Georges Cuvier

{{#ifeq:||Un article de Ziki, l'encyclopédie libre.|Une page de Ziki, l'encyclopédie libre.}}

Modèle:Voir homonymes Modèle:Infobox Biographie2 Jean Léopold Nicolas Frédéric Cuvier<ref>Acte naissance Dossier légion d'honneur</ref>, dit Modèle:Dfn<ref>Il porte aussi les prénoms de Dagobert et de Chrétien selon les sources. Nommé Georges-Léopold-Chrétien-Frédéric-Dagobert Cuvier, sa mère choisit de faire porter à son second fils le nom de Georges, qui était le nom de son premier enfant défunt.
Mémoires du Baron Georges Cuvier, publiés en anglais par Sarah Lee et en français par Théodore Lacordaire, R. Fournier libraire, Paris, 1833, Modèle:P..
"Georges Cuvier", in Louis-François Jéhan, Dictionnaire historique des Sciences physiques et naturelles, J.-P. Migne éditeur, Paris, 1857, Modèle:P..
"Cuvier (Georges-Léopold-Chrétien-Frédéric-Dagobert, baron)" in Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Tome Cinquième, Paris, 1869, Modèle:P..</ref>, né le Modèle:Date à Montbéliard et mort le Modèle:Date à Paris, est un anatomiste français (né sujet montbéliardais), promoteur de l'anatomie comparée et de la paléontologie au Modèle:Lien siècleModèle:Vérification siècle.

Biographie

Origines et famille

Né d'une modeste famille luthérienne de Montbéliard, il est le fils de Jean-Georges Cuvier (1715-1795), officier du régiment de Waldner, et de Clémentine Chatel (1736-1792) et le frère aîné de Frédéric Cuvier. Il épouse le Modèle:Date- Anne Marie Sophie Loquet de Trazay (1768-1849), veuve de l'ancien fermier général Louis Philippe Alexandre Duvaucel, marquis de Castelnau, guillotiné en 1794, dont elle eut quatre enfants<ref group="note"> Les enfants de Louis Philippe Alexandre Duvaucel et d'Anne Marie Sophie Loquet de Trazay furent :

  • Martial Duvaucel (né en 1786 - mort en ?)
  • Thélème Duvaucel (née en 1788 - morte en ?)
  • Sophie Duvaucel, femme de lettres (1789-1867)
  • Alfred Duvaucel, marquis de Castelnau, naturaliste (1793-1824)

</ref>. Du mariage de Georges Cuvier et de Anne Marie Sophie Loquet de Trazay sont nés quatre autres enfants : trois enfants sont morts en bas âge, dont Georges (1807-1813) et Anne (1808-1812), et la quatrième Clémentine (1809-1827), morte à l'âge de 18 ans.

Éducation

À la naissance de Cuvier, le territoire de Montbéliard est rattaché au duché de Wurtemberg où l’école est obligatoire. C'est la lecture de Buffon lors de ses brillantes études qui oriente la vie de Georges Cuvier<ref>Mémoires du Baron Georges Cuvier, publiés en anglais par Sarah Lee et en français par Théodore Lacordaire, R. Fournier libraire, Paris, 1833, Modèle:P..
Georges Cuvier, Modèle:Citation, écrits en 1822-1823, in L.-F. Jéhan, Dictionnaire historique des Sciences physiques et naturelles, J.-P. Migne éditeur, Paris, 1857, Modèle:P..</ref>. Après avoir étudié au collège de Montbéliard, il s'inscrit en 1784 à l'Académie Caroline de Stuttgart en Allemagne qui forme les cadres pour le duché de Wurtemberg, et où il est l'élève du botaniste Johann Simon von Kerner. C'est là qu'il acquiert la connaissance de la langue et de la littérature allemandes, reçoit des cours de sciences qui le passionnent mais aussi d'économie, de droit administratif ou de gestion forestière, qui vont l'aider dans ses fonctions futures d'administrateur.

Les premières activités scientifiques

En 1788, il reprend le poste de précepteur d'un coreligionnaire auprès de la famille du comte d'Héricy, famille noble protestante de Caen en Normandie tenant salon<ref>Robert Patry, Une ville de province : Caen pendant la Révolution de 1789, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, 1983, Modèle:P.</ref>. Sa fonction lui laissant du temps libre, il découvre les sciences naturelles en disséquant le chat ou le perroquet de la comtesse, les poissons et mollusques, en récoltant des fossiles et comparant des espèces vivantes. Il constitue à cette époque un important herbier<ref group=note>Vendu aux enchères, on en retrouve des parties au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, au Musée de Rouen et dans des collections privées.</ref>. Il passe les années de la Révolution française dans le pays de Caux en Normandie à Fiquainville où la famille d'Héricy s'est installée.

Le Modèle:Date-, Cuvier est sollicité par l'administration révolutionnaire pour assurer la fonction de secrétaire greffier de la municipalité de Bec-aux-Cachois (rattachée à la commune de Valmont en 1825). Il est chargé de tenir le registre de la commune et de défendre les intérêts de ses habitants. De Modèle:Date- à Modèle:Date-, il est temporairement agent salpêtrier, chargé d'encadrer l'exploitation du salpêtre destiné à la fabrication de la poudre à canon. Il reprend sa charge de secrétaire greffier à la fin de l'année. Ces fonctions administratives ne lui laissent que peu de temps pour pratiquer l'histoire naturelle<ref name=":0">Modèle:Ouvrage.</ref>.

Il soumet ses notes au curé Tessier qui les communique à Étienne Geoffroy Saint-Hilaire, professeur du nouveau Muséum national d'histoire naturelle à Paris, qui remarque les qualités du jeune homme<ref name="Taquet">Philippe Taquet, Modèle:Citation, émission sur Canal Académie, 27 mai 2012</ref>.

Carrière à Paris

Ses talents ayant été appréciés par Henri Alexandre Tessier, agronome, il est appelé à Paris en 1795 et se fait bientôt remarquer, soit par ses cours, soit par ses écrits (notamment ses Mémoires sur les espèces d'éléphants vivants et fossiles). Son savoir d’autodidacte et l’originalité de ses méthodes le font admettre au Jardin des plantes, au sein du tout jeune Muséum national d'histoire naturelle, créé en 1793 à partir de l'institution qui avait été le Jardin royal des plantes médicinales, jusqu'à la décapitation de Louis XVI. Au Muséum, Jean-Claude Mertrud puis Louis Jean-Marie Daubenton recherchent sa collaboration et l’introduisent à l’Académie des sciences.

En 1796, il est nommé professeur d'histoire naturelle à l'École centrale du Panthéon, actuel lycée Henri-IV<ref>Modèle:Lien web</ref>. La même année il occupe le poste de suppléant de Mertrud à la chaire d'Anatomie des animaux<ref name="bulletin-amis">Thierry Malvésy, Modèle:Citation, Bulletin des Amis du Muséum national d'histoire naturelle. Modèle:Numéro avec majuscule, juin 2010, ISSN 1161-9104 ; Modèle:P.</ref> au Muséum national d'histoire naturelle et, à cette occasion, il publie ses cours donnés à l'école centrale du Panthéon sous la forme du Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux<ref>Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux, 1797-1798 (numérisation de Gallica)</ref> (1797), ouvrage qui revoit l'ensemble de la classification des animaux et qui assure sa notoriété.

Aussi, en 1796, devient-il membre de l'Institut de France à l'Académie des sciences, où il devient secrétaire perpétuel pour les sciences physiques en 1803<ref>Georges Cuvier, Académie française, note biographique</ref>. La même année, en 1803, il se marie avec la veuve de l’ancien fermier général Duvaucel, guillotiné en l'an I. Aucun de leurs quatre enfants ne survit, et leur mort lui est très douloureuse.

En 1800, il est nommé à vie professeur au Collège de France (1800-1832)<ref>Pierre Flourens, Histoire des travaux de Georges Cuvier, Modèle:3e édition, Paris, Garnier Frères Libraires-Éditeurs, 1858.</ref>.

Fichier:P1240507 Paris V jardin des Plantes maison Cuvier rwk.jpg
L'entrée du « cabinet d'Anatomie comparée » de Cuvier au Jardin des plantes de Paris.

À la mort de Mertrud, en 1802, Cuvier le remplace en tant que professeur titulaire à la chaire d'Anatomie des animaux. Cette dernière prend alors le nom de Modèle:Citation<ref name="bulletin-amis"/>. Cuvier en sera le professeur titulaire jusqu'à sa mort en 1832. En 1802, dès qu'il est en poste, Cuvier obtient un bâtiment situé dans l'actuelle enceinte du Jardin des plantes et qui donne sur l'actuelle rue Cuvier. Ainsi, en 1802, sûr de son autorité, nouvellement assise sur la chaire qu'il vient d'occuper, Cuvier y installe son « cabinet d'Anatomie comparée ». En 1806 il décide d'ouvrir aux visites du public ce cabinet, qui devient la première galerie d'Anatomie comparée du Muséum. Constitué de deux ailes principales parallèles à la rue de Seine (actuelle rue Cuvier) et séparées par une cour intérieure, le bâtiment finit par être connu comme Modèle:Citation<ref group="note">En 1898, soit 66 ans après la mort de Cuvier, un de ses successeurs à la chaire d'Anatomie comparée, le professeur Georges Pouchet, inaugure avec ses collègues Albert Gaudry (paléontologue) et Ernest Hamy (anthropologue) l'actuelle galerie de Paléontologie et d'Anatomie comparée. L'ancienne galerie d'Anatomie comparée de Cuvier était initialement un dépôt, atelier et office de la Régie des fiacres de Paris, acquis par le Muséum en 1795. Aménagée par Cuvier, ouverte au public de 1806 à 1886 et affectée à des laboratoires en 1898, elle n'a conservé qu'une des trois ailes qui la constituaient auparavant : l'aile sud donnant sur le Jardin des Plantes, tandis qu'au nord, donnant sur la rue Cuvier, il y avait deux ailes perpendiculaires à la rue dont l'une, proche de la maison de Cuvier, était appelée la Modèle:Citation tandis que l'autre, dont il ne reste que l'actuel amphithéâtre Rouelle, a été remplacée dans les années 1930 par des bâtiments modernes abritant des laboratoires. L'aile sud qui subsiste, rénovée au tout début du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, est connue depuis la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle comme le Modèle:Citation en raison de la présence, dans la cour intérieure, sous une verrière, d'une baleine naturalisée ; par la suite, un squelette de baleine et une baleine naturalisée (la même ou une autre) furent présentés allée d'Orbigny sous une verrière, devant l'ancienne galerie. Devenues vétustes, ces présentations furent démontées dans les années 1930 : le squelette entra dans les collections du laboratoire d'Anatomie comparée, au 55 rue Buffon, à l'exception des deux mâchoires inférieures qui, à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, étaient encore visibles sous le porche du Modèle:Citation avant sa rénovation. Sources : Luc Vives et Cécile Colin-Fromont, Les Galeries d'Anatomie comparée et de Paléontologie, éditions du Muséum national d'histoire naturelle / éditions Artlys, Paris, septembre 2012 (réimpression de janvier 2015), photographies de Bernard Faye, Modèle:ISBN, Modèle:P. et archives Roger Viollet : [1].</ref>.

Cuvier devient membre étranger de la Royal Society le Modèle:Date-<ref name="Taquet"/>. Il devient aussi inspecteur des études, co-conseiller et chancelier de l'Université (1808), et remplit plusieurs fois les fonctions de grand maître. Il profite de cette position pour favoriser l'enseignement de l'histoire et des sciences. Nommé en 1814 conseiller d'État, puis président du comité de l'intérieur, il se signale dans cette nouvelle carrière par une haute capacité, mais il se montre trop complaisant envers le pouvoir et consent à se charger de soutenir à la tribune des mesures impopulaires. Il est critiqué car ambitieux, il se fait de nombreux adversaires parce qu'il n'hésite pas à remettre en cause les thèses de savants renommés (comme Buffon ou Étienne Geoffroy Saint-Hilaire), mais il n'hésite pas non plus à aider financièrement des collègues dans le besoin<ref name="Cuvier">Fichier:Speaker Icon.svg : Georges Cuvier : portrait d’un savant controversé émission la Marche des sciences sur France Culture le 18 novembre 2010</ref>.

Sous la Seconde Restauration, Georges Cuvier reçoit le titre héréditaire de baron par lettres patentes du roi Charles X du Modèle:Date-<ref>Gustave Chaix d'Est-Ange (1863-1923), Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle, Tome 13-ème, imprimerie Charles Hérissey, Evreux 1914, Modèle:P..</ref>.

A partir de 1822, il est grand-maître des facultés de théologie protestante de France (de Strasbourg et Montauban). A partir de 1828, il est nommé directeur des Modèle:Citation, c'est-à-dire protestants et juif dans le cadre du régime concordataire français<ref>Modèle:Lien web</ref>,<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Mort

Il meurt à Paris le Modèle:Date, à l’âge de soixante-deux ans. Contrairement à une idée reçue, il ne meurt pas de l'épidémie de choléra qui sévissait au moment de sa mort. L'autopsie, effectuée par des membres importants de la Faculté de médecine (Mathieu Orfila, André Duméril) et du Muséum (Achille Valenciennes), ne découvre pas la cause de sa mort<ref name=":0" />. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (division 8) aux côtés de son frère ainé Frédéric Cuvier, de son épouse Anne Marie Sophie Coquet du Trazail<ref> État civil reconstitué Paris (Modèle:P.) - Acte mariage.</ref> et de leurs enfants Georges, Anne et Clémentine.

Travaux

Georges Cuvier est le fondateur de la paléontologie des vertébrés. Il est traditionnellement considéré comme le promoteur de la théorie du catastrophisme<ref>Site annales.org, texte de Goulven Laurent - [2].</ref>. Il fut également l’un des premiers naturalistes à proposer des théories basées sur le racisme scientifique<ref>Benjamin Cook, L'histoire naturelle et la définition de la race dans l'empire français colonial du XIXème siècle - Site web.colby.edu.</ref>.

L'anatomie comparée et la paléontologie

Cuvier est parmi les fondateurs de l'anatomie comparée moderne. Il énonce le principe de subordination des organes et de corrélation des formes. Ainsi il propose une classification du règne animal en quatre Modèle:Citation (articulés, vertébrés, mollusques, radiaires) et cela, en structurant l'étude de l'anatomie comparée des animaux et en remettant en cause la chaîne des êtres. Le système nerveux, respiratoire et les organes, de plus en plus subordonnés indiquent successivement l'ordre, la famille, le genre et enfin l'espèce<ref name="Taquet"/>.

Fichier:Cuvier-1769-1832.jpg
Portrait de Cuvier dans son « cabinet d'Anatomie comparée » par Mathieu-Ignace Van Brée.

À la faveur de cette loi, il a pu créer pour ainsi dire un monde nouveau : ayant établi par de nombreuses observations, comme bien d'autres avant lui, Léonard de Vinci, Georges Buffon, Gottfried Leibniz, François-Xavier de Burtin<ref>Modèle:Lien web</ref> qu'il a dû exister à la surface du globe des animaux et des végétaux qui ont disparu aujourd'hui, il est parvenu à reconstruire ces êtres dont il reste à peine quelques débris informes et à les classer méthodiquement<ref group=note>Dans le Doubs, il a étudié de manière approfondie les ossements d'ours des cavernes découverts dans la grotte d'Osselle.</ref>.

Enfin, il a donné à la géologie de nouvelles bases, en fournissant les moyens de déterminer l'ancienneté des couches sédimentaires par la nature des fossiles qu'elles referment. C'est lui, notamment, qui appela « jurassique » la période moyenne de l'« ère secondaire » en référence aux couches du massif du Jura, qu'il connaissait bien<ref>Nathalie Richard, Inventer la préhistoire. Les Débuts de l'archéologie en France, Vuibert, 2008</ref>.

Il s'oppose à l’Actualisme ou l’Uniformitarisme (terme employé par William Whewell en 1832 : Modèle:Citation), et il est en accord avec les idées fixistes (se référant notamment à la Création divine) et catastrophistes. Il n'évoque pas des extinctions de masse mais des extinctions majeures (qu'il appelle Modèle:Citation) par des catastrophes de type inondations ou séismes, la terre étant ensuite repeuplée par une nouvelle création ou des migrations après ces catastrophes. Par prudence vis-à-vis des autorités religieuses, il exclut l'homme de cette histoire géologique<ref name="Cuvier"/>.

Dans son ouvrage Recherches sur les ossemens fossiles de quadrupèdes (1812), qui avait vu son discours préliminaire démembré en 1825 et publié sous le titre Discours sur les révolutions de la surface du Globe, Cuvier défend l'idée que la disparition et l'apparition de plusieurs espèces en même temps sont le résultat de crises locales<ref>Modèle:Ouvrage</ref>.

Cuvier est considéré comme le fondateur du premier paradigme dans la discipline scientifique de la paléontologie<ref>Faria, Felipe - Georges Cuvier et le premier paradigme de la paléontologie. disponible http://www.ville-ge.ch/mhng/paleo/paleo-pdf/32-2/pal_32_2_02.pdf ISSN 0253-6730</ref>. Ses travaux paléontologiques s'appuyèrent largement sur des fossiles du Bassin de Paris, dont ceux de Montmartre et des Buttes Chaumont<ref>Modèle:Article</ref>. Certains voient aussi en lui le fondateur d'un paradigme nouveau en sciences sociales, conduisant en droite ligne au positivisme d'Auguste Comte et à la sociologie classique<ref>Modèle:Article</ref>. Alcide Dessalines d'Orbigny et Pierre-Joseph van Beneden furent de ses élèves.

L'opposition au transformisme

Partisan de la fixité des espèces, il s'opposa violemment au transformisme de Lamarck<ref>Corsi, 2001, Modèle:P..</ref>. Chef de file du courant opposé au transformisme, il utilisa tous les pouvoirs que lui octroyait sa position de professeur au Muséum d'histoire naturelle et de secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences pour entraver la diffusion des idées transformistes. Il bloqua l'accès de leurs partisans vers les carrières académiques, leur interdit l'accès aux collections du Muséum et aux colonnes des revues scientifiques dont il avait le contrôle<ref>Corsi, 2001, Modèle:P..</ref>.

Ces mesures ne suffirent pas à décourager les naturalistes opposés à Cuvier. Tout en restant des Modèle:Citation Modèle:Incise ils poursuivirent avec succès leurs travaux, enrichirent leurs collections et publièrent leurs ouvrages. Ils possédaient leurs propres revues qui, hors du cercle parisien, étaient bien connues. L'acharnement de Cuvier contre les théories transformistes est aussi attesté par la tentative d'entraver la publication des Annales des sciences de l'observation. François-Vincent Raspail témoigne des méthodes employées à cette occasion : Modèle:Citation bloc

Fichier:D'Orbigny4.JPG
L'ancienne galerie d'anatomie comparée de Cuvier (aujourd'hui appelée Modèle:Citation), ouverte au public de 1806 à 1886.

La mainmise de Cuvier sur le système universitaire expliquera en partie que l'évolution a eu beaucoup de mal à s'implanter en France<ref>Modèle:Ouvrage.</ref>.

À la mort de Lamarck, Cuvier composa un Modèle:Citation<ref>Éloge de M. de Lamarck, par le Baron Georges Cuvier.</ref> où il ne se priva pas de tourner en ridicule et de déformer les idées transformistes de Lamarck. Cet éloge, qualifié Modèle:Citation ne fut lu à l'Académie des sciences que le Modèle:Date-. Il fut également traduit en anglais et il constitue fort probablement l'origine de l'idée erronée selon laquelle Lamarck attribuait la transformation des animaux à leur Modèle:Citation et à leur Modèle:Citation.

Sur son lit de mort, Cuvier prit soin de désigner Pierre Flourens comme successeur au poste de secrétaire perpétuel à l'Académie des sciences. Jusqu'à sa démission en 1864, ce dernier y fut le défenseur le plus acharné de la doctrine de Cuvier dans le domaine des sciences zoologiques<ref>Corsi, 2001, Modèle:P..</ref>.

Le racisme

Fichier:Sawtche (dite Sarah Saartjie Baartman), étudiée comme Femme de race Bôchismann, Histoire Naturelle des Mammifères, tome II, Cuvier, Werner, de Lasteyrie.jpg
Sarah Saartjie Baartman.

Cuvier représentait la pensée scientifique dominante en France, en accord avec les théories et les préjugés racistes de l'époque, et son influence était grande<ref name="Cuvier"/>.

Dans ce contexte, il a fait des recherches sur les Noirs africains, qu'il tenait pour Modèle:Citation<ref name=GC1812/>. Peu après la mort de Saartjie Baartman, il entreprit de la disséquer<ref name=diss group=note>Pratique fréquente à l'époque : lui-même sera disséqué par 11 personnes à sa mort dont ses propres préparateurs.</ref> au nom du progrès des connaissances humaines. Il réalisa d'abord un moulage complet du corps (dont il fit une statue) et ensuite préleva le squelette ainsi que le cerveau et les organes génitaux qui eux furent placés dans des bocaux de formol. Le squelette, la statue et les bocaux furent exposés à la galerie d'Anatomie comparée de cette époque<ref>Célia Vautier (Licence Médiation socioculturelle des sciences et techniques, CNAM Paris, 2015), Modèle:Citation, La Lucarne : Atelier collaboratif de médiation culturelle des sciences et techniques en société, article sur un cliché de 1880 conservé au Muséum national d'histoire naturelle.</ref> pour finir au Modèle:S mini- siècleModèle:Vérification siècle au musée de l'Homme<ref name=FC-JPT/>,<ref group="note">La statue et le squelette de Saartjie Baartman furent d'abord exposés de 1817 à 1878 dans la galerie d'Anatomie comparée (surnommée de nos jours le Modèle:Citation) que Cuvier avait ouverte au public en 1806 au Jardin des plantes. En 1878, la statue et le squelette furent transférés au tout récent musée d'ethnographie du Trocadéro, inauguré l'année même, où ils restèrent jusqu'à ce que le musée de l'Homme fut créé à son tour en 1937. La statue et le squelette de la Modèle:Citation furent placés en cette dite année de 1937 dans la galerie d'anthropologie physique du musée de l'Homme. Ce n'est qu'en 1974 qu'ils sont retirés et relégués finalement dans les réserves du musée (la statue étant encore restée exposée durant deux ans dans la salle de Préhistoire). Après différents échanges diplomatiques, la France rendit les restes au gouvernement sud-africain qui les incinéra et les inhuma à Hankey en août 2002.</ref>.

Les préjugés racistes étaient, en 1817, si enracinés qu'ils prenaient le dessus sur les constats personnels des chercheurs : bien que Cuvier présente Saartjie Baartman comme une Modèle:Citation<ref>Georges Cuvier, « Extraits d'observations faite sur le cadavre d'une femme connue à Paris et à Londres sous le nom de Vénus Hottentotte », dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. 3, 1817, p. 263 : [3]</ref>, cela ne l'empêche pas de la décrire devant l'Académie de médecine par des stéréotypes racistes : Modèle:Citation<ref>Georges Cuvier, « Extraits d'observations faite sur le cadavre d'une femme connue à Paris et à Londres sous le nom de Vénus Hottentotte », dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, Vol. 3, Belin, Paris 1817, p. 271.</ref>. Dans cette description il se réfère à la classification des races humaines par le Modèle:Citation, et à une Modèle:Citation. Cette classification par la morphologie témoigne de l'influence, sur les scientifiques de l'époque, de la « Table des peuples » elle-même issue du mythe de la « malédiction de Canaan » qui comme le fixisme de Cuvier, sont des idées issues du livre de la Genèse<ref>Guido Zernatto et Alfonso G. Mistretta, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} « Nation : The History of a Word » in The Review of Politics, vol. 6, juillet 1944, pp. 351–366, Cambridge University Press, jstor 1404386, doi 10.1017, s0034670500021331, s2cid=143142650 et Biblical Geography.</ref> et encore défendues bien longtemps après Cuvier par des auteurs comme Henri Victor Vallois, professeur d'« Ethnologie des hommes actuels et fossiles » au Muséum<ref>Henri Vallois, Les races humaines, Presses universitaires de France, Paris 1944, pp. 19-20.</ref>.

Taxonomie

Espèces nommées par Cuvier

Éponymie

Plusieurs espèces ont été nommées en hommage à Cuvier :

Cuvier et ses contemporains

Geoffroy Saint-Hilaire

En 1794, Cuvier entame une correspondance avec Geoffroy Saint-Hilaire. Peu de temps après l'embauche de Cuvier comme assistant au Muséum d'histoire naturelle, Geoffroy le reçoit dans sa maison : ils signeront ensemble plusieurs mémoires d'histoire naturelle dont l'un présente la classification des mammifères construite sur l'idée de subordination des caractères, fondement du système de classification de Cuvier<ref>Jean Piveteau : Modèle:Citation, In: Revue d'histoire des sciences et de leurs applications. 1950, Tome 3 Modèle:N°. Modèle:P.. doi : 10.3406/rhs.1950.2860 Texte intégral</ref>.

D'amis, ils deviendront adversaires à partir de 1830, car les idées de Geoffroy Saint-Hilaire s'apparentent au transformisme de Lamarck et le conduisent à affronter Cuvier, résolument fixiste, devant l'Académie des sciences. L'un de leurs plus fameux affrontements est connu sous le nom de « controverse des crocodiles de Caen »<ref>Modèle:Article.</ref>,<ref>Modèle:Article.</ref>. Le livre Principes de philosophie zoologique de Geoffroy Saint-Hilaire, a aussi été commenté élogieusement par Goethe en septembre 1830<ref>Johann Wolfgang von Goethe, Œuvres d’histoire naturelle, traduction française par Charles François Martins, Paris, A.B. Cherbuliez et Cie, 1837.</ref>.

Balzac

Honoré de Balzac, qui tout d'abord admirait Cuvier, le rendant Modèle:Citation dans La Peau de chagrin, prend parti pour Saint-Hilaire dans la controverse sur l'unité de composition organique : Modèle:Citation<ref>Avant-propos de La Comédie humaine [1842], Paris, Gallimard, « La Pléiade », 1976, Modèle:P.7-9 Modèle:ISBN</ref>.

Mais c'est la recherche des honneurs par Cuvier qui irrite Balzac : ce dernier le surnomme Modèle:Citation dans le conte satirique Guide-âne à l'usage des animaux qui veulent parvenir aux honneurs et le traite d'Modèle:Citation. Malgré cela, en 1844, Balzac placera Cuvier au rang des hommes qui ont eu Modèle:Citation, au même titre que Napoléon et lui-même<ref>Balzac, Lettres à l'étrangère, t.2, 6 février 1844, Modèle:P..</ref>.

Humboldt

Alexander von Humboldt arrive à Paris en Modèle:Date-<ref>Andrea Wulf, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alexander von Humboldt und die Erfindung der Natur, ed. C. Bertelsmann, Munich 2016, Modèle:ISBN, p. 75.</ref> et fréquente au Jardin des plantes Frédéric Cuvier, Lamarck, les botanistes Jussieu, René Desfontaines et André Michaux, les chimistes Chaptal, Thénard, Fourcroy, Louis-Nicolas Vauquelin, mais pas encore Georges Cuvier<ref>Duviols et Minguet, Modèle:P. et [4].</ref>. C'est à son retour de son exploration des Amériques que Humboldt, installé à Paris de 1804 à 1824, fait la connaissance de Georges Cuvier avec lequel il se lie d'amitié. Il admire alors la méthodologie de travail de Cuvier qui, dans sa galerie d'anatomie comparée (actuel Modèle:Citation) alignait une douzaine de paillasses et de bancs différents pour pouvoir mener, avec ses assistants, douze recherches simultanément. Humboldt offre son herbier au Muséum national d'histoire naturelle, collection acceptée par décret en 1805<ref>Andrea Wulf, {{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Alexander von Humboldt und die Erfindung der Natur, ed. C. Bertelsmann, Munich 2016, Modèle:ISBN, p. 170.</ref>.

Stendhal

Stendhal fréquente le salon des Cuvier lors de sa relation avec Sophie Duvaucel, belle-fille de Cuvier, qu'il surnomme Mlle Mamouth<ref>Xavier Darcos: Modèle:Citation, Modèle:P., Texte intégral en ligne</ref>,<ref>G. Petit et Jean Theodoridès: Modèle:Citation, in Biologie Médicale, mars 1961.</ref>. Il fait d'ailleurs brièvement référence à Modèle:Citation dans son roman Lucien Leuwen (chapitre XII).

Œuvres et publications

Fichier:Musée de Montbéliard - Cuvier.jpg
Buste de Georges Cuvier au musée Cuvier de Montbéliard.
Fichier:Cuvier, Georges – Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux, 1797 – BEIC 7855351.jpg
Tableau élémentaire de l'histoire naturelle des animaux, 1797.

Georges Cuvier a également collaboré au Dictionnaire des sciences naturelles (61 volumes, 1816-1845) et à la Biographie universelle (45 volumes, 1811-18??).

Distinctions et hommages

Une succession d’honneurs le conduisent de l’Académie française en 1818, à la pairie de France en 1831, en passant par le Conseil d'État et la chancellerie de l’Instruction publique, sans parler des distinctions académiques venant du monde entier.

Fichier:Jardin des plantes de Paris - OpenStreetMap 2020 - Maison de Cuvier+SAM.png
Emplacement au Jardin des Plantes de la Maison de Cuvier, sur la rue qui porte son nom.

De nombreuses espèces ou sous-espèces d'animaux ont reçu l'épithète spécifique ou le nom subspécifique Modèle:Page h' en hommage au travail de Georges Cuvier.

Galerie

Notes et références

Notes

Modèle:Références

Références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

  • [5]FARIA, Felipe : Variorum des travaux de Georges Cuvier : Discours préliminaire du Recherches sur les ossemens fossiles 1812, contenant la Mémoire sur l'ibis des anciens Égyptiens, et le Discours sur les révolutions de la surface du Globe 1825, contenant la Détermination des oiseaux appelés ibis par les anciens Égyptiens, Caçadores de Fósseis Oficina, Florianópolis (Brasil), 2020, (lire en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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