Ligne ferroviaire Qing-Zang

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Modèle:Coord Modèle:Infobox Ligne ferroviaire

La ligne ferroviaire Qing-Zang (Qing pour Qinghai, Zang pour Tibet)<ref>La région autonome du Tibet est appelée Xizang Zizhiqu en mandarin ; 青藏铁路/青藏鐵路 en mandarin.</ref>, ou ligne ferroviaire Qinghai-Tibet, est une ligne de chemin de fer inaugurée le Modèle:Date par le président de la République populaire de Chine, Hu Jintao. Longue de Modèle:Unité, elle relie la ville de Golmud dans la province du Qinghai (Modèle:Unité d'altitude) à la ville de Lhassa, capitale de la Région autonome du Tibet (Modèle:Unité d'altitude).

C'est la première ligne reliant la région autonome du Tibet au reste de la Chine. Son relief et son altitude en faisaient la dernière région de Chine dépourvue de tout chemin de fer. Le coût de la construction est estimé officiellement à environ 3,5 milliards d'euros. Selon le gouvernement tibétain en exil et différents observateurs, cette ligne pose cependant des problèmes d'ordre politique.

Au Modèle:Date-, la ligne Qinghai-Tibet a transporté 52,76 millions de voyageurs depuis son entrée en service<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} China to increase train services to Lhasa, chinatibetnews.com, 2 juillet 2012 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Historique du projet

Sun Yat-sen, l'un des fondateurs du Kuomintang et le premier président de la République de Chine en 1912, émit l'idée de réaliser une ligne de chemin de fer reliant le Tibet au reste de la Chine. Ce projet sera repris par le parti communiste chinois dans les années 1950. La partie comprise entre Golmud et Xining a été commencée en 1958. Pendant le Grand Bond en avant et la Révolution culturelle, les travaux sont interrompus<ref>Jack Lu, Un train pour le Tibet, un chemin de fer pour la Chine, Cairn info, 2006.</ref>. Puis ils reprennent en 1979 et sont achevés en 1984. Une fois les obstacles techniques surmontés, la construction de la ligne Golmud-Lhassa débute en juin 2001<ref>Susette Cooke, La culture tibétaine menacée par la croissance économique, in Perspectives chinoises, no 79, 2003, mis en ligne le 2 août 2006. Consulté le 10 avril 2010.</ref>. Le président Hu Jintao est présent lors de l'inauguration de la ligne Qinghai-Tibet le Modèle:Date-. À cette occasion il déclare : Modèle:Citation<ref>Le président chinois Hu Jintao présent à la cérémonie d'inauguration du chemin de fer Qinghai-Tibet, Xinhua.</ref>.

La construction de cette ligne entre dans le programme de développement de l'Ouest, prévoyant une stratégie globale de développement des provinces de la Chine occidentale, jusqu'alors beaucoup moins développées que la Chine orientale<ref>Suzette Cooke, op. cit. : Modèle:Citation.</ref>. Depuis la mise en service complète de la ligne, la liaison ferroviaire de Pékin à Lhassa prend 50 heures.

La ligne est prévue pour être prolongée jusqu'à Katmandou, au Népal, via Samdrubtsé (chef-lieu de Xigaze) vers l'ouest, puis Zhangmu à la frontière entre les deux pays. Une autre extension doit attendre Dali, dans la province du Yunnan via Nyingchi (Linzhi, Région autonome du Tibet) vers l'Est.

Caractéristiques principales

La ligne, appelée T27 dans le sens Pékin-Lhassa, emprunte le col des Tanggula Shankou à Modèle:Unité d'altitude, ce qui en fait la ligne la plus haute du monde. Ce titre était détenu précédemment par une antenne minière du Ferrocarril Central Andeo (Chemin de fer central des Andes, situé dans les Andes près de Ticlio au Pérou, avec Modèle:Unité). Cette ligne comporte également un tunnel situé à Modèle:Unité au nord-ouest de la capitale régionale, Lhassa, le tunnel de Yangbajain no 1, long de Modèle:Unité, qui se trouve à Modèle:Unité d'altitude.

Plus de Modèle:Unité (80 % de la longueur de la ligne) se trouvent à une altitude supérieure ou égale à Modèle:Unité, et plus de 50 % de la ligne est construit en terrain gelé en permanence (pergélisol).

À la sortie de la ville de Golmud, un portail porte l'inscription : « Un dragon de fer danse sur le Toit du monde »

Construction

Fichier:Pose des rails - ligne Qinghai-Tibet 2005.jpg
Installation d'un tablier de viaduc en 2005

Infrastructures

L'écartement des rails correspond à l'écartement standard, soit Modèle:Unité, d'ailleurs utilisé sur le reste du réseau ferroviaire chinois. La pose des rails au Tibet a commencé le Modèle:Date à partir de la gare d'Anduo, dans les deux directions, simultanément vers les monts Tangula et vers Lhassa. Le Modèle:Date, les rails ont été posés au col des monts Tangula, point culminant de la ligne à Modèle:Unité d'altitude. Le journaliste Gilles Van Grasdorff indique que le gouvernement chinois aurait rétribué les ouvriers de l'ordre de 200 à Modèle:Unité par mois, toutefois cette allégation est invérifiable comme l'affirmation qu'aucune victime n'a été constatée parmi ces ouvriers<ref>Gilles Van Grasdorff, La nouvelle histoire du Tibet, Perrin, octobre 2006, Modèle:P., Modèle:ISBN : Modèle:Citation.</ref>. Le journaliste Pierre Haski indique que les journalistes étrangers ou des observateurs indépendants n'ont pas été admis sur les chantiers lors des travaux effectués en hiver, par des températures de - Modèle:Unité ou - Modèle:Unité et ce sur près de la moitié du trajet<ref name="Haski">Pierre Haski, La colonisation chinoise sur les rails au Tibet, site Liberation.fr, 25 octobre 2005.</ref>. Par ailleurs Gilles Van Grasdorff indique que « ces travailleurs, hommes, femmes et enfants provenaient tous des laogais, nombreux dans la région »<ref>Gilles Van Grasdorff, La nouvelle histoire du Tibet, op. cit., Modèle:P., Modèle:ISBN.</ref>.

La section Xining - Golmud, soit Modèle:Unité, située dans le Qinghai, a été ouverte au trafic en 1984. La construction du tronçon Golmud - Lhassa a commencé le Modèle:Date. Son achèvement est intervenu à la fin de l'année 2005, les travaux de signalisation et les essais nécessitant toutefois entre six et douze mois supplémentaires.

Fichier:TibetanRailwayBridge.jpg
Viaduc
Fichier:Golmud-Station July-2005.jpg
Gare de Golmud

Trente gares ont été construites, parmi lesquelles celle des monts Tanggula qui est, à Modèle:Unité d'altitude, la gare la plus haute du monde (suivie par les gares de Cóndor, à Modèle:Unité, sur la ligne Rio Mulatos-Potosí en Bolivie, et La Galera à Modèle:Unité au Pérou).

Sur un tronçon d'environ Modèle:Unité, la voie ferrée est implantée sur un sol gelé la plus grande partie de l'année mais qui devient instable pendant les mois les plus chauds de l'année. On a mis en place sous le ballast des tuyaux en acier remplis d'un fluide frigorigène à base d'ammoniac qui doit conserver le pergélisol gelé.

Matériel roulant

Issues du modèle américain GE Dash 9-44CW adapté à la haute altitude, 78 locomotives diesel ont été construites par GE Transportation. Dénommées NJ2 par les Chinois, elles sont de type CC diesel électrique à turbocompresseur.

Fichier:Train Pekin-Lhassa.jpg
Toilettes du train T165Modèle:Référence nécessaire Pékin-Xining-Lhassa

La société Bombardier Transport a obtenu le marché du matériel roulant pour voyageurs. Le constructeur canadien a livré, entre Modèle:Date- et Modèle:Date-, 361 voitures équipées pour la haute altitude (système de pressurisation, circuits d'alimentation en oxygène et protection contre les rayons ultra-violets). 53 de ces voitures sont des voitures-lits luxueuses destinées à la clientèle touristique.

Les trains circulent sur la voie unique à une vitesse maximale de Modèle:Unité, sauf dans les zones gelées où la vitesse est limitée à Modèle:Unité.

Pour les passagers, les wagons comportent de nombreux aménagements propres à rendre le voyage le moins difficile possible malgré la rudesse de l'environnement extérieur. Ainsi, les voitures ont été conçues de telle sorte que chaque passager dispose de sa propre arrivée d'oxygène (laquelle est mise en service dès l'arrivée sur les hauts plateaux tibétains), les matériaux utilisés ont été choisis pour leur résistance tant au froid qu'aux vents de sable ou encore aux orages, enfin les vitres fumées permettent de protéger les voyageurs des rayons ultraviolets qui ne peuvent pas être arrêtés par l'atmosphère tant elle est fine à Modèle:Unité d'altitude. Au cours du trajet plusieurs motrices sont utilisées en fonction du profil de la voie.

Développement économique

Fichier:20060731091332 - T27 - Nagqu.jpg
Parcours au Tibet

Échanges commerciaux

Modèle:Article détaillé

Bien que le dalaï-lama était opposé à la construction de la ligne, il a, le jour de l'ouverture, Modèle:Citation<ref>Modèle:Article</ref>.

Première ligne reliant le Tibet au reste de la Chine, elle doit permettre de désenclaver la région pour accélérer son développement économique.

La ligne ferroviaire a eu comme effet la diminution des coûts de transport, ce qui a permis de faciliter les échanges. Entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-, Modèle:Unité de marchandises ont été transportées, dont 94,4 % au Tibet<ref name="Transport">Modèle:Lien brisé.</ref>. En effet, le fret ferroviaire est facturé 0,12 yuan par tonne-km, alors que le fret routier est facturé 0,27 yuan<ref name="Transport"/>. Ceci a permis au Tibet d’économiser plus 170 millions de yuans en près d'une année depuis l'ouverture de la voie ferrée<ref name="Transport"/>. Grâce à cette baisse des coûts, le commerce extérieur du Tibet a progressé de 75 %, atteignant 322 millions de dollars en 10 mois depuis la mise en opération de la voie ferrée (statistiques des Douanes de Lhassa)<ref name="Transport"/>. Parmi ces 322 millions, 100 millions de dollars d'importations et 222 millions de dollars d'exportations entre le Modèle:Date- et le Modèle:Date-, en hausse de respectivement 170 % et 51 %<ref name="Transport"/>.

Tourisme

Modèle:Article détaillé

Il y a également eu une hausse de l’activité touristique. Depuis le Modèle:Date-, le nombre de touristes se rendant au Tibet augmente de 3 000 à Modèle:Nombre par jour sur la voie ferrée Qinghai-Tibet. D'après une étude, Modèle:Nombre prennent chaque jour l'avion et le bus pour se rendre au Tibet<ref name="Tourisme">Modèle:Lien brisé.</ref>. En 2010, le nombre de touristes dépasserait 5 millions de personnes avec des recettes de 5,8 milliards de yuans<ref name="Tourisme"/>. Pour ordre d'idée, un trajet Pékin-Lhassa coûte près de Modèle:Unité en classe 4.

Au Modèle:Date-, la ligne a transporté Modèle:Unité de voyageurs depuis son entrée en service le Modèle:Date-. En 2011, le nombre de voyageurs a atteint les Modèle:Unité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} China to increase train services to Lhasa, chinatibetnews.com, 2 juillet 2012 : Modèle:Citation étrangère</ref>.

Controverses politiques

Fichier:LhasaRailwayStation.jpg
Gare de Lhassa.

Impact sur la composition de la population

Modèle:Article connexe Certains craignent que cette ligne ne favorise une immigration en provenance du reste de la Chine (notamment de Chinois de l'ethnie Han) et qu'elle n'amène les Tibétains à devenir minoritaires. On craint également que le gouvernement n'utilise la ligne pour renforcer sa présence militaire dans la région, et qu'il n'augmente l'exploitation des ressources naturelles avec tous les risques que cela représente pour l'environnement fragile du Tibet<ref name="Haski"/>.

Selon Pierre-Yves Néron, chercheur en éthique de l'université de Montréal, la ligne ferroviaire est perçue par plusieurs observateurs comme un outil de la colonisation du Tibet par la Chine, une démarche contraire au droit à l’autodétermination<ref>Pierre-Yves Néron, Libre-échange ou... Tibet libre? : Modèle:Citation</ref>.

Pour Gregory Clark, ancien responsable au Ministère australien des affaires étrangères et vice-président de l'université internationale Akita, si l'établissement de cette ligne ferroviaire de Modèle:Unité de long à Modèle:Unité d'altitude est un péché, faut-il pour autant laisser les Tibétains à jamais confinés dans un isolement rétrograde<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Gregory Clark, The Fusillade Against China, site Journey East.</ref> ?

D'autres y voient une similitude avec le Pacific Railway Act de 1862 qui permit aux États-Unis d'ouvrir la route vers l'ouest.

Campagne contre le chemin de fer entre Pékin et Lhassa

Au Canada, en 2005, une campagne de protestation contre l'entreprise Bombardier, chargée de construire les voitures des trains<ref>Bombardier: un contrat contesté au Tibet, sur le site radio-canada.ca : Modèle:Citation.</ref>, fut organisée par des militants pour le Tibet<ref>La compagnie est sévèrement critiquée pour son rôle dans un projet de chemin de fer controversé, World Tibet News, 7 juin 2005.</ref>.

En France, dans une tribune publiée par L'Humanité le Modèle:Date, le sénateur socialiste Jean-Luc Mélenchon affirmait que la « campagne contre le chemin de fer entre Pékin et Lhassa » usait d'« arguments qui rappellent le {{#ifeq: | s | Modèle:Siècle | XIXe{{#if:|  }} }} siècle et la condamnation du chemin de fer par le pape Grégoire XVI, qui y voyait un moyen diabolique de diffuser des idées nouvelles et de bouleverser la tradition religieuse »<ref>Jean-Luc Mélenchon, L’étrange modèle tibétain de théocratie, sur le blog de Jean-Luc Mélenchon, 12 avril 2008.</ref>.

Impact militaire

L’Inde considère cette ligne de chemin de fer avec inquiétude pour sa sécurité<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Hunger Strike in Mumbai against China's Tibet railway, Phayul.com, Modèle:1er juillet 2006</ref> en raison des implications militaires et du renforcement potentiel de l'armée chinoise déjà importante au Tibet, y compris dans sa capacité à déployer des armes nucléaires tactiques<ref name="Lobsang Yeshi"/>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Lobsang Yeshi, Sizing up the dragon's 'miracle', World Tibet News, 20 août 2006.</ref>,<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Shibayan Raha (Coordinator of the Calcutta chapter of Friends of Tibet (India)), China's Tibet Railway is permanent threat to India, site Phayul.com, Modèle:1er juillet 2006.</ref>.

Environnement

Respect de l'environnement

Selon l'Administration d'État pour la protection de l'environnement (SEPA)<ref name="environnement">Le train le plus élevé du monde ne constitue pas une menace pour l'environnement, french.xinhuanet.com, 6 juin 2007.</ref>, la ligne n'a pas eu d'effets nocifs sur la nature et la faune grâce aux importants moyens mis en œuvre. 1,5 milliard de yuans ont été investis dans le projet pour la protection de l'environnement, soit 4,6 % du total<ref name="environnement"/>. Le projet a également prévu 33 passages pour permettre aux animaux (antilopes tibétaines notamment) de franchir la voie ferrée lors des migrations saisonnières<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Impact présumé du réchauffement climatique

Selon le journaliste Brice Pedroletti, l'impact du réchauffement climatique sur le pergélisol soutenant l'ouvrage sur le plateau tibétain aurait été sous-évalué<ref>Brice Pedroletti, Menace climatique sur la ligne ferroviaire Lhassa-Golmud, Le Monde, 2 août 2009.</ref>. Modèle:Refsou. 15 ans après, en 2020, la ligne continue pourtant de fonctionner et est étendue jusqu'à Shigatsé depuis plus de 5 ans.

Extension jusqu'à Shigatsé

Modèle:Article détaillé Une extension de la ligne Qinghai-Tibet relie Lhassa, la capitale de la région autonome du Tibet, à Shigatsé, la deuxième plus grande ville de la région. Commencée le Modèle:Date-, cette extension est entrée officiellement en service le Modèle:Date-. Longue de Modèle:Unité, elle traverse cinq comtés. Destinée au transports des voyageurs comme des marchandises, elle peut transporter 8,8 millions de tonnes de fret annuellement et permet aux trains de rouler à la vitesse maximale de Modèle:Unité. Elle est censée stimuler le développement économique de la région et rendre celle-ci moins tributaire des transports routiers<ref>{{#invoke:Langue|indicationDeLangue}} Catherine Liu, Modèle:Lien brisé, chinatibetnews, 18 janvier 2012.</ref>,<ref>Ouverture d'une nouvelle ligne ferroviaire entre Lhassa et Shigatse, french.people.cn, 15 août 2014.</ref>.

Extension jusqu'au Népal

Modèle:Article détaillé Le Modèle:Date-, les gouvernements chinois et le gouvernement népalais, signent des accords pour l’extension de cette ligne pour créer une ligne ferroviaire Chine-Népal, allant jusqu'à Zhangmu (Modèle:Lang-ne) à la frontière avec le Népal. Le Népal, demande l'extension de cette ligne afin de favoriser les échanges commerciaux et le tourisme entre les deux nations. En Modèle:Date-, les deux pays signent une série d'accords incluant la construction de la ligne ferroviaire Shigatsé-Katmandou pendant la visite du premier ministre népalais Khadga Prasad Sharma Oli en Chine. La construction devrait être terminée en 2024<ref>Modèle:Lien web</ref>.

Notes et références

Modèle:Références

Voir aussi

Modèle:Autres projets

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

Modèle:Palette Modèle:Portail