre en 2011, le même âge qu'Alan Stivell en 1972. Il participe en « Modèle:Langue » en duo avec elle à plusieurs de ses concerts : à La Carène (Brest), aux Francofolies<ref>Modèle:Article</ref>, au Zénith de Paris, la Foire de Colmar 2012<ref>Modèle:Article : Modèle:Citation</ref>, au festival Muzik'Elles.
En Modèle:Date-, deux événements marquent le Modèle:40e anniversaire du concert historique d’Alan Stivell le Modèle:Date dans la salle mythique de l'Olympia. Le Modèle:Date-, Mercury (Universal) publie un best-of, Modèle:Langue en breton, comprenant l’enregistrement remastérisé du concert de 1972. Le Modèle:Date-, Alan Stivell donne un concert exceptionnel à l'Olympia avec ses musiciens habituels auxquels s'ajoutent, en invités « spéciaux », Dan Ar Braz et René Werneer, tous deux déjà présents à ses côtés en 1972 (cela fait alors Modèle:Nombre qu'Alan n'a pas rejoué avec René), Nolwenn Leroy et le bagad Quic-en-Groigne de Saint-Malo<ref>Modèle:Lien web</ref> mais aussi, en invités surprise, l'Écossaise Joanne McIver, Pat O'May, Robert Le Gall (directeur musical d'Alan dans les années 1990) et Kévin Camus<ref>Modèle:Article</ref>.
En Modèle:Date- paraît aussi une biographie, intitulée Alan Stivell, écrite par l'écrivain et historien Laurent Bourdelas, réactualisée en 2017<ref>Modèle:Article</ref>. Le Modèle:Date-, Alan Stivell reçoit les insignes de commandeur des Arts et des Lettres des mains de son ami Claude Lemesle, vice-président de la Sacem<ref>Modèle:Article</ref>. Le Modèle:Date- sort chez Universal le CD/DVD 40th Anniversary Olympia 2012<ref>Modèle:Article</ref>. Le Modèle:Date-, Alan Stivell publie chez Arthaud le livre Sur la route des plus belles légendes celtes coécrit avec Thierry Jolif autour de la mythologie celtique et agrémenté des photos d'Yvon Boëlle.
Divers événements musicaux, littéraires et politiques s'étant produits depuis 2012 font qu'Alan Stivell retarde la finalisation de son Modèle:24e album. Le concept de l'album AMzer (« temps ») est présenté en Modèle:Date-, avant la diffusion du clip de NEw' AMzer (« printemps ») et la sortie officielle le Modèle:Date-. Autour d'une conception sonore électronique et onirique, il navigue au gré des saisons et met en valeur la poésie, dont les haïkus japonais. L'album obtient les 4 clés Télérama<ref name=telerama>Modèle:Article.</ref>, un « coup de cœur » de L'Humanité<ref>Modèle:Lien web</ref> et une large diffusion malgré son caractère intimiste et expérimental. La tournée « 50+ AMzer Tour » comprend à la fois un nouveau spectacle avec les musiciens présents sur l'album et une partie anniversaire reprenant les grands titres des Modèle:Nombre de carrière de l'artiste<ref>Modèle:Article</ref>.
Le Modèle:Date-, au soir de la Saint-Patrick, Alan Stivell se produit à l'Olympia, avec un nouveau spectacle, après Modèle:Nombre de scène<ref>Modèle:Lien web</ref>. Avec ce spectacle, Stivell pose les bases d'un nouveau projet – important pour lui – de mise en valeur de son large répertoire : une rétrospective qui prend la forme d'une anthologie, Human~Kelt, comprenant des titres revisités et des titres inédits<ref>Modèle:Lien web</ref>. Ce Modèle:25e album – auquel participe une douzaine d’invités internationaux – sort le Modèle:Date- chez World Village (PIAS)<ref>Modèle:Lien web</ref>. La tournée Human~Kelt démarre le même jour, près de Lorient. Le Modèle:Date-, l'Académie Charles-Cros lui décerne le prix In Honorem récompensant l'ensemble de son œuvre dans la catégorie « musiques du monde »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il interprète l'hymne breton sur la pelouse du Roazhon Park lors de derbys bretons en 2019 et 2020<ref>Modèle:Lien web</ref>. En août 2019, il est invité à jouer au festival de heavy-metal Motocultor à Saint-Nolff (Morbihan) et il y reçoit un accueil enthousiaste de la part du public métalleux.
Années 2020 : une symphonie de projets
En 2020 et 2021, Alan Stivell réarrange sa Symphonie celtique afin d'en rejouer une partie avec l'Orchestre National de Bretagne, tout d'abord à l'occasion du cinquantième festival interceltique de Lorient 2021, puis lors de deux concerts à Rennes et Paris (50 ans après l'enregistrement de l'album Olympia 72 mais cette fois salle Pleyel) en avril 2022<ref>Modèle:Article</ref>. Un double album live de cette collaboration avec l'ONB sort à l'automne 2023. En 2023 il entame une tournée dans les églises et cathédrales intitulée « Kalon hag Ene » (coeur et âme) et publie fin septembre son autobiographie.
Tournées
Discographie
Albums studio
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Albums en public
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Collaborations
Compilations originales (studio et live)
- 2004 : Parcours (CD/DVD Fox-Pathé)
- 2012 : Ar Pep Gwellañ (CD Best of 16 titres 1971-2006 et CD remastérisé de l'album live de 1972 Mercury Records)
- 2013 : 40th Anniversary Olympia 2012 (CD/DVD du concert donné en Modèle:Date- en célébration du Modèle:40e du concert historique à l'Olympia en Modèle:Date- - Mercury)
Autres compilations importantes
- 1990 : Modèle:Langue (CD 16 titres 1970-73, remasterisés en 1998 + livret)
- 1994 : Parcours sur Harpe Celtique
- 1997 : 70/95 Zoom (double CD, 35 titres)
- 1997 : Routes (coffret 4 CD + livret de 32 p., 73 titres 1970-95, remasterisés)
- 1999 : Vers l'île (coffret Long Box 3 CD + livret, 1 édition 40 titres et 1 édition collector 53 titres, 1970-1979)
- 2001 : CD Story (CD 20 titres + livret de 40 p.)
Analyse de l'œuvre
Une cohérence musicale pour une musique universelle
Un nouveau mouvement musical
Alan Stivell est, dès le départ, imprégné par son environnement musical : tout jeune, ce fut d’abord les compositeurs classiques et il entendait le jazz diffusé par la radio. Les musiques du monde étaient aussi présentes dès l’enfance : les musiques d’Afrique du Nord étaient diffusés dans les nombreux cafés maghrébins qu’il croisait ; il s’intéressait plus particulièrement aux musiques des Andes qui passaient lors de colonies de vacances et aussi à la radio ; un peu plus tard, des rapprochements entre musiques celtique et d’Extrême-Orient l’interpelait. Il fut ensuite nettement marqué par le folk et le rock américain et plus généralement par la musique populaire de sa génération (après les Shadows, ce fut les Beatles, puis Dylan, Donovan, Joan Baez, moins attiré par la chanson française, il ne détestait pas Polnareff, Brel, Brassens, les chansons engagées, etc.). L’influence indienne dans la musique pop britannique du milieu des années 1960 finit de le convaincre de se lancer lui-même.
La presse de l'époque (La Croix, L'Humanité, Rock & Folk, etc.) a parlé d’Alan Stivell comme d'un nouveau barde ayant propulsé une musique bretonne et celtique moderne en France. Pour lui, le contact des cultures est un enrichissement réciproque, chacune conservant néanmoins ses différences propres qui sont essentielles<ref name="Armor magazine">Modèle:Article</ref>. Dans la musique, il cherche à cerner ce qui fait vraiment la particularité de l'expression musicale d'un peuple. Même si des éléments proviennent parfois de l'extérieur, il regarde les similitudes et voit comment une culture se différencie d'une autre<ref name="Trad Mag 5">Modèle:Article</ref>. Modèle:Citation<ref name="Trad Mag 5" />. Car il précise, dans son livre Racines interdites, que l'Modèle:Citation.
Alan Stivell est donc porté sur les racines et montre qu’il n’y a pas contradiction à rechercher une musique universelle, sans frontières : sociales (musique populaire/musique savante), temporelles (musiques antiques, ethniques, traditionnelles/musiques actuelles, contemporaines), sociologiques (campagnes/villes), culturelles et techniques (oralité/compositions/improvisations), géographiques (terroirs/continents, Bretagne/Monde, Orient/Occident)<ref> Modèle:Lien web</ref>. C'est ainsi qu'il a cherché à populariser sur tous les continents une musique chantée principalement dans une langue « minoritaire », mettant en valeur les richesses particulières de son pays et de ses cousins celtes, en osant les imprégner des saveurs du monde entier<ref>Modèle:Article : Modèle:Citation</ref>. Il réunit des dualismes comme les musiques d’héritage et improvisées, les courants folk acoustique et pop électrique, la musique classique et le rock, les musiques traditionnelles orales et les musiques contemporaines, du chant a cappella ou électronique : chercheur et inventeur, il réalise des fusions (Rock 'n World, ethno, Cross-over)<ref name="Trad 142">Modèle:Article</ref>. Sa musique évolue ainsi, à chaque album et tournée<ref name="Armor magazine" />. Finalement, il a facilité l'émergence des autres cultures dites régionales (de la Corse à la Galice en passant par le Maghreb et l’Italie) et il a été acteur majeur dans l'ouverture vers les musiques du monde<ref group="Cit." name="cultures" />.
Celtique
Dès le début, il se consacre à la culture celtique : il interprète aussi bien des morceaux gallois, irlandais, écossais que bretons et s'intéresse à la musique médiévale. Il fait redécouvrir la harpe celtique. À la harpe bardique, il s’exerce un peu à la technique ancienne aux ongles, mais créé et développe surtout un jeu très personnel (Modèle:Langue d'influence folk proche du jeu de la kora africaine, Modèle:Langue et Modèle:Langue d'influences blues). L'adoption, chez certaines stars pop britanniques, du sitar indien au milieu des années 1960, est un des éléments qui aura probablement aidé Alan à imposer sa harpe bardique au grand public. Il cherche aussi à comprendre et étudier de façon rationnelle les peuples de langues celtiques et leur musique<ref group="f" name="These interceltisme" />. Au sens ethnomusicologique, il constate des caractéristiques communes et des critères propres à cette musique, même si ces différences sont en grande partie gommées par les fortes influences extérieures aux pays celtes<ref group="a" name="Musique celtique">Modèle:Pp., extrait de Modèle:Lien web</ref>. On peut ainsi conserver ce qui est fort et commun dans la Celtie et avoir des échanges mutuels grâce aux relations interceltiques<ref name="Armor magazine" />. Sa maîtrise de la cornemuse écossaise aura aussi eu un rôle majeur dans son interprétation y compris vocale et sa création, renforçant son influence gaélique.
Bretonne
Adolescent, il apprend la langue bretonne, ses instruments et ses danses. Il joue dans le bagad Bleimor dont il devient le penn-soner (chef d'orchestre) bien que la direction reste collégiale : écriture de nombreux arrangements innovateurs et des compositions que, souvent, il réutilisera. Il fait la promotion du métissage musical et culturel dans les bagadoù, bien sûr avec l’influence des pays gaéliques, mais plus largement aussi. Depuis la Première Guerre mondiale, le folklore et le tourisme<ref>Modèle:Citation</ref> avaient peu à peu concurrencé une tradition plus authentique. Et, depuis le milieu du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, une grande majorité de bretons s’était détourné de la musique et de la danse bretonnes. Selon Alan Stivell, pour retrouver une dignité et une identité, le retour aux sources d'une musique populaire était nécessaire, avec plus d'authenticité tout en étant vivante<ref>Modèle:Article</ref>. Comme chez les anglo-saxons, les paroles sont inféodées à la musique : les particularités de la langue bretonne, ses sonorités, accentuations des mots et des phrases, rythmiques, participent à son travail sur le chant<ref name="paroles-musique">Modèle:Article</ref>.
Ainsi, il lance un nouveau mouvement musical, un mouvement historique et sociétal dépassant le domaine musical, à la fois par de nouveaux mélanges instrumentaux et par un travail de communication professionnel. Une partie de son travail a été de revisiter et d'adapter des airs, des chants, des traditionnels, comme l’arrangement du fameux Tri martolod : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref> C'est-à-dire que les morceaux qui possèdent un poids ethnique, quelles que soient l'interprétation et l'instrumentation, possèdent une originalité identifiable<ref name="paroles-musique" />. Même si la musique instrumentale permet de se libérer et s'exprimer personnellement, les chansons lui permettent d'évoquer le contexte social, politique et culturel de la Bretagne<ref>Modèle:Article</ref>. En inscrivant les grandes lignes de la musique traditionnelle dans le sillage de la contemporanéité anglo-saxonne, il a fait de sa différence un atout pour permettre de penser un futur musical (et politique) réapproprié<ref group="Cit.">Explication par Jean-Paul Liégeois du succès de Stivell par rapport aux autres chanteurs bretons : Modèle:Citation Modèle:Article</ref>.
Classique
Dès son enfance, sa formation classique (piano et harpe) le dirige vers les compositeurs classiques dont leur musique comportait des thèmes populaires traditionnels, comme Paul Le Flem, Guy Ropartz, Jef Le Penven, Pierre-Yves Moign, Alexandre Borodine et Béla Bartók. Les arrangements que lui ont écrit son père et Denise Mégevand allaient dans cette démarche celto-classique (de même que Seán Ó Riada, annonçant The Chieftains)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Alan Stivell avait, alors, l'idée de créer une Modèle:Citation musique bretonne, fusionnant la musique traditionnelle à la musique classique et abaissant ainsi les frontières sociales. Il veut montrer aussi que la culture rurale et orale est aussi subtile que la culture dite savante. Dès l'âge de Modèle:Nombre, il commence à réfléchir aux bases de sa Symphonie celtique : Tír na nÓg et d'autres œuvres dans cette mouvance (Ys…). Il entreprend à l'époque une cantate, non-achevée
Rock
En 1957 ou 58, Alan Stivell entend pour la première fois des guitares électriques. Celles-ci utilisent beaucoup des gammes pentatoniques qui lui rappellent la musique celtique. Il avait, avec son père, déjà décelé dans la musique de western, et dans les negro-spirituals, une forte influence celtique<ref group="c" name="Brekilien33" />. D'une musique de variétés latine fabriquée pour le peuple et aux antipodes de la musique celtique, il découvre, venant des États-Unis, un phénomène urbain qui est une évolution naturelle de la musique traditionnelle rurale (blues, country, etc.)<ref group="d" name="cha-cha-cha">Modèle:P.</ref>. Il projette alors de faire du rock breton, une musique populaire vraiment moderne. Avec la découverte du groupe The Shadows, son projet se précise. Il dessine déjà des projets de harpes électriques Modèle:Langue<ref>Modèle:Lien web</ref>. La période Beatles renforce son idée d’un groupe de Pop-rock breton. En 1964, la construction d’une harpe bardique à cordes métalliques lui permet de mettre son idée en marche, amplifiant comme il peut l’instrument, utilisant quelques pédales d'effets électronique pour guitare, jusqu'à ce qu'il puisse faire réaliser ses premières véritables harpes électriques. Il a le plus souvent fait réaliser des harpes électro-acoustiques<ref>Modèle:Lien web</ref>. Les harpes qu'il a imaginées ont l'avantage d'un aussi beau son acoustique qu'électrique. Des luthiers et des entreprises lui emboîteront le pas. La tâche s'annonçait rude tant la Bretagne était aux antipodes de la musique bretonne et du folk américain, lequel séduisait déjà le milieu intellectuel et tétudiant à Paris, baignant encore dans le Modèle:Citation<ref group="d" name="cha-cha-cha" />.
Dès la deuxième moitié des années 1960 et son démarrage, il est reconnu par les artistes de la scène rock hexagonale et anglo-saxonne (Magma, Moody Blues, etc.) et joue sur les scènes et dans les festivals rock. Selon lui, le contexte du rock laisse plus de liberté d’interprétation<ref name="arrangements"> Modèle:Lien web</ref> : il aime une certaine simplicité des bases rock auxquelles il superpose toute la fantaisie et subtilités de ses interprétations, chose qui lui paraît moins évidente à travers le jazz. Il est le premier, tout au moins en Europe continentale, à réaliser cette fusion rock celtique. Il le fera nécessairement avec des musiciens qui n'avaient pas la même culture musicale<ref name="arrangements" />. Il sera même le seul au monde à prôner aussi une fusion des musiques celtiques. Tout en continuant d'aimer les musiques plus calmes et les arrangements de thèmes traditionnels, il a ouvert la voie sans brûler les étapes<ref> Modèle:Lien web</ref>. Pour exemple, l'instrumental Modèle:Langue sur l'album Modèle:Langue joue sur la confusion de la guitare et de la harpe qui alterne avec un son folk acoustique ou de distorsion propre à la guitare électrique.
World
Enfant, son premier contact avec les musiques du monde, maghrébines et du Proche-Orient , se situe à Paris dans son quartier du [[20e arrondissement de Paris|Modèle:20e]], sud-américaines lors de colonies de vacances et fortuitement chinoise, japonaise<ref group="b" name="du classique au rock celtique" />. Il est, tout de suite, intrigué par des ressemblances entre la musique celtique et les différentes musiques extra-européennes. Il est, par ailleurs, le premier, voire le seul, à aller s'immerger dans la musique de toute la Celtie, sans frontières<ref group="f" name="These interceltisme">Modèle:P., Modèle:Pp., Modèle:Pp.</ref>.
Dès ses premiers albums, il introduit des instruments et influences d’autres continents : tablas dans Renaissance de la harpe celtique, kena dans À l’Olympia, sitar et djembé dans Journée à la maison, des influences de toute la planète dans sa Symphonie Celtique ou 1 Douar (rencontre avec de nombreux artistes : Khaled, Youssou N'Dour, Jim Kerr, Kate Bush, sans pour autant oublier les sœurs Goadec). Dans sa démarche, il mélange les musiques du monde entier, sans se soucier du temps et de l'espace. Les cultures qui l'ont influencées se marient qans qu'elles perdent complètement leurs spécificités <ref>Modèle:Article : Modèle:Citation</ref>. Il est l'un des précurseurs de la Modèle:Langue. Lui revient, en plus sa conceptualisation, avant que le terme existe (il décrit cette musique dans la présentation de Reflets, en employant le terme « musique ethno-moderne », précisant qu'elle serait faite d'inter-influences)<ref>Modèle:Article</ref>.
Modèle:Langue, lounge, ambient
Dès l'utilisation de sa harpe à cordes métalliques, les résonances très longues, « envoûtantes » par leur Modèle:Langue naturel, la richesse des harmoniques, la profondeur des graves et les très longues résonances, ont amené Alan à des improvisations, évoquant avant l'heure le style Modèle:Langue. Des morceaux comme Ys, Modèle:Langue, une bonne partie de la Symphonie Celtique, de Légende, de Harpes du Nouvel Âge et de Modèle:Langue, le fait voisiner cette tendance ou ses variantes Modèle:Langue ou Modèle:Langue. Les albums Au-delà des mots et Amzer baignent également dans cette atmosphère plutôt zen.
Autres musiques actuelles
Depuis l'enfance, Alan a une attirance pour les innovations techniques : idées de harpe électrique, claviers (en attendant les cornemuses) électroniques, boîtes à rythmes, Modèle:Langue (l'« auto-sampling », c'est-à-dire l'enregistrement par soi-même en couches successives), recherches de système MIDI pour harpe, programmations, créations assistées par ordinateur (MAO). C’est un autre aspect de ses innovations dans le monde musical celte. Dès 1979, et sa Symphonie Celtique, il amène des apports « technoïdes », dont les boucles répétitives (loops) et le sample<ref>Modèle:Article</ref>. Il introduit les premières couleurs hip-hop, Modèle:Langue et rap dès l'album Again et surtout dans Brian Boru, puis dans 1 Douar. Toutefois, comme pour le rock, il utilise ces influences, parmi d’autres, sans s’y intégrer totalement, sans renier sa liberté totale. Il en est de même pour des expériences, comme le Modèle:Langue dans Modèle:Langue. Cet aspect « musiques actuelles » est peut-être déstabilisant pour certains de ses anciens fans, à qui il avait donné le goût de la musique traditionnelle. Pourtant, si on suit au plus près sa démarche, on comprend qu’elle est absolument cohérente et qu’il reste fidèle à une philosophie dont il n’a jamais dévié<ref>Modèle:Lien web, témoignage d'une des sœurs Goadec : Modèle:Citation)</ref>.
Des outils d'expression
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Chant et tin whistle.
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Harpe celtique et low whistle.
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Bombarde.
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Cornemuse écossaise ou « Modèle:Langue ».
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Cornemuse électronique ou « MIDI ».
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Percussions diverses.
Langues et textes
Alan Stivell chante dans la plupart des langues celtiques (breton, irlandais, gaélique écossais, gallois, cornique), auxquelles s'ajoutent le français et l'anglais. En effet, la langue impose ses accentuations à la musique. Selon lui, un inter-celtisme musical existe notamment grâce à cela. Par exemple, il y a une forte parenté entre les syncopes écossaises, galloises et bretonnes, celles-ci directement liées aux accents toniques, comme bien d'autres inter-influences entre langue et musique. Les accents toniques du breton (si on met à part le Vannetais) sont très accentués et Alan Stivell y tient beaucoup, comme à des richesses phonétiques que l’environnement francophone tend à affaiblir : Modèle:Citation<ref group="d" name="nouvelle chanson">Modèle:P., « Du répertoire traditionnel à la nouvelle chanson »</ref>. Sur le plan littéraire, Alan Stivell procède par juxtaposition de touches colorées telle que la peinture non figurative, car il affectionne le choc des mots, favorisé par la suppression de l'article, qui « impressionne » l'oreille : le sens est subordonné à l'effet, sans qu'il y ait pour autant incompréhension puisque l'idée générale subsiste. Robert Marot fait le lien avec la poésie irlandaise primitive qui converge vers la commotion poétique<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Comme en musique, Alan aime non seulement jongler avec les langues (parfois se mélangeant dans une même chanson), mais aussi les styles d’écriture, allant de la plus grande simplicité à l’inverse, mélangeant parler quasi argotique et langue littéraire et passant par différents niveaux de lecture. Parfois il utilise quelques ressemblances phonétiques du breton et de l’anglais, même de faux-amis, pour allier plus naturellement musique « anglo-saxonne » et paroles bretonnes. Il lui est arrivé d’utiliser un vocabulaire choisi pour une intercompréhension gaélique-breton (Brian Boru) .
Plusieurs textes sont liés à sa famille. La chanson M.J. (Terre des vivants) est dédiée à sa compagne de toujours Marie-José (une vie commune depuis 1969), Modèle:Langue (Modèle:Langue) est dédiée à son premier fils Ewan (né en 1976), Modèle:Langue (Terre des vivants) à son deuxième fils Gwenvael (né en 1979)<ref group="a">Modèle:P.</ref>, Là-bas, là-bas (Explore) à sa mère Fanny. L'album Treman'n Inis est un hommage à son père : Stivell y interprète deux poèmes écrits par celui-ci, avec la Telenn Gentañ, harpe celtique qui a suscité la renaissance.
Aspects musicaux communs et spécifiques
Modèle:Citation<ref group="d" name="nouvelle chanson" />. Sa quête est inspirée par la mémoire des mondes dont la musique a gardé une gamme pentatonique universelle, un langage commun. Le mode pentatonique, en musique bretonne comme irlandaise, est présent dans d'autres cultures, qui partagent en commun une même culture du rythme et de la transe par la danse, notamment en Chine, en Afrique et en Europe de l'Est. La musique celtique se rapproche des échelles défectives (moins de sept notes dans l'écart gammique), naviguant entre le pentatonique (cinq degrés) et le diatonique (sept degrés). La musique celtique a des caractéristiques propres, qu'il tente de définir dans son livre Modèle:Harvsp : intervalles non-tempérés, rubato (accélérés, décélérés) qui donne l'impression de se jouer du tempo (présent dans les mélodies ou marches traditionnelles bretonnes avec des Modèle:Langue par exemple, dans le chant irlandais sean-nós ou gaélique), importance du « tuilage » dans le chant (Modèle:Langue notamment), structures de bases simples mais cycles rythmiques complexes et superposés<ref group="a" name="Musique celtique" />. Certains modes sont privilégiés, comme celui de sol qui est la base de la cornemuse écossaise. La musique bretonne tire ses caractéristiques de sa tradition orale populaire, et les répertoires de ses instruments sont issus du chant collectif (marches, danses)<ref name="musique bretonne">Modèle:Harvsp, Modèle:Pp. et Modèle:P. « Musique bretonne, musique celtique ? »</ref>.
Instruments traditionnels et technologie
En phase avec l'avancée des nouvelles technologies, Alan Stivell commence à travailler sur ordinateur dès le milieu des années 1980, ce qui lui permet d'explorer en autonomie ses enregistrements, avec Cubase notamment. La technologie numérique lui offre plus de spontanéité ; en branchant directement sa harpe et son synthé, il peut improviser des futures compositions, comme sur les bandes qu'il avait créées pour le film d'Arte où il a l'idée de la chanson Una's Love avec Breda Mayok et celle avec les sœurs Goadec<ref name="Trad Mag 5" />. Il utilise des systèmes MIDI pour ses harpes, cornemuses, synthés... Mais il souhaite que la musique traditionnelle perdure, dans les Modèle:Langue notamment et qu'elle soit mise en valeur pour s'enraciner : Modèle:Citation<ref name="Trad Mag 5" />. Au sujet des festoù-noz, il aurait souhaité que le terme « fest-noz » soit utilisé pour le modèle traditionnel dominé par le kan-ha-diskan et le couple de sonneurs (bombarde, binioù-kozh ou binioù-bras). Et que le terme « bal breton » soit attribué aux soirées avec innovations instrumentales (groupes, etc.). Il y a d’autres souhaits sémantiques qui n’ont pas été exaucés, comme celui d’adopter, comme lui, le nom irlandais et breton de la cornemuse irlandaise « pib-ilin ou pib-uilleann » et non le nom anglo-irlandais « uilleann pipe ». Il tient aussi à ce que le terme « binioù-kozh » ne soit pas remplacé par « binioù », de même que harpe celtique » par « harpe ».
Harpes celtiques
En Modèle:Date-, la « Modèle:Langue », harpe néo-bretonne conçue par Jord Cochevelou, et ses 33 cordes font vibrer la corde sensible chez l'artiste et bouleversent sa vie ainsi que la musique en Bretagne<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il raconte cette renaissance dans le livre Modèle:Harvsp. Celle-ci sera suivie en 1954 par une harpe blanche « Modèle:Langue ». Dix ans plus tard, en 1964, son père construit une (puis deux autres) harpe bardique « Telenn varzhek » qui marque le retour des cordes métalliques<ref group="Cit.">Modèle:Citation, A. Stivell dans Modèle:Harvsp</ref>. Sur l’une d’elles, il réalise les premiers essais d'amplification avec la pose de micros-contact piézos<ref>Modèle:Lien web</ref> et expérimente les pédales d'effets électroniques pour guitare (Modèle:Langue, Modèle:Langue, Modèle:Langue)<ref group="b" name="Telenn" />. Cette harpe à cordes métalliques enlève à Alan ses dernières réticences à se lancer vraiment sur scène. En 1971, Claude Besson construit la « Modèle:Langue 4 » sur les plans fournis par Jord Cochevelou.
Alan avait, dès la fin des années 1950, fait le croquis de plusieurs « harpes du futur ». En 1974, il dessine une première harpe celtique à cordes métalliques, plus grande que la bardique et destinée à être réalisée par quelqu’un d’autre que son père âgé (qui décèdera la même année). Il en élabore plans et cahiers des charges. La première harpe (électro-acoustique) Stivell est réalisée par Gilles Piriou et Youenn Le Fur. En 1981, il inaugure à Bobino en 1981 un modèle intermédiaire entre harpe et cithare que Youenn Le Fur a réalisé<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1982, Alan fait construire par un ami gourinois le corps d’une toute première harpe totalement électrique (pour micros électromagnétiques). Elle ne sera pas totalement aboutie, mais sera, cette fois encore, la première au monde du genre. L'instrument en multi-plis (contreplaqué) de chêne ne possède plus de caisse de résonance (solid-body).
En Modèle:Date-, le luthier Michele Sangineto construit, selon les plans d’Alan, une quatrième harpe celtique cordée métal près de Milan<ref group="a">Modèle:P.</ref>. C’est surtout Léo Goas, luthier (le terme est restrictif le concernant) d’origine néerlandaise, qui va réaliser les rêves les plus fous d’Alan en matière de lutherie. En 1986-87, c’est la « harpe de cristal » en plexiglas transparent. Cette Modèle:Langue comprend, en plus de ses matériaux spécifiques, de nombreuses innovations (étouffoir avec pédale, cordes centrales et clés de guitare) et marque la première collaboration avec Camac (maison qui, de même qu’une maison japonaise, a pu construire des harpes celtiques grâce à la notoriété d’Alan) qui lui procure les micros piezos. De plus, deux octaves sont « MIDI » (c'est-à-dire pilotant des synthés)<ref>Modèle:Lien web</ref> ; mais, concernant ce système Midi, il aura fallu 33 ans pour qu’Alan puisse l’utiliser de manière satisfaisante, sur une toute nouvelle harpe fin 2020. En 1990, une nouvelle harpe, cette fois revenant aux cordes métalliques, est issue de la collaboration de Léo Goas<ref group="b" name="Telenn" />.
La Stivell-Camac, harpe du « Modèle:3e millénaire » (2003-2004), est construite en collaboration avec le principal facteur de harpes pour la Bretagne et la France, Jakez François, directeur de Camac. Son Modèle:16e possède, notamment, un nouveau système de demi-tons, spécialement conçu pour cet instrument unique<ref>Modèle:Lien web</ref>. Une déclinaison acoustique dérivée est fabriquée en 2005, en érable et épicéa. Pour l'Olympia 2012, Alan imagine un nouveau modèle, plus léger, commencée par un ami, Denis Brevet et finalisée avec Tom Marceau<ref>Modèle:Lien web</ref>. La harpe Stivell-Marceau, composée de bois d'érable et d'aluminium, voit le jour en Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref>. Le pôle mécanique de l'université de Rennes I collabore, notamment par la fabrication de 34 leviers de demi-tons spécifiques<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Une « sœur » de cette harpe Stivell-Marceau (avec de nouvelles améliorations et innovations) est finalisée fin 2020, par la collaboration de Cédric Berthier. Pour cette harpe, il revient aux cordes nylon qu’il avait quasi abandonné depuis le début de sa carrière.
Un homme de convictions
Alan Stivell porte un message qui revendique un futur pour les cultures et nations celtiques (et avant tout son pays), qu’il ne conçoit qu’avec une grande ouverture au monde. Il voudrait que les peuples retrouvent leur propre culture sans qu'ils se ferment. Modèle:Citation, titrait Bretagne Hebdo en Une le Modèle:Date-. En véritable militant, il a consacré sa vie à la reconnaissance culturelle de sa région, qu'il considère comme ayant été trop longtemps bafouée. Dans le livre Modèle:Harvsp, il énonce, dans la conclusion « Vers de nouveaux matins », sa Bretagne idéale en harmonie avec la démocratie, la liberté, l'écologie, les traditions communautaires et ouvertes sur toute la Terre<ref name="Ouest-France Moelan">Modèle:Article</ref>. Les positions d'Alan Stivell sur la Bretagne et la Celtie ne sont qu'un aspect de sa pensée. Elles sous-entendent un humanisme plus large sur les plans sociaux, politiques et philosophiques. Politiquement, on peut le considérer comme internationaliste de gauche et écologiste. En lui, se marie toutefois une tendance consensuelle avec une tendance radicale. Il n'hésite pas à soutenir ponctuellement des mouvements politiques bretons.
Depuis ses débuts professionnels, il n'a de cesse de proclamer, dans ses écrits comme dans ses dires, sa foi dans l'égalité humaine par le précepte de tolérance, sa haine pour toute injustice. À l’instar de la culture celtique, il a toujours été progressiste, social, écologiste, en même temps qu’il s’affirme spiritualiste, pour une plus grande égalité homme-femme, pour une solidarité Nord-Sud, contre toutes les frontières<ref>Modèle:Lien web</ref>. Pour lui, l'évolution universelle est caractérisée par la diminution progressive du déterminisme au profit de la liberté relative, en se détachant des doctrines et par la tension vers l'absolu, mais qui, en dehors de la représentation habituelle du « Dieu », serait une quête spirituelle hors des églises, plus universelle, tenant compte des approches complémentaires de toutes les civilisations et même de ce qu’il nomme « spiritualités athées », à l'image de sa Symphonie celtique : Tír na nÓg qui offre l'unité dans la diversité (bien peu d’œuvres traduisent à ce point cette exigence)<ref group="c">Modèle:P.</ref>.
Alan Stivell, sa nationalité et le statut de la Bretagne
Une Nation réelle
Alan Stivell reconnaît qu’il est « citoyen français », mais il s’affirme (après « citoyen du monde ») Breton d’abord (puis celte et européen). Il appelle de ses vœux, depuis l’enfance, la Bretagne comme une entité autonome. Il pense qu’une Bretagne, bénéficiant d’un statut particulier dans le cadre de la République française, est une perspective réaliste, compte tenu à la fois d’un sentiment breton aujourd’hui bien affirmé et une résistance du pouvoir centralisateur tendant à (lentement) s’affaiblir. Il rêve, quand même, d’un futur plus lointain où la Bretagne serait une république directement fédérée à l’Europe. Il explique que la Bretagne a actuellement une double appartenance, la situant à cheval sur la Celtie et la France : un breton est de nationalité bretonne mais citoyen de la République française, de même qu'il appartient à la communauté des peuples celtes<ref name="Elements">Modèle:Lien web</ref>. Sur le plan culturel, il est métissé de divers apports jusqu'à aujourd'hui, Modèle:Citation<ref name="L'Express 2010">Modèle:Article</ref>. Modèle:Citation<ref name="Elements"/>,<ref>Modèle:Lien web : Modèle:Citation</ref>. Il se désole que la population, dans son immense majorité, soit désinformée sur la Bretagne et, en particulier, son histoire<ref>Modèle:Article : Modèle:Citation</ref>. Dans son analyse de l'histoire de Bretagne pour le livre Modèle:Harvsp, il explique que Modèle:Citation et, voulant s'élever socialement, abandonnèrent leur culture et leur langue celtique pour une culture gréco-latine, Modèle:Citation<ref group="d" name="Les histoires de l'histoire">Modèle:P., « Les histoires de l'histoire » et Modèle:P.</ref>. Pour lui, les Français n’ont jamais entièrement dépassé ce complexe. Il s’oppose au « roman national » et il estime que sa propre étude de l’histoire de Bretagne, parallèlement à l’histoire française imposée par l’école, lui a donné une vision obligatoirement plus objective<ref group="d" name="Les histoires de l'histoire" />.
En breton, pour désigner les Français, il existe un mot qui définit uniquement « ceux d'au-delà du Couesnon », c'est-à-dire hors de Bretagne : Modèle:Langue (un autre mot peut, soit avoir ce même sens ou, au contraire, désigner les citoyens bretons compris : Ar Fransizien. Il y a aussi un terme pour désigner le territoire de la République française: Modèle:Langue et un autre pour la France sans la Bretagne (et, par extension, sans les autres minorités nationales) : Modèle:Langue. Comme il n'y a pas de terme dans la langue française pour désigner un peuple vivant à l'intérieur des frontières de l'État (« minorité nationale », « nationalité », « Nation sans État »), il propose de qualifier la Bretagne de « Nation-région »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il distingue plusieurs formes de nationalité. Alan montre qu’elles sont aussi suggérées par la langue bretonne. D’abord la nationalité-citoyenneté : une forme de citoyenneté par le lieu de vie et de solidarités (Modèle:Langue) ; la nationalité « généalogique » : origine familiale (Breton) ; la nationalité objective : l'influence culturelle dominante (Modèle:Langue). S’ajoute une nationalité subjective : le sentiment d'appartenance, découlant d’un ou de tous ces aspects (que certains appelleraient Modèle:Langue)<ref group="d">Modèle:P., Modèle:Citation</ref>. Modèle:Citation<ref name="Le mouvement folk en France">Modèle:Ouvrage : Modèle:Citation</ref>
Aspiration et revendication d'autonomie
Pour résumer, Alan Stivell n'est pas aujourd’hui pour une véritable indépendance, mais pour une Bretagne autonome (dévolution du pouvoir) au sein d'une République démocratique française décentralisée (comme les Lander allemands), reconnaissant ses minorités et une Europe fédérale<ref>Modèle:Article</ref>. Il évoque la nécessité vitale pour la Bretagne d'obtenir de la République française à la fois reconnaissance et définition d'un statut différencié, avec l'aide des instances internationales, à l'instar de l'Écosse, du pays de Galles ou de la Catalogne en Espagne<ref>Modèle:Article</ref>. Néanmoins, contrairement à la majorité des gens, Alan rêverait, qu’un jour, elle puisse être directement reliée à l'Europe<ref>Modèle:Lien web</ref>. Alan, comme tout le monde, ignore si le sentiment général est appelé à changer. Il pense que, si le pouvoir central accepte les demandes consensuelles de la population bretonne, celle-ci se contentera de l’autonomie interne. Si ce n’est le cas, les choses devraient évoluer vers la sortie du giron français.
En 1974, les paroles de Délivrance militent pour la reconnaissance de la Bretagne et de la Celtie (Modèle:Citation). En 2005, dans la version française ironique Armoricaine (suite) sur l'album Modèle:Langue, il évoque avec humour les résistances vis à vis de la langue.
Après que Stivell ait notamment popularisé des symboles forts comme le triskell celtique, le Gwenn ha du ou le sigle BZH, un activisme suit la vague bretonne des années 1970 de façon très militante, dans la mouvance du nationalisme breton, comme les actions clandestines du Front de libération de la Bretagne. Il soutient les prisonniers politiques dans l'adaptation de Nine Breton in jail avec son titre breton Nav Breton zo ba' prizon. À la suite d'un attentat au McDonald's de Quévert causant la mort d'une jeune employée, plus de mille personnes dont Alan Stivell se rassemblent à Rennes, le Modèle:Date-, à l'appel d'un collectif « La Bretagne, c'est la vie »<ref>Modèle:Article</ref>. Même si l'auteur et ses motivations n'ont jamais été découverts, et tout en condamnant la violence, Alan Stivell pose la question de la cause qui a pu conduire un militant breton à passer à l'acte (déni d'existence de la Bretagne ? Injures des ultranationalistes ?)<ref group="Cit.">Modèle:Citation, Alan Stivell, Modèle:Harvsp</ref>. En 2008, à la suite d'un procès à l'encontre de militants, il prend parti dans un communiqué d'indignation<ref> Modèle:Lien web</ref>. Il intervient au colloque international à Rennes, en Modèle:Date-, sur les questions d'identité (« Identités et démocratie »)<ref>Modèle:Article et reportage Modèle:Lien web</ref>. Il participe, par ailleurs, à l’Université de Bretagne-Sud, à un colloque sur la celtitude.
Avec la délégation du président de Bretagne Jean-Yves Le Drian, il se rend au pays de Galles - autonome depuis 1999 - du 11 au Modèle:Date-<ref>Modèle:Article</ref>. En Modèle:Date-, les Gallois votent pour une autonomie étendue au pouvoir législatif<ref>Modèle:Lien web</ref>. En Modèle:Date, Stivell adresse un courrier à Danuta Hübner, Commissaire européenne chargée de la politique régionale, lors du débat sur la cohésion territoriale, en proposant l'autonomie pour une Bretagne dans sa dimension historique, c'est-à-dire non amputée du pays nantais (Modèle:Citation) ainsi que le remplacement des départements actuels par les pays Bretons traditionnels, avec une réduction de leur nombre<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Une réunification en attente
Il milite pour la réunification de la Loire-Atlantique à la Bretagne. Nantes (ancienne capitale bretonne) et le pays nantais ayant été séparés administrativement et autoritairement de la Bretagne une première fois par le décret de Vichy de 1941, puis lors de la création des régions en 1956, Alan Stivell affirme : Modèle:Citation ; Modèle:Citation. À La Roche-Bernard, le Modèle:Date-, il déclare que Modèle:Citation.
Le Modèle:Date-, il participe à la fête de l'unité de la Bretagne au château des ducs de Bretagne avec environ Modèle:Nombre et une pétition de Modèle:Nombre. Le Modèle:Date-, il manifeste à Nantes au « Printemps des langues et des identités régionales »<ref>Modèle:Lien web</ref> et en Modèle:Date- à la Festi'Manif de Nantes<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 1976, évoquant Modèle:Citation, il chantait dans Modèle:Langue (« Les chiens redeviendront sauvages ») : Modèle:Citation. Il évoque la « bretonnité » de Nantes dans ses chansons : Modèle:Langue, Modèle:Langue – Rennes, Nantes et Brest, Vers les îles et villes de verre enregistré en pays de Retz… Sur la pochette de Modèle:Langue, il inscrit « BZH » à côté du nom de la ville de Préfailles.
Le Modèle:Date-, avec Bretagne réunie, il se rend à l'Assemblée française et interpelle dans son discours les auto-déclarés « démocrates » qui souhaitent décider, « tels des monarques », de la dissolution d'un peuple dans un Grand Ouest, car pour l'artiste « c'est un crime : de rayer de la carte une des nations les plus anciennes, d’en changer les limites millénaires, de voler le bien des bretons, de refuser les conditions de la survie et du développement de notre culture, de frustrer l’humanité d’une part de son patrimoine, de sa pensée, de sa créativité, de sa sensibilité et de son futur. »<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il adapte deux de ses chansons pour présenter l'enregistrement de Modèle:Langue le Modèle:Date-, chanson qu'il interprète lors de la grande manifestation du Modèle:Date- à Nantes. Il avait également chanté l'hymne breton lors de la précédente manifestation du Modèle:Date- avec Jean-Louis Jossic, puis le Modèle:Date-. En Modèle:Date-, lors de la visite électorale du premier ministre Manuel Valls à Betton, il lui adresse un mot en catalan, déçu de la réforme territoriale<ref>Modèle:Lien web</ref>.
L'importance de la langue bretonne
Modèle:Citation, « Sans langue bretonne, pas de Bretagne », c'est ce qu'il chante dans Modèle:Langue, mais aussi dans d'autres chansons comme Racines interdites, où il dénonce l'impossibilité d'avoir accès à l'enseignement de la langue. En 2004, il le répète dans Le Télégramme : Modèle:Citation<ref name="l'enfant prodigue" />. Il soutient depuis le début les écoles Diwan<ref name="Hérodote" /> et souhaite, pour la pérennité de l'identité transmise, le bilinguisme officiel<ref>Modèle:Article</ref>. Selon lui, Modèle:Citation<ref group="d" name="erwan18"/>. Mais il précise aussi que Modèle:Citation<ref group="d">Modèle:P.</ref>. Il aimerait que la France mette tout en œuvre pour garder en vie ses langues minoritaires : Modèle:Citation<ref name="RFI" />.
Il transmet sa langue lors de tous ses concerts, en Bretagne, dans l'hexagone et à l'étranger. Dans ses disques, Stivell vise par ailleurs à combler ce qu’il nomme Modèle:Citation, interprétant des poèmes bretons (Modèle:Langue en 1976) ou en retraçant en chansons l’histoire de la Bretagne (Modèle:Langue en 1977, moitié breton moitié français). Il participe à la fête de la langue bretonne à Carhaix le Modèle:Date-. Il manifeste à Rennes le Modèle:Date- avec Modèle:Nombre<ref>Modèle:Lien web</ref> et au « Printemps des langues et des identités régionales » à Nantes le Modèle:Date-. Le Modèle:Date-, l'Assemblée nationale décide à la quasi-unanimité d'ajouter au premier article de la Constitution une phrase stipulant que Modèle:Citation. Sur demande de son retrait par l'Académie française, les sénateurs posent un amendement. En juin, Alan Stivell dénonce ce refus de reconnaissance constitutionnelle et y voit un Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il apporte son parrainage à la signature de la charte Modèle:Langue par la commune de Moëlan-sur-Mer en 2009<ref name="Ouest-France Moelan" />. À l'Olympia 2012, il appelle à participer aux différentes manifestations pour soutenir les langues minoritaires et la Charte de 1992<ref>Modèle:Lien web</ref>. À la suite du rejet de la proposition de loi autorisant la ratification de la Charte en Modèle:Date-, Alan Stivell proteste sur Twitter : Modèle:Citation.
Sa pensée, ses idéaux
Alan Stivell porte des messages simples mais Modèle:Citation<ref name="Ouest-France Moelan" />. Cette envie de transmettre et ses engagements transparaissent légèrement dans sa musique et ses textes mais surtout dans ses discours, ses prises de position et ses concerts, bien que certains points demeurent pour lui des ressentis strictement personnels<ref>Modèle:Harvsp</ref>. Il se situe de gauche, position qui signifie pour lui Modèle:Citation dans le respect de l'autre et la générosité<ref name="Société">Modèle:Lien web</ref>. En 1974, il était pour le socialisme et le communisme dans les sociétés<ref name="Peuple breton 1974" />,<ref group="Cit.">Modèle:Citation Modèle:Harvsp, cité dans le livre Emsav : Dictionnaire de Georges Cadiou, éditions Coop Breizh, 2013, Modèle:P.</ref>. Il défend des valeurs humanistes (Modèle:Citation écrit-il le Modèle:Date- sur son forum). Dans une optique fraternelle, il est pour une plus grande solidarité entre les humains. Il n'a jamais adhéré à aucun parti politique, estimant que s'il peut avoir un rôle, celui-ci est ailleurs. Mais il soutient ponctuellement des personnalités et des mouvements politiques, notamment l'Union démocratique bretonne (UDB) dont il estime l'action malgré quelques divergences<ref group="a">Modèle:P.</ref>,<ref group="Cit.">Modèle:Citation, Modèle:Lien web</ref>. En Modèle:Date-, il rejoint la liste d'union Convergence bretonne dans le Morbihan pour les élections législatives<ref>Modèle:Article.</ref>.
Pour lui, la liberté est Modèle:Citation<ref name="liberté">Modèle:Lien web</ref>. Ainsi, il participe au gala de Libération en faveur de la liberté de la presse le Modèle:Date- et il traduit en breton en 2007 la chanson Dans la jungle, écrite par Renaud pour Íngrid Betancourt<ref name="liberté" />. Il rêve d'un monde sans frontières, où chaque culture pourrait aller vers l'autre et échanger, permettant fécondation croisée et enrichissement mutuel<ref name="Ouest-France Moelan" />. Pour cela, il soutient la justice sociale, l'égalité des êtres humains et combat la xénophobie<ref name="Egalité">Modèle:Lien web</ref>. Il souhaite que toutes les cultures retrouvent leur dignité, pour qu'il n'y ait plus de complexe d'infériorité ni de « Modèle:Langue » (honte en breton)<ref name="Egalité" />. Il compare en 2008 sur son blog la situation des Tibétains aux Modèle:Citation qui auraient frappé les Bretons ou les Occitans<ref> Modèle:Lien web/</ref>. Une prise de conscience culturelle permettrait une Modèle:Citation<ref>Modèle:Article : (Modèle:Citation)</ref> (Modèle:Citation, Pochette de 'Raok dilestra : Avant d'accoster, 1977). Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref> Modèle:Citation, déclare-t-il en Modèle:Date- au Peuple breton<ref name="Peuple breton 1974" />. Pacifiste, il a toujours condamné la violence, comme le Modèle:Date- lors d'une manifestation contre l'extension du camp militaire du Larzac<ref>Modèle:Article</ref>. En Modèle:Date-, il se produit au théâtre de Saint-Brieuc en soutien aux ouvrières du Joint français en grève.
L'instrumental Spered Hollvedel (« Esprit universel »), qui ouvre l'album E Dulenn (1975), mène à une déclamation militante du chanteur intitulée Délivrance, véritable manifeste d'affirmation des cultures celtiques et en particulier de l'identité bretonne : Modèle:Citation<ref group="d">Modèle:P.</ref>. Sur l'album Terre des vivants : Bed an dud vew, il rend hommage à Bobby Sands dans Modèle:Langue, fait prisonnier politique lors du conflit en Irlande du Nord. Dans Modèle:Langue (novembre) et Un paradis parfait (sur l'album Explore), il fait références aux violences urbaines de 2005 et au malaise des banlieues avec une jeunesse « désespérée », en manque de reconnaissance<ref> Modèle:Lien web</ref>.
Comme il le chante en ouverture de l'album Emerald dans Modèle:Langue - Modèle:Langue (« Les loups de mer »), il voit la mer comme un centre de gravité, un trait d'union (Modèle:Citation, Modèle:Citation, Modèle:Citation)<ref name="RFI">Modèle:Article</ref>. Concernant sa position face à la religion, il l'explique ainsi : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. Il se situe plus entre l'agnosticisme et le panthéisme, une spiritualité hors des cadres imposés<ref name="ma liste préférée">Modèle:Lien web</ref>.
Le celtisme et l'interceltisme
Alan Stivell est passionné par le monde celtique, que ce soit les langues, l'histoire, la mythologie, la littérature ou l'art graphique. Pendant une quarantaine d'années, il en a fait sa spécialité en étudiant tous les traits de la culture. Selon lui, la communauté celtique contemporaine est une réalité concrète et la Bretagne y appartient tout autant qu'à la France (Modèle:Citation)<ref name="Elements" />. Il partage fièrement le triskell, symbole qu'il a popularisé comme une unité des peuples. Il a, en quelque sorte, réveillé chez les moins de trente ans du vieux continent leurs lointaines origines celtiques qu'ils portaient en eux sans le savoir, du fait d'un très ancien atavisme<ref group="c">Modèle:P.</ref>. Pour lui, il y a beaucoup moins de choses en commun entre les Indiens d'Amérique qu'entre les nations celtes<ref name="Trad Mag 5" />. Mais la Celtie n'en a pas conscience selon lui car, basée sur l'oralité, elle souffre d'un manque d'informations et d'études concrètes, ce qui conduit certains à des idées non fondées ou une utilisation trop abondante et farfelue, qui peut donner une mauvaise image. Or l'opinion, toujours selon lui, sans un minimum d'écrits, ne peut se faire qu'à partir de sentiments.
Ainsi, il a écrit Modèle:Harvsp, un livre en partie consacré aux Celtes. Enfant, il recopiait des listes de mots qui se ressemblaient en breton, gaélique et gallois, dont il donne un extrait Modèle:P.. Il a étudié et théorisé le concept même de musique celtique, ce qui lui permet de tenir un discours revendicatif et une certaine idée celtique, qui s'est majoritairement imposée<ref group="f" name="interceltisme" /> : Modèle:Citation<ref group="a" name="Musique celtique" />. Il évoque les éléments qui lui font croire à la réalité d'une musique celte, comme les similitudes bretonnes, irlandaises et galloises dans les mélodies, la syntaxe, les syncopes, les interprétations, etc., et qui influent sur l’harmonisation moderne (les bourdons, les résonances et harmoniques)<ref name="colloque">Modèle:Harvsp, intervention d'Modèle:Lien web</ref>. Sa musique est en mouvement comme la conception celtique qui voyait le monde fait d'éléments en perpétuel mouvement et mettait le liquide au centre<ref group="d">Modèle:P.</ref>.
Pour renforcer l'unité, il intègre dans la musique bretonne des instruments utilisés dans les pays celtiques, ce qui donne une nouvelle réalité à cet interceltisme<ref group="f">Modèle:P.</ref>. En Bretagne, il a également apporté des mélodies des autres pays. L'échange se fait aussi d'une manière réciproque, à différents niveaux. Erwan Chartier, dans sa thèse sur l'interceltisme, considère que Modèle:Citation<ref group="f" name="interceltisme">Modèle:P.</ref> et qu'en se produisant dans les autres pays celtiques, Modèle:Citation<ref group="f">Modèle:P.</ref>. Au Congrès celtique international qui se tient à Tréguier en 1962, il fait entendre la harpe de son père au reste de la Celtie<ref group="f" name="Erwan Chartier" />,<ref>Modèle:Article</ref>. En 1971, il est à l'affiche de la première édition lorientaise du festival interceltique<ref>Modèle:Article : Modèle:Citation</ref>.
Stivell nomme Keltia III la Celtie d'aujourd'hui avec les « nouvelles » nations celtisées, nom qu'il a donné à sa maison de disques. Dans son œuvre majeure, la Symphonie celtique : Tír na nÓg, il allie les héritages musicaux des différents pays celtiques. Ce travail, débuté à partir de 1977, est enregistré par plus de 70 musiciens sur l'album sorti en 1979 et a donné lieu à un grand spectacle de plus de 300 musiciens au festival interceltique de Lorient en 1980<ref group="f" name="interceltisme"/>. À l’occasion de la Modèle:40e du festival en 2010, il participe le Modèle:Date- au colloque sur le celtisme et l'interceltisme aujourd'hui<ref name="colloque" />,<ref>Modèle:Lien web</ref>.
L'environnement
Alan Stivell rêve d'un monde en liaison avec la nature. Dans la présentation de l'album Emerald sur son site officiel, il écrit : Modèle:Citation. Avec l'écologie moderne il espère donc que les sociétés vivent en phase avec la nature. Il souhaiterait que l'eau soit protégée et que tout le monde ait de l'eau potable<ref name="L'Express 2010" />.
Il joue avec Roland Becker devant Modèle:Nombre lors d'un meeting anti-centrale nucléaire à Erdeven en Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>. Suivant la position de l'UDB, il est très présent en 1978 dans la lutte contre le nucléaire et contre l'implantation de la centrale à Plogoff<ref group="a">Modèle:P.</ref>. Il s'inspire de l'intervention des forces de l'ordre dans les manifestations en écrivant sa chanson Modèle:Langue, une sorte de hurlement à la mort d'une population et d'une culture de façon générale. Sa musique est en connexion avec la nature, comme l'album Au-delà des mots<ref>Modèle:Article</ref>. Le naufrage du pétrolier Erika qui souille les côtes bretonnes en Modèle:Date- lui inspire une révolte musicale, « Ceux qui sèment la mort » (sur Modèle:Langue) et il chante « Modèle:Langue » en 2000 sur l'album L’Hiver des oiseaux dont les bénéfices étaient entièrement reversés pour réparer les dégâts de la marée noire<ref>Modèle:Article</ref>. En Modèle:Date-, il est le premier à soutenir la liste « Europe Écologie Bretagne » (qui regroupe Les Verts, l'UDB et des personnalités diverses) aux élections régionales 2010<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 2011, il signe la pétition du chef Raoni s'opposant au projet de barrage de Belo Monte<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Un travail de communication
Alan Stivell a toujours eu l'envie profonde de réhabiliter la culture régionale auprès des Bretons et, par-là même, redorer l’identité bretonne<ref name="Le mouvement folk en France" />. Son objectif était de devenir professionnel, ce qu'il fait en signant chez Philips, et d'arriver à passer par les Modèle:Langue. Ainsi, il a lancé un nouveau mouvement musical par un travail de communication professionnel. Selon lui, pour convertir les Bretons il fallait d'abord être reconnu à Paris puis dans le monde<ref name="Armor magazine" />, ce que concevait Xavier Grall : Modèle:Citation<ref>Xavier Grall cité dans Modèle:Lien web (extrait de Le cheval couché Modèle:P.) et Article Modèle:Article</ref> Il avait la conviction qu'en entendant sur les ondes des airs bretons de qualité comparable aux musiques anglo-saxonnes, le peuple de Bretagne prendrait conscience de la qualité de sa culture : Modèle:Citation<ref group="d">Modèle:P., « En suivant les disques »</ref> Dès 1973, il participe à la création de la revue d'information Modèle:Langue (Pour la langue bretonne) dont il sera directeur de publication<ref>Modèle:Lien web</ref>. Alan Stivell fait part d'une grande écoute des autres, en participant activement à son forum par exemple ; sur son blog, il partage ses idées, ses points de vue, son actualité<ref group="a">Modèle:P.</ref>.
À l'encontre du mouvement musical et culturel, il est confronté selon lui à la Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp : Modèle:Citation</ref> et la minimisation de sa portée internationale<ref> Modèle:Article</ref>. À partir du succès du disque À l'Olympia, Stivell sera montré du doigt pendant toute la période ; accusé de « récupération » médiatique par les traditionalistes, il ne cesse de justifier son action<ref name="Le mouvement folk en France" />. Puis dès l'album E Dulenn, lorsqu'il exprime ses idées en chansons, les médias prennent peur des messages qu'il pourrait diffuser à une conscience collective<ref name="paroles-musique"/>. Dans un entretien en 1986, Glenmor déclare : Modèle:Citation<ref>Modèle:Lien web</ref>. En 2004, Alan Stivell déclare au congrès de l'Institut culturel de Bretagne : Modèle:Citation<ref>Modèle:Harvsp</ref> Il explique ensuite les investissements qu'il réalise dans les années 1970 pour ses concerts et tournées : financement pour l'Olympia, bureau pour organiser les tournées, coût des voyages et de location des grandes salles ou des chapiteaux en Bretagne, Modèle:Unité en tournée et une sonorisation importée d'Angleterre<ref name="Bem">Modèle:Harvsp</ref>.
Médiatique
Dès 1967, Alan Stivell multiplie ses interventions médiatiques, dans l'Hexagone comme à l'étranger, surtout dans les îles Britanniques, pour faire en sorte que la musique bretonne soit, à terme, considérée comme parfaitement moderne. Il atteint, dans les années 1970, une portée nationale, obligeant, selon lui, les médias de masse à faire des « concessions », à accepter sa musique sans la dénaturer, à reconnaître l’existence de la culture bretonne, notamment en y chantant en breton. Après son 45 tours Pop-Plinn, début 1972, dans lequel il met la guitare électrique au premier plan, se passe un phénomène inédit : la radio diffuse des airs bretons dans la France entière. José Artur est le premier à passer du Stivell dans son Pop-Club, sur France Inter. Le Modèle:Date-, l'ORTF présente, au journal télévisé, un extrait de 3 min d'une émission, en breton avec sous-titres en français, où il raconte à Charles Le Gall son parcours et ce qui l'inspire dans sa musique<ref>Modèle:Lien web</ref>. Sur les plateaux il interprète aussi ses morceaux : Son ar chistr à Samedi Pour Vous (Albert Raisner Modèle:Date-), la Suite Irlandaise à Midi Trente (Danièle Gilbert, Modèle:Date-), ainsi qu'un concert donné pour l'émission Tour de Chants le Modèle:Date-<ref>Modèle:Lien web</ref>. Trouvant le service de presse de Philips insuffisant, il engage à ses frais une attachée de presse, ce qui lui permet d'aller dans plusieurs émissions, comme chez Jacques Chancel ou Michel Drucker<ref name="Bem"/>. En 1973, il quitte Paris et est donc moins présent pour relancer médias et organisateurs<ref name="ArMen" />. En 1975, invité à l'émission Dimanche Martin de Jacques Martin, il interprète Metig. La même année, il est aux côtés de Martine Gabarra sur Antenne 2 pour « Un jour futur »<ref>Modèle:Lien web</ref>.
Cette première réussite ne s'est pourtant pas poursuivie : Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref> En effet, par la suite, les grands médias ne le diffusent presque plus, ne l'invite que ponctuellement, lors d’événements, même s'il représente d'importantes ventes d'albums en France<ref group="e">Modèle:P.</ref>. Comme le dit Country Joe McDonald, les auteurs-compositeurs marginaux qui ne rentrent pas dans le moule surfait sont écartés : Modèle:Citation<ref group="e">Modèle:P.</ref>,<ref name="paroles-musique"/>. Dans son livre Modèle:Harvsp, c'est à partir de 1979 qu'il voit, selon lui, le coup de frein dont il est victime : Modèle:Citation, ce qu'il confirme en 1983 : Modèle:Citation<ref name="paroles-musique" />
En 1992, il est invité à l'émission Champs-Élysées sur Antenne 2 avec Laurent Voulzy et Alain Souchon puis l'année suivante à Stars 90<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Le Modèle:Date, dans l'émission Taratata présentée par Nagui, il interprète Modèle:Langue en duo avec Modèle:Langue. En 1996, il est présent aux Victoires de la Musique, diffusées sur France 2, dont le prix est décerné à Dan Ar Braz.
Sur la chaîne Direct 8 de la TNT, il participe au Téléthon le Modèle:Date- et il est invité à l'émission [[88 Minutes|Modèle:Nombre]] en direct le Modèle:Date-. Sur France 2, Michel Drucker convie le chanteur lors de récentes émissions : le Modèle:Date- à Tenue de soirée, interprétant Brian Boru avec les Corrs, le Modèle:Date- en ouverture de l'émission « spéciale Tour de France » en direct de Brest, ainsi que le Modèle:Date- pour Vivement dimanche « spécial Bretagne » (record d'audience de la saison)<ref>Modèle:Lien web</ref>. Sur France 3 Bretagne, il communique plus facilement, à travers les émissions culturelles, le journal régional et les reportages<ref> Modèle:Lien web</ref>. Pour France 3, il commente la grande parade du festival Interceltique de Lorient, notamment en 2009, 2011 et 2012. Le Modèle:Date, lors de l'émission Taratata consacrée à la musique celtique, il présente son album Modèle:Langue en interprétant Modèle:Langue. Il tourne en 2011 pour la chaîne de télévision japonaise publique NHK un reportage, diffusé dans l'émission Amazing voice, consacré également à Cécile Corbel et Yann-Fañch Kemener. Sur RTL, il est invité en Modèle:Date- à l'émission Stop ou encore et le Modèle:Date- pour Ma liste préférée<ref name="ma liste préférée"/>.
En Modèle:Date-, le concert du Modèle:40e à l'Olympia suscite l'intérêt des médias : annonce par divers médias (« coup de cœur » dans L'Express<ref>Modèle:Article</ref>, Le Figaro, L'Humanité<ref>Modèle:Article</ref>, Paris Match<ref name="Paris Match" />, invité du 19/20 de France 3<ref>Modèle:Lien web</ref>, une du Télégramme), installation de caméras dans la salle (TF1, France Télévisions, BFM TV). Il apparaît également sur France 3 dans l'émission Chabada spéciale Saint-Patrick avec les Tri Yann le Modèle:Date- et sur France 2 pour Les Années bonheur le Modèle:Date-. Pour son album AMzer, il réalise la promotion dans plusieurs émissions, dont Vivement dimanche.
Filmographie
À Modèle:Nombre, Alan Stivell met en musique le court-métrage Vive-eau de Louis-Roger qui fera le tour du monde et sera récompensé (Proue d'or à Milan, Chevreuil d'or à Novi Sad)<ref>Modèle:Article</ref>. Sa musique sert à illustrer l'histoire de L'Enchanteur Merlin, Les chevaliers de la Table Ronde sur le 33 tours sorti en 1973 chez Philips. En 1974, sa musique, extraite des albums Reflets et Renaissance de la harpe celtique, accompagne La Merveilleuse Visite de Marcel Carné (TF1 Vidéo)<ref>Modèle:Lien web : Modèle:Citation</ref>. Le Modèle:Date-, le téléfilm L'Ancre de miséricorde est diffusé sur TF1 avec en bande son plusieurs albums d'Alan Stivell. Sa musique est utilisée dans le film Modèle:Langue (1978) par Esben Storm (Australie), aux côtés de John Martyn, AC/DC et Rose Tattoo (sorti en DVD en 1992)<ref>Modèle:Lien web</ref>. La musique qu'il compose pour Si j'avais mille ans en 1983 est la base de l'album Legend.
- 1974 : Alan Stivell, live enregistré par la RTB en studio, produit par Pierre Meyer et réalisé par Michel Perin (37 min). Modèle:Voir en ligne
- 1975 : Alan Stivell, portrait de Roger Sciandra et Michel Lancelot (46:19)<ref group="n">Documentaire-portrait réalisé par Roger Sciandra (interview de Michel Lancelot), diffusé sur TF1 le 26 avril 1975 dans le cadre de l'émission télévisée À bout portant proposée par Jean Wetzel et les frères Gall et comprenant des interviews d'Alan Stivell et des Sœurs Goadec et des extraits du concert d'Alan le 25 octobre 1974 à Lorient et du meeting UDB. Cité par A. Colleu et M. Valerde dans Panorama de l'audiovisuel en Bretagne : L'album, 1985, ICB, Modèle:P.</ref>,<ref>Vidéos du reportage Alan Stivell À bout portant : Modèle:Voir en ligne - Modèle:Voir en ligne - Modèle:Voir en ligne - Modèle:Voir en ligne - Modèle:Voir en ligne</ref>
- 1976 : Alan Stivell, portrait de René Vautier et Nicole Le Garrec (30 min)
- 1978 : Siamsa Cois Laoi at Pairc ui Chaoimh with Alan Stivell, de Michael Monaghan<ref group="n">film du concert d'Alan Stivell donné à l'été 1978 au Páirc Uí Chaoimh lors du Siamsa Cois Laoi Festival de Cork en Irlande (24:25) ; réalisé par Michael Monaghan, diffusé par la chaîne de télévision irlandaise Raidió Teilifís Éireann, rediffusé en juillet 2010 par TG4 dans l'émission Ar Staitse ("Sur scène") et édité en DVD par la RTÉ</ref>
- 1982 : In concert, film de Keith Newman (VHS 58 min), Ramblin no 806, Shanachie Records (États-Unis), réédition 1991
- 1984 : Alan Stivell, Modèle:Nombre de musique, interview et extraits de concert lors d'une émission de FR3 Modèle:Voir en ligne
- 1991 : Hiraezh… Longing for past and future…, film de Christine Leahy (VHS 21 min)
- 1998 : Musik Breizh, un siècle de musiques bretonnes, documentaire en Modèle:Nombre de 28 min. chacun de Pierrick Guinard diffusé sur France 3 (DVD 2h20 2008 Modèle:BNF) Modèle:Voir en ligne
- 1999 : BretagneS à Bercy, film du concert d'1h28 avec d'autres artistes, enregistré à Paris-Bercy (VHS Sony Music / TF1 Vidéo), Réédition DVD 2002
- 2000 : Music planet, DVD Arte Vidéo comprenant le film Parcours de Philippe Degeorges (1996, 52 min) et le concert aux Vieilles Charrues réalisé par Serge Bergli (45 min)
- 2002 : Festival interceltique de Lorient 2001, (VHS-DVD Morgane production-France 3 / France Télévisions Distribution), spectacle (95 min) et bonus (29 min)
- 2003 : Nuit celtique II, film du concert collectif au Stade de France (2h) (VHS-DVD Arsenal Productions / TF1 Musique)
- 2009 : Festival Yaouank 2009, film du concert de 52 min d'Adeline Chahin (prod. Bleu Iroise Arsenal) diffusé dans le cadre de l'émission Destinations Bretagne sur Tébéo, Ty télé, TVR.
- 2012 : Au-delà des frontières, Stivell<ref group="n">Documentaire de Pascal Signolet, coécrit par François Bensignor (coproduction Bleu Iroise / France Télévisions) diffusé sur France 3 Bretagne le 25 avril 2012 dans l'émission Génération Breizh présentée par Robin Durand (52 min) et rediffusé sur Tébéo, TébéSud, TVR</ref>
- 2012 : Stivell à l’Olympia, film du concert à l'Olympia le Modèle:Date- réalisé par François Goetghebeur (coproduction Bleu Iroise / France Télévisions) diffusé le Modèle:Date- sur France 3 Bretagne (150 min) et paru le Modèle:Date- en DVD (40th Anniversary Olympia 2012)
- 2023 : Le Grand BaZH.art, émission consacrée à Alan Stivell sur France 3 Bretagne, Simone et Raymond Productions (52 min)
Notes et références
Notes
Citations
Références
Ouvrages récurrents
- Laurent Bourdelas, Modèle:Harvsp, 2012
- Alan Stivell et Jean-Noël Verdier, Modèle:Harvsp, 2004
- Yann Brekilien, Modèle:Harvsp, 1973
- Alan Stivell, Jacques Erwan et Marc Legras, Modèle:Harvsp, 1979
- Anny Maurussane et Gérard Simon, Modèle:Harvsp, 2006
- Erwan Chartier, Modèle:Harvsp, 2010
- Goulven Péron, Modèle:Harvsp, 2010
Voir aussi
Bibliographie
Écrits et préfaces d’Alan Stivell
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage Modèle:BNF
- Modèle:Ouvrage Modèle:BNF
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Article
- Témoignage dans l'ouvrage : Modèle:Ouvrage
- Témoignage dans l'ouvrage : Modèle:Ouvrage
- Témoignage dans l'ouvrage : Modèle:Ouvrage
- Témoignage dans l'ouvrage : Modèle:Chapitre
- Témoignage dans l'ouvrage : Modèle:Ouvrage, contient un CD.
- Témoignage dans l'ouvrage : Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
- Modèle:Ouvrage
Travaux universitaires
Autres ouvrages
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage et une interview de l'artiste.
- Modèle:Article.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Modèle:Ouvrage.
- Notice d’Yves Bigot dans l’ouvrage de Modèle:Ouvrage.
Articles connexes
- Liste des collaborations d'Alan Stivell
- Tournées d'Alan Stivell
- Musique bretonne, Musique celtique, Rock celtique
- (45299) Stivell, astéroïde nommé en son honneur.
Liens externes
- Présence sur des réseaux sociaux : Facebook • Instagram • Twitter • YouTube
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