Bernard Le Bouyer de Fontenelle

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Bernard Le Bouyer<ref group="α">Formey indique, dans sa Bibliothèque impartiale, Modèle:Opcit, qu’Modèle:Citation.</ref> de Fontenelle, né le Modèle:Date de naissance- à Rouen et mort le Modèle:Date de décès- à Paris, est un écrivain, dramaturge et scientifique français.

Biographie

Avocat et dramaturge

Second des quatre fils de l’avocat au Parlement, François Le Bouyer de Fontenelle (1611-1693), écuyer, et de Marthe Corneille (1623-1696), sœur de Thomas et Pierre Corneille<ref name="Bibliothèque impartiale">Modèle:Ouvrage.</ref>, Fontenelle a fait des études chez les jésuites de Rouen, qui ont cherché à recruter ce brillant élève noté comme Modèle:Citation

Après avoir étudié la philosophie, puis la physique, il a fait des études de droit<ref name="Houssaye">Modèle:Chapitre.</ref>. Entré au barreau, il a plaidé une seule cause et, après l’avoir perdue, est monté, à Modèle:Nobr, à Paris, auprès de son oncle maternel Thomas Corneille, qui rédigeait alors avec Donneau de Visé le Mercure galant, débuter dans la littérature<ref name="Thénard">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Après des pièces de vers insérées dans le Mercure, il a tâté du théâtre avec la tragédie d’Aspar (Modèle:Date-), qui fut un échec et dont le nom ne subsiste que par l’épigramme de Racine, sur l’origine des sifflets :

Modèle:Vers

D’autres tentatives au théâtre n’ont guère été plus heureuses. Les tragédies de Bellérophon<ref group="α">Écrite avec son oncle Thomas.</ref> et de Brutus, la tragédie en prose d’Idalie, la pastorale héroïque d'Endymion, ont été oubliées presque dès le début. Les opéras de Psyché<ref group="α">Écrit avec son oncle Thomas.</ref>, de Lavinie, de Thétis et Pélée ont eu plus de succès<ref name="Vapereau">Modèle:Ouvrage.</ref>, sans pour autant servir à la réputation de l’auteur qui a abandonné, avec un peu de dépit, le théâtre pour le journalisme<ref name="Houssaye"/>.

Passant à d’autres genres, il les a tous tentés depuis la tragédie jusqu’à l'églogue, depuis l’opéra jusqu’à la dissertation scientifique<ref name="Demogeot">Modèle:Ouvrage.</ref>. Il a publié le Dialogue des morts (Modèle:Date-), des Poésies pastorales (Modèle:Date-), et trouvé sa voie dans la littérature scientifique, abordée par des Entretiens sur la pluralité des mondes (1686), œuvre de vulgarisation scientifique rédigée à Rouen qui a connu un vif succès et dont Flourens a fait l’éloge en disant Modèle:Citation bloc Homme d’esprit, il connait suffisamment les sciences pour en parler agréablement et exactement, mais il n’entre pas assez profondément dans son sujet au point de devenir abstrait et obscur<ref name="Vapereau"/>.

L'académicien

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Bernard le Bovier de Fontenelle, Jean-Baptiste II Lemoyne, 1748. Musée des beaux-arts de Lyon.

Nommé membre de l’Académie française en 1691, après avoir essuyé quatre refus, il eut, après sa réception, ce mot : Modèle:Citation Secrétaire perpétuel de l’Académie royale des sciences de 1697 à 1740, il fit aussi partie de l’Académie des inscriptions et de l'Académie de Stanislas<ref>Modèle:Lien web.</ref>. Se trouvant par là mêlé à toutes les questions du jour, il porta de tous côtés un parti pris de tranquillité, d’égalité d’humeur, qui lui donna le repos et lui épargna les discussions violentes. En sa qualité de secrétaire perpétuel de l’Académie Royale des sciences, il rédigea chaque année de son mandat la partie « Histoire » de Histoire et Mémoires de l'Académie Royale des Sciences<ref group="α">À partir de 1699.</ref>, recueil des travaux les plus marquants de l'Académie au cours de l'année écoulée. La partie Histoire<ref group="α">Entre 100 et 150 pages environ.</ref> se voulait être une forme de « vulgarisation » des travaux scientifiques complexes de l'époque, à destination du grand public cultivé curieux de sciences. La tâche de Fontenelle était donc ardue puisqu'il devait comprendre tous les travaux de l'Académie Royale des Sciences, sur des sujets allant de la botanique à la physique, pour en donner une version digérée et simple, compréhensible du plus grand nombre. Cette œuvre représente un volume de près de Modèle:Unité, écrite durant son mandat de secrétaire perpétuel. À cela, il faut ajouter une histoire de l'Académie entre 1666 et 1699, écrite postérieurement. Les Éloges des Académiciens, qui sont regardés comme le modèle du genre, sont en fait une version à peine remanié des éloges publiés chaque année dans la partie Histoire des Histoire et Mémoires de l'Académie Royale des Sciences. Un premier ouvrage d'éloges fut publiée en 1708, et une seconde édition en fut donnée en 1719, complétée des éloges des savants morts entretemps. Si les qualités littéraires des éloges sont réelles, ils sont aussi une stratégie pour insuffler dans l'imagerie publique une certaine idée de la science et du savant. Jean-Baptiste Rousseau ne reconnaîtra jamais les qualités de l'auteur, écrivant dans une épigramme : Modèle:Vers Par ses éloges académiques, Fontenelle a ouvert la voie à des personnes comme D'Alembert, le fils illégitime de sa fidèle amie Claudine Guérin de Tencin, Condorcet, Georges Cuvier ou encore Arago.

La querelle des Anciens et des Modernes

Dans la querelle des Anciens et des Modernes, il fut, avec Houdar de La Motte, nettement pour les modernes<ref name="Raynard">Modèle:Ouvrage.</ref>. Selon lui, si les arbres qui étaient autrefois dans nos campagnes n’étaient pas plus grands que ceux d’aujourd’hui, il n’y a pas de raison pour qu’Homère, Platon, Démosthène, ne puissent être égalés. Racine et Boileau s’irritèrent contre lui à cette occasion. La Bruyère écrivit le fameux portrait de Cydias, le Bel-Esprit, et Fontenelle n’entra à l’Académie française qu’en 1691. Modèle:Citation Mais il leur reproche de substituer des peintures agréables de l’homme privé à l’exposition des travaux du savant. Voltaire a introduit Fontenelle dans Le Temple du goût, en ces termes :

Modèle:Vers

Le style de Fontenelle dans ses ouvrages purement littéraires a été critiqué, surtout dans les Éloges des académiciens, comme Modèle:Citation. Ce n’est pas le cas dans ses ouvrages philosophiques, les Entretiens sur la pluralité des mondes, le Doute sur le système physique des causes occasionnelles, l’Histoire des oracles, et moins encore dans l’Histoire de l’Académie des sciences (de 1666 à 1737). Publiée en Modèle:Date-, l’Histoire des oracles, faite d’après le savant hollandais Van Dale, faillit attirer des ennuis à leur auteur vingt ans après sa parution. La tradition voulait que les oracles de Delphes eussent cessé après l’arrivée du Christ. Fontenelle se renseigna sur cette période et montra que le temple de Delphes avait conservé quelque temps une activité. Ce livre, où Fontenelle insiste sur quelques invraisemblances, dresse sans indulgence l’histoire de son déclin : la Pythie, parlant au nom d’Apollon, dieu de la poésie, s’y exprime cependant en Modèle:Citation et parfois en Modèle:Citation. Les prédictions sont Modèle:Citation les miracles douteux. Fontenelle laisse entendre qu’un travail de « mystification » avait lieu. La transposition à des religions en cours était tentante et l’Église s’inquiéta des buts réels du philosophe, qui se contenta de déclarer habilement qu’il n’avait écrit que ce qu’il avait écrit, que son ouvrage se désirait historique et qu’il ne saurait prendre de responsabilité en ce qui concernait les interprétations blasphématoires que pourraient en faire des esprits mal inspirés. Ayant par cette remarque mis ses accusateurs en position d’accusés, il ne parla plus de cette affaire, ne donnant pas ainsi la moindre prise à la critique<ref name="Vapereau"/>.

Travaux scientifiques

Fontenelle s’occupa aussi de métaphysique et professa le cartésianisme tout en s’écartant de Descartes sur la question de l’origine des idées. Il émit cette restriction : Modèle:Citation Dans la seconde moitié de sa vie, il se livra plus spécialement aux sciences exactes et composa Éléments de la géométrie de l’infini (1727)<ref group="α">Lorsqu’il a présenté cet ouvrage au Régent, Fontenelle lui dit que c'était un livre qui ne pouvait être entendu que par sept ou huit géomètres de l'Europe, et que l'auteur n'était pas de ces huit-là. Voir Notice sur Fontenelle, Modèle:Opcit</ref>, dont la validité scientifique a été contestée, notamment par Georg Cantor et dans la Préface de l’Analyse des infiniment petits du marquis de l’Hôpital. Joseph Bertrand a jugé Fontenelle comme écrivain scientifique : Modèle:Citation bloc

Entre le Grand Siècle et les Lumières

En 1749, il devient membre de l'Académie royale des sciences et des lettres de Berlin<ref name="Moureau">Modèle:Ouvrage.</ref>.

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Portrait de Fontenelle à Modèle:Nobr par Louis Galloche (1723).

Par sa longue vie, Fontenelle appartient en même temps au {{#switch: et au

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   Modèle:S mini-{{#ifeq: XVIII|-| – | XVIII }}Modèle:S mini- siècle
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}} ; il a donc vécu le grand Siècle et le siècle des Lumières. Novateur paradoxal plutôt qu'audacieux au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, conservateur indécis et timide au Modèle:S mini-, Fontenelle montre déjà, malgré sa prudence et sa circonspection, vers la fin du premier, un penchant au goût littéraire et aux préoccupations philosophiques du second<ref name="Demogeot" />. Ses Dialogues des morts affectent le paradoxe. Ses Poésies pastorales remplacent le naturel et le sentiment par l’ingénieux et la finesse ; il trouvait les bergers de Théocrite Modèle:Citation. En Modèle:Date-, il publia deux volumes contenant une tragédie et six comédies avec préface. La même année, il publia la Théorie des tourbillons cartésiens, avec des réflexions sur l’attraction newtonienne. L’édition de ses œuvres en Modèle:Date- donne, en outre, divers morceaux : De l’Existence de Dieu ; Du Bonheur ; De l'origine des fables ; Sur l’Instinct ; Sur l’Histoire. Il a laissé trois fragments : Traité de la raison humaine ; De la Connaissance de l’Esprit humain ; et enfin ce qu’il appelait Ma République.

Fontenelle était une façon de sage occupé de son bonheur, mais bienveillant et même secourable. La crainte de troubler la quiétude d’esprit de cet homme Modèle:Citation et Modèle:Citation, traité par un contemporain d’Modèle:Citation et Modèle:Citation, s’exprime par ce mot resté fameux : Modèle:Citation Fontenelle, qui, alors qu’on lui demandait un jour par quel moyen il s’était fait tant d’amis, et pas un ennemi, avait répondu : Modèle:Citation, fut recherché dans les sociétés où le talent et l’esprit tenaient le premier rang, chez la duchesse du Maine, chez qui il gravitait dans le cercle des chevaliers de la Mouche à miel, invité de ses salons littéraires et des fêtes des Grandes Nuits de Sceaux, donnés en son château de Sceaux, ainsi que chez la marquise de Lambert, chez Claudine de Tencin et Marie-Thérèse Geoffrin<ref group="α">Celle-ci l’a fait précepteur de sa fille Marie-Thérèse de La Ferté-Imbault.</ref>, mais il ne connut pas l’amitié vraie, et put s’appliquer ces mots d’une de ses églogues : Modèle:Citation Claudine de Tencin, lui disait en montrant sa poitrine : Modèle:Citation

Cet homme doux et paisible, quelquefois même jusqu’à l’indolence, savait trouver du courage pour soutenir la cause du juste opprimé. Ainsi, il a été le seul à voter contre l’exclusion de l’Académie française de l’abbé de Saint-Pierre pour satisfaire le Régent irrité des rêves politiques de cet homme de bien. Fontenelle parlait toujours avec respect, mais aussi avec liberté à ce prince, qui l’avait honoré de sa confiance la plus intime et l’avait logé avec lui dans son palais. Ainsi, ce dernier lui ayant dit, une fois : Modèle:Citation, Fontenelle lui a répondu : Modèle:Citation

Son intelligence souple et lucide a très bien servi les lettres et surtout les sciences, qu’il sait rendre accessibles et même attrayantes en gardant l’exactitude<ref name="Maigron">Modèle:Ouvrage.</ref>. La qualité d’homme de lettres a été relevée par la considération attachée à la personne de cet académicien familier du duc d’Orléans et de Fleury. Comme Voltaire, il exerce la royauté littéraire et mondaine et, comme lui, il a une sorte d’universalité, à la fois causeur fêté, poète badin et dramatique, philosophe, critique, historien des idées et géomètre. Ses vues sur la philosophie, en poésie, sur l’amour et l’intérêt au théâtre, sur l’histoire, sur le progrès, sont attachantes. Comme l’a dit l’abbé Trublet, Modèle:Citation, quand il ne se travaille pas trop. Fontenelle fut également, avec Le Cornier de Cideville, le cofondateur, le Modèle:Date-, de l’Académie de Rouen, dans sa ville natale<ref name="Carré">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Longévité

Fichier:Bernard Le Bovier de Fontenelle - Versailles MV 2936.png
Bernard Le Bovier de Fontenelle (1657-1757), écrivain, représenté âgé de Modèle:Nobr d’après Hyacinthe Rigaud (1713).

Né à peine viable, quelques heures après son entrée dans le monde, on désespérait de lui. Ses poumons étaient et sont restés jusqu’à seize ans d’une faiblesse telle, que toute émotion un peu vive au physique et au moral lui faisait cracher le sang. Les Feuillants avaient une maison à quelques pas de celle qu’occupaient ses parents. Cette circonstance inspira sans doute à une mère inquiète l’idée de vouer au patron de l’ordre le fils qu’elle craignait de perdre. De là le nom de Bernard qui lui a donné son parrain Thomas Corneille, et l’habit de feuillant qu’il a porté jusqu’à sept ans. Cependant, les soins dont ses premières années ont été entourées, et les ménagements ont affermi peu à peu sa constitution, soutenue par un excellent estomac, à tel point que, dans le cours de sa longue existence, une légère fluxion de poitrine est l’unique indisposition qui l’a arrêté<ref name="Baratte"/>Modèle:Rp. Face à l’approche de la mort, Fontenelle a gardé non seulement tout son calme, mais encore toute sa gaieté. Lorsque ses facultés physiques, l’ouïe d’abord et progressivement, la vue ensuite et subitement ont commencé à le quitter, il a dit : « J’envoie devant moi mes gros équipages. » Ses deux ou trois dernières années ont été légèrement incommodées par des faiblesses qui allaient parfois jusqu’à l’évanouissement, mais sa santé n’en était que moyennement affectée. Au commencement de l’année 1757, il est tombé dans une de ces faiblesses auxquelles il était sujet, mais ce fut la dernière. Le lendemain, 9 janvier 1757, sur les cinq heures du soir, il s’est éteint à un mois et deux jours de ses cent ans<ref name="Baratte"/>Modèle:Rp.

Les Œuvres complètes de Fontenelle (Paris, 1758, 11 vol. in-12) ont été plusieurs fois réimprimées, particulièrement avec les notes de Lalande (1790, 8 vol. Modèle:In-8o ; 1825, 5 vol. Modèle:In-8o).

Publications

Fichier:Fontenelle - Élements de la geometrie de l'infini, 1727 - 1520530.jpg
Éléments de la géométrie de l'infini, 1727.

Fontenelle donne trois éditions de ses œuvres (Modèle:Date-, Modèle:Date-, Modèle:Date--Modèle:Date-).

Il y a encore :

Édition de référence :

  • Œuvres complètes, [9 tomes parus], texte revu par Alain Niderst, Paris, depuis 1989 Modèle:ISBN etc. (Corpus des œuvres de philosophie en langue française Modèle:ISSN, 43).

D'Alembert et Garat ont écrit son Éloge<ref name="Garat">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Distinctions et hommages

Dans la culture

  • Un cœur oublié, téléfilm de Philippe Monnier, scénario de Jacques Santamaria, avec Michel Serrault dans le rôle de Fontenelle.
  • Le marquis de Croismare, homme incapable de mensonge et qui a longtemps vécu à Paris dans l’intimité de Fontenelle, a rapporté à Yves-Marie André, à Caen, cette anecdote typique de son caractère : son compatriote François Richer d'Aube, maître des requêtes, dans la maison duquel Fontenelle, dont il était le neveu à la mode de Bretagne, a eu un appartement pendant plus de vingt ans, n’aimait pas les asperges au beurre ; c’était à cette sauce au contraire que Fontenelle les préférait. Richer d’Aube meurt : Fontenelle, en apprenant sa mort, la mort d’un parent, d’un ami intime, d’un bienfaiteur, ne trouve dans sa position rien de changé qu’une chose : « Allons, dit-il, nous mangerons désormais à notre aise les asperges au beurre<ref name="Baratte">Modèle:Chapitre.</ref>Modèle:Rp. »
  • Friedrich Nietzsche le loue dans le Crépuscule des idoles (Ce que je dois aux anciens #2) : Modèle:Citation

Notes et références

Notes

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Références

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Voir aussi

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Bibliographie

Liens externes

Notices

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